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Ari Boulogne

photographe français
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Ari Boulogne est un photographe et acteur de cinéma français né le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et mort le à Paris 15e[1], nommé à sa naissance Christian Aaron Päffgen avant d'être adopté à l'âge de 15 ans par Édith et Paul Boulogne qui l'ont recueilli une dizaine d'années plus tôt.

Ari Boulogne
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Jouy-en-Josas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Christian BoulogneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Christian Aaron PäffgenVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Ari BoulogneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Mère

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Élevé successivement par ses deux grands-mères, changeant de pays puis de patronyme et de nationalité avant sa majorité, il interprète dès son jeune âge, plusieurs rôles au cinéma dans huit films français et américains, sortis entre 1966 et 1991. Il est également connu pour être le fils de la chanteuse, mannequin et actrice allemande Christa Päffgen dite « Nico », laquelle effectue pour lui avant sa majorité mais sans succès, une demande de reconnaissance en paternité auprès de l'acteur de cinéma français Alain Delon.

Depuis longtemps, sa ressemblance avec Alain Delon alimente la controverse dans les médias et en 2024, Blanche Boulogne, fille d'Ari Boulogne âgée de 16 ans, engage une action en Suisse[2] puis en France avec son demi-frère Charles[3], afin de faire reconnaître par une analyse ADN, l'identité biologique du père présumé d'Ari Boulogne[4].

Biographie

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Origines, famille et enfance

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Ari Boulogne est le fils de la chanteuse, mannequin et actrice allemande Christa Päffgen dite « Nico »[5], qui l'a appelé Christian Aaron Päffgen, en référence au personnage de Paul Newman dans Exodus, avec « le pouvoir d'effacer le péché de l'Allemagne » pendant la Seconde guerre mondiale[6]. Toutefois, selon certaines sources, ses initiales « C » et « A » répliquent aussi les prénoms de sa mère et d'Alain Delon[7]. Son grand-père maternel, allemand, « opiomane sur un house-boat à Srinagar au début des années 1930 et ami de Gandhi »[8], est mort à la guerre quatre ans après la naissance de Nico.

Installée à Paris au milieu des années 1950, égérie de Chanel, sa mère Nico s'impose comme l'un des modèles mannequins les plus sollicités de l'époque dès la fin des années 1950[9]. Elle est remarquée en 1959 dans le film La dolce vita de Federico Fellini[10], tourné entre le printemps et l'été 1959[11]. Nico rencontre juste après la sortie du film, l'acteur français Alain Delon[5] sur l'île italienne d'Ischia, au cours du tournage de Plein Soleil[12], dont le tournage se déroule du 3 août au 22 octobre 1959. Tous deux, se revoient à New-York deux ans après[7], où ils sont trois fois arrêtés par la police, pour excès de vitesse[7], puis à Las Vegas[13], entretenant une liaison, obsessionnelle et amoureuse[7], selon ses propos à ses amis, quatre mois plus tard à Paris[7] ainsi qu'à sa mère, laquelle lui demande d'épouser Alain Delon ou d'avorter[7]. La relation avec Delon est toutefois de très courte durée selon ce dernier, 24 ans et, à cette période, il est officiellement fiancé avec Romy Schneider[14]. L'acteur dément formellement l'affirmation de Nico puis de sa propre mère Édith Delon, signifiant qu'Ari Päffgen serait son fils. Sa liaison avec Romy Schneider se poursuit pendant encore deux ans, ne s'achevant qu'au tout début d'une autre, avec l'actrice Nathalie Delon[15], laquelle lui donne le 30 septembre 1964 son premier fils officiellement reconnu, Anthony Delon, six semaines après leur mariage.

