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Ramsès II
Pharaon
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Statue colossale de Ramsès II au Temple d'Amon de Louxor
Règne
Période Nouvel Empire
Dynastie XIXe dynastie
Prise du pouvoir A la mort de son père
Début de règne -1279
Fin de règne -1213
Passation du pouvoir À sa mort naturelle
Biographie
Naissance v. -1305
Décès -1213 ou -1212
Père Séthi Ier
Grand-père paternel Ramsès Ier
Grand-mère paternelle Satrê
Mère Mouttouya
Grand-père maternel Raya
Grand-mère maternelle Thouia
Fratrie Tia
Nebchasetnebet
1re épouse Néfertari
(Grande épouse royale)
Enfant(s) de la 1re épouse Mérirê
Mériatoum (ou Méry-Atoum)
Henouttaoui
Mérytamon
Amonherkhépeshef (ou Amonherouenemef)
Néfertari II
Parêherounemef (ou Rêherounemef)
Baketmout
Amonemouia (ou Sethemouia)
2e épouse Iset-nofret
(Grande épouse royale)
Enfant(s) de la 2e épouse Mérenptah
Bentanat (ou Bint-Anath)
Tachat
Nebtaoui
Ramessou
Khâemouaset
Iset-Nofret II
3e épouse Hénoutmirê
(Grande épouse royale)
4e épouse Maâthornéferourê
(Grande épouse royale)
Enfant(s) de la 4e épouse Néférourê
5e épouse Bentanat
(Grande épouse royale)
6e épouse Mérytamon
(Grande épouse royale)
Autre(s) épouse(s) nombreuses concubines
Enfant(s) des autres(s) épouse(s) près de cent dix enfants

Ramsès II, appelé aussi Ramsès le Grand, est le troisième pharaon de la XIXe dynastie. Manéthon l'appelle Ramsès (ou Ramesses Miamoun, Rampses). Il est né aux alentours de -1304/ -1305 et règne de -1279 à -1213[1].

Son règne d'une exceptionnelle durée pour l'époque couvre à lui seul la moitié du nombre d'années que comprend la XIXe dynastie. En plus des nombreux monuments qu'il a fait bâtir à travers tout le pays, il a fait sculpter de très nombreuses statues à son image et fait graver son nom sur presque tous les temples dont notamment ceux d'autres pharaons, comme s'il les avait fait construire lui-même. Cette quantité extraordinaire d'objets d'arts et d'éléments architecturaux à son nom explique que l'on retrouve sa trace dans presque tous les musées du monde ayant un département d'antiquités égyptiennes.

À l'instar d'autres personnages historiques dont la gloire a traversé les siècles, il est réputé être un grand guerrier et conquérant ce qui lui vaut en grande partie l'épithète de Grand dans les ouvrages historiques traitant de cette période de l'Antiquité égyptienne. Il lutte contre les Hittites et, assurant la domination de l'Égypte sur la Nubie et ses gisements aurifères, il y construit une série de temples dont les plus célèbres sont ceux d'Abou Simbel. Après la bataille de Qadesh en l'an IV de son règne, contre l'armée de l'empereur des Hittites, Muwatalli (-1310/-1269), la frontière sur l'Oronte est stabilisée.

Son action dans le pays de Koush et surtout dans le couloir syro-palestinien dut marquer les esprits de l'époque car l'on racontait encore sous les Ptolémées la légende de l'extraordinaire voyage de « la princesse de Bakhtan » venue s'offrir en mariage au grand roi d'Égypte, écho lointain du fameux mariage avec la fille de Hattousil qui avait alors succédé à Mouwatalli sur le trône du Hatti.

Enfin, une tradition tenace et certains auteurs pensent que Ramsès II est le pharaon opposé à Moïse lors de l'Exode.

L'ensemble de ces données issues de l'archéologie ou bien de la mémoire collective fait de Ramsès II l'un des pharaons les plus connus à travers le monde.

Généalogie modifier

Il est le fils de Séthi Ier et de la reine Mouttouya (ou Touy, ou Touya). Il a un frère qui se nomme Nebchasetnebet, qui meurt jeune, et une sœur ainée, Tia. Certains égyptologues citent aussi une autre sœur nommée Henoutmirê.

Son règne de 66 ans est exceptionnellement long et marque la dernière grande période de prospérité de l'Égypte antique. Il est marié à une douzaine d'épouses (cinq ou six « grandes épouses ») :

 
Stèle représentant Séthi Ier suivi de son fils, le prince héritier Ramsès - Institut oriental de Chicago

puis six de ses filles :

puis une princesse babylonienne, une princesse syrienne et deux princesses hittites, filles de l’empereur Hattousili III (-1264/-1234), dont Maâthornéferourê.

Son harem ne comptera pas moins de deux cents concubines. Toutes ces femmes lui donnent une grande quantité de garçons et filles, on en dénombre cent-six[2].

Règne modifier

Ramsès succède à son père Séthi Ier apparemment sans problèmes particuliers. Il pourrait avoir été associé au trône à la fin du règne de ce dernier.



Lorsqu'il monte sur le trône il hérite d'une situation intérieure et internationale bien plus enviable qu'aux débuts de la XIXe dynastie. Les actions de son grand-père Ramsès Ier et de son père, tous deux de brillants généraux et chefs d'armées, ont eu pour résultats de restaurer la puissance de l'Égypte et d'éloigner durablement toute menace du Double-Pays.

