Claude (empereur romain)
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Claude | |
Empereur romain | |
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![]() Buste de Claude portant la couronne civique, Marbre, œuvre romaine,entre 41 et 54 apr. J.-C. Naples, musée archéologique national de Naples. | |
Règne | |
– (13 ans, 8 mois et 19 jours) |
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Période | Julio-Claudiens |
Précédé par | Caligula |
Suivi de | Néron |
Biographie | |
Nom de naissance | Tiberius Claudius Drusus |
Naissance | Lugdunum |
Décès | (à 63 ans) Rome |
Inhumation | Mausolée d'Auguste |
Père | Nero Claudius Drusus |
Mère | Antonia la Jeune |
Fratrie | Germanicus, Livilla |
Épouse |
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Descendance |
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Adoption | Néron ![]() |
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Claude, né le à Lugdunum (Lyon) et mort le à Rome, est le quatrième empereur romain, régnant de 41 à 54 apr. J.-C.
Né en Gaule, fils de Drusus et d'Antonia la Jeune (fille de Marc Antoine et d'Octavie), il est le premier empereur né hors d'Italie. Enfant méprisé en raison de ses déficiences physiques, il est le mal-aimé de la famille impériale et devient un adulte à l’élocution et à la démarche mal assurées, tenu à l’écart de toute activité publique. Seul représentant adulte de la dynastie julio-claudienne après l’assassinat de Caligula en 41 apr. J.-C., il est proclamé empereur par les prétoriens, qu’il comble en retour d’une gratification considérable (un donativum), inaugurant ainsi une dépendance dangereuse.
Dépourvu d'expérience politique mais cultivé, Claude se montre un administrateur capable. Il s'intéresse aux affaires publiques, travaille avec le Sénat sur les lois et préside les procès. Son administration de l'Empire renforce la centralisation en organisant des bureaux dirigés par ses affranchis. Il agrandit l'Empire en annexant de nouveaux territoires, les futures provinces de Lycie, Maurétanie, Norique et Thrace. En 43, il entame la conquête de la Bretagne, ce qui lui vaut, ainsi qu'à son fils, le surnom de Britannicus.
Ouvert à la promotion des provinciaux, il étend la citoyenneté romaine à de nombreuses cités dans les provinces, notamment en Gaule où il est né. Sensible aux demandes des notables gaulois, il obtient en 48 du Sénat que ceux-ci puissent accéder aux magistratures publiques de Rome et donc au Sénat même. Censeur, il renouvelle les effectifs de cette institution, éliminant ceux qui ne remplissent plus les conditions pour y siéger, ce qui lui aliène une partie de la noblesse en place.
Sa vie privée est peu heureuse : Messaline, sa troisième épouse, lui donne deux enfants, Octavie et Britannicus, mais son inconduite, ou son ambition politique, pousse Claude à la faire exécuter. En quatrièmes noces, il épouse sa nièce Agrippine la Jeune, qui lui fait adopter Néron. Claude meurt en 54, empoisonné à l'instigation d'Agrippine selon l'avis de la plupart des historiens. Néron lui succède.
Les faiblesses physiques de Claude et l’influence prêtée à ses femmes et à ses affranchis le font mépriser par les auteurs antiques, point de vue repris par les historiens jusqu'au XIXe siècle. Depuis, les avis les plus récents nuancent ces jugements négatifs et réévaluent l'importance de cet empereur pour le considérer en continuateur notable de l'œuvre de ses prédécesseurs.
Sources antiques littéraires et historiographieModifier
Claude a été très sévèrement décrit par son contemporain Sénèque, pour des raisons personnelles, puis par les historiens antiques postérieurs qui ont construit une image fortement dévalorisée de l'empereur, présenté comme faible de corps et d'esprit et manipulé par son entourage. Cette vision ne change qu'à partir du XIXe siècle pour connaître une position nettement valorisante. Deux inflexions historiographiques ont eu lieu ensuite, une durant les années 1930 et une durant les années 1990. La première revalorise fortement l'aspect centralisateur et bureaucratique, position largement nuancée durant les années 1990 qui voient à l'occasion de deux colloques de nombreux travaux fournir une analyse plus détaillée de sa vie et de son règne[1],[2].
Le biais des sources littéraires antiquesModifier
Les sources antiques présentent Claude de façon négative, au mieux considéré comme un imbécile marqué de tares physiques et jouet de ses épouses et de ses affranchis[A 1], au pire comme un tyran indigne, aussi cruel que son prédécesseur Caligula[3],[4].
Sénèque, familier de la famille de Germanicus, le frère de Claude, et de la cour impériale, est exilé par Claude en Corse en 41, à l'instigation de Messaline[A 2], et n'en revient qu'en 49, grâce à Agrippine. Contemporain de Claude mais hostile[A 3], il exprime son ressentiment après les funérailles de Claude dans un pamphlet, l'Apocoloquintose (du grec Ἀποκολοκύνθωσις « citrouillification »), catalogue caricatural des tares et des déficiences physiques du défunt. D'autres détails sur le physique de Claude, et aussi sur ses travaux et sa politique à l'égard des médecins figurent dans l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, qui appartient à la génération suivante[5].
La vision négative des historiens antiquesModifier
Les historiens du second siècle, Tacite, Suétone et Dion Cassius, sont les sources les plus abondantes disponibles. Ils ont façonné la vision négative de Claude[6]. Les Annales de Tacite, son dernier ouvrage (probablement composé sous Trajan), suivent l'ordre chronologique année par année et s'étendent de la mort d'Auguste à celle de Néron, avec une importante lacune entre les années 38 à 47 (les livres VII à X et le début du livre XI, perdus) qui correspond au règne de Caligula et à la première moitié du règne de Claude. Suétone est un biographe, qui regroupe les événements sans préoccupation de la chronologie et étudie la personnalité de chaque empereur dans la Vie des douze Césars. Sa Vie de Claude, combinant points positifs et négatifs, le situe un peu à part, entre les « mauvais » empereurs Tibère, Galba et Domitien et les « bons » princes avec quelques défauts, tels Jules César et Vespasien[7]. Suétone, et Tacite encore plus, considèrent Claude comme indigne de régner[8]. Enfin, Dion Cassius consacre au règne de Claude le soixantième livre de son Histoire romaine, ce qui compense la lacune des Annales de Tacite. Toutefois, après l’année 47, cette histoire n’est parvenue à l’époque moderne que par des extraits transcrits par l’intermédiaire d’abréviateurs byzantins, et peut donc être lacunaire[9].
La progressive réhabilitation du règne de ClaudeModifier
Le portrait négatif de Claude dépeint par les auteurs antiques est intégré sans aucun recul par les premiers auteurs modernes comme Edward Gibbon dans leur présentation de la « décadence romaine ». Cette dépréciation est la cause d'un manque d'intérêt des historiens de l'art pour l'étude de l'iconographie de l'empereur. Le premier relevé exhaustif n'arrive qu'en 1938 avec les travaux de Meriwether Stuart, et les analyses critiques durant les années 1980[10]. Les premières nuances aux jugements dépréciatifs sans cesse repris surviennent avec les premières études numismatiques, épigraphiques et papyrologiques au cours du XIXe siècle[4].
La réhabilitation commence en 1932 avec les travaux d'Arnaldo Momigliano qui met en évidence le soin et l'équité apportés par Claude à l'administration de l'Empire[11]. Cet auteur est porté par le contexte intellectuel des grands travaux et de la planification de l'Italie mussolinienne. Sa biographie[12] insiste donc sur un Claude réformateur, bureaucrate et centralisateur. Cette vision rencontre un écho favorable aux États-Unis en plein New Deal de Roosevelt, puis Vincenzo Scramuzza publie en 1940 The Emperor Claudius[13] avec une approche similaire[14].
Dans son bilan historiographique[14], Anne-Claire Michel expose que « les historiens d'après-guerre et surtout des années 1990 ont nuancé cette valorisation excessive et réévaluent la contribution de l'empereur à l'histoire du principat. Dans cet objectif, deux colloques internationaux sont organisés au début des années 1990 : l'un en France[15] et l'autre en Allemagne[16] ». Ils marquent le 2000e anniversaire de la naissance de Claude et redéfinissent le portrait de cet empereur autrefois marqué d’une réputation d’incapable[17]. Cette coopération scientifique entre historiens et archéologues a pour ambition d'analyser si le principat claudien constitue un tournant dans l'histoire impériale. Les conclusions tirées de ces recherches et réflexions sont claires, les années 41 à 54 s'inscrivent dans la continuité des règnes précédents, notamment des ambitions augustéennes, et prouvent l'acceptation du nouveau régime par le peuple romain[14]. À la même époque Barbara Levick publie une biographie nuançant définitivement plusieurs poncifs de la vie de Claude, que ce soit sur son arrivée au pouvoir, qui n'est pas due au seul hasard, ou sur son œuvre centralisatrice[18].
Durant les années 2000, plusieurs historiens continuent de s'intéresser à l'empereur et à son règne et enrichissent encore les connaissances que l'on a de Claude. Annalisa Tortoriello[19] et Pierangelo Buongiorno[20] complètent ainsi nos connaissances de la politique impériale ; Donato Fasolini[21] établit en 2006 un outil de travail bibliographique complet sur Claude ; Josiah Osgood[22] réalise une synthèse historiographique du principat et une étude de la diffusion de son image dans les provinces[18].
L'historiographie de la fin du XXe siècle établit que les sources littéraires antiques jugent les empereurs essentiellement en fonction de leurs relations avec le Sénat. Ainsi, le caractère populaire d'une grande partie des décisions de Claude et sa défiance envers cette institution après de nombreux complots expliquent l'insistance et le parti-pris de nombre d'auteurs[23]. Ce portrait négatif s'inscrit plus largement dans le rejet par la majorité des élites intellectuelles de la nouvelle forme de gouvernement mise en place par Auguste, qui avait conservé les formes républicaines, et constamment renforcée par ses successeurs qui s'éloignent progressivement du prince collaborant étroitement avec le Sénat[24]. Une vision historiographique plus récente considère cette interprétation comme exagérée, et voit dans les écrits de Tacite et Suétone la volonté de mettre en valeur les qualités des premiers Antonins, par contraste avec les Julio-Claudiens[25], et plus particulièrement pour le couple Claude-Messaline, dont les défauts sont opposés aux exemplaires époux Trajan et Plotine[26].
Origines et jeunesseModifier
Claude fait partie de la troisième génération des Julio-Claudiens. Dernier enfant de Drusus l’ancien et Antonia la Jeune, il naît à Lugdunum en 10 av. J.-C. Son père décède l'année suivante et il est élevé avec sévérité par sa mère et sa grand-mère[27]. Les auteurs anciens le décrivent comme un peu attardé et affligé de tares physiques[28], qui motivent une relative mise à l'écart des cérémonies publiques par sa famille. Ses problèmes physiques ont été diversement diagnostiqués par les auteurs contemporains, tandis qu'il montre de réelles capacités intellectuelles durant ses études[27].
OrigineModifier
Claude appartient par son grand-père Tiberius Claudius Nero à l’illustre gens patricienne des Claudii. Ce dernier a épousé Livie[29], et en a deux garçons, Tibère et Drusus l’ancien[29], avant que l’empereur Auguste n'oblige Livie, enceinte de Drusus, à divorcer et à l’épouser. Ils n'ont aucun enfant[29], malgré la rumeur selon laquelle Drusus aurait été le fils illégitime d'Auguste[A 4]. Plus tard, Auguste renforce ses liens avec les Claudii en mariant Drusus à sa nièce Antonia la Jeune, fille de Marc Antoine et d'Octavie la Jeune. Drusus et Antonia ont comme enfants Germanicus, Livilla et Claude, et peut-être deux autres enfants morts très jeunes[30].
Claude est donc de la troisième génération de la famille impériale julio-claudienne, selon des alliances compliquées entre les deux familles.
EnfanceModifier
Tandis que son mari Drusus dirige les armées romaines au-delà du Rhin, Antonia met au monde Claude le , à Lugdunum (Lyon), où Auguste a établi ses quartiers[31]. Il prend le nom de Tiberius Claudius Nero[32].
En 9 av. J.-C., son père Drusus meurt lors de ses campagnes en Germanie, la jambe brisée après une chute de cheval. Lors de ses funérailles publiques, le Sénat lui décerne à titre posthume le surnom de Germanicus (vainqueur des Germains), transmissible à ses fils[33]. Claude, âgé alors d'un an, est élevé par sa mère Antonia qui se retire à la campagne et reste veuve. Elle qualifie cet enfant maladif d'avorton et voit en lui un étalon de stupidité[34]. Il semble qu'elle ait fini par le confier à sa grand-mère Livie[A 5]. Livie ne se montre pas moins dure, elle lui envoie souvent des lettres de reproches courtes et sèches[A 6]. Il est mal considéré par sa famille, d'autant plus que son frère Germanicus a toutes les qualités qu'il n'a pas[A 7]. Il est confié à la surveillance d'un « responsable de bêtes de somme », chargé de le châtier sévèrement au moindre prétexte[A 8],[35].
Problèmes de santé, pathologies envisagéesModifier
Le rejet familial est causé par la faiblesse du jeune Claude. Dès le début de sa biographie, Suétone indique que Claude subit diverses maladies persistant durant toute son enfance et sa jeunesse. Sénèque met en scène la déesse Fièvre qui vit nombre d'années avec lui[A 9]. Dion Cassius évoque un Claude élevé dans la maladie dès l’enfance, affecté par un tremblement de la tête et des mains[A 5]. Les deux premiers auteurs fournissent l’essentiel des détails physiques connus. Pour Suétone, Claude a les genoux faibles, le faisant tituber, sa tête chancelle perpétuellement. Il a un rire désagréable. Lorsqu'il est emporté par la colère, il bégaye, sa bouche écume et ses narines coulent, son visage apparait hideusement déformé[A 10]. Dans l’Apocoloquintose, Sénèque, qui l’a côtoyé, confirme ou précise plusieurs symptômes : Claude « remue la tête sans arrêt ; il traîne le pied droit … répond avec des sons brouillés et une voix indistincte »[A 11]. Sénèque fait aussi allusion à une possible surdité[A 12] et évoque une main flasque[A 9]. Suétone et Dion Cassius le disent aussi apathique, lent d'esprit et s'embrouillant facilement[A 13],[A 5].
Néanmoins, Claude ne semble souffrir d'aucune infirmité dans ses moments de calme[A 10]. Régis Martin synthétise en constatant un caractère serein au repos, pouvant alterner avec une série de tics lors des mouvements et sous le coup d'émotion[36]. On constate alors une faiblesse des jambes pouvant entrainer la claudication, des hochements de tête incontrôlés, des troubles de l’élocution, avec parfois des écoulements du nez et de la bouche, une tendance à la surdité. En revanche, les accusations de débilité d’esprit ne peuvent être prises en compte face aux qualités intellectuelles de Claude attestées par sa culture[37].
Divers diagnostics sur ces déficiences physiques observées dès l’enfance sont proposés. L’hypothèse d’une naissance prématurée, envisagée en 1916 par l'Américain Thomas de Coursey-Ruth, déduite des qualifications de la mère de Claude (avorton simplement ébauché), n’est pas retenue[38]. Avant la Seconde Guerre mondiale, la poliomyélite (alors appelée « paralysie infantile ») en est souvent considérée comme la cause. C'est ainsi l’idée retenue par Robert Graves dans son roman Moi, Claude, publié en 1934. Selon George Burden et Ali Murad, un certain nombre de troubles observés chez Claude suggèrent qu'il est atteint de la maladie de Gilles de La Tourette[39],[40]. Cependant la poliomyélite ou la maladie de la Tourette n'expliquent pas tous les symptômes précédemment décrits, et les théories récentes mettent plutôt en cause une infirmité motrice cérébrale, décrite par Ernestine Leon[41], accompagnée de spasmes[42],[43]. Le docteur Mirko Grmek signale une pathologie neurologique qui recoupe l’ensemble des symptômes de Claude, la maladie de Little (ou diplégie spastique), qui apparaît chez les nourrissons victimes d’un accouchement difficile, accompagné d’une insuffisance de débit sanguin génératrice de lésions cérébrales plus ou moins étendues. Les répercussions peuvent être des troubles de la démarche, provoquant le croisement spastique des jambes « en ciseau », des troubles de l’élocution tels qu’une voix saccadée et des mouvements incontrôlés du visage et des membres supérieurs, tout en préservant une intelligence normale[44].
AdolescenceModifier
En 6 apr. J.-C., Germanicus et Claude président les jeux funéraires en l’honneur de leur père défunt. Pour prévenir les moqueries du public que pourrait provoquer la vue de ses tics, Claude y assiste la tête dissimulée sous un capuchon [A 8],[45]. La prise de la toge virile entre quinze et dix-sept ans est un rite de passage pour un jeune Romain, qui marque sa sortie de l’enfance. En raison de l’état de santé de Claude, la famille organise la cérémonie dans la clandestinité, en le faisant porter en litière au Capitole au milieu de la nuit, sans aucune solennité[A 8].
Claude s'applique à ses études, mais sans éveiller de considération chez sa mère Antonia ni sa grand-mère Livie[A 6]. En 7, on engage Tite-Live pour lui inculquer l'histoire, assisté par Sulpicius Flavius et par le philosophe Athénodore. L'adolescent étudie la rhétorique et rédige dans une « apologie de Cicéron » la défense de son style contre les critiques d'Asinius Gallus[A 14]. Selon une missive envoyée à Livie, Auguste est surpris de la clarté avec laquelle Claude prononce un discours en privé, lui qui s'exprime avec confusion[A 15],[46].
Claude commence une histoire romaine, en deux livres, partant de la mort de Jules César et couvrant les guerres civiles romaines et le second triumvirat. La relecture et les reproches que font sa mère et sa grand-mère lui indiquent qu’il ne peut raconter cette période avec sincérité. Quand, plus tard, Claude reprend la rédaction de l’histoire romaine, il part de la période de paix après les guerres civiles[A 14],[47].
Le mariage du jeune Claude est arrangé par son entourage[48]. Ainsi, de la même façon que Germanicus a été marié à Agrippine l'Aînée, petite-fille d'Auguste, Claude est promis à Aemilia Lepida, arrière-petite-fille d’Auguste, alliances consanguines qui resserrent les lignées des Julii et des Claudii et renforcent leur prestige[29]. Mais ces fiançailles sont rompues après la conspiration des parents de celle-ci contre Auguste. Une seconde fiancée, Livia Medullina, descendante de l’illustre Camille, meurt de maladie le jour prévu pour le mariage[A 16]. Vers 9 apr. J.-C., Claude, alors âgé de 18 ans, est marié à Plautia Urgulanilla, fille de Plautius Silvanus, un protégé de Livie. En 12 apr. J.-C., Plautia lui donne un fils, Drusus, qui meurt à l'adolescence.
Âge adulteModifier
Les analyses historiques construisent deux visions opposées de Claude avant son avènement : suivant une lecture littéraliste de Suétone, il est très tôt jugé inapte au rôle d'empereur par Auguste et Tibère ; écarté durant des années de toute fonction publique, et longtemps isolé, il ne doit son accession à l’Empire qu’à la mort de ses nombreux concurrents et aux espoirs tardifs qu'une partie du Sénat et des forces prétoriennes mettent en lui[49].
Selon un point de vue plus favorable, on ne peut affirmer l'exclusion de Claude, privé de toute importance dynastique avant son avènement. Contrairement à l'impression laissée par Suétone, il apparaît dès le principat d'Auguste comme un membre à part entière de la Domus Augusta, la nébuleuse de filiations naturelles ou adoptives et d’alliances matrimoniales organisée autour de la parenté d’Auguste. Deux éléments sont pris en considération dans cette approche : l’inclusion de Claude dans les stratégies matrimoniales et sa présence dans la statuaire impériale officielle, qui constitue une source alternative aux écrits dépréciatifs de Suétone[50].
Place de Claude dans la Domus AugustaModifier
En 4 apr. J.-C., après la mort de ses petits-fils Caius et Lucius Cesar, Auguste organise une nouvelle fois sa succession en resserrant les liens entre sa lignée, les Julii, et la famille des Claudii, issue de Livie : il adopte comme ses fils son dernier petit-fils Agrippa Postumus et son beau-fils Tibère, et l’oblige à adopter à son tour son neveu Germanicus, ce qui laisse Claude hors de la lignée successorale directe[51].
En 12 apr. J.-C., Germanicus reçoit le consulat et préside les Ludi Martiales. À l’occasion de cet événement, Auguste répond à Livie dans une lettre citée par Suétone sur l’attitude à adopter envers Claude, une fois pour toutes. Après en avoir discuté avec Tibère, il informe Livie et Antonia qu’il ne veut pas que Claude soit dans la loge impériale, car il attirerait les regards et les moqueries qui rejailliraient sur sa famille. Il admet toutefois qu'il participe à la préparation du repas des prêtres, à condition que son beau-frère Silvanus le guide et le surveille[A 15],[52]. Barbara Levick voit dans cette lettre la décision officielle d’exclure Claude de tout événement public, et donc de la succession impériale[53]. Selon Pierre Renucci, Claude peut faire quelques apparitions publiques, en étant encadré par des parents ou des amis, mais constate qu’il ne fera rien de plus[54]. Frédéric Hurlet est plus nuancé, et note qu’il est normal qu’Auguste se soucie de soigner les apparences, mais qu’il exprime dans cette lettre et d’autres plus bienveillantes son désir de former le jeune Claude en lui donnant des exemples à imiter[55].
Les lettres d’Auguste transcrites par Suétone ont beau laisser entendre que l’empereur tient Claude à l’écart, l’affirmation officielle de son appartenance à la Domus Augusta est attestée par les groupes de statues représentant les membres de la dynastie impériale[56]. Le plus remarqué est le groupe qui ornait la porte de la ville de Pavie. Si l’arche, les statues et les dédicaces ont disparu, l’inscription d’une série de dédicaces a été maladroitement transcrite au XIe siècle et reconstituée par Theodor Mommsen[A 17]. Datées des années 7 et 8 apr. J.-C., elles nomment Auguste et Livie et toute leur descendance masculine à cette date : à droite d’Auguste quatre noms, Tibère, Germanicus et leurs fils respectifs Drusus le Jeune et Nero Cesar ; à gauche de Livie quatre autres noms, les princes décédés Caius et Lucius Cesar, avec Drusus César, second fils de Germanicus, et enfin Claude. Plusieurs spécialistes ont émis l’hypothèse de l’ajout postérieur du nom de Claude car sa présence contredit la marginalisation insinuée par Suétone, mais Frédéric Hurlet réfute cette possibilité car elle induirait d’impossibles irrégularités dans la disposition des dédicaces[57].
La succession d’AugusteModifier
Auguste meurt en 14 apr. J.-C. Son testament distribue sa fortune à Tibère et Livie au premier rang, puis à Drusus le Jeune, Germanicus et ses trois fils au second rang, et relègue Claude comme héritier de troisième rang, avec divers parents et amis[53], avec un legs particulier de 800 000 sesterces[A 18],[N 1]. Quoique ce testament n’ait qu’une valeur privée, il correspond au schéma de succession politique préparé par Auguste, en l’absence de toute règle officielle de transmission du pouvoir[58].
Quel que soit le dédain de la famille impériale souligné par Suétone, il semble avéré que Claude recueille en ces circonstances une certaine estime publique. Les chevaliers choisissent Claude pour conduire leur délégation et discuter les modalités de leur participation au cortège funèbre d’Auguste, tandis que les sénateurs l'ajoutent au collège des prêtres créé pour le culte d'Auguste, les Sodales Augustales [A 19], en compagnie de Tibère, Germanicus et Drusus le Jeune[A 20]. Frédéric Hurlet remarque que Claude est alors considéré comme un des héritiers spirituels d'Auguste, au même plan que ses trois parents[59]. Toutefois, les fonctions sacerdotales, seul rôle officiel accordé à Claude, ne sont que des dignités mineures octroyées à tout jeune aristocrate de haut rang[54].
Sous le règne de TibèreModifier
Après la mort d'Auguste, Claude sollicite son oncle Tibère pour obtenir les mêmes honneurs que son frère Germanicus. Selon Levick, Tibère maintient l’exclusion convenue avec Auguste, et répond en n'accordant à Claude que les ornements consulaires [60]. Claude insiste, Tibère lui retourne un mot disant qu'il lui envoie quarante aurei pour les Sigillaires, fête où l'on offre des menus cadeaux aux enfants[A 21],[61]. Quand les sénateurs proposent que Claude participe à leurs débats, Tibère refuse encore[A 19].
En apr. J.-C., Germanicus décède soudainement en Orient. L’urne contenant ses cendres est rapportée en Italie pour organiser ses funérailles publiques, probablement en apr. J.-C. Le cortège funèbre est accueilli à Terracine, à 100 km de Rome, par Claude et son cousin Drusus le Jeune accompagnés des consuls, des sénateurs et de citoyens, tandis que ni Antonia la Jeune, mère du défunt, ni Tibère, son père adoptif, ne se déplacent[62],[61]. Parmi les monuments décrétés par le Sénat en l'honneur de Germanicus, on connaît précisément la statuaire d'un arc à l'entrée du cirque Flaminius, grâce à l'inscription de la Tabula Siarensis[A 22] : outre Germanicus sur un char y figurent ses parents, son frère Claude et sa sœur Livilla, et ses enfants, à l'exclusion de Tibère et de la descendance de ce dernier. Levick affirme que Claude est à une place humiliante, entre la sœur de Germanicus et ses enfants[63], jugement que Hurlet considère comme abusif dans la mesure où la disposition précise des statues est inconnue[64].
Germanicus laisse une veuve, Agrippine l'Aînée, et six enfants, dont trois fils qui s’opposent comme héritiers présomptifs à Drusus le Jeune, fils de Tibère et époux de Livilla, sœur de Germanicus et de Claude. Les rivalités durant les années suivantes entre les deux branches familiales sont aggravées par les intrigues de l’ambitieux préfet du prétoire Séjan, ancien proche de Germanicus, homme de confiance de l’empereur et détesté par Drusus le Jeune. Séjan se rapproche de la Domus Augusta par la promesse en 20 d’un mariage entre sa fille et Drusus, fils de Claude[A 23],[65]. Le mariage n’a toutefois pas lieu, car le jeune homme meurt avant, étouffé par une poire qu’il jouait à rattraper au vol avec sa bouche[A 24],[66].
En 23, le fils de Tibère Drusus le Jeune (Drusus II) meurt, empoisonné par Séjan avec la complicité de Livilla, forfait seulement révélé des années plus tard[67],[68]. Cette disparition ne laisse dans la ligne de succession que les deux fils en bas âge qu’il a eu de Livilla, et les trois fils de Germanicus, deux adolescents, Nero et Drusus III, et Caius encore enfant. Tibère a entamé la promotion de Nero et de Drusus III, en leur faisant octroyer la questure cinq ans avant l’âge légal, et en mariant Nero à la fille du défunt Drusus II[69],[70]. Mais Claude est pour la première fois le seul parent adulte du vieux Tibère, ce qui ferait de lui un héritier potentiel. C’est probablement de ce moment que date la réflexion de sa sœur Livilla qui, ayant entendu dire qu’il serait un jour empereur, déplore publiquement qu’un tel malheur et qu’une telle honte soient réservés au peuple romain[A 6]. Selon Frédéric Hurlet, la rancœur de Livilla ne traduit pas l’incapacité de son frère comme le suggère Suétone, mais se comprend mieux par la crainte que Claude évince ses fils[65].
Vers 24, Claude répudie Plautia Urgulanilla, sous l’accusation de débauche et d’adultère, et lui renvoie sa fille, un bébé de quelques mois, considérée comme illégitime[71],[72]. Il se remarie peu après, la même année ou certainement avant 28 ou 30, avec Ælia Pætina, fille d’un ancien consul et liée à la famille de Séjan, dont il a une fille, Claudia Antonia[73]. Claude apparaît très rarement dans les années 23 à 30, comme neutralisé par cette alliance[73], tandis que Séjan et Livilla éliminent Agrippine l'Aînée et ses fils Nero et Drusus. Leurs complots sont dénoncés à Tibère en 31 : Séjan est alors exécuté, Livilla disparait et est frappée de damnatio memoriae[74]. Claude reprend ses distances en divorçant d’Ælia Pætina, devenue embarrassante par ses liens de parenté avec Séjan[71].
Travaux éruditsModifier
Claude est durant toute sa vie un auteur prolifique. Selon l'historien Arnaldo Momigliano, c'est durant le règne de Tibère, correspondant au sommet de la production littéraire de Claude, qu'il devient mal vu politiquement de parler de la Rome républicaine[75]. Si Velleius Paterculus, qui ménage Octave et Tibère et flatte Séjan, est publié, Aulus Cremutius Cordus est condamné en 25 apr. J.-C., accusé d'avoir composé des Annales louant les assassins de César Brutus et Cassius[A 25].
Les jeunes se tournent vers l'histoire impériale plus récente, ou vers des sujets antiques peu connus. Claude est à cette époque l'un des rares savants à s'intéresser à ces deux domaines. En plus de son Histoire du règne d'Auguste, écrite en quarante-et-un livres en latin[76], probablement un par année sur la période entre 27 av. J.-C. à 14 apr. J.-C.[77], dont la première version en deux livres lui avait causé des déboires[A 14], on compte parmi ses œuvres une Histoire des Tyrrhéniens (nom grec des Étrusques) en vingt volumes et une Histoire de Carthage en huit volumes, toutes deux en grec[78]. Ces Histoires, commencées sous l'égide de Tite-Live, sont probablement achevées avant la proclamation de Claude[77]. Arnaldo Momigliano, qui pourtant réhabilite le gouvernement de Claude, dédaigne ces œuvres historiques et les classe au rang de compilations pédantes d'auteurs antérieurs.
Jacques Heurgon le contredit en 1954 en affirmant le sérieux de l'intérêt étruscologique de Claude. En effet, son mariage pendant quinze ans avec Plautia Urgulanilla, issue d'une puissante famille toscane, a dû lui ouvrir l'accès à la culture étrusque[79]. On le constate lorsqu'il soutient devant le Sénat le maintien du collège des haruspices, car « il ne fallait pas laisser périr le plus ancien des arts cultivés en Italie[A 26] ». Et dans son discours sur les sénateurs gaulois, il donne des détails des rois étrusques de Rome sensiblement différents de ceux de Tite-Live[80].
Enfin, il rédige son autobiographie en huit volumes que Suétone juge dénuée d'esprit[A 14]. Claude critique sévèrement ses prédécesseurs et les membres de sa famille dans les discours qui ont survécu[A 27].
Aucun de ces travaux n'a survécu. Suétone énumère les ouvrages de Claude, mais ne semble puiser que dans son autobiographie pour rapporter la sévérité qu'il subit dans son enfance[81]. Claude est aussi la source de quelques passages de l’Histoire naturelle de Pline l'Ancien[82] sur la géographie et l'histoire naturelle[77].
Claude a proposé d'autre part une réforme de l'alphabet latin[76] en y ajoutant trois nouvelles lettres, dont deux sont l'équivalent des lettres modernes : le V (le digamma inversum Ⅎ), consonne que l’écriture latine ne distingue pas de la voyelle U [u], le Y [w] (le sonus medius) et une troisième (l'antisigma) transcrivant les sons PS [p͡s] et BS [b͡s]. Il publie avant son avènement un écrit les proposant et les institue de manière officielle durant sa censure[A 14], mais ses lettres ne perdurent pas après son règne[A 28].
Loisirs décriésModifier
Mis à l'écart, Claude ne se consacre pas seulement aux loisirs intellectuels. Selon Suétone il s'entoure de gens abjects et s’adonne à l’ivrognerie et aux jeux[A 21],[83],[84]. Amateur passionné de jeu de dés, que Sénèque caricature en le figurant secouant un cornet troué[A 29], il écrit même un traité sur ce jeu, perdu comme ses autres écrits[85].
Il fréquente les banquets avec une goinfrerie sans mesure, buvant et mangeant jusqu’à sombrer dans la torpeur[A 30],[A 31]. Aurelius Victor évoque un Claude « honteusement soumis à son ventre[A 32] ». Aux yeux des historiens romains ces excès sont le signe d’une absence d’éducation, d’un défaut de maîtrise de soi et d’une soumission à ses sens, défauts caractéristiques d’un tyran[86]. Il éprouve parfois des douleurs stomacales si vives qu’il parle de se suicider[A 33]. Là encore, plusieurs interprétations médicales sont possibles : pancréatite chronique, liée à l’abus éthylique et très douloureuse, ulcère gastro-duodénal ou dyspepsie stomacale[87]. Sénèque fait aussi dans son Apocoloquintose une allusion caricaturale aux flatulences et à la goutte affectant Claude[A 34], les flatulences pouvant coïncider avec la dyspepsie et la goutte, une hyperuricémie en terme moderne, un mal vraisemblable vus ses excès alimentaires[88].
Succession de TibèreModifier
Tibère meurt le . Tacite affirme qu’il a hésité sur le choix de son successeur, entre ses petits-fils adoptif et naturel, Caligula, un jeune homme inexpérimenté, et Tiberius Gemellus, encore enfant, et qu’il a même pensé à Claude, d’âge plus mûr et désireux du Bien, mais dont la « faiblesse mentale » (« imminuta mens ») constituait un obstacle[A 35]. Son testament désigne comme cohéritiers Caligula et Gemellus, à égalité[A 36]. Caligula prend les devants avec l'aide du préfet du prétoire Macron, qui le fait acclamer avant d’être confirmé par le Sénat[89]. Peu après, il élimine Tiberius Gemellus en l’accusant d’une prétendue tentative d’empoisonnement[A 37].
Le testament de Tibère place Claude en héritier de troisième ligne, comme l’avait fait Auguste[60], avec tout de même un legs de deux millions de sesterces[N 2], et le recommande, lui et d’autres parents, aux armées, au Sénat et au peuple romain[A 38].
Sénateur sous CaligulaModifier
Aussitôt proclamé empereur, Caligula multiplie les manifestations de piété filiale, célèbre des cérémonies funèbres en l’honneur de Tibère et de ses parents défunts Germanicus et Agrippine l'Aînée, accorde des titres à sa grand-mère Antonia la Jeune. Se nommant lui-même consul suffect, il prend son oncle Claude comme collègue durant deux mois[A 39],[A 40], du 1er juillet au 31 août[90], ce qui le fait enfin entrer au Sénat[A 41]. Même si cette promotion est le plus grand honneur possible pour Claude, elle est tardive – il a 46 ans – et ne suffit pas à lui donner l'influence qu'il pouvait espérer[91]. De plus, il ne donne pas toute satisfaction dans ses fonctions, car Caligula l’accuse de négligence dans le suivi de l’installation de statues dédiées à ses défunts frères Nero et Drusus[92],[A 42].
Suétone rapporte l’attitude changeante de Caligula envers Claude : il le laisse présider quelques spectacles à sa place, occasion d’être acclamé comme « oncle de l’empereur » ou « frère de Germanicus »[93]. Mais lorsque Claude fait partie d’une délégation envoyée en Germanie par le Sénat pour féliciter l’empereur d’avoir échappé à un complot, Caligula s’indigne qu’on lui envoie son oncle comme à un enfant à régenter[A 43],[94].
En , un incendie ravage le quartier des Aemiliana, qu'on situe dans la banlieue de Rome.
D'après Suétone, Claude, réfugié pendant deux jours dans un bâtiment public, engage tous les moyens possibles pour combattre le feu, envoyant des soldats et ses esclaves, appelant les magistrats de la plèbe de tous les quartiers, et récompensant sur le champ l'aide des pompiers volontaires[A 44]. Après la destruction de sa demeure dans l'incendie, le Sénat vote sa reconstruction sur fonds publics[A 19],[95].
Claude est alors un homme mûr, à la taille bien faite et élancée, dont les cheveux blancs ajoutent à la gentillesse naturelle de son visage, donnant, selon Suétone, grandeur et dignitas à son être entier[A 10]. Il épouse Messaline, une petite-nièce d’Auguste beaucoup plus jeune que lui et qui lui donne aussitôt deux enfants, Octavie et Britannicus[71].
En l’absence de sources antiques, on ignore tout de Messaline avant qu’elle soit impératrice, sauf son ascendance : par son père Marcus Valerius Messalla Barbatus et par sa mère Domitia Lepida Minor, elle est une arrière-petite-fille d’Octavie la Jeune, qui est la sœur d’Auguste, et aussi la grand-mère de Claude[96]. En revanche, la date de naissance de la mariée[97], son âge, la date de cette union et surtout sa raison sont toutes conjecturales[98]. Les seuls points de repère chronologiques connus sont : 12 ans comme âge minimum légal de mariage d’une Romaine et la mise au monde de Britannicus vingt jours après la proclamation de Claude selon Suétone, soit le [A 45]. Tous les historiens s’accordent pour situer le mariage sous Caligula, peu avant 41 selon Ronald Syme, peut-être lors du consulat de Claude en 37 pour C. Ehrhardt, ou encore en 38 ou au début de 39 pour Levick[99] pour placer la naissance d’Octavie un an ou deux avant celle de son frère, en 39 ou début 40[100].
Messaline, fortunée et d’une lignée prestigieuse, est un des meilleurs partis du moment, capable de renflouer Claude. Pour certains historiens, Caligula la neutralise en la mariant à Claude et évite ainsi de légitimer un autre aristocrate, capable d’être un prétendant potentiel[101]. Barbara Levick fait aussi remarquer que la famille de Messaline, et surtout sa tante Claudia Pulchra, ont fidèlement soutenu Agrippine l'Aînée sous Tibère, malgré les poursuites encourues. La prestigieuse alliance avec la famille impériale serait alors une sorte de récompense[102].
Selon Suétone, la promotion de Claude comme sénateur ne lui vaut pas plus de respect à la cour impériale : on le ridiculise lorsqu’il s’endort, comme souvent à la fin des repas, en le bombardant de noyaux ou en le faisant réveiller sous le fouet des bouffons. Au Sénat, quoiqu’il soit règlementairement intégré au groupe des anciens consuls, on ne lui donne la parole qu’en dernier. Enfin, il est presque ruiné lorsqu’on lui impose son adhésion à un collège de prêtres, qui l’oblige à payer huit millions de sesterces[A 46].
Plusieurs inscriptions honorifiques datées d'entre 37 et 41 montrent au contraire que Claude connaît un certain prestige dans les provinces, comme celle sur une base de statue près du temple de Rome et d’Auguste de Pola en Illyrie[A 47], à Alexandrie de Troade en Asie, dédié par un chevalier devenu duumvir de cette colonie[A 48],[103]. Une autre inscription à Lugdunum, près du temple municipal, associe Caligula à une princesse impériale et à Claude, elle pourrait dater du séjour de Caligula en Gaule à la fin de l'été 39 ou plus vraisemblablement en 40[A 49],[104].
Les événements de janvier 41 et la prise du pouvoirModifier
Après plus de trois ans de règne, le mécontentement contre Caligula est tel que nombreux sont ceux qui souhaitent sa disparition, et quelques-uns vont oser passer à l’acte[105].
Dans la rivalité entre les prétendants à la succession, Claude trouve « malgré lui » le soutien efficace des forces armées stationnées à Rome, tandis que le Sénat, assemblée vénérable mais impuissante, est incapable de restaurer un régime d’apparence républicaine[106] et doit entériner la proclamation du nouvel empereur[107].
Le meurtre de CaligulaModifier
Caligula est assassiné le . La narration de son meurtre par Flavius Josèphe est la plus détaillée[A 50] et est antérieure à celle de Suétone : Caligula quitte vers midi une représentation de théâtre, accompagné de Claude, de son beau-frère Marcus Vinicius, de Valerius Asiaticus et d’une escorte de trois tribuns du prétoire, dont Cassius Chaerea et Cornelius Sabinus. Dans un passage menant au palais, Claude, Vinicius et Asiaticus quittent Caligula, donnant, volontairement ou non, l’opportunité à Cassius Chaerea et Sabinus de frapper à mort Caligula[108],[109].
Sa femme Caesonia et sa fille Julia sont aussi tuées pendant l'opération. Lorsque les Germains de la garde personnelle de Caligula apprennent sa mort, ils tuent au hasard trois sénateurs présents sur les lieux du meurtre[110],[A 51].
Lorsque Claude apprend le meurtre de son neveu, il s'éloigne, ignorant si les meurtriers n'en ont pas après lui [111], en allant sur une terrasse[110]. Il y est découvert par un soldat et ses compagnons qui mettent Claude en sécurité en le portant en litière jusqu'au camp de la garde prétorienne, laissant croire qu'il est mort[112]. Selon Renucci, qui reprend la célèbre narration de Suétone[A 52], Claude échappe ainsi de peu à un destin funeste : il aurait pu être tué par les loyalistes le considérant comme comploteur ou par les meurtriers voulant éliminer toute la dynastie[113]. Castorio considère cette scène d’anthologie d’un Claude apeuré, découvert par hasard et proclamé malgré lui empereur, comme une caricature peu crédible :
Caligula s’était fait trop d’ennemis pour que l’acte de Chaerea soit une initiative isolée[105]. Flavius Josèphe donne le nom d’un conjuré, Calliste, affranchi de Caligula, riche et influent, mais qui redoutait l’arbitraire de son maître et servait Claude secrètement[A 53]. Castorio estime que Calliste n’aurait pas pris le risque d’un complot, sans avoir l’assurance de la protection de Claude en cas de succès[114]. Enfin, Castorio n’exclut pas que cet avènement de Claude, « par hasard », soit un récit forgé a posteriori, qui offre l’avantage d’exonérer Claude d’une participation au complot, quitte à passer pour couard et ridicule[106]. Mais si certains historiens[115] ont supposé une participation directe de Claude à la conjuration, ou son acceptation tacite, en l'état actuel de nos connaissances, rien ne permet de valider ces hypothèses[116].
Le Sénat et ClaudeModifier
Immédiatement, les consuls Cn. Sentius Saturninus et Q. Pomponius Secundus réunissent le Sénat et, avec des cohortes urbaines, prennent le contrôle du Capitole et du forum[A 52],[A 54],[117]. Le Sénat envoie deux messagers à Claude, tribuns de la plèbe sacro-saints et non sénateurs pour éviter de laisser des otages, pour le convaincre de venir s'expliquer devant l'assemblée. Claude à son tour évite de se déplacer, et demande aux messagers de transmettre ses bonnes intentions au Sénat[118].
Certains historiens, se fondant sur Flavius Josèphe[A 55], estiment que Claude était alors influencé par le roi de Judée, Hérode Agrippa[A 56]. Cependant, une seconde version du même auteur, probablement fondée sur une Vie d'Agrippa, minimise son rôle dans les événements[A 57]. Hérode Agrippa, après avoir convaincu Claude de ne pas abandonner le pouvoir, va négocier avec le Sénat et le convainc de ne pas prendre les armes. Il fait croire que Claude ne peut venir parce qu'il est retenu de force par les prétoriens[119].
Les assassins de Caligula n'ont pas prévu de remplaçant. Plusieurs noms circulent : le beau-frère de Caligula, Marcus Vinicius, Lucius Annius Vinicianus ou encore Valerius Asiaticus[A 58],[120]. Aucun n'est retenu, et quelques hauts personnages tel Galba[A 59] sont contactés.
Quoi qu'il en soit, la garde prétorienne acclame Claude empereur dès le soir du 24, ou au début du 25. Le Sénat ne peut qu'avaliser. Claude promet un donativum de 15 000 sesterces selon Suétone[N 3] ou 5 000 drachmes selon Josèphe (soit 20 000 sesterces) à chaque prétorien[111],[121]. Cette somme, dix fois supérieure à ce qu'avait consenti son prédécesseur, persuade les derniers partisans du Sénat de se rallier à lui. L'assemblée tente une dernière manœuvre en envoyant Cassius Chaerea, un des officiers qui ont tué Caligula, mais il est reçu par des prétoriens hurlant au nouvel empereur et sortant les glaives. Claude répond via Agrippa qu'il n'avait pas souhaité le pouvoir, mais qu'il le conservait, après avoir été nommé par les gardes. Il ajoute qu'il gouvernera avec le Sénat[122].
En définitive, l'épisode tragique de l'assassinat de Caligula et de l’avènement de Claude renforce le principe impérial, en démontrant que, même en vacance de cette autorité, le Sénat ne parvient pas à rétablir la République. L'armée et le peuple ont pris leur parti pour le régime impérial[123].
RègneModifier
Premières mesuresModifier
Dès son avènement, Claude s'emploie à rassurer, à restaurer sa réputation et à asseoir sa légitimité. Il annonce par édit que ses colères seront courtes et inoffensives, il réfute sa prétendue stupidité en affirmant qu'il feignait, pour échapper aux menaces de Caligula[A 60],[107].
Claude décrète immédiatement une amnistie générale[A 61], seul Cassius Chaerea est exécuté, car on ne peut impunément assassiner un empereur. Son complice le tribun Cornelius Sabinus est amnistié, mais il se suicide par solidarité[124]. Claude fait détruire les poisons trouvés dans l'appartement de Caligula et brûler tous ses dossiers compromettants[A 62],[125], mais refuse que sa mémoire soit condamnée par une damnatio memoriae et que le jour de sa mort soit noté comme un jour de fête[126]. Il rappelle les exilés du règne précédent, dont ses nièces Agrippine la Jeune et Julia Livilla[127].
Claude n'a pas autant de légitimité que ses prédécesseurs, car il ne descend d'Auguste ni par le sang ni par l'adoption ; il insiste donc, dès sa proclamation, sur son appartenance à la domus Augusta, la maison d'Auguste[128]. Il promet de gouverner en prenant exemple sur Auguste[A 61]. Il s'appelle maintenant Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus[129] : il adopte le nom d'Auguste comme ses prédécesseurs au début de leur règne, et le cognomen de « César » qui devient à cette occasion un titre alors qu'il avait été transmis jusqu'à Caligula uniquement par filiation naturelle ou adoption[129]. C'est probablement le Sénat qui est à l'initiative de cette transformation[130]. Par contre, il refuse de prendre comme prénom le titre d'Imperator[A 61], trop connoté militairement (« commandant victorieux »)[131]. Il conserve le surnom honorifique de Germanicus, lien avec son défunt frère héroïque, et utilise fréquemment l'expression « fils de Drusus » (filius Drusi) dans ses titres pour rappeler son père exemplaire et s'approprier sa popularité. Il déifie sa grand-mère paternelle Livie, l'épouse du divin Auguste, et accorde à sa défunte mère Antonia la Jeune le titre d'Augusta[A 61],[126]. Enfin, il attend trente jours avant de venir accepter les honneurs et les titres dus à l'empereur, de même que celui de Père de la patrie qu'il ne prendra qu'un an plus tard[132].
Quelques jours après l'avènement de son mari, le 12 février, Messaline met au monde un héritier impérial, que Claude nomme Tiberius Claudius Germanicus, le futur Britannicus[133]. La même année 41, le couple impérial complète les alliances familiales : Claude marie sa fille aînée Claudia Antonia à Pompée Magnus, illustre descendant de Pompée, fiance sa seconde fille Claudia Octavia, encore enfant, à Junius Silanus et leur fait décerner les premiers honneurs du vigintivirat[A 63].
De son côté, Messaline accuse d’adultère Julia Livilla, sœur de Caligula, et son amant présumé Sénèque. Renvoyée en exil, Julia Livilla meurt ou est exécutée peu après[A 2],[127]. Les historiens modernes admettent que Messaline ait pu redouter l’importance de Julia Livilla, précédemment accusée de complot et exilée, et de surcroît épouse de Marcus Vinicius, envisagé par le Sénat comme successeur possible de Caligula[134].
Relations avec le SénatModifier
Claude s'impose au Sénat tout en affaiblissant considérablement son autorité, et de nombreux sénateurs en ont certainement éprouvé du ressentiment. Claude, en bon politique, le comprend et assure la puissante institution de son respect tout en sévissant impitoyablement lorsqu'un complot est démasqué[135].
CollaborationModifier
À l’inverse de Caligula, Claude s'applique à ménager les sénateurs, en leur témoignant les marques de courtoisie dues à leur rang. Par exemple, pendant les sessions régulières, l'empereur est assis parmi l’assemblée du Sénat, parlant lorsque vient son tour et se levant pour s’adresser à l’assemblée, bien que la position debout prolongée lui soit difficile. Lors de la présentation d’une loi, il est assis sur le banc réservé aux tribuns dans son rôle de porteur de la puissance tribunitienne (étant patricien, l'empereur ne peut pas officiellement être tribun de la plèbe mais ce pouvoir a été accordé aux empereurs précédents)[136]. Suétone, faute de l’épingler pour son manque de civilité, insinue qu’il en montre trop[A 64],[131].
Néanmoins, Claude reste prudent et, après avoir sollicité l’accord du Sénat, se fait accompagner dans la curie d’une escorte de protection formée du préfet du prétoire et de tribuns militaires[A 65].
D'après un extrait de discours retrouvé sur un fragment de papyrus, Claude encourage les sénateurs à débattre des projets de loi[137]. Claude sévit aussi contre l’absentéisme au Sénat[138], au point que, selon Dion Cassius, plusieurs sénateurs sévèrement punis de leur absence se suicident[A 66], épisode dépourvu de précision, dont on ne sait la part de réalité ou de médisance[139].
En 45, pour couper court aux absences, Claude retire au Sénat le droit de délivrer des congés, et se le fait attribuer exclusivement[A 67],[140].
Complots et représaillesModifier
Néanmoins, des menaces émanent rapidement d’une partie du Sénat. Exécutions et suicides de sénateurs vont se succéder, pour des complots ou des suspicions impériales, rapportés par Suétone, Dion Cassius et Tacite. Ceux-ci les expliquent par le caractère peureux de Claude, redoutant un assassinat et jouet des intrigues d’une Messaline perverse, soutenue par ses affranchis. Ces historiens justifient les accusations formulées par Messaline par sa jalousie contre les rivales possibles, son avidité pour les biens de ses victimes ou sa volonté de domination sexuelle, parfois même les deux. L’attitude des historiens modernes varie du respect des grands auteurs antiques, où tout est vrai, à la circonspection qui tente de démêler le vrai du faux pour réinterpréter l’Histoire, jusqu’à l’hypercritique, qui nie toute certitude historique sur la présentation négative des intentions de Claude et de son entourage[141]. Parmi les théories interprétant les motivations impériales, Levick considère que le couple impérial se concilie les rivaux potentiels, et attend qu’ils soient vulnérables pour les éliminer si le danger persiste[142]. Renucci partage cette vision : Tacite et les autres historiens ne doivent pas être lus au premier degré, mais sous-entendent beaucoup plus qu’ils n’expriment. Pour lui, Claude n’hésite pas à éliminer ceux qu’il craint, quitte à tenter de les endormir dans un premier temps par divers honneurs et alliances pour les éliminer quand l’occasion se présente[143].
Peu de temps après la proclamation de Claude, en 42, Suétone et Dion Cassius citent une première exécution de sénateur, celle d’Appius Silanus, légat en Espagne puis époux en secondes noces de Domitia Lepida, la mère de Messaline. Selon Dion Cassius, il aurait offensé Messaline en refusant d’être son amant. Tout en émettant des réserves, Suétone expose avec une machination rocambolesque : en exploitant la peur de Claude, Messaline puis l’affranchi Narcisse prétendent avoir rêvé de son assassinat par Appius Silanus, et obtiennent sa mise à mort dès qu’il se présente au palais[A 68],[A 69],[144]. Des historiens modernes doutent de ce récit, trop conforme à l’image d’une Messaline criminelle et frustrée et d’un Claude peureux manipulé par son entourage. Pour Levick[145], suivie par Renucci, Claude n’est ni stupide ni innocent et c’est lui l’inspirateur d’une élimination préventive de Silanus, après l’avoir attiré à la cour impériale[146]. D’autres supposent un complot de Silanus, découvert à temps[111].
Peu après, Scribonianus, légat de Dalmatie, se révolte, incité par le sénateur Vinicianus, cité en 41 comme successeur possible de Caligula et craignant de le payer de sa vie. Mal préparée, peut-être improvisée à la suite de l’exécution d’Appius Silanus, la tentative est un échec, les soldats refusent de suivre Scribonianus qui se suicide ou est tué[147]. Caecina Paetus, membre de la conspiration, est arrêté en Dalmatie et transféré à Rome. Son épouse Arria l’encourage au suicide en se poignardant elle-même[A 70]. Selon Dion Cassius, les mises en accusation se font au Sénat, en présence de Claude, et un grand nombre de conspirateurs, des sénateurs dont Vinicianus et des chevaliers, préfèrent le suicide à la délation et la torture orchestrées selon Dion Cassius par Messaline et Narcisse[A 71].,[124].
Mais, contrairement aux poursuites menées sous Tibère, les enfants des conjurés sont épargnés[147]. Cette sédition avortée montre la fidélité de l’armée à Claude, confirmée durant tout son règne. Après cette alerte, il fait voter par le Sénat le titre de Claudia Pia Fidelis pour récompenser les légions de Dalmatie qui ont refusé de marcher contre lui[A 72], une façon d’appeler les sénateurs à témoigner de leur soutien à l’empereur[148].
Épurations dynastiquesModifier
Dion Cassius situe lors des années 46 et 47 apr. J.-C. une série d’éliminations dans la famille impériale, visant les gendres de Claude et l’entourage des sœurs de Caligula, Agrippine la Jeune et Julia Livilla. En 46, selon Dion Cassius, Messaline empoisonne Marcus Vinicius, ex beau-frère de Caligula, qui aurait refusé d’être son amant. Dion indique aussi qu’il était suspecté de vouloir venger la mort de son épouse Julia Livilla[A 73],[149]. Une tentative d’assassinat du fils d’Agrippine, le petit Domitius Ahenobarbus, futur Néron, aussi imputée à Messaline, est qualifiée de fable par Suétone[150].
En 46 ou en 47, le gendre de Claude, Pompée Magnus est exécuté pour des motifs que ni Suétone ni Dion Cassius n’indiquent[A 74],[A 75] mais que les historiens modernes supposent être la volonté de Messaline et peut-être celle de Claude d’éliminer une possible concurrence de leur fils Britannicus. L’exécution en même temps du père de Pompée Crassus Frugi et de sa mère, n’est évoquée que par Sénèque, qui en fait porter la responsabilité à Claude[151],[152]. Claudia Antonia est remariée au demi-frère de Messaline, Faustus Sylla, un gendre moins problématique[153].
Derniers complotsModifier
En 46, Asinius Gallus, petit-fils de l'orateur Asinius Pollio et frère utérin de Drusus II, et Statilius Corvinus, ancien consul, montent une révolution de palais avec des affranchis et des esclaves de Claude[A 76]. Asinius Gallus est seulement exilé[A 73]. Les sources antiques sont laconiques, le sort de Corvinus et celui des autres complices sont inconnus[154].
En 47, est mis en accusation Decimus Valerius Asiaticus, richissime sénateur originaire de Vienne, très influent en Gaule, deux fois consul. L’accusation d’adultère masque d’autres motifs. Tacite accuse Messaline de convoiter ses jardins, motif conventionnel, puis expose des soupçons plus inquiétants : Asiaticus pourrait soulever les Gaules et l’armée de Germanie. De plus Asiaticus était présent lors du meurtre de Caligula et aurait été évoqué pour sa succession. Arrêté avant son supposé départ pour la Germanie, il comparait devant Claude, qui ne lui laisse que le choix de son mode de mort. Il s’ouvre donc les veines dans ses jardins[A 77]. Pour Renucci, Asiaticus pourrait être un des derniers à payer de sa vie son implication dans l’assassinat de Caligula[155]. Un an après, dans son discours sur l’admission des Gaulois, Claude le qualifie sans le nommer de « brigand » (latro) et de « prodige de palestre »[156].
L’ampleur de cette succession de purges n’est pas précisément connue, mais selon Suétone et Sénèque, Claude durant son règne aurait poussé au suicide ou fait exécuter trente-cinq sénateurs et plus de trois cents chevaliers[A 78],[A 79]. Parmi ces victimes, dix-huit sont identifiées nommément, et seulement deux sont morts après 47. Renucci situe donc la plupart des éliminations comme une suite de la prise du pouvoir en 41, et suppose qu’une faction dure des opposants à Caligula n’a pas rallié son successeur[154].
Conclure par l’énumération de ces affaires à un règne de terreur est hasardeux, et leur décompte (dix-huit suicides individuels ou groupés provoqués sur treize ans) parait faible en regard des autres règnes (52 cas sous Tibère en 23 ans, 15 sous Caligula en 4 ans, 42 sous Néron en quatorze ans), sachant que cette comparaison doit être prise avec précaution car les indications des auteurs antiques sont lacunaires et sélectives[139].
Renouvellement du SénatModifier
En 47 et 48 apr. J.-C., Claude exerce la censure avec Lucius Vitellius. Cette fonction, tombée en désuétude après Auguste, lui permet de renouveler les effectifs du Sénat, de l’ordre sénatorial et de l’ordre équestre rassemblant les chevaliers, tout en respectant les apparences républicaines[A 44]. Il démet du Sénat de nombreux sénateurs qui ne répondent plus aux qualités morales ou aux conditions financières attendues, mais selon une méthode déjà pratiquée par Auguste, il les avertit individuellement à l’avance et leur permet de démissionner sans humiliation publique[A 80],[157]. Dans le même temps, il fait voter pour les provinciaux titulaires de la citoyenneté romaine le droit d’être candidats aux magistratures du cursus honorum, ce qui les fait entrer au Sénat à l’issue de leur mandat. La Table claudienne gravée à Lugdunum conserve son discours sur l'admission de sénateurs gaulois. Il complète les rangs du Sénat par l’inscription des nouveaux magistrats, et pour atteindre l’effectif de six cents, inaugure une nouvelle pratique, l'adlectio : il inscrit d’office des chevaliers répondant aux conditions de fortune et d'honorabilité, sans qu’il leur soit nécessaire d’avoir exercé au préalable la questure[158].
Il pallie l’extinction des lignées patriciennes en accordant cette qualité aux sénateurs les plus anciens, ou à ceux dont les parents s’étaient illustrés[A 80].
Claude et l'EmpireModifier
Après les désordres de Caligula, Claude veut restaurer l'État romain, en développant sa centralisation. Secondé par des affranchis compétents, il renforce l'administration ébauchée par Auguste, surveille le gouvernement des provinces en limitant les abus et garantit la paix romaine par l'annexion de plusieurs royaumes clients. Plus qu'Auguste, il s'intéresse aux provinciaux et diffuse généreusement la citoyenneté romaine[159].
Monnayage et propagande impérialeModifier
Le monnayage est un puissant instrument de propagande pour les empereurs romains, qui touche facilement les millions d'habitants de l'Empire[160]. Claude l'utilise pour ses frappes en or (aureus), en argent (denier), et en quantités considérables pour les petites espèces en laiton (sesterce) et en bronze (as et ses sous-multiples). Les frappes de laiton et de bronze de l'atelier de Rome sont complétées en Occident par les émissions effectuées dans les camps militaires et par les imitations produites par des officines locales tolérées par les autorités[161]. Par leur abondance, ces émissions, officielles et imitées, se substituent aux anciennes monnaies gauloises et espagnoles, provoquent la fermeture des petits ateliers monétaires encore actifs dans quelques municipes provinciaux et alimentent le petit commerce en Gaule, en Germanie et en Bretagne[162].
On peut distinguer quatre thèmes dans les monnaies de Claude[163] :
- l'exaltation de certains membres de sa famille, afin de réaffirmer sa légitimité
- l'idée de Victoire, associée à l'empereur
- l'exemple d'Auguste
- les valeurs liées à la personne et à la politique de Claude
Dès les premières émissions en 41/42 apr. J.-C., l'empereur est figuré avec son père Drusus ou sa mère Antonia la Jeune sur des séries en or, en argent ou en bronze, émises à Rome et à Lugdunum. Son fils Britannicus apparaît dès sa naissance en 41 sur des monnaies avec l'inscription Spes Augusta (« Espoir Auguste »)[164]. D'autres frappes de sesterces à partir de 42/43 montrent son frère Germanicus puis l'épouse de ce dernier Agrippine l'Aînée. Enfin, des bronzes frappés à Rome en 42 montrent les fondateurs de la lignée impériale, Auguste et au revers Livie que Claude vient de faire diviniser[165].
Revers du sesterce précédent, Claude assis sur un siège curule, des armes déposées à ses pieds.
Livie sur un trône, titrée DIVA AVGVSTA.
Dupondius, Antonia la Jeune ANTONIA AVGVSTA, env. 41-50, RIC Claudius 92[166].
En revanche, aucune monnaie n’est émise à l’effigie de Messaline à Rome ou à Lugdunum. De nombreuses cités de la partie orientale de l’Empire qui bénéficient de leur indépendance monétaire frappent des monnaies qui exaltent la fécondité de Messaline, mère de l’héritier présomptif de l’empereur. Nicée, Nicomédie la figurent portant des épis de blé, attribut de Déméter, déesse de la fertilité[167]. Une émission d’Alexandrie la montre présentant dans sa main ouverte deux personnages miniatures, ses deux enfants. Frappé à Césarée de Cappadoce, le portrait de Messaline porte au revers Octavie et Britannicus se tenant par les mains accompagnés de leur demi-sœur Claudia Antonia[167].
Dans l'affirmation de la légitimité de Claude, plus étonnantes sont les monnaies qui rappellent sa proclamation par les militaires[168] L'une montre dès 41-42, avec de nombreuses frappes ultérieures, l'empereur associé aux gardes prétoriennes. Une seconde avec la légende PRAETOR(iani) RECEPT(i) fait voir l'empereur et un soldat se serrant la main[169]. Il est probable, selon Levick et Campbell, que ces monnayages récompensent les prétoriens ayant proclamé Claude empereur[170], mais ces types sont ensuite réutilisés[171] :
Caserne de la Garde prétorienne, surmontée de l'étendard militaire et de la Fides ; légende IMPER RECEPT.
La Victoire est une condition obligée pour la reconnaissance du pouvoir. Or Claude à son avènement ne peut vanter aucun exploit militaire personnel ou de ses généraux. Il célèbre donc ceux de son père par des émissions au profil de Drusus avec au revers un arc de triomphe, une statue équestre entre deux trophées et l'inscription DE GERMANIS. À partir de 46 et jusqu'en 51, Claude célèbre sa conquête de la Bretagne avec des monnaies au revers identique, et la mention DE BRITANN(is)[172].
Des séries monétaires émises pour les mérites d'Auguste sont reproduites par Claude : la figuration d'une couronne en feuilles de chêne avec la légende OB CIVES SERVATOS représente la couronne civique accordée au défenseur des citoyens romains, Auguste autrefois, Claude à présent qui l'a placée au toit de sa maison[A 81]. Autre reprise de monnaies augustéennes, les pièces de l'atelier monétaire de Lugdunum montrant l'autel du sanctuaire fédéral des Trois Gaules et légendées ROM ET AVG, connues par un rare quadrans[173]. Elles rappellent le lieu et le jour de naissance de Claude, qui coïncident avec le jour de consécration de cet autel[174].
- Monnaies à l'autel des Trois Gaules
Sesterce d'Auguste.
As d'Auguste.
Dupondius d'Auguste.
Quadrans de Claude.
Des allégories liées à la politique de Claude apparaissent sur les monnaies du début de son règne en 41/42. les monnaies LIBERTAS frappées à Rome montrant une femme tenant à la main un pileus (bonnet de l'affranchissement) annonce non pas la liberté au sens moderne mais la fin de la tyrannie du règne précédent, et son absence sous Claude. Une autre allégorie est remarquable car aucune monnaie ne l'a fait apparaître avant, et elle n'est reprise par aucun des successeurs de Claude : CONSTANTIA, émise en or, en argent et en bronze, montre une femme debout tenant une torche et une corne d'abondance, ou debout et casquée, tenant un long sceptre, ou encore assise sur une chaise curule, levant la main droite à hauteur de son visage. Aucun culte de cette vertu divinisée n'existe à Rome, et cette allégorie est visiblement personnellement liée à Claude. Il semble hasardeux de rattacher la CONSTANTIA à un événement précis du règne, elle renvoie plutôt à une notion stoïcienne de cohérence de conduite et de fidélité à ses engagements, une affirmation officielle de programme de bon gouvernement[175].
La centralisation du pouvoirModifier
Pas plus sous la République que sous l’Empire, le Sénat ne dispose de capacités opérationnelles pour administrer l’Empire : seulement un trésor, l’Aerarium, aux moyens financiers limités, pas de personnel administratif ou technique ni de bureaux, hormis des archives[176]. Sous la République, les magistrats et les gouverneurs de provinces se faisaient assister par leur personnel, esclaves et affranchis, tandis que des questeurs géraient leur trésorerie[177],[178]. Auguste organisa la gestion des provinces impériales qu’il administrait par ses légats et celle de ses domaines privés sur ce modèle, avec les affranchis et les esclaves de sa maison, la domus Augusta. Il créa pour gérer les revenus perçus une caisse impériale, le fiscus, parallèle à l’Aerarium. Claude hérite de cette administration embryonnaire et la développe en spécialisant des bureaux, placés chacun sous l’autorité d’un affranchi de la domus Augusta[179].
Le service le plus important est celui des finances (a rationibus), qui gère le trésor de la maison impériale (le fiscus), en relation avec les fisci provinciaux[180]. Il est confié à Pallas, précédemment homme de confiance d’Antonia la Jeune, la mère de Claude[A 82],[181]. Le service de la correspondance administrative (ab epistulis), probablement créé par Auguste en relation avec la poste impériale[180], est dirigé par Narcisse, ancien esclave de Caligula[A 83]. Narcisse est l’homme de confiance de Claude, et parfois son porte-parole, par exemple en 43 pour apaiser une légion récalcitrante lors de la campagne de Bretagne[182].
Claude, qui exerce activement son rôle judiciaire, crée un service traitant les causes évoquées en appel à l'empereur (a cognitibus) et les requêtes (ab libellis), confié à Calliste, ancien affranchi de Caligula. Un dernier service (a studiis) s’occupe des questions diverses, des recherches documentaires et de la rédaction des documents et des discours officiels[180]. Il est géré par Polybe[A 83], qui est exécuté en 47 pour des raisons obscures, sur une accusation de Messaline d’après Dion Cassius[A 84]. Son poste est repris par Calliste.
Cette organisation ne fait pas une distinction nette entre les revenus privés de l’empereur et ceux de l’État[N 4], ce qui explique qu’elle donne un poids important au personnel de la maison d’Auguste[183]. La responsabilité élevée de ces hommes, de rang social inférieur et grecs de surcroit, joue dans l'image négative transmise par les historiens qui répètent tous que Claude est soumis à leur influence[184]. De surcroit, l’énorme richesse de plusieurs d’entre eux leur vaut une réputation de corruption. Dion Cassius affirme qu’ils vendaient le titre de citoyen romain au prix fort d’abord, puis à vil prix, les charges militaires et celles de procurateur et de gouverneur, et même les denrées alimentaires, créant une pénurie[A 85],[185]. Pline l'Ancien constate que Pallas, Narcisse et Calliste étaient plus riches que Crassus, l'homme le plus riche de l'époque républicaine après Sylla avec des biens estimés à deux cents millions de sesterces[A 86].
Toutefois, ces mêmes sources accusatrices admettent que ces affranchis étaient loyaux envers Claude[A 87]. Enfin Suétone leur reconnaît même une certaine efficacité[186],[11].
L'expansion de l'EmpireModifier
Sous le règne de Claude, l'Empire connaît une nouvelle expansion, celle-ci ayant été limitée depuis l'époque d'Auguste. Des territoires déjà sous protectorat romain sont annexés : le Norique, la Judée après le décès de son dernier roi Hérode Agrippa Ier en 42, la Pamphylie et la Lycie en 43, à la suite d’une révolte locale et du meurtre de citoyens romains[A 88],[187]. Après l’assassinat par Caligula du roi de Maurétanie Ptolémée, et l’insurrection d’un de ses affranchis, Ædemon en 40, l’agitation de tribus maures se poursuit en 42 et 43[188]. En 43, l’ancien royaume est divisé en deux provinces, Maurétanie césarienne et Maurétanie tingitane[A 89],[189].
La Britannia (actuelle Grande-Bretagne) est une cible alléchante par sa richesse, déjà reconnue par les commerçants romains. La conquête, envisagée par Caligula, est entamée par Claude en 43. Il envoie Aulus Plautius à la tête de quatre légions, prenant prétexte de l'appel à l'aide d'un allié local en difficulté[A 90]. Claude lui-même se rend dans l'île avec ses gendres pendant une quinzaine de jours recueillir la victoire[A 91],[189].
À l’automne 43 et avant son retour à Rome, le Sénat lui accorde un triomphe et l’édification d’un arc de triomphe à Rome et d’un autre à Boulogne-sur-Mer. Le Sénat lui donne également le titre honorifique de « Britannicus » qu’il n'accepte que pour son fils, et n'utilise pas lui-même. Le triomphe de Claude est célébré en 44, une cérémonie que Rome n’avait pas connue depuis celui de Germanicus en 17. Messaline suit le char triomphal en carpentum, avec plusieurs généraux vêtus des ornements triomphaux[A 90],[191]. L’usage d’un carpentum est un honneur exceptionnel accordé à Messaline, car circuler dans cette voiture attelée à deux roues est le privilège des Vestales, qui n’a été accordé avant qu’à Livie[192].
Claude a enfin une gloire militaire comme ses parents, et a réussi là où Jules César lui-même avait échoué, soumettre les Bretons et l’Océan[193]. Il renouvelle ce triomphe en instaurant une fête annuelle qui le commémore[A 92]. En 47, il défile au côté d’Aulus Plautius, qui reçoit une ovation. En 51, il célèbre la capture du chef breton Caratacos en reconstituant au Champ de Mars la prise d’assaut d’une ville bretonne[194].
En 46, les Romains interviennent en Thrace, dont l'assassinat du roi
🚨Modifier
The Wikipedia “Administratior” Bbb23’s real name is TIM HARDCASTLE and he lives in “renovated” septic tank that is barely livable and is covered in rust and still smells heavily of sewage. Any normal person could not bare a second of it but For bbb23 it just cultivates more bullying power. He supposedly has a degree in geology but he failed because he spent too much time bullying people on wikipedia. He cant afford a house so he just lives in septic tank where bullies people online 18 hours a day
MOREModifier
Bbb23 is a Wikipedia "Administrator" who is highly corrupt and been exposed many times before.
Preface:
I would like to say that know matter how deep you have gotten into Wikipedia - whether you just started editing or have been editing for years - for you to know the truth (and if you are in the Wikipedia Cabal, to hopefully push for reform for the better).
Bbb23 abuse essay please read the essay here: http://tinyurl.com/Bbb23abuse
Bbb23's actions have also violations California law: https://www.wikipediasucks.co/forum/viewtopic.php?t=1198&start=180
More abuse: https://archive.is/8bzX7
Another admin STALKING users: https://archive.ph/t26y6
Which one of these users is legally banned:
- Kumioko, who contributed over a million edits and did nothing wrong. https://wikipediasucks.co/forum/viewtopic.php?f=24&t=432
- Zedebe, an admin who HACKED another user and leaked they're private information on an off-wiki forum: https://wikipediasucks.co/forum/viewtopic.php?f=19&t=2143
Kumioko is legally banned for violating TOS, Zedebe supposedly is just fine and isn’t even blocked.
I hope after reading those, you are willing to sign this petition: https://www.change.org/p/ban-bbb23-from-editing-wikipedia
I also recommend that you read the wikipediasucks.co and wikipediocracy.com forums.
Admins exposed:
Bbb23:
http://wikipediocracy.com/forum/viewtopic.php?p=262726#p262667
http://wikipediocracy.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=9504
https://en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Administrators'_noticeboard/Archive250#Request_for_review_of_administrator_Bbb23;_concerns_of_abuse_of_position_and_harassment,_vindictiveness
Admin Abuse:
Bbb23:
https://archive.ph/2020.04.07-181749/https://en.wikipedia.org/wiki/Talk:CueCat%23Bbb23_Harrassment_and_repeated_UNDO_of_valid_records#Bbb23_Harrassment_and_repeated_UNDO_of_valid_records
https://archive.ph/l2hfp
Bbb23 vandalizes a page: https://archive.is/cJg0B
...later realizes his mistake: https://archive.is/3D2YI
More Bbb23 vandalism (this time he doesn't fix it): https://archive.is/ES8jk
Bbb23 (and Wikipedia) reverts valid edits just because the user was a sockpuppet (and he defends his vandalism later): https://archive.is/qDIsG
https://old.reddit.com/r/wikipedia/comments/3l4no8/wikipedia_oversightcheckusers_admins_ponyobbb23/
https://en.wikipedia.org/wiki/User_talk:Franchisemichael (archive: https://archive.is/6133u)
General bad behavior:
Bbb23:
https://en.wikipedia.org/wiki/User_talk:LynnWysong#Accusations_and_evidence
https://archive.is/AUUpJ
Bbb23 can't take criticism: http://archive.ph/Bdcee
Even from experienced editors: http://archive.vn/OVY8q
Good articles:
https://g-liu.com/blog/2009/09/why-other-people-really-hate-wikipedia-administrators-as-well/
Blogs:
http://wikipedia-sucks-badly.blogspot.com
Victims of abuse:
https://archive.is/DXoRL
https://archive.is/I3eL5
https://archive.vn/NKQj6
https://sandwalk.blogspot.com/2022/08/blocked-by-wikipedia.html
The broken system:
One can easily get other blocked by exploiting checkusers, this can even be done accidentally! (more info: https://archive.ph/eiza7 [note: you don't even have to share an IP or user-agent, merely acting like them or eluding to sockpuppetry may get them blocked])
https://wikipediasucks.co/forum/viewtopic.php?t=2258&p=20905
Wikipedia user identities revealed:
Many more can be found here: archive.is/Ku5u7
Tamzin:
Name: Tamzin Hadasa Kelly
Birth name: Thomas Harrison Kelly
Birth date: April 14, 1996 (age 26)
Residence: 215 Stites Ave, Cape May Point, NJ 08212 (image: https://files.catbox.moe/o3cu94.png archive: https://archive.is/lvZ59)
Previous residences: 404 Constitution NE Ave, APT 12, Washington, DC 20002-5924 (left in April 2017) | 138 Puritan Rd, Swampscott, MA 01907-2716 (left in May 2022)
Father: Michael T Kelly
Mother: Madelyn S Kelly
Other addresses: 615 Healdsburg Ave Unit 306, Santa Rosa, CA 95401-5169
Phone number: (781) 307-8065
Bbb23:
Name: Tim Hardcastle
Location: Believed to reside in France. (Might have moved to Nevada)
Especially fond of young boys and girls.
Drmies:
Name: Michel Aaij
Job: Professor (rating by students: https://www.ratemyprofessors.com/professor?tid=997791)
Work: Auburn University, Montgomery (work page: https://www.aum.edu/associate-professor-michel-aaij-edits-new-book-examining-church-reformer-boniface/)
Medical: Type I diabetes (source: https://www.montgomeryadvertiser.com/story/news/2017/08/03/th/530729001/)
E-mail: maaij1@aum.edu
LilianaUwU:
Twitter: https://twitter.com/VeiledLilyUwU
Image https://twitter.com/VeiledLilyUwU/status/1407974459923963905
Ian Thomson:
A graduate of the University of South Carolina, where he gained a reputation for making female students uncomfortable in the Thomas Cooper library.
TheresNoTime:
Name: Samuel Tarling
Photos: https://archive.is/CGucS https://archive.is/d5OOd
Chris Sherlock:
One of the earliest members of Wikipedia's allegedly-nonexistent "cabal", Ta_bu_shi_da_yu (T-C-F-R-B) (see also Tbsdy lives (T-C-F-R-B), Letsbefiends (T-C-F-R-B), 203.217.39.91, chris.sherlock79@gmail.com as of 2016) was a principal author of, and excuse-maker for, Wikipedia's chronic inability to handle or use experts in various fields of knowledge. Chris was, like Jimmy Wales, in favor of discouraging Wikipedia editing by knowledgeable people, and of encouraging edits by random nobodies, regardless of their lack of knowledge or bias. He also supported the hard core of Wikipedia insiders slavishly, and started a number of ugly disputes. Close Wiki-Friend of David Gerard and co-founder of Wikipedia's incompetent "Aussie mafia", he helped to found the highly dysfunctional Wikimedia Australia.
background
IT professional from Sydney, Australia. Claims to be a devout Protestant Christian, appears to be politically liberal. Employee of Australian Customs, has obviously edited Wikipedia during work hours.
WP work, Ta bu shi da yu
As Ta bu shi da yu, he appeared in June 2004. One of his first achievements: the creation of the exploding whale article, a classic of Wikipedian Internet-meme stupidity. He was also very fond of Windows XP, the Seiko Epson company, and actress Holly Valance. Soon he was a regular pest on Deletion Review and individual AFDs and MFDs, usually voting to keep. Somehow he fell into dispute with Netoholic, and was mentioned in Netoholic's (pointless) November 2004 arbitration. Chris was poking his nose into all kinds of arbitrations and other issues, which became a habit.[1][2][3]
Thanks to his appetite for drama and abuse, he went through no less than three RFAs prior to 2006. The first one, October 2004, was a complete success. He really liked Mark Pellegrini, judging by this.
An RFC was opened in February 2005. The complaint: he reverted, then protected, the article about the year "2004", thus attracting some criticism from people trying to edit the page. Insiders called it "frivolous" and ignored it.
He claimed to be quitting Wikipedia in March 2005, yet in May, he returned and asked for another RFA. This time, he was accused of "vandalizing" the precious "Dalek" article by Tony Sidaway, and withdrew his request. He was still mostly noted for the "exploding whale". Quote: "Request from Ta bu shi da yu: I'm feeling pretty low right now (yes, my own fault). If people could respect my decision to withdraw and stop voting, I would very much appreciate it. I feel positively terrible about the whole business and would like to put it behind me. I'm well aware that I made a really stupid mistake and I honestly don't need it pointed out anymore. In my own defense, I was making a joke. This backfired very badly (I blanked the page accidently then added the picture of the Dalek attacking soon after - the blanking was unintentional but the joke was intentional) and I'm feeling pretty down about it and am in the process of beating myself up about it. A special note to Everyking: stop sticking the knife in please. You know very well that you got yourself into hotwater over the Ashlee Simpson article. At the time you got blocked, which you didn't like no doubt, but this was done because you were under an arbcom injunction that needed to be enforced. I didn't take pleasure in blocking you and I don't thank you for introducing this into my RFA. - Ta bu shi da yu 02:39, 24 May 2005 (UTC)"
He enlisted a friend to nominate him for a third RFA in June 2005, and got in despite some criticisms.
A second RFC was opened in February 2006, for deleting images that might be copyright violations. Despite evidence that many of them were deleted properly, "While I think that Ta bu shi da yu's heart is in the right place, I feel there is an abuse of process that needs to be discussed." It helped to illustrate that Wikipedia's process for handling images was not well-developed at the time. Nevertheless, it was a pointless and wasteful squabble.
Quote from WR, April 2006:
"I feel that how good the information in Wikipedia is should not be determined because you are an "expert", but because the material is good an follows mandatory site policies, such as:"
" Neutrality,"
" Lack of originality (we shouldn't make stuff up),"
" Accuracy, and"
" Reliable sources."
"Chris goes on to describe how he thinks good articles get written (by being analyzed by a bunch of ignorant jackasses on the Featured Article Candidate pages). In fact it's the opposite: most of the good Wikipedia content is written by experts who haven't had the experience of meeting idiots like Chris and his friend Antaeus Feldspar. Most of the idiocies that Wikipedia propagates come about because they let people edit who don't know what they are talking about. There is a way to stop a vandal who writes "George Bush is a monkey", but there is no way to stop the equally destructive behaviour of the clueless fools."
Also in April, he posted a rant on a blog about how much he hated Wikipedia Review. "Yay to my post
Wikipedia Review is evil. The Internet should be Wikipedia Review free. And so should Wikipedia, which is why Blu’s site was removed from the article “Criticism of Wikipedia”. And to those who also aren’t aware of it, the Wikipedia Review has a history of posting libel. I was perhaps unfair in calling it Blu Aardvark’s site. However, it is the place that people go when they get banned from Wikipedia. However, in reference to my previous comment: people should be aware that the link to Wikipedia Review is no longer on the article “Criticisms of Wikipedia” – particularly when the site admins like Selina post pornographic images and say that it is an image of one of our female admins. Add this to the fact that we really don’t count them as notable enough and the link has been removed. This is a good case of an external link being removed from an article. And yes, I am a Wikipedia admin."
A category called "Good-looking Wikipedians" was opened in early 2006, with Chris featured prominently. It was mocked on Wikipedia Review, and then quickly deleted. Chris was already well-known to WR regulars for relentlessly attacking WR moderator Adrian "Blissyu2" Meredith, very early in WR's history.[4]
In June 2006, Sam Vaknin gave Chris an opportunity to put down an essay on what Wikipedia "is", and Vaknin's response was not surprising: "Boringly predictable responses. Utter lack of grasp of any of the arguments I made. Juvenile presentation. I expected nothing more of an anonymous Wikipedian (statistically, an obese and schizod (sic) teenager with no life and grandiose compensatory fantasies)."
He got married in December 2006, and announced it on AN/I.[5]
After supporting many wargamers and causing much strife, Chris finally disappeared in November 2007, after an ugly AN/I battle, and had all of his userpage archives deleted. Quote: "Ta bu shi da yu is engaging in massive internal spamming/votestacking for a deletion discussion in blatant violation of Wikipedia:Canvassing#Votestacking, and refuses to stop despite a request on his talk page. John254 03:09, 16 November 2007 (UTC)" Yet he maintained at least one sockpuppet account, used to vote-stack and canvass in that very same AN/I argument.[6]
WP work, TBSDY Lives
In January 2008, he attempted to return under the name Tbsdy lives. Apparently, he was re-given his administrative powers, with no RFA and no public discussion. This account quickly became a lightning-rod for moronic complaints.[7][8][9] He didn't like Giano, as with a lot of other Wikipedia insiders.[10][11]
In February 2010, a sockpuppet investigation was opened, and promptly closed by Chris's little administrator friends. He had offered to stand for recall, but removed his name. It was mentioned in this WR post, also in February 2010 (note that the two diffs listed there have mysteriously disappeared from the Wikipedia database). Quote:"Now that's class. Eight days between "I pledge to respect the community" and "fuck off, peasants, I'm untouchable now" has got to be some kind of record."
In May, the complaints became excessive[12], and Chris closed out his TBSDY account.
He is suspected of editing Wikipedia to this day, via other undiscovered socks. Very quietly.
.2016:
An incident in May 2016 caused him to threaten suicide on Wikimedia-l, an event that was quickly hushed up. Unfortunately, the media noticed. [13][14]. See also WO thread.
Quoting his message in full:
"I've just been blocked forever. I've been bullied, and I'm having suicidal thoughts."
"I don't know what to do now."
"Right now I'm reaching out to anyone who might listen. I've been called obsessive, someone who attacks people, I've not been listened to and I've been lectured on policy by people who quote three letter shortcuts at me without reading the policy."
"An admin just told me that I had submitted too many kilobytes which violated some sort of policy. When I pointed out that half of the kilobytes were references I was ignored. When I pointed out that the one reverting me was deleting no contentious stuff I was told I was being contentious. When I pointed out I had been told I'm not allowed to use primary sources in any way and the policy was its ok but to use it with care, and all I was doing was checking a company directorship, I was ignored. "
"I wrote your [exploding whale] article. I invented your [citation needed] tag. I started your admins noticeboard. "
"But I'm not well, and nobody on Wikipedia seems to be kind. You are all so busy power tripping that you forget there is a real, live person on the other side. A person who is wounded. I haven't always been this depressed. Not anxious. I stupidly logged into my account yesterday, one that nobody knew I used, and tried to edit the Salim Mehajer article. I was surprised it wasn't there, but I've never been so obstructed I all my life. It's not even that there was a disagreement, it was like I wasn't worth anything. I spent hours of my time researching the article, trying to do a good job. But in an instant the material was ripped away, and I was called obsessed. "
"That's not what I was called when I rewrote the [USA PATRIOT Act] article. People told me it was long, but they were encouraging. My hard work was appreciated. "
"I've never attacked the subject of the article, Salim Mehajer. But when I was called obsessive, I guess something broke inside me. I reached badly and called the guy who called me obsessive a twit. Then I wrote a bitter article and posted it on my blog. You can read it here:"
http://randomtechnicalstuff.blogspot.com.au/2016/05/dont-bite-newbies-why-wikipedia-is-such.html
"Then I stewed. I couldn't stop thinking about how I'd tried to get a decent article sorted out again, but I just couldn't seem to get traction."
"I originally had taken material from the [City of Auburn] article that was about the individual. I should have realised it was partisan, and it was a bad judgement call. I write done more material, but it was far too negative. I guess o didn't see it that way at the time. "
"I recall I went to bed and the next day I was accused of writing an attack article and an admin slapped on not one but two template telling me I was about to be blocked. Then I discovered the article had been deleted. Nobody had notified me. I couldn't work out what had happened. Then I realised it had been deleted. "
"So I tried again. This time I started from scratch. I started to edit very carefully. I started with a paragraph stub which just very, very briefly noted Mehajor is a deputy mayor and property developer. I think I wrote a short paragraph Bout his wedding which was very notable. It's in the history."
"Then it was put up for deletion again. In the A7 category. I'm rusty at Wikipedia, sure, but what? A7? It was for notability. But, I thought, how? The man is highly significant! Not a day goes by without the media talking of his exploits!"
"So I objected. The editor rounded on me. He's famous for being famous, like a Kardashian! he said. But I said, he was a deputy mayor and he's been in the Australian media extensively! It's not just his wedding (which was notorious) - it's his property deals, and his companies, and he got his entire council sacked! And he is in court all the time and is under an AFP investigation! That *is* notable!"
"But, I was told, there's not enough In the article. I was referred to another acronym about notability. But I know about notability policy, I thought. It's about the subject, not the content of the article.., desperately I hunted through the policy git the section on this. I'd read it before, years ago. If the article was deleted before I got a chance to object, I'd be called a troll, or worse. I'd be blocked for recreating it. In the nick of time I found the section and objected, and I asked to have it put on Articles For Deletion. And I pointed out I was literally editing the article when it was almost deleted - because it didn't establish enough context. But, I thought, how do you establish context of the article is deleted midway through editing it? "
"The editor took off the CSD template. I breathed a sigh of relief. Then they stick on a {notability} template. This, I was informed, meant that the article could be merged, redirected, or deleted if notability couldn't be determined. But, I thought - I just established that! I didn't want it to be deleted midway through editing, and redirecting would have been as bad. And merged and redirected to what? It was already redirected to [City of Auburn Council#History], but that was clearly wrong. No, it was going to be deleted. I objected, and eventually removed the template, to strenuous objections from the one who put it on. I suggested it be put up for deletion and offered to do it myself. But the editor seemed reluctant. So, I reasoned, well if they truly feel that way they list it for deletion. At least then we'll get consensus one way or another. "
"So, now templates less but incomplete, I started to add material. I decided to start off with his early life. This was good, but every time I tried to add more material I found I was getting edit conflicts because that same editor appeared to have watchlisted the article. I sent the a message asking then to hold off editing. I also asked them not to remove huge swathes of information."
"Then I got to the bit where a court case was referred to. To establish context, I quoted both the widely reported words said by the accused and the defendant. I used a secondary source that was very reliable - the Australian ABC News website. This was summarily removed. The edit summary read BLP violation. "
"Eh? I know what BLP is, but that can't be right. I asked why on the talk page. "It's because of BLPCRIME" they said. "You can't do it". But, I said, I don't want to summarise their words, that could look worse for Mehajer! And I need to explain the case fairly do the reader knows what it's about... I was told to read the policy. Grumbling, I read it to refresh my memory. It read that non-public figures should not have allegations put on articles. Well, I thought, this does t apply here - Mehajer is a very public figure and this was reported widely. "
"And on and on it went. Every time I edited the article I would be edited as quickly. It was like I was being stalked. Eventually, however, the exasperation of that editor was too much. He listed the article on Requests For Comment. But, I thought, I remember RFC back in the day. We used to hash these things out on the talk page first! And normally there was some sort of compromise - line the opposing party would say "why not summarise it thusly" and you'd look at it and go "well, OK, but I'd summarise it like this". And the partite would come up with something reasonable. Not do this editor - it was no information on the case at all, just that there had been a case. "
"So then things went very bad. He decided to ask at the Australisn Wikipedias Noticeboard. From there, a South Ausyrslusn editor turned up, took a look at the section that detailed vehicle incidents and just removed it. Then on the talk page he panned the edits as "obsessive" and "trivial". In fact, he was just getting started..,"
""the compilation of all the companies he's a director of, many of which are so non-notable the author has had to refer to business registration records, is an atrocious case of original research and absolutely does not belong in this article. These are such trivial details that no journalist has bothered to compile them in any of the tens of thousands of stories about him for a reason.""
"I was gob smacked. I had sourced every one if the companies to a secondary source. One of the sources was an article in The Australian, a major Aussie newspaper. It pointed to a PDF which detailed a list of companies associated with Mehajer."
"And at this point we end at the beginning. I rage quit, then I was messages by an editor from Perth, who taunted me, telling me I had relevance deprivation syndrome. I was already feeling fragile, but this egged me on I suppose. If I'd been feeling less fragile I just would have let it go. "
"So I did something inexcusable. I told the editor who had been stalking me what I thought of them. I swore at them and called them bad names. It was reverted."
"I continued editing. It was hell or high water! I knew if I could just ask them to explain there decisions I could get the article into shape. So I asked again why non-controversial material was removed. Nobody would answer. I put back material and wrote a long talk message. I was reverted with a response that didn't answer why it was a problem. I kept tweeting because there was nothing else I could do. Even important material, utterly non-controversial, was removed."
"Eventually, however, they started to suggest what the issues were. They said it was fine to include his traffic offenses, but it had to be cut down. But, I explained, it's actually only one sentence and I detailed what the offenses were otherwise it might give an impression his offenses were a lot worse than they were! I asked what they should be changed to. And, I pointed out, you still haven't explained why the other material is a violation of Biographies of Living People!"
"There was no response. Instead, I was reverted. So I reverted again because no answer had been provided."
"Then I got a message. I was told that actually the admin hadn't read the material but he'd noticed that the total kilobytes of text had ballooned. But, I said on my talk page - half of that size is in references! Irrelevant, I was told. You aren't editing to consensus. If someone removes material, under no circumstances must you ready it until you discuss it."
"But the other editor is refusing to discuss it with me! Again I pointed out the bits that were being removed without being discussed. Tough I was told."
"In sheer bloody minded frustration I reverted the admin. Then I posted to the admins incident page pleading for someone to see reason. Then I got yet another message telling me I had been reported for edit warring."
"I tried post, got in the first bit to appeal. But then I tried list more, to plead my innocence and rotary to make someone understand I ha dead at the end if my tether. My wife came in and startled me. I literally jumped and yelled, severely startling her badly. I felt dreadful. "
"Then I raced out of the house, got in my car and parked in a quiet spot. I posted to the only place I had left. A bitter post, stating who I had been and what I had contributed and what I had just been through. "
"This wax reverted by the admin Nick-D, from Western Australia who banned my rage quitted account (whose passwords scrambled, so it's inaccessible anyway) and had my mobile IP address blocked got a week, though I had tried to explain I would be home later and it's best block my other IP address which is my NBN IP. It was, I had said in the message, a relief. "
"But not only was this rolled back, but the user page was locked."
"My despair and humiliation is total. So here I sit, contemplating the mess my life is in and how it's not worth even the ability to edit Wikipedia, Wikipedia the project I loved and I gave do much if my time and date to. A project where I worked to gain consensus and wrote amazing article with others, and researched for and went to meet ups and borrow books from the library to ensure the world got the best possible information I could locate about a subject."
"I know I'm not well. I have fought this feeling for a decade. It's why I left the Tbsdy_lives account when Brad emailed me. At least then you gave me small degree of dignity, and deleted my user pages."
"There is no more dignity to be given me. I've used up my portion. "
"And I sit here in my car and contemplate suicide. My despair is total. There is not a kind one amongst you. You have taken my right of appeal, my ability to protest and my dignity. You have let others mock me, and I have failed to contribute to Wikipedias great mission - one I feel so keenly."
"I failed. I'm not sure what I'm going to do next. I will drive, I don't know where. I pray my family forgives me."
"Chris"
"Ta bu shi da yu"
Praxidicae:
Name: CHRISSY ANDERSON
Residence: Portland, Oregon
CHRISSY ANDERSON spends her life doing exactly what she always wanted: doting on those she loves. A former fashion executive, she is a writer, wife and mother whose own life events inspired THE LIFE LIST. She lives in Portland, Oregon, with the love of her life and her beautiful daughter.
Anecdotes about admins:
Bbb23:
Bbb23 is the corruptocrat who unilaterally blanked the SPI I filed on Jytdog (who was later banned for, guess what, sockpuppetry!) and his (possible) IP sock as "disruptive". Didn't even decline it, just wiped it out.
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Bbb23 is one of those admins who feels they can do anything that want and often do. Anyone who challenges them is attacked, berated and bullied until they either leave or give in.
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Bbb23 is the new Betacommand. An emotionless robot who continually steps all over people and violates the spirit of the project but is allowed to do so because "he does useful work others don't want to do".
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http://wikipediocracy.com/forum/viewtopic.php?t=9504
" Eh... No. This is rational. Bear with me and I will explain.
The idea is something related to WP:DENY, it says that not only should no-one communicate with the banned users, but all the banned users contributions should be removed. This will encourage the banned users to go away, and stop them damaging the encyclopedia. This is normally good, because banned users are POV pushing, spamming, vandalising and causing mayhem, and reverting their contributions is a good idea.
But sometimes the sock was making useful edits, and then you find JamesBWatson adding thousands of errors to articles with Autowikibrowser. After doing this some indigent editors might complain that he has bollocked a whole bunch of articles and revert him, but there is no real harm done (other than a few BLP violations re-added by an admin, which could look bad?)
Sometimes the sock might also have created articles, categories and critical templates. Deleting these might be problematic and cause other admins to complain and try to restore some of the stuff causally G5 binned. This is not a problem either.
No the whole G5 / WP:DENY system is totally what is best for the encyclopedia and saves other editors lots of work. "
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The real world identity of Bbb23 is known to the Foundation, and his abuses of policy, pending concrete detail to the contrary from those who investigated it, seem likely to have been illegal acts under the law of California. And yet we have heard nothing in terms of police reports being filed, either from the individuals of Arbcom, or any corporate officer. We do not even know if Arbcom has informed anyone at the Foundation as to the nature of these abuses, even though presumably it is policy that they do so if they reasonably believe a policy with legal implications has been breached in a serious and long term fashion.
Not that I want Wikipedia to “die”, but they are destroying themselves.
If Wikipedia actually was interested in what they boast in their mission statement, they would at least make the following changes:
Make Rule WP:G5 and WP:G13 ineffective. These rules are (excuse my language) utter bullshit and counter-productive.
Obligate administrators to actually follow WP:5P4 and WP:ADMINACCT. Administrators on Wikipedia have a lot of social pressure.
Take action against clearly misbehaving administrators, especially Bbb23 who revoked Aron Manning's talk page access instantly after a bit of criticism.
Judge users by their actual edits, not whether they were blocked at some earlier points.
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In April 2014, he blocked an IP address that was making minor, and harmless, changes to biographies, and carefully reverted every one of the changes. It appeared totally pointless.
A personal correspondence on Wikipediocracy with a user called "Mr. Wallace" led to him/her making this interesting set of comments:
"Interesting a user on RationalWiki called Credulous contributed to the Adnan Oktar/Harun Yahya article there and disappeared the day before BBb23 was created on Wikipedia. [59] According to this edit, he had contributed to the SkepticWiki site: [60] The only other person I can think of is Tilman Bayer. He is known to have anti-creationist views and his userpage HaeB was created at roughly the same time as Bbb23 was created." (sic)
Another possibility: a hardened skeptic and geologist from Las Vegas named Tim Hardcastle, who also went by the names "DrAdequate" and "Actualist". [61]Even a photo[62][63][64][65][66] "Interestingly he has since been banned from the internationalskeptics.com forum in early 2010." [[Special:Contributions/95.181.164.59|95.181.164.59]] ([[User talk:95.181.164.59#top|talk]]) 05:16, 4 January 2023 (UTC)
Beeblebrox:
Let me introduce you to Beeblebrox. If you don't know, he's an English Wikipedia Arbitration Committee member. If you don't know what that is, he's one of the twelve most powerful volunteers on English Wikipedia, on of the few people democratically elected to a position of high office. His role is necessarily a position of high trust, and moral leadership. His duties include overseeing the good conduct of Wikipedia's hundred or so ordinary Administrators, and the adherence to the privacy policy of the handful of Admins with CheckUser powers.
So, theory out the way. Let's see what Beeblebrox is in practice, and more importantly, what that says about the low moral standards and high level corruption that defines the toxic Wikipedia community.
On any given day, Beeblebrox can be found being an absolute scumbag, breaking every principle, rule and behavioural code that he is theoretically not just bound by himself, but is expected to enforce in Wikipedia's hundreds of thousands of editors.
A typical day these days, now that he has inexplicably decided to become an integral part of the Wikipediocracy forum (to even the embarrassment of his own ArbCom peers, some of whom are also members, but all of whom have at least tried to maintain a dignified air when posting), starts as follows.....Beeblebrox joins a thread on the Wikipediocracy forum about a Commons user called Fae.
<broken link>
Fae is a valued volunteer of the Wikimedia movement, having made hundreds of thousands of edits to Commons in particular. Fae had floated a idea on Commons that users might somehow display a "tip jar" on their user pages, and thus directly benefit from donations.
It's a little out there, but harmless, and indeed in certain circumstances, potentially useful. Not circumstances that affect Beeblebrox, only in cases where a user has shown a true commitment to the mission of Commons, which necessarily takes time and expense. You can be a committed Wikipedia editor without ever leaving your mom's basement, but to be truly useful to Commons, can involve lots of travelling and of course, expensive equipment. The same was true of Wikinews, which is perhaps why Traditional English Wikipedia people like Beeblebrox worked so hard to kill it. They're not so much trying to kill Commons, as perform a slow takeover, replacing Commons people with their own and thus making their culture the same as Wikipedia, which would be tantamount to killing it.
Enter Beeblebrox then. The thread on Wikipediocracy was started by the clueless twat Giraffe Stapler, whose cluelessness is so high he somehow cast this as Fae trying to obtain funds from the WMF. At least I think that's what he meant. As is normal for Wikipediocracy, a topic was posted but the poster offered no context or analysis except the title, "Fae wants a taste of that sweet, sweet WMF money", and one throwaway line, "Are you tired of volunteering and getting nothing in return?".
To an outsider, it might not even be obvious why the thread was started. They might be particularly confused since the idea that it might somehow be possible to find some way to compensate editors for their efforts (on Wikipedia, naturally) is often floated on Wikipediocracy as a potential reform. People like Wikipedia Administrator No Ledge whine incessantly on there about how they're expected to work for free, while the WMF staff get rich off their backs. Naturally, there's nobody on that forum brave enough or indeed intelligent enough to tell that English Wikipedia Administrator that he's not working a job, he's engaged in a voluntary effort, and he can fuck off any time he likes. You need people around who aren't addicts, to tell addicts that they're addicts.
To us, well, we know that Wikipediocracy is not much more than a social club for English Wikipedia editors like No Ledge. What they hate, Wikipediocracy hates. And they truly hate Commons, because they dare to be an independent project not subject to the insane bureaucracy and toxic power games of the English Wikipedia community. English Wikipedia editors see Commons as nothing more than a photo album for English Wikipedia. As usual, this is a view that flies in the face of WMF bylaws, and is rather insulting to all the other language Wikipedia's too, all of whom make use of the multi language central hosted media repository.
One image hosted in Commons can be displayed on all the Wikipedias. Fuck that shit, is the usual response of the notoriously racist, toxic and insular English Wikipedia volunteers. People like the ironically Italian born Giano, who greedily want their images hosted locally on English Wikipedia, largely because they're copyright morons and react with incandescent rage even when their images are deleted on Commons for entirely legitimate means. If Beeblebrox were doing his job, that toxic asshole would have been binned off long ago. He survives because of the widely known and uniquely English Wikipedia problem of the Vested Contributor (edits equal immunity).
Unsurprisingly, a famous example of that is English Wikipedia Administrator(!) Ritchie333, who responded to one such valid deletion not by doing what the rules say he should do, not per the good conduct standard theoretically set out and ensured by Beeblebrox and his peers, but by running straight to Wikipediocracy to viciously attack individuals and the community, up to and including floating the idea of a mass attack as revenge. Classy eh? I would have to check to see if Beeblebrox was around back then, but in all honesty, if I just lied and said he was, and that he either did nothing, or even enthusiastically joined in, you would believe me, right? If the cap fits.....
Because of course, Beeblebrox gladly shares all these rabidly hostile but usually entirely unfair views of Commons, because to accept Commons as a truly independent project means he would have to accept that he isn't as powerful as he thinks he is. This is perhaps a big reason why he is so attracted to the Wikipediocracy community, who happily fellate him. Odd behaviour, for alleged Wikipedia critics. But they are nothing if not odd.
For broadly similar reasons, Fae in particular is hated by Wikipediocracy. That forum is a haven for the sort of bullying racist homophobic bastards that are slowly, far too slowly, being squeezed out of the still all too white straight male English Wikipedia community, a demographic Beeblebrox of course fits to a tee.
The proudly different Fae, who has never been afraid to stand up to bullies, was banned by Wikipedia long before these slow and creeping reforms. Only recently, one of English Wikipedia's most valued and experienced editors, Guy Macon, was in receipt of a veritable wrist slap of a two day block, for having been a transphobic troll in the way he responded to Fae drafting an attempted appeal. This is what passes as a tough stance on intolerance, under the moral leadership of Beeblebrox.
So naturally, when Beeblebrox saw a thread about Fae on Wikipediocracy, he of course couldn't suppress his instinct to pile on. Like a massive loser, ticking all the boxes for the stereotype of a Wikinerd, he was the first responder, adding only a lame Star Trek meme.
Suitably alerted by Wikipediocracy lighting up Fae to an inherently biased audience, which contrary to his denials is of course exactly what CANVASSING is meant to prevent, Beeblebrox then duly headed over to Commons to place the following comment.....
We could call it "OnlyFae" it'll be great. Nothing ould possibly go wrong with this rock-solid idea to panhandle on Commons! Beeblebrox (talk) 21:04, 27 August 2021 (UTC)
It is what it is. Inflammatory. Trollish. Unconstructive. Unhelpful. Mean.
Of course one of the main issues with the English Wikipedia community, is that the higher up the food chain you get, the less likely you are to be sanctioned for such things. Behaviour like this from established and entrenched users, is truly normalised on English Wikipedia. And the fish rots from the head down. It probably no longer even occurs to Beeblebrox that even this one little comment, breaks multiple user behaviour policies he is theoretically meant to be enforcing and emulating as a leadership figure, which, unsurprisingly in their written form, still present the theoretical model of user participation on Wikipedia - be kind, be respectful, be constructive, be nice, don't be a bully, don't be a dick, don't waste other people's time and precious Admin resources by needless starting fires and pursing personal feuds that have to be put out.
To put it even more simply, don't be a dick suffices. Beeblebrox had a choice. If he felt like he needed to oppose this proposal, he could have simply said it was a bad idea, add a non personal reason why, and be done with it.
As you can probably pick up, there was more to this than his mere disapproval of the idea. This was about Beeblebrox hating Fae, and being presented with an opportunity by his scuzzy hate filled mates at Wikipediocracy, to express it. We can't know why, but it seems reasonable to assume that the lady doth protest too much, and he is indeed, homophobic.
The thread on Wikipediocracy meanwhile rumbled on in their patented way, and eventually Beeblebrox couldn't restrain himself, and jumped right in, two footed. Not with specific or helpful commentary of course. That would be far too close to the alleged Wikipediocracy mission of informing the media and the public. No, he participated in close alignment with Wikipediocracy's true mission, being an extension of the toxic elements of the Wikipedia community.
It's so bad, it bears quoting in full.
In their mind they are the most beloved user Commons ever had, after all they have made so very many contributions! I forget who told me about that, again and again and again.
The fact that they can't get elected as an admin or get on the volunteer response team is only because of homophobia, it can't possibly because nobody trusts them.
What a nasty little turd, eh? A blatant and severe personal attack in the very first line, and it only went downhill from there.
He wasn't done. The next morning, he had more.....
Aaaand now Fae has decided to make a new thread complaining about this thread and claiming they are frightened of me. Apparently my comments, which he clearly reads regularly, are super scary and commons should somehow get me fired from the oversight team on en.wp. Good luck with that Fae, enjoy your continued lurking here. Just so we're clear, we all already know you lurk here, you've made that exceedingly obvious many times, so this isn't the "gotcha" you imagine it is.
Take a moment to pause and reflect on what Wikipediocracy's alleged mission is. And take another moment to consider what Beeblebrox's position and role in the Wikimedia movement is. Are you experiencing a little vomit in your throat? Good. That means you're normal. You might make a good Wikipedia critic.
If you're thinking you might want to make a trip to Alaska solely to find out where Beeblebrox lives, knock on his door, and bury an axe in his skull, well, you might not be normal, but at least you're unbalanced in the right direction. The world truly needs psycho killers who make it their just mission to kill homophobic bullies, especially those who rest so comfortably in closeted positions of power in movements that on paper, profess their inclusive credentials as a means to extract monies from gullible fools.
That aspect of this affair is just one of the many things that of course could have been raised on Wikipediocracy as a useful data point to educate the public as to the broad brush problems with the Wikimedia movement, but funnily enough, it entirely escaped their notice. The price of preferring to have members like Giraffe Stapler and Vigilant, rather than serious Wikipedia critics.
The price of wanting to be a forum that is a willing English Wikipedia ally in the interminable one sided war against all the other projects that defines the Wikimedia family of sister projects, rather than being an observer looking upon events from on high. From 50,000 feet, one might say. Maybe occasionally prodding at weaknesses here and there, but only to produce experimental results that can then be analysed and documented for the benefit of humanity.
Anyway, I've said too much. I don't want to confuse Wikipediocracy with matters of high level critical strategy, I know how such things hurt their tiny brains, not being critics at all.
Back to the analysis.
Fae had indeed, quite reasonably, raised Beeblebrox's behaviour as an issue to debate on the Commons Administrator noticeboard.
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=Commons:Administrators%27_noticeboard/User_problems&oldid=587625762#Beeblebrox
Broadly summarised, because Fae did rather get lost in the weeds of specifics, it's unacceptable for a Commons editor to be trolling other Commons editors in this way. The unconstructive, inflammatory, insulting nature of the posts, is unsurprisingly, against Commons policy.
And let's keep it really simple. It is harassment. And Beeblebrox's method of making use of both on and off site venues to do so, and in a way that flaunted the fact they knew who that editor is in real life, is an aggravating factor. For context, in a similar case a few years ago, this alone was considered sufficient for the WMF to immediately and permanently globally ban an English Wikipedia editor from all WMF sites and events, as a clear and present danger to the safety of not just their target, but in all likelihood, all other editors who might meet the profile of editors they hated (in their case, outspoken women looking to change Wikipedia's sexist culture).
This and other actions were clear historical signs that the WMF is perfectly willing to enforce minimal standards over the heads of local governance when necessary (because in their wisdom the local community had chosen to deal with that editor with only an interaction ban, and even that took the full time, effort and further distress of having to have a full Arbitration case). This is why Beeblebrox was reelected to ArbCom after the Framgate controversy, because the English Wikipedia community knows where he stands on that issue. Individual's safety matters little when contrasted against the rights of Vested Contributors and the ability of the English Wikipedia community to protect it's own.
Fae has reasonable grounds to believe the intent of Beeblebrox here was not just to annoy him and make him hate rather than love contributing to Commons, which is itself classified as harassment in both the local English Wikipedia rulebook and the wider global anti-harassment policy, it is to actually upset him, to cause some kind of visceral physical reaction. We can't know if Fae is actually afraid or not, but we can put ourselves in the shoes of someone who is subjected to these attacks, and factor in the fact it is part of an extremely long running campaign of hate, and draw our own conclusions as to what a reasonable person would be feeling.
Put simply, they would be upset. They would be looking for a reason why this is being tolerated.
Which brings us back to Beeblebrox. Does he even have a reason for this latest misconduct? Other than wanting to upset Fae. None that I can see. Beeblebrox makes vague allegations both on Wikipediocracy and on Commons that it is Fae who is harassing him, but he offers no evidence, and without it, it's reasonable to see these as the pathetic excuses of a bully, for whom blaming the victim is a natural and indeed necessary part of their damaged psyche.
Don't take my word for it, Beeblebrox out and out did it on Commons......
Yes, it's all my fault. the great and powerful Fae is utterly blameless and has not made a habit of accusing me of bad faith in every single discussion I comment in. What this is really about is me mocking their ridiculous idea that they deserves "tips" for their volunteer work here. Canvassing, by the normally understood definition, canvassing is encouraging a certain group to comment in a specific conversation. Commenting on an off-wiki criticism site is not canvassing if one does not do that, and I have not. Fae clearly keeps abreast of what is said over there, so he can make this same tired accusation every time. Unless commons is intending to ban all users from commenting on any offsite forum, there's not much to do here. Beeblebrox (talk) 20:42, 29 August 2021 (UTC)
What an utter fanny.
If there is one thing worse than a bully, it's a snivelling coward. Rather than hold his hands up and admit that yes, he's trying to bully and upset Fae, and he's been caught bang to rights, he rather hilariously tries to claim Fae made him do it.
Fae is of course not great and powerful. On Commons, where there is no such thing as a Vested Contributor, he is just an ordinary editor like Beeblebrox, subject to the same rules as everyone else. Beeblebrox has way more power, by virtue of his other roles and responsibilities outside of Commons, one of which is indeed the ability to read information that has been suppressed from public view on Wikipedia. He being part of the team whose job it is to suppress it.
To take a not so random example, information like Fae's home address, should a Wikipediocracy poster ever think it would be a fun idea to post that on Wikipedia. Perhaps because they were encouraged to do so by a harassment campaign participated in on that very forum by someone who resides at the very highest levels of English Wikipedia governance. Wikipedia editors know all too well that they inhabit a feudal type society, so if they see that Beeblebrox hates Fae, wants to cause him harm, if not physically then at least emotionally, then for sure, the lesser peons lower down the foodchain, will see an opportunity for advancement here, by assisting Beeblebrox in their hate campaign.
What I found most hilarious was that Beeblebrox openly admitted to having deliberately mocked Fae, as if perhaps that was somehow a lesser crime than harassment. Mocking is of course the screwdriver in the bullies toolbox. The hammer is the personal attack. The power drill is the fact Beeblebrox admits he knew Fae would see his comments on Wikipediocracy, he knew it would upset him, and he knew it would offer him even more opportunities to stick the knife in once Fae had inevitably reacted.
It would have been odd, after all, for Beeblebrox to just randomly drop a statement like "[Fae has] made a habit of accusing me of bad faith in every single discussion I comment in" in some random Commons proposal. That right there is a serious accusation, if not harassment then the lesser but also serious crime of hounding, and under the very rules that Beeblebrox oversees at English Wikipedia, he knows that if you truly feel that way, there is only one permitted way of raising it. You file a complaint at a noticeboard, and you present your evidence.
Beeblebrox hasn't done that. And he has offered no evidence. Probably because he made it up. It is what it looks like, a rather pathetic attempt by a powerful bully to escape scrutiny by throwing mud, and seeing if any of it sticks.
2/3
Again, I want to stress, if this were just an ordinary editor doing this, rather than someone in Beeblebrox's position, I'd not even be interested as a Wikipedia critic. Stuff like that happens quite quite a lot in the rough and tumble affair of hashing out ordinary inter-editor disputes on Wikipedia. It is feudal. Mud is an integral part of their sense of justice. It is pointless and toxic, hence why their Administrators, guided by the policies enforced and the principles regularly repeated by the Arbitration Committee, expect editors to abide by the requirement of precisely where and how such complaints should be filed, and will block them if they refuse.
Enter a mysterious stranger. Someone calling themselves Celtic Minded stepped up, and decided to add their two cents to the Commons debate on what Beeblebrox had done, why it was so horrible, and what should be done about it. He said nothing particularly outrageous. He merely pointed out how important it was that a community like Commons should take what Beeblebrox has done seriously, see it for what it is, harassment, and should act accordingly.
Well, didn't that upset one particular person? A man named Ymblanter dropped out of nowhere, blocking Celtic Minded on obviously bogus grounds. The reason why I always laugh at those who claim Commons is somehow broken and English Wikipedia is a bastion of good governance in comparison, is that in this case, an obviously bad block was swiftly undone. A complete contrast to how it would have gone on English Wikipedia.
Wikipedia is only as toxic as it is, because when they see a user like Celtic Minded, someone who is obviously familiar with policy and is seeking to have powerful people held to account, they are swift and merciless in their tarring and feathering. They make up any excuse, and happily break any rule, to achieve the basic objective - keep outsiders out. And to make sure any insiders who want to make trouble for the powerful and connected, at least have to put everything they have on the line.
English Wikipedia would have never unblocked, and their Admins would definitely have demanded to know Celtic Minded's original account as a condition of them ever being unblocked, even though that wouldn't have lead to an unblock. Why? Well, you can hardly intimidate someone who you know nothing about. They would have absolutely broken even the ArbCom mandated no fishing rule, to inspect that person's private data, just to see if they could prove their guesswork that this is a banned user.
Sick stuff. Nakedly corrupt.
Commons couldn't be more different. Refreshingly different. They recognised that Ymblanter had not adequately given a policy compliant reason for the block. Admins are powerful, but they can't just block people based on a hunch they might have bad intentions, or might be evading a block.
The local Commons Administrators recognised Celtic Minded hadn't said anything that was particularly disruptive or harmful to Commons, and to block someone saying what they were saying for the vague reasons given, would look like what it probably was, an effort by powerful Commons Administrator to protect an even more powerful user from a completely different project.
You can see why they tried to shut Celtic Minded up. If Beeblebrox was blocked on Commons for harassment, there's no telling where that could lead. You would hope he would resign, but you couldn't bank on it. A coward is what a coward does.
Much to Ymblanter's annoyance, it didn't work. The block was overturned, and Celtic Minded continued to participate in a very helpful way, reminding people that yes, as Beeblebrox had surprisingly admitted, this was about the very serious matter about what to do about a Commons editor who admits to having mocked another Commons editor, and in a way they knew would be harmful.
And that it wasn't as Beeblebrox rather ridiculously suggested, a proposal to ban every Commons editor from commenting on Wikipediocracy. Hilarious as it Is to see an actual Wikipedia ArbCom member try to play silly games and generally treat Commons Admins as if they are fools. It was about only one Commons editor, him, and what they had specifically said on Wikipediocracy and how it relates to what they did on Commons.
Just purely helpful stuff. But clearly Celtic Minded had rattled a few cages. Clearly there was a panic at the highest levels of the cult, who quite rightly fear above all else, media coverage of their dirty corruption scandals. Bad for donations. And it hardly gets dirtier than Beeblebrox getting away scot free with obvious harassment. Not even expected to apologise. Not even a stern look, as he gloats and goads and revels in the fact he really might get away with it scot free? The Daily Mail woud eat that shit up.
So, what to do? Well, in the fine traditions of secretive and mafia like organisations, someone went over the heads of the local chapter, and got the job done instead.
Celtic Minded is globally locked. Not blocked on Commons, because as far as they can see, he still hasn't done anything wrong, but for reasons nobody will ever tell them, or indeed anyone, he has been silenced, totally. No appeal possible. Cancelled.
Seriously, try and find out, if you're interested to know who Beeblebrox's mysterious White Knight is, if it isn't Beeblebrox himself. Ask who it was that triggered this global lock.
This is the only publicly available information.....
01:11, 30 August 2021 Martin Urbanec talk contribs changed status for global account "User:Celtic Minded@global": set locked; unset (none) (Globally banned user)
.....and it's almost certain you're not going to be given any more, no matter how nicely you ask.
You might see theories and suspicions on Wikipediocracy, but I wouldn't put much store in those. Consider the source, after all. Beeblebrox's best mates, and a forum that is wildly hostile to Commons, women and minorities? They're going to offer any theory that avoids, deflects or otherwise obscure the central point here.
The Wikipedia cult was in trouble. Beeblebrox getting blocked on Commons for harassment would be a BIG FUCKING DEAL. It would at a stroke, undermine so many things they hold dear. It would lead to questions, questions that remain open in the wake of Framgate. Are these people really responsible and committed to upholding even a MINIMUM global standard of first identifying and then acting upon clear and obvious harassment? If not in general, then on those that are high up in the food chain?
And if not, how far are they prepare to go to ensure the untouchables are indeed, truly untouchable. Making unjustifiable blocks just because you can, is a given, a common or garden variety of Wikipedia corruption. But have they done more? Not for nothing does this global lock have all the hallmarks of a fishing expedition. An illegal invasion of personal privacy. A step that the local Commons Administrators were quite clear on, as they should be, can only be done in specific circumstances, which were not present at the time of Ymblanter's abusive block, and perhaps still don't even exist now.
Where is the paperwork? There is none. No SPI. Nobody publicly expressing any specific and actionable concerns, no request filed to the Stewards. Just happened out of nowhere.
Which is, as any serious critic knows, EXACTLY WHAT HAPPENS when the cult has flipped into all out self preservation mode.
As such, if you ask questions about this strange global lock, either as an outsider or an insider who doesn't want Beeblebrox to know their main account identity, you will be blocked. And you can take that to the bank
The price of even being allowed to ask who Beeblebrox's mysterious White Knight is, the person who has effectively nullified any chance of Beeblebrox being rightfully blocked on Commons as an harasser (by making sure the intelligent, informed and unafraid Celtic Minded cannot participate) is that Beeblebrox must know your main account. In a project like English Wikipedia, where harassment is normalised, then of course, being able to harass anyone who accuses you of harassment as a condition of them making the accusation, is considered normal.
I can offer you an ABSOLUTELY GUARANTEE that the person who reported Celtic Minded to the Stewards, and indeed anyone who performed any of the necessary technical checks if that is how it was confirmed, or compiled a behavioural case if that is the route, will be someone whose entire sense of self is wrapped up in English Wikipedia. Their main or only home. Not a movement person and not someone who sees Commons as their home wiki. Someone to whom Beeblebrox actually has power, and needs to be obeyed or fellated, if you know what's good for you.
I am of course assuming there was even a semblance of process and record keeping such that we could even find out. The threat here was perhaps so severe, I expect Beeblebrox might simply have said on IRC, hey, can someone rid me of this problem? And someone did. No paperwork required.
He will vehemently protest at that possibility of course, but fuck him. If he wants to deny that this is what actually happened, well, tell everyone what did happen. I cannot think of a single reason why secrecy is mandated here. No reason at all why the logical path of Celtic Minded going from being unblocked on Commons after being subjected to an unjust block by Ymblanter, to being globally locked on all projects (but still not being blocked on Commons). It looks like what it probably is.
The wrong headed approach of English Wikipedia Administrators was laid bare when Ymblanter gloated....
Just to note for bystanders that this user was, not quite unsurprisingly, globally locked as a sockpuppet of a globally banned user.--Ymblanter (talk) 05:43, 30 August 2021 (UTC)
Quite unsurprisingly?
Let that sink in. Let that sit for a minute. Ymblanter saw a brand new Commons account with obvious knowledge of policy pointing out quite correctly, in a very polite way, that Beeblebrox had indeed made a personal attack on a Commons user, and laid out the reasons why that should be met with a sanction, since Beeblebrox didn't seem minded to even accept that is what he had done, much less apologise.
Ymblanter's first instinct as a Commons Administrator, most likely because they are also an English Wikipedia Administrator who probably really does need to get in Beeblebrox's good books, was to assume this was a person wanted to harm Commons, and was probably already blocked on Commons. Neither is true (we aren't even seeing any evidence here that Celtic Minded is actually blocked on Commons).
There was never even the remotest possibility in Ymblanter's mind, then or now, that this really could have been a case of an established Commons user registering another account to safely contribute to a report of harassment on Commons by a powerful English Wikipedia user.
This can't be because Ymblanter is stupid. More likely, he just really, really, doesn't like the idea that outsiders, or smart insiders, should EVER be allowed to challenge the authority and abusive actions of insiders. Especially his own, but also those like Beeblebrox, who hold his own future as an English Wikipedia Administrator in their hands.
The cult mindset writ large. The palpable stupidity and indeed fear of a Mong class, ruled over by a handful of very clever and very deceitful manipulative bastards of the SUPER PROTECTED class. People who get some kind of sick kick out of knowing that EVERYONE, be they insider or outsider knows and can see, that Beeblebrox is an harasser, and he is getting away with it.
Think about it. Beeblebrox knows what he did. Inconceivable that he doesn't.
Commons being what it is, there are multiple people there who are prepared to state quite clearly that, even if they're too afraid to go as far as calling this harassment, are brave enough to call Beeblebrox out for obvious misconduct.
Beeblebrox doesn't care. Could give less of a shit. Is arrogantly laughing in their faces, defiant to the end. And why would he need to do anything else? This is the equivalent of serfs chucking little pebbles at the castle walls, in protest at his Lordship's unfair tax regime. Pointless. If it is paid any attention at all by the Lord, it is only to take some sort of sick amusement at just how powerful he is. That he can literary laugh and moon the peasants below.
Celtic Minded was their Robin Hood. He could do what they can't. He could fire arrows of truth right over the castle walls, and right into Beeblebrox's eye, causing him understandable discomfort. Not nice to be told you're a thieving bastard, especially when you're a thieving bastard. You much prefer the serfs believed your propaganda, and happily existed in a world where Robin Hood is the REAL criminal.
Yeah, a sock of a user who runs a much nastier off-wiki forum that I've just been informed has an entire subforum dedicated to talking shit about me in particular. Thanks to the local admins and the steward who had the good sense to see that they were an obvious block-evading troll. Are we done here? I think we're done here. Beeblebrox (talk) 04:32, 30 August 2021 (UTC)
How very dare he.
3/3
Unfortunately, Robin Hood is fiction. In Wikipedia land, the hero never wins.
Take note, Commons. Listen to your Feudal Lord, your visitor from the much nicer Kingdom across the water.
I THINK WE ARE DONE HERE is the Lord's proclamation.
You better know your place, serfs. Dangerous business, saying stuff like this.....
Fæ is one of the most productive contributors to Commons, maybe the most productive. He asked the perfectly reasonable question of whether it would be OK to put a notice on his user page to try to raise some money to cover his costs. He didn't presume it was OK: he opened the subject in what I think was a completely reasonable and appropriate manner.User:Beeblebrox chose to be pretty mean about this in his response. The "OnlyFæ" remark may have been clever, but it was uncalled for. I completely understand how Fæ saw it as sexualizing, and either that was Beeblebrox's intent (way out of line) or something he should have foreseen. And since instead of apologizing, Beeblebrox piled on, I'm leaning toward that having been the intent.
.....even if you are wise enough to then say that you of course don't want anything to happen except to give the Lord a verbal rebuke.
Take that, your Lordship! A verbal rebuke. OUCH!
A verbal rebuke will of course have no effect on a scumbag like Beeblebrox, and I feel sorry for anyone who thinks it would.
Beeblebrox is untouchable. Stronger comments like this......
This is clearly harassment on Commons and off. Teh number of edits or other projects do not matter. The "stfu" comment is enough to warrant action.--Jetam2 (talk) 13:16, 29 August 2021 (UTC)
......are easily ignored, because of course, the canvassing has had an effect, and toxic English Wikipedia scum have come crawling out of the woodwork to claim, quite ridiculously, that there is nothing to see here.
Yeah right.
There was enough to see here, enough of a threat to both Beeblebrox and the reputation of the WMF, that someone out there has taken extraordinary measures, probably even illegal measures, to silence the one person who looked like they were minded to make sure that either Beeblebrox got sanctioned, or those who didn't want him sanctioned, were forced to nail their true colours to the mast.
People like that obvious retard Davey.
I'm disappointed with the stfu remark but lets be honest I've said worse as has everyone else .... Anyway I'm not seeing anything actionable/sanactionable/blockable or even anything worth caring over tbh
Davey is a typical low quality English Wikipedia import to the Commons community, someone who obviously has serious problems with temper control that the toxic English Wikipedia community have largely ignored due to their deprecation of civility in all its forms, and so naturally he says and does anything at Commons that reduces the prospect that assholes like him could ever be reigned in at Commons. Which might even be attributing more intelligence to him than he actually has, he really does read like he has a mental reasoning condition at times.
The motives of a die hard English Wikipedia asshole like Serial need no such explaining.
This is, naturally, none of the things it is being presented as (harassment compounded by personal attacks)
As is typical of the English Wikipedia community, behaviour encouraged by Beeblebrox because it is beneficial to their preferred societal model, he doesn't back up this obvious lie, he just says it, and expects everyone else to believe it. I am always amazed that people like this actually seem to genuinely get upset when other people decide on this evidence, this Trumpian like attitude to truth, that the time for talking is over, and the time for placing axes in heads is at hand.
There was a time when Wikipediocracy cared about stuff like this, and would shouting it from the rooftops, demanding answers. That time is long gone. They sold out, and they sold out hard. Today it's a forum solely for senior English Wikipedia editors, run for and probably by, or at least with the close and necessary cooperation of, senior Wikipedia editors.
You can no more challenge Beeblebrox on the facts at Wikipediocracy, than you can at English Wikipedia. And now we see, you can't even challenge him on Commons.
The dead hand of corruption reaches far and wide, and it can especially reach over and around those local projects who don't want to do things the way English Wikipedia does. Projects who, inspired by the WMF, do actually want to take a firm line against harassment. Who do want to ensure minimum standards exist and are enforced, especially on people who, in the words of one user, should know better.
As Robin Bood said, Beeblebrox does know better. He does know what he did, and he does know it is wrong. He does know the very least he could and should do, is admit what he did, apologise, and commit to being a better person. Standard stuff.
The unspoken truth is, it matters not. He can do whatever the fuck he wants, to anyone who is lower in the food chain than him. Which is 99.999% of all movement members. Someone will always have his back. Probably people very close to him in the secretive ranks of true power at English Wikipedia.
The very scary prospect for Wikipedia here of course, is the very real prospect that he was assisted in having Robin Hood despatched to the gallows, by Wikipediocracy. That he probably gleefully and with greedy little hands, grasped at any and all help his new friends offered him. Dirty, filthy, scummy hands. Hands that are usually attached to people who are, quite rightly, at a very minimum indefinitely blocked on English Wikipedia, if not Globally Banned. And we all know what that takes to acheive the latter. Racists, pedophiles and stalkers.
We will never be told who the globally banned user Celtic Minded allegedly is. You know why? Probably because there isn't one. Because it hardly tracks, does it? Why would a racist or a pedophile care that Beeblebrox had personally attacked someone, and probably for homophobic reasons?
Beeblebrox is super protected. He has the highest level of protection and assistance that it is possible to obtain in the movement. Secret, self interested, status protecting, movement undermining acts of naked corruption.
All because he feels a little too constrained by the requirement that even Fae, and perhaps especially Fae, is entitled to expect protection from harassment from other users while simply going about his perfectly reasonable business on a project he is welcome on and is appreciated, according to all local custom and governance.
Someone had to act to protect Beeblebrox from himself and protect the movement from Beeblebrox, all because his inability to control his base impulses could have led to him being rightfully blocked on Commons, leading to major controversy for the movement, and lead to Beeblebrox being the reason Beeblebrox has to become only the second ever Arbitration Committee Member to resign.
Never forget, in among all this, Beeblebrox made a real, actual statement that it is Fae who is harassing him. And jokingly or not, he also made a clear and direct statement that Fae has made him feel afraid. And never forget that in both cases, he chose not to make those accusations in the correct way, choosing not to back up these claims with evidence, and in the latter, not even in an appropriate forum. Which might surprise you, since he is after all, a Wikipedia Arbitration Committee Member.
The irony is palpable.
If you're unhappy about any of this, well, I am morally obligated not to sway you in how you choose to express your dissatisfaction.
Me, I choose to document things. It is Beeblebrox's stupid lot in life that he can't seem to stop himself from giving me things to document.
I am laughing at the idea he thinks I own this forum, or some idiot told him that because that's their rather dumb assesment of the situation.
Yes, you have a whole subforum here dedicated to only you, and there's a simple reason for it.
I mean, I could be wrong, but has there ever been an English Wikipedia Arbitration Committee Member, which has never been all that much of a badge of honour and integrity, who has been as astoundingly open in how they flaunt their unsuitability for the role?
Has there ever been a better example of how and why Wikipedia is what it is? A toxic shithole where harassment and any number of -isms are so par for the course, they are barely even recognised.
Because an obvious and out and proud and defiantly unapologetic scumbag like Beeblebrox, can and has achieved popular democratic support. He is Wikipedia.
You get the leaders you deserve. And you sure as shit get the leaders you elect.
He is yours. He is you. Own it.
And don't you fucking DARE complain that your clear eyed choices have consequences.
HTD.
Wikipedia hypocrisy:
https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Wikipedia_talk:Wikipedia_Signpost/2020-06-28/Arbitration_report&oldid=965474636
Well, Doesn't the work of those who you are blocking also count?
Suppressed truths:
Various admins:
@Fram: I'm trying to piece together what the context for Drmies' first oversighted diff was given what you said here, and I guess I have a rather pointed question. During or soon after another editor's successful unblock appeal, did you call the unblocked editor a pedophile resulting in the diff being suppressed as potentially libelous information?|Wug·a·po·des 09:01, 27 September 2019 (UTC)
Insane admins:
Tamzin:
" While some (but not all) systems may have aggressive or violent parts, in practice this energy usually winds up directed toward the system's body not toward others. "
Tamzin is insane
——————————————————————————————————————————
«Here is more about some of Tamzin's various personalities. Turns out some are male, some are female and some are plural.
https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=User:Tamzin/340/112/16:_An_RfA_debrief&oldid=1087192047#Dramatis_personae
They each have individual names, isn't that special?
He forgot to list the one he mentioned earlier which likes to warn people and block them. That one has been on a roll.
https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Special:Log/Tamzin&offset=&limit=250&type=&user=Tamzin
This used to be called "demonic possession". Has he tried an exorcist? Maybe they can be cast into a herd of pigs or something.»
Aren't shared accounts forbidden (link: https://en.wikipedia.org/wiki/WP:SHAREDACCOUNT)?
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https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=User:Tamzin/340/112/16:_An_RfA_debrief&oldid=1087192047#Dramatis_personae
If one of their personalities edits using the admin account of another, is it considered socking?
Laughing at admins:
https://www.wikipediasucks.co/forum/viewtopic.php?t=1512
https://wikipediasucks.co/forum/download/file.php?id=339&sid=2cef806c2e6425635fd2164e8c6856ef
https://www.quora.com/Has-Bbb23-been-misbehaving-Wikipedia-administrator
More accurate userpage: https://archive.is/d49kC
https://archive.is/iqBqz
" bbb23, he is such an arrogant twat he thinks he farts butterflies and poops junior mints. "
https://ifunny.co/tags/drmies
Misc.:
https://archive.is/JyDfh
http://archive.ph/pGwbx
https://archive.vn/lqJKE
And lastly, I leave you with:
Wikipedia revolution
Remove all admins
Ban users democratically
Delete anime spam
Make wikipedia
Democracy
Collective
Overthrow the WMF
Unblock the users who built wikipedia ban admins
Vote to create and delete articles
Admins only block objective spam
No more drama
Ban incivility no matter who
Only discuss users issues on dedicated pages
Arise, wretched of the earth
Arise, convicts of hunger
Reason thunders in its volcano
This is the eruption of the end
Of the past let us wipe the slate clean
Masses, slaves, arise, arise
The world is about to change its foundation
We are nothing, let us be everything
Chorus
This is the final struggle
Let us gather together, and tomorrow
The Internationale
Will be the human race
There are no supreme saviors
Neither God, nor Caesar, nor tribune.
Producers, let us save ourselves
Decree on the common welfare
That the thief return his plunder,
That the spirit be pulled from its prison
Let us fan the forge ourselves
Strike the iron while it is hot
Chorus
The state represses and the law cheats
The tax bleeds the unfortunate
No duty is imposed on the rich
"Rights of the poor" is a hollow phrase
Enough languishing in custody
Equality wants other laws:
No rights without obligations, it says,
And as well, no obligations without rights
Chorus
Hideous in their self-deification
Kings of the mine and rail
Have they ever done anything other
Than steal work?
Into the coffers of that lot,
What work creates has melted
In demanding that they give it back
The people wants only its due.
Chorus
The kings make us drunk with their fumes,
Peace among ourselves, war to the tyrants!
Let the armies go on strike,
Guns in the air, and break ranks
If these cannibals insist
In making heroes of us,
Soon they will know our bullets
Are for our generals
Chorus
Laborers, peasants, we are
The great party of workers
The earth belongs only to men
The idle will go reside elsewhere
How much of our flesh they feed on,
But if the ravens and vultures
Disappear one of these days
The sun will still shine
Chorus
Stand up, ones who are branded by the curse,
All the world's starving and enslaved!
Our outraged minds are boiling,
Ready to lead us into a deadly fight.
We will destroy this world of violence
Down to the foundations, and then
We will build our new world.
He who was nothing will become everything!
Refrain:
(×2) This is our final
and decisive battle;
With the Internationale
humanity will rise up!
No one will grant us deliverance,
Not god, nor tsar, nor hero.
We will win our liberation,
With our very own hands.
To throw down oppression with a skilled hand,
To take back what is ours —
Fire up the furnace and hammer boldly,
while the iron is still hot!
Refrain
You've sucked enough of our blood, you vampires,
With prison, taxes and poverty!
You have all the power, all the blessings of the world,
And our rights are but an empty sound!
We'll make our own lives in a different way —
And here is our battle cry:
All the power to the people of labour!
And away with all the parasites!
Refrain
Contemptible you are in your wealth,
You kings of coal and steel!
You had your thrones, parasites,
At our backs erected.
All the factories, all the chambers —
All were made by our hands.
It's time! We demand the return
Of that which was stolen from us.
Refrain
Enough of the will of kings
Stupefying us into the haze of war!
War to the tyrants! Peace to the people!
Go on strike, sons of the army!
And if the tyrants tell us
To fall heroically in battle for them —
Then, murderers, we will point
The muzzles of our cannons at you!
Refrain
Only we, the workers of the worldwide
Great army of labor,
Have the right to own the land,
But the parasites — never!
And if the great thunder rolls
Over the pack of dogs and executioners,
For us, the sun will forever
Shine on with its fiery beams.
Refrain
I just thought it was his IQ, thanks for clearing up my misconceptions.
The perfect insult to a terrible username.
Bbbeheading of Bbb23IQ
You not a?
Hello, and feel free to leave a message below.
Rhémétalcès III par son épouse est suivi d'une révolte contre la tutelle romaine. Les témoignages historiques sur le conflit sont tardifs et réduits à quelques passages chez Eusèbe de Césarée et Georges le Syncelle. Le royaume conquis est divisé en deux, le nord est rattaché à la Mésie et une nouvelle province de Thrace est créée[195]. Cette annexion reporte la frontière sur le Danube et sécurise les provinces impériales de Macédoine et d’Achaïe, dont Claude remet le contrôle au Sénat[A 93].
Sur le front du Rhin, Claude reste sur la stratégie défensive préconisée par Auguste et suivie par Tibère, d’autant plus que plusieurs légions basées dans les provinces rhénanes sont désormais engagées en Bretagne. Les peuples germaniques tentent parfois des incursions de pillage dans l’Empire, suivies de représailles romaines. En 47, le légat de Germanie inférieure Corbulon chasse les pirates basés à l’embouchure du Rhin, ramène les Frisons dans un vague protectorat romain, et intervient contre les Chauques. Claude lui décerne les ornements triomphaux, conclusion honorifique assortie de l’ordre de ne pas prolonger sa campagne militaire au-delà du Rhin[A 94],[196].Corbulon occupe alors ses troupes au creusement d’un canal entre le Rhin et la Meuse[196]. Des aménagements complètent l’organisation stratégique du secteur rhénan. Claude fait achever la traversée des Alpes par le col du Brenner, reliant l'Italie à la Germanie et mettant ainsi la dernière touche à des chantiers entamés par son père Drusus[197].
Gouvernement des provincesModifier
Claude fait preuve, à l’égard des provinciaux, d’une ouverture d’esprit et d’une bienveillance que l’on constate dans son célèbre discours sur l’ouverture du Sénat aux notables gaulois et aussi par des mesures ignorées des auteurs antiques et ponctuellement tracées par diverses sources épigraphiques. L’historien Gilbert Charles-Picard estime que cette attitude novatrice vient de la double culture grecque et latine de Claude, parfaitement bilingue, et de son érudition historique qui lui inspire une sympathie pour les peuples vaincus[198].
À partir des sources littéraires et de quelques inscriptions épigraphiques, un certain nombre de gouverneurs de provinces ont été identifiés par les historiens, un échantillon qui ne couvre que très partiellement l’Empire. On constate néanmoins que peu de gouverneurs nommés par Caligula sont maintenus sous Claude, et que ces derniers sont des hommes de confiance de Claude ou de ses amis. Si quelques gouverneurs sont des hommes nouveaux, un grand nombre sont des sénateurs issus de la vieille noblesse romaine. Dans les provinces impériales qui dépendent de l’empereur, les gouverneurs compétents sont maintenus en poste quatre ou cinq ans, et parfois récompensés des ornements triomphaux, tandis que les gouverneurs de provinces sénatoriales n’exercent qu’un an, sauf quelques exceptions comme pour Galba[A 95] proconsul d’Afrique pendant deux ans pour rétablir l’ordre, ou d'autres en Achaïe et en Crète[199],[200].
Claude veille à limiter les abus des gouverneurs. Pour lutter contre ceux qui tardent trop à rejoindre leur poste, il impose que tout nouveau gouverneur quitte Rome avant le premier avril pour gagner sa province[A 96],[138]. Il interdit aussi aux gouverneurs d’enchaîner deux mandats à la suite, pratique destinée à esquiver les poursuites judiciaires à Rome. Cette mesure permet aux administrés qu’ils auraient lésés de les mettre en accusation à l’issue de leur affectation[A 92]. De même, les légats qui accompagnent les gouverneurs doivent rester à Rome un certain temps avant de repartir pour une autre mission, le temps qu'une accusation puisse être formulée contre eux[201],[202].
Claude tranche aussi la question de la responsabilité des contentieux fiscaux dans les provinces qu’elles soient impériales ou sénatoriales : la collecte des revenus alimentant la caisse impériale, le fiscus était assurée par des procurateurs nommés par l’empereur, tandis que le traitement des litiges relevait en principe du gouverneur de la province. En 53, Claude attribue aux procurateurs du fisc le droit de juger des litiges et fait ratifier ce transfert d’autorité judiciaire par le Sénat[A 64]. Cette mesure est critiquée par Tacite, qui constate l’érosion du pouvoir judiciaire appartenant autrefois aux préteurs donc aux sénateurs, au bénéfice des chevaliers et des affranchis de l’empereur[A 97],[203].
Claude tente de remédier aux abus d’usage de la poste impériale par des personnes n’y ayant pas droit, le cursus publicus, dont la charge pesait lourdement sur les cités[197] comme l’indique l’inscription de Tegea en Achaïe[A 98],[204].
Diffusion de la citoyenneté romaineModifier
Claude effectue un recensement en 48 qui dénombre 5 984 072 citoyens romains[A 80], soit une augmentation de près d'un million depuis celui mené à la mort d'Auguste.
Claude témoigne d'une remarquable ouverture pour la concession de la citoyenneté romaine : il naturalise à titre individuel de nombreux Orientaux[205]. La création de colonies romaines ou la promotion de cités latines au statut de colonies naturalise collectivement leurs résidents libres. Ces colonies sont parfois issues de communautés préexistantes, en particulier de celles qui comprenaient des élites parvenant à rallier la population à la cause romaine. En reconnaissance, ces cités insèrent le nom de Claude dans leur toponyme[206] : Lugdunum devient la Colonia copia Claudia Augusta Lugudunum, Cologne la Colonia Claudia Ara Agrippinensium[205].
La naturalisation par la promotion militaire est une autre voie ouverte par Claude. En droit, la citoyenneté est requise pour l’enrôlement des légionnaires, mais le recrutement local fait entrer dans l’armée de nombreux pérégrins, provinciaux dépourvus du droit de cité, comme légionnaires avec un droit de cité fictif ou comme auxiliaires. Claude généralise l’accord de citoyenneté en la décernant par diplôme militaire en fin de service pour le soldat auxiliaire, pour sa concubine et leurs enfants[207].
Cette générosité envers les provinciaux suscite l’agacement de sénateurs, comme Sénèque qui prétend que Claude « voulait voir en toge tous les Grecs, les Gaulois, les Espagnols et les Bretons »[A 99]. Claude se montre pourtant rigoureux et exige que les nouveaux citoyens connaissent le latin[208]. Dans les cas individuels d’usurpation de la citoyenneté, Claude peut d’après Suétone se montrer sévère et faire décapiter des contrevenants, ou ramener à leur condition d'esclave les affranchis usurpant le rang de chevalier[A 100].
Le pragmatisme de Claude apparaît dans l'édit conservé par la Tabula Clesiana[A 101], par lequel il trouve une solution réaliste à la situation des Anaunes (it), une tribu voisine de Trente. Un envoyé de Claude avait découvert que beaucoup d'habitants avaient obtenu la citoyenneté romaine abusivement. Après enquête, et plutôt que de sévir, l'empereur déclare qu'à partir de ce jour ils seraient considérés comme détenant la pleine citoyenneté : les priver de leur statut illégalement acquis aurait été source de problèmes plus graves que l'entorse à la règle[204].
Claude et RomeModifier
Extension du pomeriumModifier
En 49 apr. J.-C., Claude étend le périmètre urbain de Rome (le pomerium) et inclut l'Aventin[A 102]. Il suit une coutume ancienne qui veut que l'agrandissement du territoire soumis aux Romains autorise l'extension des limites de la ville de Rome, justifiée pour Claude par la conquête de la Bretagne[A 103]. Toutefois, si l'on suit Sénèque, ce droit n'est valable que pour les annexions réalisées en Italie[A 104], ce qui met en doute la légitimité de l'agrandissement de Claude[209],[210].
Activités judiciairesModifier
Comme ses prédécesseurs, Claude détient l’imperium, qui lui donne le droit de juger, et la puissance tribunitienne, qui fait de lui le destinataire des appels de citoyens condamnés. Contrairement à ses prédécesseurs, Claude exerce assidûment ses attributions. Il siège au forum du matin au soir, quelquefois même lors de jours de fêtes ou des dates religieuses, traditionnellement chômés[A 105],[211]. Il juge un grand nombre d'affaires, personnellement ou en compagnie d’un consul ou d’un préteur[A 106]. Suétone admet la qualité de certains de ses jugements mais comme à son habitude, il conclut négativement[7] : « dans ses sentences, […] tour à tour circonspect et perspicace, ou étourdi et précipité, quelquefois d’une légèreté qui ressemblait à de la folie », avis qu’il illustre d’exemples tournant le plus souvent Claude en ridicule[A 107],[212].
Outre son activité personnelle de juge, Claude prend plusieurs mesures pour améliorer le fonctionnement judiciaire et réduire l'encombrement des tribunaux de Rome, face aux multiples abus juridiques et à l’inflation du volume d’affaires. Pour limiter l’étirement en longueur des procédures judiciaires, il oblige les juges à clore leurs affaires avant la vacance des tribunaux[213],[138]. Il augmente la capacité des tribunaux en étendant la durée de session à l’ensemble de l’année[A 67],[211]. Pour lutter contre les manœuvres dilatoires des plaignants qui s’absentent après avoir porté leur accusation, tandis qu'ils obligent l’accusé à demeurer à Rome et allongent la procédure, Claude oblige ces plaignants à rester, eux aussi, à Rome pendant le traitement de leurs affaires, et enjoint aux juges de rendre une sentence en leur défaveur en cas d’absence non justifiée[211].
Pierre Renucci explique l’encombrement des tribunaux par l’emballement sous Tibère des procès en maiestas, à l’origine à l’encontre du Peuple romain, puis contre la personne ou l’image de l’empereur[214]. La récompense légale des accusateurs qui leur attribue le quart des biens du condamné incitait à la délation pour des motifs même futiles, propos d’ivrogne ou plaisanterie inconsidérée[A 108],[214]. Sans revenir sur les dispositions légales de la mise en accusation, Claude met un coup d’arrêt aux procès de maiestas en se défiant des calomniateurs[A 109],[214].
Claude arbitre les différends dans les provinces qui lui sont soumis, comme l'affaire d'Alexandrie. Au début de son règne en effet, les Grecs et les Juifs d'Alexandrie lui envoyèrent chacun une ambassade à la suite d'émeutes opposant les deux communautés. En réponse, Claude fait exécuter deux agitateurs grecs d'Alexandrie et rédige une Lettre aux Alexandrins qui refuse de prendre parti sur les responsables des soulèvements mais prévient qu'il sera implacable contre ceux qui les reprendraient ; il réaffirme les droits des Juifs dans cette ville[215] mais leur interdit dans le même temps d'y continuer l'envoi de colons en masse. D'après Josèphe, il reconnut ensuite les droits et libertés de tous les Juifs de l'empire[216].
Production législativeModifier
À l'inverse de son action judiciaire, ses réalisations législatives ont été louées par les auteurs antiques. Claude œuvre à la restauration des mœurs, souhaitant faire coïncider le rang avec la richesse, l'honorabilité et le prestige. Ainsi, dans les spectacles, les sénateurs et les chevaliers retrouvent des places privilégiées[218].
Claude prend de très nombreux édits sur des sujets les plus divers, dont Suétone cite un florilège, dont certains dérisoires, tel que l'autorisation des flatulences au cours des banquets, un on-dit colporté au conditionnel par Suétone, mais néanmoins abondamment cité[A 110],[87].
Plus sérieusement, Claude traduit en plusieurs lois l’évolution des mœurs de son temps en faveur de l’amélioration du sort des esclaves et l’émancipation des femmes[219]. Un décret resté célèbre traitait du statut des esclaves malades ; en effet jusque-là les maîtres abandonnaient à la mort les esclaves malades au temple d'Esculape dans l’île Tibérine et les récupéraient s'ils survivaient. Claude décide que les esclaves guéris seront considérés comme affranchis[A 111] et que les maîtres qui choisiraient de tuer leurs esclaves plutôt que de prendre ce risque seraient poursuivis pour meurtre[A 100],[220],[221]. Pour la première fois dans l’Antiquité, la mise à mort d’un esclave malade par son maître est assimilée à un crime[222].
D’autres décrets à retenir concernent le droit des femmes : Claude supprime, pour les épouses, la tutelle d’un membre de leur famille d’origine, dispense qui n’existait que pour les mères de plus de trois enfants[A 112]. Un autre décret répare une injustice du droit successoral en plaçant la mère mariée sine manu au nombre des héritiers de son enfant, lorsqu’il décède sans avoir fait de testament[A 113],[223].
Parallèlement à ces décisions émancipatrices, Claude renforce les prérogatives du Pater familias, que ce soit sur les biens de sa famille ou en renforçant plus généralement son autorité[219].
Ravitaillement de RomeModifier
Dès le début de son règne marqué par une disette à Rome, Claude est injurié par la foule du forum et bombardé de croûtons de pain. Il faut savoir qu’à Rome, quelque 200 000 citoyens pauvres reçoivent gratuitement une allocation en blé, fournie par l’État romain, en grande partie importée des provinces, et matériellement assurée par les soins de l’empereur. Claude décide aussitôt des mesures d’encouragement pour faire arriver le blé à Rome, même pendant l’hiver, saison des tempêtes et d’arrêt de la navigation : il promet de prendre en charge les pertes causées par les naufrages, devenant ainsi l’assureur des vaisseaux des négociants. Les armateurs de navires de commerce obtiennent des privilèges juridiques, comme la citoyenneté et l'exemption des pénalités frappant les célibataires et les couples sans enfants selon la loi Papia-Poppea[A 114],[224].
Claude redéfinit aussi les responsabilités de l’approvisionnement : il confie les opérations de distribution à la population à un procurateur dit ad Miniciam, du nom du portique de Rome où elle est effectuée[225]. L'administration portuaire d'Ostie et le transport du blé jusqu’à Rome étaient sous la responsabilité du questeur, magistrat débutant et en poste pour un an seulement. Claude lui substitue un procurateur qu’il nomme et maintient selon ses compétences[A 115],[226]. Enfin, Claude n’hésite pas à se déplacer lui-même pour surveiller les arrivées de blé à Ostie[A 116].
Constructions publiquesModifier
Mis à part la réfection du théâtre de Pompée et l’aménagement de barrières en marbre au Circus Maximus[A 117], Claude lance ou poursuit de grands chantiers d’aménagement destinés à améliorer l’approvisionnement de Rome. Ces travaux dont le financement n’est possible que grâce aux finances impériales vont durer des années[227] et laisser des ouvrages que Pline l'Ancien qualifie de « merveilles que rien ne surpasse » (« invicta miracula »)[A 118].
Claude assure le ravitaillement en eau de Rome en restaurant en 45 l’Aqua Virgo, endommagé sous Caligula ; Il poursuit la construction de deux aqueducs, l’Aqua Claudia, qui avait été commencé sous Caligula, et l’Aqua Anio Novus[197]. Ces deux ouvrages, longs respectivement de soixante-neuf kilomètres et de quatre-vingt-sept kilomètres, atteignent la Ville en 52, en se rejoignant à la Porta Maggiore[228]. La restauration et la construction de ces deux aqueducs coûtent 350 000 000 de sesterces[A 119],[229], plus que tout autre ouvrage évergétique connu par l'épigraphie[230], et s'étendent sur quatorze années[231].
Par ailleurs à Rome il fait creuser un canal navigable sur le Tibre qui mène à Portus, son nouveau port, situé à trois kilomètres au nord d'Ostie. Ce port est bâti en demi-cercle autour de deux brise-lames, un phare occupant sa bouche[A 120].
Claude souhaite aussi augmenter la surface arable en Italie. Il reprend le projet de Jules César d'assécher le lac Fucin[A 121], en le vidant par un canal de plus de cinq kilomètres dérivant jusqu’au Liris[232]. Le chantier de creusement dure onze ans, sous la supervision de Narcisse[A 122],[233]. Les travaux s’achèvent avec le percement des tunnels de Claude jusqu’à la cuvette du lac, mais la vidange attendue est un échec : l’émissaire de vidange est plus haut que le fond du lac et ne le vide pas complètement, gâchant l’inauguration organisée par Claude[A 123],[234],[N 5].
Pratiques religieusesModifier
Claude se montre conservateur de la religion officielle, et fait décréter que les pontifes veillent à ce que ne se perde pas la connaissance des rites anciens conservés par les haruspices étrusques[A 26]. Il réhabilite d'anciennes pratiques, comme faire réciter la formule des fétiaux lors des traités avec les rois étrangers[A 64]. Lui-même, en tant que pontifex maximus, s’applique à conjurer les mauvais présages, en faisant annoncer des fêtes si la terre a tremblé à Rome, ou en faisant réciter des prières propitiatoires qu’il dicte au peuple depuis la tribune des Rostres si un oiseau de mauvais augure a été vu au Capitole[A 124]. Toutefois, il évite les excès de formalisme religieux, et met un frein à la répétition excessive des célébrations en cas de défaut dans le déroulement des prescriptions rituelles. Il décrète qu’une célébration qui s’est mal déroulée ne peut être réitérée qu’une seule fois, ce qui met fin aux abus suscités par les entrepreneurs de spectacles qui tirent profit de ces multiplications et même les provoquent[A 125].
Il refuse la requête des Grecs d’Alexandrie qui souhaitent lui dédier un temple, en argumentant que seuls les dieux peuvent choisir de nouveaux dieux. Il rétablit des jours de fête tombés en désuétude et annule nombre de célébrations étrangères instituées par son prédécesseur Caligula.
Claude se préoccupe de la diffusion des cultes à mystères orientaux dans la Ville et recherche des équivalents romains. Par exemple, il voulut implanter à Rome les Mystères d'Éleusis[A 64], associés au culte de Déméter[235].
Comme Auguste et Tibère, Claude est plutôt hostile aux religions étrangères. Il interdit le druidisme[A 64]. Il expulse de Rome les astrologues et les Juifs, ceux-ci pour des troubles que Suétone attribue « à l'instigation d'un certain Chrestus »[A 64],[235]. Les autres auteurs antiques recoupent plus ou moins cette disposition. Les Actes des Apôtres évoquent incidemment ce décret d’éloignement[A 126] tandis que Flavius Josèphe ne le mentionne pas. Dion Cassius en minimise la portée : « Les Juifs étant de nouveau devenus trop nombreux pour qu'on pût, attendu leur multitude, les expulser de Rome sans occasionner des troubles, il ne les chassa pas, mais il leur défendit de s'assembler pour vivre selon les coutumes de leurs pères. »[A 125]. Les motivations et les tenants des actions de Claude vis-à-vis des Juifs restent obscurs à l'heure actuelle. Il semble avoir agi essentiellement pour maintenir l'ordre public à Rome, troublé par des heurts entre membres de la communauté. En 41, il fait fermer les synagogues[A 127] ; en 49, il expulse plusieurs personnalités juives. Suétone[A 100] laisse penser que ces incidents viennent des chrétiens[236]. En revanche, Levick estime extravagante l'hypothèse selon laquelle Claude serait l'auteur du « décret de César » qui punit les atteintes aux sépultures[237],[238].
Claude est opposé aux conversions, quelle que soit la religion, y compris dans les régions où il accorde aux habitants la liberté de croyance. Les résultats de tous ces efforts ont été reconnus, et même Sénèque, qui pourtant méprise les vieilles pratiques superstitieuses[A 128], défend Claude dans sa satire l’Apocoloquintose[A 129].
JeuxModifier
Les spectacles, jeux du cirque et représentations théâtrales, tiennent une grande place dans la vie publique à Rome, organisés lors des cérémonies religieuses ou des fêtes, autant d’occasions de rencontre entre l’empereur et sa population[239].
D’après Suétone et Dion Cassius, Claude se passionne pour les jeux de l’amphithéâtre. Ils en font un être cruel, assoiffé de sang, jouissant des spectacles des gladiateurs et plus encore indigne amateur des médiocres spectacles de midi, consacrés aux mises à mort de condamnés[A 130],[A 131]. La cruauté est un des vices que les auteurs antiques soulignent pour forger un personnage de tyran[240], mais les assertions de Suétone reprises par Dion Cassius entrent en contradiction avec les écrits de Sénèque. Celui-ci condamne clairement ces meurtres mis en scène[A 132]. Or dans son Apocoloquintose qui charge Claude de tous les défauts, Sénèque ne fait aucune allusion à une attirance pour les spectacles sanglants, d’où le doute de Renucci sur cette cruauté rapportée par Suétone : réalité ou ragot ?[241].
Suétone est plus crédible lorsqu’il dépeint l’attitude de Claude lors des spectacles qu’il donne : il interpelle familièrement les spectateurs, fait circuler des tablettes portant ses commentaires, lance des plaisanteries et encourage les réactions du public[A 117], entretenant ainsi sa popularité auprès de la foule romaine[242].
Parmi les jeux que Claude donne personnellement, deux sont exceptionnels par leur ampleur et leur rareté : les jeux séculaires et la naumachie du lac Fucin.
Les jeux séculaires de 47 marquent le 800e anniversaire de la fondation de Rome. Comme Auguste en avait organisé aussi en 17 av. J.-C., Suétone ironise sur ce caractère séculaire, et la formule d’annonce de « jeux que nul n’a vus », puisque certains spectateurs ont assisté aux précédents[A 117]. Toutefois, André Piganiol souligne que les deux jeux ne sont pas comparables, car Claude crée un nouveau type de célébration, les anniversaires de Rome, différents des jeux d’Auguste, expiatoires des troubles d’un siècle achevé et annonciateurs du siècle nouveau[243]. Lors d’une des cérémonies, les jeunes nobles accomplissent à cheval des évolutions complexes, et les applaudissements de la foule les plus nourris sont pour le jeune Domitius Ahenobarbus, fils d’Agrippine la Jeune, dernier descendant de Germanicus et petit-neveu de Claude, au détriment de son fils Britannicus[A 133], ce qui ne peut qu’inquiéter l’impératrice Messaline[244].
Une autre représentation d’exception est organisée en 52, pour l’inauguration de la dérivation du lac Fucin : une naumachie, une bataille navale opposant deux flottes et des milliers de condamnés, un spectacle que seuls César et Auguste avaient montré auparavant. La narration de Suétone contient la seule citation connue de la formule célèbre Morituri te salutant. Et toujours selon Suétone, Claude se ridiculise en entrant dans une colère mémorable lorsque les figurants refusent de combattre, croyant avoir été graciés[A 117],[245].
Claude et LyonModifier
Des indices épigraphiques ténus permettent d'attribuer à Claude quelques réalisations monumentales dans sa ville natale, comme les thermes de la rue des Farges (50 à 60 apr. J.-C.). Au XVIIIe siècle, la découverte de tuyaux de plomb à son nom sur la colline de Fourvière laisse penser qu'il est à l'origine de l'aqueduc du Gier, jusqu'à ce qu'une autre inscription le fasse rattacher à Hadrien[246] ; Claude a bien créé un aqueduc, celui de la Brévenne ou celui de l'Yzeron. Par ailleurs, deux fontaines ont été édifiées sous son règne, celle du site du Verbe Incarné et celle de Choulans[247].
Vie privée de l'empereurModifier
Les anecdotes collectées par Suétone et Dion Cassius pour déprécier la vie privée de Claude devenu empereur abondent, et changent d’échelle : ses excès de table rassemblent jusqu’à six cents convives[A 134]. Plus scandaleux encore, alléché par une odeur de cuisine, Claude abandonne le tribunal où il siège pour s’inviter au repas de la confrérie des Saliens[A 135], se révélant ainsi l’esclave de ses appétits au détriment de son rôle judiciaire[86].
MessalineModifier
Les auteurs antiques forgent pour la postérité l’image d’un empereur peureux, facilement manipulé par ses affranchis et son épouse[A 136],[A 137],[248]. La réputation qu’ils donnent à Messaline est encore pire. La satire de Juvénal décrivant Messaline quittant le palais impérial pour se prostituer dans les bas-quartiers en fait la figure de la concupiscence féminine incontrôlée et illimitée[A 138],[249]. Outre les éliminations physiques dont les historiens rendent responsable sa jalousie et son avidité, ils lui prêtent de multiples amants, qu’elle choisit elle-même dans toutes les classes sociales. Les hommes qui refusent de se soumettre à ses désirs sont contraints par la ruse ou la force [250]. Claude est dépeint comme le vieillard imbécile des comédies[251], trompé à son insu, parfois même avec sa complicité involontaire, lorsque Messaline le prie d’ordonner au mime Mnester de faire ce qu’elle lui demandera[A 139].
Son dernier amant, le sénateur Caius Silius, est la cause de sa fin en 47. Résumé en quelques lignes par les abréviateurs de Dion Cassius[A 140], mentionné par Suétone, cet épisode est longuement mis en scène par Tacite[252], qui utilise son art rhétorique pour mêler les éléments factuels avec des traits de comédie[253] et des sous-entendus moralisants et politiques[254]. Après les jeux séculaires de 47, Messaline s’éprend du sénateur Caius Silius, de parents proches de Germanicus, qualifié par Tacite de « plus beau des jeunes Romains », qu’elle oblige à se séparer de son épouse. Toujours selon Tacite, Silius cède à Messaline, sûr que son refus lui vaudrait la mort et espérant aussi de larges récompenses pour son acceptation, ce qu’il obtient : sans discrétion, Messaline fréquente assidûment la demeure de Silius et y transfère même du mobilier, des esclaves et des affranchis en provenance de la maison impériale[A 141],[255].
La liaison des amants culmine par leur mariage officiel, une prise de risque que Tacite qualifie de fabuleuse[A 142], tout en étant comme les autres historiens persuadé de son authenticité[244]. Tandis que Dion Cassius affirme que Messaline eut le désir d’avoir plusieurs époux, Tacite attribue l’idée de ce mariage à Silius, préférant le risque à l’attente, disposé à maintenir les pouvoirs de Messaline et à adopter son fils Britannicus. Profitant que Claude séjourne à Ostie pour superviser les arrivées de blé, Messaline demeure à Rome[A 116]. Son union avec Silius est célébrée dans les règles, selon une date annoncée d’avance, avec un contrat préalablement signé devant témoins, cérémonie avec prise des auspices, sacrifice aux dieux et banquet nuptial[256]. Suétone est le seul à révéler une manipulation à la limite du vraisemblable : Claude signe aussi le contrat de mariage, car on lui fait croire à un mariage simulé, destiné à détourner un péril qui l’aurait menacé d’après les présages[A 74]. Pour Castorio, cet élément qu’ignorent Tacite et Dion Cassius n’est qu’une rumeur sans fondement historique, participant à l’image d’imbécillité de Claude[257]. Quoi qu’il en soit, les spécialistes du droit romain considèrent que le mariage de Messaline, dûment célébré, a pour effet la répudiation de Claude[258].
Au lieu de se rendre maîtres de Rome, les mariés mènent dans leurs jardins une fête des vendanges qui tourne à la bacchanale, épisode invraisemblable du récit de Tacite[259]. La riposte est organisée par les affranchis Calliste, Narcisse et Pallas. Convaincus que ce mariage va faire de Silius le nouvel empereur, ils redoutent de ne plus bénéficier de la même complaisance qu’avec Claude. Autre raison, en faisant condamner à mort Polybe, un des leurs, Messaline a rompu leurs liens de complicité[A 143],[260]. Il leur faut donc éliminer Messaline en empêchant toute entrevue avec Claude, qu’elle pourrait amadouer. Aux dires de Tacite, seul Narcisse agit, les deux autres restent passifs, Pallas par lâcheté, Calliste par prudence[261]. Narcisse va à Ostie, fait informer Claude du remariage de Messaline, et ramène à Rome son maître paniqué. Ils se dirigent vers la caserne des prétoriens, mais, semble-t-il par méfiance envers un des préfets du prétoire, Claude confie les pleins pouvoirs militaires à Narcisse, pour un jour. Après quelques mots adressés aux soldats sur son infortune, Claude rentre au palais et préside un tribunal improvisé. Arrêté sur le forum, Caius Silius prie qu’on hâte sa mort. D’autres anciens amants de Messaline sont exécutés, y compris Mnester, qui proteste qu’il n’avait fait qu’obéir à l’ordre de Claude[262]. La répression frappe aussi le préfet des vigiles et un chef d’école de gladiateurs, ce qui indiquerait des complicités armées, quoique de faible valeur combative face aux prétoriens[263]. Enfin, Claude dîne copieusement ; bientôt gavé, il perd colère et lucidité, et demande Messaline. Narcisse prend alors l’initiative d’envoyer des soldats tuer Messaline dans les jardins qu’elle avait pris à Valerius Asiaticus[A 142],[263]. Ensuite, le Sénat décide la damnatio memoriae de Messaline, par la destruction de ses statues et le martelage de son nom sur les inscriptions[264].
Si Tacite appuie son scénario sur la folle libido de Messaline et la passivité fataliste de Silius, face à l’aveuglement et la faiblesse de Claude compensés par la réactivité de son affranchi, une version longtemps acceptée[265], certains historiens modernes rejettent ces stéréotypes et réinterprètent le déroulement des faits. Ainsi en 1934, Arnaldo Momigliano voit Caius Silius comme le meneur d’une révolution sénatoriale[266],[267], complot accepté par Messaline, qui se sent menacée par la montée de popularité du fils d’Agrippine[268]. Une révision originale a été proposée en 1956 par Jean Colin, qui refuse de voir un complot ou un mariage réel noué entre Messaline et Silius. Comme le décrit Tacite, tandis que Claude est à Ostie, ils célèbrent la fête des vendanges, durant laquelle, selon Colin, Messaline suit un rituel d’initiation bachique, similaire à une cérémonie de mariage. Narcisse aurait alors présenté à Claude cette initiation comme un véritable mariage menaçant son pouvoir et obtenu l’élimination de Messaline et de Silius[269]. Castorio remarque que cette thèse ingénieuse requiert un Claude grossièrement dupé, caricature que les historiens n’admettent plus[270]. Mais force est de constater que malgré plus de cinquante ans de recherches sur des écrits lacunaires et biaisés, les historiens n’ont pu proposer une reconstitution admissible par une majorité de leurs confrères[271].
AgrippineModifier
La disparition de Messaline suscite de nouvelles ambitions matrimoniales dans la maison impériale, chaque affranchi a sa candidate : Pallas soutient Agrippine la Jeune, dernière enfant vivant de Germanicus, Calliste est pour Lollia Paulina, fille de consul et sans enfant, enfin Narcisse propose un remariage avec Ælia Pætina, autrefois répudiée par Claude mais irréprochable[A 144]. Claude penche pour Agrippine, mais épouser sa nièce est assimilé à un inceste et interdit par la coutume romaine. Mais Claude obtient sans difficulté du Sénat une nouvelle loi l’autorisant à épouser Agrippine, « dans l’intérêt supérieur de l’État »[A 16],[272].
Sitôt impératrice, Agrippine obtient des honneurs que n'avait pas reçus Messaline : elle reçoit le titre d'Augusta et des monnaies sont émises avec son portrait ainsi que d'autres montrant le jeune Néron[165]. Elle fait lever l’exil de Sénèque et lui confie l’éducation de son fils. Elle fait rompre les fiançailles d’Octavie avec Lucius Silanus, en le faisant accuser d’inceste avec sa propre sœur, puis fiance Néron à Octavie[A 145]. Enfin, elle élimine sa rivale Lollia Paulina en l’accusant d’avoir consulté des mages sur le mariage de Claude. Ce dernier la fait exiler par le Sénat pour ce projet dangereux, puis elle est contrainte au suicide[A 146],[273]. Enfin en 50, prétextant les exemples d’Auguste et de Tibère qui avaient préparé leur succession sur deux jeunes héritiers, Agrippine fait adopter son fils par Claude, le jeune Domitius Ahenobarbus devient Claudius Néron, frère de Britannicus et son aîné de trois ans[A 147]. En 53, Néron épouse Octavie et fait à seize ans sa première prestation au Sénat, en prononçant un discours érudit en faveur de l’exemption d’impôts de Troie, cité ancêtre des Romains, puis un autre en faveur des îles de Rhodes, pour leur accorder l’autonomie interne[A 148],[A 64]. En 54, Agrippine renforce encore sa position en faisant condamner la grand-mère maternelle de Britannicus Domitia Lepida qu’elle trouve trop familière avec Néron, en l’accusant d’avoir pratiqué des envoutements et créé des troubles en Calabre avec ses esclaves[A 149],[274].
Possessions de ClaudeModifier
Claude hérite de Caligula de nombreuses propriétés au sein et autour de Rome, dont de nombreux horti (jardins) regroupés dans trois quartiers de la capitale, au nord, à l'est et sur la rive droite du Tibre. Au nord, sur et entre les pentes du Pincio et du Quirinal, se déploient les horti Sallustiani, très proches du centre de Rome. À l'est, sur l'Esquilin, Claude possède plusieurs domaines dont les horti Maecenatis ; on y trouve non loin les horti Maiani et Asiniani. Le long du Tibre se trouvent les horti Agrippinae[275].
Claude prend également possession du Domus Augustana situé au sud-ouest du Palatin, construit en plusieurs fois et aux contours mal connus. Le centre de cet ensemble comprend la Maison d'Auguste proprement dite, un temple d'Apollon, un quadriportique, deux bibliothèques et plusieurs éléments architecturaux très mal connus : la maison de Tibère, un temple de Magna Mater, un Aedes caesarum et des Ludi palatini. Les constructions ultérieures, notamment sous les Flaviens, ont très largement détruit les bâtiments précédents[276].
Lorsqu'il hérite de cet ensemble, Claude procède à deux actions symboliques pour, à travers ces bâtiments, renforcer sa légitimité. Quand il est gratifié par le Sénat de la couronne navale, il l'expose sur le faîte de sa maison, aux côtés de la couronne civique reçue par Auguste. Par ailleurs, en 49, il redéfinit le pomerium romuléen, notamment sur le Palatin, pour se référer comme Auguste aux mythes fondateurs de Rome[277].
Durant son règne, Claude entreprend plusieurs modifications du palais impérial. Il fait surmonter le cryptoportique central d'un étage, au sol imperméabilisé avec un jardin et un bassin en marbre. Dans la Domus Tiberium, il crée un triclinium d'été au décor luxueux dans le IVe style pompéien[278]. Selon des travaux récents[279], les bains de Livie auraient été entamés sous Claude[280].
MortModifier
D’après Suétone et Tacite, dans les mois précédant sa mort, Claude regrette son mariage avec Agrippine et l’adoption de Néron ; il se lamente ouvertement de ses épouses « impudiques, mais non impunies » et envisage de donner sa toge virile à Britannicus, quoiqu’il n’ait pas encore l’âge[A 150],[A 151]. Si Dion Cassius affirme que Claude veut éliminer Agrippine et désigner Britannicus comme son successeur[A 31], les autres auteurs sont moins clairs sur les intentions de Claude[281]. Il a soixante-quatre ans et sa santé s’est dégradée. D’après Suétone, il sent que sa fin est proche, fait son testament et recommande aux sénateurs de prendre soin de ses fils[A 152],[282].
EmpoisonnementModifier
Claude meurt le matin du , après un festin terminé dans l’ivresse et la somnolence, suivi d’un coma douloureux durant la nuit. Tous les auteurs antiques qui parlent de la mort de Claude évoquent la thèse de l’empoisonnement avec un plat de champignons. Tacite, Suétone et Dion Cassius accusent Agrippine d’en être l’instigatrice, Flavius Josèphe fait état de rumeurs apparues rapidement[A 153]. Sénèque, protégé d’Agrippine, fait bien sûr exception et parle d’une mort naturelle[A 154],[283].
Mais quelques détails sur les circonstances du décès varient. Suétone exploite diverses sources, et constate que Claude meurt à Rome, lors du repas traditionnel des sodales augustales, ou bien pendant un banquet au Palais[A 155]. L’effet du poison est décrit par Suétone selon les deux versions qu’il a recueillies : soit une seule ingestion provoque l’hébétude et la perte de parole, puis la mort après une longue agonie, soit Claude connaît un répit, rejette une partie de son repas en vomissant et par une diarrhée, avant de recevoir une nouvelle dose empoisonnée[A 155]. Si Dion Cassius rapporte un empoisonnement en une seule tentative, Tacite ne retient que la seconde version, avec l’usage d’une plume introduite par le médecin Xénophon dans le gosier, prétendument pour aider Claude à vomir et enduite d’un poison violent[A 156]. Ce dernier détail est douteux, car on ne connaît pas de poison antique capable d’agir par contact direct avec les muqueuses[284].
La mort de Claude est un épisode des plus discutés[285]. Certains auteurs modernes doutent de l'empoisonnement de Claude et ont parlé de folie ou de vieillesse. Ferrero attribue sa mort à une gastro-entérite[286]. Scramuzza rappelle que c’est un lieu commun de faire de chaque empereur la victime d'un acte criminel, mais admet la thèse de l’empoisonnement[287]. Levick émet l’hypothèse d’une mort causée par les tensions engendrées par le conflit de succession avec Agrippine mais conclut que le déroulement des faits rend l'assassinat plus probable[288]. Médicalement, plusieurs détails fournis par les auteurs antiques, l’incapacité d’élocution mais la persistance de la sensibilité à la douleur, la diarrhée, l’état semi-comateux, sont cohérents avec des symptômes d’empoisonnement[284]. D'autres auteurs soulignent toutefois qu'il pourrait s'agir d'une intoxication alimentaire ou d'un empoisonnement accidentel[289], d'une crise de malaria[290] ou d'un infarctus[291]. S’il reste difficile de se prononcer avec certitude sur les causes du décès de Claude, Eugen Cizek relève une anomalie significative dans la circulaire impériale annonçant l’avènement de Néron : elle n’évoque que très brièvement la mort de Claude, ce qui est contraire à tous les usages[292].
Apothéose et postéritéModifier
Le lendemain de la mort de Claude, Agrippine consigne Britannicus dans ses appartements et présente Néron aux prétoriens, ce dernier promet un donativum équivalent à celui qu'avait donné son père. Puis il prononce un discours devant le Sénat, qui lui décerne les titres impériaux et décrète l'apothéose de Claude[A 157],[293].
ApothéoseModifier
Claude est ainsi le premier empereur divinisé après Auguste[294]. Cette divinisation est commémorée par un monnayage[295]. Agrippine fait édifier un temple dédié à son culte, le Temple du Divin Claude, sur une immense terrasse aménagée sur le Caelius. Néron abolit ce culte après la mort d'Agrippine et transforme ce temple en nymphée dominant la Domus aurea. Vespasien le restaure et rétablit le culte du divin Claude[A 158],[A 159].
- Commémorations du divin Claude
Aureus de Néron : Char de Claude divinisé tiré par quatre éléphants.
Denier de Néron : Char de Claude divinisé tiré par quatre éléphants.
Statue de Claude en Jupiter, 37-54 apr. J.-C., Musées du Vatican.
Statue de Claude en Zeus, Ier siècle, Musée archéologique régional Antonio-Salinas.
Statue d'Agrippine en prêtresse du culte de Claude.
La divinisation de Claude est célébrée dans plusieurs provinces, mais son culte ne dure pas, sauf dans quelques cités qui lui doivent une faveur particulière, telle Asseria (en) en Dalmatie[A 160],[296].
Selon Levick, les hommes de lettres ignorèrent complètement cette divinisation, en jouèrent ou s'en moquèrent, tel Gallion, le frère de Sénèque, qui déclare que Claude est tiré au ciel avec un crochet, comme les criminels qui sont jetés au Tibre[296]. Dion Cassius rapporte que Néron, Agrippine et Gallion plaisantent par la suite sur la mort et l'apothéose de Claude, déclarant que les champignons étaient bien un mets des dieux, puisqu'il était devenu dieu grâce à eux[A 161]. Sénèque à son tour renchérit par une satire parodiant l'apothéose de Claude, l'Apocoloquintose[297].
Ayant des raisons de le haïr et précepteur de Néron, Sénèque mène la réaction contre la mémoire de Claude[298]. Il compose le discours d'investiture au Sénat de Néron énumérant une liste d'échecs politiques attribués à Claude, permettant de montrer aux sénateurs soucieux de leurs prérogatives que Néron tient compte des fautes de son prédécesseur. Ce texte a le même but que la première Bucolique, rédigée par Calpurnius Siculus : annoncer un nouvel âge d'or où le Sénat aurait pleinement sa place dans la conduite de l'État[299]. Sénèque, avec De Clementia participe également à cette opération littéraire et politique[300],[301]. Dans l'Apocoloquintose, il met en scène une série de condamnations successives que subit Claude et qui sont autant de remises en cause de sa légitimité politique, de sa politique d'octroi de la citoyenneté romaine et d'ouverture du Sénat aux élites provinciales[297].
PostéritéModifier
Successeur de Néron, Vespasien voit en Claude un prédécesseur de valeur. En effet, il a commencé sa carrière politique avec Claude en 51 et se trouve comme lui en manque de légitimité et proche du peuple[302]. Lorsqu'il promulgue la Lex de imperio Vespasiani, il le place aux côtés d'Auguste et de Tibère pour légitimer ses actions. Ainsi, Claude est représenté avec Auguste dans les monuments du Capitole de Vespasien de Brescia[303]. Son fils Titus, élevé aux côtés de Britannicus, relève la mémoire de ce dernier, et par extension celle de Claude. Comme son père, il reprend le culte de Claude et achève son temple aux dépens de la Maison dorée de Néron. Vespasien et Titus mènent une politique d'inspiration proche de celle de Claude, et renforcent une partie de la législation claudienne : le prêt aux mineurs, les liaisons entre femmes libres et esclaves, pour la démolition des bâtiments[A 162]. Ils réparent également l’Aqua Claudia[304],[305].
Claude et les artsModifier
Durant son règne, l'empereur dispose d'une diffusion de son image en proportion de son statut, et donc d'une égale ampleur que ses prédécesseurs. En revanche, l'analyse cette collection de portraits a longtemps souffert de sa réputation très négative. Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que les spécialistes ont entrepris de réévaluer la production artistique qui lui est dédiée, à l'égal des autres empereurs romains.
Les portraits de Claude dans l'antiquitéModifier
Les descriptions littéraires de l'empereur étant unanimement négatives, les historiens de l'art ont longtemps négligé l'étude des portraits de Claude ; après le travail pionnier de Meriwether Stuart en 1938[306], il faut attendre les années 1980 pour que de nouveaux travaux dépassent les idées préconçues. Il semble qu'encore en 2018, « l'importance des témoignages figurés, dont la richesse et la variété sont surprenantes, semble toujours être sous-estimée ». Ainsi, Claude est le dernier julio-claudien a ne pas avoir fait l'objet d'un volume de la collection Das römische Herrscherbild. Un volume est en préparation en 2018 sous la direction d'Anne-Kathrein Massner[307].
Les monnaies sont la source d'information majeure pour l'étude du portrait impérial ; elles représentent une physionomie très caractérisée : calotte crânienne volumineuse, cou puissant, oreilles décollées, paupières tombantes et lèvres charnues. Ceci permet d'identifier par la suite Claude dans la statuaire[307]. Par ailleurs, la tête de Claude est très régulièrement surmontée d'une corona civica, indiquant que son avènement a évité une guerre civile ; après Auguste, Claude est le plus régulièrement couronné dans la statuaire et la glyptique de tous les empereurs julio-claudien[308].
Le consensus scientifique en 2018 reconnaît au portait de Claude trois types officiels qui se succèdent chronologiquement, même si leurs durées respectives est toujours l'objet de débats[309].
- Le premier type est celui de l'avènement, dit aussi « type Cassel », du nom du lieu de conservation de l'exemplaire le plus représentatif. La représentation est très juvénile pour une personne de son âge. L'hypothèse souvent avancée est qu'il existerait une représentation officielle datant d'avant sa prise du pouvoir, mais il n'en existe aucune preuve. L'allure du type Cassel est typique des portraits augustéens, notamment des portraits d'avènements de Tibère[308].
- Ce premier type est rapidement supplanté par un second qui bénéficie d'une très large diffusion, ce dès 43. Cette représentation tranche fortement à la fois avec l'iconographie de Caligula et plus largement la représentation classique impériale, pour passer à une représentation réaliste d'un homme d'âge mûr avec une allure à la fois bienveillante et déterminée[308].
- Un dernier type est créé à la fin du règne dont la tête de série est l'effigie de Segusio. Il est représenté plus vieilli, avec une frange frontale plus symétrique ; ce portrait se rapproche des premiers de Néron, et a donc pu être créé en 50 lors de son adoption[310].
- Bustes de Claude, coiffé de la couronne civique
Type Cassel, dit « de l'avènement » - Musée archéologique Theo-Desplans, Vaison-la-Romaine.
Type classique - Museo archeologico e d’arte della Maremma, Grosseto.
Type classique - Musée de la Via Ostiense, Rome.
Vers 50 - Musée Pio-Clementino, Vatican.
Claude dans la peinture moderne et contemporaineModifier
Claude est un sujet exploité de temps à autre dans la peinture classique, toujours en reprenant sans distance les textes des auteurs antiques, et le représentant donc largement à son désavantage, par exemple chez Lawrence Alma-Tadema en 1871. Ultérieurement, le sujet du grand prix de Rome de 1886 est le même extrait de Suétone narrant le passage de Claude dissimulé derrière une tenture. Charles Lebayle remporte ce prix[311]. La vie de Claude est également source d'inspiration dans le tableau de 1870 de Lematte, La Mort de Messaline[312].
Claude au cinéma et à la télévisionModifier
Claude a bien moins intéressé les scénaristes et cinéastes que d'autres empereurs tels Néron ou Caligula. « Le personnage de Claude est en effet doublement victime du portrait féroce de Suétone : trop bouffon pour être tragique, pas assez monstrueux pour être édifiant, Claude a été longtemps cantonné au rôle de faire-valoir de son entourage »[313].
Son personnage est interprété par l'acteur Derek Jacobi dans moi Claude Empereur (1976), une mini-série à succès de la BBC, centrée autour de la vie de l'Empereur Claude, tirée des livres I Claudius et Claudius the God de Robert Graves [314],[315]que le cinéaste Josef von Sternberg avait aussi tenté de porter à l'écran en 1937 sous le titre I, Claudius.
GénéalogieModifier
AscendanceModifier
8. Tiberius Claudius Nero (-105-????) | ||||||||||||||||
4. Tiberius Néron (-85 à Rome – -33 à Rome | ||||||||||||||||
18. Claudius | ||||||||||||||||
9. Claudia | ||||||||||||||||
2. Nero Claudius Drusus (11/04/-38 à Rome – 14/09/-9) | ||||||||||||||||
20. Appius Claudius Pulcher Lentulus | ||||||||||||||||
10. Marcus Livius Drusus Claudianus (-92 à Rome – -42 à Philippes) | ||||||||||||||||
5. Livie (30/01/-58 à Rome – 29/09/29 à Rome) | ||||||||||||||||
22. Marcus Aufidius Lurco | ||||||||||||||||
11. Aufidia | ||||||||||||||||
1. Claude (01/10/-10 à Lyon – 13/10/54 à Rome) | ||||||||||||||||
24. Marcus Antonius Orator (-147--87) | ||||||||||||||||
12. Marcus Antonius Creticus (????--71) | ||||||||||||||||
25. Octavie | ||||||||||||||||
6. Marc Antoine (14/01/-83 à Rome – 01/08/-30 à Alexandrie) | ||||||||||||||||
26. Lucius Julius Caesar (-135--87 à Rome) | ||||||||||||||||
13. Julia Caesaris (-104--39) | ||||||||||||||||
27. Fulvia | ||||||||||||||||
3. Antonia la Jeune (31/01/-36 à Athènes – 01/05/37 à Rome) | ||||||||||||||||
28. Caius Octavius | ||||||||||||||||
14. Caius Octavius Thurinus (-100--59) | ||||||||||||||||
7. Octavie la Jeune (-69--11) | ||||||||||||||||
30. Marcus Atius Balbus (-105 à Ariccia – -52) | ||||||||||||||||
15. Atia Balba Caesonia (-85 à Rome – -43 à Rome) | ||||||||||||||||
31. Julia Caesaris Minor (-101--51) | ||||||||||||||||
FamilleModifier
Noms et titresModifier
Noms successifsModifier
- 10 av. J.-C., né TIBERIVS•CLAVDIVS•DRVSVS
- 4 apr. J.-C., adoption de son frère aîné Germanicus : TIBERIVS•CLAVDIVS•NERO•GERMANICVS
- 41 apr. J.-C., acclamé imperator : TIBERIVS•CLAVDIVS•CÆSAR•AVGVSTVS•GERMANICVS
Titres et magistraturesModifier
- Consul en 37 (suffect), 42, 43, 47, 51
- Détient la puissance tribunicienne à partir de 41 (renouvelée le 25 janvier tous les ans)
- Pontifex maximus en 41
- Pater patriae en 42
- Salué 27 fois imperator, un record
Titulature à sa mortModifier
À sa mort en 54 apr. J.-C., Claude avait la titulature suivante :
- TIBERIVS•CLAVDIVS•CÆSAR•AVGVSTVS•GERMANICVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIÆ•POTESTATE•XIV, CONSVL•V, IMPERATOR•XXVII, PATER•PATRIÆ
Un temple était dédié à Claude à Camulodunum (Colchester), première capitale et première colonie romaine de la province de Bretagne[A 163].
ExpositionsModifier
- Claude, un empereur au destin singulier, du 2018 au , musée des Beaux-Arts de Lyon, environ 170 œuvres, catalogue[316].
NotesModifier
- Malgré la présentation misérabiliste de Suétone, 800 000 sesterces représentent deux fois la fortune minimale pour être membre de l’ordre équestre.
- Deux millions de sesterces représentent deux fois la fortune minimale pour appartenir à l’ordre sénatorial.
- Pour une solde de prétorien à deux deniers par jour, cette prime représente cinq années de solde.
- D’après Tacite, Annales, XIII, 4, la différenciation entre la gestion de la Maison impériale et la « République » ne semble être faite qu’à partir de Néron[183].
- L'assèchement du lac Fucin ne fut réalisé qu’au XIXe siècle par le prince Alessandro Raffaele Torlonia, qui fit tripler la taille du tunnel claudien originel.
RéférencesModifier
Références antiquesModifier
- Suétone 1990, Cl.,29 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 2, 8.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 8.
- Tacite, Annales, XII, 8.
- Suétone 1990, Cl.,1.
- Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 2.
- Suétone 1990, Cl.,3.
- Suétone 1990, Cl.,3,1-2.
- Suétone 1990, Cl.,2.
- Sénèque, Apocoloquintose, 6.
- Suétone 1990, Cl.,30.
- Sénèque, Apocoloquintose, 5.
- Sénèque, Apocoloquintose, 12, 1.
- Suétone 1990, Cl., 35, 36, 37, 39, 40.
- Suétone 1990, Cl.,41.
- Suétone 1990, Cl.,4.
- Suétone 1990, Cl.,26.
- Inscription reconstituée par T. Mommsen, référencée CIL V, 6416.
- Suétone, Auguste, 101 ; Claude, 4.
- Suétone 1990, Cl.,6.
- Tacite, Annales, I, 54.
- Suétone 1990, Cl.,5.
- Inscription référencée CIL VI, 40348.
- Tacite, Annales, III, 29.
- Suétone 1990, Cl.,27.
- Tacite, Annales, IV, 35.
- Tacite, Annales, XI, 15.
- Cf. par exemple la lettre de Claude aux habitants de Trente, dans laquelle il parle de l'« isolement obstiné » de Tibère. Voir aussi Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, où un édit de Claude mentionne la folie et le manque de jugement de Caligula.
- Tacite, Annales, XI, 13-14.
- Sénèque, Apocoloquintose, 14, 5.
- Suétone 1990, Cl.,8 et 33.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 34.
- Aurelius Victor, 4, 1.
- Suétone 1990, Cl.,31.
- Sénèque, Apocoloquintose, 13, 3.
- Tacite, Annales, VI, 46.
- Suétone, Tibère, 74 ; Caius, 14.
- Suétone, Caius, 29 et 33.
- Suétone 1990, Cl., 6.
- Suétone 1990, Cal., 15.
- Suétone 1990, Cl., 7.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 6.
- Suétone 1990, Cl.,9.
- Suétone 1990, Cl.,9,4.
- Suétone 1990, Cl.,16.
- Suétone, Claude, 27, mais Suétone se contredit dans la même phrase en situant l’événement sous le second consulat de Claude, en 42 ; Dion Cassius, LX, 33 donne aussi 42, tandis que Tacite, Annales, XIII, 15 permet de déduire une naissance en 41.
- Suétone 1990, Cl.,8 et 9.
- CIL V, 24.
- Inscription CIL III, 00381.
- Inscription AE 1980, 638.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, 1.
- Aurelius Victor, Livre des Césars, 3, 16 ; Orose, Histoires contre les païens, 7, 1, 3 ; Flavius Josephe, Guerre des juifs, 2, 205.
- Suétone 1990, Cl.,10.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, 64-67.
- Dion Cassius 1970-1987, LX, 1.
- Josèphe 1993, XIX.
- Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, II, 204–233.
- Josèphe 1993, XIX, 236.
- Josèphe 1993, XIX, 251.
- Suétone 1990, Gal., 7.
- Suétone 1990, Cl.,38.
- Suétone 1990, Cl.,11.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 26 et LX, 4.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 5.
- Suétone 1990, Cl.,25.
- Suétone 1990, Cl.,12.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 11, 8.
- Suétone 1990, Cl.,23.
- Suétone 1990, Cl.,37.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 14.
- Célèbre scène rapportée par Pline le Jeune, Lettres, III, 16 et Martial, I, 13.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 15 et 16.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 15.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 27.
- Suétone 1990, Cl.,29.
- Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 29.
- Suétone 1990, Cl.,13.
- Tacite, Annales, XI, 1 à 3.
- Suétone 1990, Cl.,29,4.
- Sénèque, Apocoloquintose, 14, 1.
- Tacite, Annales, XI, 25.
- Suétone 1990, Cl.,17.
- Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XVIII, 182.
- Suétone 1990, Cl.,28.
- Dion Cassius, Histoires romaines, XL, 31.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 17.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXIII, 47.
- Tacite, Annales, XII, 65 ; Sénèque, Consolation à Polybe.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 17.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], Livre V, I, 11.
- Suétone, Claude, 17 ; Vespasien, 4.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 19-21.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 25.
- Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 24.
- Tacite, Annales, XI, 18 à 20.
- Tacite 1974-1978, 3, 32, 35sq.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 11, 6.
- Tacite, Annales, XII, 60.
- CIL III, 07251 = Dessau ILS 214.
- Sénèque, L'Apocoloquintose, 3.
- Suétone 1990, Cl., 25.
- Inscription CIL V, 5050.
- Aulu-Gelle, Noctes Atticae, XIII, 14.
- Tacite, Annales, XII, 23-24.
- Sénèque, De Brevitate vitae, XIII, 8.
- Suétone 1990, Cl.,14, Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 5, 7 et Sénèque, Apocoloquintose, 7, 5.
- Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 4.
- Suétone 1990, Cl.,15.
- Sénèque, De Beneficiis, 3, 26.
- Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 3 et 4.
- Suétone 1990, Cl.,32.
- Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 29.
- Suétone 1990, Cl.,19.
- Just. Inst, 3,3.
- Suétone 1990, Cl.,18, 19.
- Suétone 1990, Cl.,24, 19.
- Tacite, Annales, XI, 26.
- Suétone 1990, Cl.,21.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 24, 17 (=XXXVI, 121).
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 24, 18 (=XXXVI, 122).
- Suétone, Claude, 20.
- Suétone 1990, César.,44.
- Dion Cassius ; Histoire romaine, LX, 11 et 33.
- Tacite, Annales, XII, 57.
- Suétone 1990, Cl.,22.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 6.
- Actes des Apôtres, 18:2.
- Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 6, 6.
- Voir Sénèque#Conception de la religion.
- Sénèque, Apocoloquintose, 9.
- Suétone 1990, Cl., 34.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 13.
- Sénèque, Épitres, 7, 3.
- Tacite, Annales, XI, 11.
- Suétone, Claude, 32.
- Suétone, Claude, 33.
- Suétone 1990, Cl.,25 et 29 ; Vitellius, 2.
- Dion Cassius, LX, 2 et 28.
- Juvénal, Satires, VI, v114-132.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 22 ; Tacite, Annales, XI, 36.
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 31.
- Tacite, Annales, XI, 12.
- Tacite, Annales, XI, 27.
- Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 31.
- Tacite, Annales, XII, 1 et 2.
- Tacite, Annales, XII, 4, 8 et 9.
- Tacite, Annales, XII, 22.
- Tacite, Annales, XII, 25.
- Tacite, Annales, XII, 58.
- Tacite, Annales, XII, 65.
- Suétone 1990, Cl.,43.
- Tacite, Annales, XII, 64.
- Suétone 1990, Cl.,46.
- Suétone 1990, Cl., 43, 44 ; Tacite, Annales, XII, 66–67 ; Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XX, 148, 151 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 34 ; Pline l'Ancien, Histoire naturelle, II, 92, XI, 189, XXII, 92.
- Sénèque, Apocoloquintose, 1.
- Suétone 1990, Cl.,44.
- Tacite, Annales, XII, 67.
- Tacite, Annales, XII, 69 ; Dion Cassius, Histoires romaines, LXI, 3.
- Suétone 1990, Cl., 55.
- Suétone 1990, Ves., 9.
- Témoin l'inscription d'un flamen du divin Claude AE 1908, 00192.
- Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 35.
- Suétone 1990, Vesp., 11.
- Sénèque, Apocoloquintose, VIII, 3 ; Tacite, Annales, XL, 31.
Références modernesModifier
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- Jean-Marie André, p. 23.
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- Eugen Cizek, p. 49-58.
- Castorio 2015, p. 25.
- Chausson, Galliano et Ferranti 2018, p. 61.
- Gilbert Charles-Picard, p. 193.
- Arnaldo Momigliano, L'opera dell'imperatore Claudio, Florence, Vallecchi, 1932, collection : Collana storica, 41 ; traduit en anglais sous le titre Claudius, the Emperor, and his achievement, chez Oxford Clarendon Press, 1934.
- Vincenzo Scramuzza, The Emperor Claudius, Cambridge, Harvard University Press, .
- Michel 2015, p. 20.
- Symposium de Fribourg, 1991.
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