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L'expédition Baudin modifier

La Nouvelle-Hollande en 1800 modifier

Que connait-on de la Nouvelle-Hollande (Australie) en 1800[1] ?

Dans la première moitié du XVIIe siècle, les Hollandais ont aperçu, de loin en général, les côtes N. O., O. et S. O. de l’Australie, en leur donnant les noms des découvreurs : Terre d'Arnhem, Terre de Witt, Terre d'Endracht, Terre d'Edels, Terre de Leeuwin et Terre de Nuyts. Pieter Nuyts, qui s’était engagé loin dans l’est de la côte sud, avait fait de l’Australie une avancée du continent austral.

En 1642, van Diemen, le gouverneur général des Indes hollandaises, envoie son agent Abel Tasman en reconnaissance. Débordant la Terre de Van Diemen (Tasmanie) et la Nouvelle-Zélande par le sud, il apporte la confirmation de l’insularité de l’Australie. L’espagnol Torrès avait déjà, en 1606, montré la séparation de l’Australie de la Nouvelle-Guinée par le détroit qui porte son nom.

L'anglais James Cook reconnaît en 1770 la côte orientale, avant que soit fondée la colonie pénitentiaire de Port Jackson (Sydney) en 1788. Le français d’Entrecasteaux, à la fin de 1792, reconnaît la partie occidentale de l’Australie, du cap Leeuwin[a 1] au cap des Adieux[a 2] (Terre de Nuyts). Un canal porte son nom au sud de la Terre de Van Diemen[2] dont la première circumnavigation est effectuée par les anglais Flinders et Bass entre le et le , à partir de Port Jackson.

La seconde moitié du XVIIIe siècle donne lieu à l’organisation de nombreux voyages de découverte, en France et en Angleterre, dont les plus connus sont ceux de l'anglais Cook et des français Marion du Fresne, de Saint-Aloüarn, Bougainville, Lapérouse et d’Entrecasteaux. Ils ont fait faire d’énormes progrès à la géographie de l’océan Pacifique, encore peu exploré.

Origines de l'expédition modifier

En France, les troubles révolutionnaires et les guerres extérieures ont évidemment interrompu ce genre d’expédition et il faut attendre 1798 pour qu’un navigateur, Nicolas Baudin, récemment intégré dans la marine de la République (), avec le grade de capitaine de vaisseau, présente au ministre de la Marine et des Colonies, malgré une conjoncture défavorable, un ambitieux projet de voyage de circumnavigation dans le Pacifique. Le Directoire a d’autres soucis et, bien qu’appuyé par les naturalistes Jussieu et Lacépède, le projet n’aboutit pas faute de crédit[3].

Le retour de Bonaparte, qui a laissé en au général Kléber le soin de poursuivre la campagne d'Egypte, et son avènement début novembre par le coup d'État du 18 Brumaire, créent des conditions nouvelles. Quatre mois plus tard, le , Baudin présente un autre programme encore plus ambitieux, axé sur la recherche en sciences naturelles.

Accompagné d’une délégation de membres de l’Institut, il est reçu par le premier consul au palais des Tuileries, en présence de Forfait, ministre de la Marine[4]. Fort de son expérience acquise en Extrême-Orient, dans les mers du sud et aux Antilles, il explique l’intérêt qu’il y aurait à rattraper l’énorme retard pris par la France dans le domaine scientifique, notamment dans celui des sciences naturelles.

Bonaparte accepte le principe de l’expédition projetée mais en réduit considérablement l’ampleur[3]. Le ministre Forfait fixe comme objectif, selon les instructions rédigées par Fleurieu, de « faire reconnaître avec détail les côtes du sud-ouest, de l’ouest et du nord de la Nouvelle-Hollande, dont quelques une sont encore entièrement inconnues, et d’autres ne sont connues qu’imparfaitement », en s’appuyant sur les connaissances déjà acquises par les Anglais et d’Entrecasteaux.

Les instructions sont précises et incluent de visiter « exactement » la côte orientale de l’île Van Diemen (Tasmanie)[5]. Compte tenu des conditions météorologiques, il recommande à Baudin de commencer ses travaux cartographiques par le sud et de ne pas s’y attarder au-delà de la fin du mois de juin en raison de l'hiver austral.

Après les échecs de Cook et Vancouver pour gagner l’Extrême-Orient par le passage du nord-ouest, et les difficultés opposées aux navigateurs par la route à contre-mousson pour atteindre la Chine, l’intérêt s’est porté sur le contournement par le sud de l’Australie pour se rendre à Canton[3]. C’est dire l’importance des parages sud de l’Australie, et de la Tasmanie, où Baudin est chargé de s’informer minutieusement des implantations anglaises dans la région.

Préparatifs de l'expédition modifier

 
le Géographe et le Naturaliste.
 
Carte de la Nouvelle-Hollande de 1644.
 
Carte de Freycinet (1811)[1]

L'expédition est soigneusement préparée. L’Institut de France, récemment créé en 1795 pour remplacer les anciennes académies supprimées par la Convention, joue un rôle déterminant en créant à cet effet une commission comprenant la fine fleur des savants de l’époque : Lacépède, Jussieu, Laplace, Cuvier, Bougainville, Fleurieu, Bernardin de Saint-Pierre, et quelques autres moins célèbres. C’est la première fois, dans l’histoire des voyages de découvertes, qu’est mis à contribution un tel nombre de sommités scientifiques, chargées de préparer les instructions qui seraient données au chef de l’expédition[6].

Une autre originalité est l’importance nouvelle accordée aux préoccupations anthropologiques. Dans le mouvement qui se développe alors de reconstitution des sociétés savantes, naît en1799 une “Société des observateurs de l'homme”, qui confie à Joseph-Marie de Gérando, futur baron d'Empire, le soin d’établir un programme à l’usage des jeunes ethnographes pour l’observation des populations rencontrées au cours de leurs campagnes et leur représentation picturale[7].

Pour mener à bien ce programme complexe englobant des disciplines scientifiques variées, il est essentiel de prévoir des navires robustes et une équipe aussi étoffée que judicieusement choisie. Pour ce qui est des navires, le choix se porte sur deux corvettes, la Galathée[8] et la Menaçante[9], que l’on s’empresse de rebaptiser respectivement le Géographe et le Naturaliste afin de bien afficher le but purement scientifique de la mission.

Les deux navires de construction récente – avec une coque doublée en cuivre, déplaçant environ 1 000 tonneaux – ont des performances différentes, le Géographe étant plus rapide que le Naturaliste, ce qui a des conséquences fâcheuses, aussi bien dans les transits sur longue distance, qu’en hydrographie. Pour tenir compte des expériences acquises lors des grands voyages précédents, les deux navires reçoivent des aménagements spéciaux pour stocker dans les meilleures conditions possibles les collections d’histoire naturelle que l’on compte rapporter[7].

L’une d’entre elles est d’ailleurs réservée à Joséphine de Beauharnais, l’épouse du Premier Consul, pour enrichir son parc de la Malmaison[10]. On donne également un soin particulier aux approvisionnements de tous genres, vivres et matériel, comme on peut s’en convaincre en lisant le journal du commandant Baudin. Les équipements sont aussi complets que l'autorisent les techniques de l’époque, et comprenaient notamment un alambic pour distiller l’eau de mer et la rendre potable[7].

On peut s'interroger sur l'opportunité du choix du capitaine de vaisseau Nicolas Baudin pour diriger une campagne qui va durer de longs mois. L’expédition est assurément de son initiative, ce qui rend difficile de lui en contester le commandement, mais sa carrière antérieure constitue un sérieux handicap psychologique vis-à-vis de ses subordonnés. Baudin n’a appartenu ni à la marine royale, ni à celle de la révolution et l’essentiel de ses services s’est fait sous pavillon étranger, ennemi de surcroît. Il lui aurait donc fallu beaucoup de diplomatie pour se faire accepter de ses subordonnés[7].

Malheureusement, le commandant du Géographe est tout à fait dépourvu de cette qualité. Tous les témoignages concordent sur la nature entière, autoritaire et glacée, rancunière, de son caractère. Les officiers, les équipages et les “savants” lui reprochent son entêtement, son absence de compassion aux souffrances de l’équipage, son indifférence aux précautions d’hygiène, la réalisation d’un grand programme scientifique sous une forte pression. Le jeune astronome Bernier écrit de lui : « grave et solitaire, il repoussait tout le monde par ses manières brusques et malhonnêtes »[7].

Le commandant du Naturaliste, le capitaine de frégate Hamelin, est heureusement d’un naturel plus agréable et sait faire régner à son bord une atmosphère d’ordre, de discipline, mais aussi de fraternité, qui contraste avec l’aigreur qui ne cesse de s’exprimer sur le Géographe[7].

Les officiers, officiers mariniers et équipages ont été choisis avec un soin extrême, de même que les vingt-quatre savants civils, dont deux astronomes, deux ingénieurs géographes, deux minéralogistes, cinq zoologistes (dont le zoologiste et médecin François Péron, élève de Cuvier), trois botanistes, cinq artistes chargés de constituer un véritable reportage sur les pays visités et cinq jardiniers.

De cet état-major d’une soixantaine de personnes pour les deux navires, se détachent particulièrement les noms suivants : les frères Louis et Henri de Freycinet ; Pierre-François Bernier, astronome, mort en campagne ; Jean-Baptiste Leschenault, botaniste ; Charles Lesueur, peintre d’histoire naturelle ; François Péron, zoologiste et médecin, rédacteur avec Freycinet du récit qui sera publié de 1807 à 1824 ; François-Michel Ronsard, officier du génie maritime[7].

Les polytechniciens de l'expédition Baudin modifier

Parmi les officiers, officiers mariniers et équipages de l'expédition, on remarque six jeunes gens des toutes premières promotions de « l'École centrale des travaux publics », officiellement créée le 7 vendémiaire an III () et renommée « École polytechnique » un an plus tard.

Cette présence a un prestigieux précédent, l’expédition d’Égypte partie de Toulon le , où, sous l’impulsion de Monge, quarante-deux polytechniciens forment l’ossature des équipes employées à étudier et cartographier l’Égypte et à identifier les vestiges de sa civilisation pharaonique (Cf. L'Expédition d'Egypte, SABIX no 1, , ). Ces équipes, toujours sur place lors des préparatifs de l'expédition Baudin, ne prendront la mer de retour vers la France qu'à partir de .

En cette dernière année d'un siècle qui s'achève, la jeune communauté scientifique parisienne ne parle que des préparatifs de cette nouvelle expédition qui vient d'obtenir l'aval de Bonaparte de retour d'Égypte. Les places y sont extrêmement recherchées et certains font même intervenir leurs familles auprès du Premier consul[11] ; celles de géographes ou de minéralogistes auxquelles peuvent postuler les jeunes polytechniciens le sont tout autant.

L'École des géographes, créée par la loi du 30 vendémiaire an IV () et l'arrêté du 10 thermidor an IV () comme « école d'application » de l'École polytechnique, a ouvert ses portes au printemps 1797 et sa première promotion sort deux ans plus tard ; associée à l’École nationale aérostatique[12], elle est dirigée par Prony[13].

Le minéralogiste Lelièvre[14], membre de l'Institut[15] comme Prony et comme lui également membre du premier Conseil de perfectionnement de l’École polytechnique[16], a la responsabilité de sélectionner les deux géographes de l'expédition[5],[17] ; il retient d'abord les noms de Charles-Pierre Boullanger (1794) et Jacques Joseph de Caunes[18],[19],[20], lequel renonce et est remplacé par son camarade de promotion Pierre Faure (1795).

Plus surprenant est le choix de Joseph Charles Bailly (1796) accepté contre toute attente comme minéralogiste de l'expédition en compagnie de l'ingénieur Louis Depuch, lequel présente réellement la qualification voulue après des études à l'École des mines de Paris[21] où il a eu comme professeur Dolomieu, membre de de l'Institut[22].

Au sortir de l'École, Bailly, qui a tenté sans succès d'entrer dans l'artillerie, se retrouve en mai 1800 dans le service des arts et manufactures, un service choisi par trois élèves de la promotion 1796, dont Berthollet[23], le fils unique[24] du chimiste Berthollet[25], l'un des pères fondateurs de l'École, revenu d'Égypte avec Bonaparte et Monge. Bailly aurait-il demandé à son camarade une intervention de son père en sa faveur auprès du Premier consul ?

Comment faire encore partie du voyage s'interroge un autre polytechnicien, lorsque l'on a postulé en tant qu'ingénieur géographe diplômé et que l'on vient de voir sa candidature définitivement écartée, comme c'est précisément le cas de Jean-Marie Maurouard (1795) ?

Ses espoirs sont douchés, sa déception sans doute immense pour lui faire accepter d'être retenu dans la liste des aides-timoniers par le capitaine de vaisseau Baudin, chef de l'expédition, ce qui ne correspond pas vraiment au corps d'ingénieur qu'il a choisi, mais lui permet plus sûrement de tenir coûte que coûte le voyage dont il rêve.

Comme avant lui Charles Moreau (1794), son ancien, Maurouard entame une nouvelle carrière, celle d'officier de Marine qu'il commence au bas de l'échelle, tout comme Moreau. Mais c'est à une toute autre expédition que pense ce dernier lorsqu'il s'engage fin 1798 - début 1799, à vingt-deux ans, comme simple matelot pour vivre sa destinée de marin, laissant à Paris une jeune épouse de seize ans, enceinte d'un fils qui naîtra en juillet 1799.

À sa sortie de l'École en 1797 où il s'est forgé une réputation de mathématicien[26], Moreau enseigne les mathématiques à Paris[27]. Il n'a qu'un regret et cette pensée l'obsède[28] : l'île de Saint-Domingue, où il est né et qu'il a quittée à quatorze ans pour des études à Bordeaux, n'est plus libre depuis les révoltes d'esclaves de 1793 suivies de l’abolition de l'esclavage généralisée à l’ensemble des colonies françaises par la Convention six mois plus tard.

L'expédition à laquelle il songe aura bien lieu en 1801, sous les ordres du général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, avec pour mission de démettre Toussaint Louverture, nommé par la France gouverneur général à vie de Saint-Domingue, et de rétablir, avec le succès que l'on sait[Note 1], l'esclavage.

Entre-temps, l'aspirant de Marine de 1re classe Moreau — l'un des sinon le premier polytechnicien officier de Marine — a été désigné en 1800 pour faire partie de l'état-major d'une des deux corvettes de l'expédition Baudin que commande le capitaine de frégate Hamelin[29].

Pareillement, Hyacinthe de Bougainville (1799) rejoint en tant que futur officier de Marine l'état major de la corvette que commande Baudin. Il n'a pas encore dix-huit ans quand il est reçu à l'École Polytechnique en novembre 1799. Huit mois plus tard il en donne sa démission qui s'accompagne d'une nomination simultanée au grade d'aspirant de Marine de 2e classe.

Mieux, Bougainville peut même s’honorer du titre d'ancien élève que lui confère Fourcy, bibliothécaire et secrétaire du Conseil d'administration de l'École polytechnique (1818-1842), qui est le premier à proposer une liste générale des anciens élèves à propos de laquelle il observe : « Il n’est pas douteux qu’une liste générale des anciens élèves de l’Ecole polytechnique ne soit agréable à ceux qui peuvent s’honorer de ce titre[30] » !

Est-ce une heureuse coïncidence si le père de ce jeune aspirant de Marine futur amiral est précisément Louis-Antoine de Bougainville, ci-devant officier de marine, navigateur, explorateur, écrivain, qui a mené en tant que capitaine, de 1766 à 1769, le premier tour du monde officiel français[31] et fait partie de la commission des sommités scientifiques chargées de préparer les instructions du voyage ?

Un septième nom est parfois ajouté à cette liste, celui de l'astronome Pierre-François Bernier, lequel s'est effectivement présenté à l'École polytechnique[32],[Note 2] — raison de la biographie de ce quasi-polytechnicien ci-après — et s'est rendu au jury d'examen de Toulouse où il a été interrogé par Louis Monge[35],[Note 3], le frère de Gaspard, sans succès puisqu'on ne le trouve pas dans les effectifs de la promotion 1799 (An VIII)[39].

Elève de l'astronome Lalande, le directeur de l'observatoire de Paris qui l'a fait venir à Paris et l'héberge, il apprend alors qu'il est question d'une expédition pour la Nouvelle-Hollande et se porte candidat. Bernier est nommé avec Bissy astronome de l'expédition[40] par la commission de l'Institut et part pour le Havre où il rejoint tous ceux appelés à faire partie de l'expédition Baudin.

Dès le 8 vendémiaire an IX () au matin, il visite les deux corvettes encore dans le bassin et note : « je me suis promené un quart d'heure, sur le pont du Naturaliste, avec le capitaine Hamelin, qui doit le commander. Il est très aimable, très honnête et très prévenant. Après cela j'ai été sur la jetée voir la mer ; ce spectacle imposant m'a fait une grande impression et, depuis ce moment, je brûle de m'embarquer. Je crois que le voyage sera fort agréable ; l'union la plus intime règne entre les officiers, les astronomes, les botanistes, les minéralogistes, les zoologistes, les géographes, les aspirants, les élèves, les jardiniers : nous sommes tous de jeunes gens; nous avons tous le même zèle[41] ».

Boullanger (1794) modifier

Charles-Pierre Boullanger est né le à Paris où son père, bourgeois de Paris, est marchand rue Saint-Denis dans le 1er arrondissement.

Il est élève de la première promotion de l'École polytechnique en 1794[42],[43],[44], reçu dans la promotion du 28 ventôse an III ()[45],[46]. Il y entre le 2 germinal an III (), et cesse d'en faire partie le 1er nivôse an VI () « y ayant passé le temps prescrit par la loi[47] ». Il s'est présenté en effet avec succès au difficile concours d’entrée à l'École des géographes récemment créée en 1797 que fait passer le mathématicien Laplace.

Les ingénieurs des camps et armées du roi, ou ingénieurs-géographes militaires du Dépôt de la Guerre apparaissent en France à la fin du XVIIe siècle[48]. Les besoins accrus sous la Révolution avec la départementalisation et la création du cadastre font abandonner l'apprentissage sur le tas au profit d'une formation plus conforme à l'évolution du métier. Malgré la suppression du corps des ingénieurs-géographes militaires en 1791, sous la pression du Génie militaire, la Convention les rétablit provisoirement[49]. Lors de la création de l'École centrale des Travaux publics (future École polytechnique), Galon, nommé en directeur du Dépôt général de la guerre de terre et de mer et de la géographie, défend vivement l'autonomie de la formation des ingénieurs-géographes[50].

Le recrutement parmi les polytechniciens, qui est imposé par la loi du 30 vendémiaire an IV ()[51]dans les autres services publics, est ouvertement réclamé sous le Directoire afin d'élever le niveau théorique des ingénieurs-géographes militaires[52]. Après un projet de cours révolutionnaire, le bureau du cadastre de Prony – service civil employant également des ingénieurs-géographes - s'y rallie. L'École des géographes, créée par la loi du 30 vendémiaire an IV () et l'arrêté du 10 thermidor an IV (), ouvre ses portes au printemps 1797, dans le bureau du cadastre ; associée à l’École nationale aérostatique[53], elle est dirigée par Prony[54],[Note 4].

Boullanger intègre cette nouvelle école le 5 messidor an VI (), en sort après une scolarité de deux ans le 27 thermidor an VIII ()[56], et, deux mois plus tard, le 27 vendémiaire an IX (), il part du Havre à bord du Géographe[57] que commande Baudin pour un voyage de découvertes aux terres australes. Lui et son collègue Faure[58] embarqué sur le Naturaliste sont les deux ingénieurs hydrographes de l'expédition. Prony, nommé le 29 brumaire an IV () dès l'origine[59] membre de l'Institut national et à l'époque secrétaire de l'Académie des sciences[60], n'est sans doute pas étranger à la présence de ses deux anciens élèves de l'école des géographes.

Boullanger conduit le petit groupe envoyé le sur l'île Maria[5] (Tasmanie). Lorsque Baudin décide à Port Jackson[a 3] de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina, Faure rejoint Boullanger sur le Géographe, ce qui permet à ce dernier de passer ensuite à deux reprises sur la goélette le Casuarina afin de cartographier avec L. de Freycinet. C’est lui que l’on peut considérer comme le principal auteur de la carte de la Tasmanie (côte orientale de l’Australie)[61],[62],[63],[64],[65] ; on trouve aussi sa signature sur bien d'autres cartes : Terre Napoléon[66],[67],[68],[69],[70],[71],[72], Terre de Witt[73],[74],[75],[76] et ville de Sydney[77].

Dans leur pratique géographique, Boullanger et Faure intégrèrent les méthodes tout récemment mises au point par l’ingénieur-géographe Beautemps-Beaupré, mais en utilisant parallèlement les méthodes de relèvement plus traditionnelles, à la boussole notamment, multipliant par là-même les mesures. À la manière de Beautemps-Beaupré, ils relèvent avec le cercle à réflexion la position et la route de l’expédition ainsi que les points remarquables des côtes. Ils font leurs mesures conjointement avec l’astronome de l’expédition, Bernier, et certains officiers, particulièrement les frères Louis et Henri de Freycinet.

Dès le retour en France, Boullanger, qui souffre déjà d'une fort mauvaise vue[56], est le premier polytechnicien à intégrer en le dépôt des cartes et plans de la Marine[78],[79]. En 1811 on le trouve sous les ordres de Beautemps-Beaupré pour l'établissement des cartes des bouches de l'Escaut et de la Meuse[56]. Il sera nommé ingénieur hydrographe de 2e classe.

De mauvaise santé depuis le retour de l'expédition Baudin[56], il décède en activité à Paris le (à 41 ans)[80]. Sur les cartes de l'Australie, il a laissé son nom :

Moreau (1794) modifier

Charles Moreau – ou Moreau, dit Moron – nait le [89],[90] à Jérémie dans l’île de Saint-Domingue ; il est créole[91],[Note 5], fils de Louis et de Françoise Borderat. Fort jeune, à quatorze ans, il vient en France pour ses études à Bordeaux quand y parvient la nouvelle des événements qui bouleversent en 1793 l'état politique de cette île et dont sa famille pâtit particulièrement : il se retrouve comme abandonné et sans ressources mais une bordelaise généreuse le prend en charge[92].

Très vite Charles Moreau montre des dons pour les mathématiques[93]. Il se présente en 1794 au jury de sélection de la première promotion de l'École polytechnique[42],[43] où il est reçu dans la promotion du 4 frimaire an III () sous le patronyme de Moron, puis admis le 11 nivôse an III ().

La fiche matricule renseignée lors de l'admission indique une naissance au Cap-Français (aujourd'hui Cap-Haïtien) et non pas Jérémie[94] comme l'écrivent ses biographes[90] et en témoigne son acte de mariage[89]; elle mentionne enfin que cet élève a été enregistré et connu à l'École sous le nom de Moron, que son véritable nom qu'il ignorait alors et qu'il a repris depuis est Moreau[95],[96],[97],[98].

À sa sortie de l'École où il s'est forgé une réputation d'habile mathématicien[99], Moreau démissionne le 12 thermidor an V () et reprend son indépendance pour enseigner les mathématiques à Paris[100]. Il n'a qu'un regret et qu'une obsession : l'île Saint-Domingue qu'il a connue n'est plus libre[101] !

Une circonstance fortuite change le cours de la vie de celui en qui Laplace et Lagrange auraient vu comme leur successeur[102]. Passant sur la place de Saint-Germain-l'Auxerrois, Moreau s'approche d'un groupe de curieux devant l'étalage d'un marchand de gravures qui contemplent la représentation d'un des faits éclatants de l'armée d'Italie. Il a la révélation de son destin : il sera marin[Note 6]. Moreau est l'un des tout premiers polytechniciens à servir dans cette arme.

Au début 1799, Moreau rejoint Brest pour embarquer comme simple matelot sur le Dix-Août que commande Bergeret, lequel pressent rapidement que sous ce volontaire novice il y a un futur officier d'une grande valeur. Évoquant l'aspirant de marine qu'il a côtoyé et bien connu à bord du Dix-Août, Bonnefoux est impressionné par « la taille élevée de Moreau, le caractère sévère de sa figure, son costume original, son organe pénétrant, sa parole incisive, l'impétuosité de ses mouvements, le ton d'autorité de son regard[104],[Note 7] ».

Bergeret obtient du ministre Bruix[105] que son matelot soit exempté des conditions d'âge à l'examen d'aspirant de 1re classe[106]. Le nouvel aspirant est désigné en 1800 pour faire partie de l'état-major d'une des deux corvettes prévues pour une expédition dans les terres australes et embarque sur le Naturaliste que commande le capitaine de frégate Hamelin[107]. Moreau se signale par son zèle à apprendre son nouveau métier d'officier de marine : toujours debout, toujours sur le pont quand le sifflet du maître annonce une manœuvre[108].

Baudin, qui a reçu pouvoir du gouvernement, le nomme provisoirement enseigne de vaisseau le 28 vendémiaire an X ()[109],[110] à Timor, dans la baie de Kupang[111],[a 13], nomination confirmée le 3 brumaire an XII ()[112] au retour de la mission. Pendant ce temps, Bonaparte a projeté de mener l'invasion de l'Angleterre et tout le pays se mobilise pour armer la flotte de l'armée d'Angleterre. Les élèves de l'École polytechnique entendent participer à cet effort de la patrie. Ils se cotisent, construisent et arment à leurs frais une chaloupe canonnière[113],[114], La Polytechnique (no 287[115],[116]), placée sous le commandement de leur ancien, Moreau[117], qui la conduit au camp de Boulogne.

En 1805 Moreau quitte Boulogne pour Cherbourg où il embarque sur la frégate la Canonnière[118]. Il est nommé lieutenant de vaisseau le 25 fructidor an XIII ()[119]. Il embarque ensuite en qualité de premier lieutenant (second) sur la frégate la Piémontaise (en). Il est du combat du que livre cette frégate contre un vaisseau de la compagnie des Indes, de retour de Chine. Moreau est alors accusé mensongèrement d’avoir frappé de son poignard le capitaine anglais après la reddition du navire[120]. Le gouvernement de Calcutta expédie sur-le-champ à tous les navires l’ordre de pendre à la grand’vergue le lieutenant Moreau s'il est pris un jour.

Tout cela finit par arriver à sa connaissance : « Les Anglais peuvent donner tous les ordres qu’ils voudront, je ne tomberai pas vivant entre leurs mains[120] ». Moins de deux ans plus tard, dans les premiers jours de , La Piémontaise est rattrapée dans le golfe de Mannar par la frégate anglaise San Fiorenzo (en). Un combat naval de deux jours s’engage le  ; Moreau, grièvement blessé, prend le parti d'échapper au vainqueur anglais par une mort volontaire[121] en donnant l'ordre le de le jeter à la mer.

Selon l’amiral Charles Baudin, son compagnon d’armes à bord de la Piémontaise, après l'avoir déjà été sur le Géographe[122], Moreau aurait été une des gloires les plus pures et les plus éclatantes de la marine française : « Moreau eût régénéré notre marine[120] ».

On trouve son nom sur les cartes géographiques relevées lors de l'expédition Baudin :

Faure (1795) modifier

Pierre Faure est né le à Nantes où son père est marchand. Une naissance datée du figure toutefois sur sa fiche matricule[132],[133] de l'École polytechnique. Il convient de noter à ce sujet que les fiches des premières promotions ont été établies postérieurement à 1800 par la recopie d'informations de documents antérieurs.

Lorsque Pierre Faure se marie le à Port-Louis (Île-de-France), l'acte de mariage[134]qu'il émarge lui attribue trente ans, soit une naissance à Nantes en 1777, date que reprend Dany Bréelle dans son article Les géographes de l'expédition Baudin et la reconnaissance des côtes australes[5] ; on trouve effectivement trace le d'un baptême en l'église Saint-Nicolas de Nantes qui correspond[135],[136].

Le mathématicien Hachette, adjoint de Monge dans le département consacré à la géométrie descriptive, précise dans sa Correspondance sur l'École impériale Polytechnique que Faure fait partie de la promotion du 23 nivôse an IV ()[137] mais Fourcy[138], qui fait autorité, le range dans la promotion 1795 (An IV)[139].

La fiche matricule de Faure apporte les précisions suivantes : « Entré à l'École le 1er pluviôse an IV (). Nommé le 16 ventôse pour passer dans le corps des aérostiers en conséquence d'un arrêté du Directoire du 13 ventôse an V (). A quitté l'école le 1er germinal an V (). Est entré dans le corps des ingénieurs géographes. Rentré le 1er pluviôse an VII () pour remplir les fonctions de chef de brigade. Séance du 28 nivôse an VII (). Il lui a été délivré un duplicata de sa carte d'élève le 21 messidor an VII () etc.[133] ».

Le 27 vendémiaire an IX (), Faure quitte Le Havre à bord du Naturaliste[58] que commande Hamelin. Lui et son collègue Boullanger[57] embarqué sur le Géographe sont les deux ingénieurs hydrographes de l'expédition.

Il est alors l'un des correspondants de la Société des observateurs de l'homme, en compagnie des botanistes Michaux[58] et Riedlé[57], les zoologistes Maugé[57] et Péron[57], l’astronome Bernier[58], l'aspirant Bougainville[140] (le fils du navigateur Louis-Antoine, membre résidant de la Société), et les deux commandants, Baudin et Hamelin[5].

Installé d'abord sur Naturaliste, il est le premier à apercevoir et à dessiner le plan de l'île Faure[86],[a 16], une île de la baie Shark[a 10] à laquelle l'expédition donne son nom.

Lorsque Baudin décide à Port Jackson[a 3] de renvoyer en France le Naturaliste, Faure remplace Boullanger sur le Géographe. On trouve sa signature sur une carte de la Terre Napoléon[66]. Selon ses propres désirs, il met un terme à sa carrière de géographe le [58] au retour de l’expédition lorsqu'elle relâche à l'île de France et que Milius reçoit à son bord Barois, en qualité d’ingénieur-géographe en remplacement.

Faure s'installe à l'île de France, se marie le à Port-Louis[134],[136] puis y fonde une famille.

Sur les cartes de l'Australie, il a laissé son nom :

Maurouard (1795) modifier

Jean Marie Toussaint Maurouard, né à Caen le , est baptisé le même jour en l'église Saint-Gilles de Caen[145] ; il est le fils de Pierre, domestique, absent, et d'Anne Marie Thérèse Pley.

Cette date de naissance est reprise sur sa fiche matricule d'élève de l'École polytechnique[146],[147]. Hachette précise que Maurouard fait partie de la promotion du 17 germinal an IV ()[148] mais Fourcy[149] le range dans la promotion 1795 (An IV)[150]. Maurouard est ainsi âgé de quelque vingt-trois ans passés lors de son admission, ce qui ne manque pas de surprendre par comparaison avec les âges de ses condisciples[Note 10].

La fiche matricule apporte les précisions suivantes : « nommé le 16 ventôse an V () pour passer à l'École des aérostiers en conséquence d'un arrêté du Directoire du 13 ventôse. A quitté l'École le 1er germinal an V () puis [est] passé dans les ingénieurs géographes le 16 ventôse an V () ».

Parmi eux Maurouard retrouve en particulier Faure mais aussi Boullanger ; ils entendent parler de l'expédition Baudin qui recherche deux ingénieurs géographes. Les espoirs de Maurouard sont douchés quand les deux premiers sont retenus, la déception sans doute immense pour lui faire accepter de partir comme aide-timonier, ce qui ne correspond pas vraiment aux études qu'il a faites jusque là, mais lui permet sûrement d'être du voyage.

Maurouard entame une nouvelle carrière, celle d'officier de Marine et part du Havre le 27 vendémiaire an IX () à bord du Géographe[152] où il retrouve Boullanger. Baudin, qui a reçu pouvoir du gouvernement, le nomme aspirant de 1re classe provisoire le 28 vendémiaire an X (), à Timor dans la baie de Kupang[111],[a 13].

On trouve ensuite la nomination de Maurouard comme enseigne de vaisseau, le 3 brumaire an XII ()[153], après le retour au Havre du Naturaliste, sur laquel Maurouard est passé[122] après que Baudin a décidé de le renvoyer en France. Cinq ans plus tard, le , Maurouard est promu lieutenant de vaisseau[154], grade qu'il conserve jusqu'à sa retraite.

Les Archives de France conservent deux journaux qu’il a rédigés pendant cette expédition, d’une dizaine de pages chacun, un « journal hydrographique » reprenant des relevés de côtes australiennes entre le et le [155] et qui témoignent de l’assistance qu’il a apportée, notamment à Boullanger et un « journal historique » relatif à la période du au [156].

On en trouve la reproduction partielle et la transcription totale sur des sites officiels australiens consacrés à l’analyse détaillée de la « Baudin legacy[157] » et réalisés à l’occasion du bicentenaire de l’expédition Baudin. À son retour d'Australie, Maurouard enrichit le cabinet d'histoire naturelle de l'École polytechnique d'une résine particulière qu'il a rapportée de son voyage[148].

Sur les cartes de l'Australie, Maurouard a laissé son nom :

Bailly (1796) modifier

Joseph Charles Bailly naît le à Nancy où son père est avocat au parlement[161],[162],[163] et sa mère la fille du secrétaire perpétuel du collège royal des médecins de Nancy, médecin ordinaire[164] de Stanislas Ier, roi de Pologne et duc de Lorraine.

Il se présente à l'École polytechnique où il est admis le 7 nivôse an V (). Hachette précise qu'il fait partie de la promotion de frimaire an V (novembre-décembre 1796)[165] et Fourcy[166] le range dans la promotion 1796 (An V)[167].

La fiche matricule[161] de Bailly apporte en outre les précisions suivantes : « ... Le Cen Bailly se trouvant compris dans la 1re classe de la conscription a quitté l'École le 30 floréal an VII () pour se conformer à l'arrêté du Directoire du 13 du même mois. ... Autorisé à se rendre à Paris pour y subir l'examen, s'est présenté à l'École le 2e jour complémentaire an VII (). Par lettre du Ministre de la Guerre en date du 4 frimaire an VIII () le Cen Bailly a été autorisé à rester à l'École jusqu'au mois de germinal suivant [mars-avril 1800] à l'effet de se présenter à subir l'examen qui doit avoir lieu à cette époque pour le service de l'artillerie. ... A cessé de faire partie des élèves à compter du 1er prairial an VIII () ».

Une écriture conservée dans les actes de la séance du 27 floréal an VIII () du Conseil d’instruction et d’administration de l’École, précise que « Le Cen Bailly n’ayant pas été reçu dans l’artillerie, et son temps à l’École étant fini, cessera d’en faire partie à compter du 1er prairial[21] ».

Bailly se retrouve ainsi dans le service des arts et manufactures comme l'indique la correspondance de Hachette publiée en 1808[168] qui précise de plus, en renvoi de bas de page : « M. Bailly ; naturaliste de l'expédition du Capitaine Baudin. À son retour il a enrichi les collections nationales d'objets précieux. D'après son témoignage, on trouve des élèves de l'École polytechnique dans tous les pays habités ; partout il a reçu d'eux l'accueil amical et le genre de secours approprié à sa position. Les anciens élèves jouissent partout d'une haute considération méritée par une excellente conduite[165] ».

A priori, d'après l'ouvrage de Hachette, ce service des arts et manufactures apparaît uniquement pour la promotion 1796 et ne concerne que trois élèves : Bailly, Berthollet[169] (fils unique[170] du chimiste Berthollet[171],[Note 11], l'un des pères fondateurs de l'École) et Carlet[173],[174] (promotion 1797[175],[176] pour Fourcy).

Lorsque Bailly termine sa scolarité en , l'expédition Baudin qui se prépare agite la jeune communauté scientifique parisienne. Les places y sont chères et certains font même intervenir leurs relations auprès du Premier consul[177]. C'est peut-être ce à quoi doit se résoudre Bailly qui a tant envie de partir mais ne peut prétendre aux deux postes de géographes ni n'envisage non plus d'embrasser une nouvelle carrière d'officier de Marine.

Bien que les études qu'il a poursuivies ne l'y prédestinent pas, il est pourtant accepté contre toute attente comme minéralogiste avec Depuch, lequel présente réellement la qualification voulue après des études à l'École des mines de Paris[21], et Bailly part du Havre à bord du Naturaliste[58] de Hamelin tandis que son collègue minéralogiste Depuch embarque à bord du Géographe[57] commandé par Baudin.

Dès la première escale à Santa Cruz de Ténériffe[178],[a 21], il participe avec enthousiasme à une petite équipée scientifique dans l'île, en compagnie d'autres collègues “savants”. Emportés par leur zèle, les deux minéralogistes ploient sous le poids des pierres amassées et sur le chemin du retour, sont bientôt obligés d'en abandonner une partie[179].

Arrivée le en Nouvelle-Hollande au cap Leeuwin[180],[a 1], près de sept mois après son départ de France, l'expédition peut enfin débuter sa mission et les “savants” commencer leurs travaux. Bailly approfondit sur le terrain ses connaissances au contact de Depuch, mais également de Péron ; les deux minéralogistes rassemblent de nombreux échantillons et consignent leurs observations dans leurs journaux de bord[21].

Bailly se distingue en parvenant à faire produire par l'alambic, embarqué en prévision, mais « d'une construction extrêmement vicieuse », « environ quatre-vingts pintes d'eau en vingt-quatre heures, quantité égale à la consommation de quarante hommes. Si cette machine eût été plus parfaite, on aurait pu obtenir quatre cents pintes d'eau en vingt-quatre heures, et même beaucoup au-delà, ce qui suffit aux besoins journaliers de deux cents hommes[181] ».

Lorsque Baudin décide de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina, Bailly passe à bord du Géographe en permutant avec Depuch qui, débarqué malade le pendant le voyage de retour, meurt quelques jours après à l'Île-de-France[57].

De son côté, Bailly est de retour à Lorient avec le Géographe le [182]. Les importantes collections de spécimens de plantes et d’animaux rapportées en France par l’expédition sont accueillies avec enthousiasme et contribuent grandement au progrès des connaissances en histoire naturelle. En revanche, les échantillons géologiques – Bailly laisse un catalogue des siens[183] – ne suscitent pas le même intérêt.

Jussieu, directeur du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, commente en 1804, sans enthousiasme, l’apport de l'expédition à la minéralogie : « On ne sera pas étonné que dans une recherche bornée à des côtes, la plupart désertes ou couvertes de bois, qui n’offraient ni montagnes élevées, ni ravins pour apercevoir les diverses couches de terre, ni aucun travail d’exploitation, les minéralogistes de Pusch [sic] et Bailly, n’aient pu recueillir qu’un petit nombre de minéraux insuffisants pour donner une idée exacte de la géologie de ce pays. Ce qu’ils ont rapporté servira au moins à faire connaître généralement la surface des terrains qu’ils ont visités, et à indiquer la distinction des époques auxquelles ont été produites les substances minérales qui occupent ces terrains[21] ».

Beautemps-Beaupré, qui cherche des hommes d’expérience compétents pour lancer sa politique de relevés hydrographiques, recrute Bailly assez rapidement après son retour[184],[185]. Celui-ci peut ainsi en quelque sorte officialiser son envie d’être géographe[186] et reste dans ce corps jusqu’à sa retraite en 1840[187]. Il décède le (à 67 ans) à Paris[163].

Sur les cartes de l'Australie, Bailly a laissé son nom :

Bougainville (1799) modifier

Hyacinthe de Bougainville, né à Brest le , est le fils du navigateur Louis-Antoine de Bougainville[190], qui s’est illustré en effectuant en 1766-1769 le premier tour du monde organisé par la Marine royale, et de Marie-Joséphine Flore de Montendre, qui passe pour une des plus jolies femmes de son temps[191].

Il n'a pas encore dix-huit ans quand, le 4 frimaire an VIII (), il est admis à l'École Polytechnique[192],[193] dans la promotion 1799 de l'An VIII[194],[Note 12]. Huit mois plus tard, le 1er thermidor an VIII ()[192], Bougainville donne sa démission sans achever sa scolarité, mais peut néanmoins s’honorer du titre d'ancien élève[196] que lui octroie Fourcy !

La démission de Bougainville ne manque pas de surprendre et l'on peut supposer qu’elle est provoquée par la perspective de l'expédition Baudin. Elle s'accompagne en effet d'une nomination simultanée en au grade d'aspirant de Marine de 2e classe, suivie d'un ordre d’embarquement[197] daté du 28 thermidor an VIII () sur la corvette le Géographe que commande Baudin[122].

L'expédition appareille du Havre le 27 vendémiaire an IX () pour un voyage qui s'achève pour le Naturaliste, après une campagne de trente-deux mois, le 18 prairial an XI () au Havre, d'où il est parti deux ans sept mois et dix-huit jours auparavant[198], pour le Géographe à Lorient, le 4 germinal an XII (), après une campagne de quarante-deux mois[199] et un périple de 63 000 milles.

Fils d'un officier de la Marine royale française, Bougainville s’entend très mal avec son chef sorti du rang, d’origine modeste, qui a progressé dans la marine marchande, à défaut d’être accueilli selon ses mérites dans la Marine royale et s'est même fait un temps mercenaire au service de l’empereur d’Autriche. Il n'est pas le seul, car le caractère irascible et maladroit de Baudin lui aliène tout son état-major d’officiers et de “savants”.

Cela n'empêche pas Baudin de promouvoir le jeune officier aspirant de 1re classe provisoire le à Timor[122]. Celui-ci participe avec ardeur aux levés hydrographiques conduits par l’expédition. Dès le retour au Havre du Naturaliste, il est promu enseigne de vaisseau le 3 brumaire an XII ()[200], en même temps que son camarade d'expédition Maurouard qui l'a accompagné au retour.

Cinq ans plus tard, Bougainville est promu lieutenant de vaisseau le [201], puis le , à vingt-neuf ans, capitaine de frégate[202], un avancement tout à fait exceptionnel, et fait baron d’Empire le suivant[203].

Malgré une première carrière prometteuse sous le régime impérial, il se rallie apparemment sans difficulté à la Restauration au retour des Bourbons ; sa carrière ne subit aucune interruption. Promu capitaine de vaisseau en le [204], il prend en le commandement de la frégate la Thétis pour entreprendre un tour du monde de à . Il reçoit ses instructions du ministre Clermont-Tonnerre, qu'il a côtoyé à l'École polytechnique et s'en est fait un ami[205],[206] (Cf. Un marin polytechnicien autour du monde : Hyacinthe de Bougainville, SABIX no 31, août 2002).

Ce périple lui fait contourner l'Australie par l’ouest et le sud, puis passer au large de la Tasmanie, comme l'expédition Baudin vingt-trois ans plus tôt. Le mauvais temps ne permet pas le , dixième anniversaire de Waterloo, de relâcher à Hobart[207], et Bougainville éprouve alors : « un vif mouvement de dépit en pensant que ce point si favorable au commerce et à la navigation des mers australes était devenu le partage d’une autre nation éclairée par nos travaux mêmes sur l’importance dont il pouvait être[208] ».

En , Bougainville est nommé gentilhomme de la Chambre du roi Charles X. La révolution de Juillet 1830 semble avoir donné un coup de frein à sa carrière puisque il reste un certain temps sans affectation, occupé à la rédaction de son récit publié en 1837.

Commandant supérieur de la marine à Alger, il est élevé au grade de contre-amiral le [209]. En il entre au Conseil d'amirauté, ancêtre du Conseil supérieur de la Marine et devient président du Conseil des travaux[210], organisme appelé à jouer un rôle important au moment où la marine entre dans une ère de révolutions technologiques avec l’arrivée de la propulsion à vapeur et de bien d’autres innovations.

Il meurt peu avant d’atteindre la limite d’âge, le (à 64 ans) à Paris, rue de la Cerisaie[211].

Sur les cartes de l'Australie, Bougainville a laissé son nom :

Bernier modifier

Pierre-François Bernier naît à La Rochelle le [216],[217]. Son père est secrétaire de l'intendance, sa mère la fille d'un maître perruquier. Il fait ses études à Montauban où il se révèle un élève brillant. Pour se procurer les livres nécessaires à son goût pour les sciences, Bernier se décide à entrer dans l'étude d'un notaire et y travaille environ un an[218]. Il manque bientôt de moyens pour se procurer des livres plus approfondis.

L'astronome Duc La Chapelle[219] l'accueille avec empressement à Montauban et lui donne accès aux livres de sa bibliothèque, entre autres l'Abrégé d'astronomie[220] de l'astronome Lalande, son collègue de l'Institut national dont il est membre associé non résidant (section d’astronomie)[221],[222]. Bernier se présente à l'École polytechnique[223] et se rend au jury d'examen de Toulouse où il est interrogé par Louis Monge[224], le frère de Gaspard, qui le recale.

Lalande le fait alors venir à Paris en lui proposant de le loger chez lui[225]. Il découvre avec enthousiasme le 11 pluviôse an VIII () l'observatoire du Collège de France. Mais Bernier ne se plaît guère à Paris[Note 13]. Il apprend qu'il est question d'une expédition pour les pays éloignés, pour de nouvelles découvertes, à la Nouvelle-Hollande. Il est déterminé à se porter candidat, un projet auquel Lalande tente vainement de s'opposer[227].

Bernier est nommé avec Bissy astronome de l'expédition[228] le 17 thermidor an VIII (), par la commission de l'Institut[Note 14] et part pour le Havre le 6 vendémiaire an IX () où il rejoint tous ceux appelés à faire partie de l'expédition Baudin.

Le l'astronome Bissy reste à Île-de-France non sans écrire pour se justifier à Lalande qui lui répond par ce seul mot : Bernier y est[Note 15]. Ce dernier, passé du Naturaliste au Géographe, devient désormais le seul astronome de l'expédition et mesure bientôt les avantages comme les inconvénients de loger sur le navire du commandant de l'expédition.

Les avantages lorsque Baudin, conscient d'avoir besoin de lui, le ménage et l'invite à sa table pour qu'il se rétablisse vite quand la mauvaise nourriture commence à altérer sa santé[231], les inconvénients lorsque Bissy l'affanchit des découvertes scientifiques originales de Baudin sur le magnétisme des aiguilles d'argent qu'on a refusé de lui fournir[232].

Dès l'atterrissage au cap Leeuwin suivi de la remontée vers le nord le long de la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande (Terre d'Edels, Terre d'Endracht, Terre de Witt), Bernier comprend vite les difficultés qui l'attendent : Baudin n'a relâché qu'en deux endroits sur les quatre cents lieues (2 200 km) qu'il a parcourues sur la côte occidentale, le voyage ne sera pas aussi fructueux qu'il promettait d'être[Note 16].

Le , après s'être approché de près d'une des petites îles de la Sonde dès le départ de Timor pour la Tasmanie[234], il écrit à Lalande : « c'est là que j'ai vu, pour la première fois, les intéressants habitants que nous appelons sauvages ; ces hommes, aussi voisins de la nature qu'il est possible de l'imaginer, sont bien intéressants à connaître. Si le plaisir de vous revoir m'est encore réservé, je vous entretiendrai de leur mœurs, de leurs usages ; j'ai été témoin de leur triste et précaire existence ; je les ai vus sans défense contre les intempéries du chaud et du froid, et leurs combats m'ont révolté par leur barbarie. Quel contraste avec les habitants fortunés de l'île de Timor[235] ! ».

Cette curiosité le conduit plus tard avec Lesueur, naturaliste et peintre de l'expédition, à transcrire sur du papier à musique des « chants, airs de danse, et musique du naturel[236] ».

Bernier observe l'éclipse solaire du et celle lunaire du . À Port Jackson il établit son observatoire à terre pendant les cinq mois du séjour du second semestre 1802, et n'y manque pas le passage de Mercure sur le Soleil du [237]. La passion pour son métier d'astronome de l'expédition, son besoin de servir alors que sa santé ne cesse de se détériorer du fait de la mauvaise nourriture, lui font refuser la proposition d'Hamelin[238] d'embarquer avec lui sur le Naturaliste lorsque Baudin décide de le renvoyer en France en .

Il poursuit sans relâche les quatre mois suivants sa mission sur le Géographe qui découvre la côte sud puis remonte le long de la côte occidentale de l'Australie pour aboutir à Timor et y faire une escale de près d'un mois. C'est un homme épuisé et d'une faiblesse extrême qui reprend la mer le [239].

Bernier meurt de dysenterie en mer de Timor dans la nuit du au [240],[241] après que le Géographe est reparti pour reconnaître la côte nord de l’Australie en direction du détroit de Torrès. Dans la consternation générale[242], son corps est « abandonné aux flots par 12° 35' de latitude australe et 120° 50' de longitude à l'Est du méridien de Paris[243],[244] ».

Baudin écrit le de Timor qu'il estime avoir bien rempli sa mission[Note 17], et le il ajoute de l'Île-de-France : « les maladies qui nous ont affligés pendant notre dernier séjour en mer sur la côte Nord ont occasionné la mort de Bernier, que nous avons tous regretté par ses talents et sa bonne conduite[246] ». L'astronome Lalande conclut de son côté son éloge : « la mort de Bernier est le plus grand inconvénient qui ait résulté de ce voyage[247],[248] ! ».

Sur les cartes de l'Australie, Bernier a laissé son nom :

Le voyage de découvertes aux Terres Australes modifier

L'itinéraire de l'expédition modifier

 
Itinéraire de l'expédition Baudin (1800-1804)

Le 27 vendémiaire an IX () les deux corvettes, le Géographe et le Naturaliste, appareillent du Havre[178],[a 36] et entament leur voyage. Après quinze jours de mer l'expédition arrive le à Santa Cruz de Ténériffe[178],[a 21] où elle fait une escale de onze jours. L'expédition repart le , franchit l’équateur par environ 23° 40' de longitude ouest (méridien de Paris)[253],[178] le , double le cap de Bonne Espérance[178],[a 37] le et arrive à l’Île-de-France (Maurice) le au soir, quatre mois après l’appareillage du Havre[178],[a 38].

Le retard pris dans la traversée a largement contribué à la détérioration de l’atmosphère à bord, qui se solde par le débarquement de dix savants et la désertion de 21 hommes d’équipage. Tous sont mécontents et certains, hospitalisés, inaptes à poursuivre le voyage. Par ailleurs, les magasins de la colonie sont vides, en raison de l’état de guerre avec l’Angleterre depuis 1793, qui a rendu précaires les liaisons avec la métropole. L’extrême mauvaise volonté des autorités locales oblige l’expédition à recourir à des capitaines danois, présents sur rade, pour le ravitaillement.

Ainsi, dès le départ, le [180], l’équipage doit se contenter d’un mauvais tafia de l’Île à la place du vin, et de biscuits et salaisons avariées. Le pain frais, le vin et la viande fraîche ne seront plus désormais qu’un souvenir[254]. L’expédition quitte l’Île-de-France dans une atmosphère d’autant plus détestable que Baudin refuse de dévoiler ses intentions pour la suite du voyage.

La traversée de l’océan indien s’effectue cependant sans incident et assez rapidement, puisque les deux bâtiments arrivent en vue des côtes australiennes, à hauteur du cap Leeuwin[a 39] où ils atterrissent le [180], près de sept mois après leur départ de France, et non pas à la Terre de Van Diemen (Tasmanie) comme le prévoient les instructions du départ données par le ministre de la marine[3]. L'expédition Baudin peut enfin commencer sa découverte des terres australes ; elle réalise très rapidement qu'elle va devoir s'accommoder des décisions de son commandant, mais aussi composer avec les conditions climatiques de l'hiver austral (de mai à septembre).

En raison du retard accumulé, Baudin trouve la saison trop avancée pour l’exécution du programme prescrit, et décide d’entreprendre sans délai l’hydrographie de la côte nord-ouest, en remontant vers le nord. Après le long de cette côte une partie de cache-cache du Naturaliste d'Hamelin avec le Géographe de Baudin, les deux navires finissent par se retrouver en à Coupang (Kupang, à Timor)[255],[111],[a 13] qu'ils quittent le pour contourner l’Australie par l’ouest et le sud et, sans faire escale, arriver le en Tasmanie.

Baudin reprend l'objectif de départ. De sérieux travaux hydrographiques dans les parages sud-est de la Terre de Van Diemen (Tasmanie) sont entrepris. Les corvettes remontent ensuite chacune de leur côté le long de la côte orientale pour se retrouver à la fin du mois de à Port Jackson[a 3], le port naturel de Sydney, où elles stationnent près de cinq mois[256].

Compte tenu de la réduction des équipages, pour cause de mort ou de maladie, Baudin décide de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina (une goélette fabriquée en bois de casuarina et commandée par Louis de Freycinet[257]). Tous appareillent le pour se regrouper[198] le à l’île King[81],[a 40] (à la sortie ouest du détroit de Bass[a 4]). Le Naturaliste appareille ensuite pour Le Havre où il accoste le  ; Hamelin rapporte les collections d’histoire naturelle, ainsi que les cartes, les mémoires et les observations déjà rédigés.

Le Casuarina reçoit l’ordre d’hydrographier les abords de l’île King, puis les îles Hunter[81],[a 5]. Freycinet reconnaît ensuite les golfes de la terre Napoléon sur la côte sud de l’Australie. Lorsqu’il touche l’île Decrès[213],[a 26], Baudin, resté au mouillage pendant 26 jours[258], en attente d’une chaloupe devant remplacer celle perdue à l’appareillage de l’île King, ne l’a pas attendu. Une autre partie de cache-cache commence : Freycinet cherche sans succès son chef à l'archipel Saint-Pierre (en)[259],[a 41] et Saint-François (en)[259],[a 42], puis se décide à gagner le port du roi George[260],[261],[a 43]Baudin le rejoint, cinq jours plus tard, le [262].

Le Géographe et le Casuarina quittent le [262] le port du roi George pour doubler le cap Leeuwin[a 39] et remonter le long de la côte ouest (Terre d'Endracht, Terre de Witt) et enfin mettre le cap sur Timor où ils arrivent le [263]. Très fatigué, Baudin décide d’y relâcher un mois avant d'en repartir le pour reconnaître la côte nord de l’Australie en direction du détroit de Torrès[264].

Parvenu à l’entrée du golfe de Carpentarie[265], Baudin, épuisé, décide de faire demi-tour, pour rallier l’Île-de-France qu'il atteint le , avec un équipage à bout de forces et des provisions d’eau en voie d’épuisement. Arrivée à son tour le , la goélette le Casuarina est désarmée à l'île-de-France le même jour.

Baudin meurt de tuberculose le [199] dans cette île où il est inhumé. Milius, ex-commandant en second du Naturaliste, laissé malade au port Jackson en 1802 et qui depuis a rejoint l’Île-de-France, prend le commandement du Géographe le [266]. La corvette appareille ensuite le , fait escale le au Cap[a 44] et met un terme à l'expédition Baudin à son arrivée à Lorient le [199].

Bilan de l'expédition modifier

La première édition du Voyage de découvertes aux terres australes est publiée par François Péron en 1807 à l'invitation de la commission scientifique qui avait préparé l'expédition[267]. Elle s'appuie sur les journaux d'autres participants tels que Leschenault et comporte même deux chapitres entiers rédigés à la première personne du singulier par Louis de Freycinet : installé sur le Naturaliste, ce dernier a assisté à des événements que Péron et les autres savants du Géographe ont manqués. L'auteur principal prévoyait de faire suivre ce premier volume de plusieurs autres textes, et notamment d'un ouvrage consacré à la seule zoologie, science à laquelle il n'a cessé de s'adonner depuis son retour. Cependant, la maladie le contraint à renoncer, et le Voyage n'est plus augmenté que par les productions des autres participants revenus vivants, à commencer par un atlas contenant des illustrations de Lesueur et Petit en 1811.

Puis, en 1815, alors que Péron est mort depuis longtemps, Freycinet le complète encore d'une partie consacrée à la navigation dans laquelle il exploite lui aussi le contenu des journaux tenus par d'autres participants, à savoir Nicolas Baudin lui-même, mais aussi Bailly, Montbazin, Boullanger, Breton, Faure, son frère Henri de Freycinet, Hamelin, Leschenault, Ransonnet et Ronsard[268]. Mais le résultat est boiteux, car Péron a rédigé son passage avant que les meilleures cartes n'aient été dessinées, et Freycinet s'emploie donc à corriger les erreurs qui restent. Les changements sont suffisamment importants pour reconnaître au Britannique Matthew Flinders la primauté de certaines découvertes géographiques en Australie dont la paternité était jusqu'alors incertaine, les deux pays s'en disputant la primauté.

Les contextes politique, économique et intellectuel ne sont guère favorables à la publication de ce volume en 1815 : Napoléon Ier, qui a commandité l’expédition, est vaincu militairement et la France traverse une grave crise politique, alors qu'en 1814, Flinders a publié A Voyage to Terra Australis (en) et que l’Angleterre a repris la maîtrise des mers. L’objectif de reconnaissance des côtes du sud-ouest et de l’ouest de la Nouvelle-Hollande et de la côte orientale de la Terre de Van Diemen est objectivement atteint par l’expédition Baudin, du moins dans ses grandes lignes. Les expéditions de Baudin et Flinders achèvent la cartographie d’ensemble du continent austral. Cet achèvement, un peu ignoré, résulte côté français en bonne partie du travail de Boullanger et Faure, en collaboration avec l’astronome Bernier, les frères Freycinet et d’autres officiers comme Ransonnet[5].

Les Français savent désormais à qui ils doivent l'introduction sur leur territoire du mimosa doré et de l'eucalyptus, d'abord plantés par l'impératrice Joséphine à la Malmaison. Les oiseaux et des animaux de toutes sortes ont commencé alors à enrichir le jardin du parc de la Malmaison, où on leur a permis d'errer librement. À cette époque, la femme de l'Empereur avait dans sa propriété des kangourous, des émeus, des cygnes noirs célèbres dans toute l'Europe[269].

Les Australiens comprennent pourquoi, alors qu'on leur a souvent caché l'existence de ces découvreurs, tant de noms français parsèment leurs côtes, au point que l'universitaire australien Leslie Ronald Marchant a pu titrer " France Australe ", l'ouvrage consacré aux origines de l'Australie occidentale[270].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Elle se terminera avec la Déclaration d’indépendance d'Haïti (ancien nom de l'île du temps des Indiens Caraïbes) proclamée le .
  2. La confusion tient à la présence qu'un quasi parfait homonyme polytechnicien, Pierre-Justin Bernier[33],[34] (1794), décédé le , un an avant le départ de l'expédition Baudin.
  3. L'examinateur est Louis Monge, rescapé de l’expédition de La Pérouse, et non son frère Gaspard, l'un des pères fondateurs de l'École polytechnique : « Et comme parfois la précision peut troubler le lecteur ! Le détail de la date donnée par Lalande à propos de l’examen de Bernier, précision qui ne surprend pas venant d’un astronome, en donne une illustration. Relisant les épreuves de cet article, je suis incité à consulter le gros ouvrage de Pairault sur la vie de Monge afin de confirmer cette information. Et je tombe sur cette affirmation[36] qui me trouble en première lecture : le Monge et Berthollet, dans la voiture de Bonaparte, reviennent à Paris de la campagne d’Égypte et regagnent à pied leur domicile, Gaspard Monge l’avait quitté depuis plus de 20 mois. J’ai peine à croire que le même jour, et ceci en dépit de l’affection qu’il portait à Polytechnique, il ait fait passer un examen à un candidat ! ! Même si son logement « de fonction » était situé dans le Palais Bourbon, premier emplacement de l’École, où il habitait et où sa femme l’attendait... Toutefois Lalande n’était pas en défaut, car le frère de l’illustre Gaspard, Louis Monge, officiait à cette époque comme examinateur d’entrée[37],[38]... »
  4. Durant sa brève existence, de 1797 à 1802, l'école des géographes bénéficie, théoriquement du moins, d'un niveau plus homogène et plus élevé que le dépôt de la Guerre. Mais le problème des débouchés s'y pose avec plus d'acuité encore, malgré la loi censée assurer aux sortants une place tant au cadastre qu'au dépôt de la Guerre. La fusion des deux cursus, par l'intégration du dépôt au système polytechnicien, et un véritable statut d'ingénieur-géographe semblent la seule issue. Après l'échec d'une première tentative en 1802-1803, le dépôt général de la guerre en récupère l'héritage lors de la création de l'École impériale des ingénieurs-géographes en 1809[55].
  5. Entendu au sens du XVIIIe siècle de « personne de race blanche » née sous les Tropiques de parents venus d'Europe et qui s'y sont installés, par opposition aux Français, Espagnols, Portugais récemment arrivés d'Europe ou simplement de passage sur une île tropicale et aux non-blancs.
  6. « Quoi », s'est-il dit, « tant de victoires sur terre, tant de faits retentissants ! Et sur mer, ou de grandes défaites, ou de belles actions que leur petit nombre empêche peut-être d'arriver à la popularité !... Et Saint-Domingue !... Je serai marin[103]. »
  7. La fiche matricule "originale"[97] de Charles Moreau indique une « taille d'un mètre 56 centim. 9 » (sic !). Le système métrique décimal a été instauré par le décret "relatif aux poids et mesures" du 1er vendémiaire an IV (). Il est rendu obligatoire en France à l’occasion de son cinquième anniversaire par l'arrêté du 13 brumaire an IX (), l'emploi de tout autre système étant interdit. Cela permet de dater la rédaction de ladite fiche matricule, au plus tôt lorsque Charles Moreau termine sa première année de scolarité. Si l'on interprète les 3 chiffres consécutifs 5, 6, 9 de cette fiche "originale" comme signifiant 5 pieds-du-roi (5 x 32,484 cm), 6 pouces (6 x 2,707 cm), 9 lignes (9 x 0,02256 cm) selon les mesures d'Ancien Régime (jusqu'en 1795) en toise du Châtelet d'après 1668, cela donnerait à l'entrée à l'X une taille mesurée arrondie à 1,81 m.
  8. « Bientôt nous arrivâmes à un grand bassin formé par un terrain bas, sur lequel la rivière s'était plus librement développée ; un haut-fond occupe presque toute la largeur de ce bassin : sur la rive gauche, on observe une espèce de branche ou d'enfoncement, qui m'a paru devoir ouvrir une nouvelle communication avec la mer, et que nous nommâmes Entrée Moreau, de l'aspirant de ce nom qui nous accompagnait dans cette reconnaissance[126]. »
  9. « Dans la matinée du 14, après avoir dépassé une assez jolie baie, je doublai une pointe remarquable par deux petits îlots qui se projettent en avant ; je la nommai Pointe Moreau, de l'un des aspirants de notre expédition[130]. »
  10. Lorsqu'il fait valoir ses droits à retraite après 19 ans, 19 mois et 19 jours de service (loi du 11 fructidor an XI ()), il a « administrativement » rajeuni de vingt ans puisque son dossier de pension le fait naître à Caen le [151], trois ans avant son entrée à Polytechnique !
  11. Les dernières années de Berthollet furent attristées par la mort de son fils. Celui-ci avait mis sur pied une usine de fabrication de la soude, selon le nouveau procédé imaginé par son père. Mais l’affaire fut sans lendemain. Ruiné et désespéré, le fils du grand chimiste se suicida à Marseille en 1811, laissant son père inconsolable[172].
  12. Le mathématicien Hachette, dans sa Correspondance sur l'École impériale Polytechnique, de même que Fourcy, précisent que Hyacinthe de Bougainville fait partie de la promotion 1799 de l'An VIII. Pourtant les états de service de l'intéressé[195], datés du , lui attribuent 21 mois et 28 jours de service à terre en tant qu'élève de l'École polytechnique du 1er vendémiaire an VII () au 30 messidor an VIII (), soit une scolarité commencée un an plus tôt avec la promotion 1798 de l'An VII.
  13. Le , il écrit à M. Duc : « je n'ai qu'à me louer des attentions et des prévenances de M. de Lalande, et de l'honnêteté de mes collaborateurs ; tous les jours je sens davantage combien je vous dois de m'avoir procuré le bonheur dont je jouis. Paris ne me plaît guère ; je ne sors que pour affaires et cela arrive rarement ; mais je travaille beaucoup : je réduis dans ce moment, des observations d'étoiles de M. Vidal. D'après vos conseils, j'étudie l'allemand et j'espère que dans un mois je le lirai passablement[226] ».
  14. « Le bureau des longitudes, de concert avec les commissaires de l'Institut, a choisi deux astronomes Frédéric de Bissy né à Londres le qui avait travaillé, de 1795 à 1798, dans mon observatoire de l'École militaire et Pierre-François Bernier, né à la Rochelle le qui, après s'être exercé à Montauban avec Duc-la-Chapelle, travaillait depuis huit mois, d'une manière très utile, dans mon observatoire du Collège de France, et s'est exercé à l'astronomie nautique avec une assiduité extrême ; il sera bientôt accoutumé aux observations sur les vaisseaux son zèle et son intelligence me répondent du succès ; et j'ai déjà vu avec intérêt son éloge dans le Journal de Paris du 24 brumaire[229] ».
  15. « Cependant la conduite du capitaine Baudin à l'égard de ses compagnons de voyage, était telle, que quinze d'entre eux le quittèrent à l'Île-de-France. Bernier eut le courage de continuer, quoiqu'il fût incommodé et c'est à lui qu'on devra toutes les positions des divers points. L'astronome Bissy m'écrivit une longue lettre pour se justifier d'avoir quitté. Je lui répondis par ce seul mot : Bernier y est[230]. »
  16. « Au mois de juin j'ai reçu des nouvelles de Bernier, qui a été à la Nouvelle Hollande. Le capitaine Baudin n'a relâché qu'en deux endroits sur un espace de quatre cents lieues qu'il a parcourues sur la côte occidentale. Il se disposait à reprendre la suite de cette expédition au nord et au sud mais il me semble que le zèle de l'astronome a été contrarié par l'indifférence du capitaine ; et ce voyage, sur lequel nous avions fondé de grandes espérances, ne sera pas aussi fructueux qu'il devrait l'être[233] ».
  17. L'astronome Lalande écrit à ce propos : « La corvette le Géographe a été ramenée par M. Milius, qui était l'officier le plus ancien ; elle était partie de l'Île-de-France le , et est arrivée à l'Orient le . Elle a rapporté tous les papiers : car Baudin n'avait presque rien envoyé ; il avait l'amour-propre ou la petitesse de vouloir tout présenter lui-même. Il a été trompé dans son espoir, comme le fut Laperouse ; et ceux qui suivront leur exemple méritent d'avoir le même sort[245] ».
  18. « Cape Bernier » comporte un cépage de pinot gris[251], un pinot noir et un chardonnay ; certaines cuvées sont des coupages ou des assemblages[252].

Références modifier

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Références dans l'atlas modifier

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Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

Membres de l'expédition
  • François Péron, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Imprimerie impériale, , 1re éd., 496 p. (lire en ligne).
  • François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 400 p. (lire en ligne).
  • François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre III, de Timor à Port Jackson inclusivement, t. 2e, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 532 p. (lire en ligne).
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne).
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne).
Ouvrages contemporains
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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Articles modifier

  • François Péron, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Imprimerie impériale, , 1re éd., 496 p. (lire en ligne) sur Wikisource.
  • Margaret Sankey, Les journaux de l’expédition scientifique de Nicolas Baudin (1800-1804) et la construction du savoir scientifique (lire en ligne).

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