Charles Alexandre Lesueur

naturaliste, artiste et explorateur français (1778-1846)
Charles Alexandre Lesueur
Charles-Alexandre Lesueur en 1818
peint par Charles Willson Peale
The Academy of Natural Sciences of Philadelphia (USA)
Naissance
Décès
Nationalités
Activités
Lieu de travail
Distinction

Charles-Alexandre Lesueur, né le au Havre et mort le à Sainte-Adresse, est un naturaliste, artiste et explorateur français.

Biographie modifier

Origines et jeunesse modifier

Son père Jean-Baptiste Denis travaille à l’Amirauté du Havre, sa mère Charlotte Thieullent est fille d'un capitaine de navire. Il étudie au collège du Havre, sa passion pour le dessin et les sciences naturelles semblent être plus ou moins autodidactes. Son grand-père travaille également pour l’Amirauté[1]. De 1797 à 1799, il est sous-officier dans la garde nationale du Havre.

Voyage aux Terres australes modifier

À partir d', il participe à l'expédition Baudin (1754-1803) en Australie, mais les membres de la partie artistique et naturaliste sont déjà recrutés et il n’obtient qu’une place d’aide-canonnier sur le navire Le Géographe[2]. Le capitaine Nicolas Baudin connaît ses talents de dessinateur et l'emploie pour illustrer le livre de bord. Très vite, ses capacités d’artiste et de naturaliste lui permettent de rejoindre l’équipe scientifique. Il devient dessinateur officiel de l'expédition à partir de l'escale de l'Île de France. Avec François Péron (1775-1810), il endosse la fonction de naturaliste après la mort du zoologiste de l'expédition, René Maugé de Cely. Ils collectionnent ensemble plus de 180 000 spécimens zoologiques dont près de 2 500 espèces jusqu'alors inconnues. Son nom est donné au Cap Lesueur, au Mont Lesueur (et au parc national du même nom) et à l'île Lesueur, en Australie-Occidentale. Il rapporte également de nombreuses observations sur la faune et la flore de l'île Maurice (île de France à l'époque).

De retour à Paris, il participe à la publication du Voyage de découvertes aux Terres australes[3] dont il fait les illustrations[4] et accompagne François Péron à Nice et Cérilly dans les derniers temps de sa maladie. À sa mort, François Péron lui lègue tous ses manuscrits qu'il s'emploie à publier. Il est déçu parce que Louis de Freycinet est chargé de la publication du tome II du Voyage[5] dont le texte avait été préparé par François Péron[6].

Voyage aux États-Unis et retour en France modifier

 
Charles Alexandre Lesueur à New Harmony, Indiana (1832-1834), par Karl Bodmer.
 
New Harmony, Indiana, USA 1831. Esquisse par Charles Alexandre Lesueur.

En , embauché comme dessinateur par le géologue William Maclure, ils quittent la France pour la Grande-Bretagne, puis les Caraïbes et enfin les États-Unis où ils arriveront en mai 1816. Cette même année Lesueur s'installe à Philadelphie où il entre en lien avec d'autres savants. Il effectue des expéditions dans le pays, principalement géologiques et zoologiques. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec le zoologiste Jean-Jacques Audubon.

À partir de 1825, il entreprend plusieurs explorations du Mississippi et il en profite pour expédier de nombreux échantillons à Paris, au Muséum national d'histoire naturelle, dont il est membre correspondant et duquel il touche une pension.

Introduit dans la communauté par Maclure, il part en 1826 pour la colonie utopiste de New Harmony où il aura pour tâche de constituer une collection d'histoire naturelle pour l'éducation des enfants[7].

Il revient en France en 1837[7] et s'installe à Sainte-Adresse près du Havre. Il reprend ses études sur la géologie et la paléontologie de la région havraise qu'il avait initiées en 1814 avant son départ pour les États-Unis. En 1838, il fait don à la ville du Havre d'une partie de ses collections en vue de la création du muséum d'histoire naturelle. En 1845, il devient conservateur de ce musée, mais n'a guère le temps d'exercer ses fonctions puisqu'il meurt le 12 décembre 1846, à Sainte-Adresse.

