Germanie inférieure

province romaine

La Germanie inférieure, Germanie seconde ou Basse-Germanie selon les auteurs et en latin Germania inferior, est une province romaine établie vers 90 par Domitien autour de la vallée de la Meuse, à l'ouest du Rhin, dans ce que sont aujourd'hui le Sud des Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, une partie du Nord-Est de la France (Ardennes), et du Nord-Ouest de l'Allemagne.

Topographie de la Germanie inférieure, chaussées romaines, limes et situation des Tongres, Ubiens, Bataves, Trévires, Nerviens et Frisaviones.

La capitale de la Germanie inférieure est Colonia Claudia Ara Agrippinensium — l'actuelle ville de Cologne, également la capitale du peuple des Ubiens.

Topographie modifier

Les cours d'eau modifier

Schématiquement, la Germanie inférieure couvre la rive gauche de la vallée du Rhin, les vallées de la Meuse et de l'Escaut.

Germania inferior fait référence aux plaines limoneuses de la rive gauche du Rhin et de la Meuse par opposition aux deux massifs des Ardennes et de l'Eifel qui constituent pour les Romains la province de Germania superior.

Les limites modifier

Les limites est
Limes rhénan, limite avec la Germanie libre.

De la mer du Nord, sur 340 km environ[note 1], au départ de Katwijk près de Leyde, la limite est de la Germanie inférieure suit les méandres du Vieux Rhin à l'époque beaucoup plus large et, à partir de Nimègue, le Rhin lui-même en passant par Neuss, Cologne et Bonn jusqu'à la vallée encaissée de Remagen — au-delà de Bingen, où se termine le Taunus, et où le Rhin entre dans un vaste plateau schisteux et s’y creuse un lit profond — et enfin la ville de Bad Breisig.

Le long des limes bataves, un castellum était construit tous les 6,5 km. Associés aux camps romains, un grand nombre de vicus vont se développer.

Les limites sud

Limite avec la Germanie supérieure.

Un peu plus bas la limite sud de la Germanie inférieure coule la Vinxtbach, une toute petite rivière de 19 km qui se jette dans le Rhin entre Rigomagus — aujourd'hui Remagen — et Confluentes — maintenant Coblence — et fait office de frontière[1].

Juste au sud de la petite ville de Bad Breisig, dans un petit vicus appelé Ad fines, on a retrouvé une pierre votive d'une divinité dédiée aux frontières. Elle est aujourd'hui au musée national de Bonn. L'ancien nom de cette petite rivière semble avoir été Obrincas[2]

On ne sait pourquoi cette petite rivière quasi insignifiante dans sa vallée fort accidentée fait office de frontière. Un peu plus haut, la vallée de l'Ahr — défendue par le castellum de Rigomagus —, très longue et perpendiculaire au Rhin, aurait pu être plus précise. Il est possible que les Trévires aient montré aux Romains que c'était là leur frontière nord. Cette rivière marque toujours la limite des archevêchés de Coblence et de Cologne. Aujourd'hui encore c'est la limite sud du kölsch — le dialecte parlé dans la région située entre Cologne et Venlo — avec le dialecte de Coblence que l'on retrouve dans toute la Moselle et jusqu'à Trèves[3].

Les limites ouest

C'est la Gaule belgique qui va faire la frontière à l'ouest au départ de l'estuaire de l'Escaut, longeant la Lesse. Les limites intérieures sont les limites des civitas des Tungri et des Nerviens soit entre Bavay et Binche et plus bas dans l'Eifel entre les Ubiens et les Trévires le long de la chaussée romaine de Trèves à Cologne, entre Ausava maintenant Büdesheim qui relevait de la civitas Augusta Treverorum Trèves, et Icorigium aujourd'hui Jünkerath qui relevait de la civitas des Ubiens, Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne. Ce n'est qu'à la fin du IVe siècle que le premier document donne des indications un peu plus précises quant aux contours des civitates[note 2].

Les limites nord

La mer du Nord a une aura une importance stratégique pour les Romains. Leurs bateaux vont transporter les troupes et le ravitaillement en remontant le Rhin jusqu'à la capitale. Deux ports vont être aménagés aux embouchures du Vieux Rhin — l'ancien cours du Rhin aujourd'hui une rivière — et de la Meuse, reliées par un canal. Un de ces castellum, Lugdunum Batavorum appelé Brittenburg, existait encore au XVIe siècle. Il est décrit par Ortelius en 1581 et par Francesco Guicciardini vers 1600, les derniers vestiges auraient été emportés en 1954 par une tempête[4].

Toponymie modifier

Anthropologie modifier

Les peuples autochtones modifier

Le voisinage au-delà du Rhin modifier

  • Les Sicambres sont implantés sur la rive droite du Rhin, entre la Ruhr et la Sieg, mais par la suite Tibère en fait déporter en Gaule du Nord.
  • Les Bructères sont implantés entre l'Ems et la Lippe.
  • Les Chattes sont implantés dans la haute vallée du Weser.
  • À l'arrière, les Chérusques sont établis entre le moyen Weser et le cours moyen du Main.
  • Les Chamaves sont établis entre la Lippe et l'Yssel.

