Louis Antoine de Saint-Just

homme politique français

Louis Antoine de Saint-Just
Illustration.
Portrait de Louis de Saint-Just, huile sur toile de Pierre-Paul Prud'hon, musée des beaux-arts de Lyon, 1793.
Fonctions
Membre du Comité de salut public

(1 an et 18 jours)
Groupe politique Montagne
Député de l'Aisne

(1 an, 10 mois et 23 jours)
Législature Convention nationale
Groupe politique Montagne
Président de la Convention nationale

(15 jours)
Groupe politique Montagne
Prédécesseur Joseph-Nicolas Barbeau
du Barran
Successeur Philippe Rühl
Biographie
Nom de naissance Louis Antoine Léon de
Saint-Just
Surnom L'Archange de la Terreur
Date de naissance
Lieu de naissance Decize (France)
Date de décès (à 26 ans)
Lieu de décès Place de la Révolution,
Paris (France)
Nature du décès Guillotiné
Sépulture Cimetière des Errancis
Catacombes de Paris
Nationalité Français
Profession Avocat
Religion Déiste

Signature de Louis Antoine de Saint-Just

Louis Antoine Léon de Saint-Just, parfois surnommé l'Archange de la Terreur, né le à Decize (Nivernais, aujourd'hui Nièvre) et mort guillotiné le 10 thermidor an II () à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde), est un homme politique français de la Révolution française. Plus jeune élu à la Convention nationale, Saint-Just est membre du groupe des Montagnards. Soutien indéfectible de Robespierre, il est emporté dans sa chute, le 9 thermidor.

D'une éloquence remarquée, il se distingue par l'intransigeance et l'inflexibilité de ses principes prônant l'égalité et la vertu, ainsi que par l'efficacité de ses missions au cours desquelles il redresse la situation de l'armée du Rhin et participe à la victoire des armées républicaines à Fleurus. Combattant politiquement les Girondins, les Hébertistes puis les Indulgents, il fait voter la confiscation des biens des ennemis de la République au profit des patriotes pauvres. Il est l'orateur désigné des robespierristes dans leurs conflits avec les autres partis politiques à la Convention nationale, c'est lui qui lance les accusations et les réquisitoires à la Convention contre Danton ou Hébert. Pour éviter les massacres dont sont responsables les sans-culottes dans les départements, notamment en Vendée, ou pour centraliser la répression, ce point fait débat, il fait supprimer les Tribunaux révolutionnaires départementaux et rassemble toutes les procédures au Tribunal révolutionnaire de Paris.

C'est aussi un théoricien politique, ainsi, il est notamment l'inspirateur de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793, de la Constitution de l'an I[1] ou l'auteur d'un ouvrage parlant des principes de la Révolution française.

Lors du 9 thermidor, il défend Robespierre contre les accusations de Barère et Tallien. Mis en état d'arrestation avec lui, il garde le silence jusqu'à sa mort, le lendemain, où il est guillotiné sur la place de la Révolution avec les 104 robespierristes exécutés, à l'âge de 26 ans. Son corps et sa tête sont ensuite jetés dans une fosse commune.

La légende noire touchant à ce personnage, et aux robespierristes de manière générale, s'est maintenue dans la recherche historique jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, avant d'être progressivement réévaluée à partir de cette période par les historiens plus récents. Il est jusqu'à l'époque perçu comme cruel, sanguinaire et ayant une sexualité débridée et violente[2].

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

 
La maison de Saint-Just à Blérancourt, actuellement musée.

Louis Antoine de Saint-Just[3] est le fils aîné de Louis Jean de Saint-Just de Richebourg (), un capitaine de cavalerie décoré de l'ordre de Saint-Louis, et de Marie-Anne Robinot (née à Decize le , morte en 1815), elle-même fille de Léonard Robinot, conseiller, notaire royal et grenetier au grenier à sel de Decize, et de Jeanne Houdry, mariés le .

Louis Antoine est né le à Decize, dans le Nivernais, et il est baptisé le même jour dans l'église du village : son parrain est Jean Antoine Robinot, curé de Verneuil, et sa marraine est Françoise Ravard[4]. Il est aussitôt mis en nourrice à Verneuil jusqu'à l'âge de huit ans. Après un court séjour à Morsain lors duquel naissent les deux sœurs d'Antoine, Louise-Marie-Anne et Marie-Françoise-Victoire, le et le [5], la famille retourne à Decize, où les oncles de Louis Antoine exercent des responsabilités municipales[6].

En , la famille déménage pour la Picardie, et s'installe dans une vaste demeure à Blérancourt, où le père meurt un an plus tard, laissant la famille dans une gêne relative puisque sa veuve conserve le privilège d'exemption de l'impôt ordinaire[6]. Après avoir fréquenté l'école du village, Saint-Just est mis en pension de 1779 à 1785 au collège Saint-Nicolas des Oratoriens de Soissons (actuel collège Saint-Just), établissement coté où son oncle et son père avaient déjà étudié et où il côtoie les enfants de la classe aisée et dirigeante de la province[7]. À la fin de 1785, au cours de ses vacances, il s'éprend de Louise-Thérèse Sigrade Gellé, fille de Louis-Antoine Gellé, notaire royal au bailliage de Coucy-le-Château, mais son père le dédaigne et marie, assez précipitamment, sa fille à un clerc de son étude[8]. Celle-ci le fuira pour rejoindre Saint-Just à Paris en [9].

Après avoir fui le domicile maternel pour se rendre à Paris à la suite d'une dispute, il y est interné dans une maison de correction, rue de Picpus, de à , à la suite d'une lettre de cachet obtenue à son encontre par sa mère[10]. L'épisode de la maison de correction a probablement eu une influence sur son poème Organt, critique de la monarchie absolue et de l'Église, au caractère parfois pornographique et dans la tradition cynique, publié au printemps 1789.

Devenu ensuite clerc auprès de maître Dubois procureur de Soissons, il s'inscrit en à la faculté de droit de Reims, qu'avaient déjà fréquentée Brissot et Danton, avant de rentrer l'année suivante à Blérancourt, où il séjourne jusqu'en .

Les débuts de la Révolution modifier

 
Anonyme, Saint-Just, fin du XVIIIe, buste en terre cuite, Versailles, musée Lambinet.

Il assiste aux débuts de la Révolution à Paris, puis part rejoindre sa famille à Blérancourt. C'est au contact de cette population rurale qu'il fait son apprentissage d'homme politique en s'impliquant fortement dans la vie locale[11]. Dans cette proximité avec les plus démunis de ses concitoyens de Blérancourt, opposés à la clientèle d'un domaine administré par un régisseur qui entretient des formes désuètes de féodalité, il se forge la conviction « que les nobles ne sauraient être soumis sans contrainte aux conséquences de la Révolution[6] ».

Révolutionnaire exalté, il participe à la Fête de la Fédération en 1790, fait partie du cortège qui escorte Louis XVI au retour de sa tentative de fuite. Il fait la connaissance de Robespierre, à qui il écrit une première lettre en , et dont il devient un des proches. Comme ce dernier, il est fasciné par la culture gréco-romaine (d'où sont issues la démocratie et la République) et se compare volontiers à Brutus.

Il tente une première fois de devenir député en 1791 à l'Assemblée législative, mais ne peut se présenter en raison de son âge[12]. Il est élu de l'Aisne le , le 5e sur 12 avec 349 voix sur 600 votants, à la Convention dont il est le benjamin, et, convaincu de la nécessité d'une révolution sociale[13], rejoint les Montagnards. Dès son premier discours du , il y est un des principaux orateurs, aussi bien lors du procès de Louis XVI, lors duquel il prononce ces phrases, selon une rhétorique implacable inspirée de Rousseau : « On ne peut régner innocemment », « tout roi est un rebelle ou un usurpateur », « Puisque Louis XVI, dit-il, fut l'ennemi du peuple, de sa liberté et de son bonheur, je conclus à la mort »[14], que lors de la rédaction de la Constitution. Sa dureté et son incontestable talent rhétorique, qui feront de lui une des voix de la Montagne puis du Comité de salut public, se déchaînent contre ses adversaires girondins.

Missions (mars 1793 – juin 1794) modifier

 
Jean-Baptiste Mauzaisse, La Bataille de Fleurus (1837), musée du château de Versailles.
Victoire française du général Jourdan, le , contre l'armée autrichienne menée par les princes de Cobourg et d'Orange (à droite de Jourdan, Saint-Just en mission, derrière lui Kléber, Championnet et Marceau).

Le , il est envoyé par décret dans les Ardennes et l'Aisne avec Jean-Louis Deville, qui était déjà son ami avant la Révolution[15], pour la levée de 300 000 hommes. De retour dès le à Paris, où il intervient aux Jacobins[16], sa mission prend officiellement fin par décret du [17].