Cependant cette politique de conquêtes et d'expansion se heurtait depuis plusieurs décennies à un adversaire de taille, l'empire Hittite qui contrôlait un vaste territoire depuis l'Anatolie jusqu'à l'Euphrate, assurant au passage une certaine domination sur les cité-États de la Syrie et du Liban.

 
Carte représentant les empires égyptiens et hittites à l'époque de Ramsès II

Ces riches cités portuaires et commerciales étaient l'objet de toutes les convoitises et allaient se retrouver une fois de plus au milieu d'une guerre entre égyptiens et hittites dont elles représentaient le butin.

La lutte puis la paix avec les Hittites modifier

 
Ramsès représenté sous la forme d'un prince orné de l'uræus royal symbole de sa destinée - Musée du Louvre
 
Ramsès II couronné par les dieux Seth et Horus - Abou Simbel

Comme son père Séthi Ier, il veut protéger les intérêts de l'Égypte à l'Est contre les Hittites d'Asie. Il doit faire face à la menace dès le début de son règne.

Face à cette situation Ramsès met sur pied une puissante armée, et établit son camp de base à Pi-Ramsès qu'il transforme en capitale de son empire. De nouveaux arsenaux y sont construits ainsi que de grandes écuries pouvant accueillir les milliers de chevaux nécessaires au fer de lance de ses troupes : les chars de guerre. Les vestiges de ces écuries ont récemment été identifiées sur le site de Qantir par une équipe d'égyptologues autrichiens dirigée par Manfred Bietak.

Une fois les questions d'approvisionnement réglées, il manœuvre énergiquement en plusieurs campagnes pour s'assurer ses arrières en Syro Palestine et poursuit son avance en attaquant la ville de Qadesh lors de sa 5e année de règne, mais ne remporte qu'une semi victoire.

La bataille de Qadesh modifier

 
La bague aux chevaux : bague en or au nom de Ramsès II représentant ses deux chevaux qui le menaient à la bataille et le sauvèrent - Musée du Louvre

Quittant l'Égypte par les Chemins d'Horus, voie jalonnée de forteresses protégeant la frontière orientale du pays, l'armée de Ramsès longe la Palestine faisant halte à Gaza, passe par Canaan puis pénètre au Liban, s'assurant au passage l'allégeance de ses vassaux dont Byblos restait toujours l'indéfectible allié. Puis Ramsès et ses troupes s'enfoncent dans les terres et prennent la direction de Damas afin de prendre le chemin menant à Qadesh.

Les hittites de leur côté avaient rassemblé une puissante armée de coalisés et s'étaient rassemblés dans la plaine de Qadesh, y installant leur camp et attendant l'arrivée de l'ennemi. Ils envoyèrent des éclaireurs qui furent interceptés par les égyptiens et ramenés au camp de Ramsès. Ils informèrent le roi que les troupes de Mouwatalli se trouvaient au nord et n'osaient s'avancer vers Qadesh par crainte d'une confrontation avec les troupes égyptiennes.

Conforté dans son avance et impatient de reprendre la citadelle autrefois conquise par son père, Ramsès saisit sa chance et ordonne à marche forcée que l'armée se dirige sans plus attendre vers la forteresse convoitée.

Certain que les assiégés ne pourraient tenir longtemps face à sa puissante armée, il prend le risque de se détacher du gros de ses troupes. Le long cortège de soldats répartis en quatre corps d'armée s'étire alors sur la route. En tête de ses troupes Ramsès avec la division d'Amon traverse l'Oronte et il est le premier à arriver sur le site.

La ruse hittite a fonctionné et l'armée de Ramsès offre dangereusement l'occasion que Mouwatalli et ses généraux attendaient d'anéantir à jamais les velléités de conquête des égyptiens. Une victoire écrasante et au mieux la capture de pharaon déstabiliserait toute la région à leur profit et la conquête de l'Égypte ainsi affaiblie serait à portée de main.

Les troupes égyptiennes sont coupées en deux par la charge de l'armée hittite et Ramsès se retrouve seul face au danger. La division de Rê qui franchissait le fleuve est taillée en pièce par les chars hittites qui se retournent vers la division d'Amon et le camp de Ramsès, à peine installés au pied de la citadelle, déjà attaqués de leur côté par les fantassins de Mouwatalli. Le camp royal est investi et les troupes de pharaon battent en retraite, voire s'enfuient. Ramsès et sa garde rapprochée se jette dans la mêlée et il adresse aux divisions de Ptah et de Seth restée en arrière des messages urgents, leur intimant l'ordre d'entrer dans la bataille.

Grâce à l'intervention conjointe des réservistes, les « Néarins », et de la marche forcée des contingents restés plus en arrière, il parvient à repousser l'attaque et à chasser les troupes de Mouwatalli au-delà de l'Oronte causant de lourdes pertes aux hittites. Cependant, au contraire de son père et de son illustre ancêtre Thoutmôsis III, Ramsès, dont les troupes sont affaiblies au lendemain de la bataille, ne s'empare pas de la citadelle et Qadesh reste aux mains des Hittites.

Ce haut fait d'armes, –dont nous possédons plusieurs versions en égyptien, sur papyrus (le poème de Pentaour), mais surtout sur les grands tableaux historiés qu'il fait sculpter sur les murs des principaux temples du pays (Louxor, Karnak, Ramesséum, Abou Simbel...)–, est considéré par le roi comme une grande victoire qu'il offre à Amon qui l'aurait alors secouru en plein désarroi et abandon au milieu d'un péril certain.