Le Voisinage de la Gaule belgique modifier

Les Coloniæ modifier

Les Municipia modifier

Histoire modifier

Le Ier siècle av. J.-C. : sa conquête modifier

Les premiers affrontements entre une armée romaine et les peuples de Basse-Germanie ont lieu avec la guerre des Gaules de Jules César.

César a envahi la région en -57 et, les trois années suivantes, a tenté d'anéantir plusieurs peuples germaniques, y compris les Éburons et les Ménapiens qui se sont réfugiés dans les zones marécageuses.

Les provinces gauloises depuis Auguste modifier

En -27, Auguste a divisé les territoires du Nord des Alpes en trois provinces : la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la Gaule belgique. La frontière de cette dernière suit plus ou moins le Rhin à l'est, et comprend à l'ouest son arrière-pays économique — entouré par l'Escaut, la Meuse, et la Moselle. Sa capitale est Reims (Durocortorum).

Dix ans plus tard, le gouverneur de la Belgique, Marcus Lollius, est écrasé par les Sicambres, une tribu qui vit sur la rive orientale du Rhin. La défaite est humiliante, et la Ve légion Alaudæ perd même son aigle. L'empereur Auguste comprend que la frontière du Rhin est toujours instable et envoie ses fils adoptifs, Germanicus et Tibère, au-delà du Rhin, pour pacifier les tribus qui vivent entre les Alpes, le Rhin et l'Elbe.

Dans les années -16 à -13, les Romains réorganisent la rive gauche du Rhin, qui devient alors une zone militaire où l'armée de Germanie inférieure (légions XVII et XVIII) est positionnée. Auparavant, ces troupes étaient stationnées dans des villes de la Gaule belgique[6].

Création de deux groupes d'armées modifier

On crée deux groupes d'armée : l'armée du Moyen-Rhin ou de « Germanie supérieure » (I Germanica, V Alaudæ et XIX), et l'armée du Bas-Rhin ou « Germanie inférieure ». Bien que les commandants subalternes soient officiellement aux ordres du gouverneur de la Gaule belgique, ils sont en fait autonomes[6].

Dans le Nord de la Germanie inférieure, une grande base de l'armée est construite près de Nimègue, alors Noviomagus, capitale des Bataves, et un autre camp à Xanten. Ces places, sur les rives du Waal, sont facilement accessibles pour le ravitaillement. Elles devaient être le point de départ de la conquête de la Germanie. Drusus ordonne également la construction de canaux et d'un barrage, qui accélère le transport des armées pour le Nord et l'Est par l'eau. À Cologne, alors appelée Colonia Claudia Ara Agrippinensium, la cité érige un grand sanctuaire dédié à Mars, dieu de la guerre, pour la protection des armées durant les campagnes à venir. Dans ce temple, l'épée de Jules César est conservée comme une relique[6].

En -12, les Romains sont prêts à partir en guerre. Mais les Sicambres, se sachant en difficulté, décident d'attaquer et Drusus est défait à deux reprises dans leur région. De retour au Rhin, les légions de Drusus se transportent par bateau à Nimègue et rejoignent la mer du Nord. Les Frisons et Chauques sont forcés de se rendre. L'année suivante, Drusus envahit la contrée à l'est du Rhin pour la deuxième fois[6].

Il traverse le pays des Sicambres, progresse le long de la Lippe, rencontre les Chérusques et aurait traversé le Weser, fleuve de Basse-Saxe, si les augures avaient été meilleurs[6]. À son retour, il fonde une grande forteresse découverte par des archéologues entre l'Elison et la Lippe[7] près de la ville allemande d'Oberaden.

Cet oppidum, daté par dendrochronologie de l'automne -11, est utilisé par trois légions comme quartiers d'hiver. Un oppidum similaire a été construit près de Rödgen, 190 km au sud. Les quatre camps de type augustéens de Oberaden Haltern, Beckinghausen (de) ou Rödgen, implantés en Allemagne lors de la tentative de conquête de la Germanie libre présentent les mêmes caractéristiques[8],[9].

Le Ier siècle : une création tardive modifier

 
Les peuples germains face aux Germanies inférieure et supérieure (IIIe siècle).

Le De originine et situ Germaniæ que Tacite rédige vers 98 apr. J.-C. décrit ce pays de forêts et de marécages, habité de populations diverses et belliqueuses. Certaines tribus sont placées de fait sous l'autorité de Rome dès le Ier siècle de notre ère. Il en est ainsi des Frisons, des Bataves et des Trévires à l'ouest du Rhin, séparés de leurs frères germaniques : les Sicambres, les Bructères et les Chattes. Ces tribus, renforcées à l'arrière par les Chérusques, menacent la sécurité de l'Empire, dont Auguste désire repousser la frontière jusqu'à l'Elbe.

