Picardie

région historique et culturelle
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Picardie
Picardie (pcd) / Picardië (nl)
Blason de Picardie
Blason de la Picardie.
Drapeau de Picardie
Drapeau de la Picardie.
Picardie
Localisation de la Picardie du XVIIe siècle au sein de la France en Europe
Administration
Pays Drapeau de la France France
Statut Entité géographique et culturelle
Territoires actuels Hauts-de-France
Île-de-France
Capitale Amiens
Villes principales Amiens
Beauvais
Saint-Quentin
Abbeville
Laon
Boulogne-sur-Mer
Calais
Soissons
Compiègne
ISO 3166-2 FR-HDF
FR-IDF
Démographie
Gentilé Picard, Picarde
Divers
Devises « Fidelissima » (Très fidèle)
« On ne relève pas Picardie » (militaire)
Hymne Réveillez-vous Picards
Langues français, picard, flamand

La Picardie (en picard : Picardie, en flamand : Picardië) est une entité géographique et culturelle, située au Nord-Ouest de la France et bordée par la Manche. Les premières mentions de cette province datent du Moyen Âge mais on observe une absence de reconnaissance administrative avant le XVe siècle. La Picardie a longtemps désigné des individus issus d'une certaine zone linguistique (celle du dialecte picard) avant d'évoquer un territoire plus précis. Ses frontières étaient alors plutôt imprécises, cependant, l'on mesurait déjà l'étendue de la Picardie à cette époque, notamment par des villes. Elle était alors plus large qu'elle ne l'est aujourd'hui. Beauvais, Laon, Amiens, mais encore Arras, Douai, Lille ou Tournai, étaient considérées comme des villes de « Picardie ». La province n'obtint de reconnaissance officielle qu'avec la fin du Moyen Âge, et l'arrivée de la Renaissance, dans des dimensions bien plus réduite que son étendue médiévale originelle.

Contrairement à d'autres régions comme la Normandie, qui ont connu très tôt une certaine unité, la Picardie a longtemps été divisée en comtés et en fiefs mouvants. On a observé, par exemple, les comtés de Vermandois, de Boulogne, de Ponthieu ou de Valois, mais aucune entité officielle ne portait le nom de Picardie avant 1477.

La province est subdivisée en Haute-Picardie et en Basse-Picardie. Sous l'Ancien Régime, la province est partagée entre les gouvernements de Picardie et d'Île-de-France. Le gouvernement de Picardie contient la Basse-Picardie, ainsi que la moitié nord de la Haute-Picardie, tandis que le gouvernement de l'Île-de-France détenait la moitié sud de la Haute-Picardie, incluant des villes comme Beauvais, Noyon ou Laon. Le gouvernement de Picardie constituait une marche frontière entre la France et les Pays-Bas espagnols. L'unité de cette province a eu du mal à s'affirmer en raison des instabilités politiques, territoriales et administratives de cette zone.

De 1972 à 2015, une région du même nom est créée, rassemblant Amiens, Laon et Beauvais dans la même entité. La province picarde est alors partagée entre cette zone administrative et une partie du Nord-Pas-de-Calais contenant Boulogne-sur-Mer et Calais.

Aujourd'hui, la quasi-totalité de la province de Picardie est comprise dans l'actuelle région des Hauts-de-France, partagée entre les départements de la Somme, l'Oise, l'Aisne, du Pas-de-Calais, et du Nord pour quelques villages. Un petit nombre de communes demeurent aussi au nord de l'actuelle région d'Île-de-France, à la frontière avec la région Hauts-de-France, dans les départements du Val-d'Oise et de la Seine-et-Marne.

ÉtymologieModifier

C'est à la fin du XIe siècle que le mot « Picard » apparut pour la première fois dans un texte : Guillaume le Picard mourut au cours de la première croisade, en 1098[1]. « Picard » désigna des hommes avant de désigner un territoire. Au XIIIe siècle, il y avait à l'université de Paris une « nation picarde » (qui regroupait les étudiants des diocèses de Beauvais, Noyon, Amiens, Laon, Arras, Thérouanne, Cambrai, Tournai, ainsi qu'une partie des diocèses de Liège et d'Utrecht), mais cette « nation » n'avait aucun sens en dehors de l'Université (les frontières entre provinces prévalaient, avec notamment le Comté d'Artois et Comté de Flandre).