Il est inhumé à Sainte-Adresse.

Dans la Culture populaire modifier

Charles-Alexandre Lesueur est le héros d'une série en bande dessinée : Alex l'explorateur, par Hervé Chabannes, Ritsert Rinsma et Yves Boistelle, dont le premier tome, La Malédiction du serpent; est sorti en 2007 aux éditions du Havre de Grâce ( (ISBN 978-2-9525349-8-7).

Il est aussi au centre du film documentaire Les immortels de Tasmanie (2021), réalisé par Pierre-Marie Hubert et consacré à l'expédition Baudin.

Notes modifier

  1. Voir Damkaer (2002) : 216.
  2. Bonnemains (1989) cité par Damkaer (2002) : 216.
  3. François Péron, Voyage de découvertes aux terres australes, exécuté sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804, tome premier, Imprimerie nationale, Paris, 1807 (lire en ligne)
  4. Charles-Alexandre Lesueur, N. Petit, llustrations de Voyage de découvertes aux terres australes exécuté sur les corvettes "Le Géographe", "Le Naturaliste"et la goëlette "Le Casuarina"pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 (Voir)
  5. Louis de Freycinet, Voyage de découvertes aux terres australes, exécuté sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 sous le commandement du capitaine de vaisseau N. Baudin. Navigation et géographie rédigé par M. Louis Freycinet, Imprimerie nationale, Paris, 1815 (lire en ligne)
  6. Anne Lombard-Jourdan, François Péron et Charles Lesueur à Timor. Une chasse au crocodile en 1803, p. 81-121, Archipel, année 1997, no 54 (lire en ligne)
  7. a et b Gabrielle Baglione, « Charles-Alexandre Lesueur, dessins du proche et du lointain : la collection graphique du Muséum d'histoire naturelle du Havre », Études Normandes, vol. 58, no 2,‎ , p. 51–62 (DOI 10.3406/etnor.2009.1765, lire en ligne, consulté le ).

Annexes modifier

Sources modifier

  • (en) David M. Damkaer, The copepodologist's cabinet : a biographical and bibliographical history [Premier volume. Aristotle to Alexander von Nordmann : (330 B.C. à A.D. 1832)], American Philosophical Society (Philadelphie), collection Memoirs of the American Philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful knowledge, 2002, xix + 300 p., (ISBN 978-0-87169-240-5)
  • Philippe Guillet, Isabelle Erard, Catherine Ruppli (1994). Trésors des muséums de France, 189 p., (ISBN 978-2-73242-118-6)
  • Ritsert Rinsma, « Charles-Alexandre Lesueur : de l’histoire à la bande dessinée et au film », Bulletin de la société des amis de la bibliothèque et de l'Histoire de l'École Polytechnique, vol. 69 « Des polytechniciens au cœur d'une expédition australe »,‎ (lire en ligne)

Orientation bibliographique modifier

  • Jacqueline Bonnemains (1989), « Les Artistes du ‘Voyage de Découvertes aux Terres Australes’ (1800-1804) : Charles-Alexandre Lesueur et Nicolas-Martin Petit », Bulletin trimestriel de la Société géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 76 (1) : 11-55.
  • Jacqueline Goy (1995). Les Méduses de François Péron et Charles Lesueur. Un nouveau regard sur l'expédition Baudin. Cths, collection : Mémoires de la Section d'histoire des sciences et des techniques (ISBN 978-2-73550-302-5).
  • Cédric Crémière et Gabrielle Baglione, Lesueur, Peintre voyageur, Un trésor oublié, coll. Très Grande Bibliothèque Thalassa, Éditions de Conti, Paris, 2009 (ISBN 978-2-35103-011-0)
  • Arnaud Brignon (2015), « Les débuts de la paléoichthyologie en Normandie et dans le Boulonnais », Fossiles, Revue française de paléontologie, 21 : 43-62.

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :