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Bergen (Norvège)

Le quartier de Bryggen au pied du mont Floien
Le quartier de Bryggen au pied du mont Floien

Bergen [ˈbærgən] est une ville du sud-ouest de la Norvège, capitale du comté de Hordaland. Bergen est la deuxième ville du pays avec 243 960 habitants au . C'est également une ville portuaire, une ville universitaire et un évêché.

La cité est divisée en huit bydeler, équivalents administratifs de gros quartiers : Arna, Bergenhus, Fana, Fyllingsdalen, Laksevåg, Ytrebygda, Årstad et Åsane. Le centre-ville occupe le bydel de Bergenhus, c’est-à-dire la ville historique qui compte environ 35 000 habitants, les autres n'étant affiliées à la kommune de Bergen qu'administrativement. La commune de Bergen est délimitée dans sa majeure partie par des fjords : le Sørfjord et le Byfjord au nord et le Raunefjord et le Grimstadfjord à l'ouest.

Bergen, bien que jeune pour une ville européenne, est une cité à l'histoire marquée et complexe, qui a contribué à lui forger une identité propre en Norvège et en Europe, et qui se ressent toujours aujourd'hui à travers les vestiges matériels que l'on croise au hasard des rues, à défaut d'archives, celles-ci ayant été malheureusement majoritairement détruites lors d'incendies successifs.

Île Jan Mayen

Carte de l'île de Jan Mayen

L'île Jan Mayen est un territoire de la Norvège constitué d'une île située à la limite entre l'océan Atlantique et l'océan Arctique et dont l'administration est confiée au comté de Nordland.

Après sa découverte au début du XVIIe siècle par des baleiniers, l'île n'est revendiquée par aucune nation et sert seulement de base pour la chasse à la baleine ou la chasse au renard polaire. Elle devient un lieu d'études scientifiques lors de la première année polaire internationale durant l'hiver 18821883. Ce n'est qu'en 1929 que la Norvège en prend la possession exclusive et l'utilise comme base météorologique dans un premier temps, puis de radionavigation à partir de 1959.

Soumise à un climat polaire, la seule formation végétale de Jan Mayen est une toundra et sa faune est principalement composée d'oiseaux de mer. L'île est le sommet émergé d'un volcan formé par un point chaud et culminant au Beerenberg à 2 277 mètres d'altitude. L'éloignement de Jan Mayen des terres émergées les plus proches, conjugué à la rudesse du climat, n'a pas favorisé l'implantation humaine qui se résume à des équipes scientifiques et techniques saisonnières basées à Olonkinbyen.

Hurtigruten

MS Midnatsol
MS Midnatsol

Hurtigruten ([hʉrtirʉtən]) est le nom du service régulier de navires qui assure la liaison entre 34 ports de la côte norvégienne depuis les années 1890.

L'Hurtigruten, « route rapide » en norvégien, traduit par express côtier en français, a été lancé en 1893 par Richard With qui quitta Trondheim en direction de Hammerfest à bord du navire à vapeur Vesteraalen. La compagnie Vesteraalens Dampskibsselskap voyait ainsi le jour.

Largement aidée par des subventions du gouvernement norvégien, la ligne a longtemps été un lien vital pour de nombreux villages auxquels les navires livraient nourritures, nouvelles et matériels, et le moyen de transport dans un pays où les communications par terre sont peu aisées. La ligne a été exploitée par 9 compagnies différentes au cours de son histoire, mais un seul armateur l'exploite actuellement, Hurtigruten ASA.

Elle dessert aujourd'hui quotidiennement 34 ports répartis sur 2 700 km entre Bergen (sud-ouest de la Norvège) et Kirkenes (frontière russe au-delà du cap Nord). La flotte compte onze navires modernes, combinant transport de fret, transport de passagers et croisière, qui effectuent le voyage aller-retour en onze jours…

Norvégien (chat)

Norvégien bicolore noir et blanc.
Norvégien bicolore noir et blanc.

Le norvégien, également appelé chat des forêts norvégiennes ou norsk skogkatt, est une race de chats à poil mi-long originaire de Norvège. Ce chat de grande taille est caractérisé par sa fourrure à poils mi-longs très épaisse et son allure sauvage. D'apparence puissante, sa tête est caractérisée par son profil rectiligne et son menton fort.

Peut-être ramené par les Vikings de leurs voyages vers la mer Caspienne, le norvégien est essentiellement issu de la sélection naturelle du climat froid des pays scandinaves. Le développement de la race commence dans les années 1930, et elle est reconnue pour la première fois en 1972. L'élevage est marqué par un effort constant de différenciation avec le Maine coon et par l'apparition de la couleur ambre.

Race courante dans les pays scandinaves, elle l'est également en France et au Royaume-Uni où elle compte parmi les dix plus représentées. Des allusions au norvégien apparaissent dans la mythologie nordique, puis plus tard, dans les écrits et les contes.

Éric Håkonsson

Éric Håkonsson (Eiríkr Hákonarson en vieux norrois), né vers 963 et décédé vers 1024, était un jarl norvégien. Jarl de Lade (dans le Trøndelag actuel), il gouverne la Norvège de 1000 à 1015. Il a notamment participé aux batailles du détroit de Hjörung et de Svolder, ainsi qu’à la conquête de l’Angleterre par Knut le Grand.

Éric est le fils de Håkon Sigurdsson, jarl de Lade. Sa famille paternelle, établie de longue date dans le Trøndelag, est, à cette époque, farouchement opposée au pouvoir des rois de Norvège, et n’hésite pas à faire alliance avec les Danois pour préserver son indépendance. Son père meurt en 995, en fuite après sa défaite face à Olaf Tryggvason, qui se proclame roi de Norvège. Éric lui succède en tant que jarl de Lade, mais doit fuir à l’étranger.

