Bataille de Bouvines

bataille de la guerre franco-anglaise de 1213-1214
Bataille de Bouvines
Description de cette image, également commentée ci-après
Le roi Philippe Auguste à la bataille de Bouvines.
Enluminure des Grandes Chroniques de France, vers 1330. Bibliothèque municipale de Chartres, BM 0003, fo 282 vo.
Informations générales
Date
Lieu Bouvines Logo des sites naturels français Site classé (2014)
Issue Victoire française décisive
Traité de Chinon
Belligérants
Royaume de France Saint-Empire
Comté de Flandre
Royaume d'Angleterre
Commandants
Philippe Auguste
Eudes de Bourgogne
Robert de Dreux
Blason Mathieu Ier de Montmorency (+1160) Mathieu de Montmorency
Otton IV
Ferrand de Flandre  (c)
Renaud de Dammartin  (c)
Jean sans Terre
Forces en présence
env. 7 000
dont 1 500 chevaliers
env. 9 000
Pertes
2 chevaliers morts, parmi lesquels Étienne de Longchamps 169 chevaliers morts
131 chevaliers prisonniers

Conflit entre Capétiens et Plantagenêt -
Guerre de 1213-1214

Batailles





Guerre du Poitou

Coordonnées 50° 35′ 00″ nord, 3° 13′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Bataille de Bouvines
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Bouvines

La bataille de Bouvines est une bataille qui se déroula le dimanche près de Bouvines, dans le comté de Flandre (dans l'actuel département du Nord), en France, et opposant les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par quelques milices communales[1], le tout constitué d'environ 7 000 combattants, à une coalition constituée de princes et seigneurs flamands, allemands et français renforcés de contingents anglais, équivalant à environ 9 000 combattants, menée par l’empereur du Saint-Empire Otton IV[2],[3],[4]. La victoire est remportée par le roi de France et marque le début du déclin de la prédominance seigneuriale. Jean sans Terre, qui attaquait conjointement depuis la Saintonge, doit accepter le traité de Chinon et se retirer. Le , les barons anglais lui imposent la Grande Charte[2]. Contraint de fuir, Otton IV est déposé et remplacé par Frédéric II[2].

Contexte modifier

La bataille s’inscrit dans la série de conflits ayant opposé Capétiens et Plantagenêt aux XIIe et XIIIe siècles et plus précisément dans l’affrontement entre le roi de France Philippe Auguste et le roi d’Angleterre Jean sans Terre. En 1202, Philippe Auguste condamne Jean sans Terre à la confiscation de l’ensemble de ses fiefs situés dans le royaume de France pour avoir refusé de donner la justice à l’un de ses vassaux. Philippe s’empare de la Normandie en 1204, puis des terres des pays de la Loire au cours des années suivantes. Après les campagnes victorieuses du roi de France, Jean sans Terre ne contrôle plus qu’une petite portion de territoire autour de l’Aquitaine.

 
L’évolution du territoire sous Philippe Auguste.

En 1214, le royaume de France est menacé, car Jean sans Terre décide de s’en emparer. Il réussit à monter, contre Philippe Auguste, une vaste coalition avec Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, Guillaume Ier, comte de Hollande, le fils cadet du roi du Portugal, Ferrand, comte de Flandre, Henri Ier, duc de Brabant, Thiébaud Ier, duc de Lorraine, Henri III, duc de Limbourg, et surtout l’empereur romain germanique Otton IV. La plupart des seigneurs installés entre l’Escaut et le Rhin se joignent à cette coalition. L’année précédente, alors que Philippe guerroyait déjà contre le comte Ferrand, les Anglais avaient anéanti la flotte française dans le port de Damme (). Les coalisés envisagent un plan d’invasion d’envergure, dans lequel les troupes anglaises de Jean sans Terre attaqueraient par La Rochelle et Otton et ses alliés à la tête d’une armée un peu plus nombreuse que celle de Philippe Auguste par le Nord. En Flandre, le roi de France ne contrôle plus que les villes de Douai et de Cassel.

Philippe Auguste charge le prince Louis, futur roi Louis VIII, de garder la Loire avec une armée de 14 000 hommes. À la nouvelle de la victoire de la Roche-aux-Moines (), Philippe décide de prendre l’initiative sur le front nord avec le reste de son armée, avant que les renforts lorrains et allemands ne rejoignent les troupes de l’empereur.

Avant la bataille, une préparation tactique modifier

Otton arrive avec son armée le à Nivelle, où il fait sa jonction avec le comte Ferrand et se dirige vers Valenciennes, où il établit son camp. D'après la chronique de l'anonyme de Béthune, frère Guérin serait venu négocier une trêve de quinze jours, et aurait, en échange d'argent, détaché les éléments les moins motivés, comme Waléran III de Limbourg et 700 chevaliers. La trêve semble ne pas être respectée[5].

Le 23 juillet, après avoir convoqué ses vassaux, ses arrière-vassaux et les milices des communes, Philippe Auguste et son armée, forte de 1 200 chevaliers, autant de sergents à cheval et entre 4 500 à 5 000 piétons[6], quittent Péronne pour Douai et plantent l'oriflamme de Saint-Denis à Tournai le 26. Le roi entend couper ses ennemis des renforts en provenance d’Allemagne et tente de surprendre Otton par le Nord-Est.

L’empereur a vent de la manœuvre de Philippe Auguste et se déplace à Mortagne, à quelques lieues de l’armée royale. Après avoir observé l’armée d’Otton à deux lieues de distance, Philippe Auguste propose à ses généraux d’attaquer. Les barons, conscients de leur infériorité numérique, le lui déconseillent ; il décide de se replier sur Lille.

Otton et les siens suivent l’armée française qui se replie le dimanche 27 juillet. L'ost du roi de France doit alors traverser la rivière Marque, ce qui le place dans une position défavorable, étant poursuivi par les chevaliers flamands. La plus grande partie de l'ost a déjà franchi la rivière au moment de l'attaque, dont Philippe Auguste, qui en est averti, et qui, après une prière, fait demi-tour, et selon l'Anonyme de Béthune, peut engager la bataille dans un ordre meilleur que ses adversaires, qui se retrouvent à combattre l'armée entière plutôt que son arrière-garde. Guillaume le Breton laisse miroiter une organisation géométrique de la bataille avec l'usage des termes de "centre" et d'"ailes", mais cela ressemble à un procédé rhétorique visant à fabriquer une bataille rangée à l'antique, et faire de l'affrontement entre le roi et l'empereur un point central. Sa narration laisse plutôt présager deux parties de la bataille : à la droite du roi, un combat de chevaliers et à gauche des combats sporadiques et confus[5].

La bataille modifier

Les forces en présence modifier

Si aujourd’hui encore, l’évaluation des forces en présence suscite des controverses — l’historiographie française classique fait souvent référence à des troupes coalisées trois fois plus nombreuses que celles du roi de France (Philippe Contamine[7] n’est pas de cet avis : « En face, ses adversaires n’avaient pas une supériorité numérique évidente ») — on sait par Guillaume le Breton, chapelain de Philippe II présent à Bouvines, que les lignes de combattants se tenaient sur une ligne de « 2000 pas » [8], ce qui ne laisse pas beaucoup de dégagement et prédispose au corps à corps. Guillaume le Breton ajoute dans sa chronique que « les deux lignes de combattants étaient séparées par un espace peu considérable ».

 
Position des armées sur le champ de bataille de Bouvines
Armée impériale
À l’extrême droite, appuyés à la Marque les archers anglais (A) et les routiers du Brabant (T) flanquaient les noblesses des deux Lorraines et du Palatinat (L).
Au centre l’infanterie allemande (I) formée de phalanges profondes, hérissées de piques et flanquée par des compagnies formées en coin, puis en deuxième ligne, l’infanterie saxonne (Sa) en réserve. Dans l’intervalle, se tenait Otton entouré de 50 chevaliers allemands.
À gauche, on trouve les soldats de la Flandre et du Hainaut du comte de Ferrand
Armée royale
L’aile droite du duc de Bourgogne (B) avec des hommes d’armes et des milices paroissiales de Bourgogne, de Champagne et de Picardie couvert par les sergents à cheval du Soissonnais (S).
Le centre se compose de l’infanterie des communes d’Île-de-France et de la Normandie (N), en avant du roi et de ses chevaliers.
L’aile gauche est composée de la gendarmerie bretonne (Br), des milices de Dreux, du Perche, du Ponthieu et du Vimeux (D).
Le pont de Bouvines, unique moyen de retraite à travers les marécages, est gardé par 150 sergents d’armes du roi (R) qui forment la seule réserve des troupes françaises.

Philippe Auguste avait lancé alors un appel aux communes du Nord de la France, afin d’obtenir leur concours.

Dix-sept des trente-neuf communes de l’État capétien répondent à l’appel :

  • Arras envoie 1 000 miliciens ;
  • la région d’Abbeville 2 000 hommes ;
  • Paris envoie un corps de 2 000 hommes, dont 1 750 restent sur le champ de bataille[9].

Au total, l’armée royale atteindrait 7 000 combattants.

Armée royale modifier

L’armée royale est divisée en trois batailles.

L’aile droite, composée de chevaliers champenois et bourguignons, est commandée par le duc Eudes de Bourgogne et ses lieutenants : Gaucher III de Châtillon, comte de Saint-Pol, le comte Guillaume Ier de Sancerre, le comte de Beaumont, Mathieu de Montmorency et le vicomte Adam II[10] de Melun. Cette aile droite est composée des hommes d’armes et des milices paroissiales de Bourgogne, de Champagne et de Picardie et couverte par les sergents à cheval du Soissonnais.

La bataille centrale est menée par Philippe Auguste et ses principaux chevaliers : Guillaume II des Barres, Barthélemy de Roye, Girard Scophe dit « Girard la Truie »[11], Guillaume de Garlande, Enguerrand III de Coucy, Étienne de Longchamps et Gauthier II de Nemours. Ce centre se composait de l’infanterie des communes d’Île-de-France et de la Normandie, en avant du roi et de ses chevaliers.

L’aile gauche, composée de chevaliers et de la piétaille est emmenée par Robert II de Dreux et le comte Guillaume II de Ponthieu. Cette aile gauche est composée de la gendarmerie bretonne[12], des milices de Dreux, du Perche, du Comté de Ponthieu et du Vimeux. Le pont de Bouvines, unique moyen de retraite à travers les marécages, est gardé par 150 sergents d’armes du roi qui forment la seule réserve des troupes françaises.

Armée des coalisés modifier

Otton a également divisé son armée en trois groupes.

Le flanc gauche est sous les ordres du comte de Flandre et du Hainaut Ferrand avec ses chevaliers flamands — dirigés par Arnaud d'Audenarde. On y trouve les soldats de la Flandre et du Hainaut.

Le centre est sous le commandement d'Otton, celui de Thiébaud, duc de Lorraine, d’Henri, duc de Brabant, et du comte Philippe II de Courtenay-Namur : on y trouve des soldats saxons, des chevaliers et des fantassins brabançons et allemands. Au centre, l’infanterie allemande est formée de phalanges profondes, hérissées de piques et flanquée par des compagnies formées en coin, puis en deuxième ligne, l’infanterie saxonne en réserve. Dans l’intervalle, se tenait Otton entouré de 50 chevaliers allemands.

Le flanc droit, sous les ordres de Renaud de Dammartin, comprend également de l’infanterie brabançonne et des chevaliers anglais — sous les ordres du comte de Salisbury Guillaume de Longuépée. À l’extrême droite, appuyés à la Marque les archers anglais et les routiers du Brabant flanquaient les noblesses des deux Lorraines[13] et du Palatinat.

Les événements modifier

 
L’armée quittant le champ de bataille de Bouvines.
Enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379. BnF, département des manuscrits, ms. Français 2813, fo 256 ro.

Le roi Philippe Auguste, veillant à conserver le soutien de la papauté ainsi qu’à éviter les refus de transgresser un tabou religieux de la part de ses troupes, exclut l’hypothèse d’attaquer un dimanche, jour dédié à Dieu et non à la guerre, mais n’écarte pas l’idée de se défendre[14]. C’est ainsi que le roi, en fin stratège, pousse les coalisés à attaquer[15].

Le premier choc fait s’affronter les forces d’Eudes de Bourgogne et l’aile gauche de l’armée d’Otton, commandée par Ferrand de Flandre.

L’affrontement au centre est en revanche initialement dominé par l’infanterie de l’empereur, avec l’objectif de tuer Philippe Auguste. Une partie des troupes coalisées de l’aile gauche se déporte au centre pour soutenir l’effort de capture du roi de France. Sur l'aile gauche française, l'évêque de Beauvais, Philippe de Dreux brise l'élan des troupes anglo-brabançonne en désarçonnant avec une masse d'armes Guillaume de Longue-Épée[16]. Au centre Enguerrand III de Coucy charge Otton, lance baissée, et le désarçonne. Au même moment Philippe Auguste est à la merci des soldats allemands et ne doit son salut qu’à l’intervention in extremis de ses chevaliers qui abandonnent l’empereur et agitent l’oriflamme pour rassurer les combattants français, et notamment de son chambellan Pierre Tristan[17] qui lui fait un rempart de son corps.

Mais par contrecoup une faille apparaît sur l’aile gauche des coalisés, ce qui facilite une percée de l’aile droite française, qui, à revers, surprend Ferrand. Les chevaliers chargent vigoureusement et au bout de quelques heures, Ferrand se rend. La capture de Ferrand consacre la déroute du flanc gauche d’Otton.

Au centre et à gauche, les gens d’armes d’Otton s’empilent systématiquement sur les blessés et les morts qui sont en ligne de front, et sur lesquels trébuchent ceux qui essaient de reculer sous la charge des Français. Ceux qui sont à l’arrière ne comprennent pas ce qui se passe devant. Ils commencent à voir des fuyards. C’est le début de la débandade sur une partie du front. Quelques instants plus tard, Otton manque à son tour de se faire tuer par les chevaliers français Guillaume des Barres et Girard La Truie. Il ne doit son salut qu’à sa fuite du champ de bataille, et, au-delà, à sa fuite sous déguisement.

Robert de Dreux est rapidement en difficulté avec son contingent. Ses troupes, d’abord enfoncées par les hommes conduits par Guillaume de Longue-Épée et Renaud de Dammartin, sont obligées de défendre le pont de Bouvines pied à pied. Une fois Guillaume de Longue-Épée capturé, ses soldats anglais prennent la fuite.

Mathieu II de Montmorency s’empare lui-même de douze bannières ennemies (en souvenir de cet exploit, le blason des Montmorency comportera douze alérions supplémentaires soit seize, au lieu de quatre auparavant[18]). Renaud de Dammartin, le dernier à résister farouchement sur le champ de bataille, finit par se rendre à la vue de la débandade générale de ses alliés.

La victoire de Philippe Auguste est totale, ses pertes en hommes minimes et une bonne partie des seigneurs coalisés est prisonnière.

 
Vitraux de la Collégiale Saint-Martin de Montmorency rendant hommage aux faits d'armes de Mathieu II de Montmorency à Bouvines.

Après la bataille, un bilan très positif pour le roi de France modifier

 
Après la bataille de Bouvines, Philippe Auguste ramène ses prisonniers Ferrand de Portugal, comte de Flandre, et Renaud, comte de Boulogne.
Enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379. BnF, département des manuscrits, ms. Français 2813, fo 258 vo.

Selon Jean Favier, Bouvines est « l’une des batailles décisives et symboliques de l’histoire de France »[19]. Pour Philippe Contamine, « la bataille de Bouvines eut à la fois d’importantes conséquences et un grand retentissement »[20].

Du côté français, la dynastie capétienne sort renforcée tandis que les récentes acquisitions de Philippe Auguste sur Jean sans Terre sont consolidées. Contrairement à Jean sans Terre, Philippe Auguste est désormais l’arbitre incontesté au-dessus de ses barons. Le retour de Philippe Auguste à Paris est triomphal ; les festivités — qui durèrent six jours — seront exploitées par la monarchie pour en faire l’une des premières manifestations de l’unité nationale : Philippe Auguste écrit à l’université de Paris : « Louez Dieu !, car nous venons d’échapper au plus grave danger qui nous ait pu menacer… »[21].

Au lendemain de cette bataille, Philippe Auguste fonde, entre Senlis et Mont-l'Évêque, l’abbaye de la Victoire[22], qui sera intégrée au domaine de l'évêque de Senlis en 1486.

Commémorations modifier

 
Les sergents de la garde du roi, fondant le Couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers en mémoire du combat du pont de Bouvines, pierre au Musée Carnavalet.

La victoire de Bouvines a pris dans l'imaginaire collectif une signification particulière, un caractère sacré. Elle est présentée comme une sorte de jugement de Dieu entre les deux principaux adversaires, l'empereur et le roi de France, le premier excommunié pour avoir trahi le pape, le second réconcilié avec lui depuis peu. Le tableau d'Horace Vernet est une commande du roi Charles X pour les salles du Conseil d'Etat au Louvre. Par son sujet, il a trouvé une place de choix dans la galerie des Batailles de Versailles sous Louis-Philippe[23].

Au XIXe siècle, cette bataille devient le symbole de l'émergence de la nation française et du sentiment national[24]. « Les historiens du XIXe siècle, notamment sous la monarchie de Juillet, ont vu dans ce mouvement une union du peuple et de la monarchie contre l'envahisseur étranger » explique ainsi l'historien français Bruno Galland[25].

 
« Philippe-Auguste à Bouvines », illustration publiée dans le supplément illustré du Petit Journal, .
 
Monument aux morts de Bouvines.

En juillet 1914, une commémoration est organisée[26] pour le 700e anniversaire de la bataille. Une souscription est lancée pour ériger un monument mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale bloque le projet[27]. La stèle monumentale sert à la fin du conflit de monument aux morts. Un lien est néanmoins fait avec la bataille de Bouvines avec en haut du monument, sous le nom « Bouvines », le rappel des deux années, « 1214 - 1914 ». Y figure aussi une inscription de Paul Bourget : « La bataille de la Marne c’est Bouvines renouvelé à sept cents ans de distance. »[27].

En 2014, la ville de Bouvines a créé un jeu de son et lumière pour les 800 ans de la bataille. Le texte a été écrit par Alain Streck et mis en scène par Émilie Tommasi. À cette occasion, le Tour de France 2014 passe par Bouvines, lors de la 5e étape[28]. Le prétendant légitimiste Louis de Bourbon participe à la cérémonie officielle du [29], en présence du prince Axel de Bourbon-Parme, du prince Charles-Emmanuel de Bauffremont-Courtenay et de son épouse, du comte de Beaumont-Beynac et du baron Hervé Pinoteau[30].

En 2015, une nouvelle association « Bouvines, l’aventure continue » est créée pour continuer à faire vivre le jeu de son et lumière retraçant la bataille. Le spectacle est reprogrammé pour le début du mois de juillet 2016 toujours écrit par Alain Streck et mis en scène par Manuela Dumortier. Plus d’une centaine de bénévoles présentent sur scène cette bataille historique débutant par le mariage de Jeanne de Flandre et Ferrand en 1212. Dans l’un de ses articles, la presse locale parle du « Puy-du-Fou du Nord »[31].

Œuvres concernant la bataille modifier

 
La bataille de Bouvines par Horace Vernet (1827).

Site classé modifier

L'ensemble formé par le champ de bataille de Bouvines et ses abords, sur le territoire des communes d'Anstaing, Baisieux, Bourghelles, Bouvines, Camphin-en-Pévèle, Chéreng, Cysoing, Fretin, Gruson, Louvil, Sainghin-en-Mélantois et Wannehain est classé parmi les sites du département du Nord[33].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • John W. Baldwin (trad. Béatrice Bonne, préf. Jacques Le Goff), Philippe Auguste et son gouvernement : les fondations du pouvoir royal en France au Moyen Âge [« The Government of Philip Augustus : Foundations of French Royal Power in the Middle Ages »], Paris, Fayard, , 717 p. (ISBN 2-213-02660-2, présentation en ligne).
  • (en) John W. Baldwin et Walter Simons, « The Consequences of Bouvines », French Historical Studies, vol. 37, no 2,‎ , p. 243-269 (DOI 10.1215/00161071-2401611).
    Traduction française : John W. Baldwin et Walter Simons, « Bouvines, un tournant européen (1214-1314) », Revue historique, no 671,‎ , p. 499-526 (DOI 10.3917/rhis.143.0499, lire en ligne).
  • Dominique Barthélemy, La bataille de Bouvines : histoire et légendes, Paris, Perrin, , 542 p. (ISBN 978-2-262-06531-7).
  • Sergio Boffa, « Les mercenaires appelés « Brabançons » aux ordres de Renaud de Dammartin et leur tactique défensive à la bataille de Bouvines (1214) », Revue du Nord, no 419,‎ , p. 7-24 (DOI 10.3917/rdn.419.0007, résumé).
  • Patrick Boucheron, « Georges Duby a-t-il inventé Bouvines ? », L'Histoire, no 399 « Bouvines,  : la plus belle bataille du Moyen Âge »,‎ , p. 56 (résumé, lire en ligne).
  • (de) Alexander Cartellieri, Philipp II. August, König von Frankreich, vol. IV : Philipp August und Johann ohne Land / Bouvines und das Ende der Regierung, Leipzig, Dyksche Buchhandlung / Librairie H. Le Soudier, 1921-1922, XXXI-721 p. (présentation en ligne), parties I et II
    Traduction dans l'article : Henri-François Delaborde, « L'empire et la rivalité de Philippe Auguste et de Richard Cœur de Lion », Journal des Savants, vol. 8, no 12,‎ , p. 545–560 (lire en ligne, consulté le ).
  • Philippe Contamine, « Le Jeudi de Muret (), le Dimanche de Bouvines () : deux « journées » qui ont « fait la France » ? », dans Michel Roquebert (dir.), La croisade albigeoise : actes du colloque du Centre d'études cathares, Carcassonne, 4, 5 et , Carcassonne, Centre d'études cathares, , 409 p. (ISBN 2-9521024-0-6), p. 109-123.
  • Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XIIIe et le XIVe siècle, Liège, Louis Demarteau, , 710 p. (lire en ligne), « La principauté et le diocèse sous Hugues de Pierrepont (VII. Bataille de Bouvines, ) », p. 25-27.
  • Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines : , Paris, Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France » (no 5), , 302 p. (ISBN 2-07-028452-2, présentation en ligne).
    Réédition : Georges Duby (préf. Pierre Nora), Le Dimanche de Bouvines : , Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », , XIV-302 p. (ISBN 2-07-077574-7).
  • Jean-Philippe Genet, « Une guerre européenne », L'Histoire, no 399 « Bouvines,  : la plus belle bataille du Moyen Âge »,‎ , p. 50 (résumé, lire en ligne).
  • Isabelle Guyot-Bachy, « De Bouvines à Roosebecke : quel souvenir les historiens gardent-ils des batailles du roi en Flandre (XIIIe siècle-début XVIe siècle) ? », dans Anne-Hélène Allirot, Murielle Gaude-Ferragu, Gilles Lecuppre, Élodie Lequain, Lydwine Scordia, Julien Véronèse, Priscille Aladjidi, Alexandre Bande, Alexis Charansonnet, Nicolas Civel, Laurent Hablot, Damien Jeanne, Sandrine Lerou, Xavier Masson et Marie-Laure Surget, Une histoire pour un royaume, XIIe – XVe siècle : actes du Colloque Corpus regni, organisé en hommage à Colette Beaune, Paris, Perrin, , 588 p. (ISBN 978-2-262-02946-3), p. 51-65.
  • Antoine Hadengue, Philippe Auguste et Bouvines. Bouvines, victoire créatrice, Paris, Tallandier, (1re éd. 1935) (ISBN 223500458X).
  • Xavier Hélary, « Au cœur des combats », L'Histoire, no 399 « Bouvines,  : la plus belle bataille du Moyen Âge »,‎ , p. 40 (résumé, lire en ligne).
  • (de) Rudolf Hiestand, « Von Bouvines nach Segni. Zwei Texte zur Geschichte Philipps II. Augustus (avec résumé français) », Francia, Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, nos 22/1,‎ , p. 59-78 (lire en ligne).
  • (en) William Chester Jordan, « The French Victory at Bouvines (1214) and the persistent Seduction of War », dans 1212-1214 : el trienio que hizo a Europa (XXXVII Semana de estudios Medievales, Estella, 19 a 23 de julio de 2010), Pampelune, Gouvernement de Navarre, direction générale de la Culture, institution Príncipe de Viana, , 429 p. (ISBN 978-84-235-3258-2), p. 113-128.
  • Philippe Maurice Lebon, Mémoire sur la bataille de Bouvines en 1214, Paris / Lille, Techener / Vanackere fils, (ISBN 1272899500, lire en ligne).
  • Philippe Marchand (dir.), Bouvines 1214–2014. Un lieu de mémoire. Actes des deux journées tenues à Lille, Genech et Bouvines les 17 et , Lille, Commission historique du Nord, , 184 p. (présentation en ligne)
    Ouvrage de la conférence Bouvines, 1214-2014. Un lieu de mémoire[34].
  • (fr + de) Pierre Monnet (dir.), Bouvines 1214-2014 – Histoire et mémoire d’une bataille/Eine Schlacht zwischen Geschichte und Erinnerung : Approches et comparaisons franco-allemandes, Bochum, Verlag Dr. Dieter Winkler, , 170 p. (ISBN 9783899112535, présentation en ligne), [présentation en ligne].

Jeux de simulation historique modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

 
« Philippe Auguste à la bataille de Bouvines (1214) », illustration de Henri Grobet, 1902.
  • Jeu de guerre (wargame papier) publié en magazine : Frédéric Bey, « Bouvines 1214 et Benevento 1266 », Vae Victis, au Fil de l’Épée no 45,‎ .
  • Jeu de guerre édité : Frédéric Bey, Épées souveraines : Bouvines 1214 et Worringen 1288, Ludifolie Éditions, (présentation en ligne).

Filmographie modifier

  • Un épisode de la série télévisée Points de repères intitulé Bouvines, la France en péril a été diffusé sur Arte le [35].

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Gérard Sivéry, Philippe Auguste, Perrin, (ISBN 2262020450), p. 276 :

    « En particulier des cents cinquante sergents à cheval soissonnais qui s'enfoncèrent comme un coin au milieu des chevaliers ennemis au début de la bataille et y jetèrent le désarroi. »

    .
  2. a b et c Georges Duby, « Bouvines, bataille de (1214) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. « bataille de Bouvines () », sur Encyclopédie Larousse, éditions Larousse (consulté le ).
  4. « Paris-Roubaix : § 1.4 (« Le carrefour de l'Arbre et la bataille de Bouvines ») », sur Encyclopédie Larousse, éditions Larousse (consulté le ).
  5. a et b Barthélemy 2018.
  6. Paul Delsalle, Compte-rendu du mémoire de maîtrise de Dominique Devos : Tactique et stratégie des armées à Bouvines, Lille III, in Gérard Sivéry, Philippe Auguste, p. 276.
  7. « l’avis de Philippe Contamine »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. Guillaume le Breton, La Philippide (lire en ligne), Chant Onzième.
  9. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire des rues et monuments de Paris, (1re éd. 1879) (ISBN 286877184X), « III », p. 13.
  10. Adam II (né vers 1168 et mort en 1220 en Angleterre dans l'expédition du prince Louis), châtelain de Blandy.
  11. Girard Scophe dit la Truie, en raison de l’équivalent latin de son patronyme : scrofa.
  12. Alexandre François Marie de Couffon de Kerdellech, Recherches sur la chevalerie du duché de Bretagne, suivies de notices concernant les grands officiers de la couronne de France qu’a produits la Bretagne ; les grands officiers du duché de Bretagne, ainsi qu’un grand nombre de chevaliers bretons - Tome 1, Nantes France, V. Forest et É. Grimaud, , 604 p. (lire en ligne), quels furent les chevaliers bannerets bretons qui se rendirent, en 1214, au mandement de Philippe-Auguste, et qui assistèrent à la bataille de Bouvines.
  13. Duc de Lorraine et comte de Bar.
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