Wikipédia:Sélection/France au XIXe siècle

Liste des articles sélectionnables

Ces articles ont été sélectionnés comme faisant honneur de façon exceptionnelle à Wikipédia, l'encyclopédie libre et gratuite. Ces articles satisfont à des critères stricts, mais vous pouvez encore les améliorer !

  40 Articles de qualité sur la France au XIXe siècle

  0 Thème de qualité

Aucun pour l'instant.

  39 Bons articles sur la France au XIXe siècle

  2 Bons thèmes

  0 Votes en cours pour les labels contenu de qualité ou bon contenu

modifier la liste

Aperçu

Articles de qualité

Affaire de Hautefaye

 
La victime, Alain de Monéys.

L'affaire de Hautefaye, dite également drame de Hautefaye, est une affaire criminelle française, relative au supplice et à l'immolation par le feu d'Alain de Monéys, le , lors d'une foire dans le village de Hautefaye en Dordogne (France).

Cette affaire se situe dans le contexte de la guerre de 1870 et des passions exacerbées qu'elle a provoquées dans la population de ce petit village. À la suite d'un simple malentendu, Alain de Monéys a en effet été pris pour un Prussien, ce qui a entraîné son lynchage. Les rumeurs de cannibalisme, dues à des propos attribués au maire du village et à des actes supposés des villageois, ont amplifié le caractère barbare de l'événement. Parmi les vingt et un accusés de cet assassinat, les quatre principaux responsables ont été condamnés à mort et un autre aux travaux forcés à perpétuité.

Plusieurs ouvrages ont été consacrés à cette affaire. Pour l'historien Georges Marbeck, elle symbolise le meurtre ritualisé du bouc émissaire, alors que pour Alain Corbin, les raisons tiennent davantage à la haine des paysans envers la noblesse.

Affaire Dreyfus

 
La dégradation d’Alfred Dreyfus, le 5 janvier 1895. Dessin d'Henri Meyer en couverture du Petit Journal du 13 janvier 1895, légendé « Le traître ».

L'affaire Dreyfus est un conflit social et politique majeur de la Troisième République survenu à la fin du XIXe siècle, autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus qui a finalement été innocenté. Elle a bouleversé la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés, les « dreyfusards » partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards » partisans de sa culpabilité.

La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — était une erreur voire un complot judiciaire sur fond d'espionnage, dans un contexte social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Empire allemand à la suite de son annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine en 1871. L'affaire rencontra au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, J'accuse…! ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son paroxysme en 1899, l'affaire révéla les clivages de la France de la Troisième République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscita de très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse influente. Elle s'acheva en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocenta et réhabilita définitivement Dreyfus.

Cette affaire est souvent considérée comme le symbole moderne et universel de l'iniquité au nom de la raison d'État, et reste l'un des exemples les plus marquants d'une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle majeur joué par la presse et l'opinion publique.

Aspects économiques et logistiques des guerres napoléoniennes

 
L'armée napoléonienne en campagne, d'après Jacques Swebach.

Les aspects économiques et logistiques des guerres napoléoniennes sont constitués par l'ensemble des facteurs économiques qui concoururent à la gestion matérielle – politique économique, production, etc. – et financière – financement des dépenses de guerre, etc. – des guerres menées sous le Premier Empire et par les causes et conséquences économiques de ces conflits. Ils couvrent également la gestion des ressources industrielles en vue de la production des armes et équipements militaires et l'organisation de celle-ci ou encore la logistique militaire et l'intendance militaire en vue de l'approvisionnement des armées en campagne.

Lors de tout conflit d'envergure, la gestion des ressources économiques et logistiques des belligérants en vue de l'équipement et de l'approvisionnement de leurs forces armées est l'un des aspects majeurs de la « conduite de la guerre », tout autant que la tactique et la stratégie militaires sur les théâtres d'opérations et champs de bataille, et les guerres napoléoniennes n'y font pas exception.

Napoléon s'intéressa personnellement aux questions de logistique et d'« économie militaire » dès l'époque du Consulat et fut efficacement secondé par Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée dès 1806 et qui occupa encore par la suite différents postes-clés dans l'administration et l'intendance militaires des armées napoléoniennes. Les deux hommes furent à l'origine de la réforme ou de l'organisation de différents corps et services chargés de ces missions logistiques et administratives comme ceux des « commissaires-ordonnateurs de guerre », des « inspecteurs aux revues » ou des services du train.

En ce commencement du XIXe siècle, qui voit les débuts de la Révolution industrielle, la France, nettement moins engagée dans ce processus que son principal adversaire le Royaume-Uni, doit avant tout compter sur l'artisanat et la petite industrie – les manufactures – pour la fourniture de matériel et d'équipements à ses armées. Avec les conquêtes militaires du Consulat et de l'Empire, qui viennent s'ajouter à celles de la Révolution (notamment l'Italie et la Belgique), c'est presque toute l'Europe qui, de gré ou de force, se retrouva impliquée jusqu'en 1813 dans l'« effort de guerre » napoléonien, y compris dans son financement par le biais d'indemnités de guerre imposées aux nations vaincues.

À la veille de la campagne de Russie de 1812, l'armée napoléonienne aligne quelque 690 000 soldats français et étrangers. Si ces chiffres restent « modestes » par rapport aux millions d'hommes mobilisés au cours des guerres mondiales du XXe siècle, armer, équiper et nourrir une telle force armée représentera un effort économique et logistique considérable pour l'époque.

Honoré de Balzac

Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.

Il est un maître du roman français, dont il a abordé plusieurs genres, du roman philosophique avec Le Chef-d'œuvre inconnu au roman fantastique avec La Peau de chagrin ou encore au roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Il a surtout excellé dans la veine du réalisme, avec notamment Le Père Goriot et Eugénie Grandet, mais il s'agit d'un réalisme visionnaire, que transcende la puissance de son imagination créatrice.

Comme il l'explique dans son Avant-Propos à La Comédie humaine, il a pour projet d'identifier les « Espèces sociales » de son époque, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques. Ayant découvert par ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait atteindre à une « valeur philosophique », il veut explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent, afin « d'écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs » et « faire concurrence à l'état civil ».

L'auteur décrit la montée du capitalisme et l'absorption par la bourgeoisie d'une noblesse incapable de s'adapter aux réalités nouvelles. Intéressé par les êtres qui ont un destin, il crée des personnages plus grands que nature, au point qu'on a pu dire que, dans ses romans, « chacun, même les portières, a du génie ».

Ses opinions politiques sont ambiguës : s’il affiche des convictions légitimistes en pleine Monarchie de Juillet, il s’est auparavant déclaré libéral, et défendra les ouvriers en 1840 et en 1848, même s'il ne leur accorde aucune place dans ses romans. Tout en professant des idées conservatrices, il a produit une œuvre admirée par Marx et Engels, et qui invite par certains aspects à l'anarchisme et à la révolte.

Outre sa production littéraire, il écrit des articles dans les journaux et dirige successivement deux revues, qui feront faillite. Convaincu de la haute mission de l'écrivain, qui doit régner par la pensée, il lutte pour le respect des droits d'auteur et contribue à la fondation de la Société des gens de lettres...

Bataille de Majadahonda

 
Dragon français du 19e régiment en Espagne, 1811. Illustration d'Ernest Fort, établie d'après des documents espagnols, 1913.

La bataille de Majadahonda se déroule le à Majadahonda, près de Madrid dans le cadre de la guerre d'indépendance espagnole. Elle oppose la division de cavalerie française du général Anne-François-Charles Trelliard à l'avant-garde de l'armée anglo-portugaise commandée par le brigadier-général Benjamin D'Urban.

Au matin du 11 août, la cavalerie anglo-portugaise du brigadier-général D'Urban, qui avance en tête de l'armée du duc de Wellington, occupe les villages de Majadahonda et Las Rozas. Les Portugais sont surpris par la division de dragons du général Trelliard qui les assaille et s'enfuient, en abandonnant trois canons. Les Français galopent ensuite jusqu'à Las Rozas et sèment la panique dans le campement britannique, avant de se replier et de faire face à la ligne de bataille ennemie. Un nouveau combat a lieu et reste indécis jusqu'à l'engagement des escadrons de réserve français qui décident de l'issue de la bataille.

La réputation de la cavalerie portugaise ne sort pas grandie de cet affrontement, malgré leur beau comportement à la bataille des Arapiles, le mois précédent. Le général Beresford réclame un châtiment exemplaire, demande qui est toutefois classée sans suite par Wellington.

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard

 

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard est le titre de cinq versions du portrait équestre du premier consul Napoléon Bonaparte peints par Jacques-Louis David entre 1800 et 1803. Napoléon est représenté lors du franchissement du col alpin du Grand-Saint-Bernard par l'armée de réserve, épisode qui marque le début de la seconde campagne d'Italie.

Le premier portrait fut commandé par le roi d'Espagne Charles IV comme témoignage d'entente entre le royaume et la République française. Les trois versions suivantes furent commandées par le premier consul à des fins de propagande et furent les premiers portraits officiels de Napoléon, ils ornèrent le château de Saint-Cloud, la bibliothèque de l'hôtel des Invalides et le palais de la République cisalpine. La dernière version n'eut pas de commanditaire et fut conservée par David jusqu'à sa mort.

Archétype du portrait de propagande, le tableau fut de nombreuses fois reproduit en gravure, témoignage d'une importante postérité. Il influença des artistes comme Antoine-Jean Gros, et Théodore Géricault.

Paul Bourget

 
Portrait de Paul Bourget.

Paul Bourget est un écrivain et essayiste français, né à Amiens le et mort à Paris le .

Ayant donné le signal d’une réaction contre le naturalisme en littérature, Bourget est d’abord tenté par le roman d’analyse expérimental. La finesse de ses études de mœurs et de caractères séduit le public mondain qu’il fréquente dans les salons parisiens de la Troisième République. Ses premiers romans – Cruelle énigme (1885), Un crime d'amour (1886) et Mensonges (1887) – ont ainsi un grand retentissement auprès d’une jeune génération en quête de rêve de modernité.

Le romancier change ensuite de direction et s’oriente à partir du roman Le Disciple (1889), considéré comme son œuvre majeure, vers le « roman à thèse », c’est-à-dire le roman d'idées. Il ne se contente plus de l’analyse des mœurs mais en dévoile les origines et les causes, soumises à des lois inéluctables et dont la transgression amène tous les désordres individuels et sociaux. Cette nouvelle voie conduit Paul Bourget à écrire des romans davantage psychologiques : L’Étape (1902), Un divorce (1904) et Le Démon de midi (1914). Il est alors influencé dans son engagement littéraire et dans son orientation romanesque par sa conversion au catholicisme et tente une synthèse entre la science et la foi. L’écrivain est amené à appliquer son talent de romancier psychologue et moraliste aux problèmes sociaux, politiques et religieux de son temps de ce début de XXe siècle.

Son œuvre multiple comprend aussi des poèmes de jeunesse, des essais et quelques pièces de théâtre. L’engagement politique de Paul Bourget même s’il reste souvent cantonné à l’expression littéraire s’est cependant manifesté au sein de mouvements militants et les nombreuses prises de position du romancier traditionaliste, catholique et antidreyfusard en faveur de la monarchie brouillent la lecture de son œuvre, aujourd’hui incomprise voire méprisée et tombée dans l’oubli.

Sadi Carnot (physicien)

 

Nicolas Léonard Sadi Carnot (né le et mort le ), usuellement appelé Sadi Carnot, est un physicien et ingénieur français.

À l’instar de Copernic, il ne publia qu’un seul livre, les Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance (Paris, 1824), dans lequel il exprima, à l’âge de 27 ans, ce qui s’avéra être le travail de sa vie.

Dans cet ouvrage il posa les bases d’une discipline entièrement nouvelle, la thermodynamique. À l’époque d’ailleurs, le terme n’existait pas et c’est William Thomson qui l’inventa au milieu du XIXe siècle. Pourtant c’est bien Sadi Carnot, malgré l’imprécision de certains de ses concepts, son acceptation de la théorie du calorique et de l'axiome de la conservation de la chaleur, qui a créé cette science aussi fondamentale du point de vue théorique que féconde en applications pratiques. Il formula l’exposé raisonné du moteur thermique et les principes de bases selon lesquels toute centrale énergétique, toute automobile, tout moteur à réaction est aujourd’hui conçu.

Plus remarquable, cette genèse se fit alors même qu’aucun prédécesseur n’eût encore défini la nature et l’étendue du sujet. En s'appuyant sur des préoccupations purement techniciennes, comme l'amélioration des performances de la machine à vapeur, le cheminement intellectuel de Sadi Carnot est original et annonce des évolutions importantes qui intervinrent à cette époque charnière pour la science moderne.


La Comédie humaine

 
Couverture de l'édition illustrée de 1851.

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de 90 ouvrages — romans, nouvelles, contes et essais — de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l’écriture s’échelonne de 1829 à 1850.

Par cette œuvre, Balzac veut faire une « histoire naturelle de la société », explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures.

Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Études de mœurs, Études philosophiques et Études analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments divers de leur existence. Pour assurer l'unité de son œuvre, Balzac corrige et récrit inlassablement nombre de ses ouvrages afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à 145 titres.

Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

Doué du génie de l'observation, Balzac a créé des types humains saisissants de vérité. Certains de ses personnages sont tellement vivants qu'ils sont devenus des archétypes, tels Rastignac, le jeune provincial ambitieux, Grandet, l'avare tyran domestique, ou le père Goriot, icône de la paternité. Il accorde une place importante aux financiers et aux notaires, mais aussi au personnage de Vautrin, le hors-la-loi aux identités multiples. Son œuvre compte une importante proportion de courtisanes et de grisettes, à côté de femmes admirables et angéliques. L'importance qu'il donne à celles-ci et à leur psychologie lui a valu très tôt un lectorat féminin enthousiaste.

En dépit de l'opposition de l'Église, cette œuvre est devenue très vite un phénomène d'imprimerie et obtient un immense retentissement en France et en Europe, influençant profondément le genre du roman. Traduite en de nombreuses langues, elle est encore rééditée aujourd'hui et a souvent fait l'objet d'adaptations au cinéma et à la télévision.

Deuxième République (France)

 
Blason représenté sur une pièce de 1848.

La Deuxième République, ou Seconde République, est le régime républicain de la France du , date de la proclamation provisoire de la République à Paris, jusqu’à la proclamation de Louis-Napoléon Bonaparte comme empereur le , amorcée — jour pour jour l’année précédente — par un coup d’État. Elle fait suite à la monarchie de Juillet et est remplacée par le Second Empire.

La Deuxième République se distingue des autres régimes politiques de l’histoire de France d’abord par sa brièveté, ensuite parce que c’est le dernier régime à avoir été institué à la suite d’une révolution. C’est enfin le régime qui applique pour la première fois le suffrage universel masculin en France et abolit définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Après une période transitoire où un gouvernement relativement unanime prend des mesures sociales demandées par la frange ouvrière des révolutionnaires, le régime se stabilise et évince les socialistes, puis se dote d’une constitution.

