Utilisateur:Mathious Ier/Brouillon n°2

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Histoire modifier

Avant la construction du Mur (1945-1961) modifier

 
Secteurs d'occupation de Berlin, tracé du Mur et points de passage (1989).

Après sa capitulation le , l'Allemagne est divisée en quatre zones d'occupation sous administrations soviétique, américaine, britannique et française, conformément à l'accord conclu à la conférence de Yalta. Berlin, la capitale du Troisième Reich, est d'abord totalement occupée en mai-juin 1945 par l'Armée rouge . Mais elle est également partagée en quatre secteurs, à compter de juillet 1945, lors de l'arrivée des premiers contingents des Alliés occidentaux. Les Soviétiques laissent alors aux Occidentaux les districts ouest de la ville (2 à la France, 3 aux Britanniques et 5 aux États-Unis) qui se retrouvent ainsi totalement enclavés dans leur zone d'occupation, le secteur restant étant placé sous contrôle soviétique - soit 10 districts - représentant à lui seul 409 km2, soit 45,6 % de la superficie de la ville[1]. La position et l'importance de Berlin en font un enjeu majeur de la guerre froide qui s'engage dès la fin des hostilités.

Événements en Allemagne modifier

La coopération entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne prend fin en mars 1948 lorsque l'Union soviétique suspend sa participation au Conseil de contrôle allié et du commandement interallié le [2]. Les Soviétiques s'emploient dès lors à gêner les communications des Occidentaux avec Berlin-Ouest et l'Allemagne de l'Ouest, sans doute pour les forcer à abandonner l'ancienne capitale du Reich. Du au , Staline instaure le blocus de Berlin. Tous les transits terrestres et fluviaux entre Berlin-Ouest et l'Allemagne de l'Ouest sont coupés. Cet événement constitue la première crise majeure entre l'Union soviétique et les Occidentaux. Grâce à un gigantesque pont aérien organisé sous l'égide des États-Unis, Berlin-Ouest survit au blocus[3].

L'année 1949 voit la création en mai de la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans la trizone constituée par les zones française, britannique et américaine, suivie de près par celle de la République démocratique allemande (RDA) en octobre dans la zone sous occupation soviétique[2]. La création de deux États consolide la division politique de Berlin. On commence alors des deux côtés à sécuriser et à fermer la frontière entre les deux États. Des douaniers et du personnel policiers ou assimilés sont détachés à la surveillance frontalière et patrouillent entre la RDA et la RFA ; de solides clôtures seront plus tard érigées du côté est-allemand.

Légalement, Berlin garde le statut de ville démilitarisée (absence de soldats allemands et présence de forces locales policières) partagée en quatre secteurs, et indépendante des deux États que sont la RFA et RDA. En réalité, la portée pratique de cette indépendance est très limitée. En effet, le statut de Berlin-Ouest s'apparente à celui d'un Land, avec des représentants sans droit de vote au Bundestag, tandis que Berlin-Est devient, contrairement à son statut, capitale de la RDA. La ville reste cependant le seul endroit où les Allemands de l'Est comme de l'Ouest peuvent transiter, sans contrôles particuliers .

Le , l'URSS tente un nouveau coup de force lors de l'« ultimatum de Khrouchtchev » proposant le départ des troupes occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une « ville libre » démilitarisée. Les alliés occidentaux refusent[4]. Cet ultimatum marque le début de la crise de Berlin qui sera au cœur des relations Est-Ouest pendant quatre ans.

Causes de la construction du mur de Berlin modifier

Depuis sa création en octobre 1949, la RDA subit un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales déjà très surveillées. Entre 2,6 et 3,6 millions d'Allemands -sur une population totale d'environ 16 millions d'habitants- fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961, privant le pays d’une main-d'œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste[1],[a]. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure, car, jusqu’en , il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d'est en ouest[5], ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler. Les Allemands appellent cette migration de la RDA communiste à la RFA capitaliste : « voter avec ses pieds ». Pendant les deux premières semaines d', riches en rumeurs, plus de 47 000 citoyens est-allemands passent en Allemagne de l'Ouest via Berlin. De plus, Berlin-Ouest joue aussi le rôle de porte vers l'Ouest pour de nombreux Tchécoslovaques et Polonais. Comme l'émigration concerne particulièrement les jeunes actifs, elle pose un problème économique majeur pour le gouvernement est-allemand et menace l'existence même de la RDA.

En outre, environ 50 000 Berlinois sont des travailleurs frontaliers, travaillant à Berlin-Ouest, mais habitant à Berlin-Est ou dans sa banlieue où le coût de la vie et de l'immobilier est plus favorable. Le , un décret oblige les travailleurs frontaliers à s'enregistrer comme tels et à payer leurs loyers en Deutsche Marks (monnaie de la RFA). Avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille intensivement aux points d'accès à Berlin-Ouest ceux qu'elle désigne comme « contrebandiers » ou « déserteurs de la République ».

Comme dans tous les pays communistes sous domination soviétique, une économie planifiée a été imposée à la RDA par Moscou. Le plan septennal (1959-1965) est un échec dès le début. La production industrielle augmente moins vite que prévu. En effet, les investissements sont insuffisants. La collectivisation des terres agricoles , contestée par la quasi-totalité des paysans de l'Allemagne de l'Est, entraîne une baisse de la production et une pénurie alimentaire. Les salaires augmentent plus vite que prévu à cause d'un manque de main-d'œuvre provoqué en grande partie par les fuites à l'Ouest. Un important trafic de devises et de marchandises, néfaste à l'économie est-allemande, passe par Berlin. La RDA se trouve en 1961 au bord de l’effondrement économique et social[2].

La construction du mur de Berlin modifier

 
La construction du Mur, le .
 
Le , la construction du mur de Berlin commence. Cette photo montre des hommes des « groupes de combat de la classe ouvrière » (Kampfgruppen der Arbeiterklasse), organisation paramilitaire est–allemande, sur le côté ouest de la porte de Brandebourg qui se tiennent exactement sur la ligne de démarcation.

Le programme de construction du Mur est un secret d'État du gouvernement est-allemand. Il commence dans la nuit du au avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest[1]. L'opération a pour nom de code « Muraille de Chine »[6].

Son édification est effectuée par des maçons réquisitionnés, sous la contrôle et la surveillance de policiers et de soldats – en contradiction avec les assurances du président du Conseil d'État de la RDA, Walter Ulbricht, qui déclarait le lors d'une conférence de presse internationale à Berlin-Est en réponse à une journaliste ouest-allemande[7] : « Si je comprends bien votre question, il y a des gens en Allemagne de l'Ouest qui souhaitent que nous mobilisions les ouvriers du bâtiment de la capitale de la RDA pour ériger un mur, c'est cela ? Je n'ai pas connaissance d'un tel projet ; car les maçons de la capitale sont principalement occupés à construire des logements et y consacrent toute leur force de travail. Personne n'a l'intention de construire un mur[b] ! »

 
Après trois heures d'attente, une vieille dame passée au secteur ouest fait signe à ses connaissances restées à l'Est, 1961.

W.Ulbricht est ainsi le premier à employer le mot « mur », deux mois avant qu'il ne soit érigé.

Si les Alliés sont au courant d'un plan de « mesures drastiques » visant au verrouillage de Berlin-Ouest, ils se montrent cependant surpris par son calendrier et son ampleur. Comme leurs droits d'accès à Berlin-Ouest sont respectés, ils décident de ne pas intervenir militairement. Le BND (Services secrets de la RFA) avait lui aussi reçu début des informations semblables. Après la rencontre entre Ulbricht et Nikita Khrouchtchev lors du sommet des pays membres du Pacte de Varsovie (-), le BND note dans son rapport hebdomadaire du  : « Les informations disponibles montrent que le régime de Pankow[c] s'efforce d'obtenir l'accord de Moscou pour l'entrée en vigueur de mesures rigoureuses de blocage ; en particulier le bouclage de la frontière de Berlin, avec interruption du trafic de métros et de tramways entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. (…) Il reste à voir si Ulbricht est capable de faire accepter de telles exigences par Moscou, et jusqu'où. »

La déclaration publique du sommet du Pacte de Varsovie propose de « contrecarrer à la frontière avec Berlin-Ouest les agissements nuisibles aux pays du camp socialiste et d'assurer autour de Berlin-Ouest une surveillance fiable et un contrôle efficace. »

Le , la Chambre du peuple (« Volkskammer »), le parlement de la RDA, approuve la concertation avec Moscou et donne les pleins pouvoirs au conseil des ministres pour en assurer la réalisation. Ce dernier adopte le un décret dénonçant la politique d'agression impérialiste des Occidentaux à son encontre. Un contrôle très strict des frontières séparant Berlin-Ouest et Berlin-Est est instauré[8]. Il décide de l'emploi des forces armées pour occuper la frontière avec Berlin-Ouest et y ériger un barrage.

Le samedi , le BND reçoit l'information qu'« une conférence a eu lieu à Berlin-Est au centre de décision du Parti communiste est-allemand (SED) en présence de hauts responsables du parti. On a pu y apprendre que (…) la situation d'émigration croissante de fugitifs rend nécessaire le bouclage du secteur d'occupation soviétique et de Berlin-Ouest dans les jours prochains — sans plus de précisions — et non dans deux semaines comme il était prévu initialement ».

Dans la nuit du au , 14 500 membres des forces est-allemandes (VOPO - " policiers populaires " et miliciens ouvriers armés ) bloquent les rues et les voies ferrées menant à Berlin-Ouest. Des troupes soviétiques se tiennent prêtes à intervenir. Tous les moyens de transport entre les deux parties de la ville sont interrompus. En , des métros et des S-Bahn (réseau ferré de banlieue) de Berlin-Ouest continueront à circuler sous Berlin-Est sans cependant s'y arrêter, les stations desservant le secteur oriental (qu'on appellera désormais les « stations fantômes ») ayant été fermées.

Erich Honecker, en tant que secrétaire du comité central du SED pour les questions de sécurité, assure la responsabilité politique de la planification et de la réalisation de la construction du Mur pour le parti, qu'il présente comme un « mur de protection antifasciste »[1]. Les pays membres du pacte de Varsovie publient, le même jour, une déclaration pour soutenir le bouclage de la frontière entre les deux Berlin[9]. Jusqu'en , la frontière reste « franchissable » et parmi les seules forces de surveillance, 85 hommes passent à l'Ouest — imités en cela par 400 civils, dont 216 réussissent. Les images du jeune militaire est-allemand Conrad Schumann enjambant le 15 août 1961 les barbelés, ainsi que de fugitifs descendant par une corde en draps de lit ou sautant par les fenêtres des immeubles situés à la frontière marquent les esprits.

 
Mur de Berlin en juillet 1980 (Est à gauche).

La construction du Mur autour des trois secteurs de l'Ouest consiste tout d'abord en un rideau de fils de fer barbelés. Les pavés des axes de circulation entre les deux moitiés de la ville sont retournés afin d’interrompre immédiatement le trafic[10]. Dans les semaines suivantes, il est complété par un mur de béton et de briques, puis muni de divers dispositifs de sécurité. Ce mur sépare physiquement la cité et entoure complètement la partie ouest de Berlin qui devient une enclave au milieu des pays de l'Est.

Les conséquences du mur de Berlin sur ses habitants modifier

Lors de sa construction inattendue en 1961, le mur de Berlin a eu nombreuses conséquences sur ses habitants, dont la séparation des familles, des amis et des amants[11]. Puisque le mur est construit en une nuit et de façon inattendue, les Allemands ne peuvent se déplacer afin de retrouver leurs proches. Avant la construction du mur, les Berlinois et Berlinoises pouvaient traverser la frontière pour aller rejoindre leur famille, faire des achats ou même aller travailler. Plus de 12000 Berlinois de l’Ouest allaient travailler à l’Est et plus de 53 000 d'entre eux allaient travailler à l’Ouest[12].

 
Mur de Berlin, mars 1967

Le mur de Berlin a également contribué à la consolidation du régime de la République Démocratique de l'Allemagne. Cela a eu pour effet de durcir la répression politique à en Allemagne de l'Est. Les opposants au régime sont emprisonnés et les services spécialisés de répression tel que la STASI (Sécurité d'Etat) espionnent sa propre population et les potentiels dissidents.

Malgré la résilience de la population est-allemande qui voit son mode de vie transformé, les conséquences de la construction du mur se vivent au quotidien[13]. Il faudra attendre la réunification de l'Allemagne pour que la population soit libérée du mur de la honte et de la répression politique[14].

Les réactions à l'Ouest modifier

 
Détails du Mur, 1989.

Le chancelier fédéral Adenauer appelle le jour même la population de l'Ouest au calme et à la raison, évoquant sans plus de précisions les réactions qu'il s'apprête à prendre avec les Alliés. Il attend deux semaines après la construction du Mur avant de se rendre à Berlin-Ouest. Seul le maire de Berlin-Ouest Willy Brandt émet une protestation énergique, mais impuissante, contre l'emmurement de Berlin et sa coupure définitive en deux. Sa déclaration est sans ambiguïté : « Sous le regard de la communauté mondiale des peuples, Berlin accuse les séparateurs de la ville, qui oppressent Berlin-Est et menacent Berlin-Ouest, de crime contre le droit international et contre l’humanité (...)[10] ». Le , une manifestation de 300 000 personnes entoure Willy Brandt pour protester devant la mairie de Schöneberg, siège du gouvernement de Berlin-Ouest.

Les Länder de la RFA fondent la même année à Salzgitter un centre de documentation judiciaire sur les violations des droits de l'homme perpétrées par la RDA, pour marquer symboliquement leur opposition à ce régime.

La réaction des Alliés tarde : il faut attendre vingt heures avant que les colonnes militaires ne se présentent à la frontière. Le , les commandants des secteurs occidentaux de Berlin adressent à leur homologue soviétique une note de protestation contre l'édification du Mur[15]. Des rumeurs incessantes circulent, selon lesquelles Moscou aurait assuré les Alliés de ne pas empiéter sur leurs droits à Berlin-Ouest. Le blocus de Berlin a effectivement montré aux yeux des Alliés que le statut de la ville était constamment menacé. La construction du Mur représente ainsi une confirmation matérielle du statu quo : l'Union soviétique abandonne son exigence d'un Berlin-Ouest « libre » déserté par les troupes alliées, tel qu'il avait encore été formulé en 1958 dans l'ultimatum de Khrouchtchev.

 
Kennedy et Adenauer le long du mur de Berlin, le .

Les réactions internationales sont ambiguës. Dès le , Dean Rusk, secrétaire d'État américain, condamne la restriction de la liberté de déplacement des Berlinois[16]. Les Alliés considèrent que l'URSS est à l'initiative de la construction du Mur entre sa zone d'occupation et celle des Alliés comme l'indiquent les notes de protestation envoyées au gouvernement soviétique par les ambassadeurs américain et français[17]. Cependant, Kennedy qualifie la construction du Mur de « solution peu élégante, mais mille fois préférable à la guerre », il déclara néanmoins que c'est « une défaite du système communiste »[18]. Le premier ministre britannique MacMillan n'y voit « rien d'illégal ». En effet, la mesure touche d'abord les Allemands de l'Est et ne remet pas en question l'équilibre géopolitique de l'Allemagne. Après une lettre que Willy Brandt lui a fait parvenir le [19], Kennedy affiche un soutien symbolique[20],[21] à la ville libre de Berlin-Ouest en y envoyant une unité supplémentaire de 1 500 soldats et fait reprendre du service au général Lucius D. Clay. Le , Clay et le vice-président américain Lyndon B. Johnson se rendent à Berlin.

Dans l'ensemble, excepté Willy Brandt, les réactions sont modérées. Plusieurs historiens remarquent que l'Occident ne prendra pas le risque d'une guerre ouverte, et d'une potentielle rupture de l'équilibre de la terreur, pour Berlin[18],[22].

Le , on en vient à une confrontation visible et directe entre troupes américaines et soviétiques à Checkpoint Charlie. Des gardes-frontières de RDA exigent de contrôler des membres des forces alliées occidentales voulant se rendre en secteur soviétique. Cette exigence est contraire au droit de libre circulation dont bénéficient tous les membres des forces d’occupation. Pendant trois jours[10], dix chars américains et dix chars soviétiques se postent de chaque côté, à proximité immédiate de Checkpoint Charlie. Les blindés se retirent finalement, aucune des deux parties ne voulant déclencher une escalade qui aurait risqué de se terminer en guerre nucléaire. La libre circulation - pour les Occidentaux et pour les étrangers- par le poste-frontière Checkpoint Charlie est rétablie. Paradoxalement, cette situation explosive, aussi bien à Berlin que dans le reste de l'Europe, va déboucher sur la plus longue période de paix qu'ait connue l'Europe occidentale[23].

Un pays, deux États modifier

 
Tracé du Mur sur une image satellite (ligne jaune).

Les ressortissants de Berlin-Ouest ne pouvaient déjà plus entrer librement en RDA depuis le . L'encerclement est rendu plus efficace par la diminution des points de passage : 69 points de passage sur les 81 existants sont fermés dès le . La porte de Brandebourg est fermée le et quatre autres le . Fin 1961, il ne reste plus que sept points de passage entre l'Est et l'Ouest de Berlin. La Potsdamer Platz est coupée en deux. Le centre historique de la ville devient progressivement un grand vide sur la carte, composé du no man’s land entre les murs de séparation à l’Est et d’un terrain vague à l’Ouest[24]. Les conséquences économiques et sociales sont immédiates : 63 000 Berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest et 10 000 de l'Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est[1].

Le mur de Berlin est devenu dès sa construction le symbole de la guerre froide et de la séparation du monde en deux camps. Le , John Kennedy prononce à Berlin un discours historique. Il déclare « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »), marquant la solidarité du monde libre pour les Berlinois[25]. De plus, la construction du Mur donne une image très négative des pays communistes et prouve de manière symbolique leur échec économique face au bloc occidental. « Le bloc soviétique s’apparente désormais à une vaste prison dans laquelle les dirigeants sont obligés d’enfermer des citoyens qui n’ont qu’une idée : fuir ! Le Mur est un aveu d’échec et une humiliation pour toute l’Europe orientale »[26]. Le Mur sape l'image du monde communiste.

Le , après de longues négociations, le premier accord sur le règlement des visites de Berlinois de l'Ouest chez leurs parents de l'Est de la ville est signé. Il permet à 1,2 million de Berlinois de rendre visite à leurs parents dans la partie orientale de la ville mais seulement du au . D'autres arrangements suivent en 1964, 1965 et 1966[10]. De façon officieuse, la RFA procède à partir de 1962 au rachat de prisonniers politiques est-allemands libérés contre des devises occidentales, pratique confidentielle qui concernera toutefois plus de 30 000 personnes jusqu'en 1989[27]. Après l'accord quadripartite de 1971, le nombre des points de passage entre l'Est et l'Ouest est porté à dix. À partir du début des années 1970, la politique suivie par Willy Brandt et Erich Honecker de rapprochement entre la RDA et la RFA (Ostpolitik) rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie les autorisations de voyage hors de la RDA, en particulier pour les « improductifs » comme les retraités, les malades et autorise les visites de courte durée d'Allemands de l'Ouest dans les régions frontalières. Comme prix d'une plus grande liberté de circulation, la RDA exige la reconnaissance de son statut d'État souverain ainsi que l'extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA. Ces exigences se heurtent à la loi fondamentale de la RFA qui les rejette donc catégoriquement. Pour beaucoup d’Allemands, l’édification du Mur est, de fait, un déchirement et une humiliation qui accentuent les ressentiments de la partition. Une conséquence inattendue de la construction du Mur est de faire renaître dans le cœur des Allemands l’idée de la réunification[26].

Les deux parties de la ville connaissent des évolutions différentes. Berlin-Est, capitale de la RDA, se dote de bâtiments prestigieux autour de l'Alexanderplatz et de la Marx-Engels-Platz. Le centre (Mitte) de Berlin qui se trouve du côté est perd son animation. En effet, l'entretien des bâtiments laisse à désirer, surtout les magnifiques bâtiments situés sur l'île des musées, en particulier l'important musée de Pergame[1]. Poursuivant le développement d'une économie socialiste, le régime inaugure en 1967, dans la zone industrielle d'Oberschöneweide, le premier combinat industriel de la RDA, le Kombinat VEB Kabelwerke Oberspree (KWO) dans la câblerie. En 1970, débute la construction d'immeubles de onze à vingt-cinq étages dans la Leipzigerstrasse qui défigurent l'espace urbain[10]. La propagande de la RDA désigne le Mur ainsi que toutes les défenses frontalières avec la RFA comme un « mur de protection antifasciste » protégeant la RDA contre l'« émigration, le noyautage, l'espionnage, le sabotage, la contrebande et l'agression en provenance de l'Ouest ». En réalité, les systèmes de défense de la RDA se dressent principalement contre ses propres citoyens.

Berlin-Ouest devient vite la vitrine de l’Occident. La reconstruction est bien plus rapide qu’à l’Est. La Potsdamer Platz reste un lieu de souvenir. Une plate-forme panoramique permet de regarder par-dessus le Mur. Elle attire les visiteurs au cours des années 1970 et 1980[24]. La partition fragilise cependant l'économie du secteur ouest. En effet, les industriels doivent exporter leur production en dehors de la RDA. De plus, pour éviter l'espionnage industriel, les industries de pointe s'implantent rarement à Berlin-Ouest[28]. La partie ouest se singularise à partir de 1967 par son mouvement étudiant, point de mire de l'opinion publique. En effet, la ville est traditionnellement une ville universitaire. La vie culturelle y est très développée.

 
Tags sur le mur de Berlin en juillet 1980.

Le , à l'occasion des festivités commémorant les 750 ans de la ville, le président américain Ronald Reagan prononce devant la porte de Brandebourg un discours resté dans les mémoires sous le nom de Tear down this wall!. Il s'agit d'un défi lancé à Gorbatchev, lequel est apostrophé à plusieurs reprises dans le discours[29].

La chute du Mur modifier

 
Manifestations le à Berlin-Est.
 
Le à la porte de Brandebourg, Berlin.

En 1989, la situation géopolitique change. Au printemps, la Hongrie ouvre son « rideau de fer ». En , Tadeusz Mazowiecki, membre de Solidarność, devient premier ministre de Pologne. Certains observateurs pensent qu'une contagion de liberté va gagner aussi les Allemands[30]. À la fin de l'été, les Allemands de l'Est se mettent à quitter le pays par centaines, puis par milliers, sous prétexte de vacances en Hongrie, où les frontières sont ouvertes. En trois semaines, 25 000 citoyens de la RDA rejoignent la RFA par la Hongrie et l'Autriche. Des tentes et des sanitaires sont installées dans le parc de l'ambassade de la RFA à Prague où se pressent des réfugiés est-allemands, mais fin septembre les conditions d'accueil des quelque 4 000 réfugiés sont précaires. Dans la nuit du 30 septembre, Hans-Dietrich Genscher vient à Prague leur dire qu'un accord a été conclu avec la RDA pour qu'ils puissent légalement émigrer en RFA. Le , un premier train spécial part pour l'Allemagne de l'Ouest, via le territoire de l'Allemagne de l'Est. L'exode continue tout au long du mois d'octobre[31],[32].

En RDA, la contestation enfle. Les églises protestantes, comme celle de Saint Nikolai à Leipzig, accueillent les prières pour la paix. Elles sont le germe des manifestations du lundi à partir de [33]. 200 000 manifestants défilent dans les rues de Leipzig le . Mikhaïl Gorbatchev, venu à Berlin-Est célébrer le quarantième anniversaire de la naissance de la RDA, indique à ses dirigeants que le recours à la répression armée est à exclure[34]. Malgré une tentative de reprise en main par des rénovateurs du Parti communiste, les manifestations continuent. Sur l'Alexanderplatz à Berlin-Est, 250 000 à 500 000 personnes manifestent en appelant à la liberté d'expression, à une presse libre et à la liberté de réunion. La police est-allemande (Volkspolizei) n'intervient pas mais des unités de l'armée (Nationale Volksarmee) sont positionnées près de la porte de Brandebourg pour empêcher toute tentative de franchissement du Mur. D'importantes manifestations ont aussi lieu dans une quarantaine de villes de la RDA[35].

Le 9 novembre, une conférence de presse est tenue par Günter Schabowski, secrétaire du Comité central chargé des médias en RDA, membre du bureau politique du SED, retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. À 18 h 57, vers la fin de la conférence, en réponse à la question d'un journaliste italien[36], Schabowski lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle réglementation des voyages, dont il s'avère plus tard qu'elle n'était pas encore définitivement approuvée, ou, selon d'autres sources, ne devait être communiquée à la presse qu'à partir de h le lendemain matin, le temps d'informer les organismes concernés :

«  Présents sur le podium à côté de Schabowski : les membres du comité central du SED : Helga Labs, Gerhard Beil et Manfred Banaschak.
Schabowski lit un projet de décision du conseil des ministres qu'on a placé devant lui : « Les voyages privés vers l'étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs — motif du voyage ou lien de famille. Les autorisations seront délivrées sans retard. Une circulaire en ce sens va être bientôt diffusée. Les départements de la police populaire responsables des visas et de l'enregistrement du domicile sont mandatés pour accorder sans délai des autorisations permanentes de voyage, sans que les conditions actuellement en vigueur n'aient à être remplies. Les voyages y compris à durée permanente peuvent se faire à tout poste-frontière avec la RFA. »

Question d'un journaliste : « Quand ceci entre-t-il en vigueur ? »

Schabowski, feuilletant ses notes : « Autant que je sache — immédiatement. »[37]  »

 
Mur en partie détruit près de la porte de Brandebourg, un soldat surveille ce qu'il en reste, .

Après les annonces des radios et télévisions de la RFA et de Berlin-Ouest, intitulées « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer[38]. À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même les fonctionnaires du ministère chargé de la Sécurité d'État responsables du contrôle des visas n'avaient été informés. Sans ordre concret ni consigne, mais sous la pression de la foule, le point de passage de la Bornholmer Straße, sous la responsabilité du lieutenant-colonel Harald Jäger, est ouvert peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct à la télévision à cette nuit du et se mettent en chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du jeudi au vendredi , après plus de 28 ans d'existence. Cet événement a été appelé dans l'histoire de l'Allemagne die Wende (« le tournant »). Dès l'annonce de la nouvelle de l'ouverture du Mur, le Bundestag interrompt sa séance à Bonn et les députés entonnent spontanément l'hymne national allemand[39].

Cependant la véritable ruée a lieu le lendemain matin, beaucoup s'étant couchés trop tôt cette nuit-là pour assister à l'ouverture de la frontière. Ce jour-là, d'immenses colonnes de ressortissants est-allemands et de voitures se dirigent vers Berlin-Ouest. Les citoyens de la RDA sont accueillis à bras ouverts par la population de Berlin-Ouest. Un concert de klaxons résonne dans Berlin et des inconnus tombent dans les bras les uns des autres. Dans l'euphorie de cette nuit, de nombreux Berlinois de l'Ouest escaladent le Mur et se massent près de la porte de Brandebourg accessible à tous, alors que l'on ne pouvait l'atteindre auparavant. Une impressionnante marée humaine sonne ainsi le glas de la Guerre froide.


Le Moyen Âge et la formation de la France modifier

L'histoire de la France au Moyen Âge de 476 à 1453, se caractérise par plusieurs périodes et événements marquants durant dix siècles de Clovis à Charles VIII : l'affirmation du christianisme, la désintégration de l'Empire romain, la longue genèse du Royaume de France, la grande peste, la guerre de Cent Ans... La société est marquée par l'essor des campagnes et de la population française, le développement du commerce (foires et marchés) et la renaissance urbaine, l'apparition des universités et la formation de la langue française.

Les Francs, Mérovingiens et Carolingiens (Ve – Xe siècles) modifier

Les Mérovingiens modifier

 
Disque en or orné d'un chrisme, d'un masque humain et de motifs zoomorphes. Art mérovingien, fin VIe-début VIIe siècle, trouvé à Limons (Puy-de-Dôme), Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.
 
Le baptême de Clovis, plaque de reliure en ivoire, dernier quart du IXe siècle.

Au milieu de ces enchevêtrements de peuples, les Francs saliens installés dans le Nord de la Gaule et les Francs ripuaires sur les rives du Rhin et de la Moselle, font la conquête d'une grande partie de la Gaule sous l'autorité de leur roi Clovis Ier (466-511). La grande intelligence de Clovis est d'avoir compris que son pouvoir ne pourrait pas durer sans l'assentiment des peuples romanisés. Son baptême catholique par l'évêque Remi de Reims entre 496[40] et 508 (le débat est toujours d'actualité)[41] permet la collaboration des Francs avec les élites gallo-romaines. Clovis est le fondateur de la première dynastie durable sur le territoire de la France actuelle, la dynastie mérovingienne.

La conversion de Clovis, quant à elle, a été valorisée plus tard par les Capétiens en 987 pour affirmer le principe de la monarchie de droit divin, c'est-à-dire de l'origine divine du pouvoir royal. Ils popularisent la légende de la Sainte Ampoule, apportée par le Saint-Esprit représenté par la colombe, pour oindre le roi baptisé à Reims, ampoule qui sera utilisée pour les sacres des Capétiens jusqu'à la Révolution.

Les Francs ont une vision patrimoniale de leur royaume. Clovis partage son royaume entre ses quatre fils, ce qui favorise les guerres entre les héritiers. La carte du pays évolue au gré des guerres, des crises et des héritages : le royaume de Clovis est vite divisé entre Neustrie, Austrasie et Aquitaine, qui deviennent avec la Bourgogne conquise par les fils de Clovis dans les années 530, les divisions politiques majeures de la « Gaule » au VIe siècle et au VIIe siècle. Les Francs s'étendent à l'est.

Sous les Mérovingiens la période de régression amorcée dès le Bas-Empire continue. La population diminue aux VIe et VIIe siècles sous le coup des épidémies, notamment celles de la peste. La désorganisation liée aux invasions barbares contribue à la disparition des artisans spécialisés qui avaient fait la renommée de la Gaule romaine. Les routes romaines ne sont plus entretenues. Le rare transport des marchandises se fait par voie fluviale. Le grand commerce s'arrête presque totalement et une économie autarcique autour des grands domaines, les vici, se développe. Beaucoup de paysans perdent leur liberté car ils se « donnent » aux puissants en échange de leur protection. Le terme « franc » finit par désigner les hommes libres, qu'ils soient d'origine germanique ou gallo-romaine, mais ils sont de moins en moins nombreux.

À partir du début du VIIe siècle, le pouvoir royal s'affaiblit au profit de l'aristocratie franque, et surtout aux « maires du palais » (major domus), sorte de premiers ministres. En effet les rois mérovingiens n'ont plus de terres à distribuer à leurs guerriers et sont donc abandonnés par ceux-ci. La famille des Pippinides originaire d'Austrasie, s'empare des mairies du palais d'Austrasie puis de Neustrie. Elle remet la Provence, la Bourgogne et l'Aquitaine, devenues quasi indépendantes, dans l'orbite mérovingienne et entame la conquête de la Frise au nord du royaume. L'un des plus fameux maires du palais, Charles Martel, repousse en 732 une armée musulmane non loin de Poitiers. Pour récompenser ses fidèles, il confisque les immenses biens fonciers de l'Église qu'il leur redistribue. Ceci lui permet de s'assurer de leur fidélité sans se défausser de ses propres biens. Son fils Pépin le Bref fait enfermer dans un couvent le dernier roi mérovingien, Childéric III, puis se fait élire roi par les guerriers francs en 751. Il prend aussi la précaution de se faire sacrer en compagnie de ses deux fils en 754 par le pape. Cela lui donne une légitimité nouvelle, celle de l'élu de Dieu, comme le roi David, élection supérieure à celle des guerriers francs. La dynastie mérovingienne a vécu. Commence le règne de la dynastie carolingienne.

Les Carolingiens modifier

 
Statuette équestre représentant un empereur carolingien, Charlemagne ou son petit-fils Charles le Chauve, Paris, musée du Louvre, IXe siècle.
 
Le royaume franc sous Charlemagne.
 
Personnages bibliques représentés comme des cavaliers francs de l'ère carolingienne.
Psalterium Aureum, bibliothèque cantonale de Saint-Gall, IXe siècle.
 
Le partage de l'Empire carolingien lors du traité de Verdun en 843.

Pépin le Bref fait la conquête de l'Aquitaine, devenue indépendante et de la Septimanie, devenue l'une des cinq provinces musulmanes d'al-Andalus de 719 à 759[42]. Il intervient même hors de ses frontières en créant notamment les États pontificaux après une campagne contre les Lombards. À sa mort, il partage selon la tradition franque, son royaume entre ses deux fils, Carloman et Charles mais la mort précoce de Carloman permet à Charles de régner sur un royaume des Francs unifié. Le royaume des Francs (regnum francorum) connaît sa plus grande expansion sous Charlemagne. Celui-ci étend le royaume jusqu'en Saxe à l'est, au prix de 20 années de guerre, en Bretagne, en Vasconie, en Lombardie, en Bavière et chez les Avars. Cependant, ces conquêtes ne sont pas définitives et de nombreuses révoltes secoueront la Bretagne ou la Vasconie. C'est alors que se mettent en place des « marches », zones militarisées qui servent à contrôler les attaques des Bretons ou des Vascons. Cette politique de conquête a pour conséquence le couronnement impérial de Charlemagne le 25 décembre 800 par le pape Léon III. Les contemporains ont voulu y voir une renaissance de l'Empire romain d'Occident. Mais l'Empire carolingien est centré sur la Gaule et la Germanie. Charlemagne se considère d'abord comme un roi franc. Les règnes de Charlemagne et de son fils Louis le Pieux restent cependant, entre deux vagues d'invasions, une période de renforcement du pouvoir royal, de renaissance des arts et de la culture qui a durablement marqué les esprits ; « Charlemagne fonde la paix germanique et chrétienne, inaugure la législation sociale et rend l'enseignement primaire obligatoire »[43].

Louis le Pieux renonce à confisquer les terres de l'Église pour les donner en récompense à ses fidèles. Ce faisant, il est obligé de puiser dans ses propres biens et affaiblit ainsi la puissance foncière des Carolingiens. Ses fils se disputent pour le partage de l'héritage carolingien. Finalement ils arrivent à un accord lors du partage de Verdun de 843. C'est à cette occasion que la Gaule est appelée pour la première fois Francie occidentale (Francia occidentalis en latin). La Francie occidentale, concédée à Charles le Chauve, le plus jeune fils de Louis le Pieux donnera naissance au royaume de France à la fin du IXe siècle, après de multiples évolutions territoriales. La Francie occidentale s'étend de la mer du Nord à la mer Méditerranée, elle est grossièrement délimitée à l'Est par la Meuse, la Saône et le Rhône. Elle a pour avantage l'extrême diversité de ses paysages et de ses ressources naturelles.

Cependant aux IXe et Xe siècles, la Francie occidentale est menacée d'éclatement. Sous Nominoë, la Bretagne réaffirme son indépendance. Le rattachement de l'Aquitaine au royaume n'est que purement théorique. La seconde vague d'invasion de Vikings, des Sarrasins et des Hongrois accentue la désagrégation de l'autorité royale. Les souverains impuissants à défendre leurs sujets doivent se résigner à voir passer le pouvoir de commandement de leurs mains à celles de puissants seigneurs qui se sont constitué des principautés, vastes territoires quasi indépendants. Pour stopper la menace viking, le roi Charles le Simple est obligé de céder la Normandie au chef Rollon par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911.

Le titre de roi redevient électif et les Carolingiens doivent céder leur couronne à Eudes, comte de Paris entre 888 et 898, à Robert Ier de 922 à 923, et à Raoul en 923 à 936.

En 987, Hugues Capet, duc des Francs, descendant d'Eudes, est préféré au prétendant carolingien, Charles de Basse-Lotharingie, oncle du défunt roi Louis V, grâce au soutien actif de l'archevêque Adalbéron de Reims.

Son élection marque la fin de la dynastie carolingienne et le début d'une nouvelle dynastie, la dynastie capétienne qui construira le royaume de France pendant le second millénaire.

Il est à noter que la Bretagne ne participe pas à l'élection et qu'en juillet 990, Conan le Tort se déclare Britannorum Princeps (souverain des Bretons) et, selon le moine contemporain Raoul Glaber, est couronné à la manière des rois à l'abbaye du Mont-Saint-Michel en présence des évêques de Bretagne[44].

Les Capétiens et la consolidation de l'État (XIe – XIIIe siècle) modifier

 
Le royaume des Francs sous Hugues Capet.

L'évolution du pouvoir royal modifier

 
Les trois ordres : orantes (ceux qui prient), pugnantes (ceux qui combattent) et laborantes (ceux qui travaillent). Enluminure du XIIIe siècle, Londres, British Library.

Le règne des premiers Capétiens est marqué par la faiblesse du pouvoir royal face aux grands seigneurs à la tête de principautés. Hugues Capet n'intervient jamais au sud du royaume. Son autorité est limitée au domaine royal, les biens matériels et les vassaux directs sur lesquels il exerce un pouvoir direct. Les premiers Capétiens ne possèdent qu'un domaine peu étendu, réduit pour l'essentiel à une zone entre Beauvais et Orléans, vestige du duché de France de Robert le Fort. Par une politique habile de la plupart d'entre eux, ils assureront la croissance du domaine royal.

Face aux grands du royaume quasi indépendants, ils possèdent cependant trois atouts. En premier lieu, ils parviennent à rendre héréditaire leur lignage en faisant élire et sacrer leurs fils de leur vivant, et en les associant au trône (usage suivi jusqu'à Philippe Auguste). En outre, les rois de France sont au sommet de la hiérarchie féodale et ne rendent hommage à personne pour leurs possessions. Mais, féodalité oblige, tous les grands féodaux du royaume doivent l'hommage au roi. Les plus prestigieux vassaux du roi de France étaient les souverains d'Anjou et d'Angleterre. Par la moindre étendue de ses domaines placée sous son administration directe, le roi de France était plus faible que bien des vassaux, mais en termes de vassalité, c'était bien le roi de France qui se trouvait au sommet de la pyramide du pouvoir du système féodal. Un adage dit que « Rex francorum imperator est in suo regno » : « le roi est empereur en son royaume ». Enfin, le sacre permet aux Capétiens d'acquérir un caractère divin à travers l'onction, faite grâce à l'huile de la sainte Ampoule, don du Saint-Esprit. Ainsi le roi, chrétien depuis le baptême de Clovis, devient de plus, un roi de droit divin, qui ne tient son pouvoir que de Dieu. Depuis Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, on attribue aux Capétiens des pouvoirs thaumaturgiques, par simple toucher, ils étaient censés guérir des écrouelles ou scrofules[45].

 
Le roi Philippe Auguste à la bataille de Bouvines en 1214.
Enluminure des Grandes Chroniques de France, XIVe siècle, Bibliothèque municipale de Chartres.
 
Philippe-Auguste mène une lutte victorieuse pour abaisser la puissance des Plantagenêts et agrandir le domaine.

Le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le comte d'Anjou, devenu roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II Plantagenêt, fait de ce dernier un vassal du roi de France bien plus puissant que son suzerain, comme le montre la première carte. Philippe II, dit Philippe-Auguste a comme objectif principal l'abaissement des Plantagenêts. Entre 1202 et 1205, il fait la conquête sur Jean sans Terre de la Normandie, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, du nord du Poitou et de la Saintonge. Jean sans Terre tente de réagir en organisant une coalition réunissant également l'empereur germanique Othon IV et le comte de Flandre. Le dimanche , Philippe II triomphe de la coalition lors de la bataille de Bouvines. Sur le plan intérieur, Philippe-Auguste augmente les ressources royales par une bonne administration, ce qui lui permet de rétribuer des mercenaires, de construire des nouveaux remparts autour de Paris, de paver la ville et d'édifier la forteresse du Louvre. À sa mort, le domaine royal est considérablement agrandi. Ses successeurs vont continuer son œuvre.

Son petit-fils, Louis IX, signe enfin la paix avec les Plantagenêt. Il affirme le droit du roi de légiférer dans tout le royaume, y compris dans les grands fiefs quand l'intérêt commun l'exige. Il met en circulation une monnaie royale stable et fiable, le gros tournois d'argent valable dans tout le royaume. Il place définitivement la monarchie au-dessus du bien commun. Ses légistes affirment que rien ne peut justifier la rébellion d'un vassal et qu'aucun évêque ne peut excommunier le roi. Louis IX se croise par deux fois pour combattre les musulmans en Terre sainte, de 1248 à 1254 (septième croisade) puis en 1270 en Égypte et à Tunis où il meurt de la dysenterie le 25 août.

Philippe IV le Bel (1285-1314) est le dernier des grands Capétiens directs. Il est connu pour le rôle qu'il a joué dans la centralisation administrative du royaume. Il organise définitivement les parlements. Pendant tout son règne, il cherche à améliorer les finances royales. Comme il échoue à instaurer un impôt régulier, le budget de l'État fonctionne au moyen d'expédients : confiscation des biens des juifs, des marchands italiens, diminution du poids en métal précieux par rapport à leur valeur nominale des pièces frappées par le roi. Pour trouver de nouveaux subsides, il organise la première réunion de représentants des trois ordres ou états du clergé, de la noblesse et du tiers état. Ce type de réunion sera appelé plus tard États généraux. Il s'entoure de légistes originaires de toute la France. Mais Philippe le Bel est surtout connu pour son affrontement avec les papes, lesquels, pour échapper aux troubles continuels de Rome, s'installent à Avignon mettant pour trois quarts de siècle la papauté sous influence directe de la France. Quand il meurt en 1314, la monarchie capétienne semble consolidée et forte.

Les transformations économiques et sociales modifier

 
Le bas de cet extrait de la tapisserie de Bayeux, XIe siècle, montre des travaux agricoles avec herse et charrue.

Même si les sources écrites manquent, plusieurs indices montrent que la vitalité démographique de la France est très importante à partir du XIe siècle. Des hommes venus du royaume de France tiennent le premier rang dans la conquête en 1066 de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie. Les chevaliers francs jouent un rôle prépondérant dans la reconquista de l'Espagne musulmane dès le milieu du XIe siècle. Ils sont si nombreux à participer à la première croisade à la fin du XIe siècle, que les États créés après la prise de Jérusalem en 1099 sont appelés États francs d'Orient. L'augmentation de la population accompagne les grands défrichements. Des nouvelles techniques agricoles se diffusent permettant de cultiver les terres riches et lourdes du bassin parisien : charrues à roue et à versoir qui aèrent le sol, herses qui brisent les mottes. Villages, églises et châteaux-forts façonnent le paysage des campagnes. Le retour à une paix relative favorise la circulation des marchandises et des hommes, la circulation monétaire et la renaissance des villes. Les artisans et les marchands se révoltent bien vite contre l'autorité tatillonne des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques et parviennent à obtenir des chartes de libertés leur permettant de s'administrer eux-mêmes. Dans les villes, les artisans exerçant une même activité se regroupent en organisations professionnelles très rigides et protectionnistes.

 
Cours de théologie à l'Université de Paris.

Le XIIIe siècle consacre le rayonnement français. Les historiens pensent qu'au cours de ce siècle la population passe de 12 millions à 20 millions d'habitants, grâce aux améliorations des pratiques agricoles qui permettent l'augmentation des rendements des terres cultivées. Ceci n'empêche pas les campagnes d'être secouées par des révoltes, le plus souvent locales contre les droits féodaux ou la dîme. Pourtant le XIIIe siècle est celui des chartes d'affranchissement qui permettent aux paysans d'améliorer grandement leur condition juridique et fiscale. Paris devient la ville la plus importante de l'Occident chrétien avec près de 200 000 habitants, soit le double de Venise. Son rayonnement est assuré par son université, ses édifices religieux célèbres dans toute la chrétienté, telle la Sainte-Chapelle où sont conservées les reliques de la couronne d'épines et du bâton de Moïse, la cathédrale Notre-Dame de Paris, ses ateliers de miniatures et d'ivoire. Pourtant dès le milieu du XIIIe siècle, des signes d'essoufflement économique apparaissent. Les petits seigneurs s'appauvrissent. La croissance de la population a abouti à un fractionnement des tenures. L'écart s'élargit dans les villes entre les riches et les pauvres entraînant des révoltes du « menu » peuple contre le peuple « gras » entraînant des grèves et des conflits comme à Douai, Paris, Ypres

La fin des Capétiens directs modifier

La lignée des Capétiens directs se termine par les règnes successifs des trois fils de Philippe IV qui meurent sans héritier mâle. Lorsque Charles IV le Bel, le dernier fils de Philippe le Bel, meurt en 1328, c'est la première fois depuis l'élection d'Hugues Capet que le défunt roi n'a pas d'héritier mâle. Deux prétendants sont en lice, Édouard III, roi d'Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel et Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel. L'assemblée des grands du royaume préfère Philippe car il est de France et plus mûr que son jeune rival anglais. Cet événement marque le début de la dynastie des Capétiens-Valois, branche collatérale des Capétiens directs.

Crises et mutations du bas Moyen Âge (du XIVe au XVe siècle) modifier

Tout l'Occident est affecté par les famines, la peste noire et de nombreux conflits. Mais la France, l'état le plus peuplé d'Europe, est davantage touchée par les malheurs, d'autant plus qu'elle est le cadre d'une guerre interminable entre 1337 et 1453, la guerre de Cent Ans.

Le temps des crises modifier

À la fin du XIIIe siècle, on assiste en France à un retournement de conjoncture : il n'y a plus de terre à défricher. La production agricole stagne alors que la population continue à augmenter. L'épuisement des mines d'or et d'argent freine le développement de la monnaie et par là même les échanges commerciaux. Du début du XIVe siècle à la fin du XVe l'Europe entière connaît un petit âge glaciaire : les hivers sont plus longs et plus froids, les étés plus frais et plus humides, ce qui fait pourrir les récoltes sur pied. Les crises économiques qui en résultent entraînent des troubles politiques et sociaux accentués par la faiblesse de certains rois pendant la guerre de Cent Ans.

Dans les années 1315-1317, le mauvais temps entraîne des récoltes insuffisantes. Le prix des céréales augmente, ce qui génère la famine avec une surmortalité des plus pauvres. Les famines persistent jusqu'à la fin du XVe siècle. La situation des paysans est catastrophique : soit ils mangent la part de grains réservée aux semailles et la famine s'accentue l'année suivante, soit ils préservent les grains à semer et, dès la fin de l'hiver, la mortalité augmente, faute de nourriture suffisante. Les textes de l'époque font aussi état de loups entrant dans les villes pour se nourrir, car eux-mêmes privés de proies.

À partir de 1348, la peste qui avait déjà ravagé la France dans l'Antiquité et le haut Moyen Âge, fait un retour en force provoquant la mort de presque un tiers de la population française. En 1361-1363, et en 1418-1419, une forme de peste fait des ravages parmi les enfants. Les révoltes se multiplient, notamment à Paris : révolte d'Étienne Marcel, révolte des Cabochiens. Dans les campagnes les jacqueries sont nombreuses.

Les différentes crises ont eu aussi des aspects positifs. Les paysans et les artisans qui survivent aux famines et à la peste voient leur condition de vie s'améliorer du fait de la hausse des salaires causée par la raréfaction de la main-d'œuvre. La noblesse décimée lors des grandes batailles de la guerre de Cent Ans se renouvelle. Les bourgeois achètent des seigneuries.

La guerre de Cent Ans modifier

 
Enluminure représentant la prise et la mise à sac d'une ville par des hommes de guerre. Chroniques de Jean Froissart (manuscrits Gruuthuse), Paris, BnF, ms. Français 2644, fo 135 ro, 3e quart du XVe siècle.

La guerre de Cent Ans oppose la France et l'Angleterre pour la succession au trône de France, de 1337 à 1453. Malgré ce que son nom peut laisser croire, elle n'est pas continue mais compte 55 années de trêve pour 61 années de combats. Elle ne touche pas tout le royaume mais elle apporte la désolation et la mort là où elle a lieu : pillages, épidémies et désertification accompagnent les bandes de mercenaires qui, en l'absence d'intendance et de solde régulière, se paient en mettant à sac les régions où ils stationnent, même celles du prince qui les emploie. Pendant cet interminable conflit, le territoire français est le champ de combats épisodiques mais acharnés entre rois de France et rois d'Angleterre. Les Anglais bénéficient de la supériorité tactique de leur armée (et particulièrement de leurs archers). Ils infligent à la chevalerie française pourtant très supérieure en nombre, deux cuisantes défaites à Crécy en 1346 et Poitiers, bataille durant laquelle le roi de France, Jean II le Bon est fait prisonnier. Le dauphin Charles est contraint de signer le traité de Brétigny en 1360 qui concède aux Anglais un bon tiers du royaume de France, prévoit le paiement d'une énorme rançon de 3 millions d'écus d'or pour la libération de Jean II le Bon, soit l'équivalent des recettes du roi pendant deux ans. Celui-ci meurt à Londres en 1364 sans que la rançon ait été complètement versée.

Son fils, Charles V est un bon stratège : la paix obtenue permet de lui redonner les capacités de reconquérir les territoires cédés en évitant les grandes batailles rangées et confie à de grands capitaines tel Du Guesclin la reconquête du territoire en reprenant une à une les places fortes de l'ennemi par une stratégie de sièges successifs. En 1377 les Anglais ne contrôlent plus que la Bayonne, Bordeaux, Brest, Calais et Cherbourg.

 
Batailles et opérations majeures en France entre 1415 et 1453.

Le redressement est provisoire. La folie de Charles VI plonge le pays dans la guerre civile entre Philippe Le Hardi duc de Bourgogne, oncle du roi, et Louis d'Orléans, frère du roi. Ce dernier prend le contrôle de l'État et s'allie avec des seigneurs du Sud-Ouest hostiles au roi d'Angleterre. L'accent de ces méridionaux va donner le nom des partisans du duc d'Orléans : les Armagnacs. Le duc de Bourgogne a lui intérêt à ménager les Anglais qui commercent avec son comté de Flandre. Ces derniers profitent de la confusion pour lancer une chevauchée dévastatrice à travers la France. Après avoir évité Paris ils traversent la Picardie en direction de Calais. Ils sont rejoints à Azincourt en 1415 par la fine fleur de la chevalerie française. Les Français subissent de nouveau une défaite meurtrière face à une armée anglaise épuisée et moins nombreuse : le parti des Armagnacs est décapité. Le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, en profite pour s'emparer de la Champagne puis de Paris. Son fils, Philippe le Bon, pousse Charles VI à signer le 21 mai 1420 le traité de Troyes qui stipule :

  • Charles VI doit déshériter son fils le dauphin Charles. Il le déclare inapte à régner[46] dans la mesure où il a fait tuer le duc de Bourgogne Jean sans peur, le 10 septembre 1419.
  • Le roi Henri V d'Angleterre devient immédiatement régent du royaume de France et doit épouser Catherine de France, fille du roi fou.
  • À la mort de Charles VI, le royaume de France doit revenir au fils d'Henri V et de Catherine.

Lorsque Charles VI meurt en 1422, la France est divisée en trois : le nord et l'ouest sont sous le contrôle du frère d'Henri V, Jean de Lancastre duc de Bedford, en tant que régent du jeune roi anglais, futur Henri VI ; le Nord-Est où le duc de Bourgogne est quasi indépendant ; le sud de la Loire où le dauphin, prend le titre de Charles VII mais est surnommé le « roi de Bourges » par la propagande anglaise qui met en doute sa légitimité (dans la mesure où le château de Bourges est la demeure favorite de Charles).

 
Jeanne d'Arc, esquisse en marge d'un registre par Clément de Fauquembergue, greffier du parlement de Paris, le .
Archives nationales, Registre du Parlement de Paris, 1429.

Les Anglais par leur stratégie de pillage (les fameuses chevauchées) se sont fait haïr par le peuple et ne sont soutenus que par les artisans et les universitaires des grandes villes. Le rôle de Jeanne d'Arc est politique et psychologique - elle catalyse cette volonté « de bouter les Anglais hors de France » - mais aussi militaire en participant activement à la libération d'Orléans puis à une campagne militaire victorieuse dans la Loire. Elle insiste pour que Charles VII soit sacré à Reims le - ce qui est extrêmement symbolique et interprété à l'époque comme un nouveau signe de volonté divine car la ville est en plein territoire bourguignon -. Elle assoit de ce fait la légitimité du roi, faisant oublier les rumeurs prétendant qu'il était le fils illégitime du duc d'Orléans. La voie est alors libre pour la reconquête du territoire français. Le rôle militaire de Jeanne d'Arc s'affaiblit ensuite progressivement : durant l'hiver 1429, elle s'empare du village de Saint-Pierre-le-Moûtier, mais échoue devant la bourgade de La Charité-sur-Loire avant d'être fait prisonnière devant Compiègne (). Charles VII fait la paix avec les Bourguignons en 1435 (traité d'Arras) et privés de leur puissant allié, les Anglais sont finalement chassés de France en 1453 après la bataille de Castillon.

 
La France à la fin du XVe siècle
  • En ligne rouge : les frontières du Royaume français en 1477
.

Les rois de France regagnent ensuite prestige et autorité. Ils ont encore affaire à forte partie avec les ducs de Bourgogne, Philippe le Bon et Charles le Téméraire, qui ont joint les Pays-Bas à leurs possessions bourguignonnes et se posent parmi les plus puissants souverains d'Europe. Charles VII et son fils Louis XI les considèrent comme leurs principaux rivaux.

À la mort du Téméraire, ses possessions qui provenaient de la famille capétienne sont reprises par Louis XI mais les Pays-Bas reviennent à sa fille unique, Marie de Bourgogne qui les apporte à son époux Maximilien d'Autriche : le partage devient une source de conflit entre les maisons de France et d'Autriche.

Le Moyen Âge s'achève sur la fin de l'indépendance de fait des grandes principautés qu'étaient le duché de Bourgogne (1482) et le duché de Bretagne (vaincu en 1488, rattaché en 1491, et formellement uni au royaume en 1532).

Références modifier

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  40. La chronologie du règne de Clovis est incertaine, vu la médiocrité des sources historiques. Cette date se base sur l'Historia Francorum, livre II de Grégoire de Tours, mais est discutée (Lucien Musset, Les Invasions, les vagues germaniques, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1965, 2e édition 1969, p. 390-391)
  41. La ate se situerait plutôt entre 498 ou 499 selon la majorité des historiens, même si certains penchent pour une conversion plus tardive, en 505 voire 508. Cf Sylvain Gouguenheim, Regards sur le Moyen Âge, Tallandier, , p. 336
  42. Philippe Sénac, « Présence musulmane en Languedoc » in Islam et chrétiens du Midi, Cahier de Fanjeaux, no 18, 2000, p. 50-51
  43. Paul Guth, La Douce France, 1968, p. 269, 270
  44. Maurice Prou, Raoul Glaber : les cinq livres de ses Histoires (900-1044), 1886, livre II, chapitre 3, p. 30-31
  45. Marc Bloch, Les Rois thaumaturges, éditions Gallimard, NRF, Strasbourg 1924, 3e édition 1983, p. 29-40
  46. Page 349 dans Dictionnaire d'histoire universelle (1968) de Michel Mourre
  1. Fontaine, tome II, p. 348 fait état de « près de trois millions » ; le site Berlin.de écrit lui qu’« entre 1945 et 1961, près de 3,6 millions d’Allemands quittèrent la zone d’occupation soviétique et Berlin-Est ». Enfin, selon Jean-François Soulet : « Aussi, de 1950 à 1961, 2 609 321 personnes avaient quitté la RDA pour se réfugier en RFA » dans [1].
  2. Ich verstehe Ihre Frage so, dass es Menschen in Westdeutschland gibt, die wünschen, dass wir die Bauarbeiter der Hauptstadt der DDR mobilisieren, um eine Mauer aufzurichten, ja ? Mir ist nicht bekannt, dass eine solche Absicht besteht ; da sich die Bauarbeiter in der Hauptstadt hauptsächlich mit Wohnungsbau beschäftigen und ihre Arbeitskraft voll eingesetzt wird. Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten !.
  3. Pankow était l'arrondissement de Berlin-Est qui concentrait l'essentiel des institutions politiques de la RDA de 1949 à 1968.

Brouillon de Rue Hulan (métro de Shanghai) modifier

Rue Hulan
Localisation
Pays Chine
Ville Shanghai
Caractéristiques
Position par
rapport au sol
Surface
Voies 2
Quais 2
Accessibilité Oui
Historique
Mise en service
Gestion et exploitation
Propriétaire Métro de Shanghai
Exploitant Shentong Metro Group (en)
Ligne(s) Ligne 1
Ligne 1

Rue Hulan (chinois simplifié : 呼兰路 ; chinois traditionnel : 呼蘭路; pinyin : Hūlán Lù ; anglais : Hulan Road) est une station de la ligne 1 du métro de Shanghai[1]. La station est mise en service le et fait partie de l'extension nord de la ligne 1, allant de Gare de Shanghai à Gongfu Xincun.

Notes et références modifier

  1. « Hulan Road », sur Explore Shanghai

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

[Catégorie:Station du métro de Shanghai]] [Catégorie:Station de métro mise en service en 2007]]