Les hittites se déclarent eux aussi vainqueurs de leur côté, l'issue de la bataille ayant davantage l'aspect d'un statu quo que d'une débandade. Ramsès ne pousse d'ailleurs pas plus loin cet avantage annoncé, et préfère renforcer ses positions.

La conquête de Moab et d'Edom modifier

 
Soldats égyptiens et fils de Ramsès II mettant le siège devant une citadelle

À l'issue de la bataille de Qadesh, un statu-quo s'installe entre l'empire hittite et l'Égypte et la diplomatie reprend entre les deux rivaux. Cependant la situation ne semble pas à l'avantage des hittites qui ne cherchent pas à engager un nouveau conflit direct avec Ramsès.

Les égyptiens de leur côté doivent faire face à de nouvelles difficultés au sein de leur possession de Palestine où les royaumes d'Edom et de Moab se soulèvent, probablement encouragés par l'affaiblissement momentanée de l'emprise égyptienne. En effet, la bataille de Qadesh avait momentanément porté un sérieux coup à la puissante armée égyptienne et en tout cas au crédit de pharaon sur la région.

Il est possible en outre que l'or hittite ait financé les velléités d'autonomie locale des deux royaumes. Ces troubles permettaient en tout cas d'éloigner les ambitions de Ramsès des terres hittite[3].

La réaction de Ramsès est aussi rapide que décisive à l'encontre des insurgés. La 7e année de son règne, il confie une partie de son armée à son fils aîné Amonherkhépeshef qui traversant le Neguev et contournant la Mer Morte par le sud, se dirige droit contre Édom puis remonte sur Moab. Il met le siège devant la cité de Rabath Batora qu'il conquiert et y installe son camp de base.

De son côté Ramsès qui a quitté la capitale de Pi-Ramsès avec l'autre partie de son armée au même moment que son fils, longe la côte s'assurant le contrôle de Gaza et d'Askalon, puis bifurquant vers Jérusalem il marche contre Jéricho et contournant la Mer Morte par le nord, pénètre en Moab. Il dépasse le Mont Nebo, conquiert la cité de Dibon et fait alors la jonction avec l'armée de son fils restée à Rabath Batora.

Grâce à cette technique de la tenaille, la conquête est rapide et pharaon écrase les troupes des princes locaux qui lui font allégeance. Ramsès laisse des garnisons dans les cités prises chargées d'organiser le contrôle de la région et de surveiller les mouvements des nombreuses populations nomades qui sévissaient alors, parmi lesquelles on compte les bédouins Shasou, vassaux des hittites, et les Apirou qui opéraient de fréquentes incursions dans les territoires contrôlés par les égyptiens.

Une fois assuré de ses arrières et de son ravitaillement Ramsès peut alors reprendre la route de la Syrie afin de reprendre les territoires perdus et abandonnés aux hittites suite à la bataille de Qadesh. Pharaon, son fils et leur armée rassemblée remontent alors vers le Mont Nebo et prennent Heshbon en Ammon. Enfin ils marchent sur Damas, l'antique Temesq, où le roi fonde une nouvelle cité à son nom Pi-Ramsès de la vallée des Cédres[4].

Une fois le contrôle assuré de l'ensemble de cette partie de la Jordanie et de la Syrie actuelles, les troupes égyptiennes se dirigent à nouveau vers l'Oronte et atteignent la ville de Koumidi qui subit un siège et est capturée également.

Grâce a cette tactique de sièges successifs et de mise en coupe réglée des terres conquises, Ramsès a repris le contrôle de la situation au plus proche de ses frontières ainsi que sur toute la zone d'influence égyptienne en orient. Il s'accorde ainsi un répit qui lui permet de se tourner à nouveau contre l'empire des hittites.

Le siège de Dapour modifier

 
Siège et prise de la citadelle de Dapour par Ramsès II et son armée

À peine trois ans après le conflit qui faillit causer respectivement leur perte, les hostilités reprennent donc. Cette fois encore Ramsès cherche à pousser son avantage et à conquérir du terrain.

L'armée égyptienne reprend la route de la Syrie, contourne Qadesh par l'ouest et met le siège devant Dapour une autre forteresse contrôlée par les Hittites.

Il semble que Mouwatalli n'ait pas eu la capacité de contrer cette avancée sur son territoire même si de nombreuses troupes avaient été mises en garnison dans et autour de la citadelle. La bataille s'engage dans la plaine devant la cité et les chars hittites s'affrontent aux chars égyptiens.

Rapidement débordés, ils se réfugient dans la forteresse qui est aussitôt attaquée par les fantassins égyptiens parmi lesquels on compte plusieurs fils du roi qui mènent le siège.

Des représentations de cette nouvelle bataille ont été gravées en relief sur les murs des temples de Ramsès en Égypte dont notamment celui de Louxor et celui du Ramesséum. Ces tableaux présentent en une unité de scène les différentes étapes de la bataille et du siège depuis la bataille dans la plaine jusqu'à la reddition du prince de Dapour qui tend un encensoir en signe d'armistice[5].

Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y installant également une garnison à demeure.

Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à prendre aux hittites un point stratégique d'importance séparant l'Amourrou de leur emprise.

L'année suivante, pour consolider ses positions il organise une nouvelle campagne qui voit les troupes égyptiennes défiler dans les principales cités de la région prenant au passage Acre.

Tyr, Sidon, Byblos renouvellent leur allégeance et l'armée égyptienne faisant halte à Dapour nouvellement conquise, pénètre encore plus avant en territoire hittite conquérant la cité de Tounip[6].

Les Hittites ne pouvaient en rester là et quelques années plus tard il reprennent la forteresse de Dapour, obligeant Ramsès à opérer une nouvelle campagne dans la région lors de la 18e année de son règne. La citadelle est à nouveau assiégée et conquise, et à nouveau cette victoire sera légendée en relief sur les murs des temples égyptiens.

Le traité de paix égypto-hittite modifier

 
Tablette du traité égypto-hittite conservée au musée archéologique d'Istanboul

Le conflit entre l'Égypte et le Khatti à défaut d'épuiser les belligérant ne permet donc pas de dégager de nette victoire de l'un sur l'autre. On assiste au contraire à une succession de batailles qui permettent soit à l'armée hittite soit à l'armée égyptienne de grignoter du terrain, mais aucune grande bataille ne n'est engagée comme si la crainte d'une défaite et d'un affaiblissement décisif pour l'un ou l'autre des empires l'emportait sur les ambitions d'élargissement des possessions.

De plus, la situation intérieure de l'empire hittite se désagrége avec la mort de Mouwatalli dont la succession est rendue difficile avec l'usurpation du trône par Moursil III, neveu de l'adversaire de Ramsès. La montée de la puissance assyrienne représente de plus une sérieuse menace pour le Khatti qui cherche alors à faire alliance avec ses anciens ennemis à commencer par Babylone.

Il semble que ce soit les Hittites qui prennent l'initiative de proposer à l'Égypte une véritable proposition d'alliance et de paix[7]. Hittites et Égyptiens s'engagent à ne plus se faire la guerre, à s'aider mutuellement en cas de catastrophe ou bien d'invasion. Il s'agit sans doute du premier traité de paix connu au monde. Le traité définitif n’aurait été conclu qu’à la 34e année du règne de Ramsès, quand l’empire adversaire avait déjà changé de maître : Hattusil III, frère de Mouwatalli, qui s’empara du trône, expulsant le fils de l’ancien souverain. Une fois les clauses du traité réglées, elles sont inscrites sur de grandes tablettes en argent massif scellée par Hattusil et remise par l'ambassadeur du Khatti à Ramsès dans sa capitale du Delta du Nil. En échange, pharaon fait parvenir au roi hittite la version égyptienne marquée du sceau de Ramsès.

Chacune des deux tablettes sera déposée aux pieds des principales divinités des deux empires : Teshub pour le Khatti et pour l'Égypte. La version égyptienne de ce traité est reproduite sur les murs de Karnak et la version hittite retrouvée à Hattussa, la capitale du royaume hittite (dans l'actuelle Anatolie en Turquie), est écrite en langue akkadienne sur une tablette d'argile conservée au musée archéologique d'Istanboul[8].

Les négociations conduisent les deux souverains à s'envoyer un volumineux courrier ainsi que des cadeaux en grand nombre. À ce ballet épistolaire participent non seulement les souverains mais aussi les reines et les ministres, tel le vizir Paser. C'est alors qu'est évoqué un possible mariage entre Ramsès II et une fille du roi Hattousili III, acte diplomatique venant sceller définitivement la nouvelle alliance des deux anciens ennemis. Cette pratique est courante et Ramsès a déjà épousé une princesse babylonienne.

Cependant, la négociation du mariage est difficile en raison des garanties exigées par la femme d'Hattousili, Puduhepa, qui a, semble-t-il, une influence déterminante sur son époux. En particulier, elle exige que ses messagers puissent joindre la princesse sans entrave.

Ce problème réglé, des envoyés égyptiens viennent à Hattousa, la capitale hittite pour procéder à l'onction de la princesse, acte qui officialise l'union.

La princesse prend alors la route de l'Égypte avec sa dot[9]. Elle rencontre Ramsès II à Pi-Ramsès et semble-t-il plaît à son mari. Elle est renommée d'un nom égyptien, Maât-Hor-Néférou-Rê. Nous ignorons si elle eut la moindre influence sur la politique conduite par son mari ; cependant Ramsès fait construire pour elle un palais à Pi-Ramsès. Une fille, Néférourê, naît de cette union, fille dont nous perdons rapidement la trace.

Dans une lettre envoyée par Hattousili à Ramsès, le roi hittite regrette que sa fille n'ait pas conçu un garçon. La princesse termine probablement sa vie dans le harem du roi à Gourob dans le Fayoum[10]. Sa tombe n'a jamais été retrouvée.

Ramsès II épouse une seconde princesse hittite des années plus tard mais nous ignorons pratiquement tout du contexte qui préside à cette nouvelle union. Cependant ce fait est révélateur de la normalisation pacifique des rapports entre les deux États.

L'exploitation de la Nubie et la construction des temples d'Abou Simbel modifier

 
Ramsès II, Abou Simbel

Originaire d'une famille du delta du Nil, Ramsès II installe son palais et le centre administratif de l'Égypte à Pi-Ramsès, mais il a aussi besoin de continuer, comme son père, d'exploiter les ressources de la Nubie (plus au Sud) : l'or pour enrichir les temples, mais aussi pour acheter des alliances en Asie (l'empire hittite est ébranlé par la montée de la jeune Assyrie) ; du bois, dont le cèdre du Liban, mais aussi du cuir, du bétail et surtout des hommes pour l'armée.

Dès les premières années de son règne, —d'aucuns pensent à une corégence avec Séthi Ier—, il intervient en pays de Ouaouat et de Koush, réduisant les velléités traditionnelles de révolte des tribus soudanaises. L'exploit est relaté dans l'avant-cour du petit temple de Beit el-Ouali qu'il fit édifier en Basse-Nubie non loin d'Assouan.

Des carrières de la région, qu'il ré-exploite à grande échelle, il tire les grands obélisques et statues qui ornent ses monuments de Haute et Basse-Égypte, mais ne délaisse pas la ville d'Éléphantine et sa région.

Il organise alors un véritable programme architectural pour la région immédiatement au sud de la première cataracte qui est la frontière historique de l'Égypte avec son voisin méridional.

Il restaure bien-sûr les forteresses entretenues depuis le Moyen Empire, à Bouhen, Semna et Kouma, mais fonde également une série de sanctuaires, que l'on nomme hémi-spéos, car pour partie creusés dans la roche et pour l'autre construits en maçonnerie, dédiés aux dieux dynastiques et étroitement liés au rôle de l'inondation, notamment :

  • le temple d'Amon de Ouadi es-Seboua ;
  • le temple de Ptah de Gerf Hussein ;
  • le temple de Rê de Derr ;
  • les deux temples d'Abou Simbel : l'un est consacré à sa reine favorite Néfertari, l'autre, le plus grand aux dieux protecteurs de l'Empire, Amon, Ptah et Rê mais aussi à Ramsès II lui-même, qui s'y fait représenter sous forme d'un dieu à tête de faucon.

Ramsès et les dieux modifier

 
Ramsès II représenté en enfant protégé par le dieu Houroun - Statue trouvée à Tanis autrefois à Pi-Ramsès - Musée du Caire

Ramsès II fut aussi un grand théologien, reprenant à son compte l'initiative solaire amorcée par Akhénaton, mais en se préservant des cultes traditionnels. Voulant lui aussi développer au travers de sa propre personne une religion transfrontalière permettant de rassembler tous les peuples mis sous sa coupe, il favorisa au contraire les temples des grands dieux de l'Empire : Amon, , Ptah, Osiris.

En effet, plutôt que d'effacer leur culte comme le fit à son péril Akhénaton, il les affirma dans leur rôle central dans la vie économique et spirituelle du pays, et instaura le sien propre, de son vivant, s'associant ainsi encore davantage que ses ancêtres aux dieux dynastiques et tout particulièrement au dieu . L'exemple des temples de Nubie est parlant à ce sujet.

Partout il reprit l'initiative en redonnant aux temples et aux cultes des dieux un faste inégalé. Les innombrables fondations à son nom l'attestent et ses successeurs n'eurent qu'à parachever l'entreprise de leur prestigieux aïeul.

Enfin, conscient de l'emprise du dieu Amon-Rê de Thèbes et de son clergé sur le pays, emprise qui menaçait quelque peu le pouvoir royal, raison qui sans nul doute participa au choix de « l'hérétique » Akhénaton en son temps, il usa de stratégie en favorisant autant que faire se peut les temples de Ptah à Memphis et de à Héliopolis. En retour, il donna des gages de sa bonne foi aux prêtres de Karnak en effaçant le souvenir de celui qui voulut leur perte, ainsi que de sa descendance.

Cette tendance avait déjà été amorcée par son père Séthi qui se fait représenter dans son temple d'Abydos en compagnie de son fils héritier devant une liste de rois représentant leurs ancêtres sur le trône d'Horus, liste de laquelle sont absents les rois d'Amarna, jusqu'à Horemheb, mais aussi Hatchepsout.

C'est de son temps également que les cultes des grandes villes du delta retrouvèrent leur importance, en instituant également de nouveaux, comme ceux des dieux orientaux tels que Baal, qui sera associé par syncrétisme à Seth, ou encore Astarté, Anta, Reshef, etc.

Ces cultes se retrouveront à cette époque dans toute l'Égypte, de Memphis à Thèbes (Deir el-Médineh), prouvant ainsi un brassage des cultures propre à une période de paix assurée.

Le bâtisseur modifier

 
La cour de Ramsès II au temple de Louxor

Ramsès II est un grand bâtisseur qui fait de Pi-Ramsès la « capitale » à l'est du delta du Nil, en la dotant de temples grandioses, d'un grand palais, d'un port et d'arsenaux, s'assurant ainsi un poste avancé pour préparer ses expéditions dans le levant, et régner sur un immense empire s'étendant de la quatrième cataracte en pays de Kouch jusqu'aux frontières du Hatti et du Mitanni sur l'Oronte.

Il achève ainsi de restaurer la grandeur de l'Égypte des Thoutmôsis perdue suite à l'aventure amarnienne. Grâce à une politique défensive efficace (il construit une série de forts à l'ouest du delta dont on a retrouvé les traces récemment), il offre une période de paix au pays favorisant ainsi le développement des arts et des métiers.

Il achève la grande salle hypostyle du temple d'Amon-Rê à Karnak, ajoute une grande cour à portique au temple d'Amon-Min à Louxor, ainsi qu'un grand pylône précédé de deux obélisques.

Il construit son temple funéraire, le Ramesséum, en face de Louxor, qui comprend deux pylônes précédant deux cours à portiques et une grande salle hypostyle. Diodore de Sicile nous donne une description fidèle de ce monument qu'il nomme alors le tombeau d'Ozymandias, forme grécisée du nom de couronnement de Ramsès : Ouser-Maât-Rê.

Il fait également édifier un temple cénotaphe à Abydos non loin de celui de son père qu'il achève de décorer. Puisant dans les ruines de l'ancienne capitale d'Amarna, il rebâtit le temple de Thot d'Hermopolis, l'antique Khemenou, en réutilisant notamment les temples et bâtiments du site voisin.

Il construit également à Memphis, agrandissant le grand temple de Ptah avec l'adjonction sur son axe ouest d'une grande salle hypostyle précédée d'un pylône devant lequel il dresse des colosses, mais en édifiant aussi une série de temples et chapelles sur le parvis du sud de l'enceinte où il élève au moins un grand colosse à son effigie qui gît actuellement sur le dos (photo ci-dessous).

De même, il restaure également à Bubastis, où il refait ou décore la salle hypostyle du temple de Bastet. On y a retrouvé récemment un colosse à l'image d'une de ses épouses royales, qui aujourd'hui a été redressé et est visible dans le champ de ruine de la cité antique.

En revanche, il est établi aujourd'hui qu'il fait également enlever ou plutôt remplacer le nom de certains de ses prédécesseurs pour mettre le sien à la place quand il restaure leurs monuments. Ce trait particulier lui donne une réputation d'usurpateur tant nous possédons d'exemples de statues et monuments réinscrits à son nom. Si cette activité est quelque peu abusive, il convient de rappeler que de nombreux monuments et sanctuaires ont souffert dans les années qui précédent l'avènement de la XIXe dynastie et de ce fait nécessitent une restauration voire une reconstruction complète.

On peut voir ce type de « réaménagement » au temple de Louxor, où dans la cour qu'il fait édifier en l'honneur d'Amon-Min, il intercale des colosses entre les colonnes des portiques qui la bordent, certains sculptés sous son règne, d'autres « usurpés » d' Amenhotep III.

Remplissant son rôle de garant de l'équilibre entre les hommes et les dieux, Ramsès se doit de rétablir les cultes et de les doter de biens permettant de les assurer dans tout le pays.

 
Statue monumentale de Ramsès II, Memphis

L'un de ses fils, Khâemouaset, Grand prêtre de Ptah à Memphis et un temps héritier en titre de la Double Couronne, est chargé de cette mission, parcourant les sites délabrés et inscrivant des stèles commémoratives de cet exploit (voir par exemple la restauration entreprise sur la pyramide d'Ounas de la Ve dynastie qui comporte sur son revêtement sud encore visible un texte du prince en l'honneur de son père et de son illustre prédécesseur).

C'est lui qui est chargé également de l'organisation des grandes fêtes jubilaires de Ramsès II, les fêtes-Sed, jusqu'à ce qu'il soit remplacé dans cette fonction par son frère Mérenptah. C'est pour l'occasion de ces jubilés qu'il fit bâtir un grand parvis à Pi-Ramsès qui comportait au moins six obélisques de grande taille.

Les « colosses » de Ramsès modifier

Ramsès II fit ériger des colosses à son effigie dans les grands temples construits ou restaurés.

Les plus célèbres sont ceux en façade des temples d'Abou Simbel, ceux qui encadrent l'entrée du pylône du temple de Louxor, le colosse couché à Memphis, ainsi que celui qui trônait depuis quelques décennies en plein centre du Caire, sur la place qui porte son nom devant la gare centrale et qui provient également du grand temple de Ptah.

Attaqué par la pollution, ce dernier a été transféré le vers Gizeh afin d'être installé au cœur du Grand musée égyptien actuellement en cours de construction.

La fin du règne et la légende modifier

 
Momie de Ramsès II

Ramsès II eut une fin de règne endeuillée par la disparition successive de ses héritiers et de sa grande épouse royale Néfertari. Il meurt après un règne de 66 ans, qui correspond à plus de la moitié de la XIXe dynastie.

Il est inhumé dans la tombe KV7 dans la vallée des rois qui n'est plus visitable actuellement tant elle est dégradée car creusée dans une couche marneuse de la vallée qui ne résista pas bien aux sporadiques mais dévastatrices inondations de l'oued asséché dans lequel fut choisi l'emplacement de la nécropole royale.

Des fouilles et une campagne de restauration sont actuellement en cours pour parfaire notre connaissance de la tombe royale. Le trésor funéraire de Ramsès II a disparu depuis longtemps certainement à l'occasion de pillages qui eurent lieu à la fin du Nouvel Empire. Ainsi un braséro au nom de Ramsès II a été retrouvé dans le trésor funéraire de Psousennès Ier de la XXIe dynastie à Tanis, et les musées possèdent des ouchebtis à son nom, preuve caractéristique d'un pillage ancien.

De même, sa momie fut déplacée par les prêtres, d'abord dans la tombe de son père, puis à nouveau dans la tombe de la cachette (DB320) retrouvée à la fin du XIXe siècle à la suite d'une enquête rocambolesque du tout jeune service des antiquités égyptiennes initié par Mariette.

On l'a retrouvé enveloppé dans des bandelettes par les prêtres de la XXIe dynastie, et réinstallé dans un sarcophage en bois de cèdre qui avait appartenu à... Ramsès Ier, son grand-père. Cela illustre combien la vallée des rois fut l'emprise de convoitises lorsque s'effondra l'Empire des Ramsès.

Lors de son débandelettage suite à sa découverte, et le dégagement de ses bras, une tension post-mortem rejeta l'un de ses bras soudainement dans un dernier geste, créant l'effroi et la fuite de l'assistance venue admirer le spectacle...

La dépouille (momifiée) de Ramsès II se trouve au musée égyptien du Caire et dut être « soignée » dans les années 1970 car des champignons s'y étaient développés au contact de l'air moderne.

L'étude de cette dépouille au musée de l'Homme à Paris[11] en 1976-77 a révélé que Ramsès était « leucoderme, de type méditerranéen proche de celui des Amazighes africains[12] ».

Ramsès II est-il le pharaon de l'Exode ? modifier

 
Ramsès II guerrier sur son char, à la tête de son armée - Abou Simbel

Ramsès II est également connu du grand public pour une toute autre raison : les traducteurs de la Bible et longtemps les historiens après eux, l'indiquent comme ayant été le pharaon régnant au moment de l'Exode, la fuite des Hébreux, qui a été évoquée aussi dans de nombreux films, comme Les Dix commandements.

Cette hypothèse s'appuie sur l'argument suivant : la stèle de victoire de son successeur Mérenptah[13] mentionne un peuple installé en Canaan. De plus il est attesté selon les sources égyptiennes l'existence d'un haut fonctionnaire, Ben Azèn, d'origine sémite qui serait intervenu dans un conflit opposant un groupe de nomades à des officiers royaux égyptiens[14]. L'identification à Moïse peut sembler assez évidente.

Par ailleurs, la Bible mentionne que les Hébreux sont astreints à des corvées et construisent les villes de Pithom et Ramsès[15]. Cette dernière ville apparaît ensuite comme le point de départ de l'Exode[16]. Or, Ramsès II est un grand bâtisseur et qu'il entreprend au cours de son règne la construction d'une nouvelle capitale, Pi-Ramsès, non loin d'Avaris, l'ancienne capitale des Hyksôs, les pharaons d'origine sémitique. Par conséquent le règne de Ramsès semble fournir le cadre adéquat correspondant au récit de la Bible sur la sortie des Hébreux d'Égypte.

Cependant l'identification de Ramsès II au pharaon de l'Exode se révèle moins évidente lorsqu'on y regarde de plus près. Tout d'abord parce que la momie de Ramsès, mort nonagénaire, ne présente aucune trace de noyade et qu'il paraît pour le moins hasardeux de prendre le texte biblique au sens littéral. De plus aucun document provenant de ce règne ne peut être mis en rapport avec l'expulsion, la sortie, d'un peuple sémitique du pays. Enfin le fameux Ben Azèn non seulement n'a jamais quitté l'Égypte mais a fidèlement servi les successeurs du roi jusqu'au règne de Ramsès III.

Concernant les localités mentionnées par le récit de la sortie d'Égypte, force est de constater que pour la plupart d'entre elles rien ne permet une identification spécifique à l'époque de Ramsès II. L'itinéraire donné par le livre de l'Exode entre le point de départ, la ville de Ramsès, et l'engloutissement de l'armée égyptienne donne les villes suivantes : Sukkoth, Etam, Pi-Hahiroth, Mig-dol et Baal-Cefôn[17]. Des sites comme Etam et Pi-Hahiroth sont inconnus (Etam est peut-être une déformation de Pithom) et Migdol est introuvable dans les textes égyptiens. Mais ce dernier est cité par Ezéchiel et Jérémie (ainsi qu'Hérodote[18]) comme d'une ville située dans le delta du Nil où séjournent de nombreux juifs après la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor II en -587. Le nom de Baal-Cefôn (Baal du Nord) est une divinité populaire dans la partie orientale de la Méditerranée vers la fin du Ier millénaire av. J.-C. y compris en Égypte[19]. Il est plausible que le chapitre 14 de l'Exode fasse allusion au temple de Tahpanès où selon Jérémie vit une importante communauté juive au Ve siècle av. J.-C.. On le voit, la plupart des noms mentionnés s'expliquent dans le contexte plus récent des époques assyrienne, babylonienne et perse globalement du VIIe au IVe siècles av. J.-C., période où les récits de la sortie d'Égypte sont mis par écrit.

Le pharaon de l'Exode ne porte pas de nom. Si les rédacteurs du texte biblique de cette période avaient considéré Ramsès II comme le pharaon régnant rien ne s'opposait à ce qu'ils utilisent son nom, ce qui est le cas pour plusieurs autres souverains d'Égypte cités par la Bible. Il est donc impossible de s'appuyer sur les textes bibliques pour faire de Ramsès II le pharaon de l'Exode. Quant à Manéthon, historien égyptien à l'Époque ptolémaïque, il situe le bannissement des Hébreux sous le règne d'un certain Aménophis difficilement rattachable à un souverain particulier (peut-être Amenhotep III). Par conséquent, l'identification de l'adversaire de Moïse à Ramsès II est une hypothèse que rien d'historiquement sérieux ne vient confirmer. Sans doute faut-il y voir le désir conscient ou non de donner à Moïse un adversaire de sa stature créant de fait un mythe historique.

Sépulture modifier

La tombe de Ramsès II a été ravagée par le temps. Outre les violations qu'elle a eu à subir dès la fin du Nouvel Empire, elle a été périodiquement inondée suite à de violents orages qui se produisent régulièrement dans la région. Des pluies soudaines font alors se déverser dans l'oued de la vallée des rois de véritables torrents d'eaux mélangées à de la terre, du sable et de la roche formant une boue qui en s'introduisant dans l'hypogée ont peu à peu détruit toute la décoration du tombeau.

Depuis quelques années la Mission pour la sauvegarde du Ramesséum, dirigée par Christian Leblanc, procède à la restauration de la tombe du roi, la dégageant de sa gangue de boue solidifiée et restituant des pans entiers de sa décoration retrouvés parmi les débris. De rares objets provenant du mobilier du roi ont pu aussi être retrouvés démontrant que la tombe avait été vidée de son contenu bien avant sa dégradation par les éléments naturels.

En face de la tombe de Ramsès II, une grande tombe collective a été retrouvée dans la vallée des rois, la KV5, qui comprend de multiples chapelles et tombeaux des enfants royaux. Son exploration n'est toujours pas achevée.

Causes de la mort de Ramsès II modifier

La momie fut examinée en 1886 par Gaston Maspero et le docteur Fouquet, première investigation approfondie de la momie, ces investigations furent avec les moyens de l'époque: observation détaillée du corps, mensurations diverses.

En 1974 pour connaître les causes de la mort de Ramsès II et d'autres momies, dont celle Mérenptah, des recherchent furent entreprises sous la direction de Maurice Bucaille avec des collaborateurs égyptiens puis une dizaine d'autres collaborateurs français de disciplines médicales diverses. Les résultats furent communiqués entre autres à l'académie de médecine et à la Société française de médecine légale. Son livre Les Momies des Pharaons et la médecine[20] présente les résultats définitifs de ses recherches.

De nombreuses techniques modernes furent utilisées, explorations radiologiques et endoscopiques, investigations dans le domaine dentaire, recherches microscopiques, médico-légales, etc.. Une trouvaille de grande importance grâce à l'utilisation de films radiologiques de très haute sensibilité permis de mettre en évidence l'existence d'une très grave lésion de la mâchoire de Ramsès II, une ostéite étendue du maxillaire inférieure d'origine dentaire. Maurice Bucaille en conclut que ces lésions ont probablement été mortelles à condition que le roi n'avait pas d'autres maladies grave non décelées (à cause de l'impossibilité d'examiner les organes du thorax liée à la momification) et qu'il ne pouvait être le pharaon qui poursuivit Moïse et les Hébreux car il mourut dans d'affreuses souffrances entraînant une incapacité physique totale.

Culture populaire modifier

La vie de Ramsès II a inspiré de nombreux auteurs de fictions, dont Christian Jacq et sa série en cinq volumes Ramsès ou Anne Rice dans The Mummy.

Dans le film Les Dix Commandements (1956), le personnage de Ramsès fut interprété par Yul Brynner. Ramsès II apparait aussi dans le dessin animé Le Prince d'Égypte (1998) qui traite également de la vie de Moïse.

Notes modifier

  1. Selon le British Museum, A. Dodson, W. Helck, N. Grimal, K. Kitchen, J. Kinnaer, E. Krauss, J. Málek, I. Shaw, J. von Beckerath.
    Autres avis de spécialistes : -1304 à -1237 (D.B. Redford), -1294 à -1227 (A. Gardiner), -1290 à -1224 (D. Arnold, E. Hornung), -1290 à -1223 (Parker).
  2. Ramsès II sur GeneaNet
  3. Cf. J. PIrenne in Histoire de la civilisation égyptienne, ch. XII.3 L'apogée de la XIXe dynastie sous Ramsès II (1298-1235), p. 353
  4. Cf. Ch. Desroches Noblecourt in Ramsès II. La Véritable Histoire, ch. XI L'après Qadesh - Moab et Edom
  5. Cf. N. Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne, Ramsès II et l'affrontement égypto-hittite
  6. Cf. N. Grimal, Ibidem
  7. Dominique Lefèvre, « Une princesse hittite à la cour de Ramsès », Le Monde de la Bible, no hors-série,‎ , p. 35-39.
  8. Pour une version complète du traité et de ses 18 clauses on consultera J. Pirenne op. cit., p. 355-359
  9. Sa dot est composée d'un grand nombre d'animaux (bœufs, moutons, chevaux) mais aussi de prisonniers de guerre.
  10. Un fragment de papyrus en provenance de ce site mentionne : l'épouse royale Maât-Hor-Néférou-Rê, vivante soit-elle, la fille du grand chef du Hatti
  11. Lors de l'arrivée de la momie de Ramsès II en France un détachement de la Garde Républicaine, rendit les hommages dus selon le protocole à un chef d'État, au passage de la caisse contenant la dépouille du souverain.
  12. Christiane Desroches Noblecourt, Ramsès II [détail de l’édition], p. 50
  13. Cette stèle commémore la victoire de Mérenptah sur les Libyens et les Peuples de la Mer. Cette stèle se trouve au musée du Caire
  14. Thomas Römer, « La construction d'un mythe : Ramsès II est-il le pharaon de l'Exode », Le Monde de la Bible, no Hors-série,‎ , p. 43-45
  15. Exode, 1, 11.
  16. Exode, 12, 37.
  17. Exode, 13, 20; Exode, 14,2.
  18. Hérodote II, 159.
  19. On connaît au moins trois temples dédiés à cette divinité en Égypte
  20. Maurice Bucaille, Les Momies des pharaons et la médecine, Séguier, 1987. Il reçut le prix Diane Potier-Boès en 1988.

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

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