Société des transports en commun de la région parisienne

société de transport parisienne

Société des transports en commun de la région parisienne.
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Création
Disparition
Fondateur(s) Département de la Seine
Successeur Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris

Régie Autonome des Transports Parisiens


Forme juridique Société anonyme
Sigle STCRP
Siège social Paris
Société mère Groupe Empain

Image illustrative de l’article Société des transports en commun de la région parisienne
Plan du réseau de tramways de banlieue de la STCRP en 1921, à la création de la STCRP.

La Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP[note 1]), est la société qui a exploité les transports de voyageurs en surface dans l'ancien département de la Seine de 1921 à 1941, pour le compte de cette collectivité.

La STCRP modernisa le réseau de tramways, puis organisa son remplacement par une desserte en autobus. Le dernier tramway exploité par la STCRP est supprimé en 1938.

La STCRP est absorbée le par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, qui exploitera l'ensemble du réseau de métro et de bus de Paris et de sa banlieue jusqu'à la création de la Régie autonome des transports parisiens, après la Libération.

Historique modifier

 
Action de la STCRP.
 
Le tram 24 pour Maison-Alfort.
 
Rame de la STCRP à l'entrée du Bois de Boulogne, tractée par une motrice type L.
 
Tramway historique, type Attelage Asl, no 1630, conservé par l'AMTUIR.

À la fin de la Première Guerre mondiale, les six compagnies qui exploitent les transports de surface (bus et tramway) par concession de la ville de Paris et du département de la Seine sont financièrement exsangues.

Il s'agit :

Les concessions de ces compagnies ainsi que tous leurs biens mobiliers et immobiliers sont rachetés par le département de la Seine qui devient ainsi l'autorité de tutelle des transports parisiens à partir du . Celle-ci confie l'exploitation du réseau à la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP).

Lors de sa création, la STCRP exploite cent-douze lignes de tramway, numérotées de 1 à 128, formant un réseau de 960 kilomètres[2].

Elle reste marquée par la culture de la CGO, dont elle conserve le directeur, André Mariage. La STCRP n'est pas un organisme public, comme le sera la RATP, mais une société privée du groupe Empain titulaire d'une concession sous la forme d'affermage en régie intéressée du département de la Seine (qui encaisse les bénéfices et couvre les déficits).

 
Plan du réseau de tramways parisiens de la STCRP en 1923.
 
Potelet d'arrêt des lignes 95a et 95b aux Lilas, à gauche du cliché.

La STCRP obtient la régie des transports de surface pour 30 ans, du au , et un avenant à cette concession lui confiera l'exploitation des navettes fluviales, supprimées depuis 1917. Ce service commence le .

Une nouvelle numérotation des lignes de tramways (y compris des projets qui ne verront jamais le jour) est mise en place avec :

  • les indices 1 à 34, pour les ex-lignes de la CGO ;
  • les indices 35 à 80, pour les ex-lignes des TPDS ;
  • les indices 81 à 94, pour les ex-lignes de la CGPT [3];
  • les indices 95 à 112, pour les ex-lignes de l'EP ;
  • les indices 113 à 122, pour les ex-lignes des CFN ;
  • les indices 123 à 126, pour les ex-lignes de la RG[4].

En 1922 et 1924, la STCRP absorbe :

La nouvelle société va moderniser son réseau, qui fait face à la concurrence du chemin de fer en banlieue et du métro à Paris. Le parc de tramway et de bus est modernisé et unifié.

Compte tenu des capacités croissantes des autobus et de l'encombrement des rues de Paris, la STCRP abandonne le tramway en commençant par quelques lignes à partir de 1925 puis de façon massive de 1933 à 1937. En 1938, il subsiste une seule ligne (le 112 gare du Raincy - Montfermeil) qui est supprimée le .

En septembre 1938, lors de la mobilisation partielle liée à la crise des Sudètes, la STCRP fournit à l'Armée de terre française six compagnies de transport (chacune à quatre sections de vingt autobus), avec leurs chauffeurs, renforcés de taxis et de motos de réquisition. Les accords de Munich mènent à leur démobilisation dès . En , la STCRP fournit à la mobilisation générale dix-huit compagnies de transport, prêtes en 36 h. La STCRP continuera de fournir des autobus pendant la bataille de France tandis qu'à partir de l'automne 1939 ses ateliers sont utilisés pour carrosser des autobus en véhicules d'intendance ou pour remonter les camions américains Dodge VH48[5].

Le régime de Vichy décidera, par une loi promulguée le , d'unifier les transports parisiens à partir du sous l’égide de la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), qui exploitait le métro, et les deux réseaux sont rendus complémentaires. Dès le , la tarification devient unique (module « U ») sur les deux réseaux (métro et bus).

Un Conseil des Transports Parisiens se substitue au Comité des Transports Parisiens (créé par décret du , et qui est un des ancêtres de l'actuelle autorité organisatrice de transports en Île-de-France, Île-de-France Mobilités). Six de ses 10 membres étant des représentants du Secrétariat d'État aux Communications, les représentants du Conseil de Paris et du Département de la Seine sont écartés et l'autorité de tutelle devient en fait l'État.

Dirigée par Lucien Nachin, la STCRP a été un des maillons essentiels de la politique de répression des prisonniers, des résistants et des Juifs de 1940 à 1944 : 95 % des déportés juifs ont été transférés en autobus depuis le camp d'internement de Drancy vers les gares du Bourget et de Bobigny en direction des camps d'extermination, ou en amont depuis les gares parisiennes et les divers centres de rétention[6].

Après la Libération, le nouveau ministre des Transports (René Mayer) écarte la direction de la CMP (dont Pierre Mariage) et la remplace, par un arrêté du , par une Administration Provisoire des Transports Parisiens (APTP) chargée d'assurer le fonctionnement des réseaux avant la mise en place d'un nouveau régime juridique.

Dans le contexte politique agité de l'époque, il faudra trois ans pour arriver à un compromis finalisé par une loi promulguée le .

Le , la RATP est créée pour exploiter les réseaux du métro et des autobus parisiens sous la tutelle de l'Office Régional des Transports Parisiens qui remplace le Conseil des Transports Parisiens en intégrant de nouveau les collectivités locales.

Lignes modifier

Le réseau comprenait des lignes de tramways et des lignes d'autobus[7].

Lignes de tramways en 1921 modifier

 
Dépôt de Malakoff, du temps de la CGPT.
 
Le 6b circulait en 1930 sur la ligne Place de la République (Paris) - Bry-sur-Marne.
 
Le 8, sur la place Denfert-Rochereau.
 
Le 9 devant la gare de l'Est en 1927.
 
Le terminus du 11b à Pierrefitte.
 
La ligne 23 à la gare des Moulineaux, sur la ligne des Moulineaux, transformée depuis en ligne T2.
 
Le Dépôt de Bezons-Grand-Cerf.
 
Le dépôt de Pantin.
95b Paris Place de l'Opéra - Montreuil La Boissière ;
95c Les Lilas Place Paul-de-Koch - Montreuil La Boissière (service partiel) ;
 
Le 128 à son terminus de Sceaux.

Lignes d'autobus en 1935 modifier

 
La ligne B, du temps de la CGO.
 
Le terminus du J, Porte Montmartre.
 
Les bus viennent d'investir l'ancienne station des tramways de la Mairie de Clichy.
 
Le Cours de Vincennes est un pôle de transports en commun ancien.
On voit ici, entre 1921 et 1931, le tramway 121 en direction de Gagny, et un bus BA de la ligne Fontenay (Les Rigollots) - Mairie de Vincennes - Opéra - Rue Taitbout.
Au second plan, le viaduc de la ligne de Petite Ceinture.

Matériel roulant modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Et même par simplification TCRP, notamment dans les réseaux de résistance entre 1940 et 1944[1].

Références modifier

  1. « Ceux de la « TCRP » », sur politique-auschwitz.blogspot.com/ (consulté le ).
  2. « 1921-1930 : L'apogée des tramways parisiens », sur amtuir.org (consulté le ).
  3. sauf l'indice 88 (attribuée à l'Arpajonnais)
  4. Philippe-Enrico Attal, « La numérotation dans les transports parisiens », Historail, no 17,‎ , p. 7-13.
  5. François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN 2-7072-0197-9), p. 94-95, 145-146.
  6. Magalie Cheveraux, « Paris et les bus de la honte », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  7. Source : Guide Guilmin : Paris par arrondissements - 1935

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • René Bellu, Les Autobus parisiens des origines à nos jours, éd. Jean Pierre Delville, 1979
  • Jean Robert, Les Tramways parisiens, éd. Jean Robert, 3e édition, 1992
  • Clive Lamming, Paris Tram, éd. Parigramme, 2003
  • Jean Tricoire, Le Bus, un réseau dans la ville, éd. Médiathèque RATP,

Articles connexes modifier

Liens externes modifier