Dès décembre 1848, la République a un président, Louis-Napoléon Bonaparte, élu pour quatre ans comme champion (jugé manipulable) du parti de l’Ordre. S’ensuivent plusieurs années de politique conservatrice, marquées notamment par la loi Falloux qui implique plus fortement l’Église catholique dans le domaine de l’éducation et la nette restriction du suffrage universel pour freiner le retour de la gauche, incarnée par la Montagne. Les conceptions sociales de Bonaparte l’éloignent du parti qui l’a amené au pouvoir, et il rassemble progressivement autour de sa personne une nouvelle sphère bonapartiste, tandis que le parti de l’Ordre espère faire arriver à la présidence, en 1852, un candidat monarchiste.

Bonaparte, à qui la Constitution interdit de se représenter au terme de son mandat, fait pression pour obtenir qu’elle soit amendée, mais en vain. Il orchestre donc avec ses proches le coup d’État du 2 décembre 1851 qui lui permet par la suite d’instaurer un régime autoritaire, approuvé par le peuple par le biais d’un plébiscite. L’année suivante, Bonaparte reçoit la dignité impériale, mettant fin au régime au profit du Second Empire. Le souvenir de la fin agitée de la Deuxième République marque durablement la classe politique française, qui refusera pendant plus de cent ans que le président de la République puisse à nouveau être élu au suffrage universel.

Éclaireurs de la Garde impériale

 
Major du 2e éclaireurs. Gravure de Job.

Les éclaireurs de la Garde impériale sont des régiments de cavalerie légère de la Garde impériale sous le Premier Empire, créés par décrets des 4 et .

Dès 1806, Napoléon Ier, qui a vu à l'œuvre les tactiques employées par les cosaques russes, envisage de créer dans son armée un corps capable de s'y opposer. Il projette tout d'abord la formation de quatre régiments d'« éclaireurs à cheval », mais l'idée est abandonnée au profit de la mise sur pied des chevau-légers belges d'Arenberg. Cette unité doit à la base être un contretype des cosaques, mais elle devient finalement le 27e régiment de chasseurs à cheval en 1808. Pendant la campagne de Russie en 1812, la cavalerie française, plus lourde, s'épuise à poursuivre les cosaques, qui se dérobent constamment devant elle. Le concept de cosaques français renaît donc en 1813 avec l'organisation des krakus polonais, armés de lances, montés sur de petits chevaux et vêtus d'un uniforme semblable à celui des cosaques. Ces cavaliers se distinguent pendant la campagne d'Allemagne et combattent également en France, en 1814.

Entre temps, les 4 et , Napoléon Ier décrète la création des éclaireurs de la Garde impériale, trois régiments de cavalerie destinés à s'opposer efficacement aux cosaques. Le recrutement se fait au sein de la cavalerie de la Vieille Garde et des conscrits. Ces nouvelles unités ont le temps de participer à la campagne de France de 1814, où ils se heurtent de nombreuses fois aux cosaques. Ils servent en reconnaissance et aux avants-postes, mais mènent aussi à plusieurs reprises des charges, comme à Brienne, Montmirail et particulièrement à Craonne, lorsque le colonel Testot-Ferry conduit le 1er régiment à l'assaut de l'artillerie russe. Ils participent encore à la défense de Paris, avant d'être dissous à la Première Restauration.

École de la Salpêtrière (hypnose)

 
Une Leçon clinique à la Salpêtrière, tableau d'André Brouillet, 1887

L’École de la Salpêtrière, aussi appelée École de Paris, est, avec l'École de Nancy, l'une des deux grandes écoles ayant contribué à l'« âge d'or » de l'hypnose en France de 1882 à 1892. Le chef de file de cette école, le neurologue Jean Martin Charcot, contribue notamment à réhabiliter l'hypnose comme sujet d'étude scientifique en la présentant comme un fait somatique propre à l'hystérie. Charcot utilise également l'hypnose comme méthode d'investigation, pensant mettre ses patientes hystériques dans un « état expérimental » permettant de reproduire et donc d'interpréter leurs symptômes.

Les travaux de la Salpêtrière introduisent également une nouvelle vision des phénomènes hystériques. Charcot ne considère plus les malades hystériques comme des simulatrices et découvre, à la surprise générale, que l'hystérie n'est pas le privilège des femmes. Enfin, Charcot rattache l'hystérie aux phénomènes de paralysies post-traumatiques, établissant les bases d'une théorie du traumatisme psychique

École de Nancy (psychologie)

 
Le Docteur Liébeault debout (à gauche) parmi ses patients dans sa clinique de Nancy en 1873.

L'École de Nancy, aussi appelée École de la suggestion, est, avec l'École de la Salpêtrière, l'une des deux grandes écoles ayant contribué à l'« âge d'or » de l'hypnose en France de 1882 à 1892. Cette école est composée du médecin Ambroise-Auguste Liébeault, du professeur de médecine Hippolyte Bernheim, du juriste Jules Liégeois et du médecin Henri Beaunis. La méthode thérapeutique de Liébeault et Bernheim est caractérisée par une hypnose « autoritaire », fondée sur l'usage de suggestions directes du type « Vous commencez à vous sentir très fatigué » ou « Vous commencez à avoir moins mal ».

En 1903, Bernheim considère que l'on ne peut pas distinguer l'hypnose de la suggestibilité et il abandonne progressivement l'hypnose formelle, soutenant que ses effets peuvent tout aussi bien être obtenus à l'état de veille par la suggestion, selon une méthode qu'il désigne du nom de « psychothérapie ». L'École de Nancy a exercé une influence décisive sur le développement de l'hypnose clinique, de la psychologie et de la psychothérapie. Les plus grands cliniciens de l'époque, de Sigmund Freud à Émile Coué en passant par Auguste Forel et Joseph Delbœuf, ont rendu visite à Bernheim et Liébeault pour observer leur travail.

La querelle qui oppose l'École de Nancy à l'École de la Salpêtrière de Jean-Martin Charcot est au cœur de tous les débats de l'époque sur la nature de l'hypnose, les partisans de Bernheim voyant dans l'hypnose un simple sommeil produit par la suggestion et susceptible d'applications thérapeutiques et ceux de Charcot considérant que l'hypnose est un état pathologique spécifique propre aux hystériques. Ce débat a continué à influencer les recherches sur l'hypnose au cours du XXe siècle, comme en témoignent notamment les travaux de Clark Leonard Hull et Theodore Barber.

École des arts industriels et des mines

 
Bâtiment historique de l'École des arts industriels et des mines (1854-1871) et de l'Institut industriel du Nord (1872-1875), 2-4 rue du Lombard.

École des arts industriels et des mines est la dénomination sous le Second Empire de l'école publique de formation d'ingénieurs civils à Lille, créée en 1854 pour répondre aux besoins de l'industrie du Nord de la France.

Elle succède aux chaires municipales de physique expérimentale, de chimie appliquée aux arts industriels et de mécanique créées respectivement en 1817, 1822 et 1826.

L'école assure initialement un enseignement professionnel de type Arts et métiers. Suite à des réformes des études en 1857 et 1860, la formation se transforme en enseignement supérieur industriel sur le modèle de l'École centrale des arts et manufactures ; les élèves-ingénieurs sont alors recrutés au niveau du baccalauréat et l'école délivre un diplôme d'ingénieur industriel. Les principaux domaines de formation des deux premières années d'études et de la troisième année optionnelle sont la construction des machines, la filature et le tissage, la chimie et la métallurgie, ainsi que l'exploitation des mines.

Après la guerre franco-allemande de 1870 et la chute de l'Empire, une réforme des études conduit à l'établissement de l'Institut industriel du Nord dans les locaux de l'école, rue du Lombard à Lille, en 1872. Son héritière au XXIe siècle est l'École centrale de Lille.

Éléphant de la Bastille

 
La fontaine de l'éléphant, projet d'Alavoine (vers 1813-1814). Il s'agit probablement de la vue exposée au Salon de 1814, ou d'une lithographie en couleur de celle-ci (Paris, musée Carnavalet).

L’éléphant de la Bastille est un projet napoléonien de fontaine parisienne destinée à orner la place de la Bastille. Alimentée par l'eau de l'Ourcq acheminée par le canal Saint-Martin, cette fontaine monumentale devait être surmontée de la statue colossale d'un éléphant portant un howdah en forme de tour.

Confiée après 1812 à l'architecte Alavoine, sa réalisation fut remise en cause par la chute de Napoléon avant d'être abandonnée, après la Révolution de 1830, au profit de la colonne de Juillet. Seuls les infrastructures, le bassin et le socle de cette fontaine furent réalisés entre 1810 et 1830. Encore visibles de nos jours, ils servent de base à la colonne.

La statue de l'éléphant ne fut jamais exécutée en bronze, mais un modèle en plâtre à l'échelle 1, élevé en 1814 près du chantier puis détruit en 1846, constitua pendant une trentaine d'années un objet de curiosité qui suscita les commentaires de plusieurs écrivains avant d'être immortalisé par Victor Hugo dans une scène des Misérables mettant en scène le jeune Gavroche.

Expédition de Morée

 
Carte du Péloponnèse, avec les lieux visités par l'expédition.

L’expédition de Morée est le nom donné en France à l’intervention terrestre de l’armée française dans le Péloponnèse, entre 1828 et 1833, lors de la guerre d'indépendance grecque.

Après la chute de Missolonghi, l’Europe occidentale avait décidé d’intervenir en faveur de la Grèce insurgée. L’attitude de l’allié égyptien de l’Empire ottoman, Ibrahim Pacha étant particulièrement critiquée, le principal objectif était d’obtenir qu’il évacuât les régions occupées, le Péloponnèse en premier lieu. L’intervention débuta par l’envoi d’une flotte franco-russo-britannique qui remporta la bataille de Navarin en octobre 1827. En août 1828, un corps expéditionnaire français débarqua à Coron au sud du Péloponnèse. Les soldats stationnèrent dans la presqu’île jusqu’à l'évacuation, en octobre, des troupes égyptiennes, puis ils prirent le contrôle des principales places-fortes encore tenues par les troupes turques. Bien que l’essentiel des troupes rentrât en France dès la fin de 1828, la présence française se poursuivit jusqu’en 1833.

Xavier Forneret

 
Xavier Forneret en 1840, par Auguste Legrand.

Xavier Forneret, surnommé « l'Homme noir, blanc de visage », né à Beaune (Côte-d'Or) le et mort dans la même ville le , est un écrivain, dramaturge et poète français.

Riche propriétaire de vignobles en côte de Beaune, dans les domaines de Pernand et Savigny notamment, Xavier Forneret a dilapidé le patrimoine familial en menant une existence de marginal excentrique. Sa fortune lui permet de publier lui-même ses ouvrages à compte d'auteur et de faire représenter son théâtre à ses frais, sans jamais rencontrer le succès. De son vivant, Charles Monselet lui consacre un article dans Le Figaro, qui fonde sa légende comme « l'Inconnu du romantisme ».

Représentant une tendance frénétique du romantisme français, Xavier Forneret est associé par les critiques littéraires aux petits romantiques, « expression trop étroite », selon Jean-Luc Steinmetz, « pour contenir tant de personnalités disparates, qu’aucune minoration ne parvient à réduire à merci ». Selon François Dominique, sa personnalité originale « se rattache à cette tradition d'isolés qui forment en fait un ensemble remarquable : Alphonse Rabbe, Philothée O'Neddy, Pétrus Borel, Philarète Chasles, Alphonse Esquiros, Lacenaire et Charles Lassailly ».

Son œuvre a été tirée de l'oubli par les surréalistes, qui le rapprochent de Lautréamont et de Raymond Roussel. Il est considéré par André Breton comme un précurseur de l'écriture automatique et un maître de l'humour noir. Le prix de l'Humour noir en littérature a été nommé en son honneur, depuis sa création par Tristan Maya en 1954.

Giuseppe Garibaldi

 
Garibaldi en 1866.

Giuseppe Garibaldi Écouter (Joseph Garibaldi à la naissance), né le à Nice (Empire français) et mort à Caprera (royaume d'Italie) le , est un général, homme politique et patriote italien. Il est considéré, avec Camillo Cavour, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l'un des « pères de la patrie » italienne.

Garibaldi est un personnage fondamental du Risorgimento italien, pour avoir personnellement conduit et combattu dans un grand nombre de campagnes militaires qui ont permis la constitution de l'Italie unifiée. Il a essayé, le plus souvent, d'agir sous l'investiture d'un pouvoir légitime ce qui ne fait pas de lui à proprement parler un révolutionnaire : il est nommé général par le gouvernement provisoire de Milan en 1848, général de la République romaine de 1849 par le ministre de la Guerre, et c'est au nom et avec l'accord de Victor-Emmanuel II qu'il intervient lors de l'expédition des Mille.

Il est surnommé le « Héros des Deux Mondes » en raison des entreprises militaires qu'il a réalisées aussi bien en Amérique du Sud qu'en Europe ce qui lui a valu une notoriété considérable aussi bien en Italie qu'à l'étranger. Celle-ci est due à la couverture médiatique internationale exceptionnelle dont il a bénéficié pour l'époque, et qui a relaté, parfois avec romantisme, son épopée. Les plus grands intellectuels, notamment français, Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand lui ont montré leur admiration. Le Royaume-Uni et les États-Unis lui ont été d'une grande aide, lui proposant dans les circonstances difficiles, leur soutien financier et militaire.

Républicain convaincu, il met entre parenthèses ses idées, reconnaissant l'autorité monarchique de Charles-Albert et Victor-Emmanuel II, les fédérateurs de l'action unitaire. Il s'oppose en cela à Mazzini bien qu'il ait été un de ses adeptes au début de sa vie politique. L'expédition des Mille sera l'élément culminant de son action : il conquiert le sud de la péninsule qu'il remet à Victor-Emmanuel II, le faisant roi d'Italie. Ses derniers combats destinés à intégrer Rome dans le royaume d'Italie sont des échecs. La monarchie confiera à d'autres le soin de conquérir Rome.

Garibaldi est, à l'époque, un mythe qui connaît aussi des détracteurs : le milieu réactionnaire et clérical, anti-républicain et anti-socialiste.

Guerre de Crimée

 
L'Attaque de Malakoff. Gravure de William Simpson (1855).

La guerre de Crimée opposa de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition formée de l'Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne. Provoqué par l'expansionnisme russe et la crainte d'un effondrement de l'Empire ottoman, le conflit se déroula essentiellement en Crimée autour de la base navale de Sébastopol. Il s'acheva par la défaite de la Russie formalisée par le traité de Paris de 1856.

À la fin du XVIIe siècle, l'Empire ottoman était entré dans une période de déclin et ses institutions militaires, politiques et économiques furent incapables de se réformer. Au cours de plusieurs conflits, il avait perdu tous ses territoires au nord de la mer Noire, dont la péninsule de Crimée, au profit de la Russie. Cette dernière cherchait par ailleurs à saper l'autorité de Constantinople en revendiquant le droit de protéger l'importante minorité orthodoxe vivant dans les provinces européennes de l'Empire ottoman. La France et le Royaume-Uni craignaient que l'Empire ne devienne un vassal de la Russie, ce qui aurait bouleversé l'équilibre des puissances en Europe.

