Lucien Bianchi

pilote automobile

Lucien Bianchi, né Luciano Bianchi, est un pilote automobile italien naturalisé belge (selon la majorité des sources, quelques-unes attestant toutefois qu'il n'a fait que courir sous licence belge[1],[2]), né le à Milan, et mort le au Mans à l'âge de 34 ans des suites d'un accident durant les essais préliminaires des 24 Heures du Mans sur Alfa Romeo.

Lucien Bianchi
Description de cette image, également commentée ci-après
Lucien Bianchi en 1968.
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Milan, Lombardie, Italie
Date de décès (à 34 ans)
Lieu de décès Le Mans, Sarthe, France
Nationalité Belge
Italienne
Carrière
Années d'activité 1959-1963, 1965, 1968
Qualité Pilote automobile
Parcours
AnnéesÉcurie0C.0(V.)
Équipe Nationale Belge
Fred Tuck Cars
UDT Laystall Racing Team
Reg Parnell Racing
Scuderia Centro Sud
Cooper

Statistiques
Nombre de courses 19 (17 départs)
Pole positions 0
Podiums 1
Victoires 0

Il a disputé dix-sept Grands Prix de Formule 1 entre 1960 et 1968, a inscrit un total de six points et décroché un podium lors du Grand Prix de Monaco 1968. Bianchi a également inscrit son nom au palmarès des 24 Heures du Mans et des 12 heures de Sebring.

Lucien Bianchi est le grand-oncle du pilote automobile français Jules Bianchi (petit-fils de son frère Mauro Bianchi), qui débute en Formule 1 en 2013 au sein de l'écurie Marussia F1 Team et meurt en 2015 des suites d'un accident survenu en Grand Prix.

Lucien Bianchi fait une première apparition dans la série BD Michel Vaillant à la planche 57 de l'album Le Pilote sans visage. Lucien et son frère Mauro sont les premiers « vrais » pilotes à apparaître dans la BD Michel Vaillant, dans le tome Le 13 est au départ.

Historique

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La famille Bianchi, originaire de Milan, s'expatrie en Belgique en 1950 pour suivre le pilote belge Johnny Claes, qui dispute le championnat du monde de Formule 1 sur Talbot Lago T26C et dont le père de Luciano est un des mécaniciens de course. Dès 1952, Claes introduit un peu plus le jeune Lucien dans le monde de la compétition automobile en en faisant son coéquipier en rallye. Rapidement Lucien Bianchi mène de front les courses de rallye et les épreuves disputées sur circuit.


 
Lucien Bianchi et Jacques Herzet lors du Rallye International des Alpes en 1953.

En 1957, Lucien Bianchi, pour sa seconde participation à l'épreuve, décroche une victoire de classe aux 24 Heures du Mans, sur Ferrari 2 litres (septième au classement général). Cette même année, toujours au volant d'une Ferrari, au côté d'Olivier Gendebien, il remporte pour la première fois le Tour de France automobile, épreuve qu'il remportera également en 1958, 1959 et 1964. Il est également vainqueur du Rallye de Sestrières, avec Pier-Carlo Borghesio sur Panhard Dyna X 86 T750.

En 1959, lorsque l'Équipe Nationale Belge débute en monoplace, il est recruté aux côtés d'Alain de Changy, André Pilette, André Milhoux, Olivier Gendebien, Paul Frère, Willy Mairesse et son frère Mauro Bianchi. Il rate sa première qualification en Grand Prix lors de l'épreuve de Monaco au volant d'une Cooper T51 et doit attendre l'année suivante pour disputer son premier Grand Prix, à Spa en Belgique. Cette fois sur Cooper T45, il se qualifie en quatorzième position et inscrit son premier point en championnat du monde en terminant sixième pour le compte de l'écurie Fred Tuck Cars[3]. Il dispute encore deux Grands Prix mais est à chaque fois contraint à l'abandon sur rupture mécanique.

En 1961, l'ENB achète deux Emeryson-Maserati 61 pour Bianchi et Gendebien. Rapidement l'ENB redessine les Emeryson pour les rendre plus compétitives mais Bianchi est victime d'un accident lors du Grand Prix de Pau. Lorsque Bianchi et Gendebien ne parviennent à se qualifier ni à Monaco ni à Monza, l'équipe belge abandonne définitivement Emeryson pour se tourner vers Lotus : si Bianchi parvient alors à se qualifier en Grand Prix, il ne reçoit toujours pas le drapeau à damiers et quitte alors l'ENB pour l'UDT Laystall Racing Team qui engage aussi des Lotus 18 et 21, sans résultat. Cette même année, Bianchi intègre l'équipe officielle Citroën en rallye et, comme consolation d'une saison blanche en Formule 1, remporte sur DS 19 la course Liège-Sofia-Liège (accompagné de Georges Harris). Il termine également quatrième de l'éprouvant Rallye Centrafrique associé à Olivier Gendebien (cinquième et dernière édition du raid Méditerranée-Le Cap).

En 1962, au volant de la Ferrari 250 TRI/61 qui a mené à la victoire son ami Gendebien l'année précédente, il dispute et remporte à son tour (avec Joakim Bonnier) les 12 heures de Sebring. En Formule 1, il renoue avec l'ENB et dispute deux Grands Prix, obtenant comme meilleur résultat une neuvième place lors du Grand Prix de Belgique au volant d'une Lotus 18 prêtée par l'équipe de Rob Walker[3].

Bianchi va alors peu à peu se détourner de la Formule 1 puisqu'en 1963, il ne dispute que son Grand Prix national (il est devenu citoyen belge) sur une Lola Mk4 qui le conduira à l'abandon sur accident. En 1964, il termine second des 500 miles de Daytona et quatrième des 1 000 kilomètres du Nürburgring sur Ferrari GTO. L'année suivante, il remporte, avec son frère Mauro, sur Alpine, les 500 km du Nürburgring et renoue avec la Formule 1 au sein de la Scuderia Centro Sud qui engage des BRM P57 pour le Grand Prix de Belgique. Bianchi, qualifié en dix-septième position, ne peut mieux faire que douzième de son seul Grand Prix de l'année.

 
Lucien Bianchi, sur Ford GT40 Mk II, aux 24 Heures du Mans 1966.

En 1966 et 1967, Lucien Bianchi s'expatrie aux États-Unis où il dispute des épreuves du championnat USAC, sans résultats notables. Il rentre en Europe en 1968 pour disputer, enfin, sa première saison complète en Formule 1 au sein de l'écurie Cooper. Au volant de la T86B, il termine troisième de la première épreuve de la saison, le prestigieux Grand Prix de Monaco avant de terminer sixième de son Grand Prix national. Malheureusement, après un début de saison en fanfare, il ne terminera plus aucun des sept autres Grands Prix qu'il dispute et tourne alors définitivement le dos à la Formule 1. Parallèlement à ses engagements en Formule 1, Bianchi court aussi, avec succès, en Endurance : sur |Alfa 33, il remporte l'épreuve du Mugello et termine troisième de la Targa Florio. Il remporte aussi, mais sur Ford GT40 et avec son compatriote Jacky Ickx, les six heures de Watkins Glen. Mais le meilleur advient lorsqu'il remporte, au côté de Pedro Rodriguez, les 24 Heures du Mans.

En 1968, alors qu'il est en tête du Rallye-marathon Londres-Sydney en compagnie de Jean-Claude Ogier au volant d'une Citroën DS à quelques kilomètres de l'arrivée de l'avant dernière étape, un automobiliste australien le percute, le privant de la victoire finale.

 
Tombe de Lucien Bianchi à Woluwe-Saint-Pierre.

En 1969, Lucien Bianchi signe pour l'écurie Autodelta afin de piloter leur Alfa Romeo T33 aux 24 Heures du Mans où il compte « remettre son titre en jeu ». Fin mars, soit dix semaines avant la course, les concurrents se retrouvent au Mans pour participer aux essais préliminaires des 24 Heures. Dès la première journée de tests, son Alfa 33 à moteur trois litres connaît des problèmes au niveau de son capot moteur qui a tendance à s'ouvrir en pleine charge. Au bout d'une heure d'essai, le capot cède, obligeant Bianchi à stopper en catastrophe sur le bord de la piste. Le lendemain matin, , bien que ses mécaniciens aient renforcé les attaches, le capot continue de s'ouvrir et une nouvelle réparation de fortune est nécessaire. Bianchi repart alors mais, au niveau de la bosse qui mène vers Mulsanne, il est obligé de ralentir brusquement et actionne son clignotant pour indiquer que sa voiture a un problème. D'un coup, l'Alfa 33/3 mord le bas-côté au bout de la ligne droite de Mulsanne, percute un poteau télégraphique, s'enflamme puis explose. Bianchi, prisonnier des flammes, trouve la mort à 34 ans.

Lucien Bianchi a écrit le livre Mes rallyes, paru aux éditions Flammarion, pendant sa période de convalescence après son accident lors de la course Londres-Sydney en 1968. À partir de 1970, en son hommage, un rallye automobile a été créé dans la région de Beaumont ; il a compté tour à tour pour le championnat de Belgique, le championnat d'Europe, puis comme rallye historique de régularité et rallye du Criterium belge.

Résultats en championnat du monde de Formule 1

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Saison Écurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Points inscrits Classement
1960 Équipe Nationale Belge
Fred Tuck Cars
Cooper T51 Climax 4 en ligne Dunlop 3 1 24e
1961 UDT Laystall Racing Team Lotus 18
Lotus 18/21
Climax 4 en ligne Dunlop 3 0 Nc.
1962 Équipe Nationale Belge Lotus 18/21
ENB F1
Climax 4 en ligne
Maserati 4 en ligne
Dunlop 2 0 Nc.
1963 Reg Parnell Racing Lola Mk4 Climax V8 Dunlop 1 0 Nc.
1965 Scuderia Centro Sud BRM p. 57 BRM V8 Dunlop 1 0 Nc.
1968 Cooper Car Company Cooper T86B BRM V12 Goodyear 7 5 17e

Résultats aux 24 Heures du Mans[4]

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Année Voiture Équipe Équipier Résultat
1956 Ferrari 500 TR Équipe Nationale Belge Alain de Changy Abandon
1957 Ferrari 500 TRC Équipe Nationale Belge Georges Harris 7e
1958 Ferrari 500 TR Équipe Nationale Belge Willy Mairesse Abandon
1959 Ferrari 250 TR58 Équipe Nationale Belge Alain de Changy Abandon
1960 Ferrari 250 GT SWB Écurie Francorchamps Jean Blaton Abandon
1961 Ferrari 250 GT SWB Écurie Francorchamps Georges Berger Abandon
1962 Maserati Tipo 151/1 Maserati France Maurice Trintignant Abandon
1963 Aston Martin DP215 David Brown Phil Hill Abandon
1964 Ferrari 250 GTO/64 Écurie Francorchamps Jean Blaton 5e
1965 Ferrari 250 LM Maranello Concessionnaires Ltd. Michael Salmon (en) Abandon
1966 Ford GT40 Mk.II Holman & Moody Mario Andretti Abandon
1967 Ford GT40 Mk.IV Holman & Moody Mario Andretti Abandon
1968 Ford GT40 Mk.I John Wyer Automotive Pedro Rodríguez Vainqueur

Palmarès en compétitions automobiles

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Distinctions

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Article connexe

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Notes et références

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  1. (en) Germain Malléjac, Cavallino Magazine, t. 223,
  2. Chris van de Wiele, L'Histoire des Bianchi, Benoit Deliège, (ISBN 978-29601019-5-9), p. 273
  3. a et b Chris Van de Wiele, L'Histoire des Bianchi, Benoit Deliège, (ISBN 978-2-9601019-5-9)
  4. (fr + en) Gianni Rogliatti, Ferrari "Ecurie Garage Francorchamps", Giorgio Nada, , 243 p. (ISBN 88-7911-083-7)

Liens externes

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