Ari naît en août 1962 à clinique du Belvédère de Neuilly-sur-Seine, Nico vivant à cette époque dans l'appartement prêté à Paris par son compagnon Nikos Papatakis, auquel elle se confie. Il lui déconseille tout chantage à Delon et rompt avec elle. Quelques mois plus tard, elle doit tenir le premier rôle du film Strip-tease, de Jacques Poitrenaud[7]. Peu informée, elle omet de déclarer la naissance au consulat d'Allemagne à Paris; elle quitte la France six semaines plus tard, pour s'installer avec la grand-mère d'Ari en Espagne, à Ibiza[7]. Elle écrit à Alain Delon pour l'en informer mais il ne répond pas. Elle lui présente le nouveau-né sur un tournage, devant les autres acteurs, ce dont se souvient Nathalie Delon, également présente[15].

En 1966, à l'âge de 25 ans, elle décroche un contrat avec l'agence Ford de New York[16], souhaitant devenir durablement chanteuse et actrice[17], afin de pourvoir aux besoins de sa mère malade[18], « Grete » Schulz (1910-1970), laquelle prend soin du nouveau-né à Ibiza. Serge Gainsbourg écrit pour elle la chanson-titre de Strip-tease dont le tournage démarre à l'automne 1962 mais il préfère finalement la voix de Juliette Greco pour l'interpréter[19]. À partir de 1964, Nico travaille avec ses deux amants successifs, Bob Dylan[10], auquel elle inspire I'll Keep It With Mine[20] et Brian Jones, star naissante des Rolling Stones, avec lequel elle enregistre en 1965, la chanson I'm not sayin[10]. Cette période est celle du « boom du pop-art » à Londres, avec les artistes Gordon Lightfoot et Jimmy Page, futur leader de Led Zeppelin[21],[22].

Andy Warhol la repère avec l'idée d'en faire l'égérie de sa Factory, lancée au même moment[23] et l'artiste la met en concurrence avec Edie Sedgwick, rencontrée en janvier 1965. Finalement, l'image de Nico est retenue pour le film Chelsea Girls, signé Andy Warhol et Paul Morrissey[8], Warhol s'étant brouillé avec la top-model Edie Sedgwick au sujet de sa rémunération[7]. Cette frénésie d'activités accélère la spirale de toxicomanie de Sedgwick puis engendre son décès en 1971, sur fond d'émotion suscitée par le film musical More, esthétisant la prise d'héroïne.

Dans son propre rôle, le très jeune Ari Päffgen en compagnie de sa mère, dans deux films intitulés Chelsea Girls et Ari and Mario, produits en 1966 par Andy Warhol. L'artiste producteur enrôle également Nico pour I, a Man et Imitation of Christ et en avril de la même année, il exploite sa notoriété[7] pour enregistrer à New-York[7] le premier album du groupe rock The Velvet Underground, contitué par différents musiciens inconnus[7]. L'album ne sort qu'en 1967, quelques semaines avant un deuxième album[7], pour lequel Nico est absente[7], contrainte de se lancer dans une carrière en solitaire durant vingt ans et lui permettant de produire six albums[10], avec en particulier 1 200 concerts au cours des huit premières années de la vie de son fils (1962-1970), principalement sur la période 1966-1970.

Dès 1967, la grand-mère maternelle d'Ari, dont la maladie de Parkinson s'aggrave[14], écrit à Édith Boulogne (née Arnold), la mère d'Alain Delon, pour lui rappeler sa propre incapacité à continuer de s'occuper d'Ari ainsi que la difficulté de sa fille Nico à élever seule un enfant, du fait de cette carrière internationale[12]. Édith Boulogne vient chercher l'enfant, âgé de cinq ans, aux Baléares et le ramène en France, à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) pour l'élever sans sa mère et sans prévenir cette dernière. En 1968, l'année suivante, au prétexte de l'affaire Marković, afin de le « protéger des photographes »[12], l'enfant de six ans est mis en pension à Saint-Louis du Bel-air, institution catholique de Montfort-l'Amaury (Yvelines) où se pratiquent des châtiments corporels sévères. Le jeune enfant y demeure pendant neuf ans, ne revoyant sa mère qu'une seule fois[12],[24] ou deux selon les sources, notamment lors du tournage d'un film en 1972.

Alain Delon s'irrite de la situation et demande expressément à Édith Boulogne de choisir entre l'enfant et lui avant de se brouiller durablement avec sa propre mère, déclarant : « personne ne pourra jamais m'enlever la certitude qu'Ari est le fils de mon fils »[14],[12]. Dès lors, l'existence de l'enfant est dissimulée à plusieurs personnes, notamment Anthony Delon, de deux ans plus jeune. Gardé par sa grand-mère, Anthony joue cependant chez elle avec les jouets d'Ari, lequel est à l'école[8]. Ce dernier devient une sorte « d'enfant du placard », sans savoir que sa mère le recherche.

Tournages de Philippe Garrel

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En 1969 puis 1971 décèdent Brian Jones et Jim Morrison, deux concubins successifs de sa mère. Nico revient alors vivre en France. Ainsi, dès l'âge de 10 ans, Ari se prend d'affection pour le cinéaste français Philippe Garrel, nouveau compagnon de sa mère, rencontré en 1969 et « parrain idéal », faute de pouvoir l'adopter. Ce dernier consacre pas moins de sept films à sa mère et le fait jouer dans la plupart[25]. Dès 1972, Garrel lui donne ainsi un rôle de premier plan, celui du petit frère, dans La Cicatrice intérieure, tourné au Nouveau-Mexique (États-Unis), en Islande et en Égypte[26], où Nico joue aussi, tout en assurant la bande-son, avec plusieurs chansons. Lors du tournage, Ari se crée des « souvenirs enchanteurs »[13] et adore sa réplique « Tu ne me fais pas peur », qu'il regrette plus tard de ne pas avoir adressée directement à son père présumé, Alain Delon[8],[13].

Trois autres films de Philippe Garrel en hommage à leur histoire[27] sont primés, notamment L'Enfant secret en 1979, long-métrage qui obtient le prix Jean-Vigo lors de sa sortie en France, en 1982. Il met en scène plusieurs relations extra-conjugales d'une artiste, dont l'un des amoureux, brisé par la rupture, se réfugie dans la mescaline puis doit être interné en psychiatrie pour un traitement par électrochocs. La relation reprend quand il en sort, mais son ex-amante, dévastée par le décès de sa mère et la perte de la garde de son enfant, se réfugie dans l'héroïne. J'entends plus la guitare, film français très largement auto-biographique lui aussi, sort en 1991 et obtient un Ours d'argent à Berlin, dédié à Nico, morte peu de temps auparavant[8]. Le héros y est amoureux d'une femme mais préfère la quitter car il a rencontré une autre femme qui l'aide à décrocher de la drogue. À l'issue de l'une des scènes très réaliste, inspirée d'une visite de Garrel et Nico à Ari Boulogne dans sa famille d'adoption, le héros demande à Nico : « Pourquoi ne vivrions-nous pas ensemble tous les trois ? » et elle bredouille : « Sa grand-mère ne voudra pas me le rendre ». Selon Ari à cette période, sa grand-mère Édith Boulogne « diabolise » Nico à cause de l’héroïne et voit dans Philippe Garrel, malgré son apparence de « doux mari »[8], un pur « marginal », un « hippie »[8], à qui elle doit, pour lui parler, relever la mèche qui cache ses yeux[8].

Adolescence

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Édith Boulogne fait miroiter à Ari le jour où Delon va le contacter pour finalement reconnaître sa paternité, tout en lui demandant de ne pas prononcer son nom. En 1977, à 15 ans, il est adopté par l'époux d'Édith, Paul Boulogne. Ari doit ainsi changer de nom de famille et de nationalité[12], peu après avoir vu sa mère.

À 16 ans, Ari entre dans une double révolte contre la diabolisation de sa mère entretenue par Édith Boulogne et le changement de nom qui lui a été imposé l'année précédente. Il arrête sa scolarité et devient apprenti cuisinier[13],[28]. L'expérience est brève : pendant ses vacances scolaires[12], il rejoint Nico à Ibiza puis la suit, lors de ses concerts et tournées en Europe. Souhaitant se rapprocher de cette mère perdue de vue depuis dix ans et rester près d'elle, il est dès lors, directement exposé à la consommation d'héroïne[13]. Sa mère considère désormais Édith Boulogne comme une « voleuse d'enfants »[29].

Rencontre avec les Delon et combat contre la drogue

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À l'automne 1981[8], à l'âge de 19 ans, Ari croise Serge Gainsbourg dans une discothèque[13],[30], lequel a joué avec sa mère, dans le film Strip-tease peu après sa naissance, écrivant même la chanson-titre du film pour elle[31], avant de la remplacer par Juliette Greco, puis de le regretter au vu du succès international de Nico[19].

Gainsbourg décide d'organiser une rencontre entre le fils de Nico et Anthony Delon[13],[6] à l'Élysée-Matignon[8]. Tous deux discutent longuement[8], sortent à nouveau en discothèque et Ari est invité à dormir quelques jours chez Anthony Delon, 17 ans et sa compagne. Toutefois, Ari mentionnera plus tard ne pas avoir ressenti de grandes affinités avec Anthony[12], en raison d'une « complicité impossible ». Par ailleurs, Ari s'intéresse à des oeuvres et expressions différentes : les écrits d'Edgar Poe, les films de Fritz Lang, la musique du groupe Joy Division... et il voue « un culte » à sa mère[25].

Ari ne rencontre Alain Delon qu'en de très rares occasions. Ce dernier le raccompagne notamment en voiture à Paris, après l'avoir croisé par hasard chez Édith Boulogne lors d'une visite d'Ari, âgé de 23 ans, juste avant de rejoindre sa mère à Hanovre, pour l'accompagner dans sa tournée de 1986[8]. Arrivé au métro, Delon le dépose et lui tape brièvement sur l'épaule, en lui disant : « Toi tu es mon pote »[24],[6], ajoutant : « Tu n’as ni mes yeux, ni mes cheveux » et « Tu ne seras jamais mon fils »[32],[24]. Les deux hommes ne se revoient qu'en 1995, lors de l'enterrement d'Édith Boulogne, cérémonie durant laquelle Ari attend en vain que le fils d’Édith lui adresse à nouveau la parole[33]. Plus tard, Delon déclare prudemment : « sa ressemblance avec moi doit être une coïncidence »[12].

Après la rencontre inopinée avec Delon en 1986, ponctuée d'une blague énigmatique de ce dernier sur son vrai père[6],[8], Ari part vivre à New York où il dort sur les trottoirs, tente de se suicider et tombe dans le coma[13] pendant trois semaines[30]. Sa mère vient à son secours puis, a contrario, le fils sauve sa mère en exigeant pour continuer à la voir, qu'elle cesse de prendre toute drogue[13]. Depuis le début des années 1980, Nico est établie à Manchester, enregistrant sur différents labels, de plus en plus marginaux et confidentiels[34] après s'être "installée durablement" à Paris[21], non loin de son fils, dès les années 1970[34].

Nico décède d'une chute de vélo à Ibiza en 1988, alors qu'à cette période selon son manager Alan Wilde, elle retrouve un certain équilibre, elle arrête la drogue et qu'elle mène une vie saine[35]. Ce décès entraîne chez Ari, 26 ans, certaines crises d'angoisse et une seconde hospitalisation à New York[13]. Philippe Garrel continue alors de l'aider[25] et le jeune homme poursuit des cures de désintoxication[33]. En 1993, il se réjouit d'être parvenu à se libérer de l'emprise de l'héroïne, à l'issue de sa dernière cure de désintoxication[6] et six ans plus tard, avec sa compagne Véronique, il a un fils, Charles, né en 1999[6] puis une fille, Blanche, née en 2006[28].

Autobiographie d'Ari et recueil de poèmes de sa mère en 2001

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En 2001 sort un nouveau film de Philippe Garrel consacré à Nico, aux allures de journal intime, où "fiction et réalité s'entremêlent"[36]: Sauvage innocence. L'oeuvre raconte l'histoire d'un jeune cinéaste dont la femme, mannequin, est décédée de prise d'héroïne et qui veut faire un film pour dénoncer ce poison mais se heurte à un producteur véreux[36]. Le film obtient le prix de la critique internationale à la Mostra de Venise[36]. Longtemps après que sa mère ait échoué dans une première démarche similaire alors qu'il est encore enfant[27] Ari Boulogne en 2001, apprend l'échec de sa procédure personnelle de demande de reconnaissance en paternité envers Alain Delon[37]. Ari découvre également qu'il « aurait pu la reprendre dans les deux ans qui ont suivi sa majorité, ce qu'il n'a pas fait »[27]. Il entreprend dès lors plusieurs démarches pour reprendre le nom de sa mère et le transmettre à son propre fils[6], puis il publie une autobiographie[6],[38],[25],[12] avec l'aide de sa compagne Véronique et de Daniel Mallerin, ami proche de sa famille d'adoption[39] qu'il connait depuis l'enfance et à son adolescence, accepte de l'aider à retrouver l'adresse de sa mère à l'adolescence[39]. En 2006, sa compagne Véronique lui donne un second enfant; une fille prénommée Blanche.

À cette période, Daniel Mallerin négocie avec la maison d'édition Pauvert la publication simultanée d’un recueil de poèmes de Nico, intitulé Cible mouvante. Selon son éditrice Maren Sell, l'autobiographie d'Ari, "L'amour n'oublie jamais", représente aussi un « hymne à la mère défunte », jusque-là vampirisée par des biographes l'ayant vendue « à la sauce aigrelette »[27]. En termes d'expression poétique, Ari relate ses souvenirs d'enfance, sur les épaules de Bob Dylan et, de jeune homme, en pérégrinations nocturnes avec Serge Gainsbourg, chevalier servant d'Anne-Marie Rassam épouse de Claude Berri ou encore, déchargeant des camions aux halles de Rungis pour gagner sa vie[27]. Déclarant aux micros de Mireille Dumas et Thierry Ardisson ne rien réclamer à Alain Delon, il mentionne l'avoir écrit « afin de ne pas rester sur la haine, mais lancer un appel à tous d'ouvrir les coeurs, afin de faire sauter les obstacles des non-dits »[27]. La parution est retardée, l'éditeur devant prévenir tout risque de contestation du livre en justice[30].