Les tensions furent accrues par les disputes entre chrétiens occidentaux et orientaux pour le contrôle des lieux saints en Palestine. Les Russes utilisèrent ce prétexte pour exiger d'importantes concessions de la part des Ottomans mais ces derniers, soutenus par les puissances occidentales, refusèrent et la guerre éclata à l'automne 1853. Les Russes et les Ottomans s'affrontèrent dans le Caucase et dans le delta du Danube tandis que le refus de Saint-Pétersbourg d'évacuer les principautés danubiennes sous souveraineté ottomane provoqua l'entrée en guerre des Français et des Britanniques. Craignant une intervention autrichienne aux côtés des Alliés, le tsar Nicolas Ier ordonna l'évacuation des Balkans à l'été 1854. Désireux de réduire la puissance militaire russe dans la région pour l'empêcher de menacer à nouveau l'Empire ottoman, l'empereur français Napoléon III et le Premier ministre du Royaume-Uni Lord Palmerston décidèrent d'attaquer la base navale de Sébastopol où se trouvait la flotte russe de la mer Noire.

Après leur débarquement à Eupatoria le 14 septembre 1854, les forces alliées battirent les Russes lors de la bataille de l'Alma et commencèrent à assiéger la ville au début du mois d'octobre. Malgré leur optimisme initial, les Alliés se heurtèrent rapidement à la résistance acharnée des défenseurs et le front se couvrit de tranchées. Le climat et les défaillances de la logistique rendirent les conditions de vie des soldats dans les deux camps particulièrement difficiles ; le froid, la faim et les maladies firent des dizaines de milliers de victimes et tuèrent bien plus que les combats. Les Russes tentèrent à plusieurs reprises de briser l'encerclement de Sébastopol mais leurs tentatives à Balaklava, à Inkerman et à Tchernaïa furent repoussées tandis que les Alliés ne s'emparèrent des redoutes russes qu'au prix de lourdes pertes. Finalement, l'arrivée de renforts et l'épuisement des défenseurs permirent aux Français de s'emparer du bastion de Malakoff dominant la ville le 8 septembre 1855 ; les Russes évacuèrent Sébastopol le lendemain.

Les combats se poursuivirent pendant quelques mois avant la signature du traité de Paris le 30 mars 1856. Ce dernier mit fin au Concert européen issu du Congrès de Vienne de 1815 et consacra le retour de la France dans les affaires européennes mais ne résolut pas la question d'Orient à l'origine du conflit. La guerre de Crimée est parfois considérée comme la première « guerre moderne » du fait de l'utilisation de nouvelles technologies comme les bateaux à vapeur, le chemin de fer, les fusils à canon rayé, le télégraphe et la photographie.

Histoire de la Suisse sous domination française

 
L'Acte de médiation de Bonaparte.

L'histoire de la Suisse sous domination française est l'étape de la formation de la Confédération suisse qui suit la Confédération des XIII cantons. Elle est comprise entre le début des manifestations provoquées par la Révolution française de 1789 et la création de la Confédération des XXII cantons le .

Les premières réactions en Suisse face aux événements de la Révolution française sont négatives : l'annonce du massacre des gardes suisses au Palais des Tuileries, la tentative d'invasion française de Genève en 1792 et la prise, la même année, de l'évêché de Bâle rattaché à la France sont autant d’événements qui sont mal perçus localement. À la suite de l'échec d'un soulèvement en Suisse romande contre Berne, les meneurs se réfugient à Paris où ils poussent à la fin 1797 le gouvernement français à envahir la Suisse, qui capitule une année plus tard. Le gouvernement français met alors en place le nouveau régime de la République helvétique, état centralisé et unitaire dont les limites administratives internes sont largement redessinées. Pendant cette période, la Suisse est touchée à la fois par les conflits européens et par des révoltes intérieures.

Le , Napoléon Bonaparte impose l'Acte de médiation qui définit une nouvelle Constitution pour le pays ainsi qu'un nouveau découpage des frontières cantonales. Le Valais devient brièvement indépendant sous le nom de République rhodanienne avant d'être annexé par l'Empire français en 1810 tout comme Genève qui devient le chef-lieu du département du Léman et Neuchâtel qui est transformée en principauté. Pendant cette période, la Suisse est un protectorat français qui connaît une période de stabilité et de paix bien que son industrie soit durement touchée par les effets du blocus continental et de la mobilisation pour la Grande Armée.

Hôpital Saint-Jacques (Nantes)

 
Entrée principale de l'hôpital Saint-Jacques avec la chapelle au centre.

L'hôpital Saint-Jacques est le deuxième plus ancien des sept établissements hospitaliers gérés par le Centre hospitalier universitaire de la ville de Nantes (France), sur le territoire de laquelle il est implanté. Il se situe le long de la rive gauche de la Loire (bras de Pirmil), dans le quartier Saint-Jacques, au sud de la ville.

Édifié au début du XIXe siècle sur l'emplacement d'un ancien prieuré devenu dépôt de mendicité, il est destiné à remplacer l'hospice municipal alors en activité, baptisé Sanitat, devenu vétuste. À l'origine, le rôle de Saint-Jacques est d'offrir un hospice pour les aliénés, les vieillards indigents et les orphelins. Conçu selon les connaissances les plus avancées du début du XIXe siècle, il est l'objet d'aménagements réguliers pour répondre à l'évolution des techniques médicales et sanitaires, et à l'augmentation de la population accueillie. La destruction de l'Hôtel-Dieu, en 1943, fait de Saint-Jacques le grand hôpital généraliste de l'agglomération nantaise jusqu'en 1967. Il retrouve par la suite sa vocation d'origine, et est consacré à la gériatrie et à la psychiatrie.

Nicolas Krick

 
Le P. Krick, dessin, 2e moitié du XIXe siècle.

Nicolas Michel Krick dit Nicolas Krick, né le à Lixheim en France et mort le , est un prêtre lorrain, devenu missionnaire des Missions étrangères de Paris en 1848. Il meurt assassiné avec Augustin Bourry alors qu'il tente de rejoindre le Tibet.

Né dans une famille lorraine, de tendance politique démocrate, il entre au séminaire en 1839 et est ordonné prêtre en 1843. Après quelques années de sacerdoce, il rejoint les Missions étrangères de Paris. Il est envoyé en mission au Tibet avec trois autres confrères. Comme il est impossible d'y accéder par la Chine qui interdit l'entrée de son territoire aux étrangers, ils partent en Inde du Nord afin de découvrir un passage au Tibet par le Sud. Après plusieurs mois de tentatives infructueuses, Nicolas Krick devient le premier Européen à accéder au Tibet par cette voie. Il fait le récit de sa traversée de l'Inde du Nord et de ses expériences dans sa Relation d'un voyage au Thibet par M. l'abbé Krick, puis l'envoie à Paris. Cette Relation permet de faire progresser considérablement les connaissances alors très limitées que l'on a des tribus Mishmi et du Tibet. Après avoir réussi à y pénétrer, il doit quitter le Tibet face aux menaces qu'il subit.

Il retourne dans la vallée de l'Assam (Inde du Nord) et tombe malade. Après plusieurs mois de convalescence, il repart au Tibet accompagné d'Augustin Bourry, un nouveau missionnaire qui l'accompagne. Ils parviennent à grand-peine à la frontière du Tibet, avant d'être assassinés dans des conditions demeurées mystérieuses. Sa mort est très vite considérée par les catholiques comme un martyre.

Alors que Nicolas Krick était principalement connu pour sa Relation d'un voyage au Thibet par M. l'abbé Krick, la conversion rapide à la fin du XXe siècle de tribus Mishmi au christianisme contribue à donner à Nicolas Krick et Augustin Bourry une nouvelle notoriété. Les deux missionnaires étant alors considérés par les nouveaux convertis comme les fondateurs de leur Église, l'évêque de celle-ci décide d'entamer la procédure en vue de leur béatification.

Les écrits de Nicolas Krick, et notamment son journal, sont une référence pour les ethnologues qui étudient les tribus de l'Inde du Nord, en particulier les Mishmis. Ses descriptions des lieux, mais aussi des coutumes locales représentent les principales sources écrites du XIXe siècle pour ces tribus qui n'ont que des traditions orales.

Henri Lacordaire

Henri Lacordaire (1802-1861), religieux, restaurateur en France de l’Ordre des Prêcheurs (dominicains), prédicateur et journaliste, est considéré comme l’un des précurseurs du catholicisme moderne. Marqué par les idéaux révolutionnaires et le romantisme, il tenta de réconcilier la religion catholique et les aspirations libérales de son temps.

Favorable à la séparation de l’Église et de l’État, à la liberté d’enseignement et d’association, il créa en 1830 avec Lamennais le journal l’Avenir, à l’origine du catholicisme libéral. Il entreprit ensuite la restauration des dominicains en France, mobilisant l’opinion publique au nom de la liberté religieuse, avant de soutenir la révolution de 1848 et l’installation de la République, puis de s’opposer à la dictature de Napoléon III.


Lanciers polonais de la Garde impériale

 
Un lancier polonais de la Garde impériale salue un officier supérieur du régiment. En chemin vers la parade par Bronisław Gembarzewski, 1896.

Le 1er régiment de chevau-légers lanciers polonais (polonais : 1 Pułk Szwoleżerów-Lansjerów Gwardii Cesarskiej) est une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et en service dans la Grande Armée de 1807 à 1815. Avec un effectif théorique de 1 000 cavaliers et 32 hommes d'état-major, c'est le quatrième régiment de cavalerie intégré à la Garde.

Recrutés au sein de la noblesse polonaise, les chevau-légers effectuent leurs premières armes pendant la guerre d'Espagne, particulièrement au col de Somosierra où un seul de leurs escadrons s'empare successivement de quatre batteries adverses bien retranchées et gardées par plusieurs milliers d'Espagnols. Après cet exploit, les Polonais intègrent la Vieille Garde. En 1809, ils sont les premiers cavaliers de la Garde impériale à être dotés de la lance, et deviennent alors les « lanciers polonais ».

Sous les ordres de son colonel Wincenty Krasiński, le régiment participe à la campagne de Russie, où les lanciers sont particulièrement redoutés par les cosaques qu'ils affrontent notamment à Gorodnia en dégageant Napoléon et son état-major d'une attaque. Quelques centaines de lanciers seulement survivent à la retraite et le régiment est réorganisé pour prendre part aux campagnes d'Allemagne et de France où il fait brigade avec les lanciers rouges de la Garde impériale. Durant cette période, le 1er lanciers se signale à Reichenbach, Dresde, Peterswalde où les chevau-légers dispersent un régiment de hussards prussiens, et en de multiples affrontements sur le sol français. Après l'abdication de l'Empereur, la quasi-totalité du corps regagne la Pologne à l'exception d'un escadron sous le commandement de Jerzmanowski qui accompagne Napoléon sur l'île d'Elbe et charge aux côtés des lanciers rouges à Waterloo. Cet escadron, dernière formation étrangère à combattre au sein de la Garde impériale, est définitivement dissous le .

Considérés comme l'un des meilleurs régiments de cavalerie légère de leur temps, les lanciers polonais de la Garde sont fidèles à l'Empereur pendant toute la durée de l'épopée napoléonienne. Leur charge à Somosierra, regardée comme l'un des plus grands faits d'armes de l'histoire de la cavalerie, a suscité d'importantes controverses tout en prenant place dans l'imaginaire des peintres et des écrivains.

Lanciers rouges de la Garde impériale

 
Lanciers rouges de la Garde impériale. Peinture d'Alphonse Lalauze, 1914.

Le 2e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale est un régiment de cavalerie légère de la Garde impériale créé le par décret de Napoléon Ier. Communément appelés les lanciers rouges ou les écrevisses du fait de leur uniforme à dominante rouge écarlate, ils forment quatre escadrons de Moyenne Garde issus du régiment de hussards de la Garde royale hollandaise.

Les lanciers rouges, commandés par le général Pierre-David de Colbert-Chabanais, participent en 1812 à la campagne de Russie où ils subissent de très lourdes pertes. Réorganisé en dix escadrons, cinq de Vieille Garde et cinq de Jeune Garde, le régiment est présent à la campagne d'Allemagne, où il se distingue tout particulièrement pendant la bataille de Reichenbach, le . En 1814, les lanciers rouges de Vieille Garde affrontent les armées coalisées lors de la campagne de France, tandis que les escadrons de Jeune Garde se battent en Belgique.

Pendant la Première Restauration, le régiment prend le nom de « Corps royal des chevau-légers lanciers de France » et est ramené à quatre escadrons.

Sous les Cent-Jours, le régiment est recréé à partir du corps royal et de l'escadron de lanciers polonais qui ont accompagné Napoléon sur l'île d'Elbe, sous le nom de « Régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale ». Les lanciers rouges sont notamment présents aux Quatre Bras et chargent les carrés britanniques à Waterloo. Après la seconde abdication de Napoléon et le retour des Bourbons, le régiment est définitivement dissous le .

Lois constitutionnelles de 1875

 
Organigramme simplifié de la IIIe République

Les Lois constitutionnelles de 1875 sont les lois votées en France par l’Assemblée nationale entre février et juillet 1875 qui instaurent définitivement la IIIe République (auparavant elle n’avait été qu’ébauchée par des lois qui répondaient à des problèmes ponctuels — loi Rivet, ou encore Loi du 20 novembre 1873 par exemple).

Trois lois constitutionnelles viennent organiser le régime républicain :

  • la loi du 24 février 1875, sur l’organisation du Sénat ;
  • la loi du 25 février 1875, sur l’organisation des pouvoirs publics ;
  • la loi du 16 juillet 1875, sur les rapports entre les pouvoirs publics.

Ces trois lois seront légèrement modifiées par la suite. C’est la première et dernière fois qu’une république en France n’est pas définie et organisée par une véritable constitution.

Elles ne furent juridiquement abrogées que lors de la promulgation de la Constitution du 27 octobre 1946. Toutefois leur application fut suspendue de facto entre le 10 juillet 1940 — date du vote des pleins pouvoirs à Pétain qui devait mettre d'ailleurs en place, selon les termes de la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 une nouvelle constitution qui ne vit toutefois jamais le jour — et la promulgation de la Constitution de la IVe République. La loi constitutionnelle du 2 novembre 1945 établit en effet un gouvernement provisoire, maintenant les Lois constitutionnelles de 1875 dans leur non-application.

Mamelouks de la Garde impériale

 
Le chef d'escadron Kirmann à la tête des mamelouks. Illustration de Tanconville d'après un croquis du docteur de Bockenheim, chirurgien des mamelouks.

L’escadron des mamelouks de la Garde impériale est une unité de cavalerie légère d'origine égyptienne, créée par Napoléon Bonaparte à son retour d'Égypte, et en service dans l'armée française de 1801 à 1815. Ce corps est la troisième formation de cavalerie intégrée dans la Garde impériale et son premier élément étranger. Durant le Premier Empire, les mamelouks de la Garde impériale sont adjoints au régiment des chasseurs à cheval de la Garde impériale. Leur premier engagement d'envergure est la bataille d'Austerlitz, où ils enfoncent la cavalerie de la Garde impériale russe aux côtés des chasseurs à cheval et des grenadiers à cheval. Ils combattent ensuite à Eylau, avant de partir en 1808 pour l'Espagne. Ils prennent une part active à la répression du soulèvement du Dos de Mayo où ils livrent d'intenses combats contre les insurgés dans les rues de Madrid.

Les mamelouks participent ensuite à la campagne d'Autriche en 1809, puis à celle de Russie en 1812, toujours à la suite des chasseurs à cheval. En 1813, ils constituent le 10e escadron des chasseurs et chargent à Reichenbach et Hanau. Ils sont toujours présents en 1814 lors de la campagne de France en affrontant les armées coalisées à Montmirail et à l'ultime bataille de Paris au sein de l'hétérogène brigade de cavalerie de la Garde du général Dautancourt. Après l'abdication de Napoléon, quelques mamelouks accompagnent l'Empereur déchu sur l'île d'Elbe tandis que la plupart des membres de l'unité entrent dans le corps royal des chasseurs à cheval de France. L'escadron est remis sur pied pendant les Cent-Jours et combat à Waterloo avec les chasseurs à cheval de la Garde. Au retour du roi, les véritables mamelouks sont finalement renvoyés au dépôt de Marseille, où ils sont presque tous assassinés au cours de la Terreur blanche de 1815. Les survivants accomplissent leur dernier fait d'armes en 1830, en participant en tant qu'interprètes à la conquête de l'Algérie, sous les ordres du maréchal Clauzel.

Marie-Louise d'Autriche

 
Portrait de l'impératrice Marie-Louise.

Marie-Louise d'Autriche (Maria Ludovica Leopoldina Francisca Theresa Josepha Lucia de Habsbourg-Lorraine), archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême, née le à Vienne (Autriche) et morte le à Parme (Italie), est impératrice des Français de 1810 à 1814, puis duchesse souveraine de Parme, Plaisance et Guastalla jusqu'en 1847.

Fille aînée de l'empereur François Ier d'Autriche, elle est donnée en mariage en 1810 à l'empereur des Français et roi d'Italie Napoléon Ier pour sceller le traité de Schönbrunn entre la France et l'Autriche, après la défaite de celle-ci lors de la bataille de Wagram en 1809.

Rejoignant à contrecœur la cour impériale des Tuileries, Marie-Louise commence rapidement à apprécier sa nouvelle position bien que les Français ne l'aiment pas et qu'elle ne se sente pas chez elle dans ce pays qui, vingt ans auparavant, a décapité une autre archiduchesse autrichienne, sa grand-tante Marie-Antoinette.

Quand Napoléon est vaincu par la Sixième Coalition, Marie-Louise décide de ne pas le suivre dans son exil à l'île d'Elbe, mais rentre avec son fils à la cour de Vienne. À l'issue des Cent-Jours et de la défaite décisive de Napoléon à Waterloo, l'impératrice, pour mieux défendre les intérêts de son fils, décide de rester fidèle à sa famille d'origine, les Habsbourg-Lorraine. Le congrès de Vienne lui accorde, en 1815, les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Elle n'a alors que 24 ans.

Durement critiquée par les Français pour avoir abandonné Napoléon au moment de la débâcle, Marie-Louise, qui gouverne pendant une période troublée, réussit en revanche, par une politique éclairée et sociale étroitement surveillée par l'Autriche, à être très aimée des Parmesans qui l'appellent « la bonne duchesse ».

Napoléon III

 
Napoléon III

Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte (Paris, 20 avril 1808 - Chislehurst, 9 janvier 1873), est le premier président de la République française, élu le 10 décembre 1848 au suffrage universel masculin avant de devenir empereur des Français (1852-1870) sous le nom de Napoléon III du 2 décembre 1852 au 4 septembre 1870.

Issu de la famille Bonaparte, prince français à sa naissance et prince de Hollande, il est le neveu de Napoléon Ier et le troisième fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande, et d'Hortense de Beauharnais, fille de l'impératrice Joséphine (à la fois sa grand-mère et, par son mariage avec Napoléon, sa tante). Il devient héritier présomptif du trône impérial après les morts successives de son frère aîné Napoléon Louis en 1831 et du duc de Reichstadt (Napoléon II, roi de Rome) en 1832. Ses premières tentatives de coup d'État, mal conçues et sans base populaire, échouent. Mais il profite des suites de la Révolution française de 1848 pour s'imposer en politique et se faire élire représentant du peuple puis président de la République. Son coup d'État du 2 décembre 1851 met fin à la Deuxième République, et lui permet ensuite de mener la restauration impériale à son profit. Il exerce d'abord un pouvoir personnel sans partage, puis ce caractère très autoritaire du Second Empire s'atténue après 1859 pour faire place progressivement à « l'empire libéral ».

Il met en œuvre la philosophie politique qu'il a publiée de bonne heure dans ses Idées napoléoniennes et dans L'Extinction du Paupérisme (1844), mélange de romantisme, de libéralisme autoritaire, et de socialisme utopique. Le règne de cet admirateur de la modernité britannique est marqué par un développement industriel, économique et financier considérable, et par la transformation de Paris sous l'autorité du préfet Haussmann. La fin de son régime est scellée par la bataille de Sedan, le 2 septembre 1870, lors de la guerre franco-prussienne. Le 4 septembre 1870, la République est proclamée. Napoléon III meurt en exil, en janvier 1873, en Angleterre...

Première Restauration

 
Tout en étant un compromis avec l'héritage révolutionnaire, la Charte de 1814 accorde une place prépondérante au souverain, Louis XVIII.

La Première Restauration est une période de l'histoire française qui voit brièvement le retour de la dynastie des Bourbons sur le trône, entre l'abdication de Napoléon Ier au printemps 1814 et les Cent-Jours, en mars 1815. Le régime voit le jour à la suite de la victoire de la Sixième Coalition (Royaume-Uni, Russie, Prusse, Suède et Autriche) dans le cadre de la campagne de France, alors que le pays est las des conflits vécus durant le Premier Empire. Tandis que les puissances alliées sont partagées au sujet de la personne à placer sur le trône de France, un jeu subtil s'établit entre les Bourbons en exil, les institutions françaises et les puissances étrangères, avant que l'abdication de l'Empereur le 6 avril ouvre la voie à Louis XVIII, qui rentre à Paris à la fin du mois et s'installe au palais des Tuileries.

Le nouveau régime est constitutionnel : il s'agit en effet, pour réconcilier le pays, de mêler le retour à la monarchie avec certains des acquis majeurs de la Révolution française. Pour ce faire, le souverain octroie aux Français la Charte de 1814. Le pouvoir royal est rétabli tout en préservant une part des droits individuels acquis durant la Révolution. Durant sa courte existence, le régime tente de réconcilier le pays. Cette méthode déçoit les monarchistes les plus extrêmes, qui espéraient une vengeance pour les torts subis pendant la période révolutionnaire, tandis que le retour en puissance de l’Église et la réduction de la taille des armées créent rapidement des ennemis au régime.

C'est dans ce contexte que Napoléon Ier débarque en France le 1er mars 1815. Avec une armée d'abord réduite, il fédère les mécontents et marche à travers le pays. Le roi, qui y voit d'abord l'occasion de se débarrasser de lui, ne parvient cependant pas à l'arrêter, tandis que de plus en plus de troupes le rallient. Louis XVIII quitte Paris le 19 mars, et le régime s'effondre le lendemain, à l'arrivée de Napoléon aux Tuileries. La monarchie est de nouveau en exil, à Gand. Ce n'est qu'après les Cent-Jours et la bataille de Waterloo que Louis XVIII peut revenir sur le trône, inaugurant la Seconde Restauration.

Le Radeau de La Méduse

 
Le Radeau de La Méduse.

Le Radeau de La Méduse est une peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault (1791-1824). Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage. Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de l'histoire de la marine française : le naufrage de la frégate Méduse, qui s'échoue sur un banc de sable au large des côtes de l'actuelle Mauritanie, le 2 juillet 1816. Au moins 147 personnes se maintiennent à la surface de l'eau sur un radeau de fortune et seuls quinze embarquent le 17 juillet à bord de L’Argus, un bateau venu les secourir. Cinq personnes meurent peu après leur arrivée à Saint-Louis du Sénégal, après avoir enduré la faim, la déshydratation, la folie et même le cannibalisme. L’événement devient un scandale d'ampleur internationale, en partie car un capitaine français servant la monarchie restaurée depuis peu est jugé responsable du désastre, en raison de son incompétence.

Le Radeau de La Méduse présente une certaine continuité avec les courants picturaux antérieurs au romantisme, notamment dans le choix du sujet et le caractère dramatique de la représentation, mais rompt de manière nette avec l'ordre et la quiétude de la peinture néoclassique. En choisissant de représenter cet épisode tragique pour sa première œuvre d'importance, Géricault a conscience que le caractère récent du naufrage suscitera l'intérêt du public et lui permettra de lancer sa jeune carrière. Cependant, l'artiste s'est également pris de fascination pour cet événement, et réalise ainsi d'abondantes recherches préparatoires et plusieurs esquisses avant d'entamer la création du tableau. Il rencontre en effet deux des survivants de la catastrophe, construit un modèle réduit très détaillé de la structure du radeau, et il se rend même dans des morgues et des hôpitaux afin de voir de ses propres yeux la couleur et la texture de la peau des mourants.

Ainsi que Géricault le pressent, le tableau provoque la controverse lors de sa première présentation à Paris, au salon de 1819 : certains s'en font les ardents défenseurs, tandis que d'autres le fustigent immédiatement. Peu après, l’œuvre est exposée à Londres, ce qui achève d'établir la réputation du jeune peintre en Europe. Aujourd'hui, elle compte parmi les œuvres les plus admirées du romantisme français, et son influence est perceptible dans les créations de peintres tels que Joseph William Turner, Eugène Delacroix, Gustave Courbet ou encore Édouard Manet. Le tableau, qui souffre d'un assombrissement irréversible dû à un apprêt au bitume de Judée, est conservé au musée du Louvre, qui l'achète à un ami de l'artiste peu après sa mort en 1824.

Républicains français sous la Restauration

 
Le tableau d'Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, représente le combat final d'une lutte de plus de 10 ans des républicains face à la Restauration.

Sous la Restauration, les républicains français s'opposent à la monarchie et militent pour sa disparition. Ils ne peuvent participer aux décisions du fait du système électoral qui favorise les bourgeois et les nobles, soutiens du régime. Ils sont néanmoins présents à la chambre des députés à partir de 1816, date de la fin de la Chambre introuvable qui a décimé leurs rangs. Les républicains se constituent petit à petit en tant que force politique, et ce jusqu'au choc de l'assassinat du neveu du roi, le duc de Berry héritier du trône, le , qui conduit le gouvernement à mettre en place des mesures répressives.

Le mouvement républicain se développe dans la clandestinité, rassemblant ses partisans dans des sociétés secrètes comme la Charbonnerie, promouvant son combat par le biais de la presse. En 1820, face à la dérive droitière de la Restauration, les républicains sont décidés à abattre la monarchie et fomentent plusieurs insurrections. Toutes échouent, aboutissant à l'exil des principaux meneurs ou à des procès exemplaires allant jusqu'à leur condamnation à mort.

Après l'échec de ces tentatives de prises du pouvoir, les républicains se reconstruisent de l'intérieur avec l'arrivée d'une nouvelle génération dès le début du règne de Charles X. Dès lors, l'idée d'une alliance avec les royalistes modérés s'esquisse, puis se concrétise à la suite des mesures réactionnaires prises par Villèle et Charles X. Des modérés rejoignent alors les sociétés clandestines, pendant que les républicains collaborent à la presse libérale. Le succès de cette alliance aux élections législatives de 1827 les conforte dans l'idée que celle-ci leur permettra un jour de conquérir le pouvoir.

La situation s'accélère après la nomination du comte de Polignac à la tête du gouvernement. Les républicains préparent une nouvelle insurrection dans le plus grand secret et sont les principaux protagonistes des Trois Glorieuses. Cependant Adolphe Thiers et les libéraux détournent cette révolution à leur profit. C'est une seconde monarchie parlementaire qui est instaurée, et non une république.

République romaine (1849)

 
Drapeau tricolore de la République romaine.

La République romaine est instaurée en 1849 dans les États pontificaux après la fuite du pape Pie IX, en raison de l'activité insurrectionnelle des libéraux romains. Elle est gouvernée par un triumvirat composé de Carlo Armellini, Giuseppe Mazzini et Aurelio Saffi.

La péninsule italienne, alors divisée en de multiples États, est traversée par un embrasement général au cours du printemps des peuples de 1848. Tous les États se voient obligés de concéder une constitution tandis que Milan et Venise, les principales villes du Royaume lombard-vénitien se rebellent contre l'empire d'Autriche. Le royaume de Sardaigne se porte à leur secours, ce qui donne lieu à la première guerre d'indépendance italienne. Celle-ci entraîne le Grand-duché de Toscane, les États pontificaux et le royaume des Deux-Siciles mais ces derniers renoncent rapidement aux réformes, provoquant une large contestation de leurs éléments les plus libéraux. Cette contestation, alors que se poursuit la guerre austro-sarde bientôt en défaveur des Sardes, prend, à Rome, une tournure révolutionnaire. Le Premier ministre Pellegrino Rossi est assassiné, le pape s'enfuit à Gaète sous la protection de Ferdinand II des Deux-Siciles et la République romaine est instaurée.

Cette nouvelle République romaine ne dure que cinq mois, du au , et prend fin après une expédition française votée par l'Assemblée nationale française et avec le soutien de Louis-Napoléon, alors président de la Deuxième République française. Cet épisode est connu, en France, sous le nom d'expédition de Rome. La République romaine, cernée de toutes parts, doit s'opposer aux Espagnols, aux Napolitains et à l'Autriche qui, forte de sa victoire sur les Sardes, envahit la République romaine. Après de violents combats qui durent un mois, le pape est rétabli dans ses prérogatives par la France.

L’ambiguïté, pour la France, naît de ce que l'intervention est votée par l'assemblée d'une république contre une autre république, alors que toutes deux sont issues du mouvement libéral et démocrate du printemps des peuples et de ce que certains membres de la gauche votent l'expédition afin de défendre une république sœur contre une intervention autrichienne alors que la droite vote l'organisation de la mort de la République romaine. L'opération est accompagnée par un ministre des Affaires étrangères, Alexis de Tocqueville, hostile au pouvoir temporel du pape.

La République amplifie les deux mythes du Risorgimento italien qui ont déjà une vision nationale, Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi, personnages centraux de la République, le premier sur le plan politique, le second sur le plan militaire. Elle leur donne une dimension internationale notamment auprès des intellectuels français, George Sand et Victor Hugo.

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

 
Talleyrand, par Pierre-Paul Prud'hon (détail).

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, est un homme d'État et diplomate français, né le à Paris, mort dans cette même ville le .

Issu d'une famille de la haute noblesse, souffrant d'un pied bot, il est orienté par sa famille vers la carrière ecclésiastique en vue de lui permettre de succéder à son oncle, l'archevêque de Reims : ordonné prêtre en 1779, il est nommé en 1788 évêque d'Autun. Il renonce à la prêtrise et quitte le clergé pendant la Révolution pour mener une vie laïque.

Talleyrand occupe des postes de pouvoir politique durant la majeure partie de sa vie et sous la plupart des régimes successifs que la France connaît à l'époque : il est notamment agent général du clergé puis député aux États généraux sous l'Ancien Régime, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Il assiste aux couronnements de Louis XVI (1775), Napoléon Ier (1804) et Charles X (1825).

Il intervient fréquemment dans les questions économiques et financières, pour lesquelles son acte le plus fameux est la proposition de nationalisation des biens du clergé. Toutefois, sa renommée provient surtout de sa carrière diplomatique exceptionnelle, dont l'apogée est le congrès de Vienne. Homme des Lumières, libéral convaincu, tant du point de vue politique et institutionnel que social et économique, Talleyrand théorise et cherche à appliquer un « équilibre européen » entre les grandes puissances.

Réputé pour sa conversation, son esprit et son intelligence, il mène une vie entre l'Ancien Régime et le XIXe siècle. Surnommé le « diable boiteux », et décrit comme un traître cynique plein de vices et de corruption, ou au contraire comme un dirigeant pragmatique et visionnaire, soucieux d'harmonie et de raison, admiré ou détesté par ses contemporains, il suscite de nombreuses études historiques et artistiques.

Traité d'instrumentation et d'orchestration

 
Frontispice de l'édition de 1855.

Le Traité d'instrumentation et d'orchestration est un ouvrage publié par Hector Berlioz en 1844, traitant de composition musicale, considérée du point de vue des instruments et de l'orchestre. Une seconde édition, revue et augmentée, paraît en 1855 avec Le Chef d'orchestre, théorie de son art, essai consacré à la direction d'orchestre.

Dédié au roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, illustré de nombreuses citations d'opéras et d'œuvres symphoniques des grands maîtres classiques à partir de Mozart, le Traité aborde la technique des différentes familles d'instruments de musique, leurs tessitures, leurs modes de transposition, leurs dynamiques et leur agilité, mais aussi le caractère particulier de leurs timbres et les possibilités offertes par leur association. Berlioz donne ensuite un aperçu des possibilités d'écriture et d'organisation pour l'orchestre tel qu'il se présentait au XIXe siècle.

Malgré son caractère théorique, l'auteur a intégré cet ouvrage, traduit de son vivant en anglais, en allemand, en espagnol et en italien, comme « œuvre 10 » dans le catalogue de ses œuvres.

« Bon guide pour la connaissance et l'emploi des ressources de l'orchestre », selon François-Joseph Fétis en 1868, devenu une « véritable bible pour les apprentis compositeurs, encore de nos jours », selon Henry Barraud en 1989, le Traité de Berlioz demeure un ouvrage de référence en musicographie et une source d'inspiration majeure pour les compositeurs et musiciens d'orchestre, par son approche nouvelle de la musique, considérée comme « matière sonore » s'exprimant dans l'espace-temps.

Transformations de Paris sous le Second Empire

 
Le boulevard Haussmann.

Les transformations de Paris sous le Second Empire ou travaux haussmanniens constituent une modernisation d’ensemble de la capitale française menée à bien de 1852 à 1870 par Napoléon III et le préfet Haussmann.

Le projet a couvert tous les domaines de l’urbanisme, aussi bien au cœur de Paris que dans ses quartiers extérieurs : rues et boulevards, réglementation des façades, espaces verts, mobilier urbain, égouts et réseaux d’abduction d’eau, équipements et monuments publics.

Violemment critiquée par certains de ses contemporains, oubliée pendant une partie du XXe siècle puis réhabilitée par le discrédit de l’urbanisme d’après-guerre, cette œuvre conditionne toujours l’usage quotidien de la ville par ses habitants. Elle a posé le fondement de la représentation populaire de la capitale française à travers le monde en superposant au vieux Paris et à ses ruelles pittoresques un Paris moderne fait de grands boulevards et de places dégagées.

Trois Glorieuses

 
Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple

En France, la révolution de Juillet, à la faveur de laquelle un nouveau régime, la monarchie de Juillet, succède à la Seconde Restauration, se déroule sur trois journées, les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites les « Trois Glorieuses ».

Après une longue période d’agitation ministérielle puis parlementaire, le roi Charles X tente un coup de force constitutionnel par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830. En réaction, un mouvement de foule s’embrase rapidement en révolution républicaine. Le peuple parisien se soulève, dresse des barricades dans les rues et affronte les forces armées commandées par le maréchal Marmont au cours de combats qui font quelque 200 tués chez les soldats et près de 800 chez les insurgés.

Charles X et la famille royale fuient Paris. Les députés libéraux, majoritairement monarchistes, prennent en main la révolution populaire et, au terme de « l’hésitation de 1830 », conservent une monarchie constitutionnelle au prix d’un changement de dynastie.

La maison d’Orléans, branche cadette de la maison de Bourbon, succède à la branche aînée et les Français se donnent un nouveau roi en la personne de Louis-Philippe Ier, proclamé « roi des Français » et non plus « roi de France ».

Vincent-Marie Viénot de Vaublanc

 
Profil de Vincent-Marie Viénot, comte de Vaublanc.

Vincent-Marie Viénot, comte de Vaublanc (né le 2 mars 1756 à Fort Dauphin à Saint-Domingue, aujourd’hui Fort-Liberté à Haïti, et mort le 21 août 1845 à Paris) est un homme politique, écrivain français, catholique et de tendance royaliste.

Sa carrière politique l’amène à côtoyer successivement Louis XVI, Barras, Napoléon Ier, le comte d’Artois, futur Charles X, et enfin Louis XVIII. Proscrit et recherché par quatre fois par les différents régimes politiques, jamais arrêté, il parvient à chaque fois à rentrer en grâce. Dans une carrière longue et mouvementée, il est successivement député monarchiste sous la Révolution et pendant le Directoire, proscrit sous la Terreur, préfet de Napoléon, ministre de l’Intérieur de Louis XVIII et pour finir sa vie politique, député ultra-royaliste. Il est notamment connu pour l’éloquence fougueuse de ses discours et sa réorganisation controversée de l’Académie française en 1816 en tant que ministre de l’Intérieur.

Il fait partie de ces personnages secondaires qui traversent et marquent cette période de l’histoire de France. Homme d’ordre au caractère affirmé, partisan modéré des « évolutions » de 1789, il finit sa vie politique sous la Restauration dans une position d’extrémiste contre-révolutionnaire.

Théophane Vénard

 
Daguerréotype de Théophane Vénard pris en 1852 aux Missions étrangères de Paris.

Théophane ou Jean-Théophane Vénard, né le à Saint-Loup-sur-Thouet et mort le à Hanoï, est un prêtre des Missions étrangères de Paris. Missionnaire au Tonkin, il y est condamné à mort et exécuté. Il est par la suite déclaré bienheureux, puis saint par l'Église catholique.

Après ses études, il entre au séminaire et décide de devenir prêtre missionnaire au sein des Missions étrangères de Paris. Ordonné prêtre en 1852, il est envoyé en Chine comme missionnaire. Après un long voyage de plus de sept mois, il arrive à Hong Kong, porte d'entrée de la Chine. Après avoir attendu son affectation, il est finalement nommé au Tonkin, la partie nord de l'actuel Viêt Nam.

Entré clandestinement au Tonkin en 1854, il apprend le vietnamien et se met au service de son évêque. La situation est alors difficile pour les chrétiens et les persécutions sont intenses contre eux. Il se réfugie dans des grottes ou des cachettes, protégé par des villageois chrétiens. Il y traduit des épîtres en vietnamien et est nommé supérieur du séminaire. En 1860, il est dénoncé par un villageois et capturé, puis exécuté l'année suivante par décapitation.

Les nombreuses lettres qu'il a écrites tout au long de sa vie, et notamment pendant sa période missionnaire, sont recueillies et publiées par son frère Eusèbe après sa mort. Elles font grande impression en France. Thérèse de Lisieux le considère comme un saint qui lui ressemble, affirmant à la lecture de ses écrits : « ce sont mes pensées, mon âme ressemble à la sienne », et contribuant à en faire, pour les catholiques, l'un des martyrs les plus populaires du XIXe siècle. De nombreuses similitudes existent entre la spiritualité de Théophane Vénard et celle de Thérèse de Lisieux, tant dans la recherche de la petitesse spirituelle que sur la vision de la mission.

Le procès en béatification de Théophane Vénard s'ouvre peu après sa mort. Il est béatifié en 1909, puis canonisé en 1988 par Jean-Paul II.

Émile Zola

 
Émile Zola en 1902

Émile Zola, né à Paris le , mort à Paris le , est un écrivain, journaliste et homme public français, considéré comme le chef de file du naturalisme.

C'est l'un des romanciers français les plus universellement populaires, l'un des plus publiés et traduits au monde. Ses romans ont connu de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Sa vie et son œuvre ont fait l'objet de nombreuses études historiques. Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la société française sous le Second Empire.

Les dernières années de sa vie ont été marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus avec la publication en , dans le quotidien L'Aurore, de l'article intitulé « J'Accuse...! » qui lui a valu un procès pour diffamation et un exil à Londres.

Bons articles

Artillerie à cheval de la Garde impériale

 
Artilleur à cheval de la Garde impériale. Peinture à l'huile d'Édouard Detaille, 1870.

Le régiment d'artillerie à cheval de la Garde est une unité d'artillerie montée intégrée à la Garde impériale. Bien que la formation en tant que régiment ne voie le jour qu'en avril 1806, son origine remonte en mai 1797 avec une première formation à l'Armée d'Italie.

Organisé initialement en trois escadrons, le régiment d'artilleurs à cheval de la Garde prend part à la campagne de Prusse et de Pologne, et notamment aux batailles d'Iéna, d'Eylau et de Friedland. Ils participent à la guerre d'Espagne en 1808, à la campagne d'Autriche en 1809 et à la campagne de Russie en 1812.

Les artilleurs à cheval de la Garde prennent encore une part active à la campagne d'Allemagne en 1813 et à celle de France en 1814, avant d'être dissous par ordonnance royale du et reversés dans les régiments de ligne.

Le régiment d'artillerie à cheval de la Garde est reformé en 1815 pendant les Cent-Jours et participe à la campagne de Belgique. Il est définitivement dissous après la seconde abdication de Napoléon et le retour des Bourbons.

Jules Barbey d'Aurevilly

 
Barbey d'Aurevilly

Jules Barbey d'Aurevilly, (Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Basse-Normandie, - Paris, ) est un écrivain français, surnommé le « Connétable des lettres ». Il a été à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire et polémiste.

Né au sein d’une vieille famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly est resté marqué par les idées catholiques, monarchistes et réactionnaires de son milieu. Ses choix idéologiques ont nourri son dandysme et une œuvre littéraire, d’une grande originalité, fortement marquée par la foi catholique et le péché.

À côté de ses textes de polémiste critique de la modernité, on retient surtout ses romans et nouvelles, mélangeant des éléments du romantisme, du fantastique, du réalisme historique et du symbolisme décadent comme (Une vieille maîtresse, 1851), (L’Ensorcelée, 1855) et (Le Chevalier des Touches, 1864). Son œuvre la plus célèbre aujourd'hui est son recueil de nouvelles Les Diaboliques, paru tardivement en (1874), dans lesquelles l’insolite et la transgression, plongeant le lecteur dans un univers ambigu, ont valu à leur auteur d’être accusé d’immoralisme.

Bataille d'Hernani

 
Victor Hugo à la tête de l’armée romantique. Le Grand chemin de la postérité, caricature de Benjamin Roubaud (1842)

La bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo. Héritière d’une longue série de conflits autour de l’esthétique théâtrale, la bataille d’Hernani, aux motivations politiques au moins autant qu’esthétiques, est restée célèbre pour avoir été le terrain d’affrontement entre les « classiques », partisans d’une hiérarchisation stricte des genres théâtraux, et la nouvelle génération des « romantiques » aspirant à une révolution de l’art dramatique et regroupée autour de Victor Hugo. La forme sous laquelle elle est généralement connue aujourd’hui est toutefois tributaire des récits qui en ont été donnés par les témoins de l’époque (Théophile Gautier principalement), mêlant vérité et légendes dans une reconstruction épique destinée à en faire l’acte fondateur du romantisme en France.

Lucien Bégule

 
Lucien Bégule en 1874, autoportrait.

Lucien Bégule (né le à Saint-Genis-Laval, mort le à Lyon), est un peintre-verrier et archéologue français. Formé par Jean-Baptiste Chatigny, Pierre Bossan et Pierre Miciol, cet entrepreneur a développé son activité de peinture sur verre à la fin du XIXe siècle. Il crée notamment les « Ateliers de Choulans » spécialisés dans la réalisation de vitraux profanes et religieux. Il devient l’un des artistes majeurs de la région lyonnaise. Parmi les œuvres les plus marquantes, on peut citer les vitraux Saint Georges combattant le dragon et Louise Labbé respectivement primés lors des expositions universelles de Paris de 1889 et 1900.

À la suite de la loi de Séparation de 1905 la production des ateliers périclite. C’est alors que Bégule se recentre sur son activité d’archéologue, publiant de nombreux ouvrages sur l’architecture religieuse ainsi que de nombreuses photos archéologiques. Il devient ensuite inspecteur général de la Société française d’archéologie en 1929.

HMS Bellerophon (1786)

 
Le Bellerophon sur un détail du tableau Scene in Plymouth Sound in August 1815 (1816) de John James Chalon.

Le HMS Bellerophon est un navire de ligne de 3e rang de 74 canons construit pour la Royal Navy. Lancé en 1786, ce navire de classe Arrogant est actif au cours des guerres de la Révolution française et des guerres napoléoniennes, la plupart du temps sur des missions de blocus maritime ou d'escorte de convoi. Connu des marins comme le Billy Ruffian, il participe à trois combats notables : la bataille du 13 prairial an II (combat de prairial), la bataille d'Aboukir et la bataille de Trafalgar. Il est le navire à bord duquel Napoléon Ier finit par se rendre, mettant ainsi fin à près de 22 années de guerre continue avec la France. Désarmé après la fin des guerres napoléoniennes, il sert de ponton d'emprisonnement jusqu'en 1834, moyennant un changement de nom en HMS Captivity en 1824. Il est démoli en 1836.

Jean-Baptiste Bessières

 
Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, maréchal de France (1768-1813). Huile sur toile d'Edmond Hédouin d'après Henri-François Riesener, 1853, château de Versailles.

Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, né le à Prayssac dans le Quercy et mort au combat le à Weißenfels, dans le royaume de Saxe, est un officier général français, maréchal d'Empire.

D'origine modeste, il commence sa carrière militaire sous la Révolution française et effectue ses premières armes dans le 22e régiment de chasseurs à cheval, où il gagne ses galons de capitaine. Il combat sur le théâtre d'Italie sous les ordres du général Napoléon Bonaparte, qui le remarque et le nomme commandant du corps des guides à cheval. À sa tête, Bessières participe à la campagne d'Égypte jusqu'en 1799, puis est fait général sous le Consulat pour s'être distingué à la bataille de Marengo. Il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et devient colonel-général de la cavalerie de la Garde impériale.

Brillant officier de cavalerie, Bessières dirige les escadrons de la Garde tout au long des guerres napoléoniennes, notamment à Austerlitz et à Eylau. Son rôle dans la péninsule Ibérique, affirmé par la nette victoire de Medina de Rioseco, est cependant terni à Fuentes de Oñoro où son attitude ambiguë porte à controverses. Il n'en participe pas moins à la campagne de Russie en 1812 au cours de laquelle il sauve la vie de Napoléon, et reçoit le commandement de toute la cavalerie française au début de la campagne d'Allemagne. Le maréchal est toutefois mortellement blessé par un boulet le à Rippach, près de Weißenfels, la veille de la bataille de Lützen.

« Bessières, dira plus tard Napoléon, était un officier de réserve plein de vigueur, mais prudent et circonspect ». Courageux et capable d'initiatives, il conduit personnellement les charges de ses cavaliers face à l'ennemi. C'est également un homme cultivé, pieux et populaire au sein de la Garde, dont la mort sera vivement ressentie par l'Empereur qui déclarera à son sujet : « Il a vécu comme Bayard, il est mort comme Turenne. »

Aimé Picquet du Boisguy

 

Aimé Casimir Marie Picquet, chevalier du Boisguy, né le 15 mars 1776 à Fougères, et mort le 25 octobre 1839 à Paris, était un général chouan pendant la Révolution française.

Il était surnommé « le petit général » par ses hommes, en raison de son jeune âge. Encore enfant lors du début de la Révolution française, il se distingua par un engagement royaliste précoce, à 15 ans, il rejoignit l'Association bretonne et devint aide de camp de Armand Tuffin de La Rouërie. Dés lors son influence grandit, à 17 ans il prit la tête des chouans du pays de Fougères et de Vitré, et à 19 ans, il fut reconnu général.

Chef actif et excellent tacticien, Boisguy fit des pays de Fougères et de Vitré la zone la plus importante de la chouannerie d'Ille-et-Vilaine et l'une des principales de Bretagne. Il commandait des troupes disciplinées, bien organisées, souvent en uniforme mais manquant de cavalerie et surtout d'artillerie.

Aussi bien à la pacification de 1796, qu'à celle de 1800, Boisguy fut le dernier général chouan à déposer les armes, ce qui en fit une des figures majeure de la chouannerie.

Bombardement de Mogador

 
Bombardement de Mogador, 15 août 1844, Serkis Diranian.

Le bombardement de Mogador est une attaque navale lancée entre les et par le royaume de France contre la ville marocaine de Mogador (actuelle Essaouira), dans le cadre de la guerre franco-marocaine qui oppose les deux pays suite au soutien que porte le sultan Moulay Abderrahmane à l'émir Abdelkader.

Le gouvernement français envoie une escadre de 15 navires commandée par François d'Orléans, qui, après avoir bombardé Tanger, s'attaque à Mogador. Du côté marocain, la ville est protégée par de longs remparts qui protègent son port et sa kasbah et qui comprennent des bastions et des batteries. L'îlot de Mogador, situé à seulement 1,2 km de la ville, est également protégé par cinq bastions.

Après de premiers échanges de tirs d'artillerie contre les fortifications de la ville qui tournent à l'avantage des Français, le corps expéditionnaire français débarque sur l'îlot de Mogador et s'en empare après une farouche résistance marocaine. Les Français s'emparent ensuite du port sans rencontrer de résistance, alors qu'entre-temps, des tribus Masmouda de la région en profitent pour attaquer la ville et la piller.

Bombardement de Salé (1851)

 
Le bombardement de la ville par la flotte française, peinture de Louis Le Breton.

Le bombardement de Salé est une attaque navale lancée entre le 26 et par la République française, contre la ville marocaine de Salé, en réponse au pillage d'un navire de marchandises français par des habitants de la ville, et au refus de remboursement de la part du sultan Moulay Abderrahmane.

Après sept heures d'affrontements, l'artillerie marocaine de Salé soutenue par celle de Rabat et dirigée par le pacha Abdelhadi Zniber subit d'importants dégâts. L'escadre française commandée par le contre-amiral Louis Dubourdieu bombarde la ville jusqu'au lendemain en détériorant sérieusement les infrastructures de la ville, dont la Grande Mosquée qui est gravement touchée.

Les pertes françaises sont minimes, le Henri IV et le Sané sont endommagés et comptent 4 morts et 18 blessés, tandis que les pertes marocaines vont de 18 à 22 tués, dont les deux tiers sont des civils.

L'issue de l'affrontement, bien qu'étant indécise suite au retrait des forces françaises, est revendiquée comme une victoire pour chacun des belligérants.

Xavier Branicki

 
Xavier Branicki vers 1871.

Le comte Xavier Branicki (en polonais : Franciszek Ksawery Branicki), appartenant au clan Korczak, né le à Varsovie en Pologne et mort le à Assiout en Égypte, est un exilé politique polonais devenu français. Ce propriétaire terrien, écrivain politique, financier, mécène et philantrope est un descendant d'une illustre famille de nobles et magnats polonais.

Né dans une Pologne démembrée par des partages successifs, Xavier Branicki s'engage dans l'armée russe mais ses convictions patriotiques — il aspire au rétablissement d'une Pologne souveraine, à l'opposé de son père et de ses grands-pères — lui valent la méfiance puis, plus tard, l'hostilité de l'empereur Nicolas Ier. Sentant sa position fragile, mais ne voulant pas renier ses idéaux politiques, il quitte l'armée en 1844, vend la plupart de ses domaines en Galicie polonaise (faisant partie de l'Ukraine actuelle) et s'exile, d'abord auprès de sa sœur en Italie, où il se lie d'amitié avec le prince Napoléon, puis en France.


Campagne des banquets

 
Le banquet du Château-Rouge (9 juillet 1847) ouvre la campagne des banquets.

La campagne des banquets est une série d'environ 70 réunions organisées dans toute la France entre 1847 et 1848 par les réformateurs pour demander un élargissement du corps électoral et s'opposer aux décisions prises par le gouvernement conservateur de François Guizot. Contournant l'interdiction de réunions politiques en prenant la forme de banquets, cette campagne s'étend à tout le pays et défend des idées variables selon les lieux et les dates. Ainsi, si certains banquets sont menés par des représentants de l'« opposition dynastique », comme Odilon Barrot, qui souhaitent une évolution de la monarchie de Juillet, mais pas sa fin, d'autres permettent l'expression des idées républicaines.

Devant l'ampleur prise par le mouvement, le gouvernement fait preuve de fermeté, refusant d'ouvrir le débat, et fait interdire une de ces réunions, qui devait se tenir à Paris le 22 février 1848. Si les plus modérés prennent alors du recul vis-à-vis de ces initiatives, il est trop tard pour faire machine arrière et des protestations surviennent le jour dit, lançant la révolution de février 1848 qui entraîne la chute de la monarchie de Juillet et le départ du roi Louis-Philippe.

Ce modèle de campagne a par la suite inspiré d'autres mouvements politiques, notamment la campagne des banquets russe de 1904, organisée contre le tsar Nicolas II, en prémices de la révolution de l'année suivante.

Cavalerie de la Garde impériale (Premier Empire)

 
Attaque du Mont-Saint-Jean à Waterloo. Au premier plan, les lanciers rouges chargent. Au troisième plan, les grenadiers à cheval s'avancent. Par Louis-Jules Dumoulin, Panorama de Waterloo, 1912.

La cavalerie de la Garde impériale correspond à l'ensemble des unités militaires de cavalerie appartenant à la Garde impériale de Napoléon Ier. Unité combattante d'élite, elle devient la réserve ultime de l'armée. Elle est utilisée, en dernier ressort, pour donner le coup de grâce ou débloquer une situation périlleuse.

En 1804, la cavalerie de la Garde impériale est initialement composée de trois unités : les chasseurs à cheval, les grenadiers à cheval et les mamelouks. Par la suite, d'autres corps de cavalerie intègrent la Garde impériale, comme les dragons en 1806, les lanciers polonais en 1807, les lanciers rouges en 1810, les lanciers lituaniens et les tartares lituaniens en 1812, ainsi que les éclaireurs en 1813.

À l'apogée du Premier Empire en 1812, la Garde impériale compte environ 7 000 cavaliers, quand la Grande Armée dans son intégralité en compte approximativement 77 000. De sa création jusqu'en 1813, la cavalerie de la Garde est commandée par le maréchal Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie.

Chasseurs à cheval de la Jeune Garde

 
Trompette du 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale, 1815. Illustration d'Ernest Fort, établie d'après les archives du ministère de la Guerre.

Les chasseurs à cheval de la Jeune Garde, créés officiellement en 1815 sous le nom de 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale et surnommés les hussards-éclaireurs, sont une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, formée par Napoléon Ier et en service dans l'armée française de 1813 à 1814, ainsi que pendant les Cent-Jours.

Le décret du donne aux 6e, 7e, 8e et 9e escadrons des chasseurs à cheval de la Garde la dénomination de « seconds chasseurs ». Le 17 mars, ces escadrons prennent officiellement le nom de chasseurs à cheval de la Jeune Garde. Ils participent à la campagne d'Allemagne de 1813 avec la Vieille Garde, puis sont détachés en 1814 à l'Armée du Nord du général Maison. Les escadrons sont dissous lors de la Première Restauration, les hommes étant pour la plupart replacés dans la ligne ou mis en demi-solde.

Sous les Cent-Jours, les escadrons de Jeune Garde sont rappelés et forment le 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale. Manquant d'hommes et surtout de chevaux, l'unité reste à Chantilly et ne participe pas à la bataille de Waterloo. Les chasseurs à cheval de la Jeune Garde sont définitivement dissous le , après l'abdication de Napoléon et le retour des Bourbons.

Bernard Courtois


Bernard Courtois (, Dijon, Paris) est un salpêtrier et un chimiste français connu pour ses découvertes de la morphine, et surtout de l’iode, qui eurent des conséquences considérables en médecine et dans le développement de la photographie.

Fils du chimiste Jean-Baptiste Courtois, il entre en 1798 à l’École polytechnique nouvellement créée, avant d’être incorporé dans le service de santé des Armées de la Première République française. De retour à la vie civile en 1801, il découvre la morphine en l’extrayant de l’opium. Devenu producteur de salpêtre, il découvre l’iode en 1811 au cours de recherches dans sa salpêtrière artificielle. Souvent considéré avec condescendance comme un industriel par ses pairs, qui contestent parfois la paternité de ses découvertes, il ne bénéficie que d’une notoriété limitée de son vivant et tire peu de bénéfices de ses recherches. La fin des guerres napoléoniennes précipite sa faillite. Il termine ruiné, malgré le prix de l’Académie des sciences qui lui est attribué en 1831 pour sa découverte de l’iode.

Crise du 16 mai 1877

 
Portrait officiel du président Mac-Mahon, initiateur de la crise du 16 mai.

La crise du 16 mai 1877 est une crise institutionnelle de la Troisième République française qui a opposé le président de la République, le maréchal Patrice de Mac Mahon, monarchiste, à la Chambre des députés élue en 1876, à majorité républicaine, et à leur chef, Léon Gambetta.

Si cette crise s'est bien ouverte le 16 mai, elle s'est de fait poursuivie tout au long de l'année 1877 et n'a trouvé son épilogue que le 13 décembre 1877, lorsque Mac Mahon a reconnu sa défaite politique. La portée de cette crise politique est immense, en ce qu'elle ancre la République en France, ruinant les espoirs des monarchistes, et surtout oriente définitivement la pratique politique du système institutionnel en organisant « l'irresponsabilité » du Président de la République, face à un Parlement tout-puissant.

Jacques-Louis David

 
Autoportrait (1794) — Musée du Louvre, Paris, France.

Jacques-Louis David, peintre français né le à Paris et mort le à Bruxelles, est considéré comme le chef de file de l’École néoclassique, dont il incarne le style pictural et l’option intellectuelle. Il opère une rupture avec le style galant et libertin de la peinture du XVIIIe siècle représentée à l'époque par François Boucher et Carl Van Loo, et revendique l’héritage du classicisme de Nicolas Poussin et des idéaux esthétiques grecs et romains, en cherchant, selon sa propre formule, à « régénérer les arts en développant une peinture que les classiques grecs et romains auraient sans hésiter pu prendre pour la leur ».

Formé à l'Académie royale de peinture et de sculpture, il devient en 1785 un peintre renommé avec le Serment des Horaces. Membre de l'Académie des beaux-arts, il combat cette institution sous la Révolution et entame en parallèle à sa carrière artistique une activité politique en devenant député à la Convention et ordonnateur des fêtes révolutionnaires. Son engagement l'amène à voter la mort du roi Louis XVI, et son amitié pour Maximilien de Robespierre lui vaudra, à la chute de celui-ci, d'être emprisonné lors de la réaction thermidorienne. Ses activités politiques prennent fin sous le Directoire, il devient membre de l'Institut et se prend d'admiration pour Napoléon Bonaparte. Il se met à son service quand celui-ci accède au pouvoir impérial, et il réalise pour lui sa plus grande composition Le Sacre de Napoléon...

Jean Desbouvrie

Jean Desbouvrie (né entre 1840 et 1847 à Roubaix et décédé à une date inconnue) était un français, dresseur d’oiseaux amateur, qui pensait pouvoir utiliser les hirondelles à des fins de communication militaire. À la fin du XIXe siècle, Desbouvrie parvint à convaincre le gouvernement français de lui confier des études de faisabilité sur l’utilisation militaire d’hirondelles comme messagères.

Ses premières expériences ont montré que les hirondelles disposaient d’une capacité à retrouver leur nid et que, quand elles le faisaient, elles battaient de vitesse les pigeons voyageurs. Desbouvrie a également réussi à contrarier le comportement migrateur naturel de ses oiseaux. Cependant, après avoir obtenu le soutien du gouvernement, Desbouvrie a négligé ses recherches, qu’il n’a jamais menées à bien dans le cadre d’une expérimentation rigoureuse.

Outre pour ses expériences sur les oiseaux, la presse internationale s’est aussi intéressée à Desbouvrie pour un sujet très différent : il a en effet soumis à l’Académie nationale de médecine de Paris un article sur l’alcoolisme chronique. L’académie a publié cet article, qui présentait l’alcoolisme chronique comme un problème majeur de santé publique et apportait une solution contre la « gueule de bois ». La théorie avancée par Desbouvrie était que, en consommant de la nourriture comportant une quantité appropriée de graisse et d’albumine, il était possible de se protéger contre les effets négatifs de l’alcool. Avec son manuscrit, il envoya une boîte de chocolats maison, en assurant qu’il avait longuement expérimenté la concoction sur lui-même.

Le Disciple

 
Couverture du roman aux Éditions Plon – Nourrit
(réédition de 1921).

Le Disciple est un roman de Paul Bourget (né en 1852, mort en 1935) paru en 1889, écrit entre septembre 1888 et mai 1889. Roman d'analyse et d'éducation pour les générations nouvelles de l'époque, le chef-d'œuvre de Paul Bourget est aussi un roman à thèse, puisque l'écrivain y dénonce la responsabilité du maître à penser et y accuse la science moderne de s'être substituée à la religion sans fournir de morale.

Œuvre de transition qui occupe une place centrale dans la production littéraire de Paul Bourget, le livre clôt la période durant laquelle l'écrivain se consacre au roman d'analyse, tout empreint de fine psychologie humaine et d'étude des mœurs pour annoncer l'avènement du roman à thèse, moraliste et engagé en faveur du catholicisme, puisque, à partir du Disciple, en 1889, Paul Bourget amorce son retour à la foi, pour se convertir définitivement en 1901.

En participant aux deux formes de romans (roman d'analyse et roman à thèse), Le Disciple, roman « hybride », marque également une coupure importante dans la vie sentimentale et sociale du romancier, qui, à cette époque, se marie et rompt avec ses amis (les Cahen d'Anvers, notamment) et son milieu.

Martin Dumollard

 
Martin Dumollard en 1861.

Martin Dumollard, né le à Tramoyes dans l'Ain en France et mort guillotiné, le à Montluel également dans l'Ain, est un journalier, connu pour avoir commis des agressions et des assassinats de domestiques lyonnaises. Les futures victimes sont abordées à Lyon par Dumollard qui leur propose une place attrayante en Côtière de l'Ain. Convaincues, elles finissent par le suivre et, durant leurs pérégrinations à pied, Dumollard les agresse. La totalité des douze agressions ou tentatives d'agressions connues se produisent à la fin des années 1850 et au début des années 1860 jusqu'à celle de Marie Pichon le 28 mai 1861. Il est alors rapidement arrêté ainsi que sa femme et complice, Marie-Anne Martinet. Celle-ci se charge de faire recel des effets personnels des domestiques pour son utilisation propre ou pour la revente. Leur procès se déroule du 29 janvier au 1er février 1862 : Martin Dumollard est condamné à mort et son épouse à vingt ans de travaux forcés. Cette affaire, qui précède d'une trentaine d'années celle de Joseph Vacher, a eu un grand retentissement en France et est souvent considérée comme la première affaire contemporaine de tueur en série dans ce pays. Dumollard est notamment évoqué dans Les Misérables de Victor Hugo.

André Dupin

 
Dupin, procureur général à la Cour de cassation (1856).

André Marie Jean Jacques Dupin, dit « Dupin aîné », était, en France, avocat, procureur général près la Cour de cassation, député, né à Varzy dans la Nièvre le et mort à Paris le . Il fut député en 1815, président de la Chambre des députés en 1832, membre de l'Assemblée constituante en 1848, président de l'Assemblée législative en 1849 et enfin sénateur en 1857. Il fut également membre de l'Académie française, après son élection en 1832.

Proche de Louis-Philippe d'Orléans, roi des Français en 1830, Dupin aîné fut un acteur politique important de la politique française après la chute de l'Empire napoléonien sous les deux Restaurations. Défenseur devant la Chambre des pairs de nombreux accusés politiques, dont le maréchal Ney et Savary, il fut, à la Chambre des députés, le rapporteur de la Charte de 1830. Sous la monarchie de Juillet, Dupin, que l'on a désigné comme le chef du « Tiers Parti », a été ministre sans portefeuille dans le premier ministère de la monarchie de Juillet. Il a présidé la Chambre des députés de 1832 à 1839.

Exil du gouvernement de Louis XVIII à Gand

 
Louis XVIII est contraint à la fuite par Napoléon. Il sera finalement ramené sur le trône par Talleyrand et Fouché ainsi que par les puissances étrangères qui battent Napoléon à Waterloo, contraignant ce dernier à l'exil.

Le gouvernement de Gand est le gouvernement en exil de Louis XVIII lors des Cent-Jours. Alors que Napoléon Ier rassemble des forces et monte vers Paris, le souverain prend des décisions maladroites. Il se prive ainsi de soutien national et international, s'estimant capable de rétablir la situation. En appelant à la défense de la charte, en refusant l'intervention d'armées étrangères, en demandant fidélité à sa propre armée largement acquise au souvenir napoléonien, Louis XVIII se trouve finalement dans l'impasse. Le roi quitte Paris le et franchit les frontières françaises le pour s'installer à Gand.

Le gouvernement est formé de ministres qui l'ont suivi en exil, notamment Blacas, Beugnot et Jaucourt. D'autres personnes restées fidèles envers le souverain occupent des fonctions ministérielles, comme Chateaubriand, que le souverain apprécie peu. Dans les faits, ce gouvernement est sans pouvoir réel, puisque situé hors des frontières de France et étroitement surveillé par les puissances alliées, qui doutent d'un retour des Bourbons. Malgré cela, Louis XVIII croit toujours en son destin de roi : il crée un journal concurrent au Moniteur universel et encourage la chouannerie pour déstabiliser le pouvoir de Napoléon. Durant ses quelques mois d'existence, le gouvernement de Gand est le siège de rivalités au sein de l'entourage du souverain. La frange ultraroyaliste durcit ses positions, tandis que des constitutionnels comme Guizot tentent d'influencer le souverain.

La défaite de Napoléon à Waterloo le permet à Louis XVIII d'envisager un retour au pouvoir. Les puissances étrangères, convaincues par Talleyrand, se prononcent en sa faveur. En France, Fouché persuade les chambres de la légitimité du roi pour négocier un traité de paix dans une Europe monarchique. Louis XVIII rentre en France le pour finalement arriver à Paris le . Ce retour, entaché par les excès des ultra-royalistes, permet le début de la Seconde Restauration et le retour des Bourbons sur le trône de France jusqu'en 1830.

Lanciers de la Garde impériale

 
Lanciers de la Garde impériale, 1857. Richard Knötel, Uniformenkunde, 1890, volume VI, planche 9.

Le régiment des lanciers de la Garde impériale est une unité de cavalerie française du Second Empire faisant partie de la Garde impériale. Mise sur pied en 1855, elle est dissoute avec le reste de la Garde par décret du .

Organisée à Melun, la composition du régiment connaît divers soubresauts avant d'être définitivement arrêtée à six escadrons en 1867. Au cours de ses quinze années d'existence, les lanciers assurent l'escorte de Napoléon III lors de l'attentat d'Orsini à Paris ; en campagne, ils sont également à la suite de l'empereur mais ne participent que rarement au combat. Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, le corps sous les ordres du colonel Latheulade se distingue à la bataille de Mars-la-Tour, peu avant la défaite française finale qui entraîne sa disparition.

L'uniforme est caractérisé par le port du chapska polonais et de la lance. Le reste de la tenue comprend un habit blanc à plastron bleu et passementerie écarlate, ce qui amène le peintre militaire Lucien Rousselot à qualifier cet uniforme comme étant « l'un des plus brillants du Second Empire ».

Grenadiers à cheval de la Garde impériale

 
Grenadier à cheval de la Garde impériale, par Hippolyte Bellangé.

Les grenadiers à cheval de la Garde impériale sont un régiment de cavalerie lourde de la Garde impériale sous le Premier Empire. Ayant déjà fait partie de la Garde consulaire, les grenadiers à cheval deviennent le principal régiment de cavalerie de la Vieille Garde lorsque la Garde impériale est créée en 1804.

Leur effectif théorique maximal est de plus de 1 100 officiers et hommes de troupe, commandés par un général de division ou par un général de brigade expérimenté. Ils sont parfois considérés comme l'un des meilleurs régiments de cavalerie lourde de leur temps.

Participant rarement au combat pendant les guerres napoléoniennes, ils sont généralement gardés en réserve, aux côtés de Napoléon, au cours des batailles les plus importantes de 1804 à 1815. Lorsque le régiment prend part au combat, comme lors des batailles de Marengo, Austerlitz, Eylau, Hanau et Waterloo, ainsi que pendant un certain nombre d'actions en 1814, les résultats sont généralement décisifs. Le régiment est dissous en 1815, après la chute de Napoléon et la Seconde Restauration des Bourbons.

Siège de Hambourg

 
Carte de Hambourg pendant le siège de la ville.

Le siège de Hambourg se déroule de décembre 1813 à mai 1814, à la fin des guerres de la Sixième Coalition. La garnison française de Hambourg, commandée par le maréchal Davout, y résiste victorieusement pendant près six mois aux troupes coalisées de la Prusse, de la Russie et de la Suède.

Isolé du principal théâtre d'opérations de la campagne d'Allemagne par la défaite du maréchal Oudinot à la bataille de Gross Beeren, le 13e corps du maréchal Davout regagne la région de Hambourg, que les Français ont fortifiée pendant l'été. Après la bataille de Leipzig et la retraite de la Grande Armée jusqu'au Rhin, le soulèvement de la Hollande et l'occupation de Brême par les Russes coupent les communications entre Hambourg et la France.

Tout d'abord séparées par les défenses naturelles constituées du bas-cours de l'Elbe et du Bille, la garnison française et l'armée de siège se livrent une guerre psychologique tout le mois de décembre. En janvier, les bras de l'Elbe gèlent et les Russes lancent plusieurs assauts contre la place. Malgré la perte de quelques postes avancés, la garnison française parvient à conserver les positions stratégiques de Haarbourg et de Wilhelmsbourg. À partir du 23 mars, le dégel marque la fin des assauts et le retour à une guerre psychologique.

Lorsque Napoléon Ier abdique le 6 avril 1814, le maréchal Davout tient encore solidement Hambourg. Il refuse de croire au retour des Bourbons jusqu'au 28 avril et continue après cette date à refuser la reddition de la place à son adversaire russe. Début mai, le maréchal est relevé de son commandement et le général Foucher de Careil négocie la restitution de la place tandis que le général Gérard reconduit le 13e corps en France. Celui-ci quitte Hambourg, libre, avec armes et bagages, les 27, 29 et 31 mai 1814.

Le maréchal Davout est mis en cause dès le mois de mai 1814 pour sa gestion des relations avec les populations civiles et particulièrement pour la saisie des fonds de la Banque de Hambourg. Bien que rapidement abandonnées, ces accusations ainsi que son ralliement tardif à Louis XVIII vaudront au maréchal une disgrâce qui ne prendra fin qu'au retour de l'Empereur aux Cent-Jours.

Victor Hugo

 
Portrait de Victor Hugo par Nadar (vers 1884).

Victor HugoÉcouter est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né à Besançon le (le 7 ventôse an X selon le calendrier républicain encore en vigueur) et mort le à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle. Il occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété.

Au théâtre, Victor Hugo se manifeste comme un des chefs de file du Romantisme français lorsqu'il expose sa théorie du drame romantique dans les préfaces qui introduisent Cromwell en 1827, puis Hernani en 1830 qui sont de véritables manifestes, puis par ses autres œuvres dramatiques : Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.

Victor Hugo est aussi un poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).

Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862).

Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), une correspondance abondante, ainsi que de nombreux croquis et dessins à la plume et au lavis.

Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, choisissant de s'exiler pour vivre à Guernesey pendant les vingt ans du Second Empire.

Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le , dix jours après sa mort.

J'accuse…!

 
En mars 1898, Émile Zola est photographié par Félix Nadar dans l’attitude qu’évoque la conclusion de « J’accuse…! » : « J’attends ».

« J’accuse…! » est le titre d’un article rédigé par Émile Zola lors de l’affaire Dreyfus. Il est publié dans le journal L’Aurore du sous la forme d’une lettre ouverte au Président de la République française, Félix Faure.

Alfred Dreyfus est un officier français d’état-major général, d’origine juive, accusé à tort d’avoir livré des documents secrets à l’attaché militaire allemand en poste à Paris, à l’automne 1894. Après une enquête à charge, et sous la pression d’une importante campagne de presse à caractère antisémite, le capitaine Dreyfus est condamné à l’emprisonnement à perpétuité dans une enceinte fortifiée. Dégradé publiquement, il est expédié sur l’île du Diable, en Guyane française. Sa famille organise sa défense. Peu à peu, les informations s’accumulent à propos d’irrégularités graves dans l’instruction et le procès de 1894. Le véritable traître est finalement officiellement identifié en novembre 1897 : c’est le commandant Walsin Esterházy.

Devant le risque d’une contestation populaire et d’un retour de l’affaire sur le devant de la scène, les militaires qui ont fait condamner Dreyfus s’organisent afin que leurs irrégularités ne soient pas exposées publiquement. Pourtant, le lieutenant-colonel Georges Picquart, chef du service des renseignements militaires, avait découvert l’identité du véritable traître dès 1896. Mais il est limogé par l’état-major, qui se livre à des manœuvres de protection du véritable coupable, dont le but est de maintenir coûte que coûte Dreyfus au bagne.

À la fin de l’année 1897, le cercle des dreyfusards s’élargit. Le vice-président du Sénat, Auguste Scheurer-Kestner décide de prendre fait et cause pour Alfred Dreyfus. De proche en proche, ces rumeurs atteignent Émile Zola, jusque-là totalement étranger à l’affaire Dreyfus. Il publie quelques articles, sans effet majeur. Mais la rumeur enfle. L’état-major de l’armée décide en retour de faire comparaître le commandant Esterházy en Conseil de guerre, où il est acquitté à l’unanimité le 11 janvier 1898…

Lanciers lituaniens de la Garde impériale

 
Trompette du 3e régiment de lanciers de la Garde impériale.

Le 3e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale est une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et en service dans l'armée française de à .

Formé pendant la campagne de Russie avec des membres de la noblesse lituanienne, le régiment est placé sous le commandement du général Jan Konopka, major des lanciers polonais de la Garde. Chargés de se rendre à Minsk en octobre 1812, deux escadrons sous les ordres de Konopka sont anéantis en chemin à Slonim par les troupes russes ; les deux derniers escadrons constituent dès lors le noyau du corps. Le 3e lanciers est finalement dissout le 22 mars 1813 et ses éléments incorporés aux lanciers polonais de la Garde impériale.

Napoléon se rend rapidement compte du potentiel militaire qu'offrent les Lituaniens, et souhaite créer une grande armée lituanienne. Il s'occupe personnellement des unités de la Garde impériale, comptant, en plus des lanciers lituaniens, un escadron de tartares lituaniens.

Monarchie de Juillet

 
Louis-Philippe Ier

Proclamée le après les émeutes dites des « Trois Glorieuses », la Monarchie de Juillet (1830-1848) succède en France à la Restauration. La branche cadette des Bourbons, la maison d’Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe Ier est proclamé non plus roi de France mais roi des Français. Son règne, commencé avec les barricades de la révolution de 1830, s’achève en 1848 par d’autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Deuxième République. La Monarchie de Juillet, qui a été celle d’un seul homme, signe en France la fin de la royauté.

L’idéal du nouveau régime est défini par Louis-Philippe répondant fin à l’adresse que lui envoie la ville de Gaillac : « Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal. »

La Monarchie de Juillet aurait très bien pu se muer en une monarchie constitutionnelle, à l’image de celle du Royaume-Uni. Mais l’autoritarisme de Louis-Philippe et les pressions des éléments les plus progressistes et les plus radicaux du camp monarchiste auront vite raison de ce régime bancal, au cours duquel se succèderont les crises.

