Épice

ingrédients aromatisants utilisés dans la préparation des aliments et des boissons

Une épice est une matière organique d'origine végétale odorante ou piquante. Elle est principalement utilisée en petite quantité en cuisine, comme conservateur, assaisonnement ou colorant, mais aussi en médecine, en teinturerie ou en distillerie. La notion d'épice se confond partiellement avec celle d'aromate, et dans une moindre mesure de condiment.

Échantillons de différentes épices.

Les épices sont issues de différentes parties de la plante : écorce (Cannelle), fleur (safran, clou de girofle), fruit (poivre, aneth, piment), rhizome (gingembre, curcuma), graine (noix de muscade, moutarde), etc. Certaines définitions excluent en revanche les plantes dont seuls sont utilisés les feuilles (persil, basilic, estragon, ciboulette, etc.), les tiges ou les bulbes (oignon, ail, etc.). Elles sont alors plutôt considérées comme des herbes aromatiques.

Ce sont pour la plupart des produits exotiques au continent européen, ce qui explique que les épices étaient parmi les produits agricoles importés les plus coûteux, durant l'Antiquité et le Moyen Âge.

Étymologie et définitions

modifier

Histoire et évolution du terme

modifier

Le terme « épice » tire son origine du latin species (même étymologie que « espèce »), qui signifiait en bas latin « denrée, épice, drogue ». Il fait une première apparition en français au milieu du XIIe siècle dans le Pèlerinage de Charlemagne, où il prend le sens de « substance aromatique »[1].

Aromates, condiments et herbes aromatiques

modifier
 
Différentes épices, aromates et fines herbes prêts à être inclus dans une préparation culinaire.

La notion d'épice est relativement floue et la plupart des dictionnaires se contentent de la décrire comme une substance aromatique d'origine végétale servant à assaisonner les mets. Cette définition crée une certaine confusion avec les notions d'aromate, de condiment ou encore d'herbe aromatique :

  • les aromates servent aussi à rehausser le goût des aliments, mais la suavité de leur parfum compte davantage que la force de leur saveur[2]. Ils sont également utilisés en médecine et en parfumerie[3], et peuvent être d'origine animale, comme c'est le cas pour le musc, le castoréum, ou l'ambre gris[4] ;
  • les herbes aromatiques sont des plantes aromatiques généralement de petite taille, dont les feuilles, les tiges et les fleurs sont généralement (mais pas toujours) utilisées fraîches[4], tels le basilic, le romarin, le thym, le persil ou l'estragon ;
  • les condiments sont plutôt des préparations élaborées à partir d'un mélange d'épices, d'aromates, d'herbes, mais aussi d'autres denrées (légumes, farine, bouillon)[4]. Ils sont généralement consommés en quantité importante avec les mets[5] et apportés à table au moment du service plutôt qu'intégrés dans la préparation culinaire. Ainsi, le sel, la mayonnaise ou les cornichons sont des condiments[4].

Ces distinctions sont néanmoins subtiles et variables en fonction des usages et des auteurs. Une même plante peut aussi être considérée diversement selon les parties utilisées et l'utilisation qui en est faite. Ainsi, les graines de coriandre, de fenouil ou de carotte sont des épices, alors que leurs feuilles ou leurs racines sont des herbes aromatiques ou des légumes[6]. Le piment est un légume ou un condiment lorsqu'il est consommé frais (entier ou en pâte) et une épice lorsqu'il est séché et réduit en poudre. La moutarde est une épice, alors que la préparation à partir de ses graines, qui s'appelle aussi moutarde, est un condiment. Le poivre, épice par excellence, peut être considéré comme un condiment lorsqu'il est placé à table pour assaisonner les plats après le service[4].

Textes normatifs

modifier

Plusieurs organes officiels ont tenté d'établir des définitions, mais aucune d'elles ne permet de circonscrire de manière définitive et universelle une liste exhaustive des produits à considérer comme des épices.

L'une des premières définitions à portée internationale est établie lors du Ier Congrès international pour la répression des fraudes alimentaires et pharmaceutiques à Genève en 1908. Elle a le mérite d'inclure aussi les plantes indigènes à l'Europe (cumin, safran, etc.), mais restreint les épices à leur utilisation culinaire et ignore les usages en médecine ou en teinturerie[6] : « Substance végétale, d'origine indigène ou exotique, aromatique ou d'une saveur chaude, piquante, employée pour rehausser le goût des aliments ou y ajouter les principes stimulants qui y sont contenus »[7].

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) propose un concept beaucoup plus large, inclut en réalité toutes les plantes aromatiques et ne lève pas la confusion avec les condiments[8] : « Les épices sont des produits végétaux tels que les feuilles, fleurs, graines et racines qui sont riches en huiles essentielles et en principes aromatiques. Elles sont essentiellement utilisées comme condiments »[9].

L'Organisation internationale de normalisation (ISO) ne fait pas de distinction entre épices (« saveur ») et aromates (« arôme »), et la liste qui l'accompagne contient des substances généralement considérées comme des herbes aromatiques (persil, estragon, etc.) ou des aromates (ail, échalote, oignon, etc.) [8] : « Produits végétaux ou mélanges de ceux-ci, exempts de matières étrangères, utilisés pour donner de la saveur et de l’arôme et pour assaisonner les aliments. Le terme est applicable à la fois au produit entier et au produit en poudre »[10].

La terminologie du Code des règlements fédéraux de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, reprise par l'American Spice Trade Association (en), tente d'exclure les oignons, l'ail et le céleri sous prétexte qu'ils seraient des aliments :« Le terme épice désigne toute substance végétale aromatique sous forme entière, brisée ou moulue, à l'exception des substances qui ont été traditionnellement considérées comme des aliments, telles que les oignons, l'ail et le céleri »[11],[12].

Enfin, la définition du Département fédéral de l'intérieur (Suisse) inclut les herbes aromatiques, qui seraient donc un type d'épices, mais ne considère que les substances séchées : « Les épices sont des parties de végétaux, telles que racines, rhizomes, oignons, écorces, feuilles, herbes aromatiques, fleurs, fruits, graines ou des parties de ceux-ci, séchées, possédant une saveur et une odeur fortes, qui sont ajoutées aux denrées alimentaires pour leur conférer une certaine sapidité »[13].

Types et classification

modifier

Il existe de nombreuses listes d'épices dont le contenu varie en fonction des auteurs et des définitions retenues. Ces listes sont également tributaires des changements et des avancées en matière de nomenclature botanique. Une liste internationale (non exhaustive) de 109 plantes utilisées en tant qu'épices a été établie par l'Organisation internationale de normalisation en 1982 (revue et corrigée en 1995)[10].

Les épices peuvent être classées de différentes manières[14] : par familles, par parties utilisées, par types de croissance, par origines géographiques, par importance économique, par goûts et saveurs, etc.

Classification internationale

modifier

Pour promouvoir la cohérence et la comparabilité des informations au niveau mondial, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a établi un système de classification des produits alimentaires assorti de définitions internationalement reconnues[9]. Il reconnait neuf catégories d'épices :

Définitions des catégories d'épices par la FAO[9]
Code FAO Produit Image Contenu Définitions
687 Poivre   Plante grimpante vivace. Comprend les baies entières, concassées ou moulues. Le poivre noir est issu de baies qui ne sont pas encore parfaitement mûres, tandis que le poivre blanc provient de baies à parfaite maturité qui ont été débarrassées de leur enveloppe extérieure.
689 Piments   Les piments frais non écrasés ou non moulus sont considérés comme des légumes.
692 Vanille   Fruit (ou gousse) d'une plante grimpante de la famille des Orchidacées. Peut être entier, écrasé ou moulu.
693 Cannelle   Écorce intérieure de jeunes branches de certains arbres de la famille des Lauracées. Comprend les fleurs, le fruit et les déchets (chips) de l'arbre qu'ils soient entiers, écrasés ou moulus.
698 Girofle   Fruit entier du giroflier, y compris les fleurs cueillies avant maturité et séchées au soleil, et leur pédoncule.
702 Muscade - macis et cardamome   La muscade est l'amande brune intérieure du fruit du muscadier. Le macis est l'arille entourant cette amande. Les graines de cardamome sont renfermées dans la capsule produite par des herbes vivaces de la famille des Zingibéracées.
711 Anis - Badiane - Fenouil   Graines et baies des diverses plantes énumérées. Sont généralement utilisées comme épices, mais ont également des utilisations industrielles (par exemple en distillerie) et médicinales.
720 Gingembre   Rhizome d'une plante herbacée vivace. Est également utilisé pour préparer des boissons. Comprend le produit frais, provisoirement conservé ou séché, tandis que le gingembre confit ou conservé dans du sirop n'est pas pris en compte.
723 Épices NDA   Autres épices non identifiées séparément du fait de leur importance secondaire au plan international. Cette rubrique comprend également la poudre de curry et d'autres mélanges de diverses épices.

Parties utilisées

modifier
 
Les « clous de girofle » sont les boutons floraux du Giroflier (Syzygium aromaticum). Fiche botanique du XVIIIe siècle.

Les épices peuvent être issues de différents organes de la plante[15] :

Types de croissance

modifier
 
Le Poivrier noir (Piper nigrum) est une liane. Fiche botanique du XVIIIe siècle.

Les plantes à épices peuvent être arrangées en fonction de leur habitus[16] :

Origines géographiques

modifier
 
Le Muscadier (Myristica fragrans), dont sont tirés la noix de muscade et le macis, est originaire des Moluques en Indonésie. Fiche botanique du XVIIIe siècle.

Bien que les épices soient historiquement liées aux contrées « exotiques », elles proviennent de tous les continents[17]:

Mélanges

modifier

L'expression « mélange d'épices » est tout aussi difficile à définir que les épices qui la constituent. Elle est souvent utilisée pour tout et n'importe quoi et, bien souvent, les mélanges contiennent plus que des épices, comme des herbes aromatiques, ou des substances animales ou minérales. Leur composition varie également beaucoup d'une région à l'autre, ou au gré des traditions familiales, et une même appellation peut correspondre à des produits très différents[18]. Les exemples ci-dessous sont parmi les mélanges les plus connus en Occident et proviennent de diverses parties du monde.

Curry et masala (Inde)

modifier
 
Épices entrant dans la composition d'un curry indien, avant mélange : feuilles de laurier, cannelle, clous de girofle, cumin, moutarde noire, mélange garam masala, cardamome, piment, ase fétide et curcuma.

Le curry (ou cari) est un terme générique qui désigne un grand nombre de préparations différentes. Il est originaire du sous-continent indien et son nom dérive du tamoul kari qui signifie « ragoût » ou « plat mijoté »[19]. Le terme est surtout utilisé en Europe, où il fait son apparition en français dès le XVIIe siècle par l'intermédiaire de textes portugais, latins et néerlandais (forme « cari ») puis anglais (forme « curry »)[20]. En Inde, on lui préfère cependant le nom masala, qui signifie simplement « mélange ».

La « véritable » poudre de curry popularisée par les Anglais est celle de Madras (ancien nom de Chennai). Elle contient notamment du curcuma, du piment fort, du gingembre, de la coriandre, du cumin, de la moutarde noire, de l'ail, du poivre noir et du sel. L'odeur dominante est celle du cumin, la saveur est riche, complexe et variablement piquante, et la couleur est ocre-jaune foncé[21]. Certaines préparations contiennent en plus d'autres ingrédients, comme de la cardamome, de la cannelle, du fenouil, du fenugrec, du cubèbe ou encore des clous de girofle[22]. La norme internationale fixant les spécifications de la poudre de curry (établie en 1999) n'en précise pas la composition et indique que toute épice citée dans la liste internationale peut être utilisée. Elle précise néanmoins que la poudre doit être constituée d'un minimum de 85% d'épices, pas plus de 5% de sel, et peut contenir un produit amylacé alimentaire[23].

Parmi les poudres d'épices utilisées en Inde pour la préparation du curry, la plus célèbre est le garam masala, qui signifie « mélange chaud ». Il en existe de nombreuses sortes mais la plupart contiennent au moins de la cardamome, du cumin, de la cannelle, du poivre noir et des clous de girofle.

Chili (Mexique)

modifier
 
Le gochugaru est une variante coréenne du chili.

Le chili est un mélange d'origine mexicaine principalement composé de piments rouges : piment oiseau, piment jalapeño, piment serrano, etc[19]. Il comprend aussi d'autres épices en proportions variables, comme de la coriandre, du cumin, de l'origan, de l'ail, des clous de girofle, du poivre et du sel[24]. Son odeur et sa saveur sont chaudes, piquantes, aromatiques, persistantes et intenses, et sa couleur est habituellement brun rougeâtre foncé[25].

Le nom vient de la langue aztèque nahuatl, dans laquelle le mot chīlli signifie simplement « piment ». Il a été introduit en français via l'espagnol et l'anglais, et popularisé par le plat texan « chili con carne » dont il constitue le condiment principal[26]. Par analogie, les mélanges pimentées asiatiques (Inde, Chine, Corée, Thaïlande, etc.) sont également appelés « chili » et peuvent contenir d'autres épices pour satisfaire les goûts locaux[25].

Ras el-hanout (Maghreb)

modifier
 
Poudre de ras el-hanout.

Le ras el-hanout, dont le nom peut se traduire par « tête de l'épicerie », « haut du panier », ou encore « patron de la maison », est un mélange d'origine marocaine présent dans tout le Maghreb[27]. Il est traditionnellement composé d'une vingtaine d'épices, même si certaines préparations peuvent compter jusqu'à cinquante ingrédients, et que les versions désormais disponibles en supermarché n'en comprennent souvent qu'une dizaine[28]. La majorité des recettes contiennent au moins du poivre, du gingembre, de la muscade, de la cannelle, de la cardamome, des clous de girofle et du curcuma. On retrouve aussi parfois de la nigelle et de la racine d'iris, mais jamais de piments, qui sont servis à part sous forme de harissa[27]. En plus de ces épices, le ras el-hanout contient toujours des fleurs séchées, comme de la lavande ou des pétales ou boutons de rose. On y ajoute aussi parfois des substances aphrodisiaques : fruits du frêne, poudre de cantharides (préparée à partir d'insectes broyés), ou baies de belladone (à très faible dose, car elles sont toxiques)[28].

Le ras el-hanout est très aromatique et légèrement sucré, mais peu piquant. Il est utilisé dans la préparation des couscous, des tajines et des pastillas, mais aussi en pâtisserie ou pour parfumer le café. Il est particulièrement associé à la fête musulmane de l'Aïd el-Kebir[27].

Cinq épices (Chine)

modifier
 
Le cinq épices entouré de ses 5 ingrédients.

Le mélange « cinq épices » ou « cinq parfums » est une préparation traditionnelle chinoise que l'on mélange à la sauce de soja pour assaisonner les plats de canard et de porc[29]. Il utilise la symbolique du chiffre 5 dans la culture chinoise : les cinq éléments (métal, bois, eau, feu, terre) qui assurent l'équilibre du yin et du yang[30]. Il se compose d'anis étoilé, de poivre du Sichuan, de cannelle, de clous de girofle et de graines de fenouil à parts égales. On dit aussi qu'il mêle les cinq saveurs : sucré, salé, amer, acide et poivré[31].

Histoire

modifier

Les jeunes épices ont joué un rôle important dans l’histoire humaine. Elles faisaient partie des biens les plus précieux dans le commerce du monde antique comme médiéval.

Origines

modifier
 
Les souks de Marrakech, riches en épices.

L'origine de l'utilisation des épices par les sociétés humaines n'est pas connue, mais remonte à la Préhistoire[32]. Des débris d'alliaire officinale (ou « herbe à ail ») ont été retrouvés dans des phytolithes vieux de plus de 6 000 ans sur plusieurs sites des bords de la Baltique[33]. La plante n'ayant pas de valeur nutritionnelle particulière, elle était certainement utilisée pour relever le goût des aliments, ce qui en ferait l'une des premières épices utilisées par l'homme en Europe. Il est également possible que cette pratique culinaire ait été importée du Proche-Orient en même temps que l'agriculture[32].

Plus généralement, des sources de l'Égypte, de la Chine, de l'Inde et de la Mésopotamie anciennes font référence à des épices non identifiées.

Dans la Genèse, Joseph est vendu comme esclave par ses frères à des marchands d’épices. Dans le Cantique des cantiques, le rédacteur compare sa bien-aimée à de nombreuses formes d’épices.

L'épopée indienne du Ramayana, peut-être écrit vers 200 av. J.-C., mentionne le girofle. Il était en tout cas connu des Romains au Ier siècle apr. J.-C., puisque Pline l'Ancien l'évoque dans ses écrits.

En Asie du Sud-Est insulaire, la muscade, originaire des îles Banda dans les Moluques, s'appelle pala, un mot sanscrit, la langue des textes sacrés de l'hindouisme, ce qui montre l'ancienneté de son usage dans la région. Des auteurs datent l'introduction de la muscade en Europe du VIe siècle apr. J.-C.[34].

Usages antiques et médiévaux

modifier

Des idées reçues communes veulent que la cuisine antique et la cuisine médiévale européenne utilisent beaucoup d'épices (notamment celles importées d'Inde et d'Extrême-orient dès l'antiquité), pour rendre plus digestes les aliments lourds (porc, mammifères marins, légumineuses…), pour masquer la piètre qualité des mets et le goût des viandes avariées (en). Le mythe de l'allègement des viandes lourdes est particulièrement véhiculé par des historiens du XVIIIe siècle tels que Legrand d'Aussy ou ceux du XIXe siècle, qui, en reprenant les théories erronées des âges obscurs et de la conquête civilisatrice de la cuisine bourgeoise qui s'est établie après la Révolution, ont mal analysé les recettes et banquets dans la littérature culinaire antique et médiévale. Celui de la viande avariée peut être rattaché selon l'historien de l'alimentation Pierre Leclercq, aux années 1920, période à laquelle le développement du réfrigérateur dans les foyers américains améliore grandement la conservation des produits frais[note 1].

En fait, à l'époque antique et médiévale, la viande peut être achetée toute l'année. Conscients des risques de sécurité alimentaire et des multiples fraudes en matière d'hygiène alimentaire, les autorités et les professionnels de bouche (boucheries, cuisiniers) mettent en place des règlements relatifs à l'utilisation de denrées de première fraîcheur[36]. De plus, les épices, produits de luxe, sont réservées à l'aristocratie, excepté chez les apothicaires-épiciers qui délivrent des électuaires, remèdes à base d'épices pour toutes les classes sociales et dont les vertus thérapeutiques en font autant des médicaments que des douceurs[37]. L'emploi des épices répond à une cuisine médiévale variée et riche en saveurs bigarrées, à une fonction symbolique[note 2], une fonction sociale (usage ostentatoire chez les élites pour prouver leur richesse), une fonction médicinale (digestive et antiseptique) et à des critères de diététique en rapport avec la théorie des humeurs qui conseille d'utiliser le pouvoir échauffant des épices pour équilibrer les aliments devant être ingérés modérément chauds et humides[40],[41]. Enfin, leur capacité à cacher le goût de la nourriture avariée est faible et leurs propriétés antimicrobiennes, provenant notamment de leurs huiles essentielles, sont peu efficaces par rapport à d'autres méthodes de conservation de la viande (salage, séchage, fumage, fermentation) moins coûteuses et qui sont plus largement utilisées[42].