La province de Picardie n'émergea réellement qu'à la fin du Moyen Âge (fin du XVe siècle), lorsqu'elle devint la marche frontière entre les Pays-Bas bourguignons et le royaume de France. Un gouvernement de Picardie fut alors créé, qui disparut à la Révolution française.

Le mot signifie en picard « piocheur », au sens de laboureur. Les Parisiens appelaient « piocheurs » tous les agriculteurs vivant au nord des zones forestières du Senlisis et du Valois (où les paysans étaient bûcherons).

À Paris, le néologisme fit florès parce qu'il associait en un jeu de mots la pique et une province réputée pour sa hardiesse militaire (sa milice s'était illustrée à Bouvines en 1214, quelques années avant l'apparition du mot). Il perdura dans ce sens les siècles suivants à cause du caractère montré par les Picards, du genre « tête de pioche », dans leur attachement aux libertés communales acquises par les villes drapières défendues par une milice bourgeoise.

HéraldiqueModifier

Les armoiries de la Picardie se blasonnent ainsi :
« écartelé, au premier et au quatrième : d'azur à trois fleurs de lys d'or ; au second et au troisième : d'argent à trois lionceaux de gueules. »

GéographieModifier

Géographie physiqueModifier

La Picardie se caractérise sur le plan géo-morphologique par l'omniprésence de la craie dans sa partie septentrionale et par le calcaire du bassin parisien dans sa partie méridionale.

Sur le plan hydrographique, la Picardie est partagée entre deux bassins versants : le bassin de la Somme et le bassin de la Seine avec son affluent l'Oise et ses sous-affluents (Aisne, Thérain, etc.)

Géographie humaineModifier

La Picardie se caractérise par l'importance numérique de sa population rurale et l'absence de très grandes agglomérations. La ville la plus importante est Amiens avec 133 448 habitants (270 000 hab. pour la communauté d'agglomération Amiens Métropole). Cette situation était déjà celle de la Picardie sous l'Ancien Régime.

L'économie de l'ancienne province de Picardie reposait très largement sur l'agriculture : céréales, plantes tinctoriales ou textile qui alimentaient une industrie textile à la fois urbaine et très répandue en milieu rural.

LocalisationModifier

 
Carte de la Picardie commune par commune
 
Carte complète de la Province de Picardie comprenant l'Amiénois le Beauvaisis, le Boulonnais, le Calaisis, le Laonnois, le Noyonnais, le Ponthieu, le Santerre, le Soissonnais, la Thiérache, le Valois, le Vermandois et le Vimeu et réalisée par Auguste Janvier

La Picardie, à l'instar de plusieurs autres provinces, peut se subdiviser en Haute et en Basse-Picardie. Ainsi on peut la subdiviser en plusieurs pays de la manière suivante :

Il semble que le gouvernement de Picardie, sous l'autorité d'un gouverneur, réunissait au départ l'Amiénois, le Vimeu, le Santerre, le Ponthieu, le Vermandois, le Beauvaisis, le Laonnois, le Noyonnais, etc. Ces trois dernières subdivisions seront rattachées à l'Île-de-France pour accroître l'influence de la capitale tandis que le Boulonnais et le Calaisis seront plus tard rattachés à la Picardie. De même, l'Artois sera rattaché pendant un petit siècle à la Picardie après son annexion définitive au XVIIe siècle mais deviendra finalement un gouvernement indépendant pour des raisons économiques.

Cet ensemble territorial prit corps avec la réunion à la couronne de France de l'héritage bourguignon en 1477 à la mort de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne. À ce territoire, au XVIe siècle on rattacha Calais et ses environs reconquis sur l'Angleterre.

Ces territoires formèrent une entité appelée gouvernement de Picardie, dont la capitale était Amiens. La Picardie était pour l'essentiel administrée par la généralité d'Amiens et la généralité de Soissons (sauf pour la Brie).

