Théâtre des Célestins

théâtre lyonnais à l'italienne

Le théâtre des Célestins est un théâtre lyonnais situé dans le quartier de Bellecour. C'est l'un des seuls théâtres en France, avec la Comédie-Française et le théâtre de l'Odéon, à fêter plus de 200 ans d'art dramatique.

Théâtre des Célestins
Description de cette image, également commentée ci-après
Le théâtre des Célestins, place des Célestins.
Type théâtre à l'italienne
Lieu Lyon
Coordonnées 45° 45′ 36″ nord, 4° 49′ 53″ est
Architecte Gaspard André
Inauguration 1792 puis 1885
Capacité 687 / 138
Direction Pierre-Yves Lenoir
Site web theatredescelestins.com
logo de Théâtre des Célestins
Logo de Théâtre des Célestins.
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Théâtre des Célestins
Géolocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Théâtre des Célestins

Son nom vient du couvent des Célestins qui occupait l'emplacement de 1407 à 1789.

Histoire du bâtiment modifier

Le couvent d'origine modifier

 
Le couvent des Célestins, reconstitution du XIXe siècle.

Sur l'emplacement de l'actuel théâtre, le premier bâtiment est un édifice des Templiers jusqu'en 1312. La place est utilisée ensuite par le couvent des Célestins de Lyon, fondé en 1407 sur les bords de la Saône, à la suite de la donation de l'ancienne propriété par Amédée VIII, comte de Savoie. À cet emplacement, les religieux édifient une abbaye et une église, Bonne nouvelle, qu'ils utilisent jusqu'en 1779. L'abbaye connaît trois incendies en 1501, 1622 et 1744[1].

L'abbaye des célestins accueille en 1686 la confrérie des libraires et imprimeurs[2].

1792 : le début du théâtre aux Célestins modifier

La Société des Célestins, puis Compagnie des Célestins, créée définitivement en 1789, avait pour objet « l'établissement d'un jardin au centre des terrains des ci-devant Célestins, la construction de 17 maisons environnant ce jardin, la distribution et réparation du bâtiment claustral qui formerait 7 maisons particulières dans l'une desquelles serait construite une salle de spectacle ».

Un premier théâtre, appelé théâtre des Variétés, est inauguré le .

En 1871, un incendie détruit entièrement l'édifice, devenu d'ailleurs vétuste et trop petit.

1877 : le théâtre à l'italienne modifier

Le bâtiment actuel est l'œuvre de Gaspard André, choisi à la suite d'un concours organisé en 1873. Le théâtre est inauguré le , mais est victime d'un incendie dans la nuit du 25 au . Gaspard André dirige la reconstruction à l'identique des parties détruites (la toiture et la scène), et le théâtre peut rouvrir le 18 octobre 1881[3].

 
Photographie sur plaque de verre du théâtre des Célestins prise en 1884 (Antoine Berthier-Geoffray).

Histoire récente modifier

Durant les événements de Mai 68, le directeur du théâtre, Albert Husson, accepte, à la demande de son épouse Constance Husson et de responsables universitaires, de cacher une partie des collections d'objets antiques de l'institut d'égyptologie de l'Université, qui étaient en danger. Les caisses sont acheminées de nuit par des machinistes du théâtre et dissimulées durant un an dans une loge condamnée[4].

Une rénovation majeure a été réalisée dans les années 2002 à 2005. En entreprenant la rénovation du théâtre des célestins pour des questions évidentes de sécurité, la ville de Lyon a aussi eu l’ambition de privilégier l’accueil et le confort du public, d’ouvrir plus largement ce lieu en le rendant accessible à tous et d'offrir aux professionnels des conditions de travail optimales. Une deuxième salle, la Célestine, a été créée durant les travaux et peut accueillir jusqu'à 132 spectateurs.

 
Le théâtre des Célestins (en travaux).

Le théâtre modifier

Des acteurs célèbres y ont joué comme Sarah Bernhardt ou Jean Marais. Napoléon y a été spectateur.

Pendant les 35 années de la direction Charles Moncharmont, le théâtre des Célestins a accueilli les plus grands noms de la scène : Cécile Sorel, Jules Berry, Ludmilla et Georges Pitoeff, Louis Jouvet, Charles Dullin, Elvire Popesco, Sacha Guitry, Madeleine Renaud, Pierre Dux, Jean Marais, Jean Weber, Fernandel..., sans omettre les gloires du music-hall : Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier. Charles Gantillon qui lui succède en 1941, accroît encore le prestige du théâtre avec sa passion dévorante pour le théâtre et son esprit novateur. Grâce à lui, le public découvre Jean Cocteau, Eugène Ionesco, Armand Gatti, Samuel Beckett, Bertolt Brecht. Il donne leur première chance à Jorge Lavelli, Patrice Chéreau, Edmond Tamiz et Marcel Maréchal. Le , Albert Husson et Jean Meyer sont nommés ensemble à la direction du Théâtre. En 1978, à la mort d'Albert Husson, Jean Meyer dirige seul les Célestins. Jean-Paul Lucet, qui jouait avec la comédienne fétiche de Meyer, Claude Jade (son actrice préférée dans cinq pièces entre 1975 et 1984 au Théâtre des Célestins), dans Britannicus en 1980, lui succède en 1985. Claudia Stavisky dirige les Célestins depuis 2000, rejointe à la codirection par Patrick Penot en 2002 puis par Marc Lesage en 2014. En , Pierre-Yves Lenoir rejoint Claudia Stavisky à la codirection du théâtre.

Accès modifier

Ce site est desservi par la station de métro Bellecour. On peut se garer au pied du théâtre, sur les quais de Saône (quai des Célestins) ainsi que dans le parking des Célestins.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Site officiel du Théâtre des Célestins.
  2. Histoire de Lyon, 2007, p. 486.
  3. « Théâtre des Célestins | AML », sur www.archives-lyon.fr (consulté le )
  4. Jean-Claude Goyon, L'Égypte antique : à travers la collection de l'Institut d'égyptologie Victor-Loret de Lyon, Lyon/Paris, Musée des beaux-arts de Lyon - Somogy, , 120 p. (ISBN 978-2-7572-0139-8), p. 18