Ne parvenant pas à contrôler par voie de mer les rives germaniques de la mer du Nord, Auguste tente en vain d'occuper le territoire convoité : l'expédition menée par Tibère en 4 apr. J.-C. traverse le territoire des Chattes et des Bructères sans les soumettre.

En 7 apr. J.-C., Varus est nommé Gouverneur de la Germanie avec pour mission le maintien de la paix et la mise en place de l'administration fiscale et judiciaire ; ces mesures impérialistes, globalement acceptées par les peuples méditerranéens, se révéleront incompatibles avec la mentalité d'homme libre et de guerrier des Germains de l'Est du Rhin (notamment l'imposition par la force d'un régime de propriété privée de la terre).

L'action convergente menée contre Marobod, le roi des Marcomans, établis en Bohême vers 9 av. J.-C., échoue du fait de la révolte de l'Illyricum.

La bataille de Teutoburg (an 9) modifier

L'habileté d'Arminius entraîne la défaite de Publius Quinctilius Varus au cœur de la forêt de Teutoburg.

Les trois aigles emblématiques des légions, Legio XVII, Legio XVIII et Legio XIX furent capturés. Numonius Vala tenta de s'enfuir à la tête de la cavalerie mais en vain, Ceionius se rendit, Lucius Eggius, préfet du camp romain, mourut à la tête de ses troupes et Varus se tua avec son épée.

Tous les camps romains de la rive droite du Rhin furent pris par les Germains, à l'exception d'Aliso qui résista jusqu'à une sortie des survivants vers Castra Vetera (Xanten) sur le Rhin.

La tête de Varus fut envoyée aux Marcomans par les Chérusques pour les entraîner dans le soulèvement. Ceux-ci refusèrent sagement et transmirent la tête de Varus à Rome, où elle fut inhumée.

Suétone écrit : « À ce qu’on raconte, enfin, Auguste fut tellement abattu par ce désastre, que plusieurs mois de suite il ne se coupa plus la barbe ni les cheveux, et qu'il lui arrivait de se frapper de temps en temps la tête contre la porte, avec ce cri : « Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! » Ce fut le coup d'arrêt à l'expansion romaine en Grande Germanie (Germania Magna) durant son règne ; plusieurs siècles plus tard, l'armée romaine n'avait toujours pas reconstitué les légions XVII, XVIII et XIX[10].

Les représailles romaines modifier

Auguste manifestement choqué comme le suggère Suétone fait alors renforcer par Tibère, durant les années 10 à 14 apr. J.-C., la frontière du Rhin.

Tibère, devenu empereur, craignant la réputation d'invincibilité d'Arminius, ordonne des représailles et confie à Germanicus durant les années de 14 à 16, huit légions soutenues par une flotte d'un millier de navires.

À la suite des mutineries des légions du Rhin, au retour d'un raid de représailles contre les Marses, Germanicus et ses 4 légions sont attaquées dans la vallée de la Lippe par une coalition de Bructères et d'Usipètes qui est repoussée[11].

Bataille des Longs-Ponts (an 15) modifier

Germanicus visite Teutoburg, capture Thusnelda, épouse d'Arminius, et récupère deux des trois aigles emblématiques. Puis pendant son retour en 15 de sa campagne contre les Bructères et les Chérusques, les 4 légions[note 3] du général Cæcina sont attaquées aux Pontes Longi par les Chérusques d'Arminius, qui sont mis en fuite mais qui infligent des pertes aux Romains[12]. Selon Tacite, ce Pons Longus[note 4], route en madriers confectionnée pour traverser les marécages, avait été construit par Ahenobarbus en l'an 2 av. J.-C. au sein du pays des Chérusques[13].

Bataille de la Weser modifier

En 16, c'est la bataille de Campus Idistaviso (ou bataille de la Weser) près de Bückeburg[14],[note 5], Germanicus sort vainqueur d'une bataille rangée à proximité de la Weser à Idistaviso (en) contre Arminius, qui sera blessé, et lui inflige de lourdes pertes[15].

Bataille du mur des Agrivariens modifier

La seconde bataille entre Germanicus et Arminius en 16, la bataille d'Angrivarierwall (de) — ou mur angrivarien —, se situe à proximité d'une fortification et d'un fleuve séparant les Angrivariens (ou Ampsivariens) des Chérusques. Les Germains subissent de lourdes pertes mais les Romains ont un retour difficile par la voie fluviale et par la mer du Nord[16].

Tibère rappelle Germanicus en 17 et renonce à occuper la rive droite du Rhin à l'exception du pays de Cananefates, des Frisons et des Chauques dans le delta du Rhin et d'une tête de pont en face de Mongotiacum, l'actuelle Mayence. Il entreprend alors de réorganiser la frontière du Rhin[10].

