Justine Triet

réalisatrice et scénariste française

Justine Triet
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Naissance (44 ans)
Fécamp, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisatrice
Films notables Victoria
Sibyl
Anatomie d'une chute

Justine Triet est une réalisatrice, scénariste et actrice française née le à Fécamp.

Après plusieurs longs métrages remarqués au festival de Cannes durant les années 2010, elle obtient la Palme d'or en 2023 avec son film Anatomie d'une chute.

Biographie

Origine et débuts

Née le 17 juillet 1978 à Fécamp, en Seine-Maritime, Justine Triet grandit par la suite à Paris. Son père est souvent absent et sa mère travaille et élève trois enfants, dont deux qui ne sont pas les siens[1],[2].

Formation

Justine Triet est ensuite étudiante aux Beaux-Arts de Paris à l'âge de 20 ans avec la volonté de devenir par la suite artiste peintre. Après deux ans d’études dans cette école, elle décide de se consacrer plutôt à la vidéo et au montage[2]. Ce n'est que plus tard qu'elle se dirige ainsi vers le cinéma.

Influence

Elle revendique l’influence de John Cassavetes et de son film Opening Night mais aussi de James L. Brooks et son Tendres Passions (1983), drame aux cinq Oscars, dont celui du meilleur film, avec Shirley MacLaine et Jack Nicholson[3].

Près de quinze ans après ses débuts, elle reconnait lors de sa Palme d'or qu'à cette époque il était « encore possible de se tromper et de recommencer »[4].

Documentaire sur le mouvement contre le CPE

En 2007, elle réalise son premier documentaire, Sur place, consacré au mouvement contre le contrat première embauche de 2006, une théâtralisation du réel, qui interroge la place de l'individu dans le groupe[2].

Premier long métrage

Avec Antonin Peretjatko, Guillaume Brac, Sébastien Betbeder, Djinn Carrenard ou encore Vincent Macaigne, elle fait partie d'une génération de jeunes cinéastes français mise en avant par les Cahiers du cinéma en et révélée au festival de Cannes de la même année[5],[6], car elle y présente pour la première fois dans la programmation de l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID), son premier long métrage, La Bataille de Solférino.

Le film est remarqué par Le Figaro, qui salue des acteurs "convaincants" et une caméra qui "jongle habilement entre les démêlés familiaux d’une journaliste télé et l’événement public"[7], de l'élection de François Hollande en 2012, mais le magazine culturel classé à gauche Télérama lui reproche de donner une image de la politique guère "rassurante"[8] car réduite à des "rituels absurdes"[8].

Films suivants

Elle retrouve la Croisette pour ses films suivants. Elle fait l'ouverture de la 55e Semaine de la critique en 2016 avec Victoria, puis elle est sélectionnée en compétition lors du festival de Cannes 2019 avec Sibyl[9], film qu'elle a coécrit avec son compagnon et père de ses deux enfants, l'acteur et réalisateur français Arthur Harari.

L'héroïne de Victoria est une jeune avocate amenée à défendre un ami soupçonné d'avoir blessée d'un coup de couteau sa compagne, puis à embaucher un ancien dealer sorti d’affaire comme « homme au pair » pour garder ses deux petites filles en raison du surcroît d'activité professionnelle, tout en découvrant que son ex a publié sur Internet un récit inspiré de leur histoire en l'accablant de tous les maux.

Sibyl raconte l'histoire d'une psychothérapeute qui revient à sa première passion, l'écriture, avec une source d'inspiration bien trop tentante: sa nouvelle patiente, une actrice troublée en devenir. L'héroïne s’impliquant de plus en plus dans la vie tumultueuse de cette patiente, elle avive, à cette occasion, ses propres souvenirs difficiles.

