Guerre d'indépendance espagnole

guerre de résistance de l'Espagne contre l'invasion française de 1808, impliquant également le Portugal et le Royaume-Uni dans le cadre plus large de la guerre entre le Premier Empire de la France napoléonienne et le Royaume-Uni

La guerre d'indépendance espagnole opposa l'Espagne des Bourbons, le Portugal et le Royaume-Uni à la France entre 1808 et 1814, dans le contexte des guerres napoléoniennes.

Guerre d'indépendance espagnole
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Informations générales
Date 18081814
Lieu Espagne, Portugal, Sud-Ouest de la France.
Issue Victoire des Alliés (Espagne bourbonienne, Royaume-Uni et Portugal).
Traité de Valençay : le trône d'Espagne est rendu à Ferdinand VII.
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne (Bonaparte)
Drapeau du Duché de Varsovie Duché de Varsovie
Drapeau du Royaume de Hollande Royaume de Hollande
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne (Bourbons)
Drapeau du Royaume du Portugal Royaume de Portugal
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Commandants
Napoléon Ier

Joseph Ier d'Espagne
Jean-Baptiste Bessières
Jean-Baptiste Jourdan
Jean-Andoche Junot
Jean Lannes
François Joseph Lefebvre
Auguste de Marmont
André Masséna
Édouard Mortier
Joachim Murat
Michel Ney
Claude-Victor Perrin
Jean-de-Dieu Soult

Louis-Gabriel Suchet
Miguel Ricardo de Álava

Francisco Castaños
Juan Martín Díez
José de Palafox
Gregorio García de la Cuesta
Manuel la Peña
Joaquín Blake
Arthur Wellesley
William Carr Beresford
John Moore
Bernardino Freire
Miguel Pereira Forjaz
Carlos Federico Lecor (es)

Francisco Silveira
Forces en présence
110 000 hommes (1808)

190 000 hommes (1809) 250 000 hommes (1810) 350 000 hommes (1811) 300 000 hommes (1812) 200 000 hommes (1813)

100 000 hommes (1814)
212 000 hommes (sans inclure les milices)
Pertes
180,000 à 240,000 hommes (restant 83 000 hommes sous Soult et Suchet) 250 000 morts[1]

21,412 morts au combat
décembre 1810 – mai 1814:
35,630 morts

  • 24,053 morts de maladies
32,429 blessés
Civils : 400 000 morts[1]

Guerre d'Espagne

Batailles



Deuxième campagne de Portugal et du Nord de l'Espagne (1809)

Campagne de Castille et d'Andalousie (1809-1810)

Campagne d'Aragon et de Catalogne (1809-1814)


Siège de Cadix (1810-1812)

Campagne de Castille (1811-1812)

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)

Ce conflit porte différents noms selon les pays : « guerre d’Espagne » (à ne pas confondre avec d’autres conflits désignés sous le même terme) ou encore « campagne d’Espagne » pour les Français, « guerre d’indépendance » pour les Espagnols, « guerre péninsulaire » pour les Portugais et les anglophones et, pour finir, « guerre des Français » pour les Catalans.

La guerre commença en 1808 lorsque Madrid se souleva contre l’armée française occupant la capitale espagnole. L’insurrection se généralisa à tout le pays après que Napoléon eut obtenu l’abdication du roi d’Espagne au profit du frère de l’empereur, Joseph. L’armée française se heurta à une guérilla puis à l’armée britannique venue aider le Portugal, également occupé par les troupes de Napoléon. En 1813, les soldats de l’empereur durent refluer en deçà des Pyrénées ; l’invasion de la France par les Espagnols, Britanniques et Portugais commandés par Wellington, devenait imminente.

Origines

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L'alliance franco-espagnole (1796-1808)

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Après son retrait de la première coalition (traité de Bâle, du 22 juillet 1795), le gouvernement de Manuel Godoy signe avec le Directoire le traité de San Ildefonso (18 août 1796) qui fait de l’Espagne un allié de la République française. À partir de 1801, celle-ci est dirigée par Napoléon Bonaparte, premier consul, qui devient empereur en 1804.

En revanche le Portugal est depuis des siècles un allié fidèle de l'Angleterre, qui reste en guerre contre la France. Il en résulte entre l'Espagne et le Portugal la guerre des Oranges qui se conclut le par le traité de Badajoz.

En 1805, les flottes conjointes française et espagnole subissent la défaite de Trafalgar face à la flotte britannique de l'amiral Nelson.

La France et l'Espagne se tournent alors contre le Portugal, l'Espagne cherchant des compensations territoriales alors que les communications avec l'empire colonial sont pratiquement coupées, tandis que Napoléon veut imposer à la monarchie portugaise de respecter le blocus continental et de fermer ses ports aux navires anglais.

L'offensive française au Portugal (1807)

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En 1807, Napoléon veut envoyer des troupes pour soumettre le Portugal, sans doute aussi pour s'emparer de la flotte portugaise[2],[3].

Par le traité de Fontainebleau (27 octobre 1807), le roi d'Espagne Charles IV autorise les troupes françaises à traverser son pays. Un corps expéditionnaire commandé par le général Junot est envoyé pour la première invasion du Portugal.

Le coup d'État de l'infant Ferdinand (mars 1808) et la conférence de Bayonne (avril-mai 1808)

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Mais Napoléon commence aussi à intervenir dans les affaires espagnoles. Sous prétexte d’envoyer des renforts à Junot, il fait entrer en Espagne[Quand ?] une armée commandée par Murat, conformément au traité de Fontainebleau.

Un coup d’État fomenté par l’infant Ferdinand renverse alors Charles IV et Ferdinand prend le pouvoir sous le nom de Ferdinand VII (mars 1808). Charles IV en appelle à l’arbitrage de Napoléon, qui convoque le père et le fils à Bayonne pour une conférence (avril–mai 1808). Les troupes de Murat sont envoyées à Madrid.

Constatant la situation difficile de la monarchie espagnole, qui est aux mains d'une branche des Bourbons, l’empereur envisage d'en profiter pour prendre le contrôle de l’Espagne. Il y est poussé par ses conseillers. Le ministre Champagny écrit par exemple : « il est nécessaire qu’une main ferme vienne rétablir l’ordre dans son administration [celle de l’Espagne] et prévienne la ruine vers laquelle elle [l’Espagne] marche à grands pas »[4].

Le soulèvement de Madrid (2 et 3 mai 1808) et l'avènement de Joseph Bonaparte

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El Tres de mayo par Francisco Goya.

Habitué à la docilité des Italiens du royaume d'Italie (créé en 1805) et au soutien très large des Polonais du duché de Varsovie (créé en 1807), Napoléon pense à tort que les francophiles espagnols (afrancesados) sont en majorité dans le pays[5].

À Madrid, une rumeur court selon laquelle la famille royale espagnole est retenue en otage à Bayonne. Le , appréhendant l’enlèvement de l’infant par la France, la population de Madrid se soulève contre les troupes françaises. La rébellion est écrasée par Murat (voir le tableau de Goya, Tres de mayo).

Napoléon croit alors pouvoir atteindre son objectif : il oblige les deux rois en conflit à abdiquer puis offre la couronne à son frère Joseph.

L’Empire français s’engage en fait dans une guerre qui va user ses forces pendant toute la fin du règne de Napoléon, jusqu'à ce qu'il soit vaincu en 1814 après le désastre de Russie (1812), deuxième erreur majeure de Napoléon.

Descriptif des opérations

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Cruelle guérilla

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La Reddition de Bailén par José Casado del Alisal (1864).

Le guet-apens de Bayonne déclencha l’embrasement de l’Espagne. Malgré sa rapide répression, le soulèvement de Madrid inspira d’autres villes du pays : Carthagène, León, Santiago, Séville, Lérida et Saragosse. L’armée française était partout attaquée. Le , le général Pierre Dupont de l'Étang et ses 20 000 hommes furent vaincus près de la petite ville andalouse de Bailén. Ce fut la première défaite retentissante de l’armée impériale en Europe continentale. En soi la défaite ne rendait pas la situation militaire des Français catastrophique, mais elle eut un énorme impact psychologique pour leurs ennemis : les soldats de Napoléon pouvaient être battus.

 
Joseph, roi d'Espagne.

Deux jours plus tard, malgré cet échec, Joseph Bonaparte, le nouveau roi d’Espagne, parvint à entrer à Madrid. Mais il ne put y rester longtemps. De son côté, le général Junot dut évacuer le Portugal face à l’offensive des Britanniques du futur duc de Wellington. La dégradation de la situation inquiétait Napoléon. L’empereur se rendit en personne en Espagne, à la tête de 80 000 soldats qu’il avait tirés d’Allemagne. Il ne resta que quelques mois () en Espagne mais son intervention assura la reprise en main des villes par les Français. Madrid, menacé d’un assaut, ouvrit ses portes au conquérant. Le , dans une proclamation qu’il adressa aux habitants, il menaça de traiter l’Espagne en pays conquis, si elle persistait à ne pas reconnaître Joseph Napoléon pour roi[6]. À regret, les Madrilènes virent une nouvelle fois le frère de l’empereur s’installer au palais royal.

Malgré la brillante campagne napoléonienne et les réformes mises en place (abolition des droits féodaux et de l’Inquisition), le pays était loin d’être soumis. Le contrôle des campagnes restait difficile. Les prêtres espagnols appelaient leurs fidèles à la croisade contre les Français. Les difficultés de l’occupant résidaient surtout dans la particularité du combat : les Espagnols pratiquaient la guérilla[7]. Si les Français remportaient régulièrement des victoires contre l’armée régulière espagnole et prenaient d’assaut les villes, ils peinaient contre les petits groupes de résistants embusqués qui les harcelaient. C'est aussi à cette époque que débuta la seconde tentative d'invasion française au Portugal commandée par le maréchal Soult. Elle se traduit par un nouvel échec français (février à ).

Guerre civile

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La guérilla réussit à provoquer l'enlisement du conflit. Les Français, qui avaient affaire à une hydre à mille têtes, ne manquaient pourtant pas de partisans, qu'on appelait afrancesados. Pour beaucoup imprégnés des idées des Lumières, ces derniers espéraient que l’occupation française mettrait à bas la féodalité et l’absolutisme espagnols. Cette guerre d’Espagne se doublait donc d’une guerre civile. Des atrocités — saccages, viols, profanations, agressions sadiques — furent commises par tous les camps[8],[9].

Contre-attaque

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Malgré les problèmes rencontrés en Espagne, Napoléon décide d'engager des moyens considérables pour venir à bout du Portugal (). Il confie au maréchal Masséna la conduite de la troisième invasion napoléonienne au Portugal, la coalition anglo-portugaise étant commandée par Wellington. L'invasion française se heurte à une politique de la terre brûlée terriblement efficace et vient buter contre les lignes de Torres Vedras construites dans le plus grand secret. Après avoir chassé les Français du royaume portugais, Wellington poursuit son offensive en Espagne avec la bataille de Fuentes de Oñoro () et le siège de Ciudad Rodrigo (1812) qui permettent à Wellington d'avancer vers Madrid.

L’échec de Masséna devant Torres Vedras et les succès de Wellington ont aussi été expliqués par le manque de moyens accordés par Napoléon et la décentralisation du commandement des différentes armées françaises dans la péninsule dirigées de fait depuis Paris[10]. Selon certains, Napoléon se serait désintéressé de ce théâtre d'opérations[11]. Selon d’autres, l’Empereur y aurait consciemment cherché à immobiliser des forces britanniques, de peur qu’elles n'interviennent dans des débarquements britanniques visant à détruire les bases navales françaises en plein essor[12].

Constitution espagnole de 1812

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Allégorie de la constitution de 1812 par Francisco Goya.

Le , à Cadix, les Cortes adoptent la première Constitution espagnole. La Constitution a été appelée La Pepa, nommé pour avoir été promulguée le jour de la Saint-Joseph (Pepe étant un surnom de Joseph en espagnol). Cette constitution n'a pas toujours été appliquée. Elle fut abrogée et rétablie deux fois. Elle a cependant eu un rayonnement assez exceptionnel[réf. nécessaire]. Elle est en partie inspirée de la Constitution française de 1791 puisqu'elle opte pour un monocaméralisme et est aussi inspirée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Elle consacre d'importants droits de l'homme et notamment un suffrage universel masculin.

Cette Constitution a été appliquée à Naples et à Turin et a influencé la Russie, dans la mesure où cette constitution s'appliquait aussi aux colonies espagnoles d'Amérique (Indes occidentales)et d'Asie. La Constitution de Cadix a eu une influence non négligeable puisque certaines de ses dispositions se retrouvent dans la Constitution espagnole actuelle.

Conflit international

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Reis à l'effigie d'Emmanuel II et célébrant le centenaire de la guerre péninsulaire, 1910.

La campagne de Russie obligea l’empereur à dégarnir de troupes l’Espagne. Wellington en profita et pénétra à Madrid le [13], les troupes britanniques, espagnoles et portugaises ayant battu les troupes françaises lors de la bataille de Salamanque, le . Le , Joseph put retourner dans la capitale espagnole. Mais ce n’était que le dernier sursaut.

Le 10 décembre 1809, Napoléon Ier prend le contrôle direct de la Catalogne pour établir l'ordre, en créant le gouvernement de Catalogne sous la direction du maréchal Augereau et en faisant du catalan une langue officielle. Annexée à l'Empire français par Napoléon du 26 janvier 1812 au 10 mars 1814 et divisée en quatre départements (Bouches-de-l'Èbre (prefecture: Lleida), Montserrat (Barcelone), Sègre (Puigcerdà), et Ter(Gérone)).

La domination française de la Catalogne a duré jusqu'en 1814, lorsque le général Britannique Wellington a signé l'armistice par lequel les Français évacuaient Barcelone et les autres places fortes qu'ils avaient réussi à garder jusqu'aux derniers instants.

En quelques semaines, de mai à , Joseph et l’armée française reculèrent jusqu’aux Pyrénées. Napoléon comprit sa défaite et accepta, par le traité de Valençay, le retour de l’ancien roi d’Espagne, Ferdinand VII, dans son royaume. Au début de 1814, la Catalogne était reconquise par les Espagnols. La guerre d’Espagne s’achevait, mais à l’inverse débutait pour les Hispano-Britanniques la campagne de France qui allait amener la chute de Napoléon.

Conséquences des opérations

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Dans le domaine socio-économique, le coût de la guerre en Espagne fut une perte nette de population, entre 215 000 et 375 000 personnes, directement causée par les violences et la famine de 1812, qui s'ajoutent à la crise des maladies et des épidémies de la famine de 1808, résultant en un solde de population qui déclina de 885 000 à 560 000 personnes, ce qui a particulièrement touché la Catalogne, l'Estrémadure et l'Andalousie. Une perturbation sociale et la destruction des infrastructures de l'industrie et de l'agriculture mirent en faillite l'État. Ce fut aussi la dévastation humaine et matérielle du pays, privé de sa puissance navale et exclu des principales questions qui furent discutées lors du congrès de Vienne, où le paysage géopolitique ultérieur de l'Europe fut bouleversé.

Outre-Atlantique, les colonies américaines en profitèrent pour se soustraire à l'Empire espagnol, après plusieurs guerres d'indépendance, depuis celle du Venezuela qui commença dès 1810 jusqu'à la fin de la guerre hispano-américaine en 1898. Sur le front politique intérieur, le conflit forgea l'identité nationale espagnole et ouvrit les portes au constitutionnalisme, initié dans les premières constitutions du pays, le statut bonapartiste de Bayonne et la Constitution de Cadix. Cependant, il ouvrit également une ère de guerres civiles entre les partisans de l'absolutisme et du libéralisme, appelées guerres carlistes, qui allaient s'étendre au long du XIXe siècle et qui marquèrent l'évolution du pays.

Liste des batailles et combats

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La bataille de Tudela par January Suchodolskia.
 
Charge polonaise à la bataille de Somosierra le 30 nov 1808 par Janvier Suchodolski.
 
Arthur Wellesley de Wellington par Francisco de Goya.
 
Le maréchal Jean-de-Dieu Soult.

Bilan humain

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En 2023, dans L'Infographie de l'Empire napoléonien, les historiens Vincent Haegele et Frédéric Bey, donnent un bilan de 650 000 Espagnols tués, dont 250 000 militaires et 400 000 civils, soit 5,5 % de la population de 1811, dus aux combats et aux épidémies, pour l'ensemble des guerres napoléoniennes[1].

Conséquences

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Escena de guerra (Scène de guerre), par Francisco de Goya entre 1808 et 1812.

La France perdit près de 217 000 hommes et l'Espagne environ 390 000 dans les rangs militaires et 650 000 pour les civils[réf. nécessaire]. Les réquisitions de nourriture, la dévastation des champs et les vols firent chuter la production agricole et le commerce alimentaire, occasionnant une hausse de la malnutrition et de la mortalité dans la population espagnole.

Napoléon l’avoua à Sainte-Hélène : « cette malheureuse guerre d’Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France ». On estime que le conflit retint 300 000 soldats français. L’Espagne fut un piège et un boulet pour la politique expansionniste de l’empereur. Les Espagnols gardent un fier souvenir de cette guerre. Unis malgré leur divergences, ils ont réussi à repousser l'armée française. Grande animatrice de la résistance, l’Église catholique retrouva une nouvelle vigueur. Toutefois, à la sortie de la guerre, le pays était dévasté. Il rata d’ailleurs le virage de la modernisation agricole et industrielle au xixe siècle.[réf. souhaitée]

Les colonies d’Amérique profitèrent de la guerre pour s’émanciper de la métropole et proclamer leur indépendance. Enfin, alors que le retour de Ferdinand VII en 1813 nourrissait beaucoup d’espoirs chez ses sujets, son règne ne permit pas de résoudre la crise politique. Le front commun né de la lutte contre Napoléon se brisa. L’Espagne retrouva ses divisions entre libéraux et ultra-conservateurs. Les Espagnols, qui luttaient dans l’espoir de rétablir leur roi sur le trône, finirent par se révolter contre ce même roi en 1820.[réf. souhaitée].

Notes et références

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  1. a b et c Haegele, Bey et Guillerat, 2023, p. 144-145.
  2. (en) Kenneth Johnson, « The Peninsular War : Napoleon’s Maritime War », Napoleonic Society,‎ (lire en ligne).
  3. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, éditions Vendémiaire, , 295 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 29-32.
  4. « Il faut qu’un prince ami de la France règne en Espagne ; c’est l’ouvrage de Louis XIV qu‘il faut recommencer. Ce que la politique conseille, la justice l’autorise ! »
  5. Mullié affirme que « cette nation fière, qui était comme assoupie depuis assez longtemps, indignée de ce que des étrangers se permettaient de régler ses destinées, de changer la dynastie de ses rois sans la consulter, oubliant l’extrême faiblesse de ses moyens, jura l’extermination de tous les Français ; toutes les classes, tous les sexes, les prêtres, les moines, les religieuses, les mendiants feront tout ce qui dépendra d’eux pour repousser les armées du conquérant usurpateur de leurs droits. Les Espagnols se battent rarement en bataille rangée, mais ils parviendront à lasser, à détruire leurs ennemis par une guerre d’embuscade, de partisans, d’assassins. Pour atteindre ce but, le poignard, le poison, tous les genres de destruction, de vengeance, leur sembleront légitimes ; le sol de la péninsule deviendra pour les Français un véritable cimetière, où ils trouveront la mort sans profit et sans gloire. »
  6. « Je mettrai alors la couronne d’Espagne sur ma tête, et je saurai la faire respecter des méchants : car Dieu m’a donné la force et le caractère pour surmonter tous les obstacles. »
  7. L’historien Jean-René Aymes considère d’ailleurs cette guerre d’Espagne comme la première guerre de guérilla de l’histoire. Une thèse tout à fait contestable dans la mesure où la guérilla est la conséquence logique d'une guerre asymétrique. La première guérilla recensée est celle menée par de Dictateur romain Fabius contre Hannibal, en Italie après la bataille de Cannes en 211 av. J.-C., pour éviter de l'affronter en direct. Sans porter officiellement le nom de « guérilla », le harcèlement des troupes britanniques par celles de Du Guesclin durant la guerre de Cent Ans en ont, par exemple, toutes les caractéristiques.
  8. Laurence Montroussier, « Français et Britanniques dans la Péninsule, 1808-1814 : étude de mémoires français et britanniques », Annales historiques de la Révolution française,‎ , p. 131-145 (lire en ligne).
  9. Jean-Marc Lafon, Les Européens dans les guerres napoléoniennes : [actes du colloque international, Carcassonne, 4-5 juin 2010], Toulouse, Privat, , 286 p. (ISBN 978-2-7089-0537-5), Des violeurs et meurtriers ordinaires ? Les officiers et soldats napoléoniens en Espagne : analyse du sac de Castro Urdiales (Cantabrie, 11 mai 1813), p. 149-168.
  10. (en) Michael Glover, The Peninsular War, Londres, Newton Abbott, , p. 148.
  11. Philippe Masson, De la mer et de sa stratégie, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2-235-01676-6), p. 137.
  12. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, Vendémiaire, , 295 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 173-178.
  13. Jean-Claude Castex, Combats franco-anglais des Guerres du Premier Empire, Vancouver, Phare Ouest, , 606 p. (ISBN 978-2-921668-21-7, lire en ligne), p. 305.

Voir aussi

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Une catégorie est consacrée à ce sujet : Guerre d'Espagne (1808-1814).

Bibliographie

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  • Jean-René Aymes, L’Espagne contre Napoléon. La guerre d’indépendance espagnole 1808-1814, Paris, Nouveau Monde éditions, fondation Napoléon, 2003.
  • Vincent Haegele, Frédéric Bey, et Nicollas Guillerat, Infographie de l'Empire napoléonien, Éditions Perrin, , 157 p. (ISBN 978-2379330865).  
  • Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition].
  • W.F.P. Napier, Histoire de la Guerre de la Péninsule 1807-1814, Volume 1, relié, carte en couleur hors texte, Champ libre, Paris, 1983. Traduit de l'anglais par le général Mathieu Dumas.

Autres lectures :

  • (nl) J.A. De Moor et H.Ph. Vogel, Duizend miljoen Maal vervloekt land. De Hollandse brigade in Spanje 1808-1813, Amsterdam, Meulenhoff, (ISBN 90-290-2973-0).
  • (eu) Joxe Azurmendi, « Iraultza bat iraganaren alde » dans Espainiaren arimaz, Elkar, 2006 (ISBN 84-9783-402-X).
  • Jean-Philippe Imbach, « Le Duc de Fer : L'armée anglaise en Espagne », revue Vae Victis no 29, nov.-déc. 1999.
  • Pierre Juhel, « Baylen, 1808 : l’armée impériale prise dans le bourbier espagnol », Les Grandes Batailles de l’histoire no 28, Socomer Éditions, 1994.
  • Nicolas Marcel, Campagnes en Espagne et au Portugal, 1808-1814, Paris, Grenadier, , 215 p. (ISBN 978-2-914-57601-7).
  • Jean Mistler et autres, « D'Austerlitz à Madrid », Napoléon Tome 7, Éditions Rencontre Lausanne, 1969.
  • André Palluel-Guillard et autres, « La capitulation de Madrid », La revue Napoléon no 36, .
  • Alain Pigeard et autres, « 1808-1809 Napoléon en Espagne : Tudela - Somosierra - La Corogne », revue Gloire et Empire no 19, juillet-.
  • Alain Pigeard, « La guerre d'Espagne et du Portugal 1807-1814 » (1re partie : 1807-1809), Tradition Magazine HS no 16, 2001.
  • Jean-Louis Reynaud, Contre-guérilla en Espagne : 1808-1814 : Suchet pacifie l'Aragon, Paris, Economica, coll. « Campagnes & strategies », , 211 p. (ISBN 978-2-717-82286-1).
  • J. Tranie & J.-C. Carmigniani, Napoléon et la campagne d'Espagne (1807-1814), Éd. Copernic, 1978.
  • (es) Arturo Pérez-Reverte, El húsar, Éd. Alfaguara, 1986.
  • Sébastien Blaze, Mémoires d'un apothicaire sur la Guerre d'Espagne, pendant les années 1808 à 1814.
  • Ramón Chao, Mémoires apocryphes d'un officier napoléonien en Espagne, Paris, Plon, , 271 p. (ISBN 978-2-259-20764-5).

Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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