Louise Dupin

femme de lettres et salonnière française

Madame Dupin
Louise Guillaume de Fontaine
Image illustrative de l’article Louise Dupin
Madame Dupin par Jean-Marc Nattier.
Ce portrait se trouvait au boudoir de l'hôtel Lambert.

Biographie
Nom de naissance Louise, Marie Madeleine Guillaume de Fontaine
Naissance
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès (à 93 ans)
Château de Chenonceau,
Drapeau de la France République française
Père Jean-Louis-Guillaume de Fontaine
Mère Marie-Anne-Armande Carton Dancourt
Conjoint Claude Dupin
Enfants Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux
Signature de Madame DupinLouise Guillaume de Fontaine

Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine, par son mariage Madame Dupin, est née à Paris le et morte au château de Chenonceau, le .

Célèbre pour sa beauté et son statut de femme d'esprit, Louise Dupin est une personnalité du siècle des Lumières et tient un brillant salon littéraire. Elle est l'arrière-grand-mère par alliance de George Sand.

Louise Dupin est l'une des pionnières du féminisme. Elle poursuit avec ténacité pendant dix ans une étude pour la défense des femmes avec pour secrétaire Jean-Jacques Rousseau. Elle revendique l'égalité, l'accès au savoir et à la liberté conjugale. Elle propose un contrat de mariage temporaire ou renouvelable. Elle s'en prend au mariage civil qu’elle juge injuste et elle est favorable à celui des prêtres.

Biographie modifier

Contexte familial modifier

 
Samuel Bernard (1651-1739) comte de Coubert, financier et banquier, père naturel de Louise Guillaume de Fontaine. Portrait par Joseph Vivien, musée des Beaux-Arts de Rouen.

Louise Guillaume de Fontaine est la première des trois filles naturelles du banquier Samuel Bernard et de Marie-Anne-Armande Carton Dancourt (1684-1740), dite Manon, fille de l'acteur Florent Carton Dancourt.

Sa mère monte sur scène dès l'âge de dix ans et elle est reçue à la Comédie-Française à quinze ans. Armande Dancourt épouse le à Paris[1], paroisse de Saint-Sulpice, Jean-Louis-Guillaume de Fontaine (1666-1714), commissaire et contrôleur de la Marine et des Guerres au département des Flandres et de Picardie. Le couple est d'abord fixé à Dunkerque de par les fonctions de l'époux, mais la jeune mariée revient bientôt à Paris[2] puis elle crée un salon. Quant à sa liaison avec Samuel Bernard, leur rencontre a peut-être débuté avant le mariage d'Armande. Il n'existe aucune certitude sur le commencement de leur relation. Le mari d'Armande était plus souvent dans les ports à inspecter la marine, qu'à Paris. Samuel Bernard usa de son influence pour promouvoir Jean-Louis Guillaume de Fontaine dans les affaires de la marine et peut-être se le concilier ainsi[3].

Guillaume de Fontaine reconnaît avec complaisance Louise, ainsi que les deux cadettes : Marie-Louise le et Françoise-Thérèse le , toutes les trois de la paroisse Saint-Roch à Paris.

Les enfants de Samuel Bernard sont évoqués par Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions[4] :

« Elles étaient trois sœurs qu’on pourrait appeler les trois grâces : Madame de la Touche, qui fit une escapade en Angleterre avec le duc de Kingston ; Madame d'Arty, la maîtresse et bien plus, l’amie, l’unique et sincère amie de Monsieur le prince de Conty, femme adorable autant par la douceur, par la bonté de son charmant caractère que par l’agrément de son esprit et par l’inaltérable gaieté de son humeur ; enfin Madame Dupin, la plus belle des trois, et la seule à qui l'on n'ait point reproché d'écart dans sa conduite. »

De l'union entre Jean-Louis Guillaume de Fontaine et Armande Dancourt, sont nés deux enfants légitimes. L'aînée, Jeanne-Marie-Thérèse vient au monde en 1703[note 1]. Elle a épousé François II de Barbançois seigneur de Celon dans le Berry[note 2] le . Elle donne naissance à un fils, François-Armand de Barbançois le 17 septembre 1723 à Paris en la paroisse de Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy[note 3], mais elle meurt à l'accouchement.

Le second, Jules-Armand, également de la paroisse Saint-Roch à Paris, est né le . Il devient le commissaire des guerres pour les villes, citadelles et forts de Metz, Toul, Verdun, Montmédy, Longwy le [5] puis fermier général. Il est l'époux de Louise Liégault de l'Isle de Châteauneuf, tous deux propriétaires du château du Coq à Auteuil[note 4], en copropriété avec l'une de ses sœurs, Marie Louise Guillaume de Fontaine, épouse alors séparée d'Antoine Alexis Panneau, écuyer et seigneur de d'Arty[6]. Ce château appartenait à leur mère[note 5]. Jules Armand Guillaume de Fontaine est mort à Paris le à l'âge de 49 ans et le couple est sans postérité[7].

Armande Dancourt devient Dame de la seigneurie de Passy le par l'acquisition du château de Passy auprès de Jacques-Daniel de Gueutteville, seigneur d'Orsigny et grâce aux générosités de Samuel Bernard qui lui donne les fonds nécessaires[8]. Après le décès de ce dernier, elle vend le château le à Gabriel Bernard, comte de Rieux, le fils cadet de Samuel Bernard. L'acte de vente précise qu'elle demeurait rue du Luxembourg, paroisse Saint-Roch à Paris. L'année suivante, Armande Carton Dancourt meurt à Paris le 13 février 1740 d'un cancer au sein[9].

Jeunesse modifier

 
Portrait supposé de Louise Guillaume de Fontaine enfant, vers 1715. École française du XVIIIe siècle (collection privée).

Louise de Fontaine voit le jour à Paris, paroisse Saint-Roch, le [note 6] :

« Louise-Marie-Madeleine, fille de Mre Jean-Louis-Guillaume escuyer Sr de Fontaine, Coner du Roy Comre de la marine et galères de France prt, et de dame Marie Anne Armande Dancourt son épouse née le vingt-huit octobre dernier rue de la Sourdière en cette par. a été batisée, le parein très haut et très puissant seigneur Monseigneur Louis d'Aumont de Roche baron duc d'Aumont, pair de France, premier gentilhomme de la chambre du Roy et gouverneur des ville et château de Boulogne et pays Boulonois, demt rue de Joüy, par. St Gervais ; la mareine Dame Magdeleine Clerjaut, épouse de messire Samuel Bernard cher de l'ordre du Roy demt place des Victoires, paroisse St Eustache.

Signatures : Louis d'Aumont duc d'Aumont - Madeleine Clergeau Bernard - Jean Louis Guillaume de Fontaine - Goy. »

Gaston de Villeneuve-Guibert décrit ainsi l'enfance de Louise Fontaine[10] :

« Ses parents, qui possédaient une fortune considérable, ne négligèrent rien pour développer les heureuses dispositions et les qualités naturelles dont elle était douée. Aux charmes les plus séduisants de la figure elle joignait un esprit vif, un caractère élevé, une intelligence précoce et une grande mémoire ; elle plaisait autant par sa douceur que par la grâce et la distinction de sa personne. Sa mère la mit au couvent; elle aussitôt devint l'idole de la communauté : élèves et maîtresses étaient ravies de sa gaieté, de ses talents, de ses saillies; la supérieure la citait comme une petite merveille que tout le monde gâtait et dont on était enchanté. »

L'insouciance propre à ces années dure peu et la jeune Louise sera confrontée à la réalité du monde adulte, sur la place de la femme dans la société du XVIIIe siècle et la toute-puissance de l'autorité paternelle. Les pères seuls décident du sort de leurs enfants. Le rôle de l'institution religieuse sur le statut des femmes est déterminante. L'éducation au couvent consiste à imposer l'obéissance, la soumission, accepter l'autorité des parents et de l'époux auquel elle est destinée.

Claude Dupin modifier

 
Retranscription de l'acte de mariage de Claude Dupin et Louise de Fontaine, le en l'Église Saint-Roch à Paris. Le document original est détruit lors de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris au moment de la Commune de Paris en 1871.
 
Peinture de Jean-Marc Nattier, avec la collaboration de sa fille. Ce portrait décorait la chambre de Mme Dupin au château de Chenonceau. Une seconde version de ce tableau existe, mais non signée, avec une variante. Madame Dupin est en effet représentée avec une Foulque d'Amérique (collection privée).
 
Détail du portrait de Louise Dupin par Jean-Marc Nattier vers 1745. Collection privée.
 
Copie intégrale de l'acte de baptême de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux à Paris, paroisse Saint-Roch, le 3 mars 1727. Source : Archives de Paris.
 
Portrait de Madame de Parabère. Ruinée par la vie fastueuse qu'elle menait à la cour, elle est contrainte de vendre en 1738 le marquisat du Blanc à Claude Dupin.

Samuel Bernard décide d'offrir sa fille Louise à Claude Dupin, modeste receveur des tailles à Châteauroux. D'après le chroniqueur Barthélémy Mouffle d'Angerville, en 1722, Claude Dupin était venu en aide à l'aînée de la famille, Jeanne-Marie-Thérèse de Fontaine-Barbançois, de passage dans le Berry[note 7]. Madame de Barbançois revenait des thermes de Bourbon-l'Archambault, mais souffrante, elle reçoit l'hospitalité de Claude Dupin. Une fois son invitée rétablie, le bienfaiteur l'accompagnera jusqu'à Paris[11]. Calcul ambitieux ou réel désintéressement ? Toujours est-il que ce geste permet à Claude Dupin de rencontrer Samuel Bernard. Ce dernier, fortement impressionné, s'informe de sa situation et propose la main de Louise, âgée seulement de seize ans, à Claude Dupin. Pour ce quadragénaire, veuf et père d'un fils de six ans, Louis Dupin de Francueil, cette situation est inespérée puisqu'elle est assortie de la charge de receveur général des finances[12].

Le a lieu le mariage par contrat et la cérémonie religieuse est célébrée le 1er décembre[13] suivant, à Paris en l'église Saint-Roch. Grâce aux relations et l'appui de son beau-père, Claude Dupin devient fermier général le , après avoir vendu sa charge de Châteauroux. Samuel Bernard avance la caution de la Ferme à son protégé, pour un montant de 500 000 livres[14]. Le financier abandonne quelques années plus tard la créance, en dispensant le couple de toute reconnaissance de dettes[15]. Le , Claude Dupin achète une charge de « conseiller secrétaire du Roy, Maison, Couronne de France et des finances ». L'acquisition de cette charge lui permet d'obtenir la noblesse au premier degré, ainsi que sa descendance.

Louise donne naissance à un fils, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, le rue de Gaillon à Paris[16].

Grâce aux générosités de Samuel Bernard et aux revenus de la Ferme générale, Claude Dupin constitue une fortune considérable, principalement foncière. Monsieur et Madame Dupin occupent une situation éblouissante et mènent un train de vie fastueux. Le , Claude Dupin acquiert conjointement avec sa belle-mère, Madame de Fontaine, le prestigieux hôtel Lambert sur l'île Saint-Louis pour la somme de 140 000 livres[17]. Le , il achète le magnifique château de Chenonceau au duc de Bourbon pour 130 000 livres. Chaque année, le couple Dupin se rend en automne dans ce cadre illustre de la Touraine. Dès le mois d', ils demeurent avec leur enfant et beau-fils, Louis Claude Dupin, dans l'Hôtel de Vins, rue Plâtrière à Paris[18] et ils possèdent également une maison à Clichy-sur-Seine depuis 1752, où ils passent les mois d'été. Le , le marquisat du Blanc et la châtellenie de Cors, situés aux limites du Berry et du Poitou[19], viennent compléter le patrimoine. Le marquisat du Blanc comprend le château-Naillac et les châteaux de Roche, de Rochefort, de Cors, de Forges, des propriétés, fermes, étangs et terres[20], dont le montant total est de 555 000 livres, soit un coût équivalent à quatre fois l'achat de Chenonceau. Mais des difficultés, à la suite de la saisie des biens de la marquise de Parabère[21], l'ancienne propriétaire, ont conduit à une nouvelle mise sous séquestre des terres du Blanc et il a fallu un décret du Parlement de Paris en date du , confirmé par arrêt du suivant, pour que Claude Dupin soit maintenu dans ses acquisitions[22].

Samuel Bernard meurt le et le règlement de sa succession oblige Claude Dupin à se séparer de l'hôtel Lambert, le suivant.

Le , Monsieur et Madame Dupin prennent possession officiellement de la ville du Blanc, comme le veut la tradition[23] :

« Le cortège officiel se forma. Il y avait loin du rude seigneur féodal, armé et casqué, à l'homme de qualité qu'était Claude Dupin, portant perruque et vêtement de cour. Près de lui se tenait la jolie marquise, trente quatre ans, et ses enfants Monsieur et Madame Dupin de Francueil. Tous les nobles, les gentilshommes du Blanc, les officiers de justice et d'administration, suivaient. Les gens de la ville, placés sur le passage, regardaient. Le Révérend Père les accueillit pour la grand-messe. Après l'office, la visite du monastère suivit. Le Révérend Père s'avança alors vers la jolie marquise et la pria délicatement de ne point accompagner son époux dans la visite de leur maison, le règlement ne leur permettant point.