Routes commerciales

modifier

Le commerce des épices se développe surtout dans le Moyen-Orient, à partir de 2 000 ans av. J.-C. avec la cannelle, la casse du cassier et le poivre.

Une découverte archéologique suggère que l'introduction du girofle, indigène à l'île indonésienne de Ternate dans les Moluques, au Proche-Orient pourrait avoir commencé tôt. En effet, on a trouvé un clou de girofle parmi des restes calcinés sur le sol d'une cuisine incendiée du site mésopotamien de Terqa, dans l'actuelle Syrie, daté de 1700 av. J.-C.[43].

Les marchands indonésiens allaient jusqu'en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et sur la côte est de l'Afrique. Les marchands arabes contrôlaient les routes entre le Proche-Orient et l'Inde jusqu'à l'époque romaine avec la découverte des voies maritimes. Puis la ville d'Alexandrie, en Égypte, devient le centre du commerce des épices grâce à son port. Du XIIIe siècle au XVe siècle, la ville de Venise exerce le monopole du commerce de l'épice avec le Moyen-Orient.

Le contrôle des routes commerciales et des régions agricoles productrices d'épices fut la principale raison de l’expédition du navigateur portugais, Vasco de Gama, vers l’Inde. L'Espagne et le Portugal souhaitaient contourner le quasi-monopole exercé par Venise sur l'est de la Méditerranée. À peu près à la même époque, Christophe Colomb, après avoir abordé au Nouveau Monde, fit miroiter à ses investisseurs la possibilité de s'approvisionner en épices.

C'est Afonso de Albuquerque (1453-1515) qui permettra aux Portugais de prendre le contrôle des voies maritimes arabes vers l'Inde. En 1506, il prend l'archipel de Socotra à l'entrée de la mer Rouge et, en 1507, Ormuz à l'entrée du golfe Persique. Devenu vice-roi des Indes, il prend Goa en Inde, en 1510, et Malacca sur la péninsule malaise, en 1511. Les Portugais peuvent désormais commercer directement avec le Siam, la Chine et les Moluques. La route de la soie est doublée par les voies maritimes portugaises, amenant ainsi par Lisbonne en Europe les trésors de l'Orient, dont les épices tant convoitées.

Fonctions et utilisations

modifier

Usages culinaires

modifier

Les épices apportent de la variété et du goût aux aliments de base et « excitent » l'appétit. Utilisées en petites quantités, elles ne contribuent pas au régime alimentaire d'un point de vue nutritionnel.

Odeur, saveur et utilisation culinaire des principales épices
Épices Odeur[44] Saveur[44] Utilisations culinaires[45]
Anis vert Très aromatique et suave, chaude, discrètement sucrée. À la fois douce, piquante et amère. Mélange de réglisse et de fenouil. Soupes, salades, carpaccios, pain d'épices, liqueurs.
Badiane Douce, capiteuse et fortement anisée (plus forte que l'anis vert). Anisée, douce et chaude, proche de la réglisse. Rappel de gingembre. Marinades de poissons, viandes, volailles, pain d'épices, confiseries, liqueurs.
Cannelle Douce et pénétrante. Chaude, boisée, sucrée, musquée et légèrement astringente. Potages, ragoûts, volailles, jambons, compotes, tartes, vin chaud, café.
Cardamome Faiblement camphrée à un peu poivrée. Chaude, légèrement brûlante, citronnée ou de camphre mentholé. Riz pilaf, riz au lait, viandes, confiseries, liqueurs, vin chaud, café, thé, tisanes.
Coriandre Fraîche, citronnée, un peu camphrée, légèrement anisée. De sauge et de zeste d'agrume, légèrement poivrée. Cornichons, potages, viandes, poissons, gâteaux, liqueurs, gin.
Cumin D'herbe sèche. Amère, chaude et poivrée, piquante et astringente. Marinades, viande de porc et de veau, légumes, sauces, volailles, pains, fromages, liqueurs.
Fenouil Fortement anisée. À la fois douce et amère, légèrement piquante, anisée, légèrement camphrée. Soupes, pains, court-bouillon, sauces, pâtisseries, confiseries, liqueurs.
Gingembre Épicée, poivrée, rosée et savonneuse. Piquante, poivrée, brûlante et citronnée, légèrement camphrée. Gâteaux, pain d'épices, sorbets, salades de fruits, confiseries, bières, limonades, liqueurs.
Genièvre Résineuse, de térébenthine, légèrement poivrée. Sucrée avec trace d'amertume et d'agrume. Court-bouillon, sauces, choucroute, gibier, marinades, pâtés, liqueurs, gin, bières.
Girofle Parfum d'œillet. Piquante, légèrement amère, fortement aromatique, fruitée et boisée à la fois, sensation de brûlure et d'engourdissement. Marinades, pâtés, potées, court-bouillon, sauces, salades de fruits, pain d'épices, confiseries, liqueurs, vin chaud.
Muscade Chaude, fortement épicée, délicatement sucrée, mélange de cannelle et de poivre. Épicée, légèrement brûlante et un peu amère. Viandes, ragoûts, poissons, fondues, coquillages, purées, compotes, soufflés, tartes, gâteaux, confiseries, liqueurs, vin chaud, vermouth.
Piment Faible, légèrement sternutatoire. De douce à piquante extrême (selon échelle de Scoville), sucrée à amère, fruitée, boisée, fumée, fleurie, fraîche avec un goût de terre. Tartares, sauces, charcuteries, fromages, boissons.
Poivre noir Aromatique, sternutatoire et irritante. Âpre, brûlante et aromatique, piquante et résineuse. Utilisation universelle ; potages, viandes, charcuteries, sauces, poissons, légumes, salades.
Vanille Fleurie, exotique, capiteuse. Aromatique, balsamique, de bois pyrogéné. Charcuteries, lapin, purées de légumes, pâtisseries, confiseries, glaces, compotes, yaourts, crèmes, boissons.