Adjoint au Comité de salut public le , puis élu le , lors de l'extension du comité, il est envoyé dans l'Aisne, l'Oise et la Somme par arrêté du comité du , mais ne remplit pas cette mission. Nommé ensuite par arrêté du comité du et décret du représentant aux armées avec son ami et conventionnel Philippe Le Bas, il rejoint l'armée du Rhin jusqu'au , hormis un séjour à Paris du 14 au 20 frimaire an II (4)[17]. Les deux représentants transforment le 5 brumaire an II () le tribunal militaire en « commission spéciale et révolutionnaire » afin d'accélérer les procédures et de renforcer la sévérité contre les prévaricateurs et les « partisans de l'ennemi »[18]. Saint-Just fait prendre Bitche et délivrer Landau.

Envoyé ensuite à l'armée du Nord avec Le Bas par arrêté du Comité de salut public du 3 pluviôse an II (), il est de retour à Paris le 25 pluviôse (13 février)[17].

Il est alors partie prenante en mars et avril 1794 dans la chute des Hébertistes, puis des Dantonistes.

À la suite d'un arrêté du Comité de salut public du 10 floréal (29 avril), il repart en mission dans l'armée du Nord avec Le Bas[17]. Partisan de l'offensive à outrance, il dirige de facto les opérations, au début de mai, et, en dépit des vives réserves de plusieurs généraux comme Kléber ou Marceau, ordonne de lancer une offensive sur Charleroi qui échoue[19]. Son action est en revanche couronnée par les victoires de Courtrai le 23 prairial (11 juin) et de Fleurus le 8 messidor (26 juin). Se posant en spécialiste des questions militaires, du fait de ses diverses missions auprès des armées, il s'oppose à cette époque à Carnot[20].

Le Comité l'ayant rappelé par une lettre datée du 6 prairial (25 mai), il rentre à Paris le 12 prairial (31 mai). Puis un arrêté du Comité en date du 18 prairial (6 juin) le charge d'une mission aux armées du Nord et de l'Est, « de la mer jusqu'au Rhin ». Il est de retour dans la capitale le 11 messidor (29 juin)[17].

Thermidor an II (juillet 1794) : la chute modifier

 
Attribué à David, Saint-Just, fin du XVIIIe, musée franco-américain du château de Blérancourt.

Lors de la crise de thermidor, il tente avec Barère de rétablir la concorde au sein des comités publics, organisant notamment la réunion du 5 thermidor (23 juillet). À cette occasion, il est chargé de lire un rapport devant la Convention sur les heurts qui ont secoué le gouvernement révolutionnaire.

Mais le discours de Robespierre devant l'assemblée, le 8 thermidor (26 juillet) accélère le dénouement de la crise. Pris à partie dans la nuit par Billaud-Varenne et Collot d'Herbois, il réoriente son discours dans un sens plus critique à l'égard de ces deux hommes, indiquant au cinquième paragraphe : « quelqu'un cette nuit a flétri mon cœur ». Toutefois, bien loin de chercher à abattre ses ennemis, il espère, à travers cette intervention, rétablir l'entente parmi les membres du Comité de salut public. En conclusion, il propose à la Convention un décret affirmant que les institutions républicaines, alors en préparation, « présenteront les moyens que le gouvernement, sans rien perdre de son ressort révolutionnaire, ne puisse tendre à l'arbitraire, favoriser l'ambition, et opprimer ou usurper la représentation nationale ».

Le lendemain, alors qu'il commence son discours, il est interrompu par Tallien et, plutôt que de se battre, se mure dans un énigmatique silence hautain ; il est décrété d'accusation. Libéré par l'insurrection de la Commune de Paris, il se laisse arrêter par les troupes fidèles à la Convention, le matin du 10 thermidor, et est guillotiné, à l'âge de vingt-six ans, avec les principaux partisans de Robespierre dans l'après-midi.

Œuvres modifier

Citations modifier

  • ''On n'a point de vertus politiques sans orgueil, et on n'a point d'orgueil dans la détresse.''

Liste de ses œuvres modifier

  • Organt, poème rédigé en 1787 – 1789, publié au printemps 1789[21]. À propos de cette œuvre, l’historien Gérard Walter note : « Le livre, à son apparition, passa presque complètement inaperçu (il est inexact, comme le prétend Barère dans ses Mémoires, qu’un ordre ministériel ordonna de rechercher l’auteur pour le mettre à la Bastille et que Saint-Just fut dénoncé et poursuivi en Picardie où il habitait). Le libraire que Saint-Just avait chargé de la publication de cet ouvrage, crut pouvoir faire une bonne affaire en le remettant en vente trois ans après, muni d’une nouvelle page de titre, et en l’intitulant, cette fois, poème lubrique[22].
  • Arlequin-Diogène, pièce de théâtre rédigée en 1789.
  • L'Esprit de la Révolution et de la Constitution de France, rédigé en 1790, publié par Beuvin en juin 1791 sous le nom de « Louis-Léon de Saint-Just »[3]. Saint-Just y expose ses réflexions sur la Révolution française. Soucieux de se faire mieux connaître en attendant d'être éligible, il y fait preuve d'une certaine modération en critiquant peu Louis XVI et Marie-Antoinette restant ainsi dans la ligne de pensée majoritaire, un an après la prise de la Bastille. On trouve dans cet ouvrage la base des idées constitutionnelles qu'il développera à partir de 1792. La lecture de cet ouvrage montre l'influence importante qu'ont eue Montesquieu et Rousseau sur les penseurs révolutionnaires.
  • De la Nature, de l'état civil de la cité ou les règles de l'indépendance du gouvernement, texte inachevé, rédigé vraisemblablement entre et , publié à titre posthume par Albert Soboul en 1951.
  • Les Fragments d'institutions républicaines, texte fragmentaire et inachevé rédigé entre l'automne 1793 et , publié à titre posthume chez Fayolle en 1800 (édition incomplète) avec une introduction anonyme de Gateau, ami de Saint-Just. Cette première édition est réimprimée en 1831 chez Techener à l'initiative de Charles Nodier, puis fait l'objet de nombreuses rééditions, y compris dans les Œuvres complètes publiées en 1908 par Charles Vellay. Albert Soboul publie une première édition complète en 1948, puis une nouvelle version, recomposée en neuf fragments, chez Einaudi en 1952. Alain Liénard publie en 1976 sous le titre de Théorie politique une version qui suit scrupuleusement le texte et l'ordre des fragments et reproduit les passages biffés, en les signalant. En 1984, dans les Œuvres complètes parues chez Gérard Lebovici, Michèle Duval propose un fragment extrait des Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois (1828) et un autre du Rapport Courtois fait au nom de la commission chargée de l'examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices (nivôse an III), complétés par un fragment de l'édition de 1800 des Institutions républicaines, la réédition des textes édités en 1949 dans les Annales historiques de la Révolution française par Albert Soboul et extraits d'un carton des Archives nationales consacré à Robespierre, enfin un fragment et le passage d'un bref récit romanesque issus du carnet de Saint-Just. L'édition de 2004 des Œuvres complètes reproduit l'état actuel du manuscrit, comme Alain Liénard, ajoutant à la fin et de manière distincte le texte du carnet et les fragments parus dans l'édition de 1800 qui ne figurent pas dans le manuscrit dans son état actuel[23].

Éditions récentes modifier

  • Œuvres complètes, édition établie et présentée par Anne Kupiec et Miguel Abensour, éd. Gallimard, coll. « Folio histoire », 2004.
  • L’esprit de la révolution suivi de : Fragments sur les institutions républicaines, introduction par Michel Vovelle, éd. 10/18, coll. « Fait et Cause », 2003.
  • Œuvres complètes, édition établie par Michèle Duval, volume relié, éd. Champ libre, Paris, 1984. Réédité par les éditions Ivrea, Paris, 2003.
  • On ne peut pas régner innocemment (Discours sur les Constitutions de la France), avec une postface de Joël Gayraud, éd. Mille et une Nuits, Paris, 1997.
  • Rendre le peuple heureux. Rapports et décrets de ventôse. Institutions républicaines, textes établis et présentés par Pierre-Yves Glasser et Anne Quennedey, La fabrique, Paris, 2013.

Postérité modifier

En 1886, le sculpteur Jean Baffier réalise une statue en plâtre de Saint-Just d'environ un mètre de haut. Elle est conservée au musée de la Révolution française.

Hommages modifier

 
David d'Angers, Louis Antoine de Saint-Just (1848), Angers, galerie David d'Angers.

Saint-Just dans la littérature modifier

  • Bernard Vinot, Saint-Just, 1985, biographie éditée par Fayard.
  • Albert Camus, L'Homme révolté, Paris, 1951
  • Alexandre Dumas, Les Blancs et les Bleus, Paris, 1867.
  • Dominique Jamet, Antoine et Maximilien ou la terreur sans la vertu, Paris, Denoël, 1986.
  • Christophe Bigot, L'Archange et le Procureur, sorti en 2008, édité par Gallimard.
  • Georg Büchner, La Mort de Danton, drame en quatre acte, 1835.

Saint-Just au cinéma et à la télévision modifier

Notes et références modifier

  1. Jean-Michel Montet, Langages de la Révolution (1770-1815) : actes du 4e Colloque international de lexicologie politique, éd. ENS, (lire en ligne), « La Déclaration des droits de l'homme de 1793 : apports de la lexicologie quantitative aux problèmes de sa genèse », p. 281 et suiv..
  2. Antoine Boulant, Saint-Just : l'archange de la Révolution, Paris, Passés composés, , 349 p. (ISBN 978-2-37933-030-8), §13.28
  3. a et b « Saint-Just se nommait légalement Louis-Antoine, comme on l'a pu voir par son acte de naissance que nous avons mis sous les yeux du lecteur. Mais ce prénom d’Antoine ayant paru un peu commun et peu harmonieux dans la famille, on lui avait donné celui de Léon ». Voir Ernest Hamel, Histoire de Saint-Just, député à la convention nationale, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, (lire en ligne), p. 70.
  4. Extrait du registre des actes de baptême de la paroisse de Decize pour l'année 1767 : Ce vingt cinquième août mil sept cent soixante-sept a été baptisé Louis Antoine, né ce jourd'hui, fils légitime de messire Louis-Jean de Saint Just de Richebourg, chevalier de l'ordre Royal et militaire de Saint-Louis, capitaine de cavalerie, ancien maréchal des logis de gendarmerie, compagnie d'ordonnance de monseigneur le duc de Berry, et de dame Jeanne Marie Robinot. Son parrain a été Messire Jean Antoine Robinot, curé de Verneuil, et sa marraine dame Françoise Ravard, qui ont signé avec nous. Signé : Saint-Just de Richebourg ; Robinot, curé de Verneuil ; femme Ravard ; Renault, maréchal des logis des gendarmes d'Orléans, et Robinot, Archives départementales de la Nièvre.
  5. G. Lenotre, Paris révolutionnaire : Vieilles maisons, vieux papiers, vol. 1, Perrin et cie, , p. 324.
  6. a b et c Bernard Vinot - jeunesse (1985), p. 390-393.
  7. Ladret 1989, p. 21.
  8. François-Emmanuel Thorin, à Blérancourt le 25 juillet 1786.
  9. Lenéru 1922, p. 95.
  10. Contesté comme calomnieux par plusieurs historiens, cet épisode est attesté par divers documents d'époque, notamment son registre d'écrou, présenté dans la collection permanente du musée de la Préfecture de Police (4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris 5e). Cf. Bernard Vinot - jeunesse (1985), p. 391.
  11. « Une tradition tenace veut que Saint-Just ait commandé la garde nationale du village avec le grade de lieutenant-colonel et qu’il en ait fait son instrument. La réalité est beaucoup plus nuancée […] Il est incontestable que, pour des raisons évidentes de stratégie, Saint-Just a cherché à être reconnu comme lieutenant-colonel. » Voir Vinot 2004, p. 97-110.
  12. Le scrutin de 1791 étant à deux degrés. Saint-Just est élu au premier degré en juin, dans son canton de Blérancourt, après avoir travesti son âge. Mais il est démis de ses fonctions d'« électeur » en septembre, avant la désignation des députés (le second degré). Voir Vinot 1985, Guy Marival, La Révolution vue de l'Aisne en 200 documents, Archives départementales de l'Aisne , 1990, p. 129 et Claudine Vidal, Marc Le Pape, Des provinciaux en révolution: le district de Vervins, Association pour la commémoration de la Révolution française dans le « district » de Vervins, 1990, p. 47.
  13. Vinot/Soboul, p. 946-948.
  14. « Louis Antoine de Saint-Just », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.
  15. Biard 2002, p. 96
  16. Biard 2002, p. 195.
  17. a b c d et e Biard 2002, p. 581.
  18. Biard 2002, p. 302.
  19. Biard 2002, p. 306.
  20. Biard 2002, p. 220.
  21. Édition de 1789 sur le site Gallica.
  22. Annotations de Gérard Walter pour l’édition dans la Bibliothèque de la Pléiade de l’Histoire de la Révolution française de Jules Michelet, tome II, p. 1035. Ouvrage reproduit en facsimile dans la collection Folio Histoire, même pagination. Selon Michelet lui-même, l’Organt serait imité de la Pucelle de Voltaire ; l’historien estime en effet : « [Saint-Just] croyait imiter Voltaire, ne sachant pas que la Pucelle est une satire politique plus encore que libertine, relevée par l'audace et le péril. […] L’Organt n’est pas en général un poème libertin, ni obscène ; il y a seulement trois ou quatre passages d’une obscénité brutale. Ce qui est partout, et ce qui ennuie et fatigue, c’est l’imitation laborieuse des esprits les plus faciles qui aient jamais été, de Voltaire et de l'Arioste. L’auteur semble viser à la légèreté de la jeune noblesse, et sans doute il compte sur son livre pour s’y enrôler. Cette œuvre, d’un cynisme calculé, témoigne peut-être moins de libertinage que d’ambition. » (op. cit., tome II, p. 76.
  23. Saint-Just, Œuvres complètes, Gallimard, coll. « Folio histoire », 2004, p. 1 085 – 1 086.
  24. Source : www.ville-decize.fr.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages anciens modifier

  • Édouard Fleury, Saint-Just et la Terreur, vol. 1, Éditions Didier, (lire en ligne), deux volumes.
  • Ernest Hamel, Histoire de Saint-Just, député à la Convention Nationale, Paris, .
  • Marie Lenéru, Saint-Just, Bernard Grasset, , 181 p.  
  • Denise Centore-Bineau, Saint-Just, 1767-1794, Préface de Gérard Walter, Paris, Payot, 1936, 292 p., avec un fac-similé et 12 gravures hors texte
  • Ralph Korngold, Saint-Just, Bernard Grasset, , 255 p., traduit de l'anglais par Albert Lehman.
  • Pierre Deroclès (pseudonyme d'Albert Soboul), Saint-Just, ses idées sociales et politiques, Éditions sociales internationales, , 173 p.

Livres récents modifier

  • Robert Badinter (éd.), Grandes figures de la Révolution française en Picardie (actes du colloque de Blérancourt. 17-18 juin 1989, Chauny, Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just, , 258 p.
  • Michel Biard (préf. Jean-Clément Martin), Missionnaires de la République : les représentants du peuple en mission, 1793-1795, Paris, CTHS, coll. « CTHS-histoire » (no 8), , 623 p. (présentation en ligne).  .
  • Marc Eli Blanchard, Saint-Just et Cie, éd. A.-G. Nizet, , 111 p.
  • Antoine Boulant, Saint-Just, L'Archange de la Révolution, Paris, Passés Composés, , 352 p. (ISBN 978-2-37933-030-8, présentation en ligne).
  • Madeleine-Anna Charmelot, Saint-Just ou le chevalier Organ, Sésame, .
  • Maurice Dommanget, Saint-Just, éd. du Cercle, , 200 p.
  • Jean-Pierre Gross, Saint-Just : sa politique et ses missions, Paris, éd. Bibliothèque nationale, , 570 p. (ISBN 2-7177-1278-X).
  • Monique Ipotési, Saint-Just et l'Antiquité, Schena, , 135 p.
  • Albert Ladret, Saint-Just, ou, Les vicissitudes de la vertu, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 326 p. (ISBN 2-7297-0345-4).  .
  • Joseph Le Bon, « Lettres de Le Bon à Robespierre, Le Bas, Saint-Just et autres écrits du conventionnel », dans G. Lenotre, Lucien Misermont et Hector Fleischmann, Le Conventionnel Joseph Le Bon, s. l., Bibliothèque du Bois-Menez, coll. « Textes oubliés », (ISBN 978-2-490135-00-4, lire en ligne), p. 231-251.
  • Anatole Levandovski (trad. Geneviève Dupond), Le Chevalier de Saint-Just, Éditions du Progrès, , 446 p.
  • Albert Ollivier, Saint-Just et la force des choses, Gallimard, , 587 p.
  • Anne Quennedey, L'éloquence de Saint-Just à la Convention nationale : un sublime moderne, Paris, Honoré Champion, coll. « Moralia » (no 23), , 554 p. (ISBN 978-2-74535-425-9).
  • Albert Soboul (dir.), Actes du Colloque Saint-Just : Sorbonne, 25 juin 1967, Paris, Société des études robespierristes, , 466 p.
  • Serena Torjussen, Fonction de la création littéraire dans l'évolution de la pensée de Saint-Just, La Pensée, .
  • Bernard Vinot, Saint-Just, Paris, Fayard, , 394 p. (ISBN 2-213-01386-1).

Articles, contributions, communications modifier

Liens externes modifier

 
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