En l’an 1000, allié au roi Sven de Danemark, il défait Olaf Tryggvason à la bataille de Svolder. Le Trøndelag retrouve ainsi un semblant d’autonomie et le jarl Éric gouverne, aux côtés de son frère Svein Håkonsson, la Norvège pour le compte du roi Sven, dont il a épousé une fille, Gyða. En 1015, il laisse le gouvernement de la Norvège à Svein et participe à la conquête danoise de l’Angleterre aux côtés de Knut le Grand. Après la victoire de Knut en 1016, il obtient le titre de comte de Northumbrie. Il meurt probablement autour de 1024. Treize ans plus tard, son fils, Håkon Eiriksson, règne également sur la Norvège.

Bernt Michael Holmboe

Bernt Michael Holmboe (1795-1850).
Bernt Michael Holmboe (1795-1850).

Bernt Michael Holmboe, né le à Vang et mort le à Christiania (aujourd'hui Oslo), était un mathématicien norvégien. Il a reçu, dès son plus jeune âge, une éducation en dehors du cursus habituel et n'est entré à l'école qu'en 1810. Il a passé une courte période de sa vie à la Royal Frederick University, où il a pendant un temps été l'assistant de Christopher Hansteen.

Holmboe a ensuite été embauché comme professeur de mathématiques à l'École Cathédrale de Christiania en 1818, où il a rencontré le mathématicien désormais très célèbre Niels Henrik Abel. Il est souvent dit que le principal apport de Holmboe aux mathématiques est d'avoir été le professeur d'Abel, à la fois dans le cadre scolaire et privé. Les deux mathématiciens sont devenus amis et le resteront jusqu'à la mort d'Abel, en 1829, à l'âge de 26 ans. En 1826, Holmboe rejoint la Royal Frederick University où il travaillera jusqu’à sa mort en 1850.

Holmboe est à l’origine de la création d'un manuel scolaire de mathématiques en deux volumes destiné aux écoles secondaires de Norvège. Il a été largement utilisé, mais a été concurrencé par l'alternative proposée par Christopher Hansteen, déclenchant ce qui a sans doute été le premier débat à propos des manuels scolaires en Norvège.

Jan Garbarek

Jan Garbarek à Oslo en 2005.
Jan Garbarek à Oslo en 2005.

Jan Garbarek, né le à Mysen (Norvège), est un saxophoniste norvégien de jazz et d'ethno-jazz.

C’est un saxophoniste important dans l'histoire du jazz, en particulier par la création d’une esthétique originale et très personnelle, privilégiant la mélodie et la sensibilité. Garbarek possède une identité musicale extrêmement reconnaissable, se démarquant nettement du jazz américain traditionnel. Son travail couvre un spectre très large de musiques, du free jazz de ses débuts, à ses échanges avec The Hilliard Ensemble. Une contribution majeure de Garbarek est également d'avoir su engager un véritable dialogue avec des musiciens traditionnels et de musiques du monde, ainsi que l'intégration de sa propre musique traditionnelle dans ses œuvres.

Pilier du label ECM de Manfred Eicher, Garbarek est devenu de facto une figure d’un jazz « européen », attentif au silence et à la lenteur. Il jouit également d'une popularité importante, bien que contestée, auprès d'un large public qui n'est pas limité au milieu du jazz.

Bataille de Svolder

Peinture représentant un drakkar.
La bataille de Svolder par Otto Sinding.

La bataille de Svolder, ou bataille de Swold, est une bataille navale qui s'est déroulée en l'an 999 ou 1000 dans la mer Baltique, opposant le roi de Norvège Olaf Tryggvason à une alliance de ses ennemis. Les enjeux de la bataille concernent le processus d'unification de la Norvège en un État unique, la volonté de longue date des Danois de contrôler le pays et la diffusion du christianisme en Scandinavie.

L'emplacement de la bataille n'est pas clairement établi, notamment du fait de la profonde modification des côtes de la Baltique au cours des siècles ; les historiens la situent généralement soit dans l'Øresund, soit près de l'île de Rügen.

En expédition sur les côtes sud de la Baltique, Olaf, le roi de Novège, tombe dans une embuscade tendue par une alliance composée du roi de Danemark Sven à la Barbe Fourchue, du roi de Suède Olof Skötkonung et du Norvégien Éric Håkonsson, jarl de Lade. Pris par surprise, Olaf doit affronter une force largement supérieure d'au moins 70 navires avec seulement 11 navires. Arrimés les uns aux autres en une formation défensive, ses navires sont capturés l'un après l'autre jusqu'à la prise de son navire amiral, le Grand Serpent (Ormen Lange, en vieux norrois), par le jarl Éric. Olaf se jette alors à la mer, mettant fin aux combats. Après la bataille, la Norvège est confiée à la gestion des jarls de Lade, en tant que fief des rois de Danemark et de Suède.

Les écrits les plus détaillés sur l'événement, les sagas royales, sont rédigés environ deux siècles après son déroulement. Historiquement peu fiables, elles offrent un récit littéraire détaillé de la bataille et des événements qui l'ont entraînée. Les sagas attribuent les causes de la bataille à la proposition malheureuse de mariage d'Olaf Tryggvason à Sigrid Storråda et à son mariage problématique avec Tyra, la sœur de Sven de Danemark. Au début de la bataille, Olaf est mis en scène injuriant les flottes danoises et suédoises à coup de bravades et d'insultes ethniques, tandis qu'il reconnaît qu'Éric Håkonsson et ses hommes sont dangereux, étant norvégiens comme lui. L'épisode le plus connu de la bataille est le bris de l'arc d'Einarr Þambarskelfir, qui annonce la défaite d'Olaf.

Dans les siècles qui suivent, la description de la bataille faite par les sagas, notamment par la Heimskringla de Snorri Sturluson, inspire de nombreuses œuvres littéraires. Magnifié par ces récits, le roi Olaf devient un personnage mythique de la littérature nordique.

Carsten Borchgrevink

Carsten Borchgrevink.
Carsten Borchgrevink.

Carsten Egeberg Borchgrevink (/karstεn bɔrkgrevink/), né le à Oslo en Norvège et mort dans la même ville le , était un professeur et explorateur polaire britannico-norvégien. Pionnier des expéditions modernes en Antarctique, il fut le précurseur de Robert Falcon Scott, Ernest Shackleton, Roald Amundsen et de bien d'autres personnalités de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique. Il commença sa carrière d'explorateur en 1894 en se joignant à une expédition norvégienne de chasse à la baleine. Il en ramena une collection des premiers spécimens de la vie végétale dans le cercle Antarctique.

Entre 1898 et 1900, Borchgrevink conduisit l'expédition Southern Cross sous le financement britannique, qui fut en 1899, la première à hiverner sur le continent Antarctique et à visiter la « Grande Barrière de glace », plus tard renommée barrière de Ross, depuis l'expédition Erebus et Terror de James Clark Ross près de soixante ans auparavant...

Harald Maddadsson

Les figurines de Lewis, image symbolique de l'Écosse scandinave au temps d'Harald Maddadsson.
Les figurines de Lewis, image symbolique de l'Écosse scandinave au temps d'Harald Maddadsson.

Harald Maddadsson, Haraldr Maddaðarson en vieux norrois, Aralt mac Mataid en gaélique, (1134 – 1206) fut comte des Orcades et mormaer de Caithness de 1139 à 1206. Il est le fils de Matad, mormaer d'Atholl, et de Marguerite, fille de Haakon Paulsson, comte des Orcades. Descendant des rois écossais, ses origines sont à la fois normandes et gaéliques.

Harald Maddadsson devient un très important personnage du Nord de l'Écosse et joue un rôle majeur dans la politique écossaise du XIIe siècle. L'Orkneyinga saga le représente comme un des trois plus puissants comtes des Orcades avec Sigurd Eysteinsson et Thorfinn Sigurdsson.

Fridtjof Nansen

Fridtjof Nansen.
Fridtjof Nansen.

Fridtjof Wedel-Jarlsberg Nansen, né le à Store Frøen près de Christania et mort le dans sa propriété de Polhøgda à Lysaker dans la commune de Bærum, est un explorateur polaire, scientifique, homme d'État et diplomate norvégien.

Champion de ski et de patinage sur glace dans sa jeunesse, il dirige la première traversée de l'intérieur du Groenland en 1888 et acquiert une renommée internationale après avoir atteint un record de latitude nord de 86°13′ lors de son expédition au pôle Nord de 1893 à 1896. Bien qu'il prenne sa retraite de l'exploration après son retour en Norvège, ses techniques et ses innovations dans la locomotion, l'équipement et les vêtements adaptés au milieu polaire ont influencé toute une série d'explorations ultérieures de l'Arctique et de l'Antarctique.

Nansen étudie la zoologie à l'université de Christiania et travaille ensuite en tant que conservateur au musée de Bergen où ses travaux sur le système nerveux des animaux marins lui valent un doctorat. Il aide à établir les théories modernes de la neurologie. Après 1896, son principal sujet d'étude devient l'océanographie et, dans le cadre de ses recherches, il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement dans l'océan Atlantique Nord, et contribue au développement d'équipements océanographiques modernes. Connu comme l'un des plus éminents citoyens de son pays, Nansen s'est prononcé en 1905 pour la fin de l'union de la Norvège et de la Suède et contribue à persuader le prince Charles de Danemark — futur Haakon VII de Norvège — d'accepter le trône de l'État nouvellement indépendant. Entre 1906 et 1908, il sert comme représentant de la Norvège à Londres, où il aide à négocier le traité qui garantit l'intégrité du statut indépendant de la Norvège…

Parc national d'Ytre Hvaler

Le parc national d'Ytre Hvaler (en norvégien Ytre Hvaler nasjonalpark) est un parc national situé dans la commune de Hvaler et de Fredrikstad dans le comté d'Østfold, dans le sud-est de la Norvège, à la frontière de la Suède. Il couvre 354 km2 principalement maritimes de la partie extérieure de l'archipel de Hvaler et se prolonge du côté suédois par le parc national de Kosterhavet. Le parc fut inauguré en 2009, simultanément avec son voisin suédois, devenant le premier parc national marin de Norvège.

Le parc est caractérisé par une profonde fosse, atteignant une profondeur de 460 m et parcourue par des courants océaniques offrant des conditions de vie idéales pour un grand nombre d'organismes marins. En particulier, plusieurs récifs coralliens d'eau froide de l'espèce Lophelia pertusa sont présents, dont un de 1 200 m de long, étant ainsi le plus grand récif d'eau froide côtier découvert dans le monde. Le parc compte aussi un grand nombre d'oiseaux de mer, ainsi qu'une importante population de phoques

Alpes scandinaves

Carte des Alpes scandinaves.
Carte des Alpes scandinaves.

Les Alpes scandinaves ou Scandes sont une chaîne de montagnes s'étendant tout le long de la côte ouest de la péninsule Scandinave. Elles couvrent l'essentiel de la Norvège, le Nord-Ouest et l'Ouest de la Suède ainsi qu'une toute petite partie de l'Extrême-Nord de la Finlande. Il s'agit d'une des plus importantes chaînes de montagnes d'Europe, s'étirant du sud-ouest au nord-est sur 1 700 km, avec une largeur maximale de 300 km. La chaîne possède deux zones de haute altitude, une dans le Sud de la Norvège, autour du Jotunheimen où se trouve le Galdhøpiggen (2 469 m), point culminant de la chaîne et du pays concerné, et une autre dans le Nord de la Suède, avec le Kebnekaise (2 102 m), point culminant du pays — le point culminant de Finlande se trouve aussi dans la chaîne : il s'agit du Halti (1 328 m).

Les Alpes scandinaves se situent au niveau de l'ancienne chaîne calédonienne, qui s'est formée il y a 400 millions d'années (Ma) lors de la collision entre les paléocontinents Laurentia (actuelle Amérique du Nord) et Baltica (actuelle Scandinavie). Cette chaîne avait une ampleur probablement comparable à l'actuelle Himalaya, mais fut presque entièrement aplanie par l'érosion dans les millions d'années qui suivirent sa formation. Le relief actuel est beaucoup plus récent, lié à un soulèvement tectonique de toutes les marges continentales du Nord de l'océan Atlantique au Paléogène et Néogène (c'est-à-dire à partir de 60 Ma). Cette pénéplaine rehaussée fut ensuite érodée par les glaciers de l'ère quaternaire, sculptant le relief actuel. Cette érosion fut particulièrement importante sur le versant occidental de la chaîne, formant de profondes vallées glaciaires dont beaucoup descendent sous le niveau actuel de la mer, constituant les célèbres fjords norvégiens.

Le climat de la chaîne est très asymétrique. Sur le versant ouest, il est très océanique, avec des températures très douces pour la latitude et d'importantes précipitations, tandis que l'est est plus continental. Ce climat permet la persistance à l'ouest d'un grand nombre de glaciers, dont plusieurs sont les plus grands d'Europe continentale, tels que le Jostedalsbreen. Ces différences de climat affectent aussi fortement la végétation, avec de riches forêts humides de feuillus et de conifères sur les pentes occidentales contrastant avec la taïga plus pauvre du côté oriental. La toundra alpine est caractérisée par des forêts de bouleaux tortueux à l'étage subalpin. C'est le milieu le mieux préservé de la chaîne, avec en particulier un grand nombre de parcs nationaux et de réserves naturelles.

La chaîne a été peuplée par les hommes dès le retrait des glaciers, il y a environ dix mille ans. Les premiers habitants vivaient essentiellement de la chasse aux rennes. Au sud, avec l'arrivée de la culture indo-européenne, ont commencé l'agriculture et l'élevage, avec un schéma de transhumance. Les peuples de la partie septentrionale de la chaîne, les Samis, sont restés quant à eux très liés aux rennes, bien qu'ayant remplacé la chasse par l'élevage, eux aussi selon un schéma de transhumance. Avec la formation des nations scandinaves autour de l'an mille, les voies de communication commencent à se développer à travers les montagnes, bien que celles-ci aient un caractère effrayant et dangereux aux yeux des populations. Ce sont les gisements de métaux de la chaîne qui vont peu à peu amener les gens vers les zones montagneuses et y développer les infrastructures. Il fallut cependant attendre les XVIIIe et XIXe siècles pour que la chaîne soit entièrement explorée et cartographiée, ce qui permit les débuts du tourisme. Celui-ci est tout d'abord axé sur la randonnée dans cette nature encore très sauvage ; s'y ajoute depuis les années 1950 un tourisme d'hiver en croissance constante. Le XXe siècle marque aussi le début de l'exploitation de l'énergie hydroélectrique, qui compte pour une part très significative dans la balance énergétique de la Suède et surtout de la Norvège.

Expédition Amundsen

De gauche à droite, Roald Amundsen, Helmer Hanssen, Sverre Hassel et Oscar Wisting à Polheim, le camp de base installé au pôle Sud le 16 décembre 1911. Le drapeau est celui de la Norvège. Photographie d'Olav Bjaaland.
De gauche à droite, Roald Amundsen, Helmer Hanssen, Sverre Hassel et Oscar Wisting à Polheim, le camp de base installé au pôle Sud le 16 décembre 1911. Le drapeau est celui de la Norvège. Photographie d'Olav Bjaaland.

L'expédition Amundsen menée par le Norvégien Roald Amundsen fut la première à atteindre le pôle Sud. Lui et quatre autres hommes arrivèrent au pôle le , cinq semaines avant une expédition britannique menée par Robert Falcon Scott. Amundsen et ses coéquipiers revinrent sains et saufs à leur base et apprirent par la suite que Scott et ses hommes étaient morts lors de leur voyage de retour.

Les plans initiaux d'Amundsen se concentraient sur l'Arctique et la conquête du pôle Nord en dérivant sur un navire pris dans les glaces. Il obtint le droit d'utiliser le navire polaire Fram du fameux explorateur Fridtjof Nansen et entreprit de lever des fonds. Ses préparatifs s'arrêtèrent en 1909 lorsque les explorateurs américains Frederick Cook et Robert Peary revendiquèrent chacun d'avoir atteint le pôle Nord. Amundsen changea ses plans et se prépara à atteindre le pôle Sud ; ne sachant pas s'il obtiendrait l'appui du public ou de ses soutiens financiers, il garda ce plan secret. Lorsqu'ils prirent la mer en juin 1910, la plupart des hommes pensaient qu'ils embarquaient pour l'Arctique...

Expédition Fram

Un trois-mâts, propulsé à la vapeur, avance dans un bras de mer entouré de nombreuses barques à rame. À l'arrière-plan se profile une ligne de collines, avec quelques immeubles faiblement visibles au bord de l'eau.
Le Fram quitte Bergen le 2 juillet 1893, en partance pour l'océan Arctique.

L'expédition Fram est une expédition maritime menée dans l'océan Arctique par le Norvégien Fridtjof Nansen à bord du navire Fram entre 1893 et 1896. Nansen et son équipage ont tenté d'atteindre le pôle Nord en utilisant la dérive de la banquise créée par le courant marin de l'océan Arctique.

Fridtjof Nansen fonde son entreprise sur les conclusions qu'il tire de l'échec de l'expédition Jeannette (1879-1881), broyée par les glaces au large des îles de Nouvelle-Sibérie et dont des débris sont retrouvés quelques années plus tard sur la banquise au Groenland. Cette découverte amène certains scientifiques à formuler l'hypothèse de l'existence d'un courant marin transpolaire qui entraîne une dérive de la banquise. Nansen reprend cette théorie à son compte et se lance dans la construction d'un navire capable de résister à la pression des glaces pour lui permettre de se laisser porter par la banquise. Malgré le scepticisme de nombreux explorateurs polaires, Nansen utilise l'élan patriotique qui a cours en Norvège à la fin du XIXe siècle pour trouver des fonds et monter son expédition. À 29 ans, Fridtjof Nansen, qui vient d'achever la première traversée du Groenland à ski, n'est pas un novice des expéditions polaires. Avec l'architecte naval Colin Archer, il conçoit le Fram dont la spécificité réside dans une coque arrondie lui permettant d'être soulevé par la glace plutôt qu'écrasé.

Le navire part de Christiania (aujourd'hui Oslo) à l'été 1893 avec douze hommes à son bord. Fridtjof Nansen mène son navire vers l'archipel de Nouvelle-Sibérie où il le laisse prendre par les glaces, en espérant que la dérive le mène vers le pôle. Après deux hivernages et de longs mois d'une dérive erratique, le navire s'est rapproché du pôle, mais pas assez rapidement au goût de Nansen. Il décide alors de se lancer à la conquête du pôle Nord en traîneau à chien et à ski, en compagnie de Hjalmar Johansen. En mars 1895, ils quittent le navire qui est laissé sous le commandement d'Otto Sverdrup. Nansen et Johansen n'atteignent pas le pôle mais réussissent à se porter jusqu'à une latitude de 86° 13′ 6″ N, le point le plus au nord (ou farthest North en anglais) jamais atteint jusqu'alors. Bloqués par l'état de la glace, ils entament alors une longue retraite jusqu'à la terre François-Joseph où ils sont contraints d'hiverner. Ils repartent ensuite vers le sud et rencontrent par hasard l'explorateur Frederick George Jackson, plus de quinze mois après avoir quitté le Fram

Fjord (cheval)

Cheval de couleur brun pâle avec une crinière en brosse broutant dans un pré.
Fjord pâturant au musée danois de plein air Hjerl Hede

Le Fjord, Fjording ou Fjordhest, est une race originale de petit cheval venue de Norvège. Ses origines sont anciennes et il a peu connu de croisements ; c'est pourquoi le Fjord est considéré comme très pur, descendant de chevaux asiatiques primitifs arrivés en Norvège par l'Est. Les Vikings emploient vraisemblablement ses ancêtres pour la guerre. Cheval de traction rustique destiné au travail agricole et au débardage forestier dans son pays d'origine, il gagne en taille au fil du temps et son talent attelé lui vaut d'influencer la plupart des races de trait d'Europe occidentale. Depuis les années 1950, il est exporté dans de nombreux pays, particulièrement au Danemark et en Allemagne, où son élevage est très actif, puis en Belgique et en France, où jusqu'en 2003 il est considéré comme un poney en raison de sa taille.

Le Fjord possède une couleur de robe très caractéristique, généralement nommée isabelle, plus rarement souris. Cette robe est due au gène dun et se décline dans cinq nuances différentes, très codifiées en Norvège. Grâce à sa robe, ses marques primitives telles que la raie de mulet et les zébrures sur les membres, et sa crinière bicolore généralement taillée en brosse, le Fjord peut-être reconnu sans ambiguïté.

Il est recherché le plus polyvalent possible. Originellement cheval rustique à vocation agricole, il est de plus en plus employé en sport et en loisir, tout particulièrement en attelage et en TREC. Il peut s'essayer à la plupart des disciplines équestres. En hippothérapie, grâce à leur caractère sociable et proche de l'homme, certains Fjords ont obtenu des résultats remarquables. Ce cheval est considéré comme un symbole national dans son pays d'origine.

Vidkun Quisling

Portrait de Vidkun Quisling.
Portrait de Vidkun Quisling.

Vidkun Abraham Lauritz Jonnsøn Quisling est un homme politique norvégien né le et mort le . Il est essentiellement connu pour avoir été le principal artisan de la collaboration avec l'occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Son nom est passé dans le langage courant en Norvège et dans le monde anglo-saxon comme synonyme de « traître ».

Fils d'un pasteur de l'Église de Norvège, Vidkun Quisling fait ses armes dans l'État-major, puis voyage dans toute l'Europe dans les années 1920. Durant cette période, il contribue à plusieurs projets humanitaires menés par son compatriote Fridtjof Nansen. Il rentre en Norvège en 1929 et se lance dans la politique. De 1931 à 1933, il est ministre de la Défense au sein d'un gouvernement agrarien. Au terme de sa carrière gouvernementale, il fonde un parti d'inspiration fasciste, le Nasjonal Samling, qui réalise des scores anecdotiques lors des élections de 1933 et 1936 et reste un acteur de second plan sur la scène politique norvégienne.

Le 9 avril 1940, Quisling met à profit l'invasion allemande pour s'emparer du pouvoir par un coup d'État, mais il est contraint à la démission au bout d'une semaine, faute de soutien populaire ou institutionnel. Il joue néanmoins un rôle important auprès des autorités allemandes dans les années qui suivent, et dirige à partir de 1942 un gouvernement collaborateur composé de membres du Nasjonal Samling avec le titre de « ministre-président ». Après la libération de la Norvège, il est arrêté et jugé pour haute trahison, meurtre et complicité de meurtre, vol et détournement de fonds. Il est condamné à mort et exécuté à la citadelle d'Akershus le 24 octobre 1945.

Jeux olympiques d'hiver de 1952

Les Jeux olympiques d'hiver de 1952, officiellement connus comme les VIes Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Oslo, en Norvège, du 14 au . Les discussions sur l'organisation des Jeux olympiques d'hiver par Oslo commencent dès 1935, puisque la ville veut accueillir les Jeux de 1948, mais la Seconde Guerre mondiale entraîne le report de ce projet. Après la guerre, pour l'accueil des Jeux de 1952, une compétition oppose Oslo aux villes de Cortina d'Ampezzo, en Italie, et de Lake Placid, aux États-Unis ; ce sont les Norvégiens qui s'imposent. Tous les sites sont dans la zone métropolitaine d'Oslo, à part les épreuves de ski alpin, qui ont lieu à Norefjell, à 113 kilomètres de la capitale. Un nouvel hôtel est construit pour héberger la presse et les délégations, avec trois dortoirs pour accueillir les athlètes et les entraîneurs ; cela devient le premier village olympique moderne. La ville d'Oslo assume la charge financière de l'accueil des Jeux en échange des revenus générés.

Les Jeux rassemblent 694 athlètes de trente pays, qui participent dans six sports et vingt-deux épreuves. Le Japon et l'Allemagne font leur retour dans la compétition olympique, après avoir été écartés du « Mouvement olympique » à la suite de leur rôle durant la Seconde Guerre mondiale. L'Allemagne est uniquement représentée par des athlètes de l'Allemagne de l’Ouest, car l'Allemagne de l'Est refuse de participer en tant qu'équipe unifiée. Le Portugal et la Nouvelle-Zélande font leurs débuts aux Jeux d'hiver, et, pour la première fois, une femme est autorisée à participer au ski de fond.

Le camionneur norvégien Hjalmar Andersen gagne trois des quatre épreuves de patinage de vitesse, pour devenir l'athlète le plus médaillé de ces Jeux. L'Allemagne retrouve son hégémonie passée au bobsleigh, en remportant les épreuves du bob à deux et du bob à quatre. L'Américain Dick Button exécute le premier saut à triple rotation dans une compétition internationale, pour obtenir son second titre olympique consécutif chez les hommes en patinage artistique. Les Jeux de 1952 comportent un sport de démonstration, le bandy, mais uniquement trois pays, tous nordiques, participent au tournoi. La Norvège domine le tableau général des médailles, avec seize récompenses, dont sept en or. Les Jeux se terminent avec la présentation d'un drapeau, qui est transmis d'une ville hôte des Jeux olympiques d'hiver à la suivante. La bannière, connue plus tard sous le nom du « drapeau d'Oslo », est déployée depuis dans la ville hôte lors de chaque édition des Jeux olympiques d'hiver.

Jeux olympiques d'hiver de 1994

L'entrée de la patinoire souterraine de Gjøvik.
L'entrée de la patinoire souterraine de Gjøvik.

Les Jeux olympiques d'hiver de 1994, officiellement connus comme les XVIIes Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Lillehammer en Norvège du 12 au . Ce sont les premiers Jeux d'hiver qui ne se déroulent pas la même année que les Jeux d'été. La ville était déjà candidate pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 1992, finalement attribués à Albertville. Pour l'organisation de ces Jeux, quatre villes sont en compétition et Lillehammer remporte les suffrages du Comité international olympique (CIO) lors du 3e tour face à la ville suédoise d'Östersund. C'est la deuxième fois qu'une ville norvégienne accueille les Jeux d'hiver après Oslo en 1952. La moitié des sites de compétition sont situés à Lillehammer, les autres à proximité immédiate de la ville, suivant l'idée de « Jeux compacts » voulus par le comité d'organisation.

Ces Jeux d'hiver réunissent 1 739 athlètes issus de 67 nations, qui participent à six sports et 61 épreuves, soit quatre de plus qu'en 1992. Quatre pays font leur entrée aux Jeux d'hiver, Israël, la Bosnie-Herzégovine, les Samoa américaines et Trinité-et-Tobago, tandis qu'une partie des anciennes républiques de l'URSS participent pour la première fois sous leurs propres couleurs, de même que la Slovaquie et la République tchèque.

À l'issue de ces Jeux, la Russie arrive en tête du tableau des médailles avec onze titres olympiques, mais ce sont les athlètes norvégiens qui comptent le plus grand nombre de médailles avec 26 récompenses, dont dix en or. La fondeuse italienne Manuela Di Centa est l'athlète la plus médaillée de ces Jeux ; elle réalise par ailleurs une performance exceptionnelle en montant sur le podium lors de chacune des cinq courses qu'elle a disputées, en remportant notamment deux fois la médaille d'or. La Russe Lyubov Egorova et le Norvégien Bjørn Dæhlie, tous les deux spécialistes du ski de fond, comptent chacun quatre médailles. Avec ses trois titres olympiques, Egorova est d'ailleurs l'athlète ayant remporté le plus de médailles d'or lors de ces Jeux, en compagnie du patineur de vitesse norvégien Johann Olav Koss.

Thekla Resvoll

Thekla Resvoll en 1891.
Thekla Resvoll en 1891.

Thekla Resvoll, de son nom complet Thekla Susanne Ragnhild Resvoll, est une botaniste norvégienne née le à Vågå et décédée le à Oslo. Considérée comme pionnière dans la recherche et l'enseignement de l'histoire naturelle, elle a été la première femme à obtenir un doctorat de botanique en Norvège et la troisième à entrer à l'Académie norvégienne des sciences et des lettres.

Elle a fait ses études supérieures à l'université d'Oslo, complétées par nombre de voyages de recherche en Europe ou plus lointains, et une fois sa thèse soutenue, a été recrutée par ses anciens professeurs. Sa carrière est restée discrète mais marquée par une pédagogie fort appréciée de ses étudiants et un comportement lui ayant valu la sympathie et l'estime de ses collègues, d'autant plus volontiers accordées que ses recherches, assez marginales à l'époque, ne risquaient en rien de rivaliser avec leurs propres travaux.

Attirée par la mouvance féministe, Thekla Resvoll a souvent manifesté son originalité en tant que femme aussi bien par son habillement que par ses prises de position, tout cela dans la modération et sans agressivité, mais avec une constance soutenue, en accord avec son caractère à la fois placide et obstiné. Cet engagement lui a parfois valu des jugements sévères de la part de ses contemporains qui ont pu le considérer comme « immoral » au regard des canons en vigueur, mais en toutes occasions, elle a reçu le soutien publiquement affirmé de son mari, géologue de renom.

Parmi ses publications, outre nombre d'ouvrages scientifiques, se comptent plusieurs livres de vulgarisation, dont un manuel scolaire.

Gare de Torp

Voie et quai de la halte en 2012.
Voie et quai de la halte en 2012.

La gare de Torp, aussi connue sous le nom de Sandefjord Lufthavn Stasjon et plus rarement Råstad stasjon, est une halte ferroviaire norvégienne, située dans la commune de Sandefjord. Après un premier essai non concluant dans les années , il faut attendre pour que le projet de gare desservant l'aéroport de Sandefjord soit relancé. Inaugurée en , la halte, qui fait face à l'ancienne gare de Råstad, est la troisième gare en Norvège créée spécialement pour desservir un aéroport.

La gare de Råstad/Torp est assez représentative de l'histoire du chemin de fer norvégien. La gare de Råstad, mise en service en , est une gare ancienne à l'image de nombreuses gares construites à l'époque. Restaurée, transformée en musée, elle s'inscrit, à l'instar d'autres gares norvégiennes, dans une volonté de conservation du patrimoine ferroviaire.

Les anciennes haltes alentour montrent aussi l'évolution du chemin de fer : fermeture de haltes bien trop proches les unes des autres au cours des années . La première halte ferroviaire nommée Torp flyplass, malgré son échec et son existence assez courte, montre également une volonté de modernisation et d'organisation des différents types de transports en commun. Enfin, la halte actuelle, par sa simplicité et par son efficience montre que ce souci est toujours d'actualité.

Histoire de la Norvège

Pétroglyphes d'Alta.
Pétroglyphes d'Alta.

L’histoire de la Norvège est largement liée à celle du reste de la Scandinavie mais sa situation à l'ouest de cette péninsule lui confère une longue façade maritime donnant sur l'océan Atlantique à travers la mer du Nord et la mer de Norvège, ce qui fait l'originalité de son histoire par rapport à ses voisins. Peuplée par les Samis ou Lapons à partir du Xe millénaire av. J.-C. puis par des peuples germaniques, elle fait partie des territoires d'origine des Vikings. Apportant de nouvelles techniques et utilisant plus largement l'écrit (le latin puis les langues germaniques), ces derniers dominent culturellement les Samis. Les conflits ouverts sont cependant peu nombreux, et ces populations accèdent, dans la deuxième moitié du XXe siècle, à une pleine reconnaissance.

Concurremment avec les Danois, les Norvégiens lancent de nombreuses expéditions maritimes vers l'ouest. Ils exercent une influence voire un contrôle éphémère sur une partie des îles Britanniques, puis s'installent plus durablement aux Orcades, aux Shetland, en Islande et au Groenland. Le royaume de Norvège, constitué au IXe siècle, forme pendant plusieurs siècles trois unions personnelles successives, d'abord avec le Danemark et la Suède (l'Union de Kalmar), puis le Danemark seul et enfin la Suède seule. Christianisé vers le Xe siècle, le pays adopte la Réforme luthérienne avant de connaître la déchristianisation et la sécularisation. Sur le plan politique, il passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle pratiquant l'alternance dans le cadre d'un bipartisme modéré puis d'un système privilégiant les coalitions.

Pleinement indépendante depuis 1905, la Norvège subit indirectement les effets de la Première Guerre mondiale puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, est envahie puis occupée par le Troisième Reich pendant quatre ans. Après le second conflit mondial, à l'inverse de sa voisine suédoise, elle rejoint l'OTAN mais refuse à deux reprises l'entrée dans l'Union européenne. Depuis 1945, le pays connaît une prospérité qui l'a conduit à être l'un des pays européens les plus développés. Malgré les effets de la crise économique de 2008 et les attentats de 2011, elle combine une assez bonne prospérité et une société largement apaisée considérée comme un modèle.

Jotunheimen

Les paysages alpins du massif Hurrungane.
Les paysages alpins du massif Hurrungane.

Le Jotunheimen est un massif de montagnes situé dans le Sud-Ouest de la Norvège dans les Alpes scandinaves. Il constitue la région de plus haute altitude de cette chaîne de montagnes avec tous les sommets de plus de 2 300 m, y compris le Galdhøpiggen (2 469 m d'altitude), point culminant de la chaîne, de la Norvège et de l'Europe du Nord. Le massif s'étend sur 3 500 km2 à la limite entre les comtés d'Innlandet et de Vestland.

Le massif est principalement constitué de gabbros et roches similaires, datant du précambrien, mais charriés à leur position actuelle lors de l'orogenèse calédonienne. L'érosion fluvioglaciaire durant les glaciations quaternaires conjuguée à ces roches dures a laissé un des paysages les plus alpins de toute la chaîne. Bien qu'ayant fortement reculé depuis la dernière glaciation, les glaciers sont toujours omniprésents sur les montagnes, et sont les sources de plusieurs des principaux cours d'eau du Sud norvégien. Ces rivières glaciaires ont souvent une couleur turquoise caractéristique, en particulier visible dans les grands lacs de l'est du massif, tels que le célèbre Gjende.

Des traces humaines remontant jusqu'à 6 000 ans ont été découvertes dans les montagnes, indiquant que le massif était un terrain de chasse aux rennes important à l'époque. Plus tard, Jotunheimen devient aussi un terrain de pâturage important pour le bétail en été, en lien avec des mouvements de transhumance. Le massif se fait connaître du grand public grâce à des explorations scientifiques, puis par le biais de nombreux artistes durant le XIXe siècle. Ainsi, Jotunheimen devient immédiatement l'un des hauts lieux du tourisme de montagne qui naît à cette époque. Hurrungane, la section la plus alpine du massif est aussi le berceau de l'alpinisme dans le pays. La pression industrielle accrue au début du XXe siècle, en particulier pour l'exploitation de l'énergie hydroélectrique, suscite un des premiers mouvements environnementalistes du pays. Il faut cependant attendre 1980 pour qu'une grande partie de la zone soit protégée dans le parc national de Jotunheimen.

Le massif est devenu un site touristique majeur, populaire en particulier pour la randonnée estivale, l'alpinisme, mais aussi les sports d'hiver.

Jens Hundseid

Jens Hundseid.
Jens Hundseid.

Jens Hundseid est un homme d'État norvégien né le à Vikedal (Rogaland) et mort le à Oslo. Il est Premier ministre de son pays entre et .

Membre du Parti des paysans, il est élu député au Storting en 1925 et accède à la présidence de son parti en 1929. Il est nommé Premier ministre trois ans plus tard, dans un contexte de crise économique. Son mandat est marqué par un contentieux avec le Danemark sur la question du Groenland oriental et par des relations difficiles avec son ministre de la Défense, Vidkun Quisling. Il ne reste au pouvoir qu'une année avant que son gouvernement minoritaire ne tombe. Après sa chute, il joue un rôle important dans le rapprochement de son parti avec les travaillistes qui permet à Johan Nygaardsvold d'arriver au pouvoir en 1935.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Hundseid rejoint le Nasjonal Samling, le parti d'extrême droite fondé par Quisling qui gouverne le pays aux côtés de l'occupant nazi. Après la libération du pays, il est reconnu coupable de trahison, ce qui met un terme définitif à sa carrière politique.

Peder Claussøn Friis

Peder Claussøn Friis peint par Peter Reimers.
Peder Claussøn Friis peint par Peter Reimers.

Peder Claussøn Friis, né le à Egersund (Rogaland) et mort le à Valle (commune de Lindesnes, Agder), est un pasteur, historien, traducteur et topographe norvégien.

Il est décrit comme un homme au très fort caractère, proche de ses ouailles, bien qu'il ait eu régulièrement fort à faire pour récupérer la dîme auprès des paysans ou pour défendre ces derniers face aux notables.

Auteur prolifique, il a traduit la Heimskringla (Saga des rois de Norvège). Il a ainsi fait redécouvrir Snorri Sturluson. Cette traduction, en dehors de ses qualités littéraires, a permis grâce à une édition au XVIIIe siècle qui touchera toutes les couches de la société, de rappeler le passé indépendant de la Norvège mais aussi de réveiller un sentiment d'identité nationale et une volonté des Norvégiens de s'émanciper du Danemark et de sa monarchie absolue.

Lecteur de manuscrits anciens comme d'ouvrages de son temps, il écrit lui-même plusieurs ouvrages de topographie où il décrit la Norvège et les îles environnantes dans un style vivant qui deviendra un modèle. De la même manière il écrit toute une série de petits ouvrages sur la faune et la flore.

Pasteur passionné, refusant les restes du catholicisme, homme de la campagne toujours prêt à défendre les paysans contre les édiles — hommes de loi et fonctionnaires — lorsqu'il le croit juste, Peder Claussøn Friis est un savant qui a su être en avance sur son temps, que ce soit dans la manière d'aborder son travail, dans le regard critique qu'il peut poser sur les ouvrages scientifiques, ou encore dans le regard qu'il pose sur la Norvège et ses contemporains. Comme l'explique Éric Eydoux : « c'est peut-être hors des deux villes [Oslo et Bergen] qu'il faut chercher l'écrivain le plus marquant de cette époque. »