Biopic sur sa mère et recherche en paternité

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Au printemps 2018, alors qu'« à 55 ans, il se repose dans une clinique à une heure de Paris », Ari est choqué par la sortie au cinéma d'un biopic consacré à sa mère, Nico, 1988[40]; film insistant sur la « relation complexe et fusionnelle » de la chanteuse avec son fils[41], selon la critique dans Le Journal du dimanche. Selon lui, le film sur sa mère n'est qu'une « vision loufoque, sortie de l'imaginaire de gens qui n'ont pas côtoyé ». Nico n'a jamais été « malsaine », elle a déployé « un humour fou, sec et acide, avec un grand sens de la dérision » et elle s'est emparée « de la scène comme une lionne », lors des concerts[42]. Il tient aussi à rappeler qu'elle a été « une très bonne mère. Elle m'a tout donné. Même la drogue, je l'ai vécue à fond avec elle sans que ce soit un problème. De mes 16 ans jusqu'à la fin, nous avons partagé la drogue, la même seringue. C'était une manière d'être ensemble »[43]. Un an plus tard, le , sur le plateau de l'émission télévisée Touche pas à mon poste sur la chaîne C8, Marie Soubrier Boulogne, nièce d'Alain Delon, révèle sans l'avoir consulté, qu'Ari a lancé une seconde action de reconnaissance en paternité visant Alain Delon, 18 ans après celle de 2001. Ari lui reproche, en l'accusant d'être « sous influence » d'une femme qui l'aurait obligé à changer de numéro de téléphone portable[44],[45]. Son avocat Michel-Guillaume Fleury réagit immédiatement contre ces propos qu'il qualifie de « complètement inventés », « à caractère diffamatoire » et souligne qu'Ari Boulogne, toujours bien joignable, n'a pas changé de téléphone portable[46],[45]. L'avocat précise qu'Ari entretien « un sincère respect pour son père » Alain Delon et que son action de reconnaissance en paternité, datant de plusieurs semaines, est effectuée pour que ses deux enfants ne soient pas « privés de leur lien de filiation »[45]. Un an après, la justice déclare la juridiction française territorialement incompétente[47],[48]. Puis la cour d'appel d'Orléans se déclare elle aussi « territorialement incompétente » car Alain Delon est officiellement devenu résident et de nationalité suisse[49], tandis qu'Ari Boulogne, victime d'un AVC, est sous curatelle.

Toutefois, le 23 mais 2024, un arrêt de la Cour de Cassation confie la compétence pour traiter le dossier Ari Boulogne à la France, où son fils Charles a préalablement lancé une procédure similaire à laquelle sa demi-soeur Blanche Bouloge, s'allie[3],[4]. Durant cette période, le cinéaste Gérard Courant consacre un portrait muet en gros plan à Ari Boulogne, dans le cadre de son Cinématon (no 2735) pour lequel il apparaît dans le dénuement, sans avoir pu pallier la perte de ses incisives[50],[51].

Décès à 60 ans

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Plusieurs jours après sa mort, le corps d'Ari Boulogne est retrouvé dans la nuit du 19 au 20 mai 2023, seul dans le petit appartement de deux pièces qu'il loue dans le 15e arrondissement de Paris, âgé de 60 ans[52] et dont il ne sort plus, selon ses voisins. À l'annonce de sa mort, son demi-frère putatif Anthony Delon lui rend hommage sur Instagram, faisant part de sa « grande tristesse »[53]. Les conditions tragiques de sa mort, comme leur traitement médiatique, choquent Daniel Mallerin, l'auteur de son autobiographie de 2001. Publiquement, l'écrivain révèle juste après cette disparition, en avoir été la plume[39].

Selon le parquet de Paris, il est devenu hémiplégique et avant sa mort, Ari se déplace en fauteuil roulant, à la suite de deux AVC. Son corps est découvert par sa compagne Yasmina, revenue avec son fils Fadhil, âgé de 21 ans, d'un séjour en province. Tous deux sont placés en garde à vue car soupçonnés de « non-assistance à personne en danger »[54],[33],[55]. Le Figaro précise au conditionnel que sa compagne aurait déclaré aux policiers, qu'Ari Boulogne aurait succombé à une overdose et qu'elle n'a pas prévenu immédiatement les secours, pour éviter des poursuites[56]. Le surlendemain sur la chaîne CNews, la nièce d'Alain Delon porte de graves accusations envers cette compagne, affirmant comme en 2019, qu'elle lui a interdit « de le voir depuis quatre ans » et qu'elle l'a drogué après l'avoir mis sous emprise[57]. Selon cette nièce avant 2019, Ari n'a plus consommé de méthadone et ne s'administre plus rien de toxique. Toutefois, sa nouvelle compagne lui a ensuite « apporté des choses » relevant de la drogue et de l'accoutumance, car selon elle, Yasmina est persuadée qu'elle parviendrait à obtenir au moins une part de l'héritage d'Alain Delon[58] ,[59].