Création des deux districts militaires modifier

 
Topographie de Novæsium, castrum et vicus sur les limes du Rhin, aujourd'hui Neuss.
Fin de l'idée de conquête de la Germania Magna modifier

Auguste, renonçant à l'unité de commandement de l'armée romaine qui défend la frontière, confie aux deux légats de Germanie inférieure et de Germanie supérieure le district militaire de la province de Belgique. La frontière du Rhin, qui est renforcée de nombreux ouvrages fortifiés édifiés à Remagen, à Sinzig, à Vindonissa, aujourd'hui Windisch, etc. n'est menacée qu'en 28 apr. J.-C. par une brève révolte des Frisons. Parallèlement, l'élimination de Marobod par son rival Catualda (en) en 18 apr. J.-C. permet à Tibère de faire accepter le protectorat de Rome aux Marcomans de Bohême[10].

En 37 apr. J.-C., Lucius Pomponius bat les Chattes et délivre des légionnaires prisonniers depuis la bataille de Teutoburg[17] et en 41, la troisième aigle emblématique est récupérée par Publius Gabinius (la) chez les Chauques.

De 41 à 54, dans la crainte d'un réveil de la Germanie, Claude fait construire de nombreux castella implantés au-delà du Rhin et du Danube.

Règne de Vitellius modifier

En 68, après la chute de Néron, Vitellius est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba[18]. Il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie[19]. À la mort de Galba, assassiné par Othon, il est proclamé « empereur des armées de Germanie inférieure et supérieure » par ses légions le à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne[20] au même moment qu'Othon à Rome.

Révolte des Bataves modifier
 
Reconstitution d'une tour de guet du limes près de Vechten sur le Vieux Rhin.

La révolte des Bataves débute en septembre 69 apr. J.-C. par le siège de Castra Vetera proche de l'actuelle ville de Xanten défendu par la Legio V Alaudæ et par la Legio XV Primigenia. À la suite du suicide de Néron et de la guerre civile, les cohortes d'auxiliaires germains, les Bataves suivis des Cananefates se rebellent, commandés par Julius Civilis leur prince héréditaire, par ailleurs officier romain. Après la reddition de Castra Vetera en 70 apr. J.-C., les 2 légions sont anéanties par les Bataves. Il faudra une armée de 8 légions pour vaincre la rébellion et détruire l'Opidum Batavorum, où se situe aujourd'hui la ville de Nimègue. Par ailleurs, suspectée d'infidélité, la Legio I Germanica sera démantelée et la Legio XVI Gallica sera modifiée.

Renforcement du limes modifier
 
Reconstitution de la tour nord du castellum Biriciana à Weißenburg, sur le limes de Bavière.

Poursuivant l'œuvre de Claude, les Flaviens repoussent progressivement la frontière vers le nord-est et entreprennent la construction, entre Confluentes, aujourd'hui Coblence, et Castra Regina, aujourd'hui Ratisbonne, d'un limes puissamment fortifié, qu'Antonin le Pieux déplace légèrement vers l'est au IIe siècle dans la partie centrale entre le Main et la Rems[21].

Les deux districts sont érigés en provinces modifier

Vers 83-84, l'empereur Domitien fait des districts militaires des provinces autonomes, impériales.

C'est de Cologne que Trajan, en janvier 98 apr. J.-C., alors gouverneur de Germanie supérieure, apprend la mort de son père adoptif Nerva et devient son successeur. La nouvelle lui est apportée par le jeune Hadrien. Il va y accomplir ses premiers actes de gouvernement : il ordonne que les cendres de Nerva soient déposées au mausolée d'Auguste — ce sera le dernier empereur à y être déposé — et qu'il soit déifié. Il reste sur le Rhin, confie l'administration au Sénat, puis passe sur le Danube pour y préparer la campagne de Dacie[note 6]. Trajan fit aussi déduire une colonie romaine à proximité du camp de Xanten, Colonia Ulpia Traiana.

La politique de Rome va dès lors, à l’égard des peuples au-delà du Rhin, devenir défensive : il était seulement nécessaire de les éloigner des frontières. Ce but fut atteint par Domitien, Trajan compléta son œuvre et jusqu’au règne de Caracalla il n’y a quasiment plus de guerres à signaler contre les peuples d'au-delà des frontières pendant plus d'un siècle[22]. La Germanie inférieure dispose alors de quatre légions pour la défendre, soit près de 30 000 hommes.

Le IIe siècle : la Germanie romaine modifier

Cologne, siège des légats modifier

Les chefs-lieux respectifs des deux provinces, Colonia Claudia Ara Agrippinensium ou CCAA, aujourd'hui Cologne et Mogontiacum, aujourd'hui Mayence, servent de résidence aux légats consulaires qui les gouvernent et en assurent la défense, articulée autour des grands camps de légionnaires établis par Trajan, Bonn, Mayence et Argentoratum, aujourd'hui Strasbourg, aux portes desquels se multiplient les canabæ peuplées de marchands, de femmes et de leurs enfants illégitimes, les ex castris[21].

Sous la protection du limes modifier

 
Limes de Germanie inférieure, certaines connexions sont des hypothèses, ou n'ont été que provisoires.

Constitué de plus de soixante places fortifiées, espacées de 7 à 10 kilomètres et de plus de neuf cents tours de guet le limes rhénan va longtemps mettre la Germanie inférieure, la Germanie supérieure et la Rhétie à l'abri des pillages et des raids des peuples germains.

L'essor de l'artisanat et de l'industrie modifier

L'une des régions les plus peuplées de l'Empire devient l'objet d'une intense mise en valeur agricole : les Ubiens défrichent la plaine du lœss entre Meuse et Rhin, la vigne est introduite en Moselle et l'industrie du zinc se développe à Gressenich près d'Aix-la-Chapelle probablement par la via Mansuerisca. La poterie sigillée se développe près de Coblence et de Mayence et des manufactures de légionnaires près de Xanten et de Neuss. La briqueterie se développe près de Rheinzabern et Heiligenberg. La fabrique des lampes s'installe près de Mayence. L'industrie du laiton, transférée vers 80 de Capoue dans la région de Liège et d'Aix-la-Chapelle. La verrerie est accueillie à Cologne et enfin Trèves devient un centre célèbre du foulage et de la teinture.

Cologne, port du Rhin modifier

Les principales bénéficiaires de cette expansion sont les villes rhénanes, notamment Strasbourg et Cologne. Bien équipées, — manufactures, docks, entrepôts — elles assurent la redistribution locale des denrées alimentaires importées massivement du reste de l'Empire — céréales, vin, huile et conserves — ainsi que l'exportation de leur propre production à travers toute la Germanie en échange de l'ambre, des esclaves et des fourrures des pays baltiques[21],[note 7].

Cologne à la croisée des chaussées modifier

Un tel trafic est facilité par la densité des voies de communications romaines d'intérêt militaire : les rocades parallèles aux limes du Rhin, de la côte (Leyde) à Maastricht par la vallée de la Meuse et de Nimègue à Cologne et Mayence jusqu'au Danube ainsi que les liaisons avec l'arrière-pays : la chaussée de Bavay à Cologne. Par les fleuves enfin, desservis par la flotte du Rhin (Classis Germanica), dont l'action économique se trouve prolongée par le commerce des produits pondéreux en provenance ou à destination des pays de la mer du Nord, voire de la Baltique, par un cabotage qui atteint la Norvège et remonte l'Ems, le Weser et l'Elbe[23].

Le IIIe siècle modifier

 
Carte de l'Empire romain vers l'an 271 apr. J.-C., avec la rupture avec l'empire des Gaules à l'ouest et de l'empire de Palmyre à l'est.

Les détails des incursions des Germains sont peu connus mais on sait qu'elles vont suivre les grands axes routiers. Elles vont manifestement épargner les Ardennes et l'Eifel. On sait seulement qu'elles se succèdent à partir de 253, date d'un des premiers raids des Francs dans le Nord de la Gaule. Les Saxons eux aussi sévissent le long de la côte.

Cologne, capitale éphémère modifier

L'empereur Valérien capturé par les Perses sassanides, son fils Gallien aura de grande difficultés à défendre l'Empire.

Face à une double attaque des Alamans en Rhétie, l'empereur Gallien confie à un général originaire du peuple des BatavesPostume — le poste de gouverneur de la Germanie inférieure envahie par les Francs. La Germanie supérieure est confiée au fils de Gallien, Saloninus conseillé par le général Silvanus.

Postume va battre facilement les Francs et, dans l'enthousiasme, se fait proclamer empereur vers 260, s'empare de Cologne, exécute Saloninus et le général Silvanus, et fera commémorer cet exploit par un arc de triomphe. La Gaule — sauf la Narbonaise qui restera fidèle à Gallien —, la Bretagne et l'Espagne vont le reconnaître comme empereur.

Un Empire des Gaules éphémère modifier

Gallien qui trop occupé par les Alamans et un autre usurpateur ne réagit pas ; Postume va former l'imperium galliarum, un Empire des Gaules avec un sénat, deux consuls et une garde prétorienne et bat monnaie comme l'Empire.

Vers la fin de 268, un preases provinciæ, gouverneur de Germanie supérieure, Lélien, va lui aussi se proclamer empereur. Postume va marcher sur Mogontiacum, aujourd'hui Mayence, le tue mais se fait occire lorsqu'il veut empêcher le sac de la ville par ses troupes[24].

En 269, son successeur — Marcus Aurelius Marius — prenant le nom de deux illustres prédécesseurs, Marc Aurèle et Gaius Marius, ne va régner quelques mois, comme l'attestent les quelques pièces frappées à son effigie.

Victorin, qui a été consul avec Postume, lui succède et s'en va assiéger Augustodunum Hæduorum (en) maintenant Autun, capitale de la civitas des Éduens — qui voulait rejoindre l'empire de Gallien — pendant sept mois, avant de la piller. Il se fait assassiner.