HistoireModifier

Gouvernement général militaire de Picardie

14821790

   
Le gouvernement militaire de Picardie au XVIIIe siècle dans le Royaume de France.
Informations générales
Statut Gouvernement général militaire
Capitale Amiens
Langue(s) Picard, français, flamand
Religion Catholicisme
Histoire et événements
1557 Bataille de Saint-Quentin
1790 Dissolution des gouvernements généraux

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Picardie n'existe pas en temps qu'entité administrative avant 1482, cependant l'on estime déjà son étendue avant cette date. Ainsi Barthélemy l'Anglais la décrit comme s'étendant de Beauvais dans l'actuel département de l'Oise jusque Tournai dans l'actuelle Province de Hainaut en Belgique, Lille ou Arras sont des villes picardes au même titre que Amiens ou Saint-Quentin. Jean Froissart réduit quant à lui la Picardie à Tournai, Arras et Lille et se qualifie de "picard de Valenciennes".

 
Carte de la province de Picardie dressée d'après les travaux de Jean-Baptiste Nolin

Il est aussi à préciser que si aucune entité administrative ne portait le nom de Picardie, celle-ci était représentée, d'une certaine façon, par les bailliages d'Amiens et de Vermandois aux XIIIe et XIVe siècle. Celui d'Amiens semble s'être étendu sur les actuels département de la Somme, de l'Oise et du Pas-de-Calais[2]. Le Vermandois s'étendait principalement sur Noyon, Saint-Quentin, Laon et Soissons, soit une partie de l'Oise et l'Aisne[3].

Le traité d'Arras, signé le , mit fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Il joue un rôle important dans le destin du futur gouvernement de Picardie. Par ce traité, le roi Charles VII cédait à Philippe le Bon les villes de la Somme, le comté de Mâcon et le comté d'Auxerre. Le Comté de Vermandois, occupait une partie importante de la Picardie comme le dit l'Armorial de La Planche, il avait pour capitale Saint-Quentin, incluse dans les villes de la Somme, mais il possédait aussi le Valois, le Laonnois et le Soissonnais dont les villes resteraient, suivant le traité, des possessions françaises. Le comté se retrouve ainsi démembré entre la France et les Pays-Bas bourguignons. Ce traité donnait surtout une indépendance de fait au duc de Bourgogne.

La mort de Charles le Téméraire en 1477 mit fin à la rivalité franco-bourguignonne, Louis XI récupérant le duché de Bourgogne et les villes de la Somme, la Picardie se trouva définitivement rattachée au royaume de France, et au domaine royal en 1482. Cette rivalité se ranima au XVIe siècle avec les descendants de Marie de Bourgogne, fille du Téméraire et de Maximilien de Habsbourg, les monarchies de Habsbourg d'Autriche et Habsbourg d'Espagne.

La Picardie sera entre 1477 et 1790 un Gouvernement général militaire du royaume de France, situé au nord-ouest du territoire et bordé par la Manche. Ce gouvernement administratif aurait comporté à sa création :

Le Calaisis après sa reconquête de 1558, puis l'Artois en 1678, seront rattachés à ce gouvernement général lors de leurs annexions définitives à la France. Le Calaisis y restera attaché et sera compté comme un pays de la province de Picardie tandis que l'Artois finira par en être détaché pour avoir son propre gouvernement en 1764. Le Calaisis sera donc considéré comme partie de la province de Picardie quand l'Artois sera considéré comme partie des Pays-Bas français. Ce terme, qui ne désignait aucune entité administrative en soit, est un terme qu'on employait pour regrouper l'Artois, le Hainaut, le Cambrésis et la Flandre française qui étaient les provinces conquises par la France vers le nord sur les Pays-Bas, ces « Pays-Bas » devenant ainsi les « Pays-Bas français ».

Il semblerait qu'à un moment donné, le gouvernement de Picardie ait fini par perdre une partie des territoires de la Haute-Picardie au profit du gouvernement de l'Île-de-France, afin d'accroître le rayon d'influence de la capitale. Les pays concernés seraient donc le Soissonnais, le Valois, le Laonnois, le Beauvaisis et le Noyonnais. Certains documents donnent la date de 1624, tandis que d'autres indiquent plutôt le début du XVIIIe siècle.

