Monopoly

jeu de société
Description de cette image, également commentée ci-après
Plateau de Monopoly allemand, lors d'une partie.
Données clés
Éditeur Hasbro
Date de 1re édition 6 février 1935
Autre éditeur Parker Brothers
Format grande boîte
Mécanismes parcours
commerce
enchères
Thème immobilier
Joueur(s) 2 à 6
Âge À partir de 8 ans
Durée annoncée 1 à 5 heures
habileté
physique

 Non
 réflexion
décision

 Oui
générateur
de hasard

 Oui
info. compl.
et parfaite

 Oui

Le Monopoly (litt. « monopole » en anglais) est un jeu de société américain édité par Hasbro. Le but du jeu consiste à ruiner ses adversaires par des opérations immobilières. Il symbolise les aspects apparents et spectaculaires du capitalisme, les fortunes se faisant et se défaisant au fil des coups de dés.

Logo du jeu Monopoly[1]

Historique modifier

Débuts du jeu modifier

En 1903, Elizabeth Magie invente The Landlord's Game (Le Jeu du propriétaire foncier), un jeu de société ayant pour but de montrer la « nature antisociale du monopole sur le sol », telle qu'expliquée par l'économiste Henry George, et souhaite une propagation de celui-ci la plus large possible[2]. Le brevet est enregistré le [3]. Durant les années 1910 et 1920, la diffusion de ce jeu politiquement marqué s'étend sur le territoire des États-Unis. En 1931, Charles Darrow, au chômage depuis la crise de 1929, découvre le jeu grâce à des voisins[2]. Il crée alors un jeu quasiment identique, son prototype étant réalisé dans une toile cirée, avec des morceaux de bois pour figurer les maisons et les hôtels, alors que les cartes sont écrites à la main et que, selon la légende, les pièces seraient issues d'un bracelet de sa femme[4]. Il le propose à Parker Brothers, qui le refuse notamment parce qu'il était trop complexe[2]; l'éditeur dresse au total une liste de 52 défauts rédhibitoires pour accepter le jeu[5]. Charles Darrow commercialise alors le jeu par ses propres moyens et obtient un succès tel qu'en 1935, Parker Brothers lui achète les droits du jeu[2],[5]. La firme rachète ensuite les droits originaux à Elizabeth Magie en 1936 ; celle-ci les cède à bas prix, sans droits d'auteur : elle n'est pas intéressée par l'argent mais veut la diffusion du message du jeu[2].

Succès mondial modifier

Le jeu a eu un fort succès à travers le monde depuis sa sortie — le  — avec, en 2010, 275 millions d’exemplaires vendus et plus d’un milliard de joueurs dans le monde depuis son lancement aux États-Unis[6].

En 2014, il est commercialisé dans plus de 80 pays et édité dans 43 langues[4].

Renouvellement du jeu modifier

Bien que le mécanisme du jeu soit globalement inchangé, les différentes éditions du Monopoly présentent des lieux et des situations qui varient selon les époques ; ainsi les cartes Chance et Caisse de communauté présentaient à l'origine des dépenses de nature plus quotidiennes (frais de scolarité par exemple) tandis que les éditions plus récentes imposent des dépenses plus luxueuses comme des soirées sur une plage privée[7]. Les lieux traversés sont également variables.

En , l’éditeur Hasbro lance un vote sur Internet, Monopoly England, proposant aux internautes de voter chaque jour pour une ville de la Grande-Bretagne, les 22 villes lauréates se voyant au terme du jeu accorder une des 22 cases du plan de jeu de l’édition à venir.

En Allemagne, un vote identique a abouti à désigner la ville de Sarrebruck comme case la plus chère, la seconde position revenant à Berlin, la capitale de l’Allemagne[réf. nécessaire].

Du au , le même type de vote est lancé en France pour une édition Monopoly France. Les internautes sont invités à désigner les 22 villes lauréates. Des comités de soutien appellent à voter pour plusieurs villes, parfois même sur le site officiel municipal. Un village imprévu, Montcuq (rendu célèbre par l’émission Le Petit Rapporteur[8]), se place en tête de sondage dès la deuxième semaine de vote. L'appel à voter pour Montcuq avait été lancé par un habitant de la ville. Il a rapidement été relayé par de nombreux sites, dont un site fréquenté par des amateurs de jeux, Trictrac.net[9]. Les résultats ont été dévoilés le et Montcuq arrive largement en tête[10],[11]. Toutefois, la société Hasbro décide de ne respecter ni le vote des internautes ni son propre règlement en éliminant la ville du Lot. C’est donc Dunkerque, la deuxième ville au classement, qui remplace la rue de la Paix, tandis que Lens, arrivé 23e, se retrouve repêchée dans les villes lauréates. Ni Paris, ni Marseille ne figurent dans le palmarès. Pour atténuer sa décision très fortement critiquée par les votants et les médias, Hasbro annonce une édition spéciale consacrée à Montcuq, ce qui ne satisfait pas le maire de Montcuq qui parle d’injustice[12] tandis que Télérama qualifie cette décision de « scandale » et de « parodie de démocratie participative »[13].

En , la même procédure de vote est prévue pour la Belgique, mais l’éditeur du jeu (Hasbro) s’inquiète des questions politiques sous-jacentes avec les 3 versions qu’il prévoit.

En janvier et , une procédure similaire est engagée pour une version avec les villes du monde. Les célèbres cases bleues (représentant les villes les plus chères) sont dans cette version Montréal et Riga[14].

En , Hasbro lance Monopoly Street une version en ligne avec la société Google[15]. Dans la même année, Hasbro lance le vote pour une Monopoly Italie, et c'est la ville de Chieti qui est élue comme la plus chère.

En , La France agricole édite une version agricole du Monopoly.

En , la direction d’Hasbro annonce la sortie en automne 2018 d’une nouvelle version du jeu, intitulée Monopoly: Cheaters Edition. Cette version s’adresse aux tricheurs car elle permet d’enfreindre les règles. Si les règles classiques sont conservées, il y a, pour la version Monopoly: Cheaters Edition, 15 cartes « triche » en plus. Ces dernières permettent de ne pas s’acquitter d’un loyer, de voler de l'argent à la banque ou encore bouger le pion d'un autre joueur. Si le tricheur n’est pas démasqué, il obtient des terrains gratuits ou de l'argent. Dans le cas contraire, il devra s’acquitter d’une amende ou « sera menotté au plateau de jeu dans la case "prison" »[16].

Description modifier

Principe modifier

Le Monopoly est un jeu de société sur parcours dont le but est, à travers l'achat et la vente de propriétés, de ruiner ses adversaires et ainsi parvenir au monopole. Le hasard y joue une part importante.

Matériel de jeu modifier

Une boîte contient un tablier de jeu carré dont le contour est bordé de cases, la plupart symbolisant une propriété foncière.

Les pions, à l'origine de simples pions de bois de couleur (bleu, jaune, rouge, vert…), ont été remplacés le , dans la version anglophone du jeu, par des objets en miniature : dé à coudre, chapeau haut-de-forme, botte, automobile, navire de guerre et terrier écossais, et, après 1937, brouette. D'autres objets originaux furent le cheval à bascule, le porte-monnaie et la lanterne dans les années 1950, et le fer à repasser, qui fut remplacé par un chat en 2013. En 2017, le fabricant du jeu a proposé aux internautes de voter pour choisir de nouveaux pions, parmi 56 propositions réparties en 8 catégories : un T-Rex, un canard en plastique et un manchot remplacent le dé à coudre, la chaussure et la brouette[17].

De l’argent symbolique, 32 maisons, 12 hôtels, des cartes, et deux dés complètent le matériel du jeu. Le jeu peut se pratiquer de deux à huit joueurs, mais avec ce nombre de participants une partie pourrait durer une dizaine d’heures.

À partir de 2006, certaines boîtes ont été dotées d'un dé spécial, appelé « dé rapide », lequel permet d'accélérer les parties. Trois des faces de ce dé comportent les chiffres 1 à 3 comme sur un dé classique, la quatrième face représente un bus et les deux dernières faces un Monsieur Monopoly[18],[19]. Ce dé, qui est notamment utilisé en compétition, permet de limiter la durée des parties entre 45 minutes et une heure[20].

Règles officielles modifier

Les valeurs monétaires sont exprimées en monos.

Déroulement modifier

Le jeu se déroule en tour par tour, avec deux dés ordinaires à 6 faces. Chaque joueur lance les dés, avance son pion sur le parcours, puis selon la case sur laquelle il s’arrête effectue une action correspondante[21] :

  • Un terrain, une gare ou un service public n’appartenant à personne : il a alors le droit de l’acheter. S’il n’exerce pas son droit de préemption, le banquier met le terrain aux enchères sans prix de départ prédéfini.
  • Un terrain, une gare ou un service public lui appartenant : rien ne se passe.
  • Un terrain, une gare ou un service public appartenant à quelque autre joueur : il lui paye la somme due pour une nuitée passée sur ce terrain (si le terrain, la gare ou le service public est hypothéqué, le joueur ne paie rien au propriétaire).
  • Case Chance : il tire une carte Chance. Cette case ne porte pas nécessairement bonne chance : il peut en effet s’agir d’une amende. Chance (en français) est une adaptation de Chance (en anglais) qui signifie plutôt hasard.
  • Case Caisse de Communauté : il tire une carte Caisse de Communauté (dans les éditions québécoises, celle-ci est appelée Caisse-commune)
  • Case Taxe de luxe : il en paye le montant à la banque.
  • Case Départ : il gagne 200 mono, et désormais 400 s'il s'arrête dessus dans l’édition spéciale Monopoly, règles maison [22].
  • Case Impôts sur le revenu : il paye 200 mono à la banque.
  • Case Allez en Prison : le joueur va directement en prison (en reculant et donc sans passer par la case départ).
  • Case Simple visite : case neutre où aucune action n’est faite.
  • Case Prison : il applique les règles pour en sortir, et dans l'édition Monopoly, règles maison, il ne perçoit plus ses loyers[22].
  • Case Parc gratuit : case neutre ne rapportant aucun bénéfice au joueur. Une pratique répandue veut que les sommes provenant des impôts et amendes soient posées au milieu du plateau et récupérées par le joueur tombant sur la case Parc gratuit, mais cet usage ne figure pas dans les règles classiques du Monopoly[23],[24],[25]. Une édition spéciale sortie en , Monopoly, règles maison, intègre cette pratique dans ses règles[26],[22].

Les terrains sont groupés par couleur. Dès qu’un joueur est en possession de l’ensemble des terrains d’une même couleur, il est en mesure d’y construire des maisons et des hôtels pour y augmenter le loyer : le joueur possède donc un monopole[Note 1]. Il doit construire uniformément : il ne peut y avoir plus d’une maison de différence entre deux terrains de la même couleur. Pour obtenir un hôtel, il faut d'abord avoir placé 4 maisons sur chaque terrain d'une même couleur[21]. De plus, on ne peut construire qu’un seul hôtel par terrain.

Prison modifier

Au cours de la partie, le joueur peut se retrouver en prison :

  • en s'arrêtant sur la case Allez en prison ;
  • s'il fait un double de dés trois fois de suite (impossibilité d'effectuer toute action après le dernier double) ;
  • s'il pioche la carte Allez en prison.

Lorsqu'un joueur est en prison, il pose son pion sur la case Prison. Pendant ce temps, il ne joue pas ; il attend son tour jusqu'à ce qu'il soit libéré, et ne perçoit désormais plus les loyers de ses terrains[22]. Il peut toutefois acheter la carte : Vous êtes libéré de prison à une personne qui la détient ; c'est au vendeur de négocier le tarif.

Le joueur sort de prison :

  • s'il détient la carte Vous êtes libéré de prison (il peut soit l'acheter soit l'avoir gardée en réserve) ;
  • s'il fait un double de dés ;
  • s'il paye une amende de 50 mono.

Le joueur ne peut rester plus de trois tours en prison. À ce moment-là s'il ne fait pas de double, il est obligé de payer la caution.

Fin du jeu modifier

Le vainqueur est le dernier joueur n’ayant pas fait faillite et qui possède de ce fait le monopole (mais en revanche ne dispose plus d’aucun client potentiel)[21].

Plateau de jeu modifier

Par convention, on considérera qu’il y a 40 cases : cela va de la case Départ (numéro 0) à la case Rue de la Paix[Note 2] (numéro 39), la case Prison ayant le numéro 30, la case Simple Visite ayant le numéro 10.

Le plateau présenté ici en exemple est celui de l'édition originale de 1936 (les plateaux d'autres versions sont présentés dans la section Plateaux de jeu). Les rues de la ville américaine d’Atlantic City y sont utilisées. Les valeurs des rues ne sont pas inscrites sur le tableau de jeu.

Édition américaine du Monopoly
GO ⇒ Mediterranean Avenue

$ 60
COMMUNITY
CHEST
Baltic Avenue

$ 60
INCOME TAX

pay 10 % or
$ 200
Reading Railroad

$ 200
Oriental Avenue

$ 100
CHANCE Vermont Avenue

$ 100
Connecticut Avenue

$ 120
VISIT  
Get $ 200 each time you pass here. IN
JAIL
O
N
L
Y
           
Boardwalk

$ 400
  Monopoly   St. Charles Place

$ 140
LUXURY TAX

$ 75
ELECTRIC COMPANY

$ 150
Park Place

$ 350
    States Avenue

$ 140
CHANCE   Virginia Avenue

$ 160
Shortline

$ 200
Pennsylvania Railroad

$ 200
Pennsylvania Avenue

$ 320
    St. James Place

$ 180
COMMUNITY
CHEST
COMMUNITY
CHEST
North Carolina Avenue

$ 300
    Tennessee Avenue

$ 180
Pacific Avenue

$ 300
    New York Avenue

$ 200
  GO TO
JAIL
    WATER WORKS

$ 150
    B. & O. Railroad

$ 200
    CHANCE     FREE
PARKING
 
Marvin Gardens

$ 280
Ventnor Avenue

$ 260
Atlantic Avenue

$ 260
Illinois Avenue

$ 240
Indiana Avenue

$ 220
Kentucky Avenue

$ 220

Valeur des monnaies modifier

Les différents prix des terrains, taxes, etc. se déduisent d’un pays à l’autre par une simple conversion monétaire.

La version originale était en dollars américains et les versions étrangères en découlent :

Néanmoins, dans la version américaine, avant 2008, la taxe de luxe valait 75 $, maintenant comme dans les autres pays, elle vaut 100 mono (avant 100 £ pour la version britannique , 20.000  pour la version européenne).

Toutes les versions nationales d’Europe (excepté l'italienne) utilisent la monnaie fictive mono, avec les mêmes montants que la version en euro.

Variantes modifier

Il existe de nombreuses règles « maison » qui ne figurent pas sur la notice du jeu original, mais qui ont fini par faire partie de la culture populaire :

  • toucher une double paie si on tombe sur la case départ (présent dans l'édition voyage) ;
  • toutes les amendes financent un pot, placé au milieu du plateau, qui revient au joueur qui s'arrête sur la case Parking gratuit (présent dans l'édition junior) ;
  • devoir faire un tour complet de plateau avant de pouvoir acheter des terrains ;
  • construction illimitée d'hôtels sur un terrain, en extrapolant les prix au-delà de la limite prévue d'un hôtel ;
  • ajouter des pions de maisons ou d'hôtels afin de continuer de construire au-delà des 32 maisons et 12 hôtels disponibles (ce nombre limité n'est pas un manque de matériel dans la boîte du jeu mais une règle à part entière, qui permet la « stratégie de la pénurie de maisons »[27]) ;
  • n'autoriser un joueur à construire que lorsque c'est son tour ;
  • différer le paiement d'amendes ou de loyers (dans les règles normales, le joueur qui ne peut pas payer sa dette sur-le-champ aura perdu la partie) ;
  • emprunter de l'argent à la banque ou aux joueurs ;
  • négocier des immunités de paiement de loyer ;
  • interdire à un joueur emprisonné d'encaisser ses loyers ;
  • les terrains ne sont pas mis aux enchères.

Hasbro, après une consultation sur Facebook en 2014, décida d'inclure cinq règles « maisons » dans la notice officielle : le pactole du parking gratuit, le tour avant d'acheter, les gains doublés sur la case départ, double-1 gagnant et le non-paiement de loyer si le joueur est en prison[28].

Les variantes sont déconseillées car elles allongent la durée de la partie, rappelant que le but premier du Monopoly est de ruiner ses adversaires, tandis que les variantes accroissent la richesse des joueurs[29],[30].

Compétitions modifier

Aux États-Unis, il existe un tournoi annuel pour les adeptes de ce jeu. Les parties sont animées et souvent frappées au sceau de l’appât du gain. Un championnat du monde est organisé depuis 1973[31]. Il existe également un championnat de France de Monopoly, dont le vainqueur gagne le droit de participer au championnat du monde.

Palmarès du championnat du monde modifier

Championnats du monde de Monopoly[32]
Année Lieu Vainqueur
1973   Liberty   Lee Bayrd
1974   New York   Alvin Aldridge
1975   Washington   John Mair
1977[33]   Monte Carlo   Cheng Seng Kwa
1980[33]   Bermudes   Cesare Bernabei
1983   Palm Beach   Greg Jacobs
1985   Atlantic City   Jason Bunn
1988[34]   Londres   Ikuo Hyakuta
1992   Berlin   Joost van Orten
1996   Monte Carlo   Christopher Woo
2000   Toronto   Yutaka Okada
2004   Tokyo   Antonio Zafra Fernandez
2009   Las Vegas   Bjørn Halvard Knappskog
2015   Macao   Nicolò Falcone

Analyse stratégique modifier

Trois paramètres décident essentiellement de l'attractivité d'une case : la probabilité d'y arriver, le coût d'investissement et le montant du loyer qu'elle rapporte suivant le nombre de constructions qui y sont présentes[Note 3].

Probabilité d'atteindre une case donnée modifier

Or même après un grand nombre de tours, les différentes cases ne sont pas équiprobables ; en effet un joueur peut arriver en prison depuis n'importe quelle case du plateau et certaines cartes Chance ou Caisse commune provoquent des déplacements forcés[35],[36],[5]. En conséquence les cases les plus fréquentées sont (dans l'édition classique) les cases orange et rouges ; la plus visitée de toutes étant l'avenue Illinois (version française : Henri Martin), atteinte avec une fréquence de 3,173% des coups en fin de partie[36]. À titre de comparaison, la Place du Parc (version française : avenue des Champs-Élysées) est atteinte avec une fréquence de 2,143%[36].