En mai 2023, ces déclarations télévisées valent à la veuve d'Ari Boulogne, une mise en examen pour « non-assistance à personne en danger, homicide involontaire, acquisition, détention, transport et cession de stupéfiants »[56],[60].

Ari Boulogne n'est inhumé que le 18 juillet 2023, en raison de diverses expertises menées pour tenter de déterminer la cause de sa mort[61]. Entre-temps, Alain Delon est lui-même au centre d'une affaire de soupçon d'abus de faiblesse : le 5 juillet 2023, ses trois enfants portent plainte contre Hiromi Rollin, présentée comme la dame de compagnie de l'acteur.

Ari Boulogne, né Ari Päffgen, repose au cimetière de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, emplacement G 93.

Filmographie

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Publication

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Notes et références

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  1. ↑ Relevé des fichiers de l'Insee
  2. ↑ https://www.capital.fr/economie-politique/alain-delon-pourquoi-la-fille-dari-boulogne-tente-une-action-en-suisse-pour-etablir-sa-paternite-1496932 Thibaud Hue : « Alain Delon : pourquoi la fille d’Ari Boulogne tente une action en Suisse pour établir sa paternité ». Site de la revue Capital, Publié le 18 mai 2024, consulté le 19 mai 2024.
  3. ↑ a et b Solina Prak, « Affaire Alain Delon : où en est la demande du test ADN ? », sur Capital.fr, (consulté le )
  4. ↑ a et b « La fille d’Ari Boulogne abandonne la procédure en Suisse contre Alain Delon », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  5. ↑ a et b Olivier Seguret, « Du micro au vélo, autopsie de l'icône Nico : Un film-docu lève un coin du voile sur l'égérie de l'underground 70's », Libération, .
  6. ↑ a b c d e f g et h Judith Perrignon, « Portrait d'Ari Päffgen-Boulogne : Le fils errant », Libération, .
  7. ↑ a b c d e f g h i j k l m et n "Nico: Life And Lies Of An Icon" par Richard Witts, en 2017 aux éditions Ebury Publishing
  8. ↑ a b c d e f g h i j k l et m Fabrice Pliskin, « Mort d'Ari Boulogne : quand le fils de Nico racontait Delon, « ce père qui ne l’a pas désigné pour fils » », L'Obs, (consulté le ).
  9. ↑ "Nico Icon": gloire et miséricorde d'une pop star par Didier Saltron, le 16 mars 1996 sur l'AFP
  10. ↑ a b c et d "Nico, un malentendu", France Culture, 4 octobre 2020 [1]
  11. ↑ (it) Franco Montini, « Paparazzi e boom economico La dolce vita 50 anni dopo », La Repubblica,‎ (lire en ligne).
  12. ↑ a b c d e f g h i et j Sabine Bernède, « Ari : tout le portrait d'Alain Delon », La Dépêche, .
  13. ↑ a b c d e f g h i et j Bernard Violet, Les Mystères Delon, biographie non autorisée d'Alain Delon, citée par Sabine Bernede, dans « Ari : tout le portrait d'Alain Delon », La Dépêche du Midi, 22 avril 2001.
  14. ↑ a b et c (de) Stuttgarter Nachrichten, Stuttgart Germany, « Delon und Nico: Verhängnisvolle Affäre », sur stuttgarter-nachrichten.de, (consulté le ).
  15. ↑ a et b Interview de Nathalie Delon, dans Tout le monde en parle, émission de Thierry Ardisson sur France 2 [lire en ligne] - YouTube [vidéo].
  16. ↑ (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashion looks that changed the 1960s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 114 p. (ISBN 978-1-84091-604-1), « Nico: Counterculture femme fatale », p. 44
  17. ↑ https://www.lemonde.fr/archives/article/1988/07/24/rock-la-mort-de-nico_4083869_1819218.html « Rock : La mort de Nico ». Le Monde. Publié le 24 juillet 1988, consulté le 22 mai 2024
  18. ↑ https://www.telerama.fr/livres/nico,n5882329.php Laurent Rigoulet : « Nico : The End James Young ». Télérama. Publié le 07 novembre 2018, consulté le 22 mai 2024.
  19. ↑ a et b "Serge Gainsbourg une histoire vraie" par Damien Panerai aux Editions Hachette Book Group en 2010 [2]
  20. ↑ « How Dylan's 'Bringing It All Back Home' 'Stunned the World' », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. ↑ a et b "Nico au Rex-Club" par ALAIN WAIS, dans Le Monde le 16 avril 1986 [3]
  22. ↑ "British Rock. 1965-1968 : Swinging London. British Rock", tome 2, ar Christophe Delbrouck · 2017 [4]
  23. ↑ a et b Martine de Rabaudy, « Ari, fils de personne », sur L'Express, .
  24. ↑ a b et c [vidéo] INA Arditube, Ari Boulogne : Fils d'Alain Delon témoigne chez Thierry Ardisson sur YouTube, .
  25. ↑ a b c et d Fabrice Pliskin, « Mort d’Ari Boulogne : quand le fils de Nico racontait Delon, « ce père qui ne l’a pas désigné pour fils » », sur L'Obs, (consulté le )
  26. ↑ Olivier Père, « “La cicatrice intérieure” : le film-trip ultime de Philippe Garrel », sur lesinrocks.com, (consulté le )
  27. ↑ a b c d e et f Jean-Luc Douin, « Le témoignage d'Ari, fils de Nico, en quête de son père », Le Monde, .
  28. ↑ a et b « Ari Boulogne : Sa biographie », sur voici.fr (consulté le )[source insuffisante].
  29. ↑ "Qui était Ari Boulogne, le fils illégitime d’Alain Delon, retrouvé mort ce samedi ?", Ouest-France, 20 mai 2023 [5]
  30. ↑ a b et c Pierre Vavasseur, « Ari, celui qui veut être le fils de Delon », Le Parisien, 17 avril 2001.
  31. ↑ "Nico par Gainsbourg", Radio herbe tendre [6]
  32. ↑ Anthony Verdot-Belaval, « Ari Boulogne, la triste histoire du fils illégitime d’Alain Delon », Gala, .
  33. ↑ a b et c « Ari Boulogne, celui qui jurait être le fils de Nico et d'Alain Delon, a été retrouvé mort à Paris », Madame Figaro, (consulté le ).
  34. ↑ a et b "Nico, la mort d'une " femme fatale", par l'AFP le 22 juillet 1988
  35. ↑ "La mort de Nico", dans Le Monde du 24 juillet 1988 [7]
  36. ↑ a b et c "La Mostra de Venise entre robots de Spielberg et fantômes de Philippe Garrel", par Marie-Thérèse DELBOULBES, pour l'AFP le 6 septembre 2001
  37. ↑ « Ari Boulogne est-il le fils d’Alain Delon ? », Gala, .
  38. ↑ L'Amour n'oublie jamais, Ari Boulogne, en 2001.
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  43. ↑ « Le fils illégitime d'Alain Delon révèle comment sa mère Nico l’a initié à la drogue », sur Gala, .
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  46. ↑ Article par Marie Merlet le 6 septembre 2019 dans Gala [10]
  47. ↑ Le 7 septembre 2020 par l'AFP [11]
  48. ↑ Dans une ordonnance du 27 août 2020
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  50. ↑ « Ari Boulogne (2013) by Gérard Courant - Cinématon #2735 » (consulté le )
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  52. ↑ « Christian Aaron Boulogne », sur MatchID (consulté le ) - Note. Le fichier INSEE qui recense les personnes décédées en France depuis 1970 sur MatchID indique pour date de décès le 20 mai 2023.
  53. ↑ « « Repose en paix » : Anthony Delon rend hommage à Ari Boulogne, retrouvé mort à Paris », BFM TV (consulté le ).
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