Horatio Nelson

 
Horatio Nelson

Horatio Nelson, 1er vicomte Nelson, duc de Bronte, né le à Burnham Thorpe et mort le au large du cap de Trafalgar, est un vice-amiral britannique. Il s'est illustré pendant les guerres de la Révolution française et napoléoniennes et à la bataille de Trafalgar, où il remporte une victoire décisive pour la Grande-Bretagne, qui inaugure la suprématie de la Royal Navy, mais y perd la vie. Il est couramment appelé l’Amiral Nelson par les Français et Lord Nelson par les Anglo-saxons.

Nelson n'hésite pas à utiliser toutes les tactiques sans rester prisonnier de schémas traditionnels comme ses collègues, ce qui lui vaut une réputation d'officier insubordonné. Il a le don d'inciter ses hommes à donner le meilleur d'eux-mêmes. Son courage dans l'action et l'image d'héroïsme que lui valent ses nombreuses blessures en font de son vivant même une figure vénérée...

Palais du Trocadéro

 
Le palais du Trocadéro et sa fontaine pendant l'exposition universelle de 1900, vu depuis les jardins.

Le palais du Trocadéro était une construction de la seconde moitié du XIXe siècle de tendance éclectique, d'inspirations mauresque et néo-byzantine situé dans le 16e arrondissement de Paris, sur la colline de Chaillot, entre la place du Trocadéro et les jardins du même nom. Il était composé d'une salle de spectacle de 4 600 places prolongée de chaque côté par deux ailes courbées, accueillant chacune un musée (le musée des Monuments français et le musée d'ethnographie) et des salles de conférences.

Construit à l'occasion de l'exposition universelle de 1878, il n'était pas destiné à survivre à l'événement ; si le bâtiment est finalement conservé pendant une soixantaine d'années, il est l'objet de nombreuses critiques concernant son style architectural, son progressif délabrement et la mauvaise acoustique de la grande salle, rapidement désertée par les orchestres. Il est démantelé en 1935 pour l'exposition spécialisée de 1937, afin de laisser la place à une nouvelle construction, le palais de Chaillot.

Le Plantier de Costebelle

 
Édifice principal du Plantier de Costebelle.

Le Plantier de Costebelle est une maison d’architecture néo-palladienne construite à partir de 1857 par la baronne Hortense Pauline Husson de Prailly. Située sur la commune de Hyères-les-Palmiers, dans le département du Var, sur le versant est du mont des Oiseaux et des collines de Costebelle, la propriété surplombe la rade d'Hyères, la presqu'île de Giens et les îles de Porquerolles et de Port-Cros. Lieu de villégiature dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour d'éminents ecclésiastiques (le père dominicain Henri Lacordaire et l'évêque d'Orléans, Monseigneur Félix Dupanloup), la « Villa des Palmiers » (ainsi baptisée par madame de Prailly) accueille également l'écrivain légitimiste Armand de Pontmartin. Mais la plus illustre visite à ce jour reste le passage à la Villa des Palmiers de la Reine Victoria du Royaume-Uni, en 1892.

À partir de 1896, le romancier et académicien français Paul Bourget (1852 † 1935), auteur du Disciple, achète la propriété, qui prend alors son nom actuel, « Le Plantier de Costebelle », et y reçoit de nombreuses personnalités du monde littéraire, tels André Gide, Henry James, Edith Wharton, de la sphère politique (Lady Randolph Churchill, Charles Maurras, Maurice Barrès) ou même militaire (le maréchal Joseph Joffre), et ce, jusqu'à sa mort, en 1935...

Relations entre la France et le Japon au XIXe siècle

 
Étiquette de paquet de soie grège, en japonais et en français.

Les relations entre la France et le Japon au XIXe siècle coïncident avec l'ouverture du Japon au monde occidental, après deux siècles d'isolement sous la politique du sakoku et la politique expansionniste de la France en Asie. Cet article présente le développement historique des relations entre deux nations souveraines situées aux antipodes l'une de l'autre et qui ne connaissent quasi rien l'une de l'autre. La mise en place des différentes strates sociales dont est constitué le tissu relationnel entre ces deux nations s'organise selon le processus suivant : Le religieux d'abord, puis l'économique suivi du militaire et enfin le culturel.

Cette relation bi-nationale s'établit dans un contexte historique expansionniste qui voit les puissances occidentales rivaliser entre elles pour s'approprier des marchés pour leurs produits industriels. Il est à cet égard intéressant d’observer comment tant la France que la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou les États-Unis, en militarisant le Japon sans apparemment s'inquiéter des conséquences à long terme de leurs politiques, mettent en place les conditions de leurs propres pertes à partir des années 1930. La France, par l'envoi de sa mission militaire française au Japon (1918-1919) est la première à former ce pays aux nouvelles techniques de la guerre, aérienne à présent, à peine plus de 20 ans avant l'attaque de Pearl Harbor.

Les deux pays deviennent des partenaires très importants à partir de la seconde moitié du XIXe siècle dans les domaines militaires, économiques, juridiques et artistiques. Le shogunat Tokugawa modernise son armée grâce à l'aide des missions militaires françaises (Jules Brunet), et le Japon s'adosse plus tard sur la France pour plusieurs aspects de sa modernisation, en particulier le développement d'une industrie de construction navale durant les premières années de la marine impériale japonaise (aidé par l'ingénieur Émile Bertin), et le développement d'un code juridique. La France tire également une partie de son inspiration artistique moderne de l'art japonais, essentiellement le japonisme, qui influence l'impressionnisme.

Anne Jean Marie René Savary

 
Portrait d'Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo, huile de Robert Lefèvre en 1814

Anne Jean Marie René Savary, premier duc de Rovigo, est un général français, homme de confiance de Napoléon Bonaparte et, pendant quelques années, son ministre de la Police. Il est né à Marcq, près de Vouziers, dans les Ardennes, le , et mort à Paris le .

Fils d'un ancien major roturier, Savary entre tôt dans l'armée, et combat durant les guerres révolutionnaires. Il sert successivement les généraux Custine, Pichegru, Moreau, Férino et Desaix avant d'être remarqué par Bonaparte, dont il devient l’aide de camp. Le Premier Consul lui confie plusieurs missions spéciales, dont le commandement d'une force de renseignement concurrente de la police de Fouché. En 1803, il dénoue le complot de Cadoudal avant de tenir le premier rôle dans l'exécution du duc d'Enghien en mars 1804. Il devient l'homme de confiance du Premier Consul, et un de ses proches, marié, par le bon vouloir de Bonaparte, à une parente de Joséphine de Beauharnais.

Général de division en 1805, il s'illustre notamment à la bataille d'Ostrolenka, en 1807. Après la paix de Tilsit, il est envoyé en ambassade en Russie auprès du tsar. En 1808, fait duc de Rovigo par l'Empereur, il part pour l'Espagne. Là, il escorte le prince des Asturies, Ferdinand, à l’entrevue de Bayonne. Retourné en Espagne, Savary y commande les forces françaises jusqu'à l'arrivée du roi Joseph Bonaparte.

En juin 1810, l'Empereur confie le ministère de la Police à Savary, en remplacement de Fouché, en qui il n'a plus confiance. Savary s'attache à intensifier la conscription, la propagande impériale et la censure. Il est toutefois ridiculisé par la tentative de coup d'État du général Malet en octobre 1812. L'imminence de la campagne de France pose cependant un problème bien plus grave à l'Empereur. Toujours fidèle à Napoléon, quoique de plus en plus certain de la défaite, Savary quitte Paris avec l'impératrice en mars 1814, laissant Talleyrand offrir les clés de la capitale à l'ennemi. Au retour de l'Empereur, Savary le rejoint aussitôt. Chargé de la gendarmerie, le résultat de la bataille de Waterloo interrompt rapidement sa mission. Savary est fait prisonnier par les Anglais puis par les Autrichiens avant de s'exiler dans l'Empire ottoman après sa condamnation à mort par contumace en 1816. Rejugé en 1819, à sa demande, le duc de Rovigo est innocenté, rétabli dans ses titres, mais mis à la retraite.

La chute des Bourbon en 1830 lui donne une dernière occasion de servir. Il participe à la conquête de l'Algérie, de manière brutale, de 1831 à 1833. Cette année-là, malade, il rentre en France, et s'éteint à Paris le .

Histoire de la Savoie de 1815 à 1860

 
Blason de Savoie.

L’histoire de la Savoie de 1815 à 1860 commence avec la défaite de Napoléon à Waterloo, et le Traité de Paris signé le . Le duché de Savoie est rendu aux princes de Savoie, après vingt-trois ans d’occupation révolutionnaire puis napoléonienne. Cette restauration marque cependant le début d’un éloignement entre la population savoisienne et la dynastie de Savoie. En effet, l’application d’une monarchie autoritaire donne aux Savoyards le sentiment d’être une minorité au sein d’un ensemble italophone, et par dessus tout, les tentatives d’unification de la péninsule italienne — et leurs coûts — semblent être en décalage avec les préoccupations de la population savoyarde. De plus, l’expérience française a permis aux Savoyards de prendre conscience de leurs similitudes culturelles avec leurs voisins français, malgré les différentes annexions. Un brassage culturel s’est fait notamment par le biais de l’armée sous le Premier Empire (1814), où 18 lieutenants-généraux, 800 officiers et 25 000 soldats de l’armée impériale sont d’origine savoyarde, sur un ensemble de 300 000 hommes.

Lorsque, dans les années 1840, la politique italienne - début du Risorgimento - de la maison de Savoie s’accentue, la déchirure s’aggrave jusqu’à la séparation définitive entérinée par le traité de Turin de 1860

Charles-Louis Huguet de Sémonville

 
Représentation de Charles-Louis Huguet de Sémonville.

Charles-Louis de Sémonville est un homme politique et diplomate français. Il est né à Paris le et y est mort le .

Devenu conseiller au Parlement de Paris très jeune, Sémonville fait partie des aristocrates éclairés favorables aux idées portées par les Lumières, comme le marquis de La Fayette, le comte de Mirabeau ou l'évêque d'Autun Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, avec lesquels il se lie.

Sous la Révolution, il obtient plusieurs postes diplomatiques. Arrêté en Suisse alors qu'il se rend à Constantinople, il passe deux années et demi dans les geôles autrichiennes. Grâce à l'appui de Talleyrand, Sémonville est nommé en 1799 ambassadeur de la République française à La Haye, puis sénateur de l'Empire en 1805. En 1814, il rejoint la cause royaliste et devient grand référendaire de la Chambre des Pairs sous la Restauration. Sémonville conserve cette fonction jusqu'en 1834 et se retire de la vie politique…

Tartares lituaniens de la Garde impériale

 
Tartares lituaniens (par Bronisław Gembarzewski, 1897).

Les Tartares lituaniens étaient des combattants musulmans regroupés en une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et ayant servi dans l'armée française de 1812 à 1814. Descendants de familles tatares originaires de Crimée, ils furent organisés en un escadron (qui comptait dans ses rangs un imam) au début de la campagne de Russie à laquelle ils prirent part sous les ordres du chef d'escadron Achmatowicz. À la suite de la mort de ce dernier à Vilna, le capitaine Ulan prit le commandement de ce corps à l'existence plutôt éphémère, qui participa ensuite aux campagnes d'Allemagne et de France avant d'être dissous à la Première Restauration.

Du fait de leur petit effectif, les cavaliers tartares combattaient souvent au sein de régiments plus importants, tels que le 1er régiment de lanciers polonais de la Garde impériale. L'uniforme, en particulier celui des trompettes, n'est connu que grâce aux documents du « manuscrit de Marckolsheim » publié en 1960. Au début, la tenue était principalement verte (couleur importante pour les musulmans), mais cette teinte distinctive ne fut ensuite arborée que sur la flamme du bonnet ; ce dernier présentait également des insignes religieux, à savoir un croissant surmonté d'étoiles en cuivre.

Claude-Marius Vaïsse

 
Portrait du préfet Claude-Marius Vaïsse (1799-1864).

Claude-Marius Vaïsse est un fonctionnaire et homme politique français né à Marseille le et mort à Lyon le . Ministre de l'Intérieur pendant onze semaines dans l'éphémère petit ministère en 1851, les travaux de rénovation urbaine de Lyon, qu'il mène en tant que préfet du Rhône sous le Second Empire font connaître à la ville des transformations semblables à celles de Paris à la même époque, et lui valent le surnom d'« Haussmann lyonnais ». En poste à Lyon de jusqu'à sa mort, il conduit notamment la rénovation du centre-ville avec le percement de la rue Impériale (actuelle rue de la République) et de la rue de l'Impératrice (actuelle rue Édouard-Herriot). Il fait également créer le Parc de la Tête d'or.

Le premier et le plus significatif de ces grands travaux a été le percement de la rue Impériale, actuelle rue de la République, avec la construction du palais de la Bourse et du Commerce sur son chemin. La réalisation du chantier nécessite d’abattre 289 maisons anciennes. Le percement de la rue de l'Impératrice, actuelle rue Édouard-Herriot, complète la rénovation du centre quelques années plus tard. Ce quartier devient en une décennie un espace bourgeois avec des immeubles monumentaux.

Vincent-Victor Henri Viénot de Vaublanc

 
Le Vicomte de Vaublanc.

Vincent-Victor Henri Viénot vicomte de Vaublanc est un écrivain, artiste, administrateur et courtisan français né le à Montpellier et mort le à Munich.

Neveu du comte de Vaublanc, Vaublanc débute une carrière au Conseil d’État en France. À la suite de la révolution des Trois Glorieuses en 1830, le vicomte quitte son poste par conviction légitimiste et se retire dans le Beaujolais. Demeuré sans emploi pendant plusieurs années, il émigre à la cour du royaume de Bavière. S'étant lié d'amitié avec le prince héritier, il devient chambellan puis grand-maître (Oberhofmeister) de la Maison de la reine de Bavière Marie de Hohenzollern. Il est pendant près de trente ans l'un des plus proches amis et conseillers du prince royal Maximilien II, devenu roi de Bavière.

Il est écrivain et auteur, entre autres, d'un ouvrage d'histoire médiévale intitulé La France au temps des croisades paru entre 1844 et 1847.

Jean-Baptiste Bernard Viénot de Vaublanc

 
Blason de la famille Vaublanc.

Jean-Baptiste Bernard Viénot, chevalier de Vaublanc, est un militaire français, né le à Ouanaminthe à Saint-Domingue au Cap-Français (Cap-Haïtien de nos jours) et mort le à Gumbinnen (aujourd'hui Gusev dans l’oblast de Kaliningrad). Engagé volontaire à dix-sept ans, il prend part à la guerre d'indépendance américaine, de 1779 à 1782.

Pendant la Révolution française, il participe à la campagne du Rhin, puis devient président de la société populaire de Besançon, où il se fait remarquer par son calme et sa modération, tout en affichant clairement ses convictions républicaines.

Sous l'Empire, il participe à la guerre d’Espagne et est brièvement membre du Conseil du Portugal présidé par Junot lors de l'occupation française de ce pays en 1808. Il est successivement inspecteur en chef aux revues à l’armée d’Espagne puis à la Grande Armée. Il meurt d'épuisement fin 1812, lors de la retraite de Russie, non loin de Vilnius, en Lituanie.

Il est le deuxième frère cadet de l'homme politique Vincent-Marie de Vaublanc.