François Darbon

acteur, adaptateur et metteur en scène pour le théâtre et la télévision
François Darbon
Nom de naissance Jean François Darbon
Naissance
16e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 82 ans)
12e arrondissement de Paris
Profession Acteur, metteur en scène, auteur
Films notables Les Misérables
Baisers volés

François Darbon est un acteur, metteur en scène et auteur français né le dans le 16e arrondissement de Paris[1] et mort le dans le 12e arrondissement de Paris[2].

Biographie modifier

En 1938, François Darbon aborde ses premières expériences théâtrale à Tunis. Avec une compagnie de comédiens amateurs, il joue trois soirs au théâtre municipal. Le lendemain, nostalgique de ces soirées, il prend la décision d'en faire son métier.

C'est en septembre 1939, pendant son service militaire près de Biarritz, qu'il fait la rencontre de celui qu'il ne quittera plus, André Clavé, mobilisé comme lui, en tant qu’Élève Officier de Réserve (EOR)[3]. Leur amitié naîtra dans des discussions sur le théâtre, et alors qu'André Clavé venait de mettre de côté, provisoirement, la troupe qu'il avait fondé en 1936, la compagnie des Comédiens de la Roulotte avec Geneviève Wronecki-Kellershohn, Jean Desailly[4], tout jeune amateur débutant, et quelques autres.

François Darbon, les retrouvera en septembre 1940 pour jouer La paix chez soi. Le mois suivant la troupe intègre le mouvement Jeune France[5], et ils vont commencer, enfin, une vie de comédiens professionnels. Ils sont rejoints, en février 1941, par Jean Vilar, qui accepte de venir à La Roulotte « simplement en tant qu'auteur »[6],[7], et Hélène Gerber tous deux élèves de Charles Dullin .

Grâce au soutien financier de Jeune France, la troupe part en tournée théâtrale dans le centre du pays (Anjou, Sarthe et Mayenne), pendant l'été 1941[8],[9]. Pendant l'été 1942, La Roulotte repartira sur les routes de Bretagne et du centre de la France, mais sans subventions, Jeune France ayant été dissoute à la fin de l'hiver. Clavé sera alors tenu, pour des raisons de sécurité, de quitter sa propre compagnie un an après être entré dans un réseau de résistance, le réseau Brutus.

François Darbon mettra à profit les dernières années de la guerre pour aller suivre les cours de Charles Dullin.

Après la Guerre, il retrouve André Clavé. Revenu des camps nazis de Buchenwald, et de Dora, Jeanne Laurent demandera, en 1946, à Clavé de reconstituer sa troupe des Comédiens de la Roulotte pour faire des tournées de prospection en Lorraine et en Alsace. Puis elle lui demandera de remplacer Roland Piétri à la direction du Centre dramatique de l'Est, à Colmar. Darbon sera de toutes ces aventures jusqu'à la fin de décembre 1952, date à laquelle, Michel Saint-Denis, remplacera Clavé[10].

Ils fonderont, alors, ensemble, la Compagnie Clavé-Darbon et se produiront en France et en Allemagne, jusqu'à 1955, lorsqu'André Clavé sera contraint d'abandonner le théâtre pour partir dans d'autres directions.

François Darbon suivra alors une voix plus solitaire travaillant de spectacles en spectacles et de films en films. Il retrouvera, malgré tout, encore Clavé, se vouant l'un à l'autre une fidélité sans faille[11], lorsque ce dernier lui demandera de former à la diction, des élèves animateurs de radio africains, dans l'école qu'il dirige, le Studio-École (École créée par Pierre Schaeffer, pour préparer la décolonisation)[10].

À 25 ans il épousera la ravissante Nathalie Manoyloff, d'origine russe. Ils auront une fille, Sophie. Sophie Darbon est auteur comédienne et metteur en scène comme son père. Elle vient de publier un conte pour enfants Sotisette Planplan et la clé des fées aux éditions Edilivre, dédiée à ses parents.

Il partagera par la suite sa vie avec la comédienne Dominique Blanchar, épousée finalement en janvier 1978 après son divorce, jusqu'à sa mort le . Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Théâtre modifier

Comédien modifier

Metteur en scène modifier

Œuvres littéraires modifier

  • Les Suspects, roman, nrf, Gallimard, Paris, 1946 (sous son nom de baptême, Jean-François Darbon)
  • L'Itinéraire, roman, Mercure de France, Paris, 1972
  • La Balle au mur, roman, Denoël, Paris, 1977

Bibliographie modifier

  • Denis Gontard, La décentralisation théâtrale en France, 1895-1952, Paris, Société d’édition d’enseignement supérieur, 1973
  • Geneviève Latour, Petites Scènes... Grand Théâtre. Le théâtre de création de 1944 à 1960, Délégation à l'action artistique de Paris, Société des auteurs et compositeurs dramatiques, avec le Bureau des bibliothèques et du livre, Paris, 1986
  • Michel Corvin, « André Clavé », extrait de Les directeurs du Théâtre national de Strasbourg, site du TNS
  • Francine Galliard-Risler, André Clavé, début d’un parcours théâtral, texte et illustrations de FGR in Revue d’histoire du Théâtre[15] 1995 – 2, No 186
  • Geneviève Latour, Le théâtre, reflet de la IVe République, Bibliothèque historique de la ville de Paris, 1995
  • Simone Valère, Jean Desailly (avec J.M. Loubier), Un destin pour deux, Ramsay, Paris, 1996
  • Jean-Pierre Rioux (dirigé par) La Vie culturelle sous Vichy, Éditions Complexe, Coll. Questions Au XXe siècle, 1999, contribution de Véronique Chabrol sur Jeune France : L'ambition de Jeune France
  • Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités, A.A.A.C., Paris, 1998 – Ouvrage collectif écrit et dirigé par FGR, avec de très nombreux témoignages enregistrés et retranscrits, dont de François Darbon – Préface de Jean-Noël Jeanneney - Épilogue de Pierre Schaeffer

Notes et références modifier

  1. Acte de naissance no 670 (vue 10/31) avec mentions marginales des mariages, du divorce et du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16e arrondissement, registre des naissances de 1915.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. * Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités - p. 48
  4. Jean Desailly, Un destin pour deux, Ramsay, Paris, 1996 - p. 31
  5. Véronique Chabrol, Jeune France, une expérience de recherche et de décentralisation culturelle (novembre 1940 / mars 1942), thèse pour l'Université de Paris III, 1974
  6. Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités, A.A.A.C., Paris, 1998
  7. Jean Vilar, Le théâtre, service public, Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975 - p. 29 - Texte inédit de 1942
  8. Le mouvement Jeune France est mis en place par Schaeffer et Emmanuel Mounier. Véritable préfiguration d'un ministère de la culture à venir, et rêvé par Jean Zay avant guerre, elle tire ses financements du régime de Vichy pendant dix-huit mois (de novembre 1940 à mars 1942), le temps que le pouvoir s'aperçoive que ses propres objectifs ne sont pas suivis. De ce mouvement, naîtra de très nombreuses vocations de résistants.
  9. Véronique Chabrol, L'ambition de Jeune France, in La vie culturelle sous Vichy, Bruxelles, Éditions Complexe, 1990
  10. a et b Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités
  11. Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités - p. 221
  12. Hervé Dumont, « Histoire & Cinéma I - La France », sur Encyclopédie du film historique (consulté le )
  13. Petites Scènes... Grand Théâtre. Le théâtre de création de 1944 à 1960, de Geneviève Latour, Paris, 1986 - p. 173 - Interview d'André Clavé
  14. Geneviève Latour, Petites Scènes... Grand Théâtre. Le théâtre de création de 1944 à 1960 - p. 173 - Critiques : Philippe Soupault « (...) Ce que j'admire plus, peut-être, que la pièce, c'est l'effort des Comédiens de la Roulotte. Ils jouent avec conviction et sincérité. (...) » in Les Lettres Françaises, le 24 01 1947 - Paul-Louis Mignon : « (...) La jeune troupe d'André Clavé joue avec cœur, avec entrain. Faisons leur confiance et remercions-les de nous avoir donné un spectacle nouveau et intéressant » in Action le 24 01 1947 - Philippe Heriat : « (...) Les préventions sont faites pour qu'on y renonce au moins une fois. Si, par exemple, le titre de "Jeune Compagnie Théâtrale" signifie pour vous, inutilité majeure, amateurisme, ignorance du métier et système de "je-me-crois-tout-permis", allez au Théâtre Charles de Rochefort où se produisent les Comédiens de la Roulotte : une surprise vous y attend et l'une des plus intéressantes soirées de la saison » in La Bataille, le 22 01 1947
  15. « Revue d'Histoire du Théâtre / Société d'Histoire du Théâtre », sur Société d'Histoire du Théâtre (consulté le ).

Liens externes modifier