Palme d'Or 2023

Justine Triet est en 2023 la troisième femme de l'histoire du festival de Cannes à recevoir la la Palme d'or, après en 1993 la néo-zélandaise Jane Campion pour La Leçon de piano et en 2021 la française Julia Ducournau pour Titane[10]. Cette dernière, quadragénaire aussi, fait comme Justine Triet partie de la quinzaine de réalisatrices animant le collectif 50/50, fondé en février 2018 à l’initiative de l'association féministe Le Deuxième regard, qui promeut l'égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel[11] par le recours à des études chiffrées sur les inégalités salariales ou la proportion de femmes par métiers de la production cinématographique.

Anatomie d'une chute, onzième Palme d’or française de l’histoire du festival de Cannes, est un drame judiciaire en forme de « dissection chirurgicale d’une relation de couple », via le récit du procès d'une femme écrivain accusée d'avoir tué son mari, tombé d'un chalet dans un village de Maurienne, en Savoie. Coécrit aussi avec Arthur Harari[12], il est interprété par l'allemande Sandra Hüller pour le rôle principal de la veuve mise en accusation, avec également Swann Arlaud, Antoine Reinartz et Samuel Theis dans la distribution. Le règlement empêchant le jury d’attribuer plus d’un prix à une même production, Sandra Hüller n'a pas obtenu celui d’interprétation, auquel s'était préparé la critique du film[4].

Lors de la traditionnelle prise de parole des remerciements, Justine Triet dédie sa Palme d'Or aux « jeunes réalisatrices et réalisateurs », appelant à leur « donner une place dans ce monde », par un soutien public qu'elle juge indispensable, en déplorant que le « gouvernement néolibéral »[réf. nécessaire] soit « en train de casser » cette exception culturelle française[réf. nécessaire], « sans laquelle je ne serai pas là aujourd'hui devant vous »[réf. nécessaire]. Elle rappelle aussi brièvement le soutien de beaucoup d'artistes à l'« historique » et « extrêmement puissante »[réf. nécessaire] contestation en cours de la réforme des retraites, « niée et réprimée de façon choquante »[13]. Le public applaudit « massivement »[réf. nécessaire] ces propos.

Filmographie

Réalisatrice

Actrice

Distinctions

Récompenses

Nominations

Sélections

Notes et références

  1. Fiche Vodkaster
  2. a b et c « Justine Triet, la cinéaste qui ausculte les femmes, sacrée à Cannes », sur L'Union avec l'AFP, (consulté le )
  3. « Festival de Cannes 2019 : dans le labo « ultraféministe » de Justine Triet », sur Le Monde,
  4. a et b Article du journaliste à La Presse de Montréal, Marc-André Lussier, critique de cinéma[1]
  5. Michael Ghennam et Nicolas Marcadé, « Rencontre avec Antonin Peretjatko pour La Fille du 14 juillet », sur fichesducinema.com,
  6. Dossier : "Jeunes cinéastes français, on n'est pas morts" dans les Cahiers du cinéma no 688, avril 2013, lire en ligne
  7. Critique dans Le Figaroscope, supplément culturel dans Le Figaro par Marie-noëlle Tranchant
  8. a et b Critique dans Télérama, le 17 septembre 2016 [2]
  9. Valentin Pérez. Justine Triet, anatomie d'une bande. M, le magazine du Monde, n°608, 13 mai 2023, pp. 65-71.
  10. Clarisse Fabre et Jacques Mandelbaum, « Cannes 2023 : en remportant la Palme d’or pour « Anatomie d’une chute », Justine Triet devient la troisième réalisatrice sacrée dans l’histoire du Festival », sur Le Monde,
  11. « 300 personnalités du cinéma lancent le collectif "5050 pour 2020" pour l'égalité dans le cinéma », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  12. « Virginie Efira et Justine Triet, filles en paire », sur Libération,
  13. « Cannes 2023 : «Anatomie d’une chute» de Justine Triet remporte la palme d’or », sur Libération,
  14. Amélie Galli, « "Vilaine fille mauvais garçon" de Justine Triet », sur www.brefcinema.com,

Liens externes