Trèves devient capitale modifier

En 271, un preases provinciæ, gouverneur d'Aquitaine — Tetricus — avec l'aval de la Gaule et de la Bretagne est déclaré empereur près de Burdigala, aujourd'hui Bordeaux, et installe sa capitale à Augusta Treverorum, Trèves, et gouverne avec son fils Tetricus II le Jeune. Il doit, lui aussi faire face aux Germains, mais comme ses successeurs, ne fait rien pour agrandir l'Empire des Gaules mais rallie l'Aquitaine qui avait rejoint l'empire de Claude II le Gothique, successeur de Gallien, assassiné à Milan. Vers 273, il se retrouve face à un nouvel usurpateur — Faustinus (en) — alors gouverneur de la Gaule belgique.

Fin de l'Empire des Gaules modifier

En 274, l'empereur Aurélien décide de mettre fin à une sécession de 15 ans. Tetricus et son fils se rallient à Aurélien lors de la bataille qui opposa Aurélien aux légions du Rhin et de Bretagne près de Châlons-sur-Marne à la bataille des champs Catalauniques[25]. Il semble que Tetricus, après avoir été exhibé lors du triomphe d'Aurélien, ait pu finir ses jours comme corrector Lucaniæ et Bruttiorum, gouverneur civil de Lucanie et du Bruttium[26]. Aurélien ferme l’atelier monétaire de Trèves et le transfère à Lugdunum.

Les Francs font une nouvelle invasion en 275, s'emparent de Tongres et détruisent une soixantaine de vicus[27].

En 294 et 295, Galère repousse les Goths.

Une dernière réforme territoriale touche la Germanie inférieure. Elle date, comme pour le reste de l'Empire, de 297. Elle est connue grâce à la Notitia Dignitatum, inventaire de l'administration du Bas-Empire : les contours généraux qui avaient été fixés par Agrippa, l'administrateur d'Auguste, vont être précisés par Dioclétien[28].

En 298, Constance Chlore est vainqueur d'importantes bandes d'Alamans qui avaient traversé le Rhin, pillaient l'est de la Gaule et avaient mis le siège devant Andematunum — aujourd'hui Langres.

Le IVe siècle modifier

Renforcement du dispositif défensif modifier

Le dispositif défensif de la capitale, où les incursions germaniques sont de plus en plus fréquentes, est renforcé par Constantin le Grand vers 315 par l’érection d’un pont protégé par un fortin, le castellum Divitia (en), aujourd'hui Deutz sur la rive droite du Rhin. Le pont tiendra plus d'une centaine d'années. Nimègue et Valkenburg sont renforcés de même. Les ponts de Maastricht et de Cuijk sont rétablis pour faciliter les manœuvres de la cavalerie. Xanten et Tongres reçoivent de nouvelles enceintes, plus petites mais plus faciles à défendre, la population vivant hors-murs. Aux bouches du Rhin, un grand port est construit : Brittenburg, aujourd'hui impossible à identifier, bien que décrite aux XVIe et XVIIe siècles. Il est possible que l'érosion des marées l'ait définitivement effacé, entrant dans la légende…

Ce dispositif se révèle efficace car, à part une invasion des Francs, devenus un peuple important en 355 et défaits par Julien, la prospérité s'installe.

Implantation du christianisme modifier

L’implantation du christianisme remonte au début du IVe siècle. Le premier évêque de la capitale, Materne de Cologne, possède une église à proximité du temple de Mercure-Auguste. À la fin du même siècle, les développements du centre épiscopal détruisent le temple.

À Tongres, Servais va s'installer pour mourir à Maastricht en 384.

Le Ve siècle : l'invasion germanique modifier

Les Francs, qui avaient envahi et pillé Cologne vers 355 mais qui avaient été vaincus, vont s'installer comme paysans dans les plaines du Rhin et de la Meuse, au-dessus de la chaussée romaine de Cologne à Tongres avec l'aval des Romains. Ils vont garder leur dialecte.

Abandon par les Romains des capitales des Germanies modifier

En 396, le préfet des Gaules quitte Trèves pour Arles et la cour impériale s'installe à Milan.

La grande invasion des Germains coalisés se déclenche le 31 décembre 406 en franchissant le Rhin et atteignant Tournai[29].

Vers la fin de 406, d'autres tribus germaniques envahirent l'Empire. Les Francs, alliés aux Romains, restèrent fidèles et repoussent les Vandales, mais se font battre à leur tour par les Alains.

Premiers royaumes francs modifier

Les seigneurs de la guerre francs s'installèrent alors dans de nouvelles résidence : Krefeld, Deutz et Nimègue et commencent à annexer des territoires à leur pouvoir tout en se disant romains.

En 456, le général gallo-romain Ægidius, magister militum des Gaules, est chargé par l'empereur d'Occident Majorien de rétablir l’ordre en Gaule mais il est forcé de reconnaître que la ville de Cologne est devenue franque.

Vers 463, le roi franc Childéric Ier va se considérer comme lui-même gouverneur de Germanie seconde et prendre Tournai comme capitale, tandis que Cambrai devient la capitale d'un autre gouverneur franc.

Héritage de la Germanie inférieure modifier

Le dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule, déposé en 476, les rois francs vont rapidement développer leurs possessions au départ de la Germanie inférieure. Clovis, fils de Childéric Ier va regrouper les royaumes de Cambrai, Le Mans, Tournai, Trèves et Deutz pour arriver à la Loire en 507 et installer sur toute la Gaule un État chrétien basé sur 500 ans de solide tradition romaine[6].

Listes des gouverneurs de Germanie Inférieure modifier

Source[30]

Règne d'Auguste modifier

Règne de Tibère et de Caligula modifier

Règne de Claude modifier

Règne de Néron et année des 4 empereurs modifier

  • Pompeius Paullinus (54-58)
  • Lucius Duvius Avitus (58-60)
  • Aulus Sulpicius Scribonius Rufus (63-67)
  • Fonteius Capito (67- 68)
  • Aulus Vitellius (69)

Règne de Vespasien et de Titus modifier

Règne de Domitien modifier

Règne de Nerva et de Trajan modifier

Règne d'Hadrien modifier

  • Aulus Platorius Nepos Manilianus Caius Licinius Pollio (117-119)
  • Lucius Coelius Rufus (127)
  • Gnanius (Fabianus) Grattius Geminius (vers 130)
  • Quintus Lollius Urbicus (135-139)

Règne d'Antonin le Pieux modifier

  • Caius Iulius Severus (142-150)
  • Lucius Octavius Cornelius Salvius Iulianus Aemilianus (151-152)
  • Cnaeus Iulius Verus (152-158)
  • Tiberius Claudius Iulianus (158-160)

Règne de Marc-Aurèle et de Commode modifier

  • Caius Septimius Severus (161)
  • Quintus Antistius Adventus (170)
  • Marcus Didius Iulianus (180-185)
  • Caius Allius Fuscus (vers 189-192)

Guerres civiles et règne de Septime Sévère modifier

Règne de Caracalla modifier

Règne de Sévère Alexandre modifier

Crises du troisième siècle modifier

Le commerce modifier

Arts industriels et l'artisanat modifier

La céramique modifier

  • Terra sigillata
  • La terre sigillée arrétine
  • Ateliers et maîtres potiers
  • Sites
  • Céramique locale et poteries communes
  • Les vases à visages ou « planétaires »
  • Lampes
  • Terres cuites
  • Tuiles et briques

Arts du métal modifier

Verrerie modifier

Glyptique modifier

Travail du cuir – textiles modifier

Les voies de communication modifier

 
Les chaussées.

Annexes : topographie de la Province vers 120 modifier

Frontières de la Germanie inférieure modifier

Légions stationnées en Germanie inférieure modifier

L'armée de Basse-Germanie, connue par des inscriptions de ce type : EX GER INF (Exercitus Germaniæ Inferioris, « armée de Germanie inférieure »), a eu plusieurs légions à son service. Parmi celles-ci, les légions I Minervia et XXX Victrix (à partir de Trajan) ont de manière permanente leur garnison en Germanie inférieure et sont, à partir des années 130 les seules légions de la province.

Domitien disposait des légions suivantes :

  • La X Gemina. Elle avait été appelée d’Espagne en Germanie inférieure contre Civilis[33] et, au commencement du règne de Trajan, elle s’y trouvait encore. On a découvert à Noviomagus — aujourd'hui Nimègue — de nombreux monuments et briques attestant que son camp permanent était en cet endroit[34].
  • La VI Victrix. Comme la précédente, elle fut appelée en Germanie inférieure contre Civilis[35]. Elle s’y trouvait au début du règne de Trajan[36], et elle y resta jusqu’à l’époque d’Hadrien. Son camp sous les Flaviens semble avoir été à Novæsium aujourd'hui Neuss.
  • La XXI Rapax. Après la mort de Néron, elle était à Vindonissa en Germanie supérieure[37]. Elle fut aussi envoyée contre Civilis[38]. C’est à partir de cette époque que se place son second séjour en Germanie inférieure[39]. Son camp était à Bonn[34].
  • À ces trois légions, il convient probablement d’ajouter la XXII Primigenia. Elle a fait partie de l’armée de la Germanie inférieure, où elle a laissé de nombreuses traces de son séjour. On sait qu’elle y était entre 70 et les années 90 car en 97 elle se trouvait en Germanie supérieure. Elle reçut les surnoms de Pia Fidelis, probablement en 89, en même temps que la VI Victrix et la X Gemina qui faisaient certainement partie à cette époque de l’armée de Germanie inférieure. Sur deux briques trouvées sur le territoire de la Germanie inférieure, en Hollande, elle est qualifiée de leg(io) XXII Pr(imigenia) P(ia) F(idetis) D ou Do[note 8]. Son camp était vraisemblablement à Noviomagus, aujourd’hui Nimègue.

C'est en Germanie inférieure qu'est attestée pour la dernière fois la légion IX Hispana vers 130.

la Marine modifier

La flotte romaine de Germanie (Classis Germanica), chargée de patrouiller sur le Rhin et en mer du Nord, est basée à Castra Vetera et plus tard à Agrippinensis.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Sans compter les nombreux méandres du Rhin
  2. Noticia provinciarum et civitatum Galliæ
  3. I Germanica, V Alaudæ, XX Valeria Victrix, and XXI Rapax
  4. pluriel Pontes Longi
  5. à l'occasion d'une campagne (mettant en œuvre 8 légions, 2 cohortes prétoriennes, 1 corps de cavalerie d'élite, de l'infanterie légère, des auxiliaires gaulois et germains, des archers à cheval et des alliés
  6. imperator... apud Agrippinam in Gallias factus est: W. Eck citant Eutrope, La romanisation de la Germanie, Paris, Errance, 2008,
  7. En Germanie supérieure cet essor est parfois remis en cause par le réveil en 166 des Germains du Danube, Quades et Marcomans, que Marc Aurèle va réussir à rejeter au-delà du fleuve.
  8. C’est-à-direcomme l’a supposé M. Ritterling, Domitiana, surnom qu’elle n’a pu porter que du vivant de Domitien.

Références modifier

  1. (de) Dieter Planck & Willi Beck, Der Limes in Südwestdeutschland. 2. völlig neubearbeitete Auflage, Konrad Theiss Verlag, Stuttgart 1987, p. 107, (ISBN 3-8062-0496-9)
  2. Ptolémée, Géographie, 2-8
  3. (de) Franz Scholtz, « Der Vinxtbach als Sprachgrenze », sur kreis-ahrweiler.de (consulté le ).
  4. D. Parleviet, De Brittenburg voorgoed verloren, in Westerheem 51/3, 2002
  5. (uk) M. Gechter, Early Roman military installations Ubian and settlements in the Lower Rhine, in Th. Blagg, The early Roman empire in the West, éd. M. Millett, Oxford, 1990. p. 97-102.
  6. a b c d e et f (nl) J. Lendering, De randen van de aarde. De Romeinen tussen Schelde en Eems, Amsterdam, éd. Ambo, 2000
  7. Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 33, [sur Wikisource].
  8. (de) A. Johnson, Römische Kastelle des 1. und 2. Jahrhunderts n. Chr. N in Britannien und in den Germanischen Provinzen des Römerreiches, Mayence, 1987.
  9. S. Fichtl, « Murus et pomerium : réflexions sur la fonction des remparts protohistoriques », Revue archéologique du centre de la France, t. 44, 2005, [lire en ligne].
  10. a b et c R. Chevalier, Rome et la Germanie au Ier siècle de notre ère, Latomus, Berchem, 1961
  11. Tacite, Annales I, 51
  12. Tacite, Annales I, 68
  13. Tacite, Annales I, 63
  14. Théodore Mommsen, Histoire romaine, 11 vol., Paris, 1864-1889
  15. Tacite, Annales II, 16
  16. Tacite, Annales II, 19
  17. Tacite, Annales, XII, 27
  18. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII.
  19. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII et VIII.
  20. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VIII.
  21. a b et c L. Harmand, L'Occident romain PUF, 1960
  22. Stéphane Gsell, Essais sur le règne de l'empereur Domitien, Thèse de doctorat présentée à la Faculté des Lettres de Paris, E. Thorin, 1894
  23. Pierre Thibault, Histoire du Moyen Âge, Université de Paris X, 1973
  24. Aurelius Victor 33, 8, — Eutrope 9, 9, 1
  25. Eutrope, Breviarium historiæ Romanæ, 9, 13, 1
  26. Aurelius Victor, Liber de Cæsaribus, 35, 3
  27. M. Suttor, Vie et dynamique d'un fleuve : La Meuse de Sedan à Maastricht des origines à 1600, De Boeck Université, 2006
  28. M.T. Raepsaet-Charlier, La cité des Tongres sous le Haut-Empire, Problèmes de géographie historique, Bonner Jahrbücher, t. 194, 1994.
  29. Daniel Blampain, Le Français en Belgique: une langue, une communauté, De Boeck Université,1997
  30. Suétone, Vie des 12 Césars
  31. Tacite, Histoires
  32. Ronald Syme, Ammianus and the Historia August
  33. Tacite, Histoires, V, 19 et 20.
  34. a et b Emil Ritterling, De legione Romanorum X Gemina, 1885.
  35. Tacite, Histoires, IV, 68 ; V, 14 et 16.
  36. Brambach, Corpus inscriptionum Rhenanarum, no 660, 662, 686.
  37. Tacite, Histoires, IV, 70 ; cf. I, 61 et I, 67.
  38. Tacite, Histoires, IV, 68.
  39. Au début du règne de Tibère elle y était déjà (Tacite, Annales, I, 31).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Werner Eck, La romanisation de la Germanie, Paris, Errance, , 102 p. (ISBN 978-2-87772-366-4).
  • (en) Malcolm Todd, The early Germans, Malden, Blackwell Publishing, coll. « Peoples of Europe », , 2e éd., 266 p. (ISBN 978-1-4051-1714-2).

Liens externes modifier