Frédéric Mitterrand

personnalité politique française

Frédéric Mitterrand
Illustration.
Frédéric Mitterrand en 2010.
Fonctions
Ministre de la Culture et de la Communication

(2 ans, 10 mois et 23 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Premier ministre François Fillon
Gouvernement Fillon II et III
Prédécesseur Christine Albanel
Successeur Aurélie Filippetti
Biographie
Nom de naissance Frédéric Bernard Mitterrand
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Paris 16e (France)
Nationalité Français
Tunisien[1]
Parti politique PRG puis SE
Père Robert Mitterrand
Mère Édith Cahier
Entourage François Mitterrand (oncle)
Diplômé de Université Paris X Nanterre
IEP Paris
Profession Animateur de télévision
Enseignant
Journaliste
Écrivain
Scénariste
Producteur de télévision
Réalisateur

Frédéric Mitterrand, né le dans le 16e arrondissement de Paris, est un écrivain, réalisateur, animateur de télévision et homme politique français.

Il est tour à tour exploitant de cinéma, animateur et producteur de télévision, chroniqueur et écrivain, réalisateur de documentaires et de films, directeur de l'Académie de France à Rome entre 2008 et 2009, puis ministre de la Culture et de la Communication du au [2],[1]. Il est élu à l'Académie des beaux-arts en 2019.

Il est le neveu de François Mitterrand, qui fut président de la République française de 1981 à 1995.

Biographie modifier

Enfance et études modifier

Frédéric Bernard Mitterrand est le fils de Robert Mitterrand (1915-2002), ingénieur polytechnicien et haut fonctionnaire, et d'Édith Cahier (1920-2014), nièce par alliance du cofondateur de La Cagoule, Eugène Deloncle. Il est, par son père, le neveu de François Mitterrand (1916-1996), président de la République française de 1981 à 1995, et de Jacques Mitterrand (1918-2009), général français[3].

 
En 1951, on fait poser le très jeune enfant pour le Studio Harcourt.

À douze ans, il apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de Frédéric Robert, dans le film d'Alex Joffé Fortunat, aux côtés de Michèle Morgan et de Bourvil[4].

Après avoir suivi des études au lycée Janson-de-Sailly, Frédéric Mitterrand sort licencié d'histoire et de géographie de la faculté de Nanterre puis est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1968[4], dans la section service public[5]. Il se présente au concours de l'ENA et est admissible, mais ne se présente pas à l'oral[6].

 
Au tout début des années 1960, il participe à l'une des émissions de télévision française pour la jeunesse, animée par Jean Nohain.

Les cinémas Olympic modifier

À sa sortie de Sciences-Po Paris, il enseigne l'économie, l'histoire et la géographie à l'École active bilingue Jeannine-Manuel de Paris[5].

En 1971, il quitte l'enseignement pour diriger la salle de cinéma l'Olympic dans le 14e arrondissement, rue Boyer-Barret, qu'il rachète. Il restaure la salle et programme à l'Olympic Palace classiques du cinéma et films indépendants. Il crée rapidement un réseau d'une dizaine de salles Art et Essai, ouvrant l'Olympic-Entrepôt en 1975[7], reprenant le Bilboquet en 1979 sous l'enseigne Olympic Saint-Germain[8] et Les 3 Luxembourg de Charles Rochman en 1983, rebaptisé Olympic-Luxembourg[9], et travaillant entre 1980 et 1984 avec Jean-Jacques Schpoliansky au Balzac[10].

En , fêtant les dix ans de l'Olympic au Palace, il apparaît grimé en Lana Turner sur un trapèze[11].

La qualité de ses programmations, alliant les classiques des studios américains et les films égyptiens, les films de Pasolini et de Duras, en fait une figure majeure de l'exploitation parisienne. Il diffuse parmi les premiers les films d'Ingmar Bergman, Kurosawa et Ozu. Mais, mauvais gestionnaire, il accumule les dettes pour quinze ans, et doit abandonner ses salles en 1986[5],[12],[13].

Il collabore en 1977 comme critique cinématographique au quotidien J'informe[3], lancé par l'ancien ministre centriste Joseph Fontanet comme un concurrent de droite du Monde, mais qui ne paraît que trois mois. Il n'en soutient pas moins son oncle, François Mitterrand, aux législatives de 1978[14].

Homme de télévision modifier

En 1981, inspiré par la fin d'une histoire amoureuse avec un collaborateur, il réalise son premier long-métrage, Lettres d'amour en Somalie, et publie sous le même titre l'année suivante son adaptation en roman[12].

La même année, il propose une émission de cinéma à TF1, Étoiles et toiles, qu'il anime et produit jusqu'en 1986, et Ciné-Fêtes en 1984. Il poursuit ensuite avec Acteur Studio de 1986 à 1987, Permission de minuit de 1987 à 1988, Destins de 1987 à 1988[5].

Remercié par la première chaîne privatisée, il passe sur Antenne 2 en 1988, où il présente Du côté de chez Fred jusqu'en 1991, Étoile Palace en 1990, C'est votre vie en 1993, Les Amants du siècle en 1993 ou encore Caravane de nuit en 1994. Son « bonsoir » et sa voix nasale et nonchalante deviennent célèbres. Recevant un 7 d'or du meilleur animateur pour Du côté de chez Fred qui vient d'être arrêtée par la direction, il pose le trophée à terre en déclarant : « C'est là où se trouve le service public », puis s'en excuse le lendemain[5].

Frédéric Mitterrand se passionne également pour les grands personnages historiques et notamment les têtes couronnées : il est ainsi souvent demandé pour commenter des cérémonies royales.

Il poursuit sa collaboration avec France Télévisions avec Ciné-Club (1996), Légendes du siècle (1996-1997), Les Aigles foudroyés (1997), Cercle des arts (1997-1998), Norodom Sihanouk, Roi cinéaste (1997), Mémoires d'exil (1999), Raissa, souvenirs d'un grand amour (2000), Je suis la Folle de Brejnev (2001), et présente une émission d'entretiens sur Match TV, Plaisir de France, de 2001 à 2004.

Il réalise de nombreuses séries documentaires sur les grands destins du XXe siècle ainsi que des films pour le cinéma.

Il endosse aussi des fonctions institutionnelles comme commissaire général de la saison tunisienne en France en 1995 (mission à la suite de laquelle il reçoit la citoyenneté tunisienne[1]), de l'année du Maroc en 1999 et de la saison tchèque en 2002. Après avoir présidé la commission Fonds Sud du CNC entre 1998 et 2000, il est nommé en 2000, par la ministre de la Culture Catherine Tasca, à la tête de la commission d'avance sur recettes du cinéma français.

En , il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de son père, Robert Mitterrand, dans la chapelle des Petits-Augustins de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[11].

D' à [15], il est directeur général délégué chargé des programmes et de l'antenne de TV5.

De 2005 à 2007, il anime Ça s'est passé comme ça sur la chaîne communautaire homosexuelle Pink TV.

En 2012, à la création de D8, il doit animer une émission culturelle sur la chaîne[16] mais le projet est finalement abandonné.

En 2018, Frédéric Mitterrand présente une émission en dix épisodes : Écrivains au péril de la guerre (10X13’) réalisée par Thomas Briat en collaboration avec Antoine de Meaux.

Directeur de la Villa Médicis modifier

Le , après l'avis positif d'une commission de dix personnalités créée pour l'occasion (la commission Gall)[17], qui avait retenu trois candidats, le président de la République Nicolas Sarkozy choisit Frédéric Mitterrand à la direction de l'Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de « Villa Médicis »[18]. Il est nommé par un décret du 5 juillet suivant et prend ses fonctions le 1er septembre[19].

Pendant cette période, il négocie avec Laurent Solly du groupe TF1 la coproduction d'une émission mensuelle sur la Villa Médicis[20] pour la chaîne Odyssée[21]. Mais il fait rapidement part de l'ennui qu'il ressent à cette fonction, qu'il laisse le temps d'un soir, pour présenter la Nuit des Molières en [11].

Membre du jury du prix Médicis depuis 2007, il s'est mis en disponibilité en . Selon son président, l'écrivain Michel Braudeau, il en redeviendra membre de droit dès la cessation de ses fonctions ministérielles[22].

Entre 2008 et sa nomination comme ministre de la Culture et de la Communication, il tient une chronique dans le mensuel Têtu[23].

Ministre de la Culture et de la Communication modifier

 
Bureau de Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture, lors des journées du patrimoine 2009.

Fasciné par le général de Gaulle dès son enfance, mais contraint à une « nécessaire solidarité familiale » vis-à-vis de son oncle, François Mitterrand, il est longtemps politiquement inclassable : séduit par la personnalité de Bernard Tapie, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) en [21], soutient Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 et ne prend pas position lors de l'élection présidentielle de 2007[24].

Le , Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement Fillon II remanié[25]. Il succède alors à Christine Albanel, affaiblie par la censure partielle de la loi Hadopi contre le piratage sur Internet. Interviewé par France 2, il confirme sa nomination avant qu'elle ne soit annoncée officiellement par le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. Selon Patrick Buisson, il doit sa nomination à l'intervention de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son époux[26].

Un des premiers dossiers qu'il doit gérer est le vote de la loi « Hadopi 2 ».

 
Avec Gilles Jacob au festival de Cannes 2010.

Le , il décide la restitution de cinq fragments de peinture murale issus d'un tombeau de prince égyptien de la XVIIIe dynastie égyptienne, achetés par le Louvre mais dont la légalité de la sortie du territoire égyptien était en doute. Il soutient également la proposition de loi en faveur de la restitution des têtes maories.

Il signe le décret no 2009-1393 du relatif aux missions et à l'organisation de l'administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication qui réorganise son administration en un secrétariat général et trois directions générales, refonte portée par son prédécesseur, Christine Albanel[27].

 
Avec Mélanie Thierry à la 37e cérémonie des César, en 2012.

Le , il est reconduit au poste de ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement François Fillon III[28].

Son refus, comme celui d'autres membres du gouvernement[29], de condamner le régime du président tunisien Ben Ali qui réprime le mouvement populaire de contestation tunisienne en , est critiqué par le Parti socialiste et Les Verts. Pour lui, « il y a une opposition politique mais qui ne s'exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. »[30]. Frédéric Mitterrand s'est expliqué en déclarant : « la meilleure manière de protéger ceux auxquels j'étais attaché — et ça représentait tout le peuple tunisien et notamment les opposants — était de ne pas braquer un régime dont je connaissais parfaitement l'autorité »[31]. Il rappelle qu'il a toujours soutenu les artistes tunisiens[32] — en tant que commissaire général de la saison tunisienne ou en tant que ministre — et qu'il a décoré en notamment le metteur en scène protestataire Fadhel Jaïbi[33]. Frédéric Mitterrand a plus tard présenté ses « regrets » au peuple tunisien dans une lettre qui a été publiée à la fin du mois de janvier 2011 dans un hebdomadaire tunisien[34]. Leïla Ben Ali, la femme de l'ancien président Ben Ali, déclare dans une interview publiée le 1er juillet 2012 par Le Parisien : « Le seul à nous avoir soutenus jusqu’au bout, c’est Frédéric Mitterrand »[35].

En , Frédéric Mitterrand a retiré Céline du recueil des célébrations nationales après des protestations, notamment celles du président de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), Serge Klarsfeld[36]. L'année du Mexique en France est également annulée sur fond d'affaire Florence Cassez[37].

En , le Ministère de la Culture lance dans le cadre du forum d'Avignon, le concept de « culture pour chacun » devant concurrencer celui de « culture pour tous ». Le même mois, face à l'opposition du personnel des Archives nationales à l'ouverture de la Maison de l'Histoire de France dans l'Hôtel de Soubise, il démet la directrice, Isabelle Neuschwander[37].

Alors que le renouvellement du mandat d'Olivier Py, directeur du Odéon-théâtre de l'Europe, était attendu, la décision de Frédéric Mitterrand de nommer, le Luc Bondy à sa place, est contestée[38]. Le metteur en scène est ensuite nommé à la tête du Festival d'Avignon[37].

Il a accepté, à l'occasion de la première Fête de la gastronomie française, de participer sur M6 à l'émission de télé-réalité Un dîner presque parfait du [39].

Il reçoit en 2011 le rapport de Jérôme Bouët sur le partenariat entre l'État et les collectivités dans le domaine culturel, celui de Selles et Riester aboutissant au lancement du Centre national de la Musique, et mandate Hervé-Adrien Metzger, Jean-Louis Martinelli, Bernard Murat et Serge Dorny pour une mission d'étude sur le financement du spectacle vivant, pour lequel Frédéric Mitterrand annonce un plan d'actions de 3,5 M€ en 2012, le 8 juillet 2011 à Avignon. Il propose également 15 mesures en faveur des arts plastiques en octobre 2011 et un plan de développement des scènes de musiques actuelles, lance les Cafés cultures, fait voter la loi sur le prix unique du livre numérique, et défend la réforme de la redevance d'archéologie préventive. Durant l'année 2011, le Conseil de la création artistique et le Conseil national des musiques actuelles (CSMA) sont dissous, tandis que l'Institut français est mis en place pour remplacer Culturesfrance dans un contexte difficile pour le réseau culturel français à l'étranger[37].

En 2016, il déclare apporter son soutien à François Hollande pour la prochaine élection présidentielle de 2017[40].

Carrière à la radio modifier

Il présente une émission littéraire de 1997 à 2006 sur Europe 1, et anime Ça me dit l'après-midi sur France Culture de 2006 à 2008.

À partir du 26 août 2013, il anime Jour de Fred sur France Inter du lundi au jeudi de 18 h 20 à 19 h[41]. En avril 2014, il annonce l'arrêt de l'émission, qui a perdu 200 000 auditeurs en un an ; Frédéric Mitterrand voit dans ce choix une « animosité indigne de sa fonction »[42] de la part de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, ce à quoi celle-ci répond : « Je ne suis jamais intervenue ni sur le choix des personnes ni sur le contenu des programmes [...] Je suis la ministre qui a fait voter la loi la plus progressiste en faveur de cette totale indépendance »[42].

Christian Bourgois éditeur modifier

En avril 2019, Frédéric Mitterrand a remplacé provisoirement Dominique Bourgois dans ses fonctions d'éditrice éditoriale de la maison Christian Bourgois éditeur ; la holding de la famille Mitterrand, présidée par Olivier Mitterrand (le frère de Frédéric) est entrée dans le capital de Christian Bourgois éditeur en janvier 2019, avant d’en prendre le contrôle[43].

Autres modifier

Académie française modifier

En 2016, il présente sa candidature à l'Académie française, avant de la retirer deux semaines après en faveur d'Andreï Makine[44]. Il renouvelle sa candidature en 2018[45] : il obtient 11 suffrages, la majorité mais insuffisamment pour être élu[46].

Académie des beaux-arts modifier

Le 5 février 2020, Frédéric Mitterrand est officiellement installé à l'Académie des beaux-arts par son confrère Adrien Goetz, membre de la section des membres libres[47].

Frédéric Mitterrand a été élu membre de l’Académie le 24 avril 2019 dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel au fauteuil précédemment occupé par Jeanne Moreau décédée le [48].

Cinéma modifier

En 2016, il est le président du festival du cinéma américain de Deauville[49].

Vie privée modifier

Frédéric Mitterrand est ouvertement homosexuel[50]. Il a trois enfants : un fils naturel (né en 1981) et deux fils adoptés en Tunisie (nés en 1989 et 1991, tous deux à Hammamet).

Il annonce être malade en 2023[51].

Polémiques modifier

Affaire d'abus sexuel sur mineur par Roman Polanski modifier

En , Frédéric Mitterrand apporte son soutien au réalisateur Roman Polanski qui, poursuivi aux États-Unis depuis 1977 pour une affaire de crime sexuel commis sur une fille de treize ans[52] et délit de fuite, est arrêté en Suisse sur mandat d'arrêt américain[53]. Déclarant, à propos de cette affaire de viol, qu'il s'agissait d'« une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens », il provoque la colère d'associations de victimes[54] et des réactions négatives de la part de quelques hommes politiques ainsi que l'incompréhension de la presse étrangère, notamment anglo-saxonne[55].

Polémique autour du tourisme sexuel dans La Mauvaise Vie modifier

Le , il est accusé par Marine Le Pen sur le plateau de Mots croisés, d'avoir pratiqué le tourisme sexuel et trouvé du plaisir à « payer des petits garçons thaïlandais », évoquant son récit La Mauvaise Vie paru en 2005[56] dans lequel il raconte : « J’ai pris le pli de payer pour des garçons […] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici. […] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] [O]n pourrait juger qu'un tel spectacle, abominable d'un point de vue moral, est aussi d'une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas » Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie, 2005[57].

La polémique médiatique et politique prend rapidement de l'ampleur, le député socialiste Patrick Bloche dénonçant des écrits « insupportables »[58] et l'accusant de ramener « les homos 10 ans en arrière »[59]. Frédéric Mitterrand doit réfuter le 8 octobre, au journal télévisé de TF1, avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs et condamne avec fermeté tout tourisme sexuel et acte pédophile[60]. À la suite de ces deux polémiques, il se fait médiatiquement plus discret jusqu'à la fin de l'année 2009[61].

Injure à l'encontre de Frédéric Martel modifier

Le , Frédéric Mitterrand est condamné pour injure à 5 000 euros de dommages-intérêts en raison des propos qu'il a tenus à l'encontre de l'écrivain et journaliste Frédéric Martel dans son livre La Récréation (TGI de Paris, 17e chambre)[62].

Cavalier législatif au profit de LVMH modifier

Alors que la construction de l’immeuble de la fondation Louis-Vuitton est mise en difficulté, notamment en raison du fait que le bois de Boulogne n'est pas constructible[63], Frédéric Mitterrand est soupçonné d'avoir fait usage d'un cavalier législatif pour faire valider par la loi sa construction[64].

En déjà, des riverains avaient aussi exprimé leur mécontentement face à ce projet, faisant annuler le permis du musée LVMH dont les travaux étaient en cours[65]. Afin que la construction de l'oeuvre soit réalisée malgré les interdictions, et dans le cadre de la deuxième lecture d'une proposition de loi sur le livre numérique, Frédéric Mitterrand propose un amendement sans réel rapport avec le livre numérique en faveur de la construction du musée de la fondation, faisant valoir un objectif culturel évident. Le député Nicolas Alfonsi accuse alors directement le ministre de la Culture de faire pression dans une affaire judiciaire en cours avec un amendement sans rapport avec l'objet du texte[66].

Œuvres modifier

Filmographie modifier

Réalisateur modifier

Producteur modifier

Acteur modifier

Voix off et narration modifier

Théâtre modifier

  • 2018 : "Bonsoir" seul en scène produit par Quartier Libre Production au Studio Marigny.Pour la première fois, Frédéric Mitterrand raconte et se raconte à travers la lecture de morceaux choisis de ses livres Le Festival de Cannes (2007), Une Adolescence (2015) et Mes regrets sont des remords (2016).

Documentaires modifier

Il réalise trois séries sur la chute des monarchies au début du XXe siècle :

Il réalise aussi deux séries sur des personnages historiques du XXe siècle et sur la vie sentimentale des artistes monogames : Étoiles, et Les Amants du siècle. Ces documentaires diffusés par Antenne 2-France 2 ont eu la particularité de se servir de films d'époque pour montrer des moments de la vie privée des familles royales et impériales d'Europe : Nicolas II de Russie se baignant dans une rivière avec son fils, un mariage princier en Autricheetc. Mitterrand a rédigé deux livres à partir de ces deux séries documentaires.

En 1997, il écrit Norodom Sihanouk, Roi cinéaste[72], un film documentaire de 64 minutes réalisé par Jean-Baptiste Martin - France 2 ;

En 1998, il réalise Fairouz[73], un reportage-documentaire de 52 min, diffusion Arte.

En 2001, il réalise Je suis la Folle de Brejnev[74], un film documentaire de 74 minutes, coproduction France 3, présenté aux festivals : Films gays et lesbiens de Bruxelles (2003), Films gays et lesbiens de Paris (2003), et au Gay Kitsch de Lille (2003).

En 2006, il réalise la série Un printemps 1956, en deux volets : L'Indépendance du Maroc et L'Indépendance de la Tunisie.

En 2008, pour la collection Empreintes de France 5, il réalise Jean d'Ormesson, la vie ne suffit pas.

En 2017, il écrit et réalise « Christian Dior, La France » (2X90’) diffusé sur France 3 et TV5 Monde.  

Il est également l’auteur et le réalisateur du film documentaire « La rose de Tirana » (52’) en co-production avec ARTE France et « Le pays de l’innocence, enfance et adolescence de François Mitterrand » (59’) en co-production avec la chaîne Parlementaire (LCP).

En 2018, il écrit et réalise « Tlemcen 1937 » (52’) en co-production avec la chaîne Histoire.

De plus il écrit et réalise « Hollywood, la vie rêvée de Lana Turner » (90’) un documentaire sur Lana Turner en co-production avec ARTE France.

Avec le journaliste Gilles Biassette, il écrit et réalise Trump, le parrain de Manhattan, diffusé le sur France 3[75].

Livres modifier

Distinctions et récompenses modifier

Décorations modifier

Prix modifier

Frédéric Mitterrand a reçu les prix et récompenses suivants[80] :

Notes et références modifier

  1. a b et c Thierry Guerrier, « Frédéric Mitterrand est "franco-tunisien" », sur europe1.fr,
  2. Ministère de la Culture: F. Mitterrand part à scooter avec une dédicace de Filippetti citant Fuentes - Le Point, 17 mai 2012
  3. a et b Un dandy solitaire et brillant - Gérard Lefort, Libération, 24 juin 2009.
  4. a et b Frédéric Mitterrand succède à Christine Albanel - Ministère de la Culture et de la Communication, 24 juin 2009.
  5. a b c d et e Un parcours de touche-à-tout - Caroline Andrieu, Thierry Dague, Rosalie Lucas et Charles de Saint-Sauveur, Le Parisien, 25 juin 2009.
  6. Martine Bourrillon, « Frédéric Mitterrand : « Mon nom me procure plus d'inconvénients que d'avantages » », in Télé 7 jours, no 1200 (28 mai au 3 juin 1983) : « Il se présente à l'ENA. Il est admissible. Et soudain la crise. Sentimentale. Qui le fait renoncer à présenter l'oral. Il ne sera pas fonctionnaire. Il ne peut pas. Ce n'est pas sa voie. »
  7. « Les salles du quatorzième Arrondissement », sur silverscreens.com (consulté le )
  8. « SECAE : Société d'Exploitation de Cinémas d'Art & d'Essai », sur secae.eu (consulté le )
  9. « 3 Luxembourg (Paris 6ème) », sur sallesdecinemas.blogspot.com, (consulté le )
  10. Jean-Jacques Schpoliansky, « Le cinéma comme lieu de vie culturelle », sur ecole.org, [PDF]
  11. a b et c La vraie nature de Frédéric M. - François Bazin, Le Nouvel Observateur, semaine du 2 juillet 2009
  12. a et b Frédéric Mitterrand nommé ministre de la Culture - Emmanuelle Anizon, Télérama (article du 27 mars 2004), 24 juin 2009
  13. Neveu de Tonton cherche papa - Luc Le Vaillant, Libération, 30 novembre 1995
  14. Bio-express - Le Parisien, 25 juin 2009
  15. Article sur mediabb.com
  16. Frédéric Mitterrand décroche l'animation d'un magazine sur D8, PureMédias, 20 septembre 2012.
  17. Villa Médicis : la commission proposera, Albanel choisira - Le Point, 31 mars 2008
  18. Frédéric Mitterrand nommé à la tête de la Villa Médicis - Le Nouvel Observateur, 24 juin 2008
  19. Décret du 5 juillet 2008 portant nomination du directeur de l'Académie de France à Rome - M. Mitterrand (Frédéric) publié au Journal officiel du 8 juillet 2008.
  20. Objections imaginaires de « l'Obs » - Daniel Schneidermann, Libération, 6 juillet 2009
  21. a et b Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture - Libération, 23 juin 2009
  22. Le Monde daté 9 septembre 2009
  23. Frédéric Mitterrand devient ministre de la Culture - Sylvain Zimmermann, Têtu, 23 juin 2009
  24. « Frédéric Mitterrand, portrait d'un ministre de la Culture effacé depuis près d'un an », politique.net, 23 août 2010
  25. Frédéric Mitterrand sur sa nomination à la Culture : “une tâche exaltante” - Le Nouvel Observateur, 23 juin 2009
  26. Patrick Buisson, La Cause du peuple, Perrin, 2016, p.189 et suiv.
  27. Décret no 2009-1393 du 11 novembre 2009 relatif aux missions et à l'organisation de l'administration centrale du ministère de la culture et de la communication - Journal officiel de la République française no 0265 du 15 novembre 2009
  28. La composition du nouveau gouvernement Fillon,Arnaud Leparmentier, L'Élysée côté jardin - Blog LeMonde.fr, 13 novembre 2010
  29. (en) France Seen Wary of Interfering in Tunisia Crisis - Steven Erlanger, The New York Times, 16 janvier 2011
  30. Tunisie : PS et Verts condamnent la répression, le gouvernement français embarrasséLibération, 11 janvier 2011
  31. Frédéric Mitterrand justifie sa double nationalité tunisienne - Paris Match, 20 janvier 2011
  32. Frédéric Mitterrand assure qu'il n'a pas fait de "compromis" avec Ben Ali - Le Point, 20 janvier 2011
  33. « Frédéric Mitterrand distingue des personnalités tunisiennes », sur ambassadefrance-tn.org,
  34. « Frédéric Mitterrand exprime ses "regrets" aux Tunisiens - Le Monde, 23 janvier 2011
  35. « Tunisie. Leïla Ben Ali : « Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit » - Le Parisien, 1er juillet 2012
  36. Frédéric Mitterrand retire Céline des célébrations nationales - Libération, 21 janvier 2011
  37. a b c et d François Deschamps, « Politiques culturelles : à retenir de 2011 », Lettre d'information du réseau culture - Territorial, no 331, 9 janvier 2012.
  38. Débarqué de l'Odéon, Olivier Py se dit « abasourdi » - Le Monde, 10 avril 2011
  39. « Frédéric Mitterrand, candidat d'“Un Dîner presque parfait” sur M6 », AFP, 30 août 2011
  40. « Frédéric Mitterrand : "Maintenant je soutiens François Hollande" », bfmtv.com, 28 octobre 2016.
  41. Frédéric Mitterrand se recycle sur France Inter - Le Figaro, 23 août 2013
  42. a et b Mitterrand quitte France Inter et s'en prend à Filippetti - Le Parisien, 25 avril 2014
  43. "L’arrivée de Frédéric Mitterrand secoue Christian Bourgois éditeur", lemonde.fr, 15 avril 2019.
  44. « Académie française : Frédéric Mitterrand retire sa candidature », sur europe1.fr, .
  45. « Candidatures au fauteuil de M. Michel Déon (F8) », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  46. Mohammed Aïssaoui, « Académie française : Frédéric Mitterrand ne remporte pas la majorité des voix », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. « Installation de Frédéric Mitterrand », sur academiedesbeauxarts.fr, .
  48. « Frédéric Mitterrand élu à l’Académie des beaux-arts », sur actualitte.com, .
  49. « Festival de Deauville : Frédéric Mitterrand sera «un président en burkini !» », sur Le Parisien,
  50. « Frédéric Mitterrand : “pas de vie amoureuse au ministère” », sur Le Figaro, .
  51. « Frédéric Mitterrand annonce être "malade" », sur Le Point avec l'AFP,
  52. (en) In Polanski Case, '70s Culture Collides With Today - The New York Times, 10 octobre 2009.
  53. « Frédéric Mitterrand : Polanski est "jeté en pâture pour une histoire qui n'a pas de sens" » - Le Point, 27 septembre 2009
  54. « Polanski : lettre ouverte à Kouchner et Mitterrand » - Le Nouvel Observateur, 3 octobre 2009.
  55. (en) « World Agenda: France's ire over Roman Polanski triggers old Gallic reflexes » - The Times, 29 septembre 2009.
  56. « Frédéric Mitterrand rattrapé par sa “mauvaise vie” » - Arrêt sur images, 6 octobre 2009. [vidéo]
  57. « "La Mauvaise Vie" de Frédéric Mitterrand : les passages qui dérangent », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  58. La polémique enfle autour du livre de Mitterrand, lefigaro.fr, 8 octobre 2009
  59. Les pénibles leçons de l'affaire Mitterrand, Jean-Marie Colombani, slate.fr, 11 octobre 2009
  60. Frédéric Mitterrand au 20h de TF1 : « Je condamne la pédophilie, à laquelle je n'ai jamais participé » - 20 minutes, 8 octobre 2009.
  61. « Mais où est passé Mitterrand ? » - Eric Mandonnet et Ludovic Vigogne, L'Express, 27 janvier 2010.
  62. « Frédéric Mitterrand condamné pour injure à l'encontre de Frédéric Martel » (consulté le ).
  63. « LES DÉPUTÉS AU SECOURS DU "NUAGE" DE LA FONDATION LVMH », sur BFM TV,
  64. « L'Assemblée nationale vote la loi sur le prix du livre numérique », sur Livres Hebdo,
  65. « La justice se penche sur le permis contesté du musée LVMH, en pleins travaux », sur Challenges,
  66. « Le Sénat ratifie une disposition en faveur d'un musée de la Fondation LVMH », sur Fashion Network (consulté le )
  67. Rapho, inventaire d'une maison familiale, in Le Monde, 25 juin 1987
  68. France 2, dimanche, 22 h 45. Les Aigles foudroyés, film en sept parties sur la chute des grands empires. Fred Mitterrand, altesse du docu princier - Anne Boulay, Libération, 18 janvier 1997.
  69. Présentation de Mémoires d'Exil - Casadei.
  70. Présentation (extrait) de Farah: The Last Empress - YouTube, min 58 s [vidéo].
  71. (fr + en) Documentary: FARAH by Frédéric Mitterrand (2009) - Darius Kadivar, The Iranian, 4 août 2009.
  72. Présentation de Norodom Sihanouk, Roi Cinéaste - Casadei.
  73. Fairouz : Un film de Frédéric Mitterrand - Film-documentaire.fr.
  74. Présentation de Je suis la Folle de Brejnev - Casadei.
  75. « Trump, le parrain de Manhattan : « C'est un prolétaire milliardaire qui n'essaie pas de se racheter une morale » », France Info, .
  76. Pour Frédéric Mitterrand, François Fillon est « beau » et Laurent Wauquiez un « allumeur », Le Figaro, 24 octobre 2013.
  77. « Frédéric Mitterrand à Brad Pitt : « Entre dépressifs, on se reconnaît » »,
  78. V. D. avec AFP, « Légion d'honneur : qui sont les personnalités de la promotion du 14 Juillet », sur Le Point,
  79. « Décret n° 57-549 du 2 mai 1957 portant institution de l'ordre des Arts et de lettres. », sur legifrance.gouv.fr,
  80. « Le parcours de créateur de Frédéric Mitterrand », NouvelObs.com, 9 octobre 2009

Bibliographie modifier

  • Meurtre à l'Olympic (roman-photo) / texte de Gérard Guégan ; photographie de Maya Sachweh ; avec Frédéric Mitterrand (Georges Ridder), Arielle Dombasle (Marlène Rivaud), Pascal Greggory (Serge Zola), Pascale Richard (Muriel Sony), Raphaël Sorin (Joseph Huysmans), Anne Guégan (Paula Maup) et Alain Massiot (inspecteur de police). In Playboy France, mai 1983, no 114 (vol. 11, no 5), p. 61-67.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Liens externes modifier