Pierre Sabbagh

journaliste, réalisateur et producteur de télévision français de l'ORTF

Pierre Sabbagh, né le à Lannion et mort le à Paris 16e, est une personnalité de la télévision française, ayant exercé successivement les métiers de journaliste, réalisateur, producteur, animateur et directeur de chaînes de télévision.

Pierre Sabbagh
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Fonction
Conseiller (en)
Commission nationale de la communication et des libertés
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Valmondois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Alain Sabbagh
Nationalité
Activités
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Catherine Langeais (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Office de radiodiffusion télévision française ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Biographie

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Pierre Sabbagh est le fils du peintre Georges Sabbagh (1887-1951), alexandrin d'origine chrétienne syrienne d’Égypte (descendant du bey Hanna Sabbagh, banquier à Alexandrie). Contrairement à un bruit de couloir circulant à l'ORTF dans les années 1970, Pierre Sabbagh n'est pas juif. Son nom est bien Pierre Allain Sabbagh, fils de Georges Hanna Sabbagh, né en Égypte d'une famille grecque-catholique melkite originaire de Damas. Sa mère s'appelle Agnès Humbert, résistante du réseau musée de l'Homme. Il est le frère du contre-amiral Jean Sabbagh.

Renvoyé de plusieurs lycées, il ne rêve alors que de théâtre. Il devient l'élève de Charles Dullin, qui le fait engager pour jouer dans Volpone (1940) le rôle d'un page vénitien ; lors du tournage il lui dit : « Décidément, tu n'as aucun talent de comédien. Depuis trois jours, je te regarde : tu t'intéresses à la caméra, aux lumières, au son, au maquillage. Tu sais, le métier est aussi noble derrière la caméra que devant, et je crois que derrière, tu pourras faire quelque chose »[1]. Pierre Sabbagh renonce à devenir comédien.

Pendant l'Occupation, il est chef du Centre de formation professionnelle du spectacle, créé en 1940 par le gouvernement de Vichy[2]. En 1945, il commence une carrière de radio-reporter, il fait notamment un enregistrement sonore, sans autorisation, de l'exécution de Pierre Laval le à la prison de Fresnes, son reportage est diffusé à la radio le soir même[3]. Il entre ensuite en 1946 à la télévision française.

Il invente et présente le le premier journal télévisé français[4]. Il a été animateur populaire à la télévision française pendant 14 ans pour avoir animé des jeux télévisés le Gros Lot, Télé-Pok, L'Homme du XXe siècle, et de l’émission documentaire Le Magazine des explorateurs de 1956 à 1970.

Le , il épouse en secondes noces la présentatrice de télévision Catherine Langeais[5].

En 1960, il renvoie toutes les femmes journalistes à l'exception de Danièle Breem et s'en explique : « Au J.T. il me faut du dynamisme, des nerfs solides et être disponible à tout moment : jamais mes collaborateurs masculins n'auraient l'idée de retarder un reportage avec un argument du genre : « Je n'ai rien à me mettre ! » »[6].

En 1961, il est le producteur de trois émissions : Le Magazine des explorateurs, Avis aux amateurs et L'Homme du XXe siècle[7].

La création, en 1966, de l'émission Au théâtre ce soir à la suite d'une grève à la télévision française qui s'éternise, devient son plus grand succès.

Dans le cadre du programme minimum, La Bonne Planque est diffusée pendant cette période, ce qui provoque l'engouement du public pour ce genre d'émission.

À son actif aussi, le premier grand jeu audiovisuel qui réunit la France des années 1960 devant l'écran en noir et blanc : L'Homme du XXe siècle, jeu de questions de culture générale qui a duré un peu plus de deux années avec deux célèbres finales du Super homme du XXe siècle, réunissant les anciens meilleurs vainqueurs de l'année (dont le comédien Robert Manuel la 1re année) et gagnée en 1963 par un professeur de « cours complémentaire », Georges Rivault, et en 1964 par un professeur d'histoire, Francis Pichon. Le visage de Pierre Sabbagh apparut sur le jeu de société (ancêtre du Trivial Pursuit) qui fut édité avec cette émission.

Il confie en 1970, à Marc Gilbert la direction de l'émission Volume et en 1971, celle d'Italiques.

En septembre 1971, il est nommé directeur général de la deuxième chaîne couleur de l'ORTF. Il parvient en trois ans à en faire la première chaîne de l'ORTF, tant en audience qu'en indices de satisfaction[8]. Après l’éclatement de l’ORTF en 1974, le conseil des ministres du , nommant les présidents des chaînes de télévision, ne le reconduit pas dans ses fonctions[9].

En 1981, il est nommé PDG de Technisonor, société de production filiale de la Sofirad, ayant notamment produit La Chambre des dames, et Thérèse Humbert.

En 1983, il est nommé par Hervé Bourges, président de TF1, président du comité de réflexion, constitué de 17 personnes, chargé d'établir des propositions de stratégie pour l'image et les programmes de TF1. Lors de la séance d'installation du comité, Pierre Sabbagh précise qu'il a accepté cette présidence « à titre gracieux, sans contrat avec la société TF1 »[10].

En 1986, il est nommé membre de la CNCL (Commission nationale de la communication et des libertés).

Il meurt le à Paris 16e[11]. Il est enterré dans le cimetière de Valmondois, où il a une résidence secondaire avec son épouse.

Il a un fils : Olivier, né en [12].

Présentateur de télévision

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Bibliographie

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  • Pierre Sabbagh, Les perles de la Téléculture, Paris, éditions Hachette,
  • Pierre Sabbagh, Fanina, éditions Pan, (réimpr. 1966, 1969), 285 p. (ISBN 0330020404)
  • Pierre Sabbagh, Le guide de la Pipe et du Tabac, Paris, éditions Stock, 1973 p.
  • Pierre Sabbagh, Le guide Marabout de la pipe et du tabac, Paris, éditions Marabout,
  • Pierre Sabbagh, Encore vous, Sabbagh !, Paris, éditions Stock, , 165 p. (ISBN 2234017750)

Filmographie

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Présentateur de téléfilms

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Notes et références

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  1. Télé 7 Jours n°896, semaine du 30 juillet au 5 août 1977, page 35. Article rédigé à l'occasion de la diffusion du film Volpone dans l'émission Cinéma de minuit, le dimanche 31 juillet 1977, à partir de 22 h 30 sur FR3.
  2. Michel Serrault, ... Vous avez dit Serrault ? (autobiographie), éditions Florence Massot, 2001, p. 47 : « Il faut dire que l'école avait été créée en 1940 par l'État français, et que le régime intérieur , à base de lait et de biscuits caséinés, nous commandait de chanter "Maréchal, nous voilà" et de faire le salut aux couleurs, que le chef de centre montait chaque matin. Ce chef de centre... j'aurai l'occasion d'enregistrer une pièce de Louis Verneuil pour son émission Au théâtre ce soir. Il s'appelait Pierre Sabbagh ».
  3. Télé 7 Jours n°1167, semaine du 9 au 15 octobre 1982, page 120, article de Carole Sandrel. Son enregistrement sonore fut rediffusé à la télévision le 23 septembre 1982, lors de l'émission d'Alain Decaux consacrée à la fin de Pierre Laval.
  4. (fr) Mélanie Rostagnat, « Aujourd'hui, le JT fête ses 60 ans ! » sur Ozap.com,
  5. « Catherine Langeais, au-delà de la mire. La pionnière des speakerines est décédée hier, à l'âge de 74 ans. », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. Télé Magazine n°228, semaine du 6 au 12 mars 1960, page 30.
  7. Télé 7 Jours no 85, semaine du 4 au 10 novembre 1961, p. 60.
  8. Télé 7 Jours n°754, semaine du 5 au 11 octobre 1974, page 114.
  9. Télé 7 Jours n°754, semaine du 5 au 11 octobre 1974, page 114 et 115, article de Michel Lis : « Il incarnait la Télévision depuis 25 ans. Il est sacrifié aujourd'hui à la mode du changement. Sabbagh congédié ».
  10. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 9 septembre 1983.
  11. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Pierre Alain Sabbagh », sur MatchID
  12. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992 : « 1 enf. : Olivier et 2 enfants d'un précédent mariage de Mme (Catherine Langeais) : Marie-Elisabeth et Jean-Michel Gordowski » et « Cancon. Un nouveau service dans le village », ladepeche.fr, 5 mars 2009.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean Sabbagh, Georges Sabbagh, Paris, éditions Jean Sabbagh, , 128 p. (ISBN 2903640009)
  • Abdallah Naaman, Histoire des Orientaux de France : 1er-XXe siècle, Ellipses, Paris, 2003. 2e édition, 2019.

Article connexe

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Liens externes

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