Madame Dupin répondit avec toute sa grâce : Le plus précieux usage que l'on puisse faire de ses droits est de les rendre agréables à ceux sur qui on a ces droits. Puisqu'il ne lui seyait pas qu'elle entrât dans sa maison, elle ne voulait pas y entrer. »

Après la visite officielle de la cité berrichonne, Claude Dupin promet aux villageois la construction d'un pont sur la Creuse afin de fêter l'événement. Le pont d'origine qui relie les deux villes Basse et Haute du Blanc s'est effondré deux siècles auparavant — en 1530 — à la suite d'une crue. Depuis sa disparition, un bac est établi pour permettre la traversée d'une rive à l'autre. Le droit de passage et « de tenir bateaux » sur la Creuse appartenaient au seigneur et lui rapportaient une rente. Mme de Parabère avait déjà fait une promesse analogue à celle du fermier général en 1722[22].

Mais l'ouvrage fluvial se fait toujours attendre. Plus de trente ans après la déclaration de Claude Dupin — mort en 1769 — les habitants du Blanc intentent un procès à sa veuve, Louise Dupin[22].

En 1774, elle doit tenir en partie la promesse qu'avait faite son mari et fait construire une passerelle en bois sur la rivière. Les citadins Blancois devront s'en contenter. Le pont est finalement édifié au début du XIXe siècle sous l'administration d'Auguste Vallet de Villeneuve, l'un des petits-neveux et héritier de Mme Dupin[22].

Madame Dupin modifier

 
Portrait de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) tenant une édition de son œuvre, La Henriade en 1737, d'après Maurice Quentin de la Tour. Musée Antoine-Lécuyer. Voltaire fait l'éloge de Madame Dupin : « déesse de la beauté et de la musique ».

Monsieur et Madame Dupin occupent une place de premier rang dans le monde de la finance et sont en relation avec l'aristocratie. Si leur prospérité facilite cette ascension sociale, les qualités de Mme Dupin contribuent à cette intégration. Voltaire la surnomme : « la déesse de la beauté et de la musique »[24]. Louise Dupin est en effet célèbre par son charme et son esprit. Elle participe aux écrits de son mari, dont les volumes d'Observations sur l'Esprit des lois, et travaille à ses propres projets : sur les femmes ou l'amitié. Belle, intelligente, fort cultivée, son pouvoir de séduction attire toutes les sympathies. Le plus naturellement du monde, sont venus vers elle, des gens de lettres, des philosophes et des savants. Dans ce cercle et à ses dîners, Mme Dupin sait animer les conversations, mener les débats et élever les discussions. Elle tient à l'hôtel Lambert, comme à Chenonceau ou l'Hôtel de Vins, un salon littéraire et scientifique des plus brillants. Mme Dupin reçoit notamment Voltaire, l'abbé de Saint-Pierre, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon, Marmontel, Mably, Condillac, Grimm, Bernis, Rousseau, mais aussi les grands noms de la noblesse : la princesse de Rohan, la comtesse de Forcalquier, la maréchale de Mirepoix, la baronne d'Hervey et madame de Brignole. Madame du Deffand est aussi reçue, alors que c'est peut-être la seule à médire de Mme Dupin. Mais ce dénigrement est très certainement motivé par la jalousie : la maîtresse autoritaire du salon de la rue Saint-Dominique admettait difficilement que ses hôtes fréquentent d'autres cénacles que le sien. Au siècle des Lumières, les salons font partie intégrante de la vie sociale des élites et jouent un rôle essentiel dans la diffusion des idées, la contestation sociale et politique.

Louise Dupin est issue d'une famille d'artistes, tous entrés à la Comédie-Française. Le sens du théâtre est, en quelque sorte, inné chez Louise. Elle fait aménager une petite salle de théâtre, à l'extrémité méridionale de la galerie au premier étage du château de Chenonceau et se donne à sa passion. Elle pratique également le mécénat. Féministe, Louise de Fontaine revendique pour les femmes l'instruction, l'accès aux emplois publics et des carrières réservés jusque-là, exclusivement aux hommes.

Jean-Jacques Rousseau modifier

 
Madame Dupin reçoit Jean-Jacques Rousseau à Paris au mois de mars 1743.
 
Lettre autographe de Jean-Jacques Rousseau à Louise Dupin vers 1754. Correspondance plaisante du philosophe écrite à la troisième personne et qui sollicite une invitation en la charmante compagnie de Mme Dupin.

Louise Dupin engage Jean-Jacques Rousseau de 1745 à 1751, comme secrétaire et précepteur de son fils. Mais leur première rencontre est loin d'être idyllique. Rousseau arrive dans la capitale, à l'automne 1741. Il est reçu chez Mme Dupin, rue Plâtrière, en par une lettre de recommandation, afin de présenter une comédie intitulée Narcisse et une notation musicale. Il éprouve d'emblée une vive passion envers la propriétaire des lieux[14] :

« Madame Dupin était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m'était très nouveau. Ma pauvre tête n'y tint pas. Je me trouble. Je m'égare. Et bref, me voilà épris de Madame Dupin. Mon trouble ne parut pas me nuire auprès d'elle, elle ne s'en aperçut point. Elle accueillit le livre et l'auteur, me parla de mon projet en personne instruite, chanta, s'accompagna au clavecin, me retint à dîner, me fit mettre à table à côté d'elle. Il n'en fallait pas tant pour me rendre fou. Je le devins. »

Jean-Jacques Rousseau par la suite envoie une lettre enflammée à Mme Dupin, qui lui retourne son courrier en exprimant son mépris. Ce qui n'arrête pas pour autant l'écrivain et il faudra l'intervention de Dupin de Francueil pour mettre un terme à ses assiduités. Mais Mme Dupin n'est guère rancunière et quelques mois après ces incidents, elle prend Rousseau à son service et le charge de s'occuper de l'éducation de son fils Jacques-Armand pendant huit jours, dans l'attente d'un nouveau précepteur. Par la suite, les époux Dupin prennent Jean-Jacques Rousseau comme secrétaire à son retour de Venise en 1745, alors qu'il n'est pas encore écrivain et moyennant un modeste salaire.

Louise Dupin souhaite en effet rédiger un ouvrage sur la défense des femmes qui au XVIIIe siècle sont traitées en mineures jusqu'à leur mort[25]. Ce vaste projet remonte à 1740 environ, peu de temps après la vente de l'hôtel Lambert, à laquelle elle s'est vainement opposée[25]. L'impossibilité pour les femmes de pouvoir disposer des biens et de n'avoir pas le droit d'être consultées dans leur administration, serait une des motivations de Louise. La seconde considération et non des moindres, est l'influence de l'abbé de Saint-Pierre qui l'a encouragée dans ce considérable travail[25]. Louise Dupin travaille donc déjà sur son ambitieuse étude depuis cinq ans, quand elle décide d'employer Rousseau. Ses nouvelles missions entre 1745 et 1750, consistent à prendre des notes et faire des recherches pour l'ouvrage de Mme Dupin[25]. Jean-Jacques Rousseau n'a été qu'un exécutant : il écrit sous la dictée de Louise, recopie et met au propre les textes qu'elle relit et corrige[25]. La châtelaine de Chenonceau emprunte à la Bibliothèque du roi, les livres qui servent de références à son entreprise et charge Rousseau d'en rédiger des extraits. Néanmoins, Jean-Jacques Rousseau a permis de donner à l'œuvre de sa bienfaitrice, une ampleur digne d'une encyclopédie et de développer son projet. Pour autant, Rousseau a des conceptions sur les femmes aux antipodes des idées de Madame Dupin, comme le démontre son prochain traité, Émile ou De l'éducation : « L'un doit être actif et fort, l'autre passif et faible : il faut nécessairement que l'un veuille et puisse, il suffit que l'autre résiste peu »[26]. L'ouvrage sur La défense des femmes et l'égalité entre les sexes de Louise Dupin, s'étend sur près de 2 000 pages manuscrites inventoriées, réparties dans 47 chapitres, mais il est resté malheureusement inachevé[25].

Madame Dupin tenait Rousseau presque pour un subalterne et, au dire de Grimm et de Marmontel, elle lui donne congé le jour où elle reçoit des académiciens. Jean-Jacques Rousseau en éprouve de l'amertume mais après avoir quitté son travail de secrétaire en 1751, il gardera toujours de bonnes relations avec la famille Dupin. Madame Dupin apporte une aide financière à son épouse, Marie-Thérèse Le Vasseur (1721-1801) qui met au monde cinq enfants, abandonnés par Rousseau aux Enfants-Trouvés. Quant à Dupin de Francueil, il est lié à Rousseau pour leur passion commune de la musique. Le beau-fils de Madame Dupin s'intéresse à la physique, la chimie et l'histoire naturelle, dans l'espoir d'intégrer l'Académie des sciences et il fait rédiger au philosophe un livre resté inachevé, de vulgarisation scientifique aux institutions de chimie[27].

Louise Dupin et Jean-Jacques Rousseau. Photographie de gauche : feuillets manuscrits de l'ouvrage encyclopédique « Des femmes » de Louise Dupin. Ébauche du chapitre historique : « Du rôle des femmes dans la guerre ». Notes préparatoires rassemblées par Jean-Jacques Rousseau, corrections et ajouts de Madame Dupin.

Les années sombres modifier

 
Signatures de Madame Dupin, de son beau-fils, Louis-Claude Dupin de Francueil et son épouse Suzanne Bollioud de Francueil. Dans cet acte paroissial, figure également la signature de Delaistre, écuyer et seigneur de Jarzay dans le Poitou[note 8].

Le à Paris en l'Église Saint-Sulpice, Jacques-Armand épouse Louise-Alexandrine-Julie de Rochechouart-Pontville[28]. Mais Jacques-Armand est la cause de bien des soucis à ses parents et Jean-Jacques Rousseau. Parmi ses défauts, celui d'être un joueur au point de perdre en une nuit, une très forte somme. Son père est obligé de vendre plusieurs de ses biens en 1750, pour honorer cette dette d'honneur[29]. Les écarts de leur fils unique qui se livre également à des spéculations risquées, se poursuivent. Claude Dupin est contraint de solliciter contre lui, une lettre de cachet et de le faire enfermer en 1762 dans la forteresse de Pierre Encise, sous prétexte de folie. Sa famille décide ensuite de faire expatrier Jacques-Armand le pour ses inconduites, à l'Île de France où il meurt de la fièvre jaune, le . Avant d'embarquer à bord du « Comte d'Artois », navire marchand de la Compagnie des Indes orientales, il aurait confié à sa mère une fille illégitime, Marie-Thérèse Adam [note 9]. Les origines de la naissance de Marie-Thérèse Adam (1755-1836) restent toutefois mystérieuses et Madame Dupin se serait chargée d'élever cette enfant qui deviendra plus tard sa lectrice[35] et son héritière. Elle considère Marie-Thérèse comme sa propre fille et l'a modelée selon sa propre image en lui transmettant sa haute culture ainsi que l'élégance de ses manières. Marie-Thérèse Adam est entièrement dévouée à la châtelaine de Chenonceau et sera à ses côtés jusqu'au dernier moment.

Le , Claude Dupin meurt à Paris. Il laisse une fortune évaluée à plus de deux millions de francs-or[14]. Louis-Claude Dupin de Francueil dénonce le testament de son père, daté du , et se porte héritier pour la moitié des biens. Ils seront partagés à la suite de la liquidation de la succession en 1772, entre Madame Dupin, Dupin de Francueil et Dupin de Rochefort. Ce dernier est le fils unique de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux. Madame Dupin reçoit le domaine de Chenonceau avec son mobilier, le marquisat du Blanc et l'Hôtel de Vins, rue Plâtrière à Paris.

Le jeudi , Claude Sophie Dupin de Rochefort meurt au château de Chenonceau[36], dans sa trente-huitième année. Avec la disparition de son petit-fils, sans postérité, Madame Dupin n'a plus de descendance directe.

Une autre personnalité meurt à Chenonceau, quatre jours avant le petit-fils de Madame Dupin. Il s'agit du baron Frédéric-Auguste de Boden, chambellan du roi de Prusse et ministre plénipotentiaire du prince de Hesse-Cassel. Mais ce familier du salon littéraire de Louise Dupin, est en réalité un espion[37]. Surveillé étroitement par la police parisienne, il fait l'objet d'enquêtes et à des rapports spécifiques[37]. Mme Dupin est-elle au courant des activités réelles de son protégé ? Le baron de Boden s'éteint le au château de Chenonceau où il s'était réfugié[37] et sera inhumé le suivant dans un endroit dédié du cimetière, car ce grand personnage est de confession luthérienne. Même dans la mort et peu importe le rang, il est hors de question de confondre catholiques et protestants. Ces derniers sont encore exclus de la terre dite consacrée et en dépit de l'Édit royal dit « de Tolérance » du , inspiré à Louis XVI par certaines personnalités de confession protestante. Le nouveau curé de Chenonceaux, l'abbé François Lecomte, en poste depuis 1787[38], marqué par l'importance du nombre de décès dans sa paroisse[39] dont deux illustres personnages, inscrit dans l'en-tête du registre paroissial de 1788 : « À mourir Dieu nous aide »[40].