Certaines cartes permettent de retracer une certaine évolution du gouvernement de Picardie au cours du XVIIe siècle.

 
Carte du gouvernement de Picardie en 1600
 
Carte du gouvernement de Picardie en 1600 (zoom sur la Haute-Picardie)




Les cartes ci-dessus, réalisées par un certain Jocudus Hondius en 1600 et mises à disposition par la BNF, montrent un gouvernement de Picardie en possession des villes de Soissons, Laon, Compiègne et Noyon. En revanche, il ne comprend pas encore le Boulonnais ni le Calaisis. Plus étonnant, des villes comme Rethel, ainsi que l'actuel département des Ardennes sont affichés comme des villes du gouvernement de Picardie sur cette carte. On observe même une pointe qui s'étend dans l'actuelle Wallonie, et qui montre que la commune d'Orchimont, actuellement dans la Province de Namur en Belgique, se trouvait à cette époque dans le gouvernement de Picardie. D'autres villes comme Crèvecœur-le-Grand figurent en Île-de-France alors qu'on les retrouve dans le gouvernement militaire picard à la veille de la Révolution française.

 
Carte du gouvernement de Picardie (1650 ?)

La carte ci-dessus aurait été réalisée au milieu du XVIIe siècle, quelques décennies après celles de Jocudus Hondius. On peut supposer qu'elle date d'après 1624, en suivant ce qui a été évoqué précédemment. On y observe une Haute-Picardie plus réduite, le gouvernement a, cette fois-ci, perdu Soissons, Noyon, Laon, ainsi que le morceau d'Ardenne qu'il possédait. Rethel est finalement revenue au gouvernement de Champagne tandis que le morceau wallon est à présent soit une possession luxembourgeoise ou bien indiqué comme partie d'Allemagne. À défaut d'en avoir perdus, le gouvernement a cependant gagné des territoires, notamment le Boulonnais et le Calaisis, ainsi que le Cambrésis. Ces différentes cartes nous montrent une évolution récurrente des territoires inclus dans le gouvernement militaire, impliquant une certaine instabilité quant à des frontières qui semblent évoluer assez arbitrairement.

Ainsi, de nombreux documents se chargeant d'exposer des descriptions des provinces de Picardie et d'Île-de-France ne manqueront pas de souligner cette nuance. Car le gouvernement général était une entité administrative qui avait la particularité, contrairement aux généralités ou aux diocèses, d'emprunter le nom d'une province et non celui d'une ville, ce qui pouvait être source de confusion. Ainsi Robert de Hesseln, dans son Dictionnaire universel de la France, citait la Picardie comme une "province dont la plus grande partie forme un des grands gouvernements généraux militaires du royaume. La Picardie septentrionale est celle qui compose le gouvernement général militaire de Picardie ; et la méridionale fait partie du gouvernement général militaire de l'Île-de-France". Ce dernier nous fait d'ailleurs dans son ouvrage le commentaire suivant sur ce dernier gouvernement : "L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois"[5].

 
Le gouvernement militaire de Picardie en 1789, après ses différentes mutations au cours des siècles.

CultureModifier

La province de Picardie fut, du XVe au XVIIe siècle, une marche frontière qui subit les exactions anglo-bourguignonnes, bourguignonne puis espagnoles. Cette situation façonna la mentalité et les traits de caractère des Picards.

Aire du parler picardModifier

 
L'aire de répartition du Picard au XXe siècle.

Le picard fait partie de l'ensemble linguistique de la langue d’oïl (comme le français) et appartient à la famille des langues gallo-romanes. C’est d’ailleurs à la langue d’oïl que l’on fait référence lorsque l’on parle d’ancien français. Certains linguistes classent le picard dans le sous-groupe septentrional de la langue d'oïl[6].

La langue picarde, telle qu’elle est et a été parlée, est quelque peu différente de ce qu'on appelle « picard » dans l'histoire de la littérature. Dans ce cas, il s’agit d’un ensemble de variétés utilisées à l’écrit (scriptæ) dans le Nord de la France dès avant l’an 1000 et bien sûr marquées par des traits dialectaux picards.

L'aire linguistique du picard (englobant ici le ch'ti) dépasse de loin les limites de la province de Picardie ; elle réunit outre l'ancienne province de Picardie, une partie du Nord de l’Île-de-France historique, les départements du Pas-de-Calais et du Nord (excepté la région de Dunkerque) et une partie de la Wallonie.

Costume traditionnelModifier

On a recensé plusieurs coiffes féminines :

  • « la calipette », sorte de bonnet, de capuchon très simple ;
  • « la capeline », de l’hortillonne ou de l’ouvrière des champs était un bonnet prolongé sur le devant par une visière qui encadrait le visage, maintenue rigide par des moyens divers : lattis de bois, baleines, morceaux de carton ;
  • « la marmotte » était un simple mouchoir à carreaux, de grande taille que l’on nouait derrière la nuque ou sous le menton ;
  • « l’ahotoir » sorte de grand châle recouvrait la tête et descendait à hauteur de poitrine.

Les vêtements féminins se composaient le plus souvent :

  • « du caraco », chemisier ample et boutonné haut ;
  • « d'un cotron », ample jupe de serge gonflée par des jupons, possédant une poche intérieure où l’on pouvait mettre quelques sous mais plutôt un morceau de pain lorsqu’on allait aux champs ;
  • Un grand tablier recouvrait l’habillement.

Les vêtements du dimanche étaient souvent, pour les femmes, de couleur noire ou sombres à motifs fondus ; les coiffes blanches étaient très simples, ornées ou non de dentelles. Les jeunes filles, en revanche, s'habillaient de couleurs vives.

Les vêtements masculins étaient moins variés :

  • bonnet de laine ou de coton dont la pointe retombait sur l’épaule ;
  • remplacé par la suite par la casquette.

Le dimanche, les hommes portaient un « capieu » (chapeau) en feutre mou. La « rouillère » était une sorte de blouse large, en toile, en général de couleur bleue. Les hommes étaient chaussés de sabots, de galoches ou de gros souliers ferrés[7].

Architecture picardeModifier

  • L'architecture monumentale de la Picardie est marquée par l'art gothique primitif, l'art gothique et l'art gothique flamboyant : les cathédrales d'Amiens, de Beauvais, de Laon, de Noyon, de Senlis et de Soissons, la basilique de Saint-Quentin ou la Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville comptent parmi les édifices majeurs du premier gothique. L'église abbatiale de Saint-Riquier, la collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville et la chapelle du Saint-Esprit de Rue sont des chefs-d’œuvre du gothique flamboyant sans compter les très nombreuses églises rurales ou urbaines reconstruites après la guerre de Cent Ans ;
  • L'architecture de l'habitat traditionnel se caractérise par des maisons longues, en torchis (peintes en blanc près du littoral) s'élevant sur un seul niveau. À cette architecture en torchis s'est substituée une architecture de brique lors de la reconstruction de l'entre-deux-guerres.

LittératureModifier

La Picardie a vu naître plusieurs grands auteurs au cours de son Histoire.

PeintureModifier

SculptureModifier

Notes et référencesModifier

NotesModifier

RéférencesModifier

  1. Lusignan Serge, « Langue et société dans le Nord de la France : le picard comme langue des administrations publiques XIIIe – XIVe siècle) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 151e année no 3,‎ , p. 1275-1295 (DOI https://doi.org/10.3406/crai.2007.91350http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2007_num_151_3_91350).
  2. A. Bouthors, « Coutumes locales du bailliage d'Amiens »  , sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  3. Christophe de Thou, « Coustumes du bailliage de Vermandois, en la cité, ville, baillieue et prevosté foraine de Laon, mises et rédigées par escrit, arrestées et emologuées en présence des gens des trois estats desdits bailliage et prevosté, par nous Christofle de Thou, président, Barthélémy Faye et Jacques Viole conseilliers du Roy... et commissaires à ce par lui ordonnés au mois de novembre 1556 »  , sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. Auguste Janvier, « Petite histoire de la Picardie »  , sur gallica.bnf, 1880-1884 (consulté le )
  5. Robert de Hesseln, « Dictionnaire universel de la France »  , sur books.google.fr, (consulté le ) : « L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois », p. 481
  6. Jacques Allières, La formation de la langue française, Presses Universitaires de France, 1988.
  7. Cf. « Le costume Picard », sur Le Grand Dépoussiérage, .
  8. Le Parisien, « Les jeunes années de Jean Calvin à Noyon »  , sur www.leparisien.fr, (consulté le ) : « S'il ne reviendra plus jamais à Noyon, Jean Calvin restera très attaché à sa ville natale. »
  9. Pascale Mounier, Le Roman humaniste Un genre novateur français (1532-1564), Paris, Éditions Classiques Garnier, , 508 p. (ISBN 978-2-406-07818-0), La France n’est pas en reste dans le paysage romanesque européen du xvie siècle. François Rabelais, Hélisenne de Crenne, Guillaume des Autels et Barthélemy Aneau font naître une fiction sans antécédents nationaux ni étrangers en l’investissant des modes d’écriture et de pensée propres à l’humanisme.
  10. Hélisenne de Crenne, Les Angoysses douloureuses qui procedent d'amours, Saint-Etienne, Publications de l'université de Saint-Etienne, , 384 p. (ISBN 978-2-86272-368-6), Elivéba étant un anagramme d'Abbeville (page 11)
  11. Janine Miquel-Ravenel, Antoine Galland : Inventeur des Mille et une Nuits, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 127 p.
  12. Antoine Galland, Jean-Paul Sermain et Aboubakr Chaïbi, Les Mille et une nuits : contes arabes, Flammarion, 454 p. :

    « Galland est considéré comme l'inventeur des Nuits, il

    fut plus qu'un traducteur, c'est véritablement lui qui a découvert les manuscrits et qui les a rapportés d'Orient et qui en a établi la toute première édition en Occident - non sans réécrire parfois, modifier ici ou là, expurger des passages jugés trop licencieux, et rajouter des contes nouveaux. Durant tout le XVIIe siècle, les traductions en anglais, allemand et autres se sont faites en traduisant... Galland lui-même ! Par ailleurs , la mode orientale (qui a produit de grands textes comme Les Lettres persanes de Montesquieu) est arrivée via l'engouement du public pour ces contes orientaux estampillés Galland, contes si charmants et si

    originaux. »

  13. Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et Martine Reid, La Belle et la Bête, Gallimard, p. 8 :

    « La Belle et la Bête, histoire racontée par une femme de chambre à l'esprit délié, Mlle de Chon »

  14. Jules Caron, Histoire populaire de Chauny, 1878, p. 204-205
  15. Constance de Salm, Épitre sur les inconvénients du séjour à la campagne :

    « ...Que serait-ce encore, si, de la fade idylle,

    Bravant pour t'éclairer et le goût et le style,
    Je te peignais les champs, leurs charmes prétendus,
    Tels que tu les verrais, tels que je les ai vus !
    Si du bon villageois, du fermier respectable,
    Après t'avoir montré la famille estimable,
    A leurs simples vertus sans voile j'opposais
    Ce que près d'eux aussi partout tu trouverais :
    La ruse, l'âpreté, filles de l'indigence,
    Dont les mœurs, le langage et jusqu'à la gaieté
    Blesseront ton esprit par leur rusticité.
    Celui-là satisfait et se plaignant sans cesse ;
    Celui-ci t'effrayant dans sa grossière ivresse ;
    Mille autres vagabonds, par le besoin instruits

    A dérober tes grains, tes arbres ou tes fruits ?... »

AnnexesModifier

BibliographieModifier

  • René Debrie (dir.), La Picardie, Paris, Les Éditions d'Organisation, coll. « peuple et pays de France », , 606 p. (ISBN 2-7081-0422-5).
  • Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis, Paris, Armand Colin, 1905, 496 p. réédition, Paris, Guénégaud, 1973 – disponible sur Gallica.
  • Philippe Pinchemel, Jacques Godard, René Normand, Colette Lamy-Lassalle, Visages de la Picardie, Paris, Éditions des Horizons de France, 1949.

Articles connexesModifier

Liens externesModifier