Richard Burton

acteur britannique, XXe siècle

Richard Burton, né Richard Walker Jenkins Jr, est un acteur britannique né le à Pontrhydyfen (pays de Galles) et mort le à Céligny (Suisse).

Richard Burton
Description de cette image, également commentée ci-après
Richard Burton en 1955
Nom de naissance Richard Walter Jenkins Jr.
Surnom Rich
Naissance
Pontrhydyfen, pays de Galles (Royaume-Uni)
Nationalité Britannique
Décès (à 58 ans)
Céligny (Suisse)
Profession Acteur
Films notables La Tunique
Cléopâtre
La Nuit de l'iguane
Becket
Qui a peur de Virginia Woolf ?
L'Assassinat de Trotsky
1984

Remarqué pour sa « douce voix de baryton »[1],[2], il s'impose comme un acteur shakespearien de premier plan dans les années 1950, incarnant notamment un mémorable Hamlet en 1964[3]. Surnommé « le successeur naturel d'Olivier » par le critique Kenneth Tynan (en), il déçoit toutefois les attentes de certains critiques[4] qui regrettent de le voir gâcher son talent en raison notamment d'une forte consommation d'alcool[2],[5]. Il est néanmoins considéré comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération[6].

Richard Burton est nommé sept fois aux Oscars entre 1953 et 1978 sans en remporter aucun. Il reçoit en revanche de nombreuses distinctions, dont un BAFA, un Golden Globe, Tony Award et un Grammy Award. Au milieu des années 1960, il devient une star du box-office[7], puis à la fin de la décennie, l'un des acteurs les mieux payés au monde, recevant des cachets de plus d'un million de dollars plus une part des recettes brutes[8].

Il reste étroitement associé dans l'esprit du public à sa seconde épouse, l'actrice Elizabeth Taylor. La relation mouvementée du couple, marié deux fois et divorcé deux fois, a été abondamment documentée et commentée[9].

Biographie

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Jeunesse et études

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Douzième des treize enfants de Richard Walter Jenkins (1876-1957) et d'Edith Thomas (1883-1927), Richard Walter Jenkins Jr. naît le à Pontrhydyfen au pays de Galles et grandit dans une communauté de mineurs de confession presbytérienne, où le gallois est la langue d'usage. Sa mère meurt d'une fièvre puerpérale en donnant le jour à son enfant suivant, Graham (1927-2015). La sœur aînée de Richard, Cecilia (1905-1993), de vingt ans son aînée, prend soin de lui et l'élève avec son mari, Elfed James. Toute sa vie, Richard Burton restera très proche de son grand frère, Ifor (1906-1972), qui l'initie au rugby. L'accident dont ce dernier sera victime en 1968, le laissant paraplégique, à la suite d'une soirée trop arrosée entre frères et sa mort, quatre ans plus tard, créeront chez Burton une culpabilité qui l'enfoncera encore plus dans l'alcool[10].

Très bon élève, il est admis au collège de Port Talbot en mars 1937 et commence à se passionner pour la poésie et l'écriture. Remarqué pour son élocution et ses qualités vocales, il remporte un prix lors d'une eisteddfod en tant que soprano, encouragé par son professeur d'anglais, Philip Burton (1904-1995). Il fait ses premiers pas sur scène dans une production scolaire de The Apple Cart de George Bernard Shaw. Mais, à l'âge de seize ans, il choisit d'arrêter l'école pour travailler comme mineur. C'est à cette période qu'il commence à fumer et boire, bien que n'ayant pas l'âge légal.

Le Royaume-Uni étant entré en guerre, il intégrer la section locale de l'Air Training Corps où il retrouve Philip Burton comme chef d'escadron. Il entre parallèlement dans la troupe théâtrale du Taibach Youth Centre, fondée par Meredith Jones. Burton, qui reconnaît son talent, l'encourage à perdre son accent gallois et à développer sa puissance vocale.

En 1943, Philip Burton décide d'adopter Richard, en accord avec son père, mais les 21 ans de différence requis par la loi n'étant pas atteints (à 20 jours près), il en devient tuteur au travers d'un acte formaliste unilatéral qui lui permet de lui transmettre son patronