Wikipédia:Lumière sur/Anne Jean Marie René Savary

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Portrait d'Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo, huile de Robert Lefèvre en 1814
Portrait d'Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo, huile de Robert Lefèvre en 1814

Anne Jean Marie René Savary, premier duc de Rovigo, est un général français, homme de confiance de Napoléon Bonaparte et, pendant quelques années, son ministre de la Police. Il est né à Marcq, près de Vouziers, dans les Ardennes, le , et mort à Paris le .

Fils d'un ancien major roturier, Savary entre tôt dans l'armée, et combat durant les guerres révolutionnaires. Il sert successivement les généraux Custine, Pichegru, Moreau, Férino et Desaix avant d'être remarqué par Bonaparte, dont il devient l’aide de camp. Le Premier Consul lui confie plusieurs missions spéciales, dont le commandement d'une force de renseignement concurrente de la police de Fouché. En 1803, il dénoue le complot de Cadoudal avant de tenir le premier rôle dans l'exécution du duc d'Enghien en mars 1804. Il devient l'homme de confiance du Premier Consul, et un de ses proches, marié, par le bon vouloir de Bonaparte, à une parente de Joséphine de Beauharnais.

Général de division en 1805, il s'illustre notamment à la bataille d'Ostrolenka, en 1807. Après la paix de Tilsit, il est envoyé en ambassade en Russie auprès du tsar. En 1808, fait duc de Rovigo par l'Empereur, il part pour l'Espagne. Là, il escorte le prince des Asturies, Ferdinand, à l’entrevue de Bayonne. Retourné en Espagne, Savary y commande les forces françaises jusqu'à l'arrivée du roi Joseph Bonaparte.

En juin 1810, l'Empereur confie le ministère de la Police à Savary, en remplacement de Fouché, en qui il n'a plus confiance. Savary s'attache à intensifier la conscription, la propagande impériale et la censure. Il est toutefois ridiculisé par la tentative de coup d'État du général Malet en octobre 1812. L'imminence de la campagne de France pose cependant un problème bien plus grave à l'Empereur. Toujours fidèle à Napoléon, quoique de plus en plus certain de la défaite, Savary quitte Paris avec l'impératrice en mars 1814, laissant Talleyrand offrir les clés de la capitale à l'ennemi. Au retour de l'Empereur, Savary le rejoint aussitôt. Chargé de la gendarmerie, le résultat de la bataille de Waterloo interrompt rapidement sa mission. Savary est fait prisonnier par les Anglais puis par les Autrichiens avant de s'exiler dans l'Empire ottoman après sa condamnation à mort par contumace en 1816. Rejugé en 1819, à sa demande, le duc de Rovigo est innocenté, rétabli dans ses titres, mais mis à la retraite.

La chute des Bourbon en 1830 lui donne une dernière occasion de servir. Il participe à la conquête de l'Algérie, de manière brutale, de 1831 à 1833. Cette année-là, malade, il rentre en France, et s'éteint à Paris le .