Le 10 août 1792, le peuple s'empare du palais des Tuileries. Voici trois ans que la Révolution française a commencé, mais cette journée historique marque la fin de la monarchie avec l'arrestation de Louis XVI et de Marie-Antoinette. La France est en guerre depuis le et Paris est menacé par les armées prussiennes qui, après la proclamation du manifeste de Brunswick le , livreraient la capitale à « une exécution militaire et une subversion totale ». Dans ce climat de tension et de violence, des massacres sont perpétrés dans les prisons parisiennes, au début du mois de septembre. C'est dans ce contexte, que Madame Dupin décide de quitter Paris pour Chenonceau. Elle pouvait émigrer comme tant d'autres, dès le lendemain de la prise de la Bastille en 1789, sur les conseils de ses amis. Mais elle choisit de rester en France et préfère se retirer en Touraine au moment où la première Terreur s'abat sur le pays. Le , Mme Dupin s'installe définitivement à Chenonceau[41],[42],[43], en compagnie de son amie, la comtesse de Forcalquier[44], sa nièce Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil [note 10], ses petits-neveux René et Auguste Vallet de Villeneuve ainsi que sa gouvernante et lectrice, Marie-Thérèse Adam[43]. Au cours de ces années, Mme Dupin réussit à préserver son château.

Marie Claude Sophie Saint-Aubin (1788-1844). Elle serait la fille naturelle de Claude Sophie Dupin de Rochefort et donc une descendante directe de Madame Dupin. Son parrain est Jean Pierre Monpellier et qui sera le sculpteur du tombeau de Louise Dupin dans le parc du château de Chenonceau. Pierre Armand Vallet de Villeneuve va doter d'une rente viagère Marie Claude Sophie Saint-Aubin. Sous la Révolution française, un procès a eu lieu concernant la reconnaissance et la succession de cet enfant illégitime.

Le 21 ventôse de l'an II (), son neveu Pierre Armand Vallet de Villeneuve[50], se suicide à la prison de la Conciergerie, à l'âge de 62 ans. Il était le secrétaire du roi, trésorier général de la Ville de Paris et receveur général des Finances à Metz. Condamné par le Tribunal révolutionnaire, sa fin brutale le soustrait à l'échafaud[51]. Louise Dupin recueille ses fils René et Louis, épargnés en raison de leur jeune âge. Dans son testament en date du , Pierre Armand Vallet de Villeneuve lègue 600 livres de rente viagère[52] à la fille illégitime et supposée de Claude Sophie Dupin de Rochefort, décédé en 1788, Marie Claude Sophie Saint-Aubin, née le en la paroisse de Saint-Eustache à Paris [note 11].

Le (5 frimaire An II) Marie-Aurore de Saxe, la seconde épouse de son beau-fils Louis Dupin de Francueil, est incarcérée à la prison de la Bourbe à Paris, puis au couvent des anglaises, rue des Fossés Saint-Victor. Elle est libérée quelques mois plus tard, le (4 fructidor An II). En 1796, le fermier de Madame Dupin, au château de Rochefort dans le département de l'Indre a eu les pieds brûlés par des criminels, surnommés les « Chauffeurs » qui sévissent dans la région[23].

La dame de Chenonceau modifier

 
Acte de décès de Louise Dupin le 30 brumaire an VIII à Chenonceaux. L'année de naissance transcrite dans l'acte est erronée. Archives départementales d'Indre-et-Loire.
 
Le tombeau de Madame Dupin dans le parc du château de Chenonceau. Le monument commandé par les petits-neveux de Villeneuve, est l'œuvre de l'architecte Broynard et du sculpteur Jean Pierre Monpellier[60].

Madame Dupin transmet le domaine à son petit-neveu, le comte René, François Vallet de Villeneuve (1777-1863) et son épouse Apolline de Guibert (1776-1852). Chenonceau restera dans la famille de Villeneuve jusqu'en 1864. Les terres du Blanc reviennent au cadet, Auguste Louis Claude Vallet de Villeneuve (1779-1837), époux de la fille du comte Louis-Philippe de Ségur, Louise Antoinette Pauline, Laure de Ségur (1778-1812), et qui sera le trésorier de la Ville de Paris.

Georges Touchard-Lafosse, âgé de dix-sept ans, vient lui rendre visite en 1797 et l'évoque ainsi[61] :

« Elle avait conservé la conversation la plus animée de souvenirs brillants, d'épisodes curieux; son esprit ne paraissait avoir rien perdu ni de sa vivacité ni de sa grâce : c'était un livre du plus séduisant intérêt que ses entretiens. »

L'année suivante, en 1798, Louise Dupin reçoit un jeune homme à l'avenir prometteur, Pierre Bretonneau, étudiant en médecine. Il est le fils de Pierre Bretonneau, maître en chirurgie, médecin de Mme Dupin, et Élisabeth Lecomte. Son oncle est l'abbé François Lecomte, curé de Chenonceaux puis régisseur du château.

Louise Dupin termine sa vie à Chenonceau dans une grande solitude. Lointains sont désormais les jours heureux. Le (30 brumaire An VIII) à cinq heures du matin[62], Mme Dupin s'éteint à l'âge de quatre-vingt-treize ans, dans sa chambre située au rez-de-chaussée sur la façade Ouest du château[63],[64], aujourd'hui appelée Chambre de François Ier. Ses dernières volontés seront respectées[65] :

« J'entends et je veux, après ce qu'on croit la mort et le terme ordinaire pour s'en assurer, être gardée au moins quarante-huit heures de plus ; rester au moment où mes yeux se fermeront placée dans mon lit, visage découvert comme si j'y étais vivante […] De quelque maladie ou accident que je meure, je ne veux point qu'on en cherche la cause […] Je ne veux être touchée et ensevelie que par les femmes seules de ma maison et je désigne Louise Morillon, Henriette Bossé femme Henry et Marie-Anne Chavigny pour me rendre ce dernier service […] Je ne veux absolument être enfermée que dans une boîte de sapin et je charge mes successeurs, quelque part où je meure, de me faire transporter à Chenonceau avec la plus grande simplicité et me placer dans le lieu que je ferai marquer. »

Ce lieu que Mme Dupin a choisi, se situe sur la rive gauche du Cher : « à l'ombre des grands arbres du parc de Francueil, elle dort de son dernier sommeil sous un lourd monument élevé par ses petits-neveux. Dans ce coin solitaire repose, presque oubliée, cette femme admirable qui unissait les qualités du cœur aux élégances de l'esprit »[66].

Œuvres modifier

Une réfutation de L'esprit des lois modifier

Madame Dupin contribue aux écrits de son époux Claude Dupin, auteur notamment en 1749 d'un ouvrage en deux volumes, Réflexions sur quelques parties d'un livre intitulé de L'esprit des lois [note 12], qui réfute les arguments développés par Montesquieu dans son étude De l'esprit des lois, publiée l'année précédente, en 1748. Les autres collaborateurs de Claude et Louise Dupin sont le jésuite Guillaume François Berthier, et peut-être son confrère le Père Plesse[67],[68]. Claude Dupin avait à cœur de défendre la Ferme générale et les financiers attaqués par Montesquieu ainsi que la monarchie, tout en prenant soin de ne pas nommer le philosophe et observant pour lui-même, l'anonymat, en homme prudent et avisé. Une partie de l'ouvrage souhaite aussi prendre la défense des femmes.

Mais Montesquieu bénéficie d'une haute protection, celle de Madame de Pompadour. La favorite du roi Louis XV, ne s'est-elle pas fait représenter dans le tableau de Maurice Quentin de La Tour avec, placé sur une table, l'ouvrage De l'esprit des lois ? La réaction de Montesquieu ne s'est pas fait attendre et il demande à Madame de Pompadour d'intervenir en sa faveur[69],[70],[71],[72].

Grâce à son aide, Montesquieu obtient la suppression de l'édition de Claude Dupin. Mais le livre de Montesquieu est mis à l'Index en 1751 et le pape en interdit la lecture. Le fermier général publie en 1752, une nouvelle version plus modérée en trois volumes : Observations sur un livre intitulé, de l’Esprit des loix et cette critique, bien argumentée, n'a pas connu le sort réservé à la première édition. Il va sans dire que cette confrontation provoque la rupture des relations entre Montesquieu et le couple Dupin.

La défense des femmes modifier

 
Manuscrits de l'ouvrage encyclopédique « Des femmes » de Louise Dupin. Extraits de l'Histoire des ordres religieux et monastiques. Intéressantes notes sur la place des femmes dans les ordres religieux. Rousseau relève ainsi certaines discriminations dont ont été victimes des ordres féminins dans l'Église par rapport à des ordres masculins.
 
Feuillet autographe extrait de l'œuvre « Des femmes » de Madame Dupin. Notes préparatoires rassemblées par Jean-Jacques Rousseau, corrections et ajouts de Madame Dupin.

Louise Dupin prend la défense des femmes et elle prône l'égalité entre les sexes avec un réel engagement féministe dans son œuvre inachevée, Des femmes. Observation du préjugé commun sur la différence des sexes [73],[74]. Elle poursuit avec ténacité pendant plus de dix ans — de 1740 à 1751 — ce projet à vocation encyclopédique. Jean-Jacques Rousseau lui vient en aide durant les six années de son secrétariat de 1745 jusqu'au début de 1751. Elle revendique l'égalité physique, intellectuelle et morale entre les deux sexes. Elle réclame pour les femmes l'accès à tous les savoirs et à toutes les professions. Elle veut réformer les mariages dans le sens de l’égalité et propose un contrat de mariage temporaire ou renouvelable. Elle est favorable au mariage des prêtres.

Malgré la présence auprès d'elle de Jean-Jacques Rousseau, Louise Dupin ne préconise pas l'égalité de tous les êtres humains, mais seulement celle des hommes et des femmes. Elle écrit dans son manuscrit du discours préliminaire de l'ouvrage « Des femmes »[75] :

« L'indépendance et la liberté sont un droit naturel qui appartient aux femmes comme aux hommes […] que la raison fait cependant céder et dans les hommes et dans les femmes envers ceux qui exercent sur eux une autorité selon la justice et pour l'avantage commun, mais l'autorité sans bornes et de fantaisie doit révolter tout esprit humain raisonnable ou tout au moins reconnue pour injuste. »

Louise Dupin approuve ainsi la société d'ordre et de la servitude :

« La simple servitude est nécessaire. Elle est utile. C'est un engagement volontaire et sous certaines conditions qu'on est obligé de leur tenir. Leur assujettissement n'a lieu que dans les cas du service mais hors de là, chacun dispose de soi à volonté. »

Son secrétaire, Jean-Jacques Rousseau, ne l'approuve sûrement pas. Le féminisme de Madame Dupin est par essence, aristocratique. Elle oublie ses ancêtres comédiens en même temps que la condition subalterne des femmes du peuple. Son sentiment d'appartenance profonde à la classe aristocratique allait jusqu'à souhaiter une limitation des possibilités d'anoblissement dans son chapitre, De la noblesse et des titres, du même ouvrage[76]. Pas plus que les autres féministes de son époque, Louise Dupin n'envisage une lutte pour changer la société et les mœurs. Son féminisme reste dans le cadre de la philosophie et de la théorie.

La défense de la cause des femmes, domaine qui lui tient particulièrement à cœur, amène Madame Dupin à contester les raisonnements de Montesquieu qui fait preuve en la matière, de misogynie. Rappelons que Montesquieu a fait la cour à Madame Dupin — comme Jean-Jacques Rousseau  — et le conflit qui l'oppose à son époux sur la publication De l'esprit des lois, « ait pu inspirer le philosophe à quelque esprit de vengeance que ce soit »[77], ou est-ce à « la rancœur de l'amoureux déçu que l'on doit tant de déclarations hostiles aux femmes »[77] ?

Ce livre de 2 000 pages manuscrites n'a malheureusement jamais été publié de son vivant[78]. Comment expliquer un tel renoncement, alors que l'épouse du fermier général y avait de toute évidence consacré plusieurs années de travail ? Les grandes salonnières du XVIIIe siècle, celles qui se sont imposées dans la durée, étaient-elles trop avisées pour se risquer à l'écriture ?

Olivier Marchal, auteur de deux ouvrages sur Jean-Jacques Rousseau, conforte cette explication[79] :

« À l'instar de Madame Geoffrin voire de Louise d'Épinay, Louise Dupin renonce également à toute prétention au bel esprit ou à l'esprit savant. Elle renonce donc à publier, et aucun de ses ouvrages ne paraîtra de son vivant. À cette époque, que l'on qualifie souvent de féministe, la femme du monde s'expose inévitablement au ridicule lorsqu'elle s'avise de rivaliser avec les hommes dans les domaines les plus sérieux. Pour ne l'avoir pas compris — ou accepté ? —, Madame du Châtelet — qui traduisait alors Newton en français —, fut l'objet des pires moqueries. Moins émancipée, Louise Dupin accepta finalement de s'en tenir à son rôle : celui d'une des plus grandes salonnières du siècle. »

Néanmoins, dès les années 1720, Mme de Lambert s'était engagée à la publication, et son œuvre avait été saluée avec respect et considérée comme digne du plus grand intérêt par ses contemporains. Mais l'un de ses ouvrages, Réflexions nouvelles sur les femmes, par une Dame de la Cour, n'était pas destiné à l'impression. Des amis, auxquels la marquise de Lambert avait transmis ses manuscrits, les firent paraître sans son autorisation. L'écrivaine en fut vivement affligée et se crut déshonorée[80].

Le professeur Jean Buon, auteur d'une biographie sur Louise Dupin en 2013, nous donne son point de vue[81] sur la philosophe qui est restée dans l'ombre des Lumières[82] :

« S'il était permis de porter un jugement, le nôtre serait de partager l'admiration de George Sand pour Madame Dupin (voir le chapitre Littérature) et de regretter qu'elle n'ait pas achevé son travail. En dépit de son sentiment aristocratique, elle avait perçu l'injustice de la société. Elle n'avait pas reculé à braver Montesquieu et à perdre son amitié. Mais, elle avait conservé celle de Voltaire. Bien qu'elle n'ait pas pressenti le talent de Jean-Jacques Rousseau à ses débuts, celui-ci a toujours témoigné de la reconnaissance pour sa bienfaisance, lui qui fut si ingrat envers ses amis. »

Et George Sand nous livre avec vivacité un portrait de son arrière grand-mère par alliance[83] :

« Belle et charmante, simple, forte et calme, madame Dupin finit ses jours à Chenonceaux dans un âge très avancé. La forme de ses écrits est aussi limpide que son âme, aussi délicate, souriante et fraîche que les traits de son visage. Cette forme est sienne, et la correction élégante n'y nuit point à l'originalité. Elle écrit la langue de son temps, mais elle a le tour de Montaigne, le trait de Bayle, et l'on voit que cette belle dame n'a pas craint de secouer la poussière des vieux maîtres. »

Propriétés modifier

 
Photographie du château de Chenonceau par Gustave Le Gray en 1851. L'aspect du château à cette époque, inchangé depuis Catherine de Médicis, est celui que Madame Dupin a connu.
L'ancien collège de Narbonne à Paris. Il se situait dans l'ancien quartier Saint-André des Arts, aujourd'hui quartier de la Sorbonne.

Madame Dupin réside dans les propriétés suivantes :

  • L'hôtel Lambert, dans l'île Saint-Louis à Paris de 1732 à 1739. Cet hôtel est acheté conjointement le par Claude Dupin avec sa belle-mère, Madame de Fontaine. Monsieur et madame Dupin résident l'hiver à Paris. L'hôtel Lambert est vendu le dans le cadre de la succession de Samuel Bernard, à Florent Claude, marquis du Châtelet et à son épouse, Gabrielle Émilie de Breteuil.
  • Le château de Chenonceau, acheté le par Claude Dupin, au duc de Bourbon. Madame Dupin se rend avec son époux, en automne de chaque année sur les bords du Cher. Après la disparition de son mari en 1769, madame Dupin multiplie ses visites, puis prolonge ses séjours en Touraine. Elle s'installe définitivement à Chenonceau au cours de la Révolution française, le . Madame Dupin y meurt le , à l'âge de 93 ans.
  • L'hôtel de Latour-Maubourg, au no 10 place Vendôme à Paris de 1740 à 1741. L'hôtel est loué par Claude Dupin, dans l'attente de la fin des travaux dans son prochain hôtel particulier, rue Plâtrière. Au cours de cette période, Mme Dupin séjourne plus longtemps au château de Chenonceau, acquis en 1733.
  • L'hôtel de Vins, de la rue Plâtrière[84] à Paris dépendant de la paroisse Saint-Eustache. Les époux Dupin louent cet hôtel et ils s'installent en ce lieu, après deux années de travaux. C'est dans cette maison que Jean-Jacques Rousseau se présente à Madame Dupin, au mois de . Le , Claude Dupin et son épouse Louise Guillaume de Fontaine, achètent à Marc Antoine Bouret, receveur général des finances, cet hôtel pour un montant de 190 000 livres[85]. Claude Dupin meurt dans son hôtel particulier, le [86]. L'Hôtel de Vins devait revenir à son fils aîné, Louis Claude Dupin de Francueil à la mort de Madame Louise Dupin. Mais il meurt avant sa belle-mère, le . La propriété revient donc à sa fille, Suzanne Madeleine Dupin de Francueil, lors de la succession de Madame Dupin en 1799.
  • L'hôtel particulier acquis le par Claude Dupin et Madeleine de Fontaine auprès du Bailli, Louis Fontenettes, dans la ville basse du Blanc, sur la Grande Place en face du couvent des Augustins, pour 8 000 livres. Le château-Naillac étant peu confortable - les bâtiments servaient de prison - cette maison accueille les nouveaux propriétaires du marquisat, pendant leurs séjours irréguliers au Berry. Cet hôtel prendra le nom de « Maison de la Marquise », en souvenir de Madame Dupin, qui est venue quelquefois au Blanc.
  • Une maison à Clichy-sur-Seine achetée en 1752, où le couple demeure en été. Madame Dupin en était encore propriétaire, en 1792.
  • L'ancien collège de Narbonne, rue de la Harpe à Paris acheté par Claude et Louise Dupin le au prix de 120 200 livres. Cette vente est décidée par les administrateurs du collège Louis-le-Grand. Il sera démoli en 1859 pour l'ouverture du boulevard Saint-Michel. Au-dessus de la porte d'entrée et sous le balcon, l'immeuble portait l'inscription en latin : « Collegium narbone fondatum anno 1317. Readificatum anno 1780 » (le Collège de Narbonne a été fondé en 1317. Il a été reconstruit en 1780)[87],[88]. George Sand est devenue la propriétaire de l'ancien collège de Narbonne par l'héritage familial et le mentionne dans son autobiographie, Histoire de ma vie[89] :

« Il [mon époux] me fit demander une somme de cinquante mille francs moyennant laquelle il me rendit la jouissance de l'hôtel de Narbonne, patrimoine de mon père, et celle beaucoup plus précieuse de garder et gouverner mes deux enfants comme je l'entendrais. Je vendis le coupon de rente qui avait constitué en partie la pension de ma mère; nous signâmes cet échange, enchantés l'un et l'autre de notre lot. Quant à l'argent, le mien ne valait pas grand'chose, eu égard au présent. Le collège de Narbonne, maison historique fort vieille, avait été si peu entretenu et réparé, qu'il me fallut y dépenser près de cent mille francs pour le remettre en bon rapport. Je travaillai dix ans pour payer cette somme et pour faire de cette maison la dot de ma fille. »

Postérité modifier

Littérature modifier

 
Jean-Jacques Rousseau fait la lecture de L'engagement téméraire devant Madame Dupin dans un salon du château de Chenonceau, à l'automne 1747.

George Sand vouait une grande admiration à Madame Dupin, seconde épouse de son arrière-grand-père[90] :

« Malgré la réputation d'esprit et de charme dont elle a joui, et les éloges que lui ont accordés ses contemporains, cette femme remarquable n'a jamais voulu occuper dans la république des lettres sérieuses la place qu'elle méritait. Elle était mademoiselle de Fontaines, et passa pour être la fille de Samuel Bernard, du moins Jean-Jacques Rousseau le rapporte. Elle apporta une dot considérable à M. Dupin; je ne me souviens plus lequel des deux possédait en propre la terre de Chenonceaux, mais il est certain qu'à eux deux ils réalisèrent une immense fortune. Ils avaient pour pied à terre à Paris l'hôtel Lambert, et pouvaient se piquer d'occuper tour à tour deux des plus belles résidences du monde. On sait comment Jean-Jacques Rousseau devint secrétaire de M. Dupin, et habita Chenonceaux avec eux, comment il devint amoureux de madame Dupin, qui était belle comme un ange, et comment il risqua imprudemment une déclaration qui n'eut pas de succès. Il conserva néanmoins des relations d'amitié avec elle et avec son beau-fils Francueil. Madame Dupin cultivait les lettres et la philosophie sans ostentation et sans attacher son nom aux ouvrages de son mari, dont cependant elle aurait pu j'en suis certaine revendiquer la meilleure partie et les meilleures idées […] M. et madame Dupin travaillaient à un ouvrage sur le mérite des femmes, lorsque Jean-Jacques vécut auprès d'eux. Il les aidait à prendre des notes et à faire des recherches, et il entassa à ce sujet des matériaux considérables qui subsistent encore à l'état de manuscrits au château de Chenonceaux. L'ouvrage ne fut point exécuté, à cause de la mort de M. Dupin, et madame Dupin, par modestie, ne publia jamais ses travaux. Certains résumés de ses opinions, écrits de sa propre main, sous l'humble titre d'Essais, mériteraient pourtant de voir le jour, ne fût-ce que comme document historique à joindre à l'histoire philosophique du siècle dernier. Cette aimable femme est de la famille des beaux et bons esprits de son temps, et il est peut-être beaucoup à regretter qu'elle n'ait pas consacré sa vie à développer et à répandre la lumière qu'elle portait dans son cœur. »

L'écrivain Olivier Marchal dans son roman « Rousseau, la comédie des masques », évoque la personnalité de Madame Dupin[91] :

« L'hôtel particulier qu'occupait Madame Dupin se situait au bout de la rue Plâtrière […] Rousseau se dirigea vers le petit salon et entra dans l'antichambre après s'être annoncé auprès du valet de pied. Au moment de prendre place sur la banquette, il lissa sa veste de brocart et rajusta son épée. Bien qu'il fût à son service depuis près de quatre ans, Jean-Jacques ne s'était jamais senti à son aise en présence de Madame Dupin. À peine plus âgée que lui, elle avait pourtant su préserver sa beauté. La grâce et l'élégance de son maintien étaient encore rehaussées par la finesse de ses traits. On croisait dans son cercle les hôtes les plus prestigieux, de Voltaire à Buffon, mais également les membres les plus éminents de l'aristocratie parisienne. Vive et spirituelle, elle s'attirait des éloges jusque dans les maisons des autres salonnières. C'était pourtant dans l'intimité du tête-à-tête que la jeune femme troublait le plus Jean-Jacques. Son visage au teint très blanc, la blondeur de ses cheveux tirés en arrière et la douceur de sa voix, la rendaient presque irréelle. Dans ces instants-là, on se prenait d'envie de lui parler en chuchotant, de peur de rompre le charme. »

Portraits modifier

Portraits de Madame Dupin

Les portraits de Madame Dupin sont rares. Un tableau décorait à Chenonceau, la chambre de madame Dupin et il est aujourd'hui dans une collection privée. Il est exécuté par Jean-Marc Nattier avec la collaboration de sa fille, Catherine Pauline Nattier (1725-1775), la future madame Tocqué. Le visage, les chairs et les étoffes sont de Nattier, le reste est peint par sa fille. Une seconde version de ce tableau existe, mais non signée, avec une variante : Madame Dupin est représentée avec un Foulque d'Amérique. Deux autres portraits sont également de Nattier. L'un était destiné au boudoir de l'hôtel Lambert et se trouve à présent aux États-Unis, exposé à New York dans la collection privée de Lawrence Steigrad fine arts. L'autre, réplique du précédent, est peint pour le château du Blanc. Rappelons que Madame Dupin était marquise du Blanc.

Un autre tableau est supposé de Nattier et se trouvait dans l'antichambre du deuxième étage de l'hôtel Lambert[92]. Mais celui-ci est si peu ressemblant avec les précédents que son attribution est incertaine. Serait-il de Jean-Baptiste Greuze, auteur d'un portrait de Madame Dupin et qui figure dans le catalogue de ses œuvres ? La question demeure et nul ne sait ce qu'il est devenu[93]. Il s'agit en réalité d'un portrait de Mme Louise-Élisabeth dit Madame Infante ou Mme Henriette en Vestale (voir sur Wikimedia Commons : Portrait de Madame Infante en Vestale, dit autrefois à tort portrait de Madame Dupin).

Enfin, le portrait de Madame Dupin exposé actuellement au château de Chenonceau est réalisé d'après l'œuvre de Jean-Marc Nattier.

Politique modifier

Le , la députée du parti Renaissance Marie-Pierre Rixain annonce la création du Cercle Louise Dupin, du nom de la philosophe et châtelaine de Chenonceau. Son objectif est d'accroître la contribution des femmes à l'économie[94].

Mémoire modifier

  • Le jeudi , a lieu l'inauguration et le baptême de la rose Louise Dupin à Chenonceau, par sa marraine Élisabeth Badinter, en présence de Laure Menier, conservateur du château[95].
  • Le jeudi , conférence de Madame Monique Fouquet-Lapar sur le thème : « Madame Dupin, une grande dame du XVIIIe siècle oubliée », à la mairie du 1er arrondissement de Paris.
  • Le mercredi , se tient une conférence de Jean Buon à Tours, dont le sujet est : « Madame Dupin, la Dame de Chenonceau : après les belles années, les années sombres ».
  • Le lundi a lieu la soutenance de la première thèse de doctorat sur Louise Dupin par Frédéric Marty : « Louise Dupin : la pensée d'une féministe entre Montesquieu, Voltaire et Rousseau » à l'université Toulouse - Jean Jaurès, sous la direction du professeur Jean-Noël Pascal.
  • Le mardi , Les Amis des Musées de Châteauroux organisent une conférence du professeur Frédéric Marty à la Chapelle des Rédemptoristes de Châteauroux sur le thème : « Madame Louise Dupin, féministe du XVIIIe siècle et dame de Chenonceau »[96],[97].
  • Le jeudi , se tient une conférence sur le thème « Causerie historique : Louise Dupin, muse et femme des Lumières », organisée par la médiathèque Le Châtelard à Ferney-Voltaire. Intervenants : François-Xavier Verger, administrateur du château de Voltaire, Éric Dahlen et Roland Rougier[98].

Émissions modifier

  • 2022 : émission « Sans oser le demander » sur Radio France, le , Pourquoi la philosophe Louise Dupin est-elle restée dans l'ombre des Lumières ? présentée par Géraldine Mosna-Savoye avec pour intervenant Frédéric Marty, professeur agrégé de Lettres modernes, docteur en littérature[82].
  • 2023 : émission « Histoires de musique » sur Radio France, le , Un contrat de mariage à durée déterminée, présentée par Marianne Vourch, réalisation de Sophie Pichon avec la collaboration de Dorothée Goll[99].
  • 2023 : émission « Historiquement vôtre » sur Europe 1, le , Des secrétaires vraiment particuliers ! présentée par Stéphane Bern avec pour intervenant le professeur de lettres, Frédéric Marty. Sujet : Jean-Jacques Rousseau et Louise Dupin[100].

Archives modifier

Archives nationales modifier

Études notariales modifier

Notaire Période d'exercice Étude Adresse Paroisse Quartier Ville Notes
Me Claude Aleaume au XCI rue de Condé Saint-Sulpice Le Luxembourg Paris
Me Joseph-Roch Andelle au LXXXVIII rue des Quatre-Fils Saint-Jean-en-Grève Temple Paris Démissionnaire le 5 pluviôse an II (), faute d'avoir pu fournir un certificat de civisme. Réintégré par le décret du 19 vendémiaire an III (), il renonce finalement au notariat et laisse son étude à Me Faugé.
Me Sylvain Ballot
au
CXVI rue Saint-Honoré, au-dessus des Quinze-Vingts Saint-Roch Palais-Royal Paris
Me Louis Bronod
au
LXXXVIII rue Sainte-Avoye, près l'Échelle du Temple Saint-Nicolas-des-Champs Sainte-Avoye Paris Me Louis Bronod et son fils Me Edme-Louis Bronod, sont les notaires de Monsieur et Madame Dupin au XVIIIe siècle.
Me Edme-Louis Bronod
au
LXXXVIII
LV
rue de Braque Saint-Nicolas-des-Champs Sainte-Avoye Paris Il s'associe avec Me Bernard Maigret du au .
Me Edme-Louis Bronod se suicide le à Paris (source : Archives de Paris - acte de décès V3E/D205).
Me Charles Nicolas Denis de Villiers
au
XXIX rue des Boucheries au faubourg Saint-Germain
3 rue de Grenelle-Saint-Germain
Saint-Sulpice Saint-Germain-des-Prés Paris rue des Boucheries de 1780 à 1785 et 3 rue de Grenelle-Saint-Germain de 1786 à 1822.
Me André Guillaume Deshayes
au
XII rue des Deux-Ponts, île Notre-Dame Saint-Louis-en-l'Ile La Cité Paris
Me Hubert-Antoine Gibe
au
LV rue Sainte-Avoye Saint-Nicolas-des-Champs Sainte-Avoye Paris
Me Bernard Maigret
au
LV rue de Braque Saint-Nicolas-des-Champs Sainte-Avoye Paris Me Bernard Maigret s'associe avec Me Edme-Louis Bronod du au .
Me Guillaume Henri Picquais
au
LVI rue de la Monnaie,
rue Boucher,
rue Baillette
Saint-Germain-L'auxerrois Louvre Paris Me Guillaume Henri Picquais est chargé des actes notariés concernant Claude Sophie Dupin de Rochefort et Anne-Jeanne-Sophie de Serre de Saint-Roman. Voir également l'étude de Me Charles Nicolas Denis de Villiers pour la succession.
Me Pierre-Christophe Tessier
au
LXXXVII rue Saint-Antoine Saint-Paul
saint-Gervais
Saint-Antoine Paris

Abréviations modifier

AN MC RE ET Chiffres romains
Archives Nationales Minutier Central Cote du répertoire Cote de la Minute Étude notariale

Actes notariés modifier

Date Notaire Acte notarié Cote du document Lien internet Notes
Sylvain Ballot Contrat de mariage entre Monsieur Dupin et Damoiselle Louise Marie Madeleine de Fontaine AN - MC - CXVI - 236 Le contrat de mariage de Claude Dupin et Louise Guillaume de Fontaine est passé devant Me Sylvain Ballot, notaire de Mme Marie-Anne-Armande de Fontaine, la mère de Louise.
Pierre-Christophe Tessier Acquisition de l'hôtel Lambert à Paris par Marie-Armande Carton, Claude Dupin et son épouse Louise Guillaume de Fontaine. MC - RE - LXXXVII - 14 Liste chronologique des actes pour la période du 2 janvier au 31 décembre 1732 Acquisition de l'hôtel Lambert à Paris, par Marie-Armande Carton, veuve de Guillaume de Fontaine commissaire de marine, Claude Dupin secrétaire du Roi, et son épouse Louise Guillaume de Fontaine à Alexandre-Louis Lambert, seigneur de Thorigny,
André Guillaume Deshayes Acceptation et décharge du contrat de vente de l'hôtel Lambert à Paris, fait par Alexandre-Louis Lambert, seigneur de Thorigny. AN - MC - ET - XII - 419 Acceptation et décharge données par Michel Paumier, maître maçon, du contrat de vente de l'hôtel Lambert Acceptation et décharge données par Michel Paumier, maître maçon, du contrat de vente de l'hôtel Lambert, fait par Alexandre-Louis Lambert, seigneur de Thorigny, à Marie-Armande Carton, veuve de Guillaume de Fontaine, commissaire de marine et à Claude Dupin, secrétaire du Roi, et son épouse à condition d'exécuter par Fontaine et Dupin les devis et marché pour réparations de l'Hôtel, du . Le contrat de vente passé devant Me Tessier, notaire, le .
Louis Bronod Acte de vente de l'hôtel Lambert AN - MC - LXXXVIII - 856. Acte de vente de l'hôtel Lambert par Madame de Fontaine et son gendre Claude Dupin à Florent Claude, marquis du Châtelet et à son épouse, Gabrielle Émilie de Breteuil, le .
Claude Aleaume Contrat de mariage entre Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux et Mademoiselle Louise-Alexandrine-Julie de Rochechouart AN - MC - XCI - 858 Maître Claude Aleaume est imposé par la famille de Rochechouart. Ce mariage est, tout au moins pour la mère de Louise-Alexandrine-Julie, indispensable pour sauver la continuité de cette branche, des Vicomtes de Rochechouart de la Maison de Pontville, qui est alors au bord de la faillite, criblée de dettes et menacée des saisies réelles, relatives notamment au château de Rochechouart et à l'hôtel de Pompadour à Paris, plus connu sous le nom de Chanac de Pompadour, aujourd'hui l'ambassade de Suisse. Claude et Louise Dupin donnent à leur fils, Jacques-Armand, une dot de 400 000 livres et une place de fermier général. Pour la famille de Rochechouart, la mésalliance de Julie de Rochechouart-Pontville et qui deviendra une amie de Jean-Jacques Rousseau, était une honte et fait scandale.
Louis Bronod Contrat de vente de l'Hôtel de Vins, rue Plâtrière à Paris AN - MC - ET - LXXXVIII - 646 Claude Dupin et son épouse Louise Guillaume de Fontaine, locataires de cet Hôtel particulier en 1741 après deux années de travaux, achètent à Marc Antoine Bouret, receveur général des finances, cet immeuble pour un montant de 190 000 livres.
Edme-Louis Bronod Inventaire après décès de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux AN - MC - ET - LXXXVIII - 712 Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux meurt à l'Île de France de la fièvre jaune, le .
Edme-Louis Bronod Dépôt du testament de Claude Dupin AN - MC - ET - LXXXVIII - 718 Testament olographe de Claude Dupin Testament olographe Dupin (Claude) conseiller du Roi, ancien fermier général. Dépôt Claude Dupin, le . Le testament de Claude Dupin en date du laisse comme légataire universel, son petit-fils Claude-Sophie Dupin de Rochefort. Ce testament est attaqué par Louis Claude Dupin de Francueil, son fils du premier lit, qui se porte héritier pour la moitié des biens. Cependant Mme Louise de Fontaine-Dupin, veuve du fermier général, va conserver ses propriétés. L'inventaire après décès de Claude Dupin, conseiller, secrétaire du roi, fermier général, dont la prisée de la bibliothèque a lieu le .
Guillaume Henri Picquais Contrat de mariage entre Dupin de Rochefort et de Serre de Saint Roman AN - MC - RE - LVI - 13 Contrat de mariage entre Claude Sophie Dupin de Rochefort et la demoiselle de Serre de Saint Roman Claude Sophie Dupin de Rochefort, chevalier, capitaine de dragons au régiment de Jarnac, seigneur de Chenonceau, petit-fils et unique héritier de Claude Dupin et Louise Guillaume de Fontaine, épouse Anne Jeanne Sophie de Serre de Saint Roman à Paris.
Joseph-Roch Andelle Donation par Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine AN - MC - ET - LXXXVIII - 800 Donation de madame Dupin à sa gouvernante et lectrice, Marie-Thérèse Adam Saint-Antoine (faubourg) : maison sise au coin des rues de la Roquette et Popincourt § donation par Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine, veuve de Claude Dupin, écuyer, conseiller, secrétaire du Roi, à Marie Thérèse Adam, du faubourg Saint-Antoine, et de meubles. Marie-Thérèse Adam est née à Paris, le et serait la fille illégitime de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux d'après l'abbé et historien Casimir Chevalier.

Dans cet acte de donation, Louise Dupin déclare avoir pris soin de Marie-Thérèse Adam depuis son âge de quatre ans. Marie Boissière, archiviste paléographe, dans ses recherches universitaires mentionne : « cette adoption a été l'origine de bien des suppositions qui ont fait de Marie-Thérèse, une fille naturelle de Dupin de Chenonceaux »[101]. La transcription intégrale de l'acte de baptême de Marie-Thérèse Adam est annexée à un acte de notoriété concernant le citoyen Villeneuve (Vallet de Villeneuve) en date du 8 floréal an II (), étude de Maître Hubert-Antoine Gibé aux Archives nationales (Étude LV - Paris).

Marie-Thérèse Adam est l'une des héritières de Mme Dupin et devient l'épouse du jeune médecin Pierre Bretonneau le à Paris. Elle meurt à Chenonceaux, le dans sa maison de La Renaudière, acquise au mois de par Madame Dupin.

Charles Nicolas Denis de Villiers Testament de Claude-Sophie Dupin de Rochefort AN - MC - XXIX - 592
MC - RE - XXIX - 4
Testament déposé de Dupin de Rochefort Le testament est déposé à l'étude notariale le par Marie-Aurore née de Saxe veuve de Messire Louis Claude Dupin de Francueil. Dans ce testament, Claude-Sophie Dupin de Rochefort a nommé et institué son légataire universel, son cousin Maurice François Élisabeth Dupin de Francueil, fils de son oncle Louis Claude Dupin de Francueil. Ce n'est assurément pas le souhait de Mme Louise de Fontaine-Dupin, qui avait déjà choisi son neveu, Pierre-Armand Vallet de Villeneuve.
Guillaume Henri Picquais Séparation entre Dupin de Rochefort et de Serre de Saint Roman AN - MC - RE - LVI - 14 Acte de notoriété après la séparation de corps des sieur et dame Dupin de Rochefort Claude Sophie Dupin de Rochefort et Anne Jeanne Sophie de Serre de Saint Roman se séparent. Un acte de notoriété est donc établi par Me Guillaume Henri Picquais à Paris, le . Claude Sophie Dupin de Rochefort meurt au château de Chenonceau, le . Anne Jeanne Sophie de Serre de Saint Roman (1762-1844) épouse en secondes noces à Paris, Étienne Denis Pasquier, futur baron, pair de France et ministre d’État (1767-1862).
Charles Nicolas Denis de Villiers Inventaire après décès de Claude-Sophie Dupin de Rochefort AN - MC - ET - XXIX - 592 Inventaire après décès de Claude-Sophie Dupin de Rochefort Inventaire après décès de Claude Sophie Dupin de Rochefort, chevalier, capitaine de dragons au régiment de Jarnac, demeurant rue Plâtrière à Paris, quartier Saint-Eustache. L'inventaire est poursuivi dans une maison à Saint-Germain-en-Laye, à gauche de l'avenue. Sa mère, Julie de Rochechouart-Pontville veuve de Dupin de Chenonceaux, demeure à Saint-Germain-en-Laye.
Charles Nicolas Denis de Villiers Inventaire dressé après l'interdiction de Louise Alexandrine Julie de Rochechouart AN - MC - ET - XXIX - 592 Inventaire dressé après l'interdiction de Louise Alexandrine Julie de Rochechouart Inventaire dressé après l'interdiction de Louise Alexandrine Julie de Rochechouart, veuve d'Armand Dupin, écuyer, seigneur de Chenonceau, demeurant à Saint-Germain-en-Laye, à gauche de l'avenue, du côté de Paris, ladite interdiction prononcée par sentence du prévôt de Saint-Germain-en-Laye du .
21 ventôse An II[102] Hubert-Antoine Gibe Inventaire après décès du citoyen Vallet-Villeneuve AN - MC - LV - 126 Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil, renonce à la succession de son père Louis-Claude Dupin de Francueil et devient la seule héritière de Claude-Sophie Dupin de Rochefort son cousin germain, au moyen de l'abstention faite par le mineur, Maurice-François-Élizabeth Dupin de Francueil, légataire universel en 1788. Cette décision met fin à la bataille de partage engagée depuis la disparition de Claude Dupin, en 1769.

Contrat de mariage (extraits) entre Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux (1727-1767) et Julie de Rochechouart-Pontville (1730-1797), le chez Me Claude Aleaume, notaire à Paris. La dernière page de cet acte notarié comporte notamment les signatures de : Louise-Anne de Bourbon, Fontenelle, Claude Dupin, Louise de Fontaine, Louis Dupin de Francueil ainsi que plusieurs membres de la famille de Rochechouart. Source : Minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales.

Manuscrits modifier

Sources modernes modifier

 
Extrait de l'acte de décès de madame Dupin, le . L'acte comporte les signatures de Marie-Thérèse Adam, lectrice de Madame Dupin, le maître en chirurgie Pierre Bretonneau, son futur beau-père, et l'abbé François Lecomte, régisseur du château de Chenonceau.

Sources anciennes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Études modifier

  • Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Éloge des reines de France (Histoire), Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque classiques », , 144 p. (ISBN 978-2-22893-563-0, présentation en ligne)
    Ouvrage inédit de Louise Dupin qui réhabilite le rôle politique de vingt-huit reines de France.
  • (en) Angela Hunter (dir.) et Rebecca Wilkin (dir.), Louise Dupin's Work on Women : Selections, Oxford, Éditions Oxford University Press Inc., coll. « Oxford New Histories of Philosophy », , 344 p. (ISBN 978-0-19009-010-4, présentation en ligne)
    Transcription des manuscrits de Louise Dupin puis de leur traduction en anglais par les deux universitaires et chercheuses américaines.
  • Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : observations du préjugé commun sur la différence des sexes, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XVIIIe siècle », , 552 p. (ISBN 978-2-40613-183-0, présentation en ligne, lire en ligne)
    Reconstitution de l'Ouvrage sur les femmes de Louise Dupin par Frédéric Marty. Texte complet des 47 articles de cet ouvrage pionnier du XVIIIe siècle.
  • Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : discours préliminaire (Art & littérature), Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque », , 144 p. (ISBN 978-2-22893-116-8, présentation en ligne)
    Texte synthétique de l'Ouvrage sur les femmes par Louise Dupin dans lequel elle formule ses principales idées féministes.
  • Frédéric Marty, Louise Dupin : défendre l'égalité des sexes en 1750, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « L'Europe des Lumières » (no 73), , 344 p. (ISBN 978-2-40610-925-9 et 978-2-40610-926-6, présentation en ligne)[103]
  • Frédéric Marty (dans Femmes des Lumières. Recherches en arborescences. Ouvrage collectif sous la direction de Huguette Krief (Université Aix-Marseille), Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval (Université Paris Est-Créteil), Michèle Crogiez Labarthe (Université de Berne), Édith Flamarion (Université de Sorbonne Nouvelle Paris 3), « L'Ouvrage sur les femmes » de Louise Dupin face à l'article « Femme » de l'Encyclopédie, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Rencontres / Le dix-huitième siècle » (no 309), , 398 p. (ISBN 978-2-40606-388-9, ISSN 2103-5636, présentation en ligne), p. 87 à 99
  • Frédéric Marty (dans « Association Jean-Jacques Rousseau de Neuchâtel »), Une précieuse acquisition : un feuillet rédigé par Rousseau pour « L'Ouvrage sur les femmes » de Louise Dupin, Neuchâtel (Suisse), Éditions Bibliothèque Publique et Universitaire de Neuchâtel, (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Frédéric Marty (dans Rousseau et la Guerre Froide, revue « Rousseau Studies » n° 4), La « féministe » Louise Dupin face à Rousseau à l’époque du « Discours sur l’inégalité », d'après un manuscrit retrouvé, Genève, Éditions Slatkine, , 334 p. (ISBN 978-2-05102-795-3, présentation en ligne), p. 301 à 319
  • Frédéric Marty (congrès universitaire : Lumière de la foi, lumières de la raison - l'éducation religieuse féminine en débat au 18e siècle), « L'éducation féminine selon Louise Dupin : entre ambition égalitaire et ambition vertueuse », HAL (archive ouverte), Metz, Université de Lorraine, sciences de l'Homme et Société / Littératures,‎ , p. 9 (lire en ligne [Pdf])
  • Frédéric Marty (dans « Cahiers Voltaire » n° 14. Présentation de la thèse dans une perspective voltairienne), Louise Dupin : la pensée d'une féministe entre Montesquieu, Voltaire et Rousseau, Ferney-Voltaire, Éditions du Centre international d'étude du XVIIIe siècle, , 336 p. (ISBN 978-2-84559-119-6, ISSN 1637-4096, présentation en ligne), p. 314 à 315
  • Frédéric Marty (thèse de doctorat soutenue le 15 décembre 2014 à l'Université Toulouse 2 - Jean Jaurès, sous la direction du professeur Jean-Noël Pascal), Louise Dupin : la pensée d'une féministe entre Montesquieu, Voltaire et Rousseau, Toulouse, Éditions de l'université Toulouse 2 - Jean Jaurès, (réimpr. sous le compte de l'auteur) (1re éd. 2014), 1069 p. (présentation en ligne) « Thèse de doctorat en Lettres modernes », sur Thèses.fr
  • Frédéric Marty (dans Rousseau en toutes lettres, sous la direction d'Éric Francalanza), La correspondance de Rousseau avec la famille Dupin : Jean-Jacques était-il un parasite ?, Rennes, Éditions des Presses universitaires de Rennes, , 404 p. (ISBN 978-2-75352-944-1, présentation en ligne, lire en ligne), p. 57 à 69
  • Frédéric Marty (édition critique), Rousseau secrétaire de Louise Dupin : l'article 2 de l'Ouvrage sur les femmes, « de la génération », vol. XL : Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, Genève, Éditions Droz, , p. 47 à 91
  • Frédéric Marty (dans Littera, Edebayit Yazilari, numéro spécial Jean-Jacques Rousseau, sous la direction de Cenzig Ortem et Martin Stern), Rousseau secrétaire de Mme Dupin : la Turquie dans l'Ouvrage sur les femmes - la légende, l’Histoire, les mœurs, vol. XXXI, Istanbul, Littera Edebayit Yazilari (Revue d'études et recherches sur les littératures du monde), , p. 67 à 75
  • Harumi Yamazaki-Jamin, À propos de Suzanne, Madame Dupin de Francueil, née Bollioud de Saint-Jullien (1718-1754), vol. 49 : Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, Genève, Éditions Droz, , 427 p. (ISBN 978-2-60001-448-9), p. 283 à 298.  
  • Frédéric Marty (mémoire de Master 2 sous la direction de Jean-Noël Pascal et de Geneviève Cammagre), Rousseau secrétaire de Mme Dupin : présentation de la « Partie Physique » de l'Ouvrage sur les femmes, Toulouse, Éditions de l'université Toulouse - Jean Jaurès,
  • Lucienne Chaubin, Marie-Josèphe Duaux-Giraud et Chantal Delavau-Labrux, Le Blanc : vingt siècles d'histoire, Le Blanc, Éditions de l'Office municipal de la culture, des arts, des loisirs et Éditions Royer, coll. « Archives d'histoire locale », , 206 p. (ISBN 2-9501444-0-3), « Les Dupin au Blanc », p. 171 à 173.  
  • Chantal de la Véronne[104], Histoire du Blanc : des origines à la Révolution de 1789, t. VI, Poitiers, Éditions Mémoires de la société des antiquaires de l'Ouest (no 4), (réimpr. 2012 aux Éditions Alice Lyner), 234 p., « Le marquisat du Blanc », p. 39 à 42.  

Ouvrages modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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Notices et ressources modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'historien Gustave Desnoiresterres n'a pas retrouvé trace de l'acte de naissance dans les registres paroissiaux à Paris, de l'aînée des enfants Fontaine.
  2. Dans les registres paroissiaux de Celon, la jeune épouse signe : Marie Thérèse de Fontaine de Barbançois Celon. Pour la rencontre des familles Barbançois et Dupin, voir également le chapitre Claude Dupin.
  3. François-Armand de Barbançois est écuyer et officier dans le régiment des gardes françaises du roi. Il meurt au château de Celon le 23 mai 1742 à l'âge de 18 ans et il est inhumé le lendemain dans le cœur de l'église de Saint-Germain de Celon.
  4. À ne pas confondre avec le château du Coq ou des Porcherons qui était situé dans l'actuel 9e arrondissement de Paris.
  5. Marie Anne Armande Carton Dancourt avait acquis le château du Coq à Auteuil auprès de Samuel Jacques Bernard, comte de Coubert et de Grosbois, le fils aîné de Samuel Bernard.
  6. L'historien Gustave Desnoiresterres a relevé l'intégralité de plusieurs actes paroissiaux de la famille Fontaine, avant l'incendie qui a ravagé l'Hôtel de ville de Paris le , où disparaît la collection des registres paroissiaux et d'état civil. Louise de Fontaine est bien née le , à la paroisse Saint-Roch. Mais le baptême est enregistré l'année suivante en 1707, suivant les indications de Gustave Desnoiresterres : « Registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Saint-Roch, de l'année 1707, page 155 ». D'où une grande confusion entre 1706 et 1707. Ainsi, dans l'acte de décès de Louise Fontaine à Chenonceaux en date du 30 brumaire An VIII, la date de naissance mentionnée : « vingt huit octobre mille sept cent sept », est erronée.
    Actes paroissiaux relevés dans les registres de la capitale avant la Commune de Paris, consulter l'ouvrage de Gustave Desnoiresterres, Épicuriens et lettrés : XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éditions Georges Charpentier, , 459 p. (BNF 30333532, lire en ligne).
  7. Barthélémy Mouffle d'Angerville dans son ouvrage, Vie Privée de Louis XV, ne mentionne pas d'année précise, mais Gaston de Villeneuve-Guibert dans Le Portefeuille de Mme Dupin, dame de Chenonceaux, indique « les derniers jours du mois de septembre de l'année 1722 ». Cette même année, le , Jeanne Marie Thérèse Guillaume de Fontaine est présente à Celon dans le Berry suivant un acte de baptême, soit avant ou après son séjour à Bourbon-l'Archambault. Le mariage entre Claude Dupin et Louise de Fontaine a lieu à Paris le .
  8. Il s'agit de Pierre Claude de Laistre, seigneur de haute et ancienne noblesse, originaire de l'Île-de-France. La châtellenie de Jarzay est acquise par sa famille entre 1725 et 1730 et il réside épisodiquement dans sa province poitevine. En 1740, Pierre Claude de Laistre est l'hôte de Claude et Louise Dupin au château de Chenonceau. Il meurt à Paris, le 29 août 1778 à l'âge de 86 ans.
  9. Marie-Thérèse Adam est née à Paris, le . L'année 1753 avancée par des ouvrages, est erronée[30]. Elle est baptisée le dans la paroisse Saint-Paul à Paris. Les origines de sa naissance restent énigmatiques et diverses thèses sont émises. Officiellement, elle est la fille de Jacques Adam, loueur de carrosses et Nicole Avrillon, demeurant rue des Tournelles. Son parrain est son frère aîné Jean-François Adam et sa marraine Marie-Thérèse Avrillon. Celle-ci demeure à La Villette, paroisse Saint-Laurent[31]. Dans la domesticité de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, se trouve un cocher au nom de Nicolas Adam. Après le décès de Madame Dupin le , Marie-Thérèse Adam emménage rue de la Roquette à Paris, dans un immeuble hérité de sa bienfaitrice. Le jeune Pierre, Fidèle Bretonneau, né à Saint-Georges-sur-Cher le , vient la rejoindre pour reprendre ses études et vivre avec elle, malgré la différence d'âge de vingt-trois années. Un contrat de mariage est signé le 28 floréal an IX () et Marie-Thérèse Adam épouse à Paris le 13 prairial an IX (), le médecin Pierre Bretonneau[32]. Le mariage est célébré à la mairie de la place des Vosges. Pierre Bretonneau échoue au Doctorat la même année. Les époux décident alors de s'installer à Chenonceaux dans une autre propriété héritée, La Renaudière, acquise au mois de pour 5 505 livres par Madame Dupin[33]. Pierre Bretonneau, simple officier de santé, est maire de Chenonceaux de 1803 à 1807. Il reprend ses études, repart à Paris, passe sa thèse et devient médecin-chef de l'hôpital de Tours. Ses recherches lui permettent d'identifier la fièvre typhoïde et la diphtérie. Il va révolutionner la médecine de son temps, mais en parallèle de sa prestigieuse et célèbre carrière, Pierre Bretonneau délaisse son épouse. Ses correspondances sont malgré tout, empreintes d'une affection toute particulière à l'égard de sa femme. Marie-Thérèse Adam meurt à Chenonceaux dans sa maison de La Renaudière, le . Elle est d'abord inhumée à Chenonceaux, puis transférée dans la chapelle du docteur Bretonneau à Saint-Cyr-sur-Loire. Son union avec Pierre, Fidèle Bretonneau est sans postérité[34].
  10. Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil est la fille de Louis Dupin de Francueil et de Suzanne Bollioud de Saint-Jullien. Elle est née à Paris, le . Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil épouse en premières noces, Pierre, Armand Vallet de Villeneuve (1731-1794) à Paris, le en la paroisse Saint-Eustache. De cette union sont nés deux enfants rue Plâtrière à l'Hôtel Dupin : René Vallet de Villeneuve le [45] et Auguste Vallet de Villeneuve le [45]. Elle se marie en secondes noces avec Joseph Delaville Le Roulx (1747-1803) à Chenonceaux, le 7 messidor de l'An IV ()[46]. Elle hérite de l'Hôtel Dupin à la mort de son père en 1786, mais Madame Louise Dupin en conserve toutefois l'usufruit jusqu'au jour de son décès en 1799. Madeleine-Suzanne Dupin vend cet immeuble en 1809. Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil meurt à Rome en Italie, le [47],[48]. Son second époux, Joseph Delaville Le Roulx est né au Blanc le . Marié en premières noces le à Amsterdam avec Marie Thérèse Lefébure (1750-1790). Il est un négociant et homme politique. Joseph Delaville Le Roulx organise la culture du tabac en France mais il est également marchand d'armes. Il est élu député d'Hennebont en Bretagne aux États généraux de 1789. Sa carrière politique se poursuit sous le Consulat et devient sénateur[49]. Il meurt subitement en descendant l'escalier du palais des Tuileries alors qu'il allait avec Jean-Nicolas Corvisart, dîner chez le Premier Consul, le .
  11. Claude Sophie Dupin de Rochefort a fait baptiser sa fille sous des noms empruntés. La transcription intégrale de l'acte d'état civil a été demandée en 1808 dans le cadre des documents justificatifs du mariage de Marie Claude Sophie Saint-Aubin à Saint-Germain-en-Laye, où demeurait par ailleurs Julie de Rochechouart-Dupin à la fin du XVIIIe siècle. Après la disparition des registres originaux sous la Commune de Paris en 1871, le greffe du tribunal de grande instance de Versailles dépose cette transcription le à la Préfecture de la Seine au moment de la reconstitution de l'état civil parisien[53]. L'acte de naissance a été rétabli aux Archives de Paris sous la cote V3E / N2009 : Marie Claude Sophie Saint-Aubin, fille de Claude Saint-Aubin (Claude Sophie Dupin de Rochefort) et de Madeleine Le Vasseur (Madeleine Moret), née le à Paris, paroisse de Saint-Eustache. Le père est déclaré absent, le parrain est un sculpteur, Jean Pierre Monpellier[54], et la marraine, Louise Gaumont épouse de Jean Thomas Monpellier[55], également sculpteur. À noter que la paroisse Saint-Eustache est celle de la famille Dupin qui demeure rue Plâtrière. Madeleine Moret entre au service de Julie de Rochechouart-Pontville, veuve de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, en 1786 à Saint-Germain-en-Laye[52]. Sous la Révolution française, Madeleine Moret demande la reconnaissance de sa fille à la suite de la promulgation de la loi du 12 brumaire de l'an II concernant la successibilité des enfants illégitimes[52]. Le défenseur de la famille Dupin est l'avocat, Nicolas François Bellart. Si la famille Dupin gagne le procès en l'an III, il n'en demeure pas moins certains faits troublants : le testament olographe de Pierre Armand Vallet de Villeneuve du qui alloue une rente viagère à Marie Claude Sophie Saint-Aubin dont la date de naissance figure dans ledit testament, un portrait de Claude Sophie Dupin de Rochefort remis à Madeleine Moret, des témoins corroborant les dires de cette dernière. Enfin la similitude des prénoms dans l'acte de baptême et un père absent à la signature de cet acte. Marie Claude Sophie Saint-Aubin à son adolescence, demeure au n° 34 rue de Paris à Saint-Germain-en-Laye, chez Henry Jean Tortouin, chapelier[56]. Celui-ci est le tuteur ad hoc de Sophie, nommé par le conseil de famille et présidé par le juge de paix de Saint-Germain-en-Laye. Elle épouse Jean Baptiste Blard dans cette même ville, le [57]. Le notaire qui est chargé du contrat de mariage est Me Denis Odiot de Lardillière, également maire de la commune de 1809 à 1813, puis en 1815[58]. Il est précisé dans l'acte de mariage que Sophie Saint-Aubin est dite Moret, du nom de sa mère. Les parents déclarés de la mariée à l'état civil, ne sont pas présents au mariage et aucune mention sur leur domicile, ni de leur consentement. Marie Claude Sophie Saint-Aubin meurt à Saint-Germain-en-Laye le à l'âge de 56 ans[59].
  12. Ouvrage : Réflexions sur quelques parties d'un livre intitulé de L'esprit des lois, deux tomes, Paris, Benjamin Serpentin, 1749. Claude Dupin le retire ensuite pour l'amender. Une deuxième édition, augmentée (3 tomes) et achevée en 1754, Observations sur un livre intitulé : De l’esprit des lois, est imprimée en 1757-1758. Une dernière version augmentée, en 1759, resta lettre morte.

Références modifier

  1. Source : registre des mariages de la paroisse de Saint-Sulpice de l'année 1702, page 90. Ce registre a été détruit lors de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris, le .
  2. Henri de Jouvencel (dans La Revue hebdomadaire no  43 de Fernand Laudet), Gentilshommes et comédiens : les Dancourt, t. 10, Paris, Éditions de la Librairie Plon, (1re éd. 1909), 40 p. (lire en ligne), « Les Dancourt », p. 491.
  3. Jean Buon (préf. Michelle Perrot), Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2), « Ses parents, Samuel Bernard et Armande de Fontaine, une liaison pour la vie », p. 48.
  4. Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, Livre no VII.
  5. « Grande Chancellerie (sous-série V/1). Lettres de provision d'office », sur Archives nationales.
  6. Auguste Doniol (dir.), Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, t. 5, Paris, Éditions de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (1re éd. 1904), 90 p. (lire en ligne), « Château du Coq », p. 63.
  7. Henri Paul César de Chastellux (dir.), Notes prises aux archives de l'état-civil de Paris : avenue Victoria 4, brûlées le 24 mai 1871, vol. 1, Paris, Éditions Jean-Baptiste Dumoulin, (1re éd. 1875), 634 p. (lire en ligne), p. 320.
  8. Élisabeth de Clermont-Tonnerre (dir.), Histoire de Samuel Bernard et de ses enfants, Paris, Éditions Édouard Champion, (1re éd. 1914), 430 p. (lire en ligne), p. 98.
  9. Léopold Mar, Documents : Extraits du journal des religieux barnabites desservants de l'église de Passy, t. 1, Paris, Éditions de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (1re éd. 1894), 40 p. (lire en ligne), « Documents », p. 194.
  10. de Villeneuve-Guibert 1884, p. 3.
  11. Barthélemy François Joseph Mouffle D'Angerville, Vie Privée de Louis XV : ou principaux événements, particularités et anecdotes de son règne, t. 1, Londres, Éditions John Peter Lyton, (réimpr. 1796, sous le titre de Siècle de Louis XV) (1re éd. 1781), 398 p. (lire en ligne), chap. XXXIII, p. 288 à 290. L'ouvrage est édité au royaume de Grande-Bretagne, par crainte de la censure et des poursuites judiciaires.
    Gaston de Villeneuve-Guibert dans son ouvrage en 1884, Le portefeuille de madame Dupin, mentionne que Marie-Thérèse de Fontaine est accompagnée de sa mère et ne rapporte pas le retour à Paris avec Claude Dupin.
  12. Consulter le site de l'École des Chartes : « Le fermier général Claude Dupin (1686-1769), par Julie Ladant », sur Thèses.enc.Sorbonne.fr.
  13. Source : registre des mariages de la paroisse Saint-Roch de l'année 1722, page 14. Ce registre a été détruit lors de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris, le 24 mai 1871.
  14. a b et c Ranjard 1976, p. 177-210.
  15. Voir l'article de Jean-Pierre Le Bouler : « Claude Dupin (1686-1769) », sur Le Dictionnaire des journalistes.
  16. Archives de Paris : paroisse de Saint-Roch. État civil - Acte de baptême reconstitué. Cote du document : V3E/N 812. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  17. Buon 2014, p. 27.
  18. Hôtel de Vins qui porte le nom de son ancien propriétaire, le marquis de Vins d'Agoult de Montauban. Aujourd'hui Hôtel Dupin, au no 68 rue Jean-Jacques-Rousseau dans le 1er arrondissement de Paris.
  19. Archives départementales de l'Indre - no 1 rue Jeanne d'Arc 36000 Châteauroux. Cote du document E158 - no 65.
  20. Consulter : « La famille Dupin et Le Blanc », sur Les Amis de la bibliothèque municipale du Blanc.
  21. La marquise de Parabère est l'ancienne maîtresse du Régent. Ruinée par la vie fastueuse qu'elle menait à la cour, elle est contrainte de vendre en 1738 ses terres du Blanc.
  22. a b c et d de la Véronne 1962, p. 40-42.
  23. a et b Lucienne Chaubin, Le Blanc : vingt siècles d'histoire, Le Blanc, Éditions de l'Office municipal de la culture, des arts et des loisirs, , 206 p., « Les Dupin au Blanc », p. 171 à 173.
  24. Lire l'article de Jacques Battin : « Bretonneau à Chenonceaux et son rôle de père auprès de Trousseau », sur Biusante Paris Descartes.fr.
  25. a b c d e et f Buon 2014, p. 167-176.
  26. Jean-Jacques Rousseau : extraits de son traité, Émile ou De l'éducation, page 446.
  27. Consulter l'article : « Le cabinet de physique et chimie du Château de Chenonceau », sur Sat-Touraine.
  28. Louise-Alexandrine-Julie de Rochechouart-Pontville (1730-1797) : orthographe correcte des prénoms suivant les actes notariés dont celui de son contrat de mariage avec Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux en date du 8 octobre 1749 à Paris. Source : Archives nationales - Minutier central des notaires de Paris, étude Aleaume MC-XCI - Liasse 858.
  29. Plusieurs ouvrages mentionnent une somme exorbitante de 700 000 livres et la vente de l'hôtel Lambert pour régler cette dette. Mais l'hôtel Lambert est vendu le 31 mars 1739 (Minutier central des notaires de Paris, LXXXVIII-856). Cette année là, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux a … douze ans. Ce qui est bien jeune pour jouer et perdre une pareille somme dont le montant semble par ailleurs nettement exagéré.
  30. Archives de Paris : État civil - Acte de naissance reconstitué. Cote du document : V3E/N4. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  31. Transcription intégrale de l'acte de baptême de Marie-Thérèse Adam annexée à un acte notarial à Paris, en date du 8 floréal an II. Registre des baptêmes de la paroisse Saint-Paul à Paris, année 1755, page 74. Le registre original a brûlé au cours de l'incendie de l'Hôtel de Ville au moment de la Commune de Paris, le 24 mai 1871.
  32. Michel Laurencin (ill. Georges Pons), Dictionnaire biographique de Touraine, Chambray-lès-Tours, Éditions C.L.D., , 632 p. (ISBN 978-2-85443-210-7, BNF 35287344), « Pierre-Fidèle Bretonneau », p. 126 (Madame Dupin et Marie-Thérèse Adam).
  33. Archives du château de Chenonceau : cahier des dépenses de Madame Dupin pour le mois de décembre 1789. Château de Chenonceau - 37150 Chenonceaux.
  34. Archives municipales : État civil - Acte de décès no 2 - Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  35. Casimir Chevalier (dir.), Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), chap. XXII (« Travaux et acquisitions des Dupin 1733-1788 »), p. 309.
  36. Archives municipales : Registres paroissiaux - Année 1788 - acte de décès. Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  37. a b et c Antoine Lilti (dir.), Le monde des salons : sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Éditions Fayard, coll. « Histoire », (1re éd. 2005), 572 p. (ISBN 978-2-21362-292-7, présentation en ligne, lire en ligne), « L'espion au salon », p. 384 et 385.
  38. Son nom et sa signature apparaissent dans les registres paroissiaux de Chenonceaux, à partir du mois de .
  39. La mortalité est plus forte en 1788 que les précédentes fois et l'on enregistre pas moins de dix-sept décès, dont douze entre la période du mois de septembre à décembre 1788. Comparativement en 1787, le village enregistre sept décès.
  40. Archives municipales de Chenonceaux : État civil - registres paroissiaux. Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  41. L'année 1782, généralement admise, n'est pas correcte. Émile Aron de l'Académie de Touraine, mentionne le 11 septembre 1792, comme date d'emménagement définitif de Mme Dupin à Chenonceau. Consulter à ce propos le document PDF : « Bretonneau et sa légende ».
  42. Un certificat de résidence délivré à Madame Dupin, le 10 février 1793 par la commune de Bléré indique bien qu'elle réside à Chenonceau depuis le 11 septembre 1792.
  43. a et b Buon 2014, p. 112.
  44. de Villeneuve-Guibert 1884, p. 33.
  45. a et b Archives de Paris : État civil - Acte de naissance reconstitué. Cote du document : V3E N/2173. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  46. Archives municipales : État civil - acte de mariage. Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  47. Léonce de Brotonne, Les sénateurs du consulat et de l'Empire : Tableau historique des Pairs de France, Paris, Éditions Étienne Charavay, (réimpr. 1974), 327 p. (lire en ligne), « Delaville-le-Roulx (Joseph) », p. 14.
  48. Concernant Madeleine-Suzanne Dupin de Francueil (1751-1812), voir également l'article d'Harumi Yamazaki-Jamin, À propos de Suzanne, Madame Dupin de Francueil, née Bollioud de Saint-Jullien (1718-1754), vol. 49 : Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, Genève, Éditions Droz, , 427 p. (ISBN 978-2-60001-448-9), p. 283 à 298.
  49. Biographie de « Joseph Delaville Le Roulx (1747-1803) ».
  50. Pierre Armand Vallet de Villeneuve : fils de Nicolas Vallet de Villeneuve et de Françoise Thérèse Guillaume de Fontaine. Né à Paris, le 28 septembre 1731. Marié le 9 février 1768 à Paris, paroisse de Saint-Eustache, avec Madeleine Suzanne Dupin de Francueil (1751-1812), petite-fille de Claude Dupin.
  51. Ce suicide permet que ses biens puissent aller à ses héritiers, et non à l'État. Dépôt du testament de Pierre Armand Vallet de Villeneuve, en date des 19 et 21 germinal an II à l'étude de Me Amable Toussaint Delarue, à Paris.
  52. a b et c Nicolas François Bellart (préf. Bergeron-D'Anguy), Œuvres de N. F. Bellart : Procureur-général à la cour royale de Paris, t. 1, Paris, J.L.J. Brière libraire-éditeur, , 484 p. (lire en ligne), « Plaidoyer pour la famille Dupin contre la tutrice de la mineure Saint-Aubin », p. 383 à 428.
  53. Archives de Paris : État civil - dossier de l'acte de baptême reconstitué de la paroisse de Saint-Eustache. Cote du document : V3E / N2009. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  54. Jean Pierre Monpellier est né à Paris en 1761 et il demeure successivement rue de Viarmes, puis rue de Sartine (sources : Archives nationales). Il est un élève de Lemoine et il expose au Salon en 1798 (voir : « Salon de 1798 au Muséum central des Arts », sur Bibliothèque nationale de France). Il est chargé par la famille Vallet de Villeneuve de la sculpture du tombeau de Madame Dupin en 1802 et fait la connaissance à ce moment-là du médecin Pierre Bretonneau (voir : Bretonneau. Correspondance d'un médecin – Tome 1 : de la formation à la pratique (1795-1819) de Marie Boissière, pages 267 et 268). Jean Pierre Monpellier travaille également sur l'Arc de triomphe du Carrousel et il exécute six bas-reliefs représentant des trophées. En 1804, il sculpte le buste de l'archi-chancelier de l'Empire, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (lire : « Empire français », sur Retronews).
  55. Jean Thomas Monpellier, veuf de Marie Étard, épouse en secondes noces Louise Gaumont le 14 janvier 1782 en la paroisse de Saint-Eustache à Paris. Sources : Archives généalogiques Andriveau.
  56. La famille Tortouin est toujours présente en 1817 à cette adresse. Voir les Archives départementales des Yvelines : recensement de Saint-Germain-en-Laye, 1er quartier - année 1817. Cote du document : n° 9 M 859/1, vue 8 sur 77. Archives départementales des Yvelines, 2, Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux .
  57. Archives départementales des Yvelines : état civil de Saint-Germain-en-Laye - acte de mariage n° 13. Cote du document : n° 1139100, registre des mariages pour l'année 1808, vue 23 sur 97. Archives départementales des Yvelines, 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux.
  58. Lors de la Révolution française, Denis Odiot de Lardillière tente de faire oublier son nom à particule et se présente tout simplement comme Denis Odiot.
  59. Archives départementales des Yvelines : état civil de Saint-Germain-en-Laye - acte de décès n° 159. Cote du document : n° 2084122, registre des décès pour la période 1840 à 1845, vue 328 sur 427. Archives départementales des Yvelines, 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux.
  60. « Parc de Chenonceau : tombeau de Madame Dupin », sur Patrimoine région Centre.
  61. Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, pittoresque et biographique, t. IV - 1re partie, Tours, Éditions R. Pornin et Cie, (1re éd. 1844), 525 p. (lire en ligne), « Chenonceaux », p. 149.
  62. Archives municipales : État civil - acte de décès. Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  63. Archives du château de Chenonceau : décès de Louise de Fontaine-Dupin, registre no 91, pièce no 1 bis.
  64. Buon 2014, p. 119.
  65. Christiane Gil, Les Dames de Chenonceau, Paris, Éditions Pygmalion, coll. « Les grandes dames de l'histoire », , 192 p. (ISBN 978-2-85704-875-6), « Louise Dupin, une femme de cœur et d'esprit au siècle des Lumières », p. 123 à 144.
  66. Citation de Ranjard 1976, p. 209-210.
  67. Frédéric Marty, Louise Dupin : défendre l'égalité des sexes en 1750, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « L'Europe des Lumières » (no 73), , 344 p. (ISBN 978-2-40610-925-9 et 978-2-40610-926-6, présentation en ligne), « La réfutation de L'esprit des lois », p. 209 à 300.
  68. Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : observations du préjugé commun sur la différence des sexes, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XVIIIe siècle », , 552 p. (ISBN 978-2-40613-183-0, lire en ligne), « Chronologie de la vie de Louise Dupin », p. 45 à 47.
  69. Francine Markovits, Montesquieu : le droit et l'histoire, Paris, Éditions Librairie philosophique J. Vrin, coll. « Bibliothèque des philosophies », , 232 p. (ISBN 978-2-71162-155-2, lire en ligne), p. 131.
  70. Antoine-Alexandre Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, vol. 2, Paris, Éditions de l'Imprimerie Bibliographique (Paris), , 678 p. (lire en ligne), p. 136.
  71. Soutenance de thèse, Julie Ladant, « Le fermier général Claude Dupin (1686-1769) », École nationale des chartes, Paris, Édition en ligne de l'École des chartes (Elec),‎ (lire en ligne).
  72. Ranjard 1976, p. 185.
  73. Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : observations du préjugé commun sur la différence des sexes, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XVIIIe siècle », , 552 p. (ISBN 978-2-40613-183-0, présentation en ligne, lire en ligne).
  74. Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : discours préliminaire (Art & littérature), Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque », , 144 p. (ISBN 978-2-22893-116-8, présentation en ligne).
  75. Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : observations du préjugé commun sur la différence des sexes, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XVIIIe siècle », , 552 p. (ISBN 978-2-40613-183-0, présentation en ligne, lire en ligne), « Discours préliminaire », p. 51
  76. Louise Dupin (préf. Frédéric Marty), Des femmes : observations du préjugé commun sur la différence des sexes, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XVIIIe siècle », , 552 p. (ISBN 978-2-40613-183-0, présentation en ligne, lire en ligne), « De la noblesse et des titres », p. 325
  77. a et b Citation de Laurent Versini, Baroque Montesquieu, Genève, Éditions Droz, coll. « Bibliothèque des lumières », , 214 p. (ISBN 978-2-60000-971-3, lire en ligne), « Le libertin », p. 15 et 22
    Laurent Versini est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à la Sorbonne et à la faculté des lettres de Nancy.
  78. Il faut attendre l'année 2022 pour que cette œuvre soit enfin publiée, grâce à la persévérance et aux recherches de Frédéric Marty.
  79. Olivier Marchal, « Les salons parisiens : Louise Dupin », Ancien site internet d'Olivier Marchal : Rousseau, le voile déchiré, Paris,‎ .
  80. Buon 2014, p. 126.
  81. Jean Buon, « George Sand et Madame Dupin : son arrière grand-mère par alliance », Les amis de George Sand, Tusson, Éditions du Lérot, no 34 « George Sand et les arts du XVIIIe siècle »,‎ , p. 204 (ISSN 0244-2906).
  82. a et b « Pourquoi la philosophe Louise Dupin est-elle restée dans l’ombre des Lumières ? », sur Radio France.
  83. George Sand, Histoire de ma vie : 1re et 2e partie, vol. 1, Paris, Éditions Calmann Lévy, (1re éd. 1856), 508 p. (lire en ligne), chap. 2 (« Madame Dupin de Chenonceaux »), p. 50.
  84. Hôtel particulier connu sous le nom de son ancien propriétaire, le marquis de Vins d'Agoult de Montauban. Cette maison sera dénommée par la suite Hôtel Dupin, aujourd'hui au no 68 rue Jean-Jacques-Rousseau.
  85. Minutier central des notaires de Paris, étude LXXXVIII - Liasse 646.
  86. Archives de Paris : Paroisse de Saint-Eustache. État civil - Acte de décès reconstitué. Cote du document : V3E/D508. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  87. Adolphe Berty (dir.) et Lazare-Maurice Tisserand (dir.), Histoire générale de Paris : Topographie historique du vieux Paris, vol. 6, Paris, Éditions de l'Imprimerie Impériale puis Nationale, 1866 à 1897 (réimpr. 1897) (1re éd. 1866), 600 p. (lire en ligne), chap. XVII (« Vente du collège de Narbonne »), p. 461 à 463.
  88. « Histoire du collège de Narbonne à Paris », sur Gallica.
  89. George Sand, Histoire de ma vie : 4e (suite) et 5e partie, vol. 4, Paris, Éditions Calmann Lévy, (1re éd. 1856), 516 p. (lire en ligne), p. 422 et 423.
  90. George Sand, Histoire de ma vie : première partie, t. I, Paris, Éditions Michel Lévy frères, (1re éd. 1856), 274 p. (lire en ligne), chap. 2 (« Madame Dupin de Chenonceaux »), p. 61 à 64.
  91. Olivier Marchal, Rousseau : la comédie des masques, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio » (no 5404), , 544 p. (ISBN 978-2-07044-398-7), « Le masque de Diogène, Paris 1749 », p. 24 à 25.
  92. Hervé Grandsart, Connaissance des Arts : L'hôtel Lambert - chef-d'œuvre de l'architecture parisienne du Grand Siècle, vol. hors-série no 406, Paris, Éditions de la Société française de promotion artistique, , 34 p., p. 13.
  93. Collection d'Adam Jerzy Czartoryski, propriétaire de l'hôtel Lambert, consulter l'ouvrage de : Robert Hénard (dir.) et Adrien Fauchier-Magnan (dir.), L'Hôtel Lambert, Paris, Éditions de la Librairie Émile Paul, (1re éd. 1903), 80 p. (lire en ligne), p. 53.
  94. Anne-Marie Rocco, « Une nouvelle approche : la députée Rixain lance un think tank sur la contribution des femmes à l’économie », Challenges, Paris,‎ (lire en ligne).
  95. Ivan Roullet, « Élisabeth Badinter à Chenonceau pour une rose », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  96. « Conférence de Frédéric Marty », sur Les Amis des Musées de Châteauroux.
  97. Voir le document de la conférence : « Louise Dupin, féministe du XVIIIe siècle et dame de Chenonceau », sur Les Amis des Musées de Châteauroux.
  98. « Louise Dupin, muse et femme des Lumières », sur Mairie de Ferney-Voltaire.
  99. « Un contrat de mariage à durée déterminée », sur Radio France.
  100. « Des secrétaires vraiment particuliers ! », sur Europe 1.
  101. Marie Boissière (préf. Christine Nougaret), Bretonneau, Correspondance d’un médecin : de la formation à la pratique (1795-1819), t. 1, Tours, Éditions des presses universitaires François-Rabelais, coll. « Perspectives Historiques », , 534 p. (ISBN 978-2-86906-370-9, ISSN 1764-4305, BNF 43864477, présentation en ligne, lire en ligne), « La parenthèse chenoncelloise », p. 127 à 129.
  102. 21 ventôse de l'An II, jour de décès transcrit dans l'acte du second mariage de Madeleine Suzanne Dupin de Francueil à Chenonceaux, le 7 messidor de l'An IV (25 juin 1796).
  103. Voir : « Frédéric Marty, professeur agrégé, docteur ès Lettres modernes », sur Siefar.
  104. Chantal de La Véronne, cofondatrice et vice-présidente de l'Association des Amis du Blanc, est une éminente archiviste-paléographe. Sa passion pour l'Espagne et le Maroc lui vaut d'être membre de l'École des Hautes Études Hispaniques, à la Casa Velasquez de Madrid, puis directrice de la Section Historique du Maroc à Paris. Elle fut enseignante à la IVe section de l'École Pratique des Hautes Études de la Sorbonne et chercheuse au CNRS, d'où de nombreuses publications sur le Maghreb.
  105. Jean Buon est un ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris et professeur honoraire de physique à la faculté des sciences d'Orsay. Le mercredi 26 juin 2013, Jean Buon tient une conférence à Tours, organisée par la Société archéologique de Touraine, sur le thème : « Madame Dupin, la Dame de Chenonceau : après les belles années, les années sombres ».
  106. Olivier Marchal est professeur de français. Il vit et écrit à Bourges. Rousseau, la comédie des masques est son premier roman, suivi de Rousseau, le voile déchiré aux éditions Télémaque. Voir les articles suivants :
    Ivan Roullet, « Quand un auteur berruyer soulève le masque du XVIIIe siècle », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne)
    Ivan Roullet, « Jean-Jacques Rousseau de retour à Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  107. Quelques erreurs sont à noter dans cet ouvrage, en particulier la date de naissance de Marie-Thérèse Adam ou la concordance du calendrier républicain et grégorien, notamment pour la date de mariage entre Pierre Bretonneau et Marie-Thérèse Adam.
  108. Madame Dupin, née Louise de Fontaine, est l'arrière grand-mère par alliance de George Sand, pseudonyme d'Aurore Dupin. Une confusion existe avec la grand-mère de George Sand, Marie-Aurore de Saxe, connue sous le nom également de Madame Dupin.
  109. Note extraite de la documentation de la Bibliothèque nationale de France : « Ce manuscrit fut donné à la Convention, le 5 vendémiaire an III, par Thérèse Levasseur, veuve de Jean-Jacques Rousseau, sous deux enveloppes de papier blanc, cachetées chacune par le triple cachet de Rousseau, en cire rouge, et portant cette inscription, de la main de René de Girardin : Remis par Jean-Jacques Rousseau, sous son cachet, pour n'être ouvert qu'en 1801. ».