Mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023
Date |
Depuis le (2 mois et 5 jours) |
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Localisation |
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Organisateurs | Intersyndicale, groupes de manifestants indépendants |
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Revendications | Abandon du projet de réforme des retraites du gouvernement Borne |
Types de manifestations | manifestations, grèves, blocages |
Morts | 1 (chute accidentelle lors d'une manifestation) |
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Emmanuel Macron (président de la République) Élisabeth Borne (Première ministre) Olivier Dussopt (ministre du Travail) | Philippe Martinez (CGT) Frédéric Souillot (FO) Laurent Berger (CFDT) Laurent Escure (UNSA) François Hommeril (CFE-CGC) Benoît Teste (FSU) Cyril Chabanier (CFTC) Simon Duteil et Murielle Guilbert (Solidaires) |
Depuis , la France connaît un mouvement social contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Élisabeth Borne, sous la seconde présidence d'Emmanuel Macron.
Ce mouvement connaît une ampleur inédite quant au nombre de manifestants. En effet, les journées de mobilisation des et à l'appel de l'intersyndicale deviennent les plus grandes journées de mobilisation en France de la période contemporaine, davantage même que lors du mouvement social de 1995.
Contexte
Le projet de réforme des retraites de 2023 est précédé par le projet de réforme des retraites de 2019-2020, lui aussi décidé par le président de la République Emmanuel Macron, qui dans son programme électoral de 2017 avait souhaité une réforme. Après la nomination, en septembre 2017, de Jean-Paul Delevoye au poste de haut-commissaire à la réforme des retraites, Emmanuel Macron avait demandé en janvier 2018 que l'ensemble des textes de la réforme des retraites soit finalisé d'ici l'été 2019.
Le premier projet avait lui aussi suscité une forte opposition de la part de l'opinion publique, des partis d'opposition et des syndicats[1].
Le 16 avril 2018, Jean-Paul Delevoye a engagé un cycle de consultation des représentants des syndicats et du patronat puis une ébauche du nouveau système a été présentée aux partenaires sociaux le 10 octobre 2018. Au cours du premier semestre 2019, une phase de concertation avec les partenaires sociaux et des experts est suivie d'un rapport remis au Premier ministre, Édouard Philippe, le 18 juillet 2019 ce qui déclenche le mouvement social contre la réforme des retraites de 2019-2020. Face à l'ampleur de la contestation, le 16 mars 2020, Emmanuel Macron annonce la suspension de cette réforme, en mettant en avant la prise de mesures de confinement dans le cadre de la pandémie de Covid-19[2].
Le 6 janvier 2023, Élisabeth Borne présente un autre projet de loi de la réforme des retraites qui prévoit l'augmentation de l'âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite, qui doit être progressivement relevé à compter du , à raison de trois mois par année de naissance. Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois en 2027, puis atteindra la cible de 64 ans en 2030.
Quelques conditions pour partir à la retraite :
- pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra, dès 2027, avoir travaillé 43 ans, durée de cotisation votée dans le cadre de la loi Touraine de 2014 ;
- comme aujourd'hui, les personnes partant à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d'une retraite à taux plein, c'est-à-dire sans décote, même si elles n'ont pas travaillé 43 ans[3].
Déroulement
Organisateurs
Le mouvement social se structure autour d'une initiative commune lancée par une intersyndicale, regroupant huit syndicats de salariés : CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, et FSU.
Ils sont rejoint par les trois syndicats étudiants ayant le plus d'élus, Fage, l'Alternative, et l'Unef, dont la présidente Imane Ouelhadj estime que les jeunes seront « les premiers lésés »[4] par cette réforme. Tous trois sont associés à la lettre de l'intersyndicale nationale envoyée en mars 2023 à Emmanuel Macron pour demander à le rencontrer[5],[6]. Imane Ouelhadj et l'Unef ont organisé des manifestations devant les stations d'incinération pour soutenir la grève des éboueurs.
Un premier appel à la grève est lancé le [7].
Janvier 2023
Manifestations du 19 janvier
Le , la première journée de manifestations est, selon le ministère de l'Intérieur, la plus forte mobilisation de ces trente dernières années. Elle regroupe entre 1,12 million de manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, et 2 millions selon les syndicats[8]. La principale manifestation a lieu à Paris, réunissant selon la préfecture de police 80 000 manifestants, et 400 000 selon la CGT[9]. La manifestation se passe avec globalement peu d'échauffourées[10], malgré le fait qu'un homme ait perdu un testicule suite à des coups de matraque donnés par la police[11],[12].
Des manifestations sont organisées dans environ 200 villes de France[13], réunissant par exemple au moins 26 000 personnes à Marseille[14], 16 000 à Bordeaux[15] selon la police (140 000 à Marseille et 60 000 à Bordeaux selon l'intersyndicale), ou à Lyon avec entre 23 000 et 38 000 manifestants[16]. Des violences ont cependant eu lieu dans cette dernière ville, conduisant à 18 arrestations[17],[18].
Les secteurs de l'énergie et des transports sont aussi fortement mobilisés[19].
Manifestations du 31 janvier
Le , une deuxième journée de mobilisation est planifiée par l'intersyndicale. La mobilisation s'est renforcée par rapport aux manifestations du 19 janvier, avec 1,27 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, et 2,5 ou 2,8 millions de manifestants selon les syndicats[20],[21]. Il s'agit de la plus grande journée de mobilisation en France depuis les grèves de 1995[22]. Le cortège parisien a rassemblé 87 000 personnes selon la préfecture, et jusqu'à 500 000 selon ses organisateurs[23],[24]. Il s'est déroulé sans trop de heurts avec la police, malgré une trentaine d'arrestations suite à des violences[25],[26].
Le mouvement a, comme le 19 janvier, été suivi en province[27]. Entre 40 000 et 205 000 manifestants se sont réunis à Marseille pour protester contre la réforme[28], ainsi qu'au moins 25 000 personnes à Lyon[29]. Des manifestations ont également eu lieu à La Réunion[30], Strasbourg[31], Rennes[32], Nantes[33], ou Clermont-Ferrand[34]. Malgré l'augmentation du nombre de manifestants[20], le taux de grévistes baisse lors de la seconde journée de mobilisation, notamment dans l'Éducation nationale et à la SNCF[35].
L'intersyndicale appelle à deux nouvelles journées d'action, les 7 et 11 février[36].
- Manifestations dans plusieurs villes de France en Janvier
Manifestation du à Paris.
Février 2023
Manifestations du 7 février
Le , pour la troisième journée de mobilisations, 757 000 personnes ont manifesté en France, selon le ministère de l'Intérieur, près de deux millions, selon la CGT. À Paris, la manifestation a réuni 400 000 personnes, selon la CGT, autant que le 19 janvier, 57 000 selon la place Beauvau. En province, les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs[37]. La mobilisation rassemble aussi des militants d'associations, comme ATTAC ou Extinction Rebellion[38].
Manifestations du 11 février
Le , pour la quatrième journée de mobilisations sociales, plus de 2,5 millions de personnes ont manifesté en France, selon la CGT et 963 000 personnes, selon Beauvau. Plus de 500 000 personnes ont manifesté à Paris, selon la CGT, soit une hausse de 100 000 en comparaison au , alors que selon le décompte de la préfecture, 93 000 personnes ont participé à la manifestation à Paris. De plus, l'intersyndicale RATP a appelé à une grève reconductible à partir du [39].
Manifestations du 16 février
Le , pendant les vacances scolaires pour une partie des Français, le nombre de manifestants est le plus faible, depuis le 19 janvier, avec 1,3 million de manifestants revendiqués par la CGT et 440 000 manifestants selon le ministère de l'intérieur. À Paris, 37 000 manifestants sont comptabilisés par la police, 300 000 manifestants par les syndicats et 33 000 manifestants par le cabinet Occurrence[40].
Les organisations syndicales appellent à une nouvelle journée de mobilisation générale, le , après la période des vacances scolaires. L'objectif est de « mettre la France à l'arrêt » si le gouvernement maintient le projet de réforme des retraites[40].
- Photos de différentes manifestations dans plusieurs villes de France en février
Manifestation du à Grenoble. Manifestant le à Belfort Manifestation du à Paris.
Mars 2023
Au début du mois de mars, la contestation s'intensifie en particulier dans l'Hérault et le département voisin des Bouches-du-Rhône, des syndicalistes affirmant que le gouvernement veut « supprimer le système par répartition pour mettre en place la capitalisation »[41], après que le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier ait proposé un amendement pour introduire une dose de capitalisation dans le système des retraites[42],[43], soutenu par 30 de ses collègues puis adopté par le Sénat[42]. Stéphane Le Rudulier a également proposé de limiter le droit de grève dans les raffineries et les transports de produits pétroliers[42], en s'appuyant sur un graphique contesté affirmant que la France est « la championne du monde des grèves », amenant des chaînes de télévision à citer avec prudence des experts affirmant eux que « la comparaison est compliquée »[44].
La Fédération nationale des transports et de la logistique (FNTL) appelle les chauffeurs routiers à débuter la grève dès le 5 mars à compter de 22 heures, les autres organisations appellent, quant à elles, à un mouvement de 48 heures, les 7 et 8 mars suivants[45].
La ville de Chambéry connaît une série d'incivilités et d'actes de vandalisme attribués à l'extrême-droite et visant des partis politiques de gauche, des entreprises et des organismes publics, dans la nuit du 5 au 6 mars. La Maison des syndicats est vandalisée et taguée[46]. Trois véhicules, dont deux siglés FO, garés devant le bâtiment et contenant du matériel pour la manifestation du 7 mars, sont incendiés[46]. Les tags injurieux indiquent que les syndicats sont visés en raison de la manifestation prévue le lendemain[46]. La ville de Chambéry, propriétaire des locaux, porte plainte[46].
Journées des 7, 8 et 9 mars
Prévu comme le premier jour de mobilisation effective des salariés par l'intersyndicale, de nombreux secteurs professionnels ont répondu à la mobilisation contre la réforme des retraites le 7 mars 2023 et se lancent dans une action de grève générale assez bien suivie dans le domaine du transport. Ce même jour, un grand nombre de manifestants sont attendus à Paris et dans toute la France[47].
Le , entre 250 et 300 manifestations sont tenues à travers la France. Un nombre record de mobilisation a été recensé dans une majorité des secteurs concernés par la mobilisation. Près d'un employé d'EDF sur deux a pris part aux grèves selon la direction de la compagnie. Dans l'éducation nationale, plus de 30 % des professeurs étaient en grève selon l'éducation nationale et 60 % selon les syndicats. Plus de 700 000 manifestants ont participé à la manifestation parisienne selon les syndicats, soit 200 000 de plus en comparaison aux plus fortes mobilisations parisiennes des manifestations contre le projet de loi, d'après la préfecture, il y avait environ 81 000 manifestants dans la capitale française. En province, des taux de mobilisations records ont aussi été recensés selon les syndicats et la police. Avec une mobilisation d'environ 245 000 à Marseille selon les syndicats et de 30 000 selon la préfecture. Selon la CGT, près de 3,5 millions de manifestants ont défilé à travers la France. Selon le ministère de l'intérieur, les manifestations ont réuni 1,28 million de personnes, le plus haut taux du mouvement contre la réforme des retraites. Quel que soit le chiffre choisi, c'est le plus haut taux de mobilisation depuis plus de 50 ans[48].
À la suite de la dégradation d'une voiture de SOS Médecins en intervention, un homme est condamné à un an de prison ferme. Il effectuera sa peine sous bracelet électronique[49].
- Photos des manifestations organisées le 7 mars
Le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, des manifestations et des actions en lien avec les grèves contre le projet de réforme ont lieu dans le pays[50],[51]. Dans de nombreux secteurs, les actions débutées les jours d'avant se poursuivent (occupations de sites de production, coupures de courants ciblées, baisse de production, gratuité des autoroutes...)[52]. Plusieurs ports sont complètement à l'arrêt[53]. Dans les aéroports, entre 20 et 30 % des vols sont annulés[54].
L'évacuation par les forces de l'ordre de manifestants au cours d'une opération péage gratuit sur le viaduc de Millau blesse Christian Roqueirol, une figure de la Confédération paysanne, qui doit être pris en charge dans un service d'urgence. Son organisation dénonce un cas de violences policières[55]. A Saint-Étienne, le mardi 7 mars, un militant de la CGT âgé de 51 ans chute de plusieurs mètres du haut d'une statue en bronze, il est hospitalisé mais décède des suites de ses blessures dans la nuit du mercredi 8 mars au jeudi 9 mars[56].
Une « journée de mobilisation et d'action de la jeunesse contre la réforme des retraites » est lancée pour le 9 mars, sous l'égide de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), avec l'organisation d'une manifestation et d'un rassemblement à Paris dans l'après-midi. D'autres organisations de la jeunesse [Note 1] ont également participé à ce défilé qui s'est achevé Place de la République à Paris. Les revendications portaient contre la réforme des retraites mais également contre la précarité, la plateforme Parcoursup et le système actuel des bourses d'études[57],[58].
Manifestations du 11 mars
Le , des rassemblements sous la forme de manifestations populaires sont de nouveaux organisés dans de nombreuses villes françaises. La presse enregistre cependant une mobilisation en nette baisse par rapport aux précédentes journées. L'intersyndicale profite néanmoins de cette nouvelle journée d'action pour effectuer un appel auprès du président de la République en lui demandant de consulter le peuple sur la réforme des retraites. Durant cette même journée, le Sénat a repris l'examen de la réforme avant d'émettre un vote favorable dans la nuit du samedi 11 mars au dimanche 12 mars[59]. La plupart des défilés se sont déroulés dans le calme, mais certaines tensions ont été constatées durant la manifestation parisienne qui aboutissait à la place de la Nation avec de nombreux jets de projectiles contre les forces de l'ordre, des poubelles incendiées et quelques vitrines caillassées par quelques individus isolés. Une trentaine de personnes ont été interpellées par la police[60].
Emmanuel Macron fait savoir son refus de rencontrer l'intersyndicale, la renvoyant au ministère du Travail d'Olivier Dussopt. Le président de la république s'attache à rester en deuxième ligne dans cette réforme, ne donnant pas de grande interview ni de séquence médiatique d'ampleur depuis qu'Élisabeth Borne a présenté le projet mi-janvier[61].
- Photos des manifestations organisées le 11 mars
Manifestations du 15 mars
Alors que la commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, tente de trouver un compromis entre l'Assemblée nationale et le Sénat sur le projet de loi, l'intersyndicale a appelé le mercredi 15 mars à une nouvelle journée de grève et de mobilisation contre la réforme des retraites. Dès le matin de cette journée, plusieurs dépôts de bus sont bloqués en région. Des mouvements sont également organisés dans les services de transports et perdurent dans le service d'enlèvement des ordures alors que de nombreux blocages d'infrastructures portuaires continuent[62].
- Images de la manifestation du 15 mars à Paris
- Photos des manifestations organisées le 15 mars
Zone du départ de la manifestation à l'esplanade des Invalides à Paris[63] La brasserie La Rotonde, à Paris, protégée par les CRS. Manifestation du à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Manifestations spontanées (du 16 au 22 mars)
Entre l'usage de l'article 49.3 de la Constitution par le gouvernement le 16 mars 2023 et le vote des deux motions de censure déposées à l'Assemblée nationale par des groupes d'opposition dans la soirée du 20 mars[64], de nombreuses manifestations spontanées et donc non autorisées, sont lancées à Paris et dans de nombreuses grandes villes françaises. Elles vont même faire la une de plusieurs journaux internationaux tels que The New York Times, The Guardian, ou encore The Daily Telegraph[65].
La réunion de la Commission mixte paritaire (CMP) ayant permis d'aboutir sur un compromis et le Sénat ayant voté la loi, c'est ensuite à l'Assemblée nationale de recevoir le texte de la loi, mais la Première ministre choisit, lors de son discours aux députés, d'engager l'article 49 de la Constitution de la Cinquième République française afin de faire adopter sa réforme des retraites sans vote.
Dès qu'elle en est informée, l'Union syndicale Solidaires décide d'organiser une manifestation spontanée sur la place de la Concorde à Paris, non loin du Palais Bourbon et du palais de l'Élysée. Un important cordon de police s'est mit en place pour sécuriser les lieux[66]. Le chantier de l'Obélisque de Louxor est victime de plusieurs départs de feu que les sapeurs-pompiers arrivent à maîtriser[67]. Des incidents sont aussi constatés dans les rues adjacentes de la place de la Concorde en début de nuit, avec par exemple des feux de poubelles ou de mobilier urbain et l'utilisation de barricades[68].
Sur l'ensemble du territoire, des dégradations similaires sont constatées ainsi que des tensions entre manifestants et forces de l'ordre. La mairie de Lyon est notamment caillassée, certaines de ses vitres sont brisées par des projectiles[69],[70],[71]. Dans la ville de Rennes, des individus tentent de brûler la porte en bois de la mairie, un hôtel quatre étoiles (déjà visé la veille) est lui victime de dégradations[72].
Le vendredi 17 mars au soir, un cortège de 1 500 manifestants défile à Strasbourg dans les quartiers de l'hypercentre, de l'Esplanade, de la place de l'Étoile, de la Krutenau, de l'Hôpital civil, de l'avenue des Vosges et de la Gare, causant de multiples dégradations[73].
Le samedi , au-delà des manifestations parisiennes qui se sont déplacées dans la ville suite à l'interdiction des attroupements place de la Concorde, des rassemblements se sont déroulés dans plusieurs autres villes de différentes tailles dont Lille, Amiens, Caen, Saint-Etienne, Roanne, Besançon, Dijon, Grenoble, Gap, Annecy, Lodève, Montpellier, etc. Quelques centaines de manifestants ont aussi défilé à Marseille[74]. Ce même jour, des manifestations se sont déroulées à Nantes, Brest, Caen, Le Mans, Lannion, Cherbourg, Angers, Quimperlé[75], Le Cannet[76], Guéret[77], Orléans, Tours[78], etc.
Le dimanche 19 mars, des milliers de manifestants ont défilé dans toute la France, dont 4 000 aux Halles, à Paris, selon la police. Cet attroupement aux Halles a engendré 17 interpellations par la police de Paris. Au-delà de ces manifestations spontanées, une opération « péage gratuit » s'est tenue au péage de Senlis sur l'autoroute A1. À Marseille, des heurts ont éclaté dans l'après-midi dans un carnaval à La Plaine, entraînant 16 interpellations[79].
Le lundi 20 mars, dans la matinée des manifestants de la CGT ont occupé les voies ferrées de la gare de Versailles-Chantiers engendrant de nombreuses perturbations sur le trafic ferroviaire.[80]
Rejet des motions de censure
Le lundi 20 mars au soir, les deux motions de censure sont votées par les députés. La motion de censure transpartisane, déposée par le groupe LIOT, a obtenu 278 voix sur les 287 (9 voix manquantes) nécessaires afin de renverser le gouvernement et rejeter le projet de réforme des retraites[81]. Pour sa part, la motion de censure du groupe RN n'a recueilli que 94 votes[82],[83].
À la suite du rejet de ces deux motions de censure contre le gouvernement, de nouvelles manifestations spontanées prennent place dans tout le pays. Ces mouvements sociaux sont d'une violence inouïe du côté des manifestants et des forces de l'ordre : feux sauvages, jets de projectiles, barricades, violences physiques, répression, usage de gaz lacrymogène...[84]
Un peu plus tard dans la soirée, une interpellation policière a lieu sur un manifestant plaqué à terre. Attirant la curiosité de certains, un manifestant essaie de manière insistante de s'approcher de l'interpellation, jusqu'à ce qu'un policier le frappe à la tête, celui-ci tombe inconscient au sol, un attroupement se forme alors autour de l'homme à terre. Un autre policier arrive par la suite pour mettre en position latérale de sécurité le manifestant jusqu'à l'arrivée des pompiers. Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez annonce qu'il a demandé l'ouverture d'une enquête.[85],[86]
Près de 300 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées le 20 mars et plus de trente actions ont été recensées[87].
Manifestations du 23 mars 2023
Nombre de participants aux manifestations
Pour estimer le nombre de manifestants, un collectif de médias français utilise depuis 2017 le cabinet Occurrence, d'abord lancé en Espagne, estimation jugée difficile car les défilés peuvent avoir plusieurs parcours, s'étirer dans le temps et certains manifestants n'en réaliser qu'une partie[88]. Ses chiffres sont ainsi régulièrement contestés, par le service de vérification des faits de Libération, Checknews[89], et les organisateurs de manifestations [90], qui l'accusent de connivence avec le parti LaREM, en pointant du doigt les déclarations de son président Assaël Adary sur les réseaux sociaux, même si Occurence se présente comme indépendant[91]. Son algorithme de comptage n’est pas public[92] et plusieurs statisticiens, notamment le professeur Bruno Andreotti, ont souligné ses limites techniques et méthodologiques[93],[94],[95].
L'écart entre les chiffres de la police et des syndicats est en général beaucoup plus réduit dans les villes de province que pour les manifestations parisiennes, qui représentent la plupart du temps moins de 10% du total du ministère de l'Intérieur alors que la région parisienne pèse un cinquième de la population française, avec un système de transport globalement plus développé.
En 2023, la plupart des quotidiens régionaux français ont effectué leur propres calculs dans les villes des départements qu'ils couvrent, le cabinet Occurence ne donnant des estimations que pour Paris.
No | Date | Toute la France | Paris | |||||
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CGT | Ministère de l'Intérieur |
Source | CGT | Ministère de l'Intérieur |
Cabinet Occurence |
Source | ||
1 | 19 janvier 2023 | 2 000 000 | 1 120 000 | [96] | 400 000 | 80 000 | / | [96] |
2 | 31 janvier 2023 | 2 800 000 | 1 270 000 | [97] | 500 000 | 87 000 | 55 000 | [98] |
3 | 2 000 000 | 757 000 | [99] | 400 000 | 57 000 | 60 000 | [100] | |
4 | 2 500 000 | 963 000 | [101] | 500 000 | 93 000 | 112 000 | [101] | |
5 | 1 300 000 | 440 000 | [102] | 300 000 | 37 000 | 33 000 | [103] | |
6 | 7 mars 2023 | 3 500 000 | 1 280 000 | [104] | 700 000 | 81 000 | 68 000 | [105] |
7 | 11 mars 2023 | 1 000 000 | 368 000 | [106] | 300 000 | 48 000 | 33 000 | [106] |
8 | 15 mars 2023 | 1 700 000 | 480 000 | [107] | 450 000 | 37 000 | / | [107] |
9 | 23 mars 2023 | 3 500 000 | 1 080 000 | [108] | 800 000 | 119 000 | 83 000 | [108] |
Conséquences
Au-delà des manifestations publiques et de l'organisation de grèves sur des périodes bien définies, certains syndicats ont évoqué des actions innovantes, telles que le soutien de petites entreprises ou d'artisans. D'autres syndicats évoquent, quant à eux, un blocage économique, avec des journées complètes de grève et des grèves perlées si l'État reste sourd à leurs revendications[109].
Désirant dénoncer des actions menées contre des bâtiments administratifs ou institutionnels, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin déplore la « pression» exercée par les opposants à la réforme sur les symboles de l'État »[110].
Attaques contre des parlementaires
En marge du mouvement, certains élus soutenant la réforme des retraites sont la cible de menaces ou de dégradations visant leur permanence, à l'instar du député Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, dont les bureaux ont été vandalisés à Nice dans la nuit du 18 au [111].
Face à ces débordements qui vont de simples messages ou stickers collés sur les vitres des permanences à des menaces écrites sur des murs et dénoncés par certains syndicats, Aurore Bergé, présidente du groupe des députés Renaissance, demande au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de « mobiliser les services de l'État » afin d'assurer la « protection des parlementaires ». Le député Renaissance Karl Olive qui signale être venu au studio de RMC dimanche sous protection policière, après avoir reçu des menaces, demande que des sanctions soient prises contre les auteurs de ce genre d'attaques[112].
Blocage des raffineries
Le 10 mars, six des sept raffineries de pétrole en France métropolitaine sont bloquées par les grévistes. En revanche, celle d'Esso-ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine fonctionnait le 9 mars[113].
Blocage des voies de circulation
Le 7 mars, des barrages de routiers bloquants ou filtrants, selon les lieux et la façon de procéder des manifestants, ont été organisés dans divers endroits, notamment sur le périphérique de Caen où sur certaines routes du département du Nord où les camions étaient immobilisés quelques minutes, laissant tout de même le passage aux véhicules des particuliers.[114]. Le 15 mars, à l'occasion d'une nouvelle journée d'action nationale, d'autres blocages de voies routières ont été mis en place, notamment sur les routes du département de l'Oise, générant des bouchons[115]. Ce même jour, un blocage total des trois entrées de l'autoroute A26 est organisé dans le secteur de Tournehem, dans le département du Pas-de-Calais[116].
Au lendemain de l'annonce d'Élisabeth Borne déclarant procéder à l'application de l'article 49.3, le périphérique parisien est provisoirement bloqué le matin du 17 mars, à l'occasion d'actions opération « coup de poing » initiée par la CGT d'Île-de-France et opérée notamment porte de Clignancourt et porte de Montreuil[117]. Ce même jour, des blocages routiers sont également effectués par des syndicalistes et des agents d'Enedis dans l'agglomération de Caen[118].
Coupures d'électricité
Dans la matinée du 15 mars, des coupures d'électricité ont été enregistrées sur la commune de Pollestres et au sud de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales. Ce même jour, le président du syndicat CFE-CGC Energie Côte d'Azur, annonce une coupure d'électricité au Fort de Brégançon, résidence de vacances du président de la République Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte Macron[119]. Des actions du même type avaient déjà été organisées lors de la journée d'action du 11 mars avec notamment une coupure de courant du chantier des Jeux olympiques de Paris 2024 en Seine-Saint-Denis ou la mise en hors tension de l'aéroport de Toulouse-Blagnac[120].
Grèves des éboueurs
Les villes de Paris, Le Havre, Nantes, Marseille, Montpellier, Metz, Saint-Brieuc et Antibes sont touchées par les grèves des éboueurs, qui entraînent des polémiques par les risques sanitaires causés par l'entassement des ordures[121].
Les éboueurs du public peuvent partir à la retraite à 57 ans sans bonification du fait d'un travail pénible qui entraine une baisse de l'espérance de vie. En cas d'adoption de la réforme, l'âge de départ sera repoussé à 59 ans. Les éboueurs du privé partent déjà à la retraite à 62 ans et seront donc amenés à travailler jusqu'à 64 ans[122].
A Paris, la grève des éboueurs municipaux entraîne le 12 mars un cumul de plus de 5 000 tonnes d'ordures sur les trottoirs, causant selon les riverains, « un vrai problème d'hygiène », lié aux odeurs et à la prolifération de rats dans les rues. Trois usines d'incinération situées aux portes de la capitale sont par ailleurs à l'arrêt, empêchant la possibilité de traitement de ces ordures dans un délai rapide[123]..
- Grève des éboueurs à Paris
Grève dans les centrales nucléaires
Le , une grève surprise, lancée par la section syndicale CGT Mine-Energie, affecte, dès ce jour, la production d'électricité nucléaire. Cette grève concerne notamment la production des quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme), ainsi que celle des centrales de Flamanville (Manche), Gravelines (Nord), Paluel (Seine-Maritime) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher)[124].
Grève dans l'Éducation nationale
Le est marqué par un taux de grève significatif. Le Snes-FSU constate un taux de 65 % des professeurs grévistes dans le secondaire[125], et le Snuipp-FSU recense 70 % d'enseignants grévistes dans le primaire[126]. Toutefois, le ministère de l'Éducation nationale, qui utilise un mode de calcul différent, conteste ce taux de mobilisation[127]. Dans la fonction publique d'État le ministère de la Fonction publique indique le chiffre de 28 %[128].
Date | Ministères | Syndicats |
---|---|---|
35,15 %[129] | 70 %[129] | |
25,92 %[130] | 70 %[131] | |
32,71 %[132] | 60 %[133] |
Interpellations
Sur la journée du jeudi 16 mars, 310 personnes sont interpellées en France dont 258 à Paris, selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin[67]. Le samedi 18 mars, 169 personnes sont interpellées, dont 122 à Paris (12 Place de la Concorde et 110 Place d'Italie)[134]. Le lundi 20 mars, 287 personnes sont arrêtées[135].
L'ambassade d'Autriche est intervenue pour faire libérer deux adolescents autrichiens en voyage scolaire à Paris[136].
Commentaires et réactions
En France
Presse
Selon une synthèse du quotidien Le Progrès, le recours au 49.3 a été « sévèrement jugé à l'étranger » car « la plupart des titres de presse internationaux se montrent très durs avec l'exécutif français », les expressions comme « option nucléaire », « brutal », « fin de quinquennat » ou encore « échec » y florissant[137].
Éditorialistes
L'éditorialiste Alain Duhamel considère ce mouvement comme la conséquence d'une « grave crise de société »[138].
Le quotidien Ouest-France juge cette réforme des retraites « coûteuse sur le plan social, coûteuse sur le plan politique » et ne dégageant pas les « marges budgétaires espérées » par ses promoteurs[139].
Sociologues
Selon le sociologue français Guy Groux, la forte inflation constatée depuis le début de l'année 2023 peut jouer sur la capacité de mobilisation des grévistes dans la durée mais ce mouvement peut cependant s'étendre sur des revendications liées au pouvoir d'achat[140].
Économistes
Pour l'économiste Michaël Zemmour, « le gouvernement a créé la situation de blocage depuis le début »[141] car il « refuse de chercher d'autres recettes pour financer les retraites »[142] et fait des choix qui pénalisent « ceux qui ont commencé à travailler tôt », particulièrement, « les femmes avec carrière et ayant eu des enfants »[143].
Essayistes
L'essayiste Alain Minc a déclaré sur le site Boursorama, lors de l'interview du 21 mars aux télévisions d'Emmanuel Macron, que la réforme est « fondamentale pour la crédibilité internationale de la France »[144].
Personnalités politiques
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, invité du 20 heures de TF1 le 21 mars, a estimé que « La caisse de sécurité sociale n'est pas à l'État, elle appartient aux cotisants » et proposé à Emmanuel Macron de « laisser le dossier à ceux dont c'est le boulot », les administrateurs des caisses de sécurité sociale élus par les salariés et les employeurs[145].
Personnalités politiques passées
L'ancien président de la République François Hollande s'est exprimé le sur la chaîne LCI au sujet de l'utilisation de l'article 49.3. Il considère qu'il ne s'agit pas du « bon moment » pour mettre en œuvre ce projet de réforme au vu du contexte diplomatique tendu avec le conflit russo-ukrainien et de la forte inflation impactant le pays et parle d'« un double passage en force ».[146].
Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, se déclare « solidaire » du mouvement de blocage prévu par l'intersyndicale le 7 mars et se prononce comme étant favorable à la suppression de l'âge de la retraite[147].
Dans le monde
Presse
Le quotidien américain The New York Times a jugé qu'Emmanuel Macron sera « affaibli et plus isolé » après la réforme[148] et le quotidien italien La Repubblica qu'il « défie l'Assemblée et le peuple »[148], l'anglais The Daily Telegraph le considérant comme un « canard boiteux »[148]. Un présentateur allemand a parlé de « Grosse Bertha » pour parler du recours au 49.3, jugé excessif[148].
Personnalités politiques
Nasser Kanaani (en), porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Iran condamne sur Twitter le 11 mars, l'« usage de la violence de la police française », et dénonce « le manque d'engagement du gouvernement français envers les principes de la démocratie et de la liberté d'expression. »[149].
Hommes d'affaires
Sur le réseau social Twitter dont il est propriétaire, le milliardaire Elon Musk a réagi aux manifestations, en marquant son soutien au projet de réforme le 18 mars, en déclarant que « l'âge de la retraite en France est trop bas », posant « un vrai problème »[150].
Notes et références
Notes
- Fage, La Voix lycéenne, Jeunes EELV, etc.
Références
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- "Retraites : Lettre intersyndicale à destination du Président de la République" 10 mars 2023 [2]
- L'Humanité du 9 mars 2023 [3]
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- "Le sénateur Stéphane le Rudulier veut limiter le droit de grève dans les raffineries Bouches-du-Rhône", par Nelly Assénat le 8 mars 2023 [5]
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- Motions de censure, manifestations, blocages… Après le 49.3, la semaine s'annonce tendue
- Manifestations contre la réforme des retraites: à quoi faut-il s'attendre ces prochains jours dans les Alpes-Maritimes?
- Luttes contre la réforme des retraites et la carte scolaire convergent ce 18 mars devant la préfecture de la Creuse
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- Analyse du scrutin n° 1241, Première séance du 20/03/2023, Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Marine Le Pen et 87 membres de l'Assemblée, sur le site de l'Assemblée nationale.
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- Anaïs Condomines, « Une enquête préliminaire confiée à l'IGPN après la publication d'une vidéo d'un policier frappant un manifestant à Paris »
- « Réforme des retraites : un manifestant frappé au visage par un policier à Paris, Laurent Nuñez demande l'ouverture d'une enquête »
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- Éducation nationale
- Snuipp-FSU
- Éducation nationale
- Snuipp-FSU et Snes-FSU
- « Manifestations contre la réforme des retraites, Poutine en visite dans des territoires ukrainiens… Les cinq infos du week-end », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Près de 300 interpellations en France lors des manifestations de lundi », sur www.20minutes.fr,
- Jacques Pezet, « Arrestations lors de la manifestation à Concorde : l'ambassade d'Autriche intervient pour la libération de deux ados », sur Libération,
- "Réforme des retraites : la presse étrangère étrille Emmanuel Macron" par Joël Carassio le 17 mars 2023
- Site lepelerin.com, article "Alain Duhamel : Nous vivons une profonde crise de société".
- Article de Patrice Moyon le 15 mars 2023 dans le quotidien Ouest-France [9]
- Site laprovence.com, interview menée par Florent Provensal "Le décryptage - Retraites : Le mouvement peut s'étendre sur des revendications liées au pouvoir d'achat selon le sociologue Guy Groux".
- BFM le 06/03/2023 [10]
- Déclaration dans Alternatives économiques le 1er mars 2023 [11]
- "La réforme des retraites fait des perdants" : les vérités de l'économiste Michaël Zemmour, de passage à Montpellier", dans le Midi Libre le 20/03/202 [12]
- Site boursorama.com, article et vidéo "Alain Minc : Cette réforme des retraites était fondamentale pour la crédibilité internationale de la France !.
- "Retraites : Mélenchon propose à Macron de retirer la réforme et de laisser la Sécurité sociale gérer le dossier" le 10 janvier 2023 [13]
- « Réforme des retraites : le 49.3 n'était pas « l'intention première » selon François Hollande »
- Site lesechos.fr, article de Florence Renard-Gourdon : "Henri Guaino favorable à la suppression de l'âge de la retraite".
- "Réforme des retraites : les médias étrangers s'intéressent à la crise politique française", France Info le 17/03/2023[14]
- « France : l'Iran condamne les violences policières contre les manifestants »
- Site 20minutes.fr, article de H.B : "En France, l'âge de départ est trop bas… Elon Musk défend la réforme des retraites et se fait « ratio »".
Voir aussi
Articles connexes
- Mouvement social en France
- Mouvement des Gilets jaunes
- Retraite en France
- Systèmes de retraite en Europe
- Projet de réforme des retraites en France en 2023
- Liste des rassemblements les plus importants en France
- Mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2019-2020
- Caisse de grève