Rentabilité d'une case modifier

Lorsqu'un joueur est propriétaire d'une case, les autres joueurs doivent lui payer un loyer lorsqu'ils arrivent dessus. Le montant du loyer dépend de la case, mais aussi du nombre de constructions dessus (si le propriétaire possède toutes les cases de la même couleur). On peut définir la rentabilité d'une case comme étant le rapport entre l'investissement consenti par le propriétaire (achat du terrain et des constructions éventuelles) et le loyer qu'il peut ainsi percevoir. Cette rentabilité n'est pas nécessairement optimale lorsque le nombre de constructions est maximal[5]. En fait la rentabilité d'une case est significativement améliorée par la construction d'hôtels seulement pour les quartiers bleu clair, orange et violet[5]. De plus à montant d'investissement égal, certains quartiers rapportent plus que d'autres : investir 107 000 F sur les terrains bleu clair rapporte en moyenne 57 500 F chaque fois qu'un adversaire tombe dans une rue du quartier[5]; investir la même somme sur le quartier bleu foncé n'en rapportera que 20 000[5]. Selon l'argent dont on dispose, il faut donc choisir prudemment sur quelle case investir[5].

Rendement moyen d'une case modifier

En connaissant la fréquence d'atteinte d'une case et sa rentabilité on obtient en les multipliant le rendement de la case. Le calcul permet alors de conclure que le quartier ayant le plus haut rendement est le quartier orange, devant le quartier jaune[36].

Diffusion modifier

 
Plateau de jeu en espéranto

Versions nationales modifier

En 2011, le jeu était édité en 43 langues[réf. nécessaire].

Des éditions nationales (allemandes, anglaises, belges, françaises, suisses, etc.) reprenant le nom des rues de la capitale du pays où ils sont commercialisées, le dollar est remplacé par les monnaies nationales.

Dans la version en espéranto, les rues portent le nom de différentes villes du monde, la case simple visite correspond au congrès mondial d'espéranto et la case prison devient le repaire des crocodiles.

France modifier

Le Monopoly modèle 1936 semble avoir été traduit et adapté en français en 1946. L'édition Miro company - Paris porte la mention Édition française, fabriqué en France et « breveté SGDG ».

Diffusion commerciale modifier

Il existe également plusieurs déclinaisons du produit : Monopoly Junior, CD-ROM, etc. Des éditions spéciales sont régulièrement éditées : Coca-Cola (É.-U.), National Parks (É.-U.), Las Vegas (É.-U.), Star Wars, Lord of the Ring (É.-U.), Pokémon, Garfield (É.-U.), Coupe du Monde, Nascar (É.-U.), Kiss (É.-U.), etc.

Éditions spéciales modifier

Éditions consacrées aux villes belges modifier

Éditions consacrées aux régions ou aux villes françaises modifier

De nombreuses éditions sont consacrées à des régions ou à des villes :

Éditions consacrées aux cantons et aux villes suisses modifier

Édition consacrée au Maroc modifier

  • Monopoly Maroc Édition, comprend les artères de grandes villes du Maroc[38].

Éditions consacrées au sport modifier

Édition RSC Anderlecht modifier

L'édition RSCA a été créée en 2009 aux couleurs du Royal SC Anderlecht, club de la commune bruxelloise belge du même nom. Les joueurs du club remplacent les terrains, les 4 tribunes du stade Constant Van den Stock remplacent les gares, les matches à domicile/extérieur remplacent les cartes Chance/Caisse de communauté, le fanshop et le Ketje — la mascotte du club bruxellois — remplacent les cases gaz/électricité et les cartons jaune/rouge remplacent les taxes.

Les joueurs les plus chers sont Mbark Boussoufa et Olivier Deschacht, le capitaine de l'équipe. D'autres joueurs de valeurs sont Matias Suarez, Tom De Sutter, Romelu Lukaku, Marcin Wasilewski et Jan Polak.

Cette version éditée à la fin de 2009 a été tirée à 2 000 exemplaires. La couleur mauve, qui est celle du club, est omniprésente sur ce plateau de Monopoly.

Autres éditions modifier

D'autres éditions sont consacrées au sport :


Une édition spéciale : Monopoly Zoo de Beauval (Loir et Cher 41)

Éditions clubs éditées par Winning Moves

Édition consacrée au secteur agricole modifier

Une première version consacrée à l'agriculture est sortie en . Elle est distribuée par le service d'édition du Groupe France Agricole. Le Groupe France Agricole est, entre autres, éditeur du magazine La France agricole.

Éditions consacrées à des produits culturels modifier

Certaines éditions sont consacrées à des films, des jeux vidéo ou à des personnages pour enfants :

Plateaux de jeu modifier

Édition originale de 1936 modifier

Les rues de la ville américaine d’Atlantic City sont utilisées dans la version originale du Monopoly. Les valeurs des rues ne sont pas inscrites sur le tableau de jeu.

Édition belge modifier

Anciennes versions

L’édition belge du jeu est bilingue (français/néerlandais) et reprend les rues importantes des principales villes du pays. Les rues se situant en Région flamande sont écrites en néerlandais, les rues se situant en Région wallonne en français et les rues de Bruxelles dans les deux langues. Les cases des gares, se trouvant toutes à Bruxelles, sont aussi bilingues. Une des gares est remplacée par les tramways vicinaux.

Nouvelle version

Édition canadienne en français modifier

Les noms des rues et autres propriétés sont des traductions de ceux de l’édition américaine. Le jeu est distribué par Hasbro Canada.

Édition euro modifier

Les rues sont remplacées par des villes appartenant à l’Union européenne, plus la Suisse. Les gares sont remplacées par des aéroports et la compagnie d'électricité et celle des eaux respectivement par le Parlement européen et la Cour de justice de l'Union européenne. La monnaie est l’euro.

Édition française (version en francs français) modifier

Note : les prix ont été établis à partir de la version américaine par une simple multiplication à un taux largement arrondi à l’époque (1 $ = 100 FRF) pour des raisons pratiques, afin d’obtenir des montants faciles à jouer. Cependant, comme dans la plupart des autres éditions nationales du Monopoly (sauf l’édition britannique), la taxe de luxe a été augmentée d’un tiers (les 75 $ sont convertis en 10 000 FRF).

Édition suisse modifier

L’édition suisse est une version bilingue en allemand et en français. Les règles, les noms des cases, ainsi que les cartes sont libellés dans les deux langues.

La case « Caisse de Communauté » est remplacée par la case Kanzlei-Chancellerie. Les terrains représentent une rue des principales villes suisses, avec, à chaque fois, les deux traductions. La monnaie est le franc suisse.

Édition merveilles du monde modifier

Jeux dérivés modifier

De la gamme Monopoly modifier

Hors de la gamme Monopoly modifier

Dans l'Anti-Monopoly, les joueurs partent d'un marché soumis au monopole. Dans la première version du jeu, les joueurs doivent renverser ce système pour instaurer un marché libre. Dans la deuxième, chacun des joueurs choisit d'être un « monopoliste » (qui défend son monopole) ou un « libre concurrent » (qui les combat)[45].

Deuda Eterna est un jeu cubain inspiré du Monopoly où les joueurs incarnent des gouvernements de pays du tiers monde et doivent renverser le Fonds monétaire international[46].

Adaptations en jeu vidéo modifier

Le jeu de société Monopoly a connu de nombreuses adaptations en jeu vidéo.

Culture modifier

Cinéma modifier

Une comédie de Ridley Scott sur et autour du jeu aurait dû voir le jour en 2014[47]. Après que cette information a été relayée et fait la une des journaux, le film n'est toujours pas sorti et ne semble plus d'actualité[48].

En , Lionsgate et Hasbro signent un partenariat et annoncent collaborer sur la réalisation de la version cinématographique du jeu. Le script a été confié à Andrew Niccol[48]. La même année un autre projet de film est annoncé par la société Big Beach Films qui a acquis les droits cinématographiques du livre « The Monopolists: Obsession, Fury and the Scandal Behind the World's Favorite Board Game »[49].

En 2016, le court-métrage Jeu de Société[50] des Parasites s'inspire du Monopoly : le jeu est une allégorie de la société capitaliste.

En 2018, les projets de film sont toujours en suspens et aucun film n'est encore sorti[51].

Télévision modifier

Dans un épisode des aventures d'Hercule Poirot avec David Suchet (S.02-E.03), on assiste à une partie de Monopoly entre Poirot et Hasting.

Dans la série Le Prince de Bel-Air (saison 2, épisode 9), on assiste à une partie de Monopoly.

Dans la série Le Caméléon (saison 1, épisode 12), Jarod découvre le jeu et en profite pour jouer sur le nom de son antagoniste Mlle Parker (comme le nom des éditeurs) ainsi que sur les similarités avec sa mission du moment qui se déroule dans une prison.

Littérature modifier

1980 : La Foire aux immortels, bande dessinée réalisée par Enki Bilal, dans laquelle on retrouve en 2023 les dieux égyptiens jouant au Monopoly à l'intérieur d'une pyramide restant immobile dans les airs au-dessus d'une version post-apocalyptique de la ville de Paris.

1978 : Perec cite le Monopoly parmi de nombreuses bribes de souvenirs dans son livre Je me souviens[4].

« Je me souviens qu’au Monopoly, l’avenue de Breteuil est verte, l’avenue Henri-Martin rouge, et l’avenue Mozart orange. »

— Georges Perec, Je me souviens, 18

2015 : « The Monopolists :Obsession, Fury, and the Scandal Behind the World’s Favorite Board Game » De Mary Pilon[52]

Musique modifier

  • Rue de la Paix est une chanson de l'album La Zizanie de Zazie sorti en 2001. Elle y critique les inégalités sociales, la pauvreté, l'exclusion ainsi que les atteintes à l'environnement. La conclusion en est le désir d'une société égalitaire. Les paroles font largement référence au jeu du Monopoly :
    • Rue de la Paix est la rue la plus cotée du Monopoly français (Paris) ;
    • La case Prison est évoquée ;
    • Les cartes Chance et Caisse de Communauté sont citées.
  • Dans le clip Argent trop cher du groupe Téléphone, le Monopoly sert de décor pour illustrer la chanson.

Dans la chanson Manifeste (sur l'album Civilisation sorti en 2021), Orelsan précise : "Dans les cases bleues du Monopoly on manifeste", indiquant ainsi que l'action se déroule sur les Champs-Élysees et la Rue de la Paix.

Culture populaire modifier

  • Le portrait de John Pierpont Morgan figura longtemps sur les billets du Monopoly. Avec son visage au nez pointu, il a souvent été caricaturé de façon à rappeler un rapace.
  • Winston Churchill en aurait été un fin adepte.
  • En France, le Monopoly a donné naissance à l’expression populaire « Ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs », ou aussi « aller en prison sans passer par la case départ », utilisée pour se moquer de quelqu’un qui subit un revers malchanceux[réf. nécessaire]. L’expression vient du texte de la carte « Allez en prison ».
  • À l'inverse, une bonne fortune peut être commentée par « Erreur de la banque en votre faveur ». Un film de 2009 a d'ailleurs été nommé en vertu de cette expression.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. C’est ce qui explique la présence du portrait du financier John Pierpont Morgan, reconnu comme âpre au gain, sur les premières éditions du jeu[réf. nécessaire].
  2. Du moins dans la version vendue en France jusqu’au moins en 2007.
  3. Dans cette section, les dénominations des cases correspondent à l'édition française classique.
  4. D'après un sondage dont le résultat ne fut pas respecté, la ville gagnante Montcuq ayant été éliminée et remplacé par la seconde ville, Dunkerque.

Références modifier

  1. Hasbro, « Monopoly Game Official Website - Monopoly Board Game - Hasbro », sur www.hasbro.com (consulté le )
  2. a b c d et e Philippe Romon, Monopoly à deux têtes, Libération, 9 février 1985 (réédition en ligne du 19 février 2010), consulté le 23 février 2010.
  3. Game-board, (lire en ligne)
  4. a b et c Anthony Palou, « On ne prête qu'aux riches », Le Figaro, 9-10 août 2014, p. 22.
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