Hélène Carrère d'Encausse

historienne et femme politique française

Hélène Carrère, dite Hélène Carrère d'Encausse, née Zourabichvili le à Paris 16e et morte le à Paris 15e, est une historienne et femme politique française d'origine géorgienne.

Hélène Carrère d'Encausse
Hélène Carrère d'Encausse en 2013.
Fonctions
Secrétaire perpétuel de l'Académie française
-
Députée européenne
4e législature du Parlement européen
France (en)
Rassemblement pour la République
-
Fauteuil 14 de l'Académie française
-
Présidente d'association (d)
Radio Sorbonne (d)
-
Jacques Pomonti (d)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Hélène Carrère d’EncausseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Hélène ZourabichviliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Apatride (1929-1950)
Française (à partir de 1950)
Formation
Activités
Père
Mère
Nathalie Zourabichvili (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Louis Carrère d'Encausse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Commission de la nationalité (d) (-)
Académie française ()
Académie des sciences de RussieVoir et modifier les données sur Wikidata
Directeurs de thèse
Distinctions
Prix Princesse des Asturies en sciences sociales ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Tombe de Hélène Carrère d'Encausse au cimetière du Montparnasse (division 27, grand cimetière).

Membre de l'Académie française à partir de 1990, elle occupe le poste de secrétaire perpétuel de l'institution de 1999 à sa mort : elle est la première femme à occuper cette fonction.

Elle est députée européenne de 1994 à 1999, élue sur la liste d'union RPR-UDF.

Spécialiste renommée de la Russie et du monde slave, elle a été critiquée pour sa proximité avec Vladimir Poutine et son cercle de pouvoir, avant qu'elle ne finisse par s'opposer fermement à l'invasion de l'Ukraine.

Biographie

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Jeunesse et études

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Hélène Zourabichvili est la fille de l'économiste et philosophe géorgien Georges Zourabichvili, issu de la famille Zourabichvili (qui sombre dans une grande pauvreté après la révolution russe[1] et émigre vers la France), et de Nathalie von Pelken, d'origine germano-russe[2]. Elle naît le dans le 16e arrondissement de Paris[3]. Elle a un frère, Nicolas. Elle est par ailleurs la cousine de Salomé Zourabichvili, fille de son oncle Lévan et 5e présidente de la Géorgie.

Elle apprend d'abord le russe, puis, à partir de quatre ans et demi, le français, chez des amis de ses parents, en Bretagne[4]. D'abord installée à Bordeaux, elle quitte la ville pour Paris avec sa mère après l'assassinat de son père en 1944[5]. Elles y logent d'abord à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris, rue Daru[5]. Elle prend des cours de russe et de littérature russe à la paroisse[2].

Née apatride, elle devient française en 1950, à l'âge de 21 ans[6].

Hélène Carrère d'Encausse est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris[7] (section Service public[8], promotion 1952[9]), docteur (1963)[10] et docteur ès lettres (1976)[11]. Dirigée par Maxime Rodinson, sa thèse porte sur les « émirats ouzbeks, d'Alexandre II à Lénine »[12]. Hélène Carrère d'Encausse envisage ensuite de présenter le concours d'entrée à l'École nationale d'administration, avant d'y renoncer[13].

Le , elle épouse, à Paris, Louis Édouard Carrère, dit Carrère d'Encausse (né en 1927 et décédé en 2023[14]), assureur, fils de Georges Carrère et de Paule Dencausse. Ils ont trois enfants : Emmanuel (1957), Nathalie (1959) et Marina (1961).

Parcours professionnel

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Hélène Carrère d'Encausse est d'abord professeur d'histoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, puis à l'Institut d'études politiques de Paris. Lors des évènements de Mai 68, elle est élue déléguée des professeurs et directeurs de séminaires de l'IEP et participe à la commission paritaire constituée à l'occasion, aux côtés d'Alfred Grosser, Jacques Fournier, Georges Lavau, Pierre Viot[15]. Elle est directrice d'études à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et administratrice de l'EastWest Institute (en)[16].

Professeur invité dans plusieurs établissements nord-américains et japonais, elle est docteur honoris causa de l'université de Montréal et de l'université catholique de Louvain.

Elle se fait remarquer, en 1978, en annonçant « la fin de l'URSS » dans son livre L'Empire éclaté[n 1], non pas grâce aux entreprises délibérées de Ronald Reagan ou de Jean-Paul II, mais, selon elle, à cause de la forte natalité des républiques musulmanes d'Asie centrale. Cette annonce s'est révélée partiellement non fondée : l'URSS implosa certes, mais le mouvement sécessionniste partit des pays baltes, la partie la plus européanisée de l'Union soviétique, alors que les républiques musulmanes restèrent globalement calmes jusqu'à leur accession à l'indépendance[17]. Le Monde note toutefois que « la nouveauté du propos et la clarté de l’expression imposent Hélène Carrère d’Encausse sur la scène médiatique. Qu’elle ne quittera plus »[12].

Engagements politiques

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Hélène Carrère d'Encausse est présidente du conseil d'administration de Radio Sorbonne de 1984 à 1989[18] et membre de la Commission de la nationalité en 1987-1988[7],[19].

Lors de l'élection présidentielle de 1988, elle est membre du comité de soutien à la candidature de Raymond Barre[20].

Le [21], elle devient présidente du Comité national pour le « oui » à Maastricht, créé par Jack Lang[2],[n 2]. Elle se revendique à cette occasion de la « mouvance libérale »[22] et décrit le traité comme « le portillon que l'on doit franchir pour aller plus loin »[23]. Durant cette même année, elle crée, avec Kofi Yamgnane et Claude Sérillon, la Fondation pour l'intégration républicaine[24] et occupe le poste de conseillère spéciale auprès de Jacques Attali, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)[25], participant ainsi à l’élaboration d’une politique d’assistance à la transition économique dans les anciens États communistes[2].

Le [26], elle accepte, sur les instances de Jacques Chirac[27], d'être candidate aux élections européennes de juin suivant. Elle occupe, derrière Dominique Baudis, la deuxième position sur la liste UDF-RPR et, bien qu'étant plus proche des positions de l'UDF, doit adhérer au RPR à l'occasion de sa candidature[28].

Élue députée européenne, elle est vice-présidente de la commission des Affaires étrangères, de la Sécurité et de la Politique de défense durant son mandat entier, qui échoit en [29].

Nommée par décret en date du [30] vice-présidente de la Commission des archives diplomatiques[2], elle préside la commission des sciences de l'homme au Centre national du livre (CNL) de 1993 à 1996. En 1996, elle fait partie des personnes dont le nom circule pour succéder à Jean Favier à la tête de la Bibliothèque nationale de France, mais Pierre-Jean Remy lui est préféré[31].

En 1996-1997, elle est membre du Comité pour la commémoration des origines : de la Gaule à la France[32]. Elle est nommée en 1998 au Conseil national du développement des sciences humaines et sociales. En 2004, elle devient présidente du conseil scientifique de l'Observatoire des statistiques de l'immigration et de l'intégration[2]. Elle est également membre du comité de parrainage du Collège des Bernardins[33].

 
Hélène Carrère d'Encausse en 2010.

En 2017, elle intègre le comité d'éthique de la chaîne de télévision russe RT, requis par le Conseil supérieur de l'audiovisuel dans la perspective du développement de ses activités en France[34], puis décide de le quitter[35].

Début 2022, en amont de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, elle présente à de multiples reprises cette perspective comme impossible, répétant en cela le narratif du Kremlin[36].

Par ailleurs, elle prend part au comité de lecture pour l'ouvrage De l'encre pour la paix et remet plusieurs prix coups de cœur à des poèmes écrits par plus de 50 jeunes du monde pour la paix, au profit de l'Unicef[37]. Cet ouvrage sera une de ses dernières collaborations littéraires[38].

Académie française

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Le , après avoir été sollicitée par Henri Troyat[39], Hélène Carrère d'Encausse est élue au 14e fauteuil de l'Académie française, laissé vacant par Jean Mistler. Elle l'emporte par 23 voix contre 9 à André Sernin et 2 bulletins marqués d'une croix[16],[n 3]. Elle est accueillie sous la Coupole par Michel Déon le [40].

Son épée d'académicienne a été réalisée par le sculpteur franco-géorgien Goudji[12].

Elle est élue secrétaire perpétuel de l'Académie le , avec 26 suffrages sur 31, en remplacement de Maurice Druon, démissionnaire de cette fonction[41]. Elle est la première femme à accéder à ce poste[41].

Elle est par ailleurs membre associé de l'Académie royale de Belgique, membre étranger de l'Académie des sciences de Russie, de l'Académie de Roumanie et de l'Académie d'Athènes, et membre d’honneur de l'Académie russe des Beaux-Arts et de l'Académie des sciences de Géorgie.

Le , à la suite du décès de Jean-Denis Bredin, elle devient officiellement la doyenne (la plus anciennement élue) de l'Académie française. Le , après la mort de René de Obaldia, Hélène Carrère d'Encausse devient également la doyenne d'âge de l'Académie.

Mort et hommages

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Hélène Carrère d'Encausse en 2023.

Hélène Carrère d'Encausse meurt le à Paris 15e, à l’âge de 94 ans. Son décès est annoncé par un communiqué de ses enfants précisant qu'« elle s'est éteinte paisiblement entourée de sa famille »[42].

L'ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang réagit en déclarant qu'elle était « l'élégance même » et estime que « sous son règne, l'Académie s'est renouvelée »[42]. Le président russe, Vladimir Poutine, salue une « grande amie de la Russie » et déclare se souvenir « avec émotion des conversations avec cette grande Française »[43]. L'université Paris-1-Panthéon Sorbonne, où elle a occupé le poste de professeur d'histoire contemporaine, rend également hommage à « l'historienne remarquable et à la femme passionnée et engagée qu'elle fut »[44].

Ses obsèques ont lieu en l'église Saint-Germain-des-Prés (Paris), en présence de nombreux académiciens et de la grande-duchesse consort de Luxembourg María Teresa[45]. Un hommage national présidé par Emmanuel Macron lui est rendu aux Invalides le 4 octobre, alors que le président de la République et son épouse avaient salué le « destin exceptionnel » d'une femme « qui traversa son siècle, marqua l'époque, parvint à en transmettre l'histoire à des milliers de lecteurs »[46],[47],[48].

Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse (division 27, grand cimetière)[49].

Prises de position

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Non-féminisation de la langue française

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Hélène Carrère d'Encausse utilise le titre non féminisé de « Madame le secrétaire perpétuel » aussitôt après son élection[41] car, disait-elle, « il n'y a qu'un seul secrétaire perpétuel depuis trois siècles et demi. C'est cette idée de continuité qui doit prévaloir. C'est une lignée qui se poursuit[50]. »

Au sein de l'Académie française, elle est ainsi opposée à la féminisation des titres et fonctions en français[51].

Après une déclaration officielle de l'Académie le qualifiant l'écriture inclusive de « péril mortel »[52], Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, adresse une lettre à l'Académie française pour lui demander de revoir ses recommandations sur la question de la féminisation des titres et fonctions. Il écrit : « l'usage de la féminisation des fonctions s'est étendu au sein de la fonction publique et du corps judiciaire[53],[54]. » Dans sa réponse officielle, Hélène Carrère d'Encausse annonce pour la première fois l'intention de l'Académie de se pencher sur les règles de féminisation, vu l'évolution des usages[54],[55],[56],[53]. À sa demande, est constituée une équipe de quatre académiciens, qui remet en 2019 un rapport se prononçant en faveur de l'emploi du féminin pour plusieurs noms de métiers[57].

En , sur le site Internet de l'Académie française, Hélène Carrère d'Encausse est qualifiée d'« historienne » (usage du féminin), mais reste « secrétaire perpétuel », « président », « commandeur », « officier »[58],[59].

Positions à l'égard de la Russie de Poutine

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Hélène Carrère d'Encausse et Vladimir Poutine en 2000.
 
Le président russe Dmitri Medvedev décerne l'ordre de l'Honneur à Hélène Carrère d'Encausse en 2009.

La proximité et l'indulgence d'Hélène Carrère d'Encausse à l'égard de Vladimir Poutine et son cercle de pouvoir lui sont reprochées de la part de ses confrères universitaires[60]. Elle justifie le pouvoir autoritaire dont fait usage Poutine : « Il fallait un pouvoir fort, autoritaire, se réclamant des valeurs traditionnelles de la Russie ». En 2014, elle ménage le président russe sur l'annexion de la Crimée en affirmant : « Certes, le basculement de la Crimée dans le giron russe n'a pas été légal au regard du droit international, mais je ne parlerais pas pour autant d’“annexion”. Davantage d'une modification des frontières qui n’a pas été réglée par le biais d’un accord international »[61].

En 2017, elle accepte de rentrer au comité d'éthique de la chaine de propagande russe RT (Russia Today) « car il y avait le député Thierry Mariani (LR) et mon collègue Jacques Sapir », avant de s'en retirer. En 2016, Mariani avait notamment organisé un voyage polémique en Crimée, et avait rencontré le dictateur syrien Bachar el-Assad[61],[62].

Après le début de la guerre en Ukraine le , sa position évolue. Alors qu'elle déclare, le , sur LCI : « Je ne sais pas pourquoi les Ukrainiens s'obstinent » à propos de la défense de la ville de Bakhmout[63],[64], ajoutant qu'à son avis « ils feraient mieux de laisser tomber la ville, sauf s’ils sont en bonne posture[60] », elle n'a ensuite « pas de mots assez durs pour qualifier [l']obstination [de Poutine] à mener cette guerre, dont elle n'a d'ailleurs « pas cru qu’elle aurait lieu, jusqu’au 24 février [2022] au matin »[60]. »

Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises

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Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Hélène Carrère d'Encausse estime que les résidents des banlieues viennent directement de « villages africains » et justifient que le nombre d'enfants « qui courent dans les rues » est causé par la surpopulation dans les appartements en conséquence de la « polygamie » des habitants[64],[65].

Prix et distinctions

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Décorations

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Place Hélène-Carrère-d'Encausse à Oullins.

Honneurs

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Plaque de la place Hélène-Carrère-d'Encausse à Oullins.

Œuvres

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Notes et références

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  1. Titre trouvé par son éditeur.
  2. Et satellite du Comité international, emmené, lui, par Umberto Eco et Elie Wiesel (« Le référendum sur le traité de Maastricht : droit de cité pour la culture : l'article 128 peut permettre une meilleure protection des activités artistiques et intellectuelles », sur lemonde.fr, ).
  3. Son épée d'académicienne est créée par l'orfèvre Goudji (L'Estampille - L'Objet d'art, juillet 2007, p. 53) et son habit vert par Pierre Cardin.
  4. Officier le , commandeur le , grand officier le .

Références

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  82. Remise doctorats Honoris causa, vendredi 17 juin 2016, Amphithéâtre Pierre Y. abou Khater, Campus des sciences humaines de l'université Saint-Joseph de Beyrouth
  83. http://institutfrancais.bg/fr/programme/701/helenecarreredencausse/
  84. https://www.hec.edu/fr/helene-carrere-dencausse
  85. http://www.academyofathens.gr/el/organization/members/2nd-section
  86. « Oullins inaugure la place Hélène Carrère d'Encausse », sur mlyon.fr, .

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Alain-Gérard Slama, « Carrère d'Encausse (Hélène) », dans Jacques Julliard et Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français : les personnes, les lieux, les moments, Paris, Le Seuil, (ISBN 978-2-02-099205-3), p. 261-262.
  • [portrait] Raphaëlle Rérolle, « Hélène Carrère d’Encausse, une grande connaisseuse de la Russie « en plein brouillard » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Une catégorie est consacrée à ce sujet : Hélène Carrère d'Encausse.

Liens externes

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