Usages médicinaux

modifier

L'incorporation d'une dose moyenne (2,715 à 5,785 g/j) d'épices dans un régime alimentaire moyen américain peut réduire les cytokines inflammatoires et altérer la fonction des monocytes, ce qui pourrait avoir un effet athéroprotecteur[46]. Une alimentation riche en épices pourrait donc contribuer à une meilleure santé cardiovasculaire et être bénéfique pour la prévention des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux[46]. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats[46].

Usages en parfumerie et cosmétique

modifier

Autres usages traditionnels et industriels

modifier

Composition

modifier

Les épices contiennent des composés odorants (parfois nommés fautivement « arômes »), mais aussi des composés sapides et, surtout, des composés à action trigéminale, ce qui les distingue des aromates. Elles sont donc responsables des odeurs (orthonasale : par les narines; ou rétronasales : par les fosses rétronasales, qui relient la bouche au nez), des saveurs, et des stimulations du nerf trijumeau (piquants, frais...).[réf. souhaitée]

Principaux composés chimiques des épices[47]
Composé Épices Structure Propriétés
Anéthol Fenouil, anis, badiane
 
Arôme, édulcorant (13 fois plus sucré que le sucre).
Capsaïcine Piment
 
Responsable de la sensation de pseudo-chaleur.
Capsanthine Piment, paprika
 
Colorant rouge.
Cinnamaldéhyde Cannelle
 
Arôme, insecticide, fongicide.
Cuminaldéhyde Cumin
 
Arôme, responsable de l'amertume.
Curcumine Curcuma
 
Colorant jaune.
Estragol Fenouil
 
Arôme.
Eucalyptol Cardamome, laurier
 
Arôme, insecticide.
Eugénol Cannelle, girofle
 
Arôme, antiseptique, anesthésiant.
Gingérol Gingembre
 
Responsable de la sensation de pseudo-chaleur.
Linalol Coriandre, laurier
 
Arôme, insecticide.
Myristicine Muscade, persil
 
Insecticide, psychotrope.
Pipérine Poivre noir
 
Responsable de la sensation de pseudo-chaleur.
Vanilline Vanille
 
Principal arôme alimentaire.

Économie et production

modifier

Les principaux marchés du commerce mondial des épices sont les États-Unis, l'Union européenne, le Japon, Singapour, l'Arabie saoudite et la Malaisie. Les principaux pays producteurs sont la Chine, l'Inde, Madagascar, l'Indonésie, le Vietnam, le Brésil, l'Espagne, le Guatemala et le Sri Lanka[48].

Commerce international

modifier

Le marché mondial des épices est en constante expansion au XXIe siècle : il a augmenté d'une moyenne de 3,7% par année depuis 2007 pour atteindre une valeur de 33,1 milliards de dollars américains en 2019. Cette croissance devrait se poursuivre durant la décennie 2020-2030 et le marché pourrait atteindre un volume de 18 millions de tonnes à la fin de cette période. Les États-Unis sont de très loin le premier importateur mondial d'épices (428 000 tonnes en 2019), suivi par le Vietnam et l'Inde (respectivement 190 000 et 172 000 tonnes). La consommation annuelle par habitant était de 1,69 kg au niveau mondial en 2019. Les principaux consommateurs sont le Népal (14 kg par habitant), la Thaïlande (6,25 kg), le Vietnam (4 kg) et la Turquie (3,71 kg). En valeur absolue, c'est cependant l'Inde qui domine la scène mondiale avec une consommation de 4,8 millions de tonnes en 2019 (37% du total), un volume huit fois supérieur à celui consommé par l'Indonésie, qui occupe la seconde position[49].

Production mondiale

modifier

L'Asie produit encore la plupart des épices qui régissaient autrefois le commerce mondial, notamment la cannelle, le poivre, la muscade, le clou de girofle et le gingembre. Mais de plus en plus d'épices sont cultivées dans le Nouveau Monde : le Brésil est un important fournisseur de poivre, le Guatemala est l'un des principaux producteurs de cardamome. Grenade exporte de la muscade et du gingembre, et le piment de la Jamaïque est cultivé... en Jamaïque. L'Europe et les États-Unis produisent surtout des herbes condimentaires et le Canada plusieurs graines aromatiques[48]. L'Afrique n'est pas non plus en reste, qu'il s'agisse du gingembre du Nigeria, de la vanille de Madagascar et d'Afrique de l'Est, des piments du Malawi, des herbes aromatiques d'Égypte ou des clous de girofle de Zanzibar.

En 2019, la surface agricole totale consacrée à la culture des épices était de 6,7 millions d'hectares[49]. C'est bien moins que les principales céréales, mais plus que la surface occupée par la culture des pommes (4,9 millions d'hectares) ou par celle des tomates (4,8 millions), qui sont respectivement les fruits et les légumes les plus cultivés dans le monde[50].

Principaux producteurs d'épices en 2018 (par catégories de produit FAO, en tonnes)[note 3],[50]
États Poivre Piments Vanille Cannelle Girofle Muscade, macis, cardamome Anis, Badiane, Fenouil Gingembre Autres (épices NDA)
  Bangladesh 141 177 79 438 173 079
  Brésil 101 274
  Bulgarie 51 958 1 245 5 977 830
  Chine 36 345 321 290 459 81 545 1 322 56 395 533 407 114 197
  Comores 30 2 379 62
  Éthiopie 4 095 294 299 166 4 822 10 778 39 441
  Guatemala 757 38 163 2 202 427
  Inde 67 472 1 808 011 16 860 678 938 893 242 1 928 708
  Indonésie 88 715 2 259 83 734 123 399 36 242 207 412 109 314
  Iran 3 882 65 792
  Madagascar 5 542 1 799 3 102 3 113 23 325 16 59 128 232
  Mexique 9 141 60 755 495 127 244 3 923 4 014
  Népal 52 500 6 849 284 000 23 804
  Nigéria 70 871 369 019 6 903
  Pakistan 148 114 20 77 548
  Papouasie-N.-G. 4 493 91 306
  Sri Lanka 48 253 24 020 5 508 3 074 14 208 5 465
  Tanzanie 516 7 080 9 121 724 1 383 42
  Thaïlande 1 370 247 010 167 952 3 016
  Turquie 14 295 314 39 277 245 601
  Viet Nam 262 658 101 548 29 053 4 511

Le safran reste l'épice la plus chère, suivi par la vanille, puis la cardamome.

Notes et références

modifier
  1. C'est à l'époque de la commercialisation des réfrigérateurs à compression que paraît dans l'encyclopédie américaine Compton’s Pictured Encyclopedia un article consacré à l'histoire des épices, lequel diffuse ce mythe de l'utilisation des épices pour faire passer le goût de la viande gâtée. « Cette explication, aussi peu crédible soit-elle, fait pourtant fortune et apparaît dans les publications francophones dès 1970[35] ».
  2. L'origine géographique des épices, en particulier ceux qui proviennent d'un Orient lointain, conduit spontanément les hommes du Moyen Âge à associer ces substances à l'élément feu de ces régions chaudes et arides, considéré comme l'élément le plus noble sur terre. L'engouement de ces substances rares et précieuses est également géographiquement associé à l'Orient exotique (lieu privilégié d'un érotisme exacerbé par la chaleur) et au paradis terrestre qui offrent un imaginaire de sexualité et d'immortalité, expliquant toutes les vertus aphrodisiaques et médicinales qui leur sont prêtées[38],[39].
  3. Les cellules colorées indiquent les trois principaux producteurs par catégorie.

Références

modifier
  1. Informations lexicographiques et étymologiques d'« épice » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Guyot 1972, la notion d' « épices ».
  3. Informations lexicographiques et étymologiques d'« aromate » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  4. a b c d et e Gayet 2010, p. 10.
  5. Arvy et Gallouin 2003, p. 8.
  6. a et b Gayet 2010, p. 11.
  7. Compte-rendu des travaux du ler Congrès international pour la répression des fraudes alimentaires et pharmaceutiques, Genève, I. Soullier, , 290 p. (lire en ligne), p. 229.
  8. a et b Ravindran 2017, p. xxii.
  9. a b et c Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), « Définition et classification des produits », sur www.fao.org (consulté le ).
  10. a et b Organisation internationale de normalisation (ISO), Norme internationale 676 : Épices — Nomenclature botanique, Genève, , 2e éd., 21 p. (présentation en ligne).
  11. (en) Food and Drug Administration, « Sec. 101.22 Foods; labeling of spices, flavorings, colorings and chemical preservatives », dans Code of Federal Regulations Title 21, vol. 2, (lire en ligne), alinéa a2.
  12. (en) American Spice Trade Association, « Definition of Spice », sur astaspice.org (consulté le ).
  13. Département fédéral de l'intérieur, chap. 10 « Fines herbes, épices et préparations d’épices », dans Ordonnance sur les denrées alimentaires d’origine végétale, les champignons et le sel comestible, (lire en ligne).
  14. (en) P. Chhetri, A.K. Vijayan, S.K. Bhat, B.A. Gudade et S.S. Bora, « An Overview of Grouping of Spices », Indian Botanists,‎ , p. 1-3 (lire en ligne).
  15. Ravindran 2017, Table 3. Spices grouped on the basis of the useful part, p. xxvi.
  16. Ravindran 2017, Table 4. Spices grouped on the basis of growth habit, p. xxvi.
  17. Ravindran 2017, Table 7. Geographic or region-wise occurrence of spices, p. xxix-xxx.
  18. Gayet 2010, p. 207.
  19. a et b Gayet 2010, p. 209.
  20. Informations lexicographiques et étymologiques de « cari » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  21. Arvy et Gallouin 2003, p. 348.
  22. Gayet 2010, p. 210.
  23. Organisation internationale de normalisation (ISO), Norme internationale 2253 : Poudre de curry — Spécifications, Genève, , 3e éd., 13 p. (présentation en ligne).
  24. Arvy et Gallouin 2003, p. 347.
  25. a et b Farrell 1998, p. 215.
  26. (en) « 8 Words from Nahuatl », sur Dictionary by Merriam-Webster (consulté le )
  27. a b et c Arvy et Gallouin 2003, p. 349.
  28. a et b Gayet 2010, p. 213.
  29. Gayet 2010, p. 211.
  30. Yu Zhou, La baguette et la fourchette : Les tribulations d'un gastronome chinois en France, Fayard, (ISBN 978-2-213-66701-0, lire en ligne).
  31. Khodorowsky 2016, p. 192.
  32. a et b Pierre Barthélémy, « Archéologie : l’homme préhistorique mangeait épicé », Passeurs de sciences,‎ (lire en ligne).
  33. (en) Hayley Saul, Marco Madella, Anders Fischer, Aikaterini Glykou, Sönke Hartz et Oliver E. Craig, « Phytoliths in Pottery Reveal the Use of Spice in European Prehistoric Cuisine », PLoS ONE, vol. 8, no 8,‎ , e70583 (ISSN 1932-6203, PMID 23990910, PMCID PMC3749173, DOI 10.1371/journal.pone.0070583, lire en ligne, consulté le ).
  34. Burkill (1966).
  35. Pierre Leclercq, « Les grands mythes de la gastronomie : Les épices et la viande avariée », sur Université de Liège,
  36. Madeleine Ferrières, Histoire des peurs alimentaires du Moyen Âge à l’aube du XXe siècle, Seuil, , p. 51-52.
  37. Durel 2006, p. 79.
  38. Bruno Laurioux, « Vins musqués et flaveurs de paradis : l'imaginaire médiéval des épices », dans Allen J. Grieco, Odile Redon et Lucia Tongiorgi Tomasi (dir.), Le Monde végétal (XIIe – XVIIe siècles). Savoirs et usages sociaux, Presses universitaires de Vincennes, , p. 157-174
  39. Durel 2006, p. 97-99.
  40. Bruno Laurioux, « De l'usage des épices dans l'alimentation médiévale », Médiévales, no 5,‎ , p. 15-31 (lire en ligne).
  41. Madeleine Ferrière, Histoire des peurs alimentaires du Moyen Âge à l’aube du XXe siècle, Seuil, , p. 80.
  42. (en) Paul Freedman, Out of the East: Spices and the Medieval Imagination, Yale University Press, , p. 2-3
  43. Buccellati et Buccellati (1983).
  44. a et b Gayet 2010.
  45. Arvy et Gallouin 2003, p. 333-337.
  46. a b et c (en) Ester S Oh, Kristina S Petersen, Penny M Kris-Etherton et Connie J Rogers, « Four weeks of spice consumption lowers plasma proinflammatory cytokines and alters the function of monocytes in adults at risk of cardiometabolic disease: secondary outcome analysis in a 3-period, randomized, crossover, controlled feeding trial », The American Journal of Clinical Nutrition, vol. 115, no 1,‎ , p. 61–72 (ISSN 0002-9165 et 1938-3207, PMID 34601551, PMCID PMC8755038, DOI 10.1093/ajcn/nqab331, lire en ligne, consulté le )
  47. Parthasarathy, Chempakam et Zachariah 2008.
  48. a et b Parthasarathy, Chempakam et Zachariah 2008, p. 1-2.
  49. a et b (en) IndexBox, « The global spice market lacks to regain its former momentum », sur Global Trade Magazine, (consulté le ).
  50. a et b Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), « Données pour les cultures », sur www.fao.org (consulté le ).

Annexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

 
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Épice.

Bibliographie

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier