Wikipédia:MMORPG

(Redirigé depuis Wikipédia:WikiTroll)
Wikipédia
Réunion typique de joueurs de Wikipédia.

Développeur
Éditeur
Communauté Wikipédia
Réalisateur

Date de sortie
Genre
Mode de jeu
Plate-forme

Langue
Texte/voix en français
Moteur
Version
1.42.0-wmf.26 (8f44039)

Wikipédia est un MMORPG en 2D, multilingue, créé en par Jimmy Wales et Larry Sanger. Disponible sur le web et jouable à partir d’un simple navigateur, il est devenu l’un des free-to-play les plus joués au monde[1].

Hébergé par une association caritative américaine, la Wikimedia Foundation, Wikipédia est, à la date du 18 avril 2024 dans sa version 1.42.0-wmf.26 (8f44039) (version française).

Présentation modifier

Contrairement à la plupart des MMORPG situés dans des mondes de fantasy (EverQuest, Ultima Online, World of Warcraftetc.), Wikipédia se déroule entièrement dans un univers contemporain utopique où l’information et le nombre de contributions auraient remplacé la monnaie et les points d’expérience, malgré des essais d'introduire une monnaie plus compréhensible.

Wikipédia offre ainsi un environnement immersif ayant déjà attiré plus de 10 millions de rôlistes dans le monde. Rien que dans le royaume francophone, on trouve déjà 4 905 864 joueurs impliqués dans 13,02 millions de quêtes, présentant des degrés d’achèvement divers (voir ci-dessous).

Le territoire du jeu est démesuré, contenant non seulement la Terre (et cela jusque dans ses communes les plus reculées et arriérées), mais aussi la galaxie entière et même le superamas de la Vierge (10 000 galaxies tout de même). De nombreux univers fictifs alternatifs sont également gérés, comme Azeroth, la Terre du Milieu et le Disque-monde, faisant ainsi de Wikipédia le plus grand MMORPG jamais créé (puisque, potentiellement, il inclut les territoires de World of Warcraft, du Seigneur des anneaux Online, de Minecraft et de centaines d’autres jeux). Tous ces territoires sont interconnectés entre eux par des portails de téléportation, appelés liens.

Le monde de Wikipédia évolue en même temps que la planète bleue, et beaucoup de grands évènements de l’univers du jeu sont calqués sur ceux se déroulant sur Terre. Ainsi, le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, lors de l’élection présidentielle française de 2007, se traduisit par la Grande bataille d’édition du 2 mai 2007 autour de l’EPR.

Les PNJ sont nombreux, incluant des monstres variés, utiles pour farmer. Ainsi Godzilla, Adolf Hitler, Cthulhu, Shub-Niggurath et Pikachu sont présents. Toutes les personnalités célèbres, qu’elles soient fictives ou non, ont aussi leur place, de telle sorte qu’à ce jour, aucun index complet des PNJ de Wikipédia n’a jamais été réalisé. Selon certains sages, il y aurait mille fois plus de monstres différents sur Wikipédia que dans tous les manuels des monstres de Donjons et Dragons réunis, mais cela reste à prouver.

Au début, seulement réservé aux anglophones, Wikipédia est aujourd’hui disponible dans une multitude de langues : plus de 300 début 2020 (mais certains royaumes sont presque vides), un autre record pour les jeux en ligne. Seul Second Life (qui n’est pas un jeu cependant) semble pouvoir être à même de le concurrencer sur ce plan. Un système subtil de compte global[2] permet aux joueurs de se connecter à tous les royaumes avec un unique identifiant.

Bien que des images soient présentes, le jeu est essentiellement textuel, se rapprochant de Zork, Colossal Cave Adventure et des premiers MUD. Comme dans Netrunner, les objectifs tournent autour du contrôle de l'information. Les deux aspects essentiels des jeux de rôle, les Quêtes et l’Expérience, y sont présents, mais sous une forme atypique.

Quêtes modifier

Il existe deux types de quêtes sur Wikipédia, les quêtes de la connaissance et les quêtes de métiers.

Quêtes de la connaissance modifier

La quête encyclopédique. C’est, même si on l’oublie parfois (voir ci-dessous), la raison d’être du jeu. La construction de l’Arbre de la connaissance est en effet le but officiel de Wikipédia. Son élaboration se fait par des quêtes (ou niveaux), appelées dans le jargon local « articles ». La quête consiste essentiellement à énumérer de façon rationnelle et organisée des informations relatives à un sujet donné et clairement circonscrit. L’avancement d’une quête est aléatoire et n’est pas soumis à un agenda particulier. Une quête peut être entreprise en quelques heures, ou plusieurs années, en mode solo ou en mode multijoueur. Le jeu est intrinsèquement non linéaire : il n’existe pas d’ordre particulier pour le déroulement des quêtes, et un nombre arbitraire de quêtes peut être entrepris séparément. Ceci est signe d’une grande richesse du jeu, dans lequel les spoilers sont de fait inexistants.

Les quêtes en mode multijoueurs sont généralement entreprises par les membres d'un même Temple, mais il arrive parfois qu'une secte naisse spontanément autour d'une quête particulière. C'est particulièrement vrai durant la période dite « Période sainte ».

Les sources divergent quant à l’établissement de la fin d’une quête. L’observation permet cependant d’affirmer que les joueurs accomplissent principalement leurs quêtes pour satisfaire leurs dieux, quelquefois par le truchement de la satisfaction de leur avatar. Certains disent qu’une quête n’est jamais terminée au sens où il existe toujours des choses à découvrir sur un sujet donné. D’autres affirment au contraire que la fin d’une quête est effective à l’issue d’un rite de passage d’une complexité légendaire, pour ne pas dire effroyable. Ce rite de passage peut prendre deux formes : le rite d’obtention de l’étoile d’or et le rite d’obtention de l’étoile d’argent. Ces rites sont rarement accomplis : sur les plus de 2 606 080 quêtes entamées, seules 2 147 et 3 986 respectivement ont ainsi victorieusement passé l'un des deux tests ultimes. La principale difficulté du rite de passage réside dans le fait qu'alors que le reste de la quête est en général jouable en mode multijoueur collaboratif, le rite lui-même est plutôt du genre « team deathmatch ». Il se murmure que ceux ayant accompli le plus de rites victorieux sont susceptibles de devenir des adversaires féroces, tenant fermement à rester les seuls à avoir accompli ces rites de passages. Mais il existe aussi un rite de déchéance de l’étoile d’or et un rite de déchéance de l’étoile d’argent prouvant que la quête est sans fin.

Comme dans tout jeu de rôle, les quêtes sont ponctuées d’événements aléatoires (rencontre avec des monstres errants, les Vandales, voir section Métiers, ci-dessous), ou des passages obligés appelés Guerres d’édition. Parmi les éléments déterminant la difficulté d’une quête figurent sa propension à attirer des monstres errants et le nombre potentiel de guerres d’édition. Comme dans tout jeu de rôle moderne, il existe des quêtes secrètes auxquelles il est difficile de prendre part, mais la qualité remarquable de Wikipédia est qu’il est possible aux joueurs de déterminer eux mêmes la quête qu’ils veulent entreprendre.

La quête religieuse. Les quêtes religieuses visent à imposer le suivi strict des règles du jeu aux autres participants. Elles sont de deux types : majeures et mineures, suivant le degré d'importance de la règle à défendre. Certains joueurs particulièrement habiles parviennent à mener de front des quêtes religieuses et des quêtes encyclopédiques.

  • Les quêtes religieuses dites « majeures » s'articulent autour des commandements divins (voir le chapitre dédié). Le but des joueurs entreprenant ces quêtes religieuses est de forcer coûte que coûte les autres joueurs à respecter à la lettre ces commandements dans leurs actions de jeu, ou du moins l'idée qu'ils s'en font. Les commandements divins étant sujets à interprétation, de nombreux points de vue s'affrontent. Ces batailles sont de loin les plus acharnées de tout le royaume.
  • Les quêtes religieuses dites « mineures » partent du même principe que les quêtes majeures, mais s'appuient sur des décrets issus de l'interprétation des commandements divins. Les batailles sacrées qu'elles suscitent n'ont, elles, rien de mineures, et les joueurs les plus courageux s'aventurent même à tenter de mettre en place de nouveaux décrets afin de renforcer leur interprétation des commandements.

Quêtes de métiers modifier

  • La quête d’enjolivement. C’est le complément naturel de la quête encyclopédique. Les réalisations des joueurs s’adonnant aux quêtes encyclopédiques sont parfois difficilement compréhensibles pour les autres joueurs, voire pour les spectateurs du jeu. Les participants à ces quêtes ont ainsi pour mission de traduire dans un langage plus accessible les hauts faits accomplis lors des quêtes encyclopédiques. La quête d’enjolivement est, comme la quête encyclopédique, soumise aux aléas de type monstres errants, mais moins aux guerres d’édition. Bien que moins gratifiante, puisque se greffant toujours sur une quête encyclopédique existante déjà entamée, elle n’en est pas moins un moyen redoutable d’augmenter son expérience à peu de frais et de façon non polémique unanimement respectée.
  • La quête de maintien de l’ordre. Elle correspond à tout un ensemble d’opérations nécessitant des compétences allant au-delà des classes de base. Elle n’est de fait accessible qu’à un nombre restreint de joueurs, dont les compétences sont octroyées suite à un examen relevant d’un mélange subtil d’Inquisition et de téléréalité, dans lequel toutes les actions des joueurs sont soigneusement étudiées (avec en filigrane l’adage bien connu « Tout ce qui pourra être retenu contre vous sera effectivement retenu contre vous »), et soumise à la vindicte populaire, l’octroi des compétences supplémentaires (les fameuses classes de prestige, voir ci-dessous) se faisant à l’issue d’une consultation potentiellement aussi subjective que celles relatives à l’éviction d’un candidat de la Star Academy.

Dieux et cosmogonie modifier

 

Le premier royaume a été créé par le titan Jim la Baleine. Tout a commencé lorsque Jim, en rémission de ses péchés, s’est mis au service d'un Principe Suprême, nommé Cnolèdge dans la langue des origines. L’œuvre de Jim a la réputation de toujours souffrir de son péché originel. Grâce à ses efforts, le Verbe engendra après quelques mois d’incubation un avorton qui portait le nom de Nupedia. Cependant, Cnolèdge n’étant pas satisfait, le Titan dit « de l’étable » convainquit Jim de procréer une fille plus facile. Cnolèdge, matrice de toute chose sur Wikipédia, semble aujourd’hui satisfait. De nos jours, d’autres titans, au sein d’une obscure confrérie appelée « La fondation » soutiennent le multivers. Ils le font grâce aux donations à la fois des personnages non joueurs et des joueurs.

Wikipédia est une géante strictement hénothéiste et laïque[3], c’est-à-dire que le joueur peut révérer les dieux qu’il souhaite, mais à travers chaque dieu, c’est le Principe Suprême qu’il honore. Certains dieux sont bons, d’autres chaotiques. Servir un dieu d’alignement bon permet à terme d’augmenter son charisme. Un des dieux les plus puissants est le dieu S… : il est habituellement invoqué dans les combats et constitue à ce titre une des armes les plus redoutable dont dispose le joueur[4], mais ce n’est pas sans péril, l’arme pouvant se retourner contre lui et ainsi lui faire perdre de nombreux points de charisme. A contrario, l’invocation du dieu Bonsanse ne permet en général pas de remporter un combat : c’est un dieu domestique qu’il est préférable d'honorer en silence. Les joueurs chaotiques utilisent le blasphème pour déstabiliser les joueurs qui respectent un dieu particulier, Ortho est à ce titre fort malmené. La divinité SMS est la némésis d'Ortho, particulièrement révérée par les joueurs IP mauvais. Certains joueurs peuvent être maudits indépendamment de leur alignement, les conséquences étant bien sûr une perte de charisme. Tous ces dieux peuvent être révérés au travers de deux formes, les avatars et les temples. Les joueurs peuvent afficher leurs dieux, avatars ou lieu de cultes préférés par des icônes. Mais attention, un joueur à tendance chaotique n’affichera pas forcément celles correspondant réellement à ses croyances.

Certains joueurs sont des serviteurs plus ou moins zélés de leurs dieux ou plutôt des avatars de leurs dieux. Les plus illustres d’entre eux peuvent sans aucun doute être qualifié de Maîtres des runes ou de Grand-prêtres s’ils ne les honorent qu’au sein des temples. Ils sont alors particulièrement difficiles à battre en combat singulier, notamment les Maîtres des runes des avatars de S…, particulièrement redoutables. Contrairement à la rumeur, ils peuvent cependant être vaincus lors de batailles rangées, comme par exemple lors de la grande guerre latine. Les deux techniques les plus redoutables sont le knock-out administratif et la noyade verbale.

Une conduite strictement athéiste est difficile à maintenir à long terme ; le Pilier de bistro bénéficie cependant d’un certain bonus.

Les commandements divins modifier

Les commandements divins sont les règles fondamentales du jeu, que la légende dit inventés par Jim la Baleine lui-même, un soir où il avait mangé trop de plancton. Nul ne sait si cela est exact, mais la plupart des joueurs s'accordent sur leur validité. Une multitude de décrets découlent directement de ces cinq commandements.

  1. Une encyclopédie tu feras
    • Le premier commandement est, en apparence, la règle la plus simple et la plus unanimement acceptée. Mais, c'est en réalité bien plus compliqué : Jim la Baleine n'ayant jamais défini lui-même ce qu'il entendait par « encyclopédie », nombreuses sont les interprétations possibles de ce commandement. Une longue série de décrets a été mise en place par les joueurs des premiers temps, mais ces décrets sont eux-mêmes soumis à interprétation. De nombreux groupuscules en ont leur propre lecture, et ils peuvent être réunis selon deux alignements diamétralement opposés : les inclusionnistes et les suppressionnistes (voir le chapitre « alignement »). Il en découle des batailles homériques, où ces deux tendances s'affrontent, sans pitié, pour la prédominance de leur vision du commandement divin. Certains joueurs chevronnés tentent même d'établir de nouveaux décrets, mais c'est généralement sans succès, leur action étant toujours contrecarrée par les tenants du camp adverse. D'autres joueurs, souvent novices, interprètent ce commandement comme déconseillant, voire interdisant, tout ce qui ne vise pas à l'amélioration de l'espace de jeu, et en particulier, en liaison avec le quatrième commandement, refusant le mode PvP ; c'était le point de vue typique des pompiers (voir plus bas), une espèce logiquement désormais éteinte.
  2. Neutre tu resteras
    • Ce commandement est spécifiquement dirigé contre un type de monstre démoniaque, particulièrement vicieux et tenace, le POV-pusher. Ces créatures (d'apparence humaine, bien entendu) ont comme objectif de détourner le jeu et ses règles au bénéfice de leur seule secte ou de leur seul temple. La plupart ont choisi cette voie, mais certains joueurs naïfs violent le deuxième commandement, à « l'insu de leur plein gré ».
    • Les POV-pusher, chassés sans vergogne par les autres joueurs, sont devenus, au fil du temps, résistants aux différents moyens de détection et seuls les sens particulièrement aiguisés d'un POV-hunter (joueur-paladin en quête religieuse) peuvent dénicher un POV-pusher. Mais les autres joueurs doivent alors réagir avec prudence : il n'est pas rare que, sous les traits d'un POV-hunter, se cache en réalité un POV-pusher d'un bord opposé, car non seulement les POV-pusher combattent le jeu et les autres joueurs, mais ils se combattent également entre eux !
  3. Libre Wikipédia sera
    • Ce commandement vise à interdire la copie brute. En effet, s'il suffisait aux joueurs de copier une quête existant ailleurs pour avancer, le jeu perdrait tout son sel. Certains joueurs blasphémateurs tentent de violer cette règle, mais la sanction est alors immédiate : ils sont sévèrement avertis de ne plus recommencer et leurs quêtes sont purifiées de ces éléments sacrilèges. Certains joueurs inexpérimentés violent ce commandement involontairement, par méconnaissance du jeu, mais de l'avis général l'inexpérience n'est pas une excuse et la purification doit avoir lieu tout de même.
  4. Dans la paix, tu œuvreras
    • Ce commandement, qui régit les interactions entre les joueurs, est sans doute le moins suivi de tous : vandales, POV-pusher démasqués, tous l'enfreignent à un moment ou à un autre. Généralement, c'est leur dernière action avant le « Game Over ».
    • Certains joueurs ne sont pas tenus de respecter ce commandement : piliers de Bistro, chasseurs de vandale, grands anciens, administrateurs et quelques autres métiers ou classes de prestige bénéficient en effet d'un passe-droit leur permettant de le contourner momentanément. Cependant, ils ne doivent l'utiliser qu'épisodiquement, sans quoi une sanction peut également finir par leur être appliquée (sauf pour les administrateurs, étant donné que ce sont eux qui appliquent les sanctions ; bien qu'en théorie, même un administrateur puisse être sanctionné, voire déchu par un bureaucrate, la question de savoir si cela s'est déjà produit est toujours débattue par les historiens[réf. nécessaire]).
  5. Audacieux tu te montreras
    • Ce commandement, tombé en désuétude, est destiné à encourager les joueurs inexpérimentés, l'objectif inavoué étant de les pousser à la faute afin de pouvoir les inonder de décrets, règles et recommandations aptes à les faire quitter le jeu rapidement.
    • Certains vandales pensent que ce commandement leur est spécifiquement destiné, mais ils se trompent.

Espace de jeu modifier

 
Joueur secouant l’arbre de la connaissance pour en faire tomber les articles mûrs.

Chaque royaume de Wikipédia est divisé en localités dont chacune dispose d'un nom unique. Elles sont reliées entre elles par des routes, et se doivent d'appartenir à une des zones/branches de l'arbre des catégories. Le méta-royaume répondant au nom de Wikidata permet de constituer des ponts entre les lieux identiques de chaque royaume. Il est possible de se téléporter à un endroit en utilisant de puissants outils. Chaque lieu est plus ou moins ouvert en fonction de la classe du joueur ; certains lieux ne sont modifiables ou même seulement visibles que par les joueurs possédant des super-pouvoirs.

Il existe deux types de localités :

  • d'une part, les localités constitutives de l'arbre de la connaissance. Les 2 606 080 lieux appartenant à l'espace principal constituent le cœur du jeu, chacun est associé à une quête encyclopédique absolue. Chaque lieu de l'espace principal de cet arbre est relié aux autres grâce à des routes plus ou moins nombreuses, certains sont totalement isolés, d'autres sont très connectés. Les portes permettent d'accéder à des lieux appartenant à un même thème.
  • d'autre part, les localités appartenant aux méta-espaces qui interagissent avec l'arbre. Les quêtes qui s'y jouent ne sont pas forcément de type encyclopédique. Par exemple, l'auberge permet à chaque joueur de disposer d'une chambre. L'espace des modèles contient des lieux (et d'autres objets) qui ont la capacité d'être présents et ajoutés dans de multiples autres lieux. L'espace aide contient la documentation du jeu. L'espace nommé « MediaWiki » est particulièrement obscur, il est rempli d'engrenages cabalistiques permettant d'améliorer le fonctionnement du royaume.

Certains métiers amènent à jouer dans un certain type de méta-espace ; les catégorisateurs jouent beaucoup dans l'espace catégorie ; les administrateurs dans l'espace Wikipédia ; les Piliers de bistro dans la zone Bistro de l'espace Wikipédia. Certaines IP peuvent se perdre dans des zones assez complexes, certaines zones comme l’Oracle leur sont pourtant particulièrement destinées, bien que cet usage tende à disparaître.

Les localités spécialement dédiées à la discussion permettent aux joueurs de discuter entre eux afin de mener à bien les différentes quêtes. Les mauvais joueurs n'hésitent pas à s'y affronter à coup de méchancetés, mais les meilleurs utilisent les puissantes armes de la coopération, de la compréhension, de la concession et surtout de l'argumentation dialectique.

Les armes modifier

  • Les invocations d'entités surpuissantes
  • Les incantations majeures : le respect des rites
  • Les incantations mineures : le refnec, le qui, le quoi, le commentetc. et autres langages secrets (voir section Dons et talents)
  • Les armes de corps à corps : le TI, le NPOV
  • Les capacités spéciales : les SI pour les suppressionnistes (souvent utilisés, si bien qu'un décret a vu le jour pour éviter les abus).

Les attributs modifier

 
Péon exhibant fièrement une preuve de charisme.

Le seul attribut connu dans Wikipédia est le charisme. Le charisme peut être négatif. Les joueurs IP n’ont que peu de points de charisme. Un point bonus peut être attribué par tout joueur, même une IP. Les IP d’alignement bon ne devraient recevoir qu’un seul point bonus, les invitant à s’inscrire. Le gameplay des IP d’alignement mauvais est plus complexe : L’IP doit faire baisser son charisme sans être exclue.

Un joueur ne connaît pas la valeur de son attribut ; il dispose de plusieurs moyens pour le mesurer, la plupart de ces mesures risquant cependant d’entrainer, d’une manière plus ou moins aléatoire, une baisse de cet attribut. La mise en place de PDD ou la tentative d'accomplir l'un des rites de l'étoile d'argent ou de l'étoile d'or (BA ou AdQ) peuvent permettre de le mesurer indirectement sans trop de risques.

Un haut niveau de charisme nuit au pexeur ; il induit en effet des compromissions qui nuisent à la pratique très lucrative dite du « dialogue de sourds ».

L'expérience modifier

 
Sac servant au transport des points d’édits.

L’expérience dans Wikipédia est la notion la plus controversée. La version la plus basique de l’expérience est le point d’édit, équivalent wikipédien du traditionnel point d’expérience. À chaque fois qu’un joueur modifie une partie du monde, que ce soit en bien ou en mal, il acquiert un point d’édit. Les édits rouges permettent d’agrandir l’univers de jeu en entamant de nouvelles quêtes encyclopédiques. Les édits bleus sont des participations à des quêtes déjà entamées. Il y a deux types d’édits : les non constructifs (dits vandalismes) qui ralentissent la progression, et les contributions constructives qui font progresser le personnage et lui permettent d’aspirer à des pouvoirs et des capacités spéciales. Le fait que l’édit ne nécessite pas d’être constructif pour donner un point d’édit est traditionnellement appelé « prime au fâcheux ». Cependant, la survie à long terme d’un personnage choisissant volontairement de jouer en mode d’édit non constructif est des plus incertaines. Certains joueurs ont néanmoins réussi à comptabiliser plusieurs milliers de points d’édits en choisissant ce mode de jeu.

Les joueurs ne sont pas obligés de révéler leur expérience, mais l’outil dit « editcount[5] » en reflète directement la progression. Le syndrome bien connu du Gros Bill se retrouve dans les comportements wikipédiens. Il consiste dans ce contexte à gonfler artificiellement ses points d’édits en scindant à outrance ses participations aux quêtes.

Les joueurs qui accordent trop d'importance à leurs points d'édit sont susceptibles de contracter la compteurdédite, une grave maladie.

Gameplay modifier

 
Exemple de temple moderne où se déroulent des séances de jeu sur Wikipédia.

Le jeu commence réellement quand il y a débat pour savoir si un édit est positif ou pas. Jouer contre les monstres (comprendre contre l’intelligence artificielle, ici appelée Bots) est à la portée de n’importe qui, puisque même le redoutable Salebot peut être trompé. C’est donc en PvP que Wikipédia révèle son véritable visage : celui d’un jeu extrêmement tactique, privilégiant les alliances secrètes, le roleplay poussé, la manipulation mentale et la falsification de preuves. Même si le nombre d’édits est pris en compte lors des affrontements entre joueurs, les capacités stratégiques sont primordiales et il n’est pas rare de voir un joueur n’ayant que 1 000 contributions battre un vétéran.

Les joueurs adeptes de la confrontation se dirigent généralement vers les zones PvP, comme par exemple la Discussion:Endive, où un conflit religieux Endive/Chicon se ravive de temps en temps, et Wikipédia:Pages à supprimer où les coups de poignards dans le dos sont légions ; la zone est d’ailleurs interdite aux joueurs de trop bas niveau, c’est-à-dire ceux ayant effectué moins de cinquante contributions (constructives ou non) dans l’espace encyclopédique.

Alors que le jeu prétend se baser sur la notion de stigmergie, la magie du chaos est omniprésente dans toutes les phases du jeu. Combinés ensemble, des mots de pouvoirs donnent naissance à des enchaînements de combats redoutables : « voir la PdD de la PDD sur les BU ». Le résultat de ces mécanismes est cependant imprévisible mais reste une vraie alternative à une argumentation intelligente avec des mots du dictionnaire. Toutes les invocations ne servent pas forcément au combat, par exemple l’invocation « Une création de BU est toujours possible si elle respecte la règle du NPOV » rassure à la fois celui qui l’écrit et celui qui la lit et la comprend, renforçant de facto les liens de confiance et d’amitié entre deux joueurs.

Un système d’ancienneté, de modèle sociologique et de type administratif, récompense automatiquement les joueurs fidèles par des titres honorifiques proportionnels à leur âge. Ainsi on trouve des Grands Anciens, des dinosaures, des mammouths et des aurochs. L’âge prodiguant sagesse et respect, les dinosaures sont entourés d’une aura surnaturelle qui renforce automatiquement leur propos, atout de qualité dans les guerres d’édition.

Malgré cet aspect coopératif, certains aspects du jeu sont résolument individualistes. Par exemple, à l’instar de Diablo II et StarCraft, Wikipédia offre un mode ladder permanent, avec un classement des joueurs par XP sur chaque royaume, ouvert même aux anonymes. Un Gros Bill peut donc tenter d’entrer dans le top 100 de plusieurs royaumes simultanément.

Des phénomènes de type addiction, bien connus dans le domaine des jeux vidéo, se retrouvent aussi sur Wikipédia, où ils portent le nom de wikipédiholisme.

Classes et métiers modifier

Wikipédia n'offre que deux classes de base, mais celles-ci sont extensibles en sept classes de prestige. Chaque classe peut pratiquer un ou plusieurs métiers (ou compétences).

Classes de base modifier

Les deux classes de base sont accessibles à tous, quels que soient leur expérience ou leurs alliés.

 
IP en apprentissage.
  • Utilisateur anonyme (IP), l’équivalent du Barde à Donjons et Dragons (c’est-à-dire une classe sous-puissante à bas niveaux), jouée essentiellement par des débutants et présente pour donner du travail aux autres joueurs. Quand, exceptionnellement, un joueur aguerri crée un Barde ou un Utilisateur anonyme, c’est en toute connaissance de cause et pour des raisons stratégiques.

Les utilisateurs anonymes sont familièrement surnommés « IP ». Les pouvoirs des IP sont suffisants pour s’amuser (édition et suppression d’informations), mais pas pour renommer les articles. De plus, leur statut d’anonyme fait qu’ils ne sont pas pris au sérieux et peuvent rarement prendre part aux débats. Ils disposent cependant d’un bonus de furtivité et une immunité au bannissement, ce qui en fait une classe de choix pour le métier de vandale (voir section Métiers).

Certains utilisateurs sous IP ne sont pas sans évoquer les pions du jeu d’échecs : peu puissants en début de jeu, ils acquièrent une toute puissance en fin de jeu ; différence notable, ils ne peuvent pas changer de statut sans renoncer à celui d’IP. De fait, quiconque ose ne serait-ce qu’évoquer le souhait d’une réduction des privilèges d’écriture de cette classe, se voit immédiatement mis au ban du jeu. On a pu voir des élections d’administrateur tourner au deathmatch car l’imprudent impétrant avait esquissé la possibilité de restreindre la capacité à écrire des IP. Cette classe est donc en apparence la plus faible, mais elle s’est constituée les plus solides appuis auprès des classes les plus puissantes du jeu.

 
Peon disposant d'outils de base, prêt à affronter son dur labeur.
  • Utilisateur de base (surnommé peon), le contributeur moyen, sans super-pouvoirs mais avec beaucoup d’options (édition et suppression d’informations, déplacement d’articles, votes, dénonciation, chantage). C’est une classe équilibrée, permettant de s’adonner à tous les métiers de base : vandale, wikificateur ou patrouilleur. Le terme de « peon » qui les désigne parfois peut être péjoratif, mais certains le revendiquent fièrement pour eux-mêmes.
Il faut bien entendu distinguer les 17 422 peons encore vivants de la foule des 4 905 864 joueurs : morts à la tâche, n'ayant pas compris le 5e commandement divin, partis à la recherche d'information pour leur quête, perdus dans le grand gouffreetc.

Classes de prestige modifier

Les classes de prestige nécessitent une longue expérience de jeu ou bien de solides appuis de la part des puissances occultes qui régissent l'univers de Wikipédia.

  • Maître de bot, l’équivalent du Necro Minion Master à Guild Wars. Les bots sont des familiers rapides et obéissants, capables de modifier des centaines d’articles en l’espace d’un instant. Ils accumulent les édits plus vite que tous les joueurs humains et obéissent servilement à leur maître (que l'on surnomme Dresseur). Un bon joueur se doit d’avoir sous ses ordres un puissant bot.
 
Caricature (par anticipation) de l'administrateur par Robert Seymour (1828).
  • Administrateur, l’équivalent du Maître des Ombres dans Neverwinter Nights. Cette classe, très désirée, n’est disponible que pour les contributeurs de haut niveau, ayant plusieurs milliers d’édits. Les développeurs de World of Warcraft ont d’ailleurs fait un clin d’œil à Wikipédia en créant une classe équivalente dans leur extension de 2008 Wrath of the Lich King, le Chevalier de la mort, qui n’est accessible qu'aux joueurs les plus assidus. L’administrateur dispose de super-pouvoirs lui permettant de pourfendre de manière définitive les vandales, de supprimer des pages, de protéger et déprotéger des pages, ainsi que d’éditer les pages protégées. On raconte même qu’ils peuvent restaurer des pages disparues, débloquer des IP et consulter un document sacré qui contiendrait les secrets de l’univers. Le peon qui se risquerait à tenter de le consulter aura droit à ce message cryptique menaçant : « L’action que vous essayez de réaliser n’est accessible qu’aux utilisateurs du groupe : Administrateurs »[6]. Par une curieuse dérive, la polarisation entre inclusionnistes et suppressionnistes, qui concerne la création (ou la destruction) de nouvelles quêtes chez les joueurs ordinaires, se reflète chez les administrateurs entre ceux qui sont prêts à accueillir à bras ouverts et à trouver toutes les excuses à tout nouveau joueur qui n'arrive pas en hurlant qu'il veut tout casser, et ceux qui préfèreraient (sans le dire, en raison d'un décret divin non explicite, mais admis tacitement par tous, et affirmant que tout le monde est bienvenu jusqu'à preuve du contraire) que l'admission au rang de joueur enregistré soit soumis à un examen de passage, montrant par exemple que l'impétrant maîtrise toutes les règles et réglementations, et possède au moins un diplôme de niveau universitaire.
  • Bureaucrate, une sorte de dieu administrateur ayant le pouvoir de donner à un contributeur le statut d’administrateur, voire le statut de bureaucrate. Les bureaucrates sont, par définition, intouchables et seuls les développeurs pourraient hypothétiquement s’attaquer à eux (mais l’existence des développeurs est sujette à caution). Un bureaucrate est, a fortiori, un administrateur par la volonté des joueurs puisque le règlement permet à un peon de postuler à cette classe de prestige.
 
Demi-dieu du multivers.
  • Demi-dieu du multivers, un joueur ayant des facultés de bureaucrate (donner ou retirer le statut de tout utilisateur : bot, administrateur, bureaucrate) s’étendant à l’ensemble des projets du royaume Wikimedia, mais ne devant pas réellement les utiliser quand un bureaucrate local peut agir à sa place. En définitive, quelqu’un de trop puissant pour abuser de ses pouvoirs.
  • Gardien des secrets, un joueur ayant la faculté de faire disparaître complètement des quêtes ou des versions de quête, y compris aux joueurs des autres classes. Les facultés spéciales de ces joueurs sont mises à contributions lorsque certains joueurs révèlent des secrets interdits ou usent de méthodes contestables.
 
Les terrifiants pouvoirs du méta-dieu lui permettent de fabriquer des brèches spatio-temporelles entre divers univers de Wikipédia, par exemple le monde de Ptolémée et celui des Pokémon.
  • Devin, la caste la plus secrète du multivers. Petit groupe travaillant dans l’ombre et craint par tous, ou en tout cas par tous ceux qui ont un secret inavouable à cacher, tels les schizophrènes et ceux s’adonnant dans le plus grand secret au changement de classe, leur permettant, sous couvert d’accomplir des quêtes nobles de façade, de s’adonner en réalité à des plaisirs interdits. L’accès à leur sanctuaire, où ils annoncent les visions qu’ils ont eues lors de leurs transes, est ouvert à toute heure du jour et de la nuit. Être devin, c’est aussi la possibilité de glaner des informations sordides sur toutes les personnalités en vue dans le jeu, et ainsi de faire chanter de puissants adversaires pour obtenir leurs faveurs ou leur soutien secret.
  • Méta-dieu, sorte d'entité cosmique de Wikipédia ayant un accès direct à la structure de l’univers (1, 2), un méta-dieu a virtuellement des pouvoirs illimités, puisqu’il peut changer à tout moment les règles qui régissent le monde. Ayant un accès direct aux données, il peut aussi potentiellement promouvoir qui il veut au statut de bureaucrate, détruire des millions de pages ou bannir tout le monde d’un coup, voire « annihiler Wikipédia » ; certains sages prétendent d'ailleurs que cela s’est déjà produit lors de la fin du monde de 2012. Les méta-dieux sont cependant discrets et n’utilisent jamais leurs pouvoirs pour détruire d’autres joueurs : ils savent qu’ils ne peuvent pas développer et jouer simultanément sans compromettre leur santé mentale. Donc, personne ne cherche à atteindre ce titre mystique, voire mythique.
  • Grand Inquisiteur : ces grands sages ont pour mission d’assurer l’équilibre du jeu en s’assurant que les devins et les gardiens des secrets n’abusent pas de leurs pouvoirs.

Métiers modifier

La grande majorité des métiers dans Wikipédia est accessible aux débutants de tous niveaux, après un court entraînement. Cependant, une certaine expérience est requise pour accéder à certains métiers très spécialisés.

Chacun des métiers est détaillé ci-dessous, avec l’alignement supposé du personnage (voir section Alignement et système politique) ; « tout alignement » veux dire « n'importe lequel ».

 
Article après le passage d’un vandale.
  • Vandale (alignement : mauvais, généralement chaotique) : vandale est un métier choisi par une multitude de débutants, mais en fait réservé à une élite aguerrie (et aigrie). Le vandalisme semble facile au premier abord, mais comme pour le player killing (PK), il faut pour y exceller avoir une absence totale de conscience, une grande intelligence, une haine virulente de la société et un haut niveau stratégique. Les PKK (anti-vandales) sont très nombreux et souvent dotés de pouvoirs d’administrateurs. Cependant, sans l’aide des vandales, la progression de l’editcount serait beaucoup plus lente, une grande partie des modifications étant de simples annulations de leurs forfaits[7]. Leur rôle est donc essentiel dans l’écosystème global de Wikipédia.
  • Wikificateur (alignement : bon, loyal ou neutre) : wikificateur est un travail rébarbatif mais lucratif et quasiment sans danger. Il s’agit d’améliorer la présentation et la typographie d’articles existant déjà, d’ajouter des hyperliens internes, de renommer la page si son titre ne respecte pas les conventions et de faire mille autres petites choses du même acabit. Ce genre d’édition ne génère presque jamais de conflit et est donc un moyen de pexer en attendant d’avoir assez d’édits pour pouvoir se lancer dans de vraies guerres d’édition. Reste que le sang peut couler à tout moment et que certains terribles combats ont éclaté autour de la typographie. Les historiens citent souvent la bataille Tōkyō VS Tôkyô VS Tokyo qui se déroula à 東京 d’avril à .
 
Un Rédacteur au travail, dans sa position préférée.
  • Rédacteur (tout alignement ; les chaotiques se spécialisent généralement dans les articles polémiques) : de l’avis général, rédacteur est un métier ingrat et sans avenir. À chaque nouveau patch on parle d’équilibrer les professions, mais jusqu’à maintenant aucun effort louable n’a été fait dans ce sens. Rédiger un article de plusieurs centaines de lignes apportant autant de PX que de rajouter un simple bandeau « {{?}} » à un article de trois mots sur un film pakistanais amateur, seuls les débutants se laissent berner, fournissant ainsi la matière pour que les joueurs plus aguerris puissent s’adonner au vandalisme ou à la wikification. Les rédacteurs font ensuite de bons traqueurs, surveillant leurs propres articles.
 
Autoportrait d’un WikiGraphiste se plaignant de son manque de PX.
  • Graphiste (alignement : tout sauf mauvais) : dans un univers essentiellement textuel, le graphiste se bat pour augmenter le nombre ou la qualité des illustrations, en créant ou améliorant des images. Comme il ne se bat pas contre les autres joueurs, il n’a quasiment aucun ennemi. Passant des heures hors du plateau de jeu à peaufiner son dessin, il pexe extrêmement lentement, sauf s’il cumule cette fonction avec un autre métier plus lucratif. En revanche, le graphiste est doué du pouvoir de téléportation : une illustration bien faite peut ainsi se retrouver sur des dizaines de Wikipédias en d’autres langues.
 
LiveRC : la patrouille en action.
  • Patrouilleur (alignement : loyal (parfois sévère), généralement bon) : patrouilleur est un métier très proche de la pêche à la ligne. Il s’agit de s’asseoir au bord de l’eau et de regarder défiler les informations. Quand il voit un vandalisme trivial, il restaure l’article dans son état précédent, accumulant des PX sans bouger. Un bon patrouilleur sait immédiatement repérer les modifications qu’il peut défaire sans réfléchir, laissant les autres modifications aux traqueurs. Une extension moderne de Wikipédia permet de transformer sa paisible canne à pêche en une arme redoutable de vitesse, de capacité de détection et d’efficacité ; la partie de pêche devient avec son usage un véritable shoot them up, et le « pexage » devient sportif et très lucratif.
  • Traqueur (alignement : loyal, généralement bon) : le traqueur ressemble au patrouilleur mais, au lieu de s’asseoir au bord du fil des modifications récentes, il surveille un territoire donné n’ayant aucun secret pour lui. Pour pratiquer cette activité, il lui faut avoir une grande carte répertoriant tous les articles qu'il connaît bien, l’idéal étant de les avoir rédigés ou corrigés. Dès qu’un autre joueur modifie un des articles, il en est immédiatement prévenu. Il lui suffit alors de faire appel à sa connaissance du sujet pour savoir s’il y a vandalisme ou pas. Évidemment tous les territoires ne sont pas aussi abondants en gibier, et suivre l’article sur le mouvement perpétuel rapporte beaucoup plus de PX qu’arpenter le Cashman Field (c’est d’ailleurs logique, les stades de base-ball ne font pas de bons terrains de chasse). Il convient cependant de préciser que certains articles très suivis sont délaissés par les Traqueurs, car outre le fait qu'une nuée de Patrouilleurs s'y intéresse également, ils ont toutes les chances de se faire voler leurs PX par le Sale Bot, un automate de Wikipédia très réactif aux vandalismes « évidents ». Inversement, seuls des traqueurs très expérimentés sont capables de repérer les vandalismes les plus sournois, comme la modification d'un chiffre dans une donnée numérique, ou de l'orthographe d'un mot d'une langue étrangère ; heureusement, rares sont les joueurs (d'alignement loyal mauvais, le plus souvent) qui se livrent à cette forme d'anti-jeu.
  • Infirmier (alignement : bon, loyal ou neutre) : infirmier est un métier très relaxant consistant à coller des sparadraps à tous les articles malades. C’est la version paresseuse de la wikification, puisqu’au lieu de corriger les menus problèmes, il s’agit simplement de les signaler. Un article de deux lignes peut théoriquement accumuler une dizaine de bandeaux[8]. Créez un article et vous verrez rapidement fleurir des bandeaux dessus, avant qu’un wikificateur ne passe.
  • Chasseur de lauriers (alignement : bon, tendance starlette/influenceur) : le chasseur de lauriers modifie des portions du jeu dans l’espoir d’obtenir des récompenses de la part d’autres joueurs ; il existe plusieurs types de récompenses sur l’exploration des mondes ou univers de Wikipédia : un monde peut s’explorer plus ou moins loin.
Les lauriers sont toutefois attribués de manière aléatoire par certains joueurs, selon la règle dite du « À la tête du client » ; on peut toutefois les décrocher facilement avec un « buzz » efficace. Le Chasseur de lauriers affiche ensuite fièrement ses trophées sur son affichette de présentation, ce qui ne manque pas d’impressionner les passants (c'est d'ailleurs fait pour ça).
 
Wikipompier en action (image d'archive).
  • Pompier (alignement : neutre) : le métier de Pompier était le plus étrange et le plus ingrat existant sur Wikipédia ; il est d’ailleurs tombé en désuétude le , suite à une consultation populaire. Le but du jeu étant d’accumuler les contributions et de combattre les autres joueurs, la présence des pompiers est restée un véritable mystère. En effet, ces individus se jetaient sur les champs de bataille avec pour objectif non pas d’aider un des deux camps, voire de s’adonner au charognardisme (c’est-à-dire achever les joueurs à terre), mais de calmer les esprits. C’est comme un moine à Guild Wars qui aurait soigné les membres des deux factions présentes lors d’une escarmouche. Universellement rejetés, ils ne recevaient que des crachats, et pexaient lentement. Il s’agissait d’une version dévirilisée de l’arbitre. La caserne est désormais fermée.
  • Arbitre (alignement : loyal, généralement bon) : arbitre est le truc de hardcore gamer par excellence, réservé aux fous de PvP. L’arbitre achève les joueurs à terre lors des conflits, piétine ses interlocuteurs et se fait détester par des ennemis puissants (les petits vandales ne passent pas en comité d’arbitrage). Être arbitre, c’est avoir la certitude d’accumuler de vrais adversaires, qui feront tout pour obtenir vengeance et qui vous offriront des heures de sport et de frisson ludique. Rares sont aujourd'hui les adeptes de ce métier de l’extrême, bien que des commémorations soient toujours organisées deux fois par an en mémoire des temps où le comité siégeait.
 
Allégorie des portes.
  • Maître des portes (alignement : tout sauf chaotique) : le maître des portes tente à la fois de rassembler logiquement en un même endroit les différentes quêtes effectuées sur un même thème par tous les participants au jeu, et à la fois à créer des temples (ou projet) où coordonner les quêtes et former un avatar. Il le fait essentiellement par adoration envers ses dieux. De fait, il révèle au monde la grandeur des dieux qu’il honore au travers de la puissance de leurs avatars. Son principal outil est la truelle. C’est en général un fanatique, son obsession pouvant le conduire à révéler des centaines d’avatars, quitte à ce que ceux-ci soient indignes du dieu qu’il souhaite révérer. Sa méthode de combat privilégiée est celle dite du « dialogue de sourds » ; ceci compense son faible nombre de combats, dû à son relatif isolement. En revanche, ces combats peuvent s’achever par la mort de l’un des deux combattants, surtout si les deux joueurs sont des Maîtres des portes. Le maître des portes peut travailler en équipe, mais se trouve le plus souvent isolé pour prendre ses décisions et doit alors assurer, en plus de son boulot, le travail de wikificateur, rédacteur, graphiste, patrouilleur, traqueur, infirmier et même parfois arbitre. Il se refuse à être pompier mais apprécie parfois d’être chasseur de lauriers. Il considère qu’il a marqué un point quand il reçoit un message de félicitation de la part d’un utilisateur de base (les utilisateurs anonymes ne pensent pas à écrire ce genre de message au Maître des portes), deux points quand le message lui est délivré par une classe de prestige (ce qui n’arrive pratiquement jamais). Synonyme : fou.
 
Un Troll (vue d’artiste).
  • Troll (alignement : mauvais, tendance cyclothymique) : troll, un métier proche du vandale mais plus recherché et maléfique encore. Le troll vit pour engendrer des guerres et les maintenir en état d’effervescence. Il s’agit de la némésis du pompier. Dans la mythologie électronique, une légende ancienne raconte que le nombre de trolls et de pompiers est fondamentalement équilibré. Contrairement aux apparences, troll est bien un métier et non une race (dans Wikipédia, le choix de la race n’a aucune influence sur le gameplay). Il est donc possible de pratiquer le trollisme à temps partiel, en même temps que d’autres activités plus lucratives (en termes d’edits). Cela est d’ailleurs recommandé, car, comme les vandales, les trolls sont pourchassés et doivent se camoufler derrière une apparence respectable.
 
Bistro pour pilier de bistro.
  • Pilier de bistro (tout alignement) : pilier de bistro est un métier relaxant et relativement lucratif, consistant à pexer en blablatant sur des sujets divers dans les zones de détente de Wikipédia, des endroits où le PvP est rare (mais possible cependant). Être pilier de bistro, c’est la garantie d’accumuler des édits rapidement et facilement sans être obligé d'apporter aucune information objective, ni de tuer des vandales, ce qui est très gratifiant. Cependant, afin d’équilibrer le jeu, l’editcount fait désormais la distinction entre les contributions apportées à la taverne et celles faites dans le monde hostile. Mais, pour devenir Administrateur, il faut avoir développé un réseau de relations, et le meilleur moyen de se faire des amis dans Wikipédia reste encore de partager une chope d’hydromel à l'auberge. L’histoire a d’ailleurs montré que de grandes décisions politiques ont parfois été prises dans ces lieux de débauche.


  • Catégorisateur (alignement : inclusionniste) : catégorisateur est un métier réservé aux individus souffrant de trouble obsessionnel compulsif. Il s’agit de tout ranger dans des boîtes (des catégories), contenant elles-même d’autres boîtes. Parfois, les étiquettes sur les boîtes changent, et il faut alors tout ressortir, pour tout caser dans de nouvelles boîtes. Comme la magie existe dans le monde de Wikipédia, un même objet peut être rangé dans plusieurs boîtes, de telle sorte que le rangement n’est jamais fini. Il est toujours possible de mieux catégoriser, donc d’accumuler à l’infini de l’expérience. Un catégorisateur ne se fait presque jamais attaquer, car son travail tient plus du ménage que de la rédaction ou de la correction. Les seules guerres auxquelles il participe concernent la création de nouvelles boîtes, un sujet qui l’obsède et le fascine.
  • Traducteur (tout alignement, généralement inclusionniste) : le traducteur est à mi-chemin entre le rédacteur (qui crée du contenu) et le wikificateur (qui ne fait que pexer en changeant des virgules et en bleuissant du texte). Le traducteur importe des pans entiers d’un royaume (par exemple l’immense royaume anglophone), vers un autre. Il dispose ainsi d’un moyen rapide d’étendre le multivers tout en évitant une grande partie des conflits. En cas d’attaque, il peut en effet se réfugier derrière le solide et indiscutable argument : « c’était comme ça là-bas ». L’idée centrale du traducteur est que les guerres qui ont déjà eu lieu dans d’autres mondes n’ont pas besoin de ressusciter. Bien évidemment, cette vision utopique est parfois erronée, et il n’est pas rare de voir des conflits renaître dans plusieurs royaumes à la fois à la suite d'une traduction. Le traducteur est donc potentiellement capable de déclencher des guerres mondiales.
  • Maître des runes (tout alignement) : maître des runes est un métier spécialisé, qui sert souvent l’avatar d’un dieu particulier. Tous les Maîtres n’ont pas la même puissance, les avatars de S… étant les plus redoutable. Ceux de S. Humaine sont en général bien peu respectés. Le maître des runes traduit en un langage secret les formules les plus absconses du multivers. La connaissance de la pierre de Rosette leur permettant d’accomplir ces réalisations nécessite un apprentissage sanctionné par divers diplômes. Pour pexer, le maître des runes n’est pas favorisé, mais il peut être redoutable lorsqu’il s’agit de se battre, son charisme ayant, par un artifice magique, l’apparence de vérités scientifiques incompréhensibles et donc forcément exactes. Le pouvoir des runes ne doit pas être sous-estimé, et les joueurs chevronnés savent que quelques lettres grecques soigneusement empilées, encadrées d’intégrales et d’indices, valent tout les arguments du monde.
  • Alchimiste (tout alignement, tendance inclusionniste) : alchimiste est un métier proche de maître des runes, à cette différence près que les alchimistes ne vénèrent généralement pas d'avatar ou de dieu en particulier. Ils sont les marchands d'armes du royaume, fournissant aux joueurs des morceaux de quêtes prêts à être insérés dans leur quête. Ils peuvent se regrouper dans différents temples suivant leur spécialisation. Les temples les plus puissants étant Infobox, Palette et BU, les membres de ce dernier sont souvent décriés pour leurs tendances inclusionnistes. Bien que tous les alchimistes utilisent le langage secret des alchimistes, certains maîtrisent en plus le Haut-langage, réservé à une élite. Cette connaissance leur permet quasiment toutes les fantaisies quant aux armes créées, et leur vaut admiration et respect de la part des autres joueurs. En 2013, l'apparition du Très Haut-langage a ouvert la possibilité aux alchimistes d'accéder à un troisième niveau. Les rares alchimistes initiés à ce langage peuvent créer des armes encore plus puissantes, manier plus facilement les sorts très complexes tout en préservant mieux les ressources du monde.
  • Sorcier (tout alignement) : sorcier est un métier à part. Souvent alchimistes, les sorciers maîtrisent l'un des langages secrets des dieux (voir section suivante), ce qui les place de fait en bonne voie pour devenir des meta-dieux, si il ne le sont pas déjà. Maître des incantations obscures, ils disposent de pouvoirs personnels terrifiants leur permettant de gagner un temps phénoménal dans la plupart de leurs actions de jeu. Généralement asociaux, certains se sont pourtant regroupés dans un temple où ils échangent leur savoir et recueillent les prières des profanes. Il n'est pas rare qu'un sorcier soit multi-classé Maitre de bot voire même parfois Administrateur, ce qui lui permet d'interagir encore plus efficacement avec le royaume. Les sentiments des autres joueurs envers les sorciers sont mitigés, résultat d'une incompréhension mutuelle pathologique : considérés comme des génies, des fous, ou plus souvent les deux à la fois, ils n'en sont pas moins respectés voire enviés pour leur savoir ésotérique.
  • Votant (tout alignement) : votant, c’est la profession de ceux qui aiment donner leur avis et qui sont frustrés par cette histoire de soi-disante « neutralité de point de vue ». Les votants se rabattent alors sur les espaces de discussion, pexant en prenant part aux débats fondamentaux, aux arbitrages, aux élections d’administrateurs et aux choix des pages à supprimer. À l'instar du pilier de bistro, le votant ne rédige aucun article mais, au lieu d’échanger des banalités, il participe à toutes les batailles idéologiques de Wikipédia, venant ajouter des avis aussi éclairés que « Je suis   Pour » ou « Je suis   Contre » à de grandes polémiques populaires. Il maintient d'ailleurs la confusion selon laquelle Wikipédia serait « une démocratie ». Souvent, il s’adonne à son devoir civique en se prononçant en l’espace de quelques minutes sur toutes les propositions d’œuvres de qualité, ne lisant généralement pas les pages concernées mais faisant les choix éditoriaux qui découlent de son alignement.
 
Destructeur des mondes parachevant l’exfiltration de tout un ensemble de quêtes de l’univers wikipédien.
  • Destructeur des mondes (alignement : suppressionniste) : le destructeur des mondes croit en son rôle moteur dans la sélection naturelle. Il coupe les branches de l’Arbre de la connaissance quand il estime que celles-ci ne donneront pas d’assez beaux fruits. Parfois, amoureux des fusions-acquisitions, il crée des espèces hybrides en greffant certaines de ces branches avec d’autres. Son antre est l’endroit le plus terrifiant pour son ennemi juré, le taxinomiste, qui n’hésite cependant pas à aller le défier sur son propre terrain quand il doit défendre les branches à croissance lente, ou alors celles naissantes qui n’ont pas encore assez vécu pour montrer leur potentiel. Les combats entre les destructeurs des mondes et les taxinomistes sont souvent âpres, tendus, virils, parfois même homériques ; les votants y participent parfois. Cependant, quelques fraudes de supressionistes ont été révélées par les devins.
 
Taxinomiste à l’œuvre en train de réfléchir à l’opportunité d’entamer la quête de la Liste des formes des capuchons de stylo-billes de couleur bleue (désormais réalisée, comme quoi…).
 
Passouline haranguant la foule pour lui révéler les dangers supposés de Wikipédia.
  • Passouline (alignement : suppressionniste mauvais) : le Passouline est une classe hybride, reflétant les inclinations des joueurs non pas dans Wikipédia, mais dans la vraie vie. À l’instar des critiques de cinéma, sa vocation est de dire le plus de mal possible du jeu, fût-ce au détriment de la rigueur et de l’objectivité. Il se considère intouchable, du fait de sa possession d’un talisman glané dans sa vraie vie qui, selon lui, le rend intouchable au regard de la Loi. Vandale à ses heures, le Passouline révèle ses visions, à l’instar du devin, dans des canaux extérieurs au jeu parfois appelés « blogs ». L’interprétation de ses propos, souvent nébuleux et confus[10] demeure cependant incertaine, tout comme leur utilité réelle.
  • Pythie (tout alignement, généralement bon) : la pythie est une sorte de pilier de bistro évoluée qui aurait troqué son tabouret et son verre de bière contre une place dans le temple de l’Oracle sacrée. Au lieu de débattre de la forme des bandeaux ou de la déchéance de Wikipédia, elle répond à de vrais problèmes, posés directement par d’autres joueurs :
    • comment cuire des bâtonnets de dinde cylindriques quand, sur la face latérale de l’emballage, il est précisé : « À la poêle : faites dorer à feu doux 4 minutes de chaque côté » ?
    • comment attirer le sexe opposé par des incantations ?
    • êtes-vous des vrai mutants dans X-men ? Moi oui, alors je voudrais savoir s’il y a une école pour nous ?
La Pythie, si elle a de l’humour ou de solides connaissances générales, accumule rapidement de l’editcount sans grand risque.
 
Le POV-pusher poli (une variante stratégique du POV-pusher), dissimule ses forfaits sous des dehors aimables.
  • POV-pusher (alignement : variable, généralement chaotique tendance complotiste) : le POV-pusher n’est pas là pour jouer avec les autres. En effet, le fait que de nombreux autres joueurs soient connectés à « son » MMORPG favori le déprime. Pour lui, Wikipédia devrait être une sorte de donjon instancié (où chacun évolue isolé) car seul ce que lui-même perçoit ou croit est, selon lui, encyclopédique. Il impose donc haut et fort son opinion, n’hésitant pas à bouleverser l’univers pour qu’il se plie à sa perception des choses. Il peut agir directement sur les articles, ajoutant un beau « Linux c’est de la masturbation intellectuelle communiste » comme paragraphe introductif dans l’article Debian, ou bien se montrer plus subtil. Par exemple en insérant le Coran dans la « liste de romans de fantasy » ou en ajoutant un « personnage de fiction féminin » à l’article Jésus-Christ. Quand il s’agit de science, le POV-pusher sait indubitablement que le mouvement perpétuel existe ; que les hommes n’ont pas marché sur la Lune ; que la Terre est creuseetc. Généralement, il lit Da Vinci Code au premier degré, prétend que le n’existe pas, et source ses éditions par des références à des forums de discussion ou à la série X-files. Le POV-pusher s’entend très bien avec le vandale (car il juge que blanchir l’article Jacques Chirac pour le remplacer par « caca-prout » est une contribution constructive, exprimant le fond de sa pensée). Il n’est pas toujours facile de le distinguer du troll, si ce n’est que quand il écrit « le Zyklon B, c’était juste un désinfectant », il y croit vraiment...
 
Illustration d'un zombie de Wikipédia.
  • Zombie (alignement : inconnu) : le zombie est une forme dégénérée et pathologique de votant. À première vue, il semble conserver les même classe et métiers que de son vivant mais, à l’intérieur, sa transformation est effrayante. Suite à une infection, les zombies ne sont plus aptes à exprimer leur avis que par l’entremise d’une vingtaine de mots simples, du genre   Pour,   Contre,   Manger cerveau et   Neutre (vocabulaire complet), le reste de leurs argumentations incompréhensibles étant vraisemblablement remplies de réminiscences de leurs vie Wikipédienne passée. Tout du moins, leur fréquence d’arguments intelligibles conforte grandement l’hypothèse d’événements fortuits. Leur demander de s’expliquer équivaut donc à tirer un article au hasard pour tenter d’y trouver une parole de sagesse de circonstance (les risques de zombification en moins). Une hypothèse plausible est qu’un Wikipédien, en conflit avec un zombie, développe à son tour une chance d’être zombifié. Le ou les sorciers responsables de l’épidémie originelle sont toujours recherchés.
  • Garde forestier (alignement : inclusionniste) : responsable d'une vaste étendue de région sauvage, le garde forestier peut en épater plus d'un avec ses connaissances particulièrement amples dans le domaine de la flore et de la faune. Passant le plus clair de son temps dans des zones reculées, voire presque inconnues de la plupart des autres aventuriers, cet ermite ne refait surface dans les zones civilisées que pour vanter les mérites d'un attrait touristique éloigné et pittoresque ou pour s'insurger envers le dernier comportement à la mode chez les jeunes Wikipédiens, souvent peu respectueux des régions sauvages et qui y construisent trop souvent des usines à gaz ou des robots, en prétextant le « progrès ». Le garde forestier est aussi le gardien et la mémoire vivante des spécimen arboricoles les plus anciens de Wikipédia. Personne ne sait plus vraiment la fonction qu'il occupe, sinon qu'il ramasse bien la mousse et qu'il attire les trolls, comme un pot de miel attire les ours. L'hypothèse couramment admise est que cela est dû à l'odeur de troll qu'il dégage lui-même en abondance. Pourtant, personne ne semble s'en inquiéter ou tenter une action à ce niveau.
  • Bâtisseur (alignement : inclusionniste, tendance bon) : le bâtisseur cherche à construire l'univers de manière logique et à urbaniser les étendues sauvages en agrandissant les E, en renforçant les BD, en consolidant les B et en enjolivant les BA, bref le b.a.-ba. C'est une forme avancée de rédacteur, souvent monomaniaque et dont le chantier devient rapidement pour lui une idée fixe, voire une obsession. Son super-pouvoir est une faculté surnaturelle à combler les trous noirs symbolisés par la rune {{...}}. Il se reconnait à sa tendance naturelle à compléter et sourcer les déserts les plus arides pour les transformer en parcs urbains maîtrisés. Dans sa version la plus évoluée, le bâtisseur parvient à s'entourer d'une équipe de passionnés tout aussi timbrés que lui, tendance labellisateurs plus ou moins expérimentés, pour mener plus rapidement ses projets d'amélioration continue. À ce stade, le bâtisseur devient architecte et affiche fièrement ses étoiles dans son bureau.
  • Actualiseur (alignement : inclusionniste, tendance ennuyant) : l'actualiseur arpente les oracles de mauvais augures dans le monde réel pour voir si la cohérence de l'univers a changé, nécessitant de mettre à jour des parties de Wikipédia pour rester en phase avec l'espace-temps. L'actualiseur gagne très peu de PX car les découvertes ne sont pas très nombreuses à pouvoir être intégrées dans le jeu ; ce métier est donc souvent une activité de second plan et la plupart des actualiseurs ont souvent une autre occupation (troll par exemple). Ceux qui n'ont pas d'autre loisirs passent souvent leur journées à parcourir les lieux au hasard ou à vérifier tout le temps le statut de leurs fournisseurs de matière première avec lesquels ils s'alimentent. Ce métier est très ennuyeux et en général pratiqué par périodes (de 2 heures pour les plus accros, à quelques minutes seulement pour les débutants). Malgré tout, cette activité est utile car elle améliore l'écosystème de Wikipédia. Certains actualiseurs vont plutôt se spécialiser et actualiser les tableaux ou les affiches magiques présents sur le jeu. Ils ne prennent pas souvent part aux combats et ne sont pas très virulents, évitant de faire certaines tâches, par paresse. La plupart des actualiseurs le restent pendant quelques mois puis, de guerre lasse, abandonnent leur carrière. Par désœuvrement, ils se regroupent souvent de la section « Actualités et événements » de l'entrée principale de Wikipédia, la squattant tranquillement entre-eux (car ils savent que personne ne viendra les déranger ici). Les plus téméraires font acte de bénévolat dans la guilde des Wiki bardes, mais ils sont rares.
  • Provocateur (alignement : loyal mauvais) : ce métier d'apparition récente ne doit être confondu ni avec le vandale, ni avec le POV-pusher, ni même avec le troll ; les joueurs choisissant ce métier ont pour objectif, non de désorganiser les quêtes, mais de désorganiser les joueurs, essentiellement en les provoquant à d'interminables débats sur les quêtes, la nature du jeu, les divinités et leurs commandements, etc., empêchant tout progrès de la Connaissance, et décourageant suffisamment leurs adversaires pour qu'ils abandonnent leurs quêtes, ou même quittent le jeu tout entier. Pour que les manœuvres du provocateur réussissent, celui-ci doit faire preuve d'un haut degré de compétence (que ce soit la maîtrise encyclopédique de connaissances sur les sujets les plus variés, ou la maîtrise des règles et recommandations les plus ésotériques, telles que les conventions typographiques ou la normalisation des formules mathématiques), lui permettant de ne pas être démasqué par les arbitres. Une de leurs armes favorites est d'entraîner les joueurs, loin des terrains de quête usuels, dans des espaces mal cartographiés (tels que la vaste zone des contestations d'arbitrage), espaces qu'ils maîtrisent parfaitement et qu'ils ont souvent piégés à l'avance ; un bénéfice secondaire étant que l'exploration de ces espaces ne rapporte pas de points d'expérience à leurs adversaires.

Dons et talents modifier

 
La maîtrise des savoirs ésotériques est un avantage redoutable dans Wikipédia.

En plus de sa classe et de son métier, un joueur de Wikipédia peut obtenir des dons et des talents qui l'aideront dans sa ou ses quête(s). En effet, certains métiers nécessitent des talents particuliers qui débloqueront des capacités hors du commun.

Sorcier modifier

La sorcellerie réside dans la connaissance d'un ou plusieurs des langages secrets.

  • Incantations de base : le premier des langages secret permet de réaliser certaines choses impossibles autrement. Ce langage n'est toutefois pas d'un niveau très élevé et, en définitive, une grande partie des joueurs le connaissent, au moins en partie, beaucoup de métiers exigeant d'avoir une connaissance, même parcellaire, de ces incantations. À ce stade de son savoir, l'apprenti utilise des sorts déjà créés. Exemple : {{Lien}}, un charme mineur très utilisé.
  • Incantations de soin et d’embellissement : après avoir maîtrisé les incantations basiques, le joueur peut choisir de maîtriser les incantations de soin et d’embellissement. Incantations très efficaces face aux vandales, elles permettent de réparer et d'embellir des quêtes, grâce à des grimoires de sorts variés, comme le Bescherelle ou le dictionnaire. Exemple : {{Langue}} ou {{Citation}}.
  • Incantations composées : la maîtrise poussée du langage basique permet de réaliser ses propres sorts.

Alchimiste modifier

  • Haut-langage (déblocage du métier Alchimiste niveau 1) : la maîtrise du haut langage est réservée à la puissante corporation des Alchimistes et permet de réaliser des sorts ayant presque n'importe quel effet.
  • Très Haut-langage (déblocage du métier Alchimiste niveau 2) : c'est le dernier né des langages (). Seule une poignée de joueurs le maîtrise. Sa structure inspirée des Incantations supérieures est la source de ses nombreux avantages. Tout Alchimiste de deuxième niveau devrait l'apprendre afin de disposer de la capacité de tisser des sorts complexes plus faciles à manier, aux effets encore plus diversifiés, et préservant davantage les ressources du monde. À terme, il devrait faire tomber le Haut-langage dans l’oubli.
  • Incantations obscures (déblocage du métier Alchimiste niveau 3, dit Grand-Alchimiste) : la maîtrise des Incantations obscures permet de créer des pouvoirs personnels capables de modifier le temps nécessaire pour effectuer certaines actions. Un temple permet aux praticiens de parfaire leurs connaissances dans ce domaine.

Maître des runes modifier

  • Incantations supérieures (déblocage du métier Maître des runes) : ces incantations supérieures sont incomparablement plus puissantes que les incantations de base. Le monde a été créé en les utilisant, et il est dit qu'il sera détruit en les utilisant.
  • Spécial : Langage runique secret : il est dit que, avant même la naissance du monde, les nains furent les premiers à créer le langage secret des runes. Ceux qui parviennent à écrire dans cet ancien langage deviennent capable de renforcer leurs arguments de puissantes assurances, telles que :
      ; donc Dieu existe[11].
  • Spécial : débloque la classe de prestige Maître de bot, nécessaire à la classe de prestige Méta-dieu.

Alignement et système politique modifier

Il est maintenant établi que Wikipédia est aussi (peu) démocratique qu'EverQuest (les objectifs de ces deux jeux sont d'ailleurs en fait identiques). Sur le fond, il faut bien reconnaître que si ni la science, ni l’histoire ne sont des démocraties, Wikipédia, de par son univers même, est mal engagée pour en devenir une. Reste que beaucoup de débats ne se résolvent qu'avec des votes et que, le jeu étant fondamentalement axé sur le PvP, il est préférable pour y exceller (comprendre « pour passer administrateur ») de comprendre les complexités ou les subtilités de son système politique.

Wikipédia n’offre pas directement de système de guilde, même si la possibilité de discuter entre les contributeurs et de se rencontrer sur divers champs de bataille aboutit souvent à la création d’alliances, généralement secrètes. Il se murmure d'ailleurs que certains joueurs se rencontrent réellement en dehors de Wikipédia, afin d’établir ou d’asseoir des stratégies de groupe visant à annihiler d’autres guildes officieuses ennemies.

Comme dans la version papier de Wikipédia il existe 13 alignements. Ces alignements sont capitaux quand il y a une bataille rangée et déterminent les alliances et les soutiens pour un individu donné.

Loyal bon inclusionniste
Neutre bon inclusionniste
Chaotique bon inclusionniste
Loyal bon suppressionniste
Neutre bon suppressionniste
Chaotique bon suppressionniste
Neutre strict
Loyal mauvais inclusionniste
Neutre mauvais inclusionniste
Chaotique mauvais inclusionniste
Loyal mauvais suppressionniste
Neutre mauvais suppressionniste
Chaotique mauvais suppressionniste
  • L’inclusionniste est systématiquement pour l’inclusion de nouveaux articles. Claustrophobe, il veut un terrain de jeu toujours plus grand. Pour lui, la quantité prévaut sur la qualité et tout, absolument tout, a sa place dans le multivers. Un article sur chaque Pokémon lui semble indispensable. Voire un article sur chaque Pokémon dans chaque jeu de la série. Il défendra donc griffes et becs « Feurisson dans Pokémon Vert » qui contient « Feurisson n’apparaît pas dans Pokémon Vert », suivi de deux références bibliographiques pour prouver cette affirmation. Il est aussi très sociable et vote systématiquement pour la promotion des utilisateurs au rang d’administrateur, persuadé au fond de son cœur que plus il y aura d’administrateurs, plus il y aura d’articles, donc plus il y aura de bonheur sur terre. Il multipliera également les redirections à l’infini (par exemple, 125 redirections de ROPLOPLO, ROPLooPLO, RoploPLOsetc. vers sein).
  • Le suppressionniste est la némésis de l’inclusionniste. Agoraphobe, il n’aime pas se promener dans un monde trop grand. Tout ce qui ne se compte pas sur les doigts de la main l’effraie et il nie l’existence des disques durs (il est persuadé que Wikipédia est stocké dans de gros volumes papiers, fabriqués avec des arbres en voie d’extinction). Si ça ne tenait qu’à lui, il y aurait juste un pays dans le monde, où on parlerait une langue universelle et où on adorerait un dieu unique, voire pas de dieu du tout, car ça produit des articles polémiques. Dans les débats pour la suppression d’un article, il vote toujours   Suppression immédiate, et s’il s’agit de créer une redirection de roploplo vers sein, il partira en guerre. Il argumentera que même Victor Hugo est hors critère, puisqu’un de ses romans n’a jamais été publié et s’opposera à la nomination de tout nouvel administrateur, car il pense que plus d’administrateurs seront la cause de plus de chaos.
  • Le loyal ou lèche-botte défend toujours la Loi et le point de vue des administrateurs. Pour lui, aucune décision ne doit venir du cœur. Tout est dans les livres ou dans l’esprit éclairé des joueurs de haut niveau. Un groupe Tekno-Rasta-Doom a-t-il sa place dans Wikipédia ? Il sortira une référence à un cas similaire, où l’article avait été supprimé ou conservé, et argumentera que la jurisprudence s’applique, puisque les deux groupes ont des noms proches et ont produit le même nombre d’albums. Il se souvient de chaque débat sur chaque point de détail dans chaque royaume, et n’hésitera pas à balancer douze liens pour expliquer pourquoi on doit appeler Wallonie la région wallone. L’accentuation du titre d’un article est à ses yeux aussi importante que l’intégrité de l’ensemble de Wikipédia et il ne se gênera pas pour le faire savoir, faisant éventuellement jouer ses relations avec les administrateurs en cas de problème. Les loyaux font de bons arbitres et passent facilement administrateurs. Ils aiment les modèles, les prises de décision, les votes et les petites cases bien alignées.
  • Le chaotique ou je-m’en-foutiste vit pour le désordre (ou la liberté, selon le point de vue où l'on se place). Il se fiche totalement du point de vue des administrateurs. Pour lui, toute décision ne doit venir que du cœur. Les chaotiques font de très mauvais arbitres et se rient de ces « empêcheurs de tourner en rond ». Ils détestent les modèles, les prises de décision, les votes (sauf en faveur de plus de liberté) et vomissent les petites cases bien alignées, préférant la spontanéité du chaos originel.
  • Le bon est là pour faire une encyclopédie. Généralement, il suppose la bonne foi de ses interlocuteurs et il prône la non violence. Il pourfend le mal et les vandales quand il les croise, mais passe la plus grande partie de son temps à étendre l’univers ou à rendre plus beau et plus propre ce qui existe déjà. On distingue principalement deux types de bon :
    • le loyal bon applique avec zèle les règles, tout en tentant tant bien que mal de rédiger des articles. C’est l’alignement le plus fréquent chez les péons ;
    • le chaotique bon se fout du règlement, dès que celui-ci s’oppose à sa vision du bien. S’il n’aime pas les drapeaux dans les infobox, il n’en mettra pas même si un vote a statué qu’il fallait le faire. S’il faut toujours donner la typographie exacte d’un titre de film lors de la création de l’article ad hoc, il fera une exception pour IЯЯƎVƎЯSIBLƎ.
  • Le mauvais n’aime pas Wikipédia. Il recherche le conflit et veut imposer son opinion, même si le principe de neutralité s’en trouve bafoué. Il viole les lois de la physique en défendant l’existence du moteur qui ne brûle que de l’eau, politise tout en ajoutant une section de 200 Ko dans l’article sur les fraises Tagada pour souligner leur caractère hautement cancérigène, caractère jamais prouvé ni établi en raison d’un complot tentaculaire. À ses yeux, il est plus important quand on parle d’un réacteur nucléaire, de connaître l’opinion de groupuscules activistes écologiques constitués d’étudiants amateurs d’herbes douces que celle de bourgeois coincés, accessoirement chercheurs bardés de diplômes et sachant calculer une masse critique. On distingue principalement deux types de mauvais :
 
Un groupe de chaotiques mauvais, prêts à défier l’autorité.
  • le loyal mauvais est un type de joueur extrêmement rare et supérieurement dangereux. Capable de se réfugier derrière la loi, le loyal mauvais commet ses forfaits dans l’ombre et en toute légitimité. Difficile à repérer, il peut sévir bien plus longtemps que les vandales grossiers adeptes du « caca prout » et sait utiliser toutes les failles du système pour imposer ses modifications. Le combat avec l’un d’entre eux peut devenir très périlleux et de nombreux nouveaux y laissent la vie. Le métier de Provocateur, récemment apparu, lui est réservé.
  • le chaotique mauvais déteste l’ordre. Il fait tout son possible pour créer le chaos et ainsi bouleverser les habitudes biens rangées des bourgeois. Selon lui, donner un coup de pied dans la fourmilière sociale est un acte de haute intelligence, comme piller les troncs des églises, traverser en dehors des clous ou pisser sur les réverbères. Souvent troll ou vandale, il bafoue les conventions typographiques avec un faible pour les titres et les articles en CaPiTaLeS ;
  • Le neutre strict, aussi connu comme ni pour, ni contre, bien au contraire, sait écouter. En fait il ne sait faire que ça. Fondamentalement bienveillant, il croit que toutes les opinions se valent et votera « sans opinion » ou « oui mais non » dans tous les débats. Doit-on supprimer la Liste des sauces de frites citées dans un James Bond ? « Je pense que cette liste n’est pas encyclopédique, comme le fait remarquer MadDeletor, mais aussi qu’elle peut intéresser un cinéphile, donc je suis pour son déplacement et son recyclage dans l’article Liste des sauces de frites ». Les neutres stricts font de bon pompiers mais de pitoyables arbitres. Ils sont aussi facilement pris à partie par les trolls, les vandales et tous les joueurs chaotiques.

Aspects techniques modifier

Les aspects informatiques (matériel et logiciel) du jeu sont détaillés dans l'article connexe. Cette section a pour but de décrire (essentiellement du point de vue des joueurs) les « règles du jeu », c'est-à-dire les conséquences prévisibles de telle ou telle action (points d'expérience gagnés, progression (voire achèvement) d'une quête, changement de classe de personnage, etc.) ; il faut cependant préciser que, comme pour la majorité des jeux de rôle modernes, ces règles sont pour la plupart transparentes pour les joueurs (et relativement difficiles à consulter), de façon à ce qu'ils puissent se concentrer sur l'expérience de jeu proprement dite.

Manuel du joueur modifier

Comme on l'a vu, la classe des IP (utilisateurs anonymes) n'est pas prise au sérieux par la majorité des joueurs, dans la mesure où les affronter ne peut rapporter que des déboires, mais où leurs interventions dans l'espace de jeu proprement dit sont le plus souvent marginales. Ce n'est donc qu'aux joueurs s'inscrivant effectivement sous un pseudonyme qu'est offert une sorte de manuel du joueur (en), constitué d'un ensemble de liens vers divers fichiers d'aide, accompagné d'un message d'accueil apparemment bienveillant, et indiquant depuis peu le nom d'un tuteur, joueur chevronné se proposant de le guider dans les arcanes du jeu. Ce « manuel » n'est cependant qu'un piège conçu par les joueurs les plus anciens, et les administrateurs du jeu déclinent toute responsabilité à ce sujet. En effet, l'arrivée d'un nouveau joueur pouvant remettre en jeu des hiérarchies bien établies, bouleverser des alliances, et même semer la pagaille dans des quêtes, voire des espaces de jeu entiers, il est plus prudent de montrer le plus vite possible à ces intrus le chemin de la sortie, soit en les poussant à la faute, soit en les décourageant par la complexité des règles et des mécanismes du jeu. Seuls les joueurs expérimentés savent qu'on peut le plus souvent ignorer cette complexité, la majorité des erreurs commises lors d'une quête (l'oubli de nettoyage et de fléchage d'un donjon qu'on vient d'explorer étant la plus fréquente de ces erreurs) étant généralement rapidement réparée par les Wikignomes et autres enjoliveurs de quête. Les mêmes joueurs expérimentés se transmettent (généralement par le bouche-à-oreille) des fragments du véritable manuel des joueurs, appelés (évidemment pour tromper les débutants) « essais personnels », et contenant de nombreuses aides à un jeu de qualité, ainsi que des conseils utiles (bien que hautement spécialisés) pour, par exemple, lutter contre les POV-pushers ou gérer les Provocateurs.

Règles « automatiques » modifier

Les premiers jeux de rôles, à l'image du plus ancien d'entre eux, Donjons et Dragons, possédaient des mécanismes de simulation permettant de déterminer (à l'aide de dés et de tables) le résultat d'une action proposée par les joueurs[12] ; les jeux développés sur ordinateurs cachent désormais ce genre de règles à l'aide de mécanismes de simulation invisibles. Sur Wikipédia, c'est un logiciel complexe, MediaWiki, qui se charge ainsi de la mise en forme des quêtes (que le joueur ordinaire se contente d'exposer en bon ou mauvais français), et de tout un ensemble d'opérations de gestion, allant de la comptabilisation des points d'expérience (Compteurdédite) à la création de raccourcis entre les donjons, et même à la mise à jour de portails entre les différents mondes. Seuls une petite poignée de joueurs exceptionnels a accès aux arcanes de ces mécanismes.

Conventions sur les quêtes modifier

La plupart des quêtes de la connaissance sont désormais normalisées ; s'il est possible, surtout dans des domaines peu familiers à la majorité des joueurs, de présenter une quête nouvelle en ne respectant que quelques principes de base, de nombreuses quêtes doivent être effectuées en respectant des règles de sécurité, et parfois sous le contrôle d'un guide. Ainsi, la quête d'un nouvel animal doit se faire en respectant une multitude de précautions (ce qui est normal pour une espèce si sauvage qu'elle n'a pas encore été décrite), qu'un groupe de chasseurs expérimentés se fera une joie de rappeler vertement au débutant qui s'aventurerait à improviser. Ces conventions, bien que résultant en général d'ajustements successifs entre joueurs courtois et expérimentés, peuvent parfois donner naissance à des débats houleux, en particulier lorsque le même ensemble de règles est analysé par des groupes aux habitudes très éloignées les unes des autres. Les conventions générales sur les noms des quêtes (essentielles pour permettre rapidement aux novices et aux spectateurs de savoir si une quête existe déjà, et quel est son état d'avancement) se sont souvent heurtées à des pratiques de petits groupes, moins commodes, mais figées par la coutume, comme les règles utilisées par les chasseurs pour désigner leur gibier sans ambiguïté ; le résultat est souvent un compromis malaisé, et les joueurs peu expérimentés se garderont de s'aventurer dans ces espaces, où une balle perdue est vite arrivée.

Règles, recommandations et essais modifier

Les seules règles non négociables de Wikipédia sont les cinq principes fondateurs (et on a vu que leur interprétation reste quand à elle sujette à débats). Wikipédia se rapproche ainsi de Nomic, un jeu de société dont la particularité est que les règles peuvent être changées, mais contrairement à Nomic, la majorité des joueurs de Wikipédia ignorent cette possibilité, et contrairement encore à Nomic où l'objectif principal est de compliquer suffisamment les règles pour obtenir un avantage, voire un blocage complet du jeu, seuls une poignée de joueurs d'alignement chaotique (et quelques joueurs récents, les Provocateurs, d'alignement loyal mauvais) cherchent sciemment à exploiter cette possibilité (avec comme but l'écœurement, puis l'abandon, des joueurs bons et/ou loyaux). Les mécanismes principaux de modification des règles passent par une succession d'étapes demandant la collaboration (ou à tout le moins l'absence d'opposition) de nombreux joueurs : une nouvelle proposition est d'abord rédigée par son auteur sous forme d'un essai personnel, et soumis à d'autres joueurs (comme toute quête), le plus souvent dans un espace convivial tel que le Bistro ; on a vu que ces essais, avec le temps, finissent par constituer un véritable manuel du joueur. Pour élever un essai au rang de recommandation, ou mieux encore de règle, un processus de décision complexe et redoutable, s'apparentant aux rites de passage de l'étoile argentée ou dorée, doit être effectué ; la réputation du proposant n'y résiste parfois pas.

Manœuvres dans l'espace de jeu modifier

Le coup élémentaire d'un joueur dans l'espace principal, appelé édition ou contribution, consiste à modifier le récit d'une quête existante (ou, beaucoup plus rarement, à entamer une quête nouvelle). L'espace de jeu est si vaste que, bien que les joueurs jouent simultanément, et que l'exécution d'un coup puisse prendre éventuellement un temps non négligeable, des conflits d'édition ne se produisent que dans quelques quêtes très fréquentées ; certains joueurs posent parfois à l'entrée de ces espaces encombrés des panneaux d'avertissement, mais cette pratique, vue par d'autres comme équivalente à s'approprier une quête, est déconseillée. Les règles précisent par ailleurs que de nombreux types d'édition sont des mauvais coups, voire des coups illégaux ; tout joueur expérimenté constatant une infraction de ce genre est plus ou moins tacitement autorisé à la supprimer (reverter (ou révoquer, en bon français) l'édition), cela peut parfois amener à une guerre d'édition, lesquelles possèdent leurs propres lois de la guerre. On a vu cependant que toute édition (y compris très mauvaise, mais tout de même pas illégale) compte pour un point d'édit(h), indépendamment de son ampleur ou de son intérêt ; les joueurs tenant particulièrement à mesurer leur progression (ce qui n'est pas nécessairement un objectif prioritaire, et est même déconseillé par les sages du jeu) se rabattront donc sur le nombre de nouvelles quêtes entamées, voire, pour les plus persévérants, sur le nombre de celles qu'ils auront fait aboutir.

Arbitrage modifier

Les décisions les plus délicates concernant une quête (faut-il passer à droite ou à gauche ? Doit-on tenter de forcer la porte (et est-elle piégée)? Faut-il affronter ce monstre, tenter de l'amadouer, ou se cacher ? etc.) ont une procédure de résolution atypique[13] sur Wikipédia : elles sont prises par consensus, une technique délicate qui ne se résume nullement à un vote. Compte tenu de l'imprécision des règles (officielles) à ce sujet, divers mécanismes de contrôle ont été mis en place. Tout d'abord, chaque quête s'accompagne de sa salle de commande, un lieu où les joueurs peuvent étudier un plan d'attaque, discuter des différents documents en leur possession (plans, vieux grimoires, codes secrets, etc.) et atteindre, dans la plupart des cas, le consensus souhaité (parfois au prix de très longues discussions, et il arrive que certains aventuriers, déçus par la tournure que prend la quête, l'abandonnent pour se consacrer à une tâche plus gratifiante pour eux). Lorsque le consensus s'avère impossible (parfois en raison de la résistance obstinée d'un seul des joueurs), des procédures plus contraignantes ont été collectivement mises en place, comme l'appel à des joueurs non impliqués dans la quête, la demande d'un médiateur, et dans les cas les plus graves, où certaines règles essentielles (comme le quatrième commandement divin) ont été violées, l'appel aux administrateurs ou à des arbitres (nommés par la communauté des joueurs).

Scores remarquables modifier

Le , la Wikimedia Foundation annonce[14] qu'un joueur de Wikipédia a atteint le score d'un million de contributions[15] et battu les multiples autres joueurs aux points. La victoire de Koavf, simple joueur de base, est saluée par la presse mondiale[16].

Versions alternatives modifier

 
Logos de quelques uns des jeux associés à Wikipédia.

La version alternative la plus connue du MMORPG Wikipédia est la version simplifiée (Wiktionnaire) où les quêtes sont plus faciles. Il y a aussi Wikiquote (version simplifiée intermédiaire) où, dans un seul endroit, beaucoup de quêtes faciles sont répertoriées.

Une version intermédiaire, plus complexe que le jeu original, existe sous le nom de Wikibooks, mais les quêtes y sont assez difficiles. La version difficile est similaire à Wikibooks sauf qu'on doit obligatoirement être aidé de PNJ écrivains ou poètes. Une version permettant des parties rapides existe, appelée Wikinews ; les quêtes y sont plus faciles. Une version serious games a également été créée, sous le nom de Wikiversity ; les quêtes sont ici des cours et le métier de « Rédacteur » est remplacé par « Professeur ». Une autre version, nommée Wikispecies, est essentiellement basée sur les PNJ.

La dernière version alternative en date s'appelle Wikivoyage et est un jeu de type sandbox où les quêtes ont pour but de recréer le monde réel. Enfin, Wikidata est la version alternative la plus simple, où le but est tout simplement de donner le plus d'informations possibles sur un sujet spécifique, mais sans devoir faire l'effort de rédiger ces informations.

Des efforts sont actuellement faits par Wikimedia pour intégrer toutes ces versions alternatives au jeu principal, par l'intermédiaire, non seulement de portails, mais aussi de systèmes permettant de copier dans Wikipédia les résultats d'une quête réussie dans une de ces versions ; cependant, de nombreux joueurs aguerris tentent de résister à cette intégration (tout particulièrement à celle de Wikidata), prétendant que le jeu en devient trop facile (un peu comme si on s'autorisait à copier des quêtes déjà accomplies dans le monde réel).

Une autre version simplifiée, permettant une initiation rapide (jouant donc un peu le même rôle que Tunnels et Trolls pour Donjons et Dragons), est Vikidia, conçue pour les 8-13 ans (mais indépendante de Wikimedia).

Notes et références modifier

  1. Audience : 7e site le plus visité au monde, et 6e site en Amérique. Source : Alexa : « How popular is wikipedia.org? », consulté le 21 février 2015.
  2. SUL.
  3. Principe affiché en vertu du NPOV, en fait une vue de l’esprit[réf. nécessaire].
  4. À l’instar de Elbereth dans Nethack.
  5. editcount.
  6. Message qui apparaît lorsqu'un peon clique sur ce lien.
  7. Soixante-et-onze révisions pour un lien en plus.
  8. Exemple remarquable au ratio texte / bandeau imbattable.
  9. voir cette Pitoyable ébauche.
  10. Exemples de propos nébuleux et confus.
  11. Voir l'article Leonhard Euler.
  12. Qu'il s'agisse d'un acte précis comme tirer une flèche sur un animal en train de charger, ou d'une action plus difficile à quantifier, comme explorer une bibliothèque à la recherche d'un manuscrit.
  13. Pour un MMORPG ; c'est au contraire la façon normale de procéder dans les jeux de rôles sur table.
  14. (en) « Annoucement from Jimmy Wales », en.wikipedia.org, 18 avril 2012 (consulté le 21 février 2015).
  15. Total des contributions de l'utilisateur koavf, sur le site Tools.wmflabs.org (consulté le 21 février 2015).
  16. « Wikipedia : l'homme qui valait un million "d'edits" », L'Obs.fr - 25 avril 2012.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier