Israël au Concours Eurovision de la chanson

Israël participe au Concours Eurovision de la chanson, depuis sa dix-huitième édition, en 1973, en tant que membre de l'UER, et l'a remporté à quatre reprises, en 1978, 1979, 1998 et 2018[1].

Israël au Concours Eurovision
Image illustrative de l’article Israël au Concours Eurovision de la chanson
Pays Drapeau d'Israël Israël
Radiodiffuseur KAN
Émission de présélection Hakochav HaBa L'Eurovizion (artiste)
HaShir Shelanu L'Eurovizion (chanson, depuis 2020)
Participations
1re participation Eurovision 1973
Participations 46 (en 2024)
Meilleure place Médaille d'or, Europe 1er (en 1978, 1979, 1998 et 2018)
Moins bonne place 24e en demi-finale (en 2007)
Liens externes
Page officielle du diffuseur
Page sur Eurovision.tv

Pour la participation la plus récente, voir :
Israël au Concours Eurovision de la chanson 2023

Légitimité modifier

L’Eurovision est le nom du réseau de diffusion de contenu qui permet d’assurer des retransmissions d'images entre des chaînes du monde entier et en dépit de cet intitulé, l’Eurovision ne se borne pas aux frontières européennes mais intègre tout pays membre actif de l’Union européenne de radio-télévision (UER) qui organise l’événement, qu'il se trouve en Europe ou ailleurs, ce qui est le cas d'Israël - comme d'autres pays du bassin méditerranéen[2],[3]. L'espace européen de la radiodiffusion s'étend de l'Atlantique au méridien à 40° E, et est délimité au sud par le 30e parallèle ; Jérusalem, siège officiel de la télévision israélienne, se situe à 35° E et sur le 32e parallèle[4].

Ce règlement est issu des actes de la Conférence européenne de radiodiffusion sur ondes métriques et décimétriques, qui a eu lieu à Stockholm en 1961, et qui définissent la zone européenne de radiodiffusion[5],[6].

L'Autorité de radiodiffusion d'Israël (IBA) était devenue membre de l'UER en 1957 et, à ce titre, le pays pouvait participer au concours[7],[6]. Dissoute en 2017, elle est remplacée à cette date par la Société de radiodiffusion publique israélienne (KAN), qui fait elle aussi partie de l'UER.

Participation modifier

Le pays participe donc depuis 1973 et a manqué cinq éditions du concours, en 1980, 1984, 1994, 1996 et 1997[1].

En 1980, 1984 et 1997, Israël se retira car la date du concours coïncidait avec celle de Yom Hazikaron, commémoration annuelle des victimes de guerre israéliennes[8]. En 1994, le pays fut relégué, à la suite des résultats obtenus l’année précédente[9]. Enfin, en 1996, l'UER instaura une épreuve de présélection, au terme de laquelle Israël fut éliminé[10].

Depuis l'instauration des demi-finales, en 2004, Israël a manqué sept finales du concours, en 2004, 2007, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2022 [1].

À l'occasion de la 62e édition du Concours Eurovision de la chanson, en 2017, lors de l'annonce des points attribués par le jury national, le présentateur Ofer Nachshon annonce qu'il s'agit de la dernière participation d'Israël à ce concours, en raison de la décision du parlement de fermer la chaîne publique Aroutz 1 diffusant le programme[11]. Cependant, l'année suivante, l'UER décide d'inviter un diffuseur non-membre (situation similaire à celle de la Grèce en 2014) et la participation d'Israël est prorogée - décision menant à sa victoire en 2018[12],[13].

Résultats modifier

Israël a remporté le concours à quatre reprises.

Première victoire : 1978 modifier

La première victoire a lieu en 1978, avec la chanson A-Ba-Ni-Bi, interprétée par Izhar Cohen et The Alphabeta[14]. A-Ba-Ni-Bi s’inspirait d’un langage imaginaire, appelé Code B, et qui avait été inventé par des enfants israéliens pour communiquer entre eux, sans être compris de leurs parents. Son principe consistait à ajouter systématiquement un « B » après chaque syllabe, en répétant la voyelle de la syllabe[15].

La responsable de la délégation israélienne Rivka Michaeli arriva sans grand espoir à Paris. Elle avait jugé la finale nationale israélienne désastreuse et les chansons qui avaient été présentées, mauvaises, A-Ba-Ni-Bi étant pour elle la moins mauvaise. La victoire de son pays lui causa donc une grande surprise[14]. Izhar Cohen, de son côté, demeura certain de sa victoire du début à la fin[16].

Cette victoire fut marquée par un record : l’attribution à cinq reprises consécutives de la note maximale[17]. Ce record fut égalé deux fois par la suite, en 1997 et en 2012.

À son retour, à Tel-Aviv, Izhar Cohen reçut un accueil triomphal. Ses admirateurs allèrent jusqu'à le porter sur leurs épaules, à travers tout l'aéroport[16]. Cependant, le déroulement et le résultat du concours posèrent problème à de nombreux télédiffuseurs d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Tous passèrent des spots publicitaires durant la prestation d’Israël. Puis, lorsque la victoire israélienne devint évidente, tous mirent fin prématurément à la retransmission. La Jordanie se fit particulièrement remarquer : la télévision jordanienne interrompit le déroulement du vote, pour faire un gros plan sur un bouquet de jonquilles. Le lendemain, les journaux jordaniens proclamèrent la victoire de la Belgique, qui avait en réalité terminé deuxième[18].

Deuxième victoire : 1979 modifier

 
La chanteuse Gali Atari en 1981

En 1979, Israël l'emporte pour la deuxième fois consécutive avec la chanson Hallelujah, interprétée par Gali Atari et Milk and Honey[19].

Pour la deuxième année consécutive après sa première victoire, la chanson israélienne est lauréate du Concours de l'Eurovision.

Hallelujah remporta un énorme succès commercial partout en Europe et dans le monde[20]. Mais Gali Atari et Milk and Honey ne tardèrent pas à se séparer et à mener des carrières indépendantes[21].

Troisième victoire : 1998 modifier

 
Dana International en 1998

Israël l'emporte pour la troisième fois en 1998, avec la chanson Diva, interprétée par Dana International[22], alors déjà très célèbre dans son pays.

Cette participation suscita immédiatement une très grande attention de la part des médias israéliens et internationaux[23]. En effet, Dana International, qui était née homme de sexe masculin, avait opéré un changement complet de genre en 1993. Elle devint ainsi la première artiste transgenre à participer au concours[22].

En Israël, les milieux politiques conservateurs et les groupements religieux orthodoxes protestèrent vivement contre ce choix. Ils le jugèrent inopportun, spécialement l'année du cinquantième anniversaire de la fondation du pays[24]. Dana International reçut dans la foulée de nombreuses menaces de mort, prises fort au sérieux par la délégation israélienne. Tous ses membres se déplacèrent donc sous la protection d’un service de sécurité pléthorique et logèrent dans le seul hôtel de Birmingham pourvu de vitres blindées. Même les robes de la chanteuse, créées par Jean-Paul Gaultier, bénéficièrent en permanence d’un garde du corps[23].

Ce fut la première victoire d’une chanson recourant entièrement à une bande-son à la place d'un orchestre et ce fut la première fois qu’un pays n’ayant pas participé l’année précédente remporta le grand prix[25].

En 2005, lors de l'émission spéciale Congratulations, Diva fut élue treizième meilleure chanson à jamais avoir été présentée au concours[26].

Quatrième victoire : 2018 modifier

 
Netta Barzilaï lors de l'Eurovision 2018

Enfin la quatrième victoire a lieu le au Portugal avec la chanson Toy interprétée par Netta Barzilai, devant Chypre et l'Autriche.

Autres modifier

Le pays a en outre terminé à deux reprises, à la deuxième place (en finale en 1982 et 1983) et à cinq reprises, à la troisième place (en finale en 1991 et 2023 et en demi-finale en 2015 et 2017 et 2023).

Israël n'a jamais obtenu de nul point, ni même terminé à la dernière place[1].

Pays hôte modifier

Israël a organisé le concours à trois reprises : en 1979, 1999 et 2019.

En 1979 modifier

 
Le Centre de conventions internationales de Jérusalem accueille l'évènement à deux reprises, en 1979 et en 1999.

L’évènement se déroula le samedi , au Centre de conventions Binyanei Ha'Ooma, à Jérusalem. Les présentateurs de la soirée furent Yardena Arazi et Daniel Pe'er et le directeur musical, Izhak Graziani[19].

Ce fut la première fois que le concours se tint dans une ville située en dehors du continent européen. En raison de l'hostilité à Israël des pays voisins, il était impossible de développer un réseau terrestre connecté à l'Europe ; l'édition 1979 fut donc la première de l'histoire du concours à être diffusée à tous les pays participants par satellite[27].

Ce fut la dernière fois que la finale eut lieu au mois de mars. Enfin, ce fut la première émission en couleur produite par la télévision publique israélienne.

Des groupes religieux orthodoxes manifestèrent à plusieurs reprises leur opposition à l’organisation du concours. En effet, celui-ci avait fixé un samedi, jour du shabbat, jour de repos consacré dans la religion juive[28]. Cela et le contexte international eurent pour conséquence un renforcement drastique des mesures de sécurité[29].

En 1980 modifier

Israël, qui avait organisé et remporté l'édition 1979, ne put se charger de l’organisation du concours en 1980. La télévision publique israélienne ne parvint en effet pas à rassembler les fonds nécessaires à la production d’un autre évènement international. Sollicité, le gouvernement israélien refusa toute rallonge au budget de l’IBA. L’UER se tourna alors vers l’Espagne, qui avait terminé deuxième, et le Royaume-Uni, qui avait déjà organisé le concours à six reprises. Mais tous deux refusèrent. Ce fut finalement la télévision publique néerlandaise qui accepta d’organiser le concours. Le temps étant compté, NOS réutilisa essentiellement le schéma de production de l’édition 1976, ce qui explique les nombreuses similitudes entre ces deux éditions[30]. Cependant NOS fixa la date du concours, au . Cela entraîna le désistement d’Israël, ce jour-là étant celui de Yom Hazikaron, commémoration nationale annuelle des victimes de guerre israéliennes.

Ce fut la seule fois de l’histoire du concours où un pays vainqueur ne revint pas défendre son titre l’année suivante[31].

En 1999 modifier

L’évènement se déroula le samedi , à l'International Convention Center de Jérusalem. Les présentateurs de la soirée furent Dafna Dekel, Sigal Shahamon et Yigal Ravid. Ce fut la toute première fois que le concours fut présenté par trois personnes[32].

Certains experts doutèrent initialement des capacités financières de la télévision publique israélienne d’organiser l’évènement, le gouvernement israélien hésitant avant d’accorder les subsides nécessaires. En effet, les groupes de pression conservateurs, politiques et religieux, s’opposèrent vivement à cette célébration, due à la victoire l’année précédente de la chanteuse transsexuelle Dana International. Le maire de Jérusalem lui-même exprima publiquement son opposition à la venue de l’Eurovision dans sa capitale[33]. Le demeure à ce jour la date la plus tardive à laquelle fut jamais organisée le concours[34].

Le recours à un orchestre étant devenu facultatif, la télévision publique israélienne se saisit de cette opportunité pour réduire le budget de l’organisation et ne fournit tout simplement aucun orchestre aux participants. Ce fut donc la première fois dans l’histoire du concours qu’aucune musique ne fut interprétée en direct durant la retransmission et que tous les interprètes furent accompagnés d’une bande-son[32]. Pour la toute première fois aussi, le déroulement de la retransmission intégra un intervalle permettant aux télédiffuseurs qui le souhaitaient de diffuser des publicités[34].

En 2019 modifier

 
Netta Barzilaï ouvrant la cérémonie de l'Eurovision en 2019
 
Tel Aviv est la ville hote du concours en 2019.

L’évènement se déroula les 14, 16 et , à l'Expo Tel Aviv de Tel Aviv-Jaffa. Les quatre présentateurs de la soirée furent le mannequin Bar Refaeli, les animateurs Erez Tal et Assi Azar, et la journaliste Lucy Ayoub.

Netta Barzilaï, la lauréate de la session précédente, chanta sa chanson victorieuse, Toy.

Pour la première fois depuis 2013, la Green room (pièce dans laquelle les artistes attendent les résultats des votes) est installée dans une salle annexe pour des raisons de sécurité.

Faits notables modifier

En 1973, à la suite des débuts d'Israël et de l'attentat de Munich l'année précédente, les mesures de sécurité furent considérablement renforcées. Selon le commentateur britannique Terry Wogan, le responsable de la sécurité recommanda aux spectateurs de demeurer assis durant tout le spectacle, spécialement durant les applaudissements. Cela afin d'éviter d'être abattus par les services de sécurité présents dans la salle[35].

En 1974, un an après la guerre du Kippour, la chanson Natati la haiai (I Gave Her My Life) appela à une coexistence pacifique entre Juifs et Arabes, et critiqua implicitement le Premier ministre Golda Meir pour ne pas avoir trouvé d'accord de paix avec l'Egypte. Il s'agit d'un premier exemple de chanson évoquant le conflit israélo-arabe et essayant de donner d'Israël une image plus pacifique. Il y en eut d'autres, par la suite, dans l'histoire de la participation d'Israël au concours[27].

En 1976, les participantes israéliennes, Yardena Arazi, Ruthie Holzman et Leah Lupatin, s'étaient rencontrées lors de leur service militaire, obligatoire en Israël. Après leur démobilisation, elles décidèrent de se lancer dans la chanson et formèrent le groupe Chocolat Menta Mastik (Chocolat, Menthe, Chewing-Gum)[36]. La chanson qu'elles interprétèrent au concours appela à une amélioration des relations entre Israël et ses voisins[27].

En 1982, lors de la prestation israélienne, une des danseuses accompagnant Avi Toledano heurta un micro, qui chuta dans le parterre, sans autre conséquence.

En 1983, le pays fut représenté par la chanson Hi (Alive). La chanson raconte l'histoire du peuple d'Israël en expliquant qu'il a survécu à plusieurs tentatives de le détruire[37]. Le concours avait lieu cette année-là à Munich, ce qui rendit son message encore plus puissant. Lieu de fondation du parti nazi en 1920, Munich avait également été la ville-hôte des Jeux olympiques d'été de 1972, marqués par la mort de onze athlètes israéliens, assassinés par le groupe terroriste palestinien Septembre noir.

En 1987, le ministre de la culture israélien n'apprécia que fort peu la chanson sélectionnée pour représenter son pays. Il s'agissait d'un morceau parodique, moquant l'absurdité de la vie, interprété par le duo satirique Datner & Kushnir. Le ministre menaça publiquement de démissionner, si la chanson était présentée à Bruxelles. Il ne tint cependant pas parole et Israël termina huitième[38].

En 1988, la représentante israélienne, Yardena Arazi, n'avait décidé de représenter son pays, qu'à condition d'être certaine de remporter la victoire. Après que le tirage au sort des ordres de passage eut lieu et qu'Israël eut reçu la neuvième place, Arazi alla consulter une voyante. Celle-ci lui assura que la chanson qui passerait en neuvième position remporterait à coup sûr le concours. Arazi accepta l'offre de la télévision publique israélienne et se choisit la chanson Ben Adam. Mais quelques semaines avant la finale, la chanson chypriote fut disqualifiée et Chypre, qui avait tiré la deuxième place, dut se retirer. Par conséquent, les ordres de passage furent tous avancés. Israël obtint alors la huitième place. Yardena Arazi termina finalement, septième. Quant à la fameuse neuvième place, elle échut à la Suisse et à Céline Dion, qui remportèrent la victoire, comme l'avait prédit la voyante[39].

En 1989, deux participants suscitèrent une vive controverse dans les médias, en raison de leur jeune âge. Le représentant israélien, Gili, était en effet âgé de douze ans. Quant à la représentante française, Nathalie Pâque, elle en avait à peine onze. L'UER décida alors de modifier le règlement de l'Eurovision. Dès l'année suivante, il fut imposé aux candidats d'avoir seize ans révolus, le jour du concours[40].

En 2000, la prestation des représentants israéliens, le groupe Ping Pong, suscita une vive controverse dans leur pays et ailleurs. Arrivés au refrain, les deux membres masculins du groupe s'embrassèrent sur la bouche[41]. Puis, au dernier couplet, ils brandirent des drapeaux syriens et israéliens. En fait, la chanson qui parle d'une histoire d'amour entre un Syrien et une Israélienne, n'est pas comprise car ses paroles sont en hébreu ; le groupe souhaitait promouvoir la paix entre Israël et la Syrie[42],[43].

En 2002, la représentante israélienne, Sarit Hadad interprète Light a Candle (Allume une bougie), un message d'espoir délivré quelques mois après le début de la deuxième Intifada. Certains commentateurs furent accusés d'avoir recommandé aux téléspectateurs de ne pas voter pour Israël. Cet appel au boycott aurait été lié à la situation politique au Proche-Orient et l’Opération Rempart[44]. Il s'agissait en réalité d'une mauvaise interprétation de leurs propos. Le commentateur belge, Jean-Pierre Hautier, se retrouva ainsi pris dans la controverse. Pour le disculper, la télévision publique belge francophone dut fournir les enregistrements de la retransmission au ministère belge des affaires étrangères[45].

En 2007, Israël fut représenté par la chanson Push the Button (Appuie sur le bouton), qui pouvait être interprété comme une protestation contre le programme nucléaire iranien menaçant l'Etat hébreu[27].

En 2009, les représentantes israéliennes étaient les chanteuses Noa et Mira Awad. La première avait déjà remporté de grands succès commerciaux auparavant. Quant à la seconde, elle devint la toute première arabe israélienne à représenter son pays. Leur chanson, There Must Be Another Way, était un appel à la paix entre Israéliens et Palestiniens[46]. Ce fut la deuxième fois dans l'histoire du concours qu'une chanson fut interprétée en arabe, après celle ayant représenté le Maroc, en 1980. Awad fit l'objet de critiques l'accusant de trahir ses origines arabes en représentant Israël an concours[27].

En 2018, alors que des manifestants ayant amené des bannières pro-palestiniennes sur le lieu du concours de chansons à Lisbonne essayaient vainement de les déployer pour boycotter la participation israélienne, un journaliste publie la liste détaillant les capitales de tous les pays avec le nom, le sexe et la profession de la personne présentant les votes de chaque pays, alors que pour Israël, le document précise que « seul Israël doit être mentionné » et non sa capitale. Partant, la ministre israélienne de la Culture et des Sports, Miri Regev, a protesté contre le fait que la présentatrice israélienne Lucy Ayoub[47]se soit exprimée en arabe lors de la retransmission en direct alors que la langue officielle d'Israël est l'hébreu, et n'ait effectivement pas mentionné sa capitale Jérusalem, contrairement à la présentation de tous les autres pays en lice[48],[49].

En 2019, pour éviter l'aggravation de la polémique[50],[51],[52] et malgré le fait que Jérusalem avait déjà été la capitale d'accueil de l'Eurovision de 1979[53] et celui de 1999[54], c'est Tel Aviv et non Jérusalem qui est désignée l'année suivante comme la ville hôtesse du concours de l'Eurovision 2019 pour sa 64e édition[55]. À cette occasion, parmi les signes de protestation contre la tenue en Israël du concours, l'Islande envoie Hatari, un groupe électro-punk qui, vêtu de tenues évoquant le sado-masochisme, chante une chanson intitulée La haine va triompher[43].

Représentants modifier

Année Artiste(s) Chanson Langue(s) Traduction française Finale Demi-finale
Place Points Place Points
1973 Ilanit Ey sham Hébreu Quelque part 04 97
1974 Kaveret Natati la khayay Hébreu Je lui ai donné ma vie 07 11
1975 Shlomo Artzi At va'ani Hébreu Toi et moi 11 40
1976 Chocolate Menta Mastik Emor shalom Hébreu Dis bonjour 06 77
1977 Ilanit Ahava he shir leshnayim Hébreu L'amour est une chanson pour deux 11 49
1978 Izhar Cohen & The Alphabeta A-Ba-Ni-Bi Hébreu Je t'aime 01 157
1979 Gali Atari & Milk and Honey Hallelujah Hébreu Alléluia 01 125
Retrait en 1980.
1981 Habibi Halayla Hébreu Ce soir 07 56
1982 Avi Toledano Hora Hébreu Hora 02 100
1983 Ofra Haza Chai Hébreu En vie 02 136
Retrait en 1984.
1985 Izhar Cohen Olé olé Hébreu - 05 93
1986 Moti Giladi & Sarai Tzuriel Yavoh yom Hébreu Un jour viendra 19 07
1987 Lazy Bums Shir habatlanim Hébreu La chanson des fainéants 08 73
1988 Yardena Arazi Ben adam Hébreu L'être humain 07 85
1989 Gili & Galit Derech hamelech Hébreu La voie du roi 12 50
1990 Rita Shara barkhovot Hébreu En chantant dans les rues 18 16
1991 Duo Datz Kan Hébreu Ici 03 139
1992 Dafna Dekel Ze rak sport Hébreu Ce n'est que du sport 06 85
1993 Lakahat Shiru Shiru Hébreu, anglais Chante 24 04
Relégation en 1994.
1995 Liora Amen Hébreu - 08 81
1996 Galit Bell Shalom olam Hébreu Salut, monde   28 12
Retrait en 1997.
1998 Dana International Diva Hébreu - 01 172
1999 Eden Yom huledet (Happy Birthday) Hébreu, anglais Joyeux anniversaire 05 93
2000 Ping Pong Sameyakh Hébreu Sois heureux 22 07
2001 Tal Sondak En davar Hébreu Peu importe 16 25
2002 Sarit Hadad Light a Candle Hébreu, anglais Allume une bougie 12 37
2003 Lior Narkis Words for Love Hébreu, anglais Des mots pour l'amour 19 17
2004 David D'Or Leha'amin Hébreu, anglais Croire   11 57
2005 Shiri Maymon Hasheket shenish'ar Anglais, hébreu Le silence qui demeure 04 154 07 158
2006 Eddie Butler Together We Are One Anglais, hébreu Ensemble, nous ne sommes qu'un 23 04  
2007 Teapacks Push The Button Anglais, français, hébreu Pousse le bouton   24 17
2008 Boaz Mauda The Fire in Your Eyes Hébreu, anglais Le feu dans tes yeux 09 124 05 104
2009 Noa & Mira Awad There Must Be Another Way Anglais, hébreu, arabe Il doit y avoir une autre façon 16 53 07 75
2010 Harel Skaat Millim Hébreu Des mots 14 71 08 71
2011 Dana International Ding Dong Hébreu, anglais -   15 38
2012 Izabo Time Anglais, hébreu Temps   13 33
2013 Moran Mazor Rak bishvilo Hébreu Rien que pour lui   14 40
2014 Mei Feingold Same Heart Anglais, hébreu Même cœur   14 19
2015 Nadav Guedj Golden Boy Anglais Garçon en or 09 97 03 151
2016 Hovi Star Made of Stars Anglais Faits d'étoiles 14 135 07 147
2017 Imri Ziv I Feel Alive Anglais Je me sens en vie 23 39 03 207
2018 Netta Barzilai Toy Anglais, hébreu Jouet 01 529 01 283
2019 Kobi Marimi Home Anglais Maison 23 35  
2020 Eden Alene Feker Libi Anglais, amharique, arabe, hébreu Aime mon cœur Concours annulé à la suite de la pandémie de Covid-19.
2021 Set Me Free Anglais, hébreu Délivre-moi 17 93 05 192
2022 Michael Ben David I. M. Anglais Je suis   13 61
2023 Noa Kirel Unicorn Anglais, hébreu Licorne 03 362 03 127
2024 Eden Golan Hurricane Anglais, hébreu Ouragan
  • Première place
  • Deuxième place
  • Troisième place
  • Dernière place

  Qualification automatique en finale
  Élimination en demi-finale

Galerie modifier

Chefs d'orchestre, commentateurs et porte-paroles modifier

Année Chef d'orchestre Commentateur(s) Porte-parole
1973 Nurit Hirsh - -
1974 Yonatan Rechter Yitzhak Shim'oni
1975 Eldad Shrem
1976 Matti Caspi
1977 Eldad Shrem
1978 Nurit Hirsh
1979 Kobi Oshrat Dan Kaner
1980 retrait
1981 Eldad Shrem - Dan Kaner
1982 Silviu Nansi Brandes Yitzhak Shim'oni
1983
1984 retrait
1985 Kobi Oshrat - Yitzhak Shim'oni
1986 Yoram Zadok
1987 Kobi Oshrat
1988 Eldad Shrem
1989 Shaike Paikov
1990 Rami Levin
1991 Kobi Oshrat
1992 Daniel Pe'er
1993 Amir Frohlich Danny Rup
1994 relégation relégation
1995 Gadi Goldman Daniel Pe'er
1996 - non qualifié
1997 retrait
1998 - - Yigal Ravid
1999 Yoav Ginai
2000
2001
2002 Michal Zoharetz
2003
2004 Merav Miller
2005 Dana Herman
2006
2007 Jason Danino-Holt
2008 Noa Barak-Weshler
2009 Ofer Nachshon
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018 Asaf Liberman et Shir Reuven (première demi-finale)
Itai Herman et Goel Pinto (seconde demi-finale)
Erez Tal et Idit Hershkowitz (finale)
Lucy Ayoub
2019 Sharon Taicher et Eran Zarachowicz Izhar Cohen

Historique de vote modifier

Depuis 1975, Israël a attribué en finale le plus de points à :

Rang Pays Points
1   Suède 197
2   France 174
3   Royaume-Uni 166
4   Russie 151
5   Ukraine 149
6   Espagne 128
7   Pays-Bas 120
8   Norvège 114
9   Danemark 109
10   Italie 98

Depuis 1975, Israël a reçu en finale le plus de points de la part de :

Rang Pays Points
1   France 232
2   Finlande 154
3   Suisse 143
4   Pays-Bas 142
5   Royaume-Uni 141
6   Espagne 138
7   Allemagne 134
8   Belgique 133
9   Portugal 127
10   Norvège 125

Bibliographie modifier

  • John Kennedy O'Connor, The Eurovision Song Contest. 50 Years. The Official History, Londres, Carlton Books Limited, .
  • Jean-Pierre Hautier, La folie de l’Eurovision, Bruxelles, Éditions de l’Arbre, .
  • (en) Jan Feddersen et Ivor Lyttle, Congratulations. 50 Years of The Eurovision Song Contest. The Official DVD. 1956-1980, Copenhague, CMC Entertainement, .

Références modifier

  1. a b c et d (en) « Israel », sur Eurovision.tv (consulté le )
  2. « «Je m'énerve pas, j'explique»... Pourquoi Israël participe à l'Eurovision », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  3. François Coulaud, « Eurovision : mais au fait pourquoi Israël fait le concours de l'Eurovision - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  4. (en) « Israel is not in Europe, so why is it allowed to enter the Eurovision Song Contest? », sur www.theguardian.com (consulté le )
  5. Conférence Européenne de Radiodiffusion sur ondes métriques et décimétriques, « Actes finals (Stockholm) » [PDF], sur itu.int, Genève, Union internationale des télécommunications,
  6. a et b Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève, « Interroge - Pour quelle raison, Israël participe au concours de l'Eurovision de la chanson ainsi qu'aux compétitions sportives européennes, alors que ce pays ne se situe géographiquement pas en Europe ? », sur institutions.ville-geneve.ch, (consulté le )
  7. European Broadcasting Union (EBU), « Membres », sur www.ebu.ch, (consulté le )
  8. (en) « Dublin 1997 », sur Eurovision.tv (consulté le )
  9. (en) « Dublin 1994 », sur Eurovision.tv (consulté le )
  10. Kennedy O'Connor 2005, p. 144.
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