Fernand De Visscher

Fernand De Visscher, né à Gand le et mort à Herent (près de Louvain) le , est un professeur d'université, historien du droit, juriste et archéologue belge.

Il est le frère de Charles de Visscher (1884 -1973).

Biographie

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Les parents de Fernand et Charles De Visscher sont issus d'une famille aisée. Leur père, Charles De Visscher (1852-1896) est professeur de médecine à l’université de Gand et fondateur de la médecine légale en Belgique[1].Leur mère, Augusta Fiévé (1859-1887) est une fille de Désiré Fiévé, industriel et homme politique gantois, Sénateur, Député.

Malheureusement, ils sont orphelins très tôt. Au décès de leur mère en 1987, leur éducation est confiée à une institutrice parisienne, Jeanne-Marie d'Ambricourt qui leur a ouvert l'esprit et permis de découvrir toutes les beautés et les joies que la vie peut offrir[2]. Au décès de leur père, neuf ans plus tard, leur grand-père maternel supervise leur éducation avec l’aide d’un jeune abbé choisi à cet effet par l’évêque de Gand, l’abbé Watté, ce dernier les accompagnant partout notamment en vacances et en particulier à la montagne, séjours qui feront de Fernand De Visscher un alpiniste chevronné [3].

Celui-ci fait – comme son frère ainé - ses études au Collège Sainte-Barbe puis des études de droit à l’université de Gand et est diplômé en 1909 docteur en Droit.

Il remporte ensuite  le premier prix au concours de bourse de voyages avec un mémoire sur les clauses d’inaliénabilité, ce qui lui permet de faire plusieurs séjours d’étude à l’étranger au cours des années 1910 et 1911 à  Paris, Oxford, Munich, Berlin et Prague où il écrit son premier article scientifique [4].

En 1912, bien que gantois, il s’inscrit au Barreau de Bruxelles. Cette même année, le 18 juin, il épouse Lucie Jourdain, la benjamine de Victor Jourdain, fondateur du journal catholique conservateur Le Patriote qui devient La Libre Belgique en 1918.

En 1913, il remporte le concours universitaire, avec un mémoire de droit romain portant sur la vente des choses futures[5]

En juin de cette même année 1913, à l’occasion du Premier Congrès National de la Paix réuni à Bruxelles il fit une communication sur « Le respect des frontières neutres »[6]

En 1914, nommé chargé de cours de Droit romain à l’université de sa ville natale, la guerre l’empêche d’en prendre possession, guerre qui le surprend, avec sa famille, en vacances à la montagne à Grindelwald en Suisse.

Transitant par la France, la famille trouve refuge à Oxford, où il est accueilli par le professeur Henry Goudy, Regius Professor of Civil Law et poursuit ses recherches dans cette université.

Appelé par le gouvernement belge en exil à Sainte-Adresse, il devient attaché de cabinet du Ministre du Travail et de l’Industrie, Monsieur Armand Hubert. Son étude publiée en 1913 « La philosophie syndicaliste et le mythe de la grève générale » publié dans la Revue Néo-scholastique de philosophie de l’Université de Louvain n’est peut-être pas étrangère à cette nomination.

A la fin de la guerre, en novembre 1918, il est appelé par le ministre Léon Delacroix, le premier qui fut Premier Ministre dans l’histoire de la Belgique, pour être son chef de cabinet. En cette qualité, Fernand De Visscher se trouve impliqué dans les négociations préalables au Traité de Versailles pour y défendre les intérêts de la Belgique. Il occupe cette fonction pendant moins d’une année, car nommé professeur de droit romain en mars 1919 à l'université de Gand.Hubert Pierlot lui succéda comme chef de cabinet.


 Il quittera l'Université de Gand en 1930, moment de sa flamandisation intégrale, refusant d'enseigner en néerlandais, « au nom de l'épanouissement international de la Flandre »[7]. De 1930 à 1936, il enseigna le droit romain aux Facultés Catholiques de Lille, avant d'être nommé professeur à l'Université catholique de Louvain, où il restera jusqu'à la fin de sa carrière en 1956[8].

Il fut directeur de l'Academia Belgica de 1945 à 1949[9]. Il a initié les fouilles archéologiques à Alba Fucens.

Il est le président-fondateur de la Société internationale d'Histoire des Droits de l'Antiquité[10].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. : https://www.ugentmemorialis.be/catalog/000000257 Liber Memorialis 1913 pp 564-566
  2. Seeuws Elisabeth, Les frères De Visscher et leur famille Université de Gand
  3. Gerkens Jean-François, Fernand De Visscher et la Société Internationale des Droits de l’Antiquité, https://hdl.handle.net/2268/108245 p.2 et 5
  4. Fernand De Visscher, La question des langues et l'enseignement universitaire en Bohême Revue Générale 93 (1911),p.812-827 et 94(1911)p.101-113.
  5. Fernand De Visscher,La vente des choses futures et la théorie du risque contractuel. Etude de droit romain, suivie d'un examen de la jurisprudence moderne, Bruxelles-Berlin-Paris 1914 112p
  6. Préaux Claire, Fernand De Visscher, Chronique d'Egypte, Tome XL , Bruxelles 1965, p. 543
  7. Franz De Ruyt, Notice sur Fernand De Visscher, Annuaire de l'Académie royale de Belgique 1985, p.103.
  8. Franz De Ruyt, Fernand De Visscher, in Nouvelle biographie nationale 2, Académie Royale de Belgique, Bruxelles 1990.
  9. (it) « Welcome to Academiabelgica.it / Academiabelgica.it », sur academiabelgica.it (consulté le ).
  10. Jean Gaudemet, Hommage à Fernand De Visscher, in RIDA 12 (1965), p.XVI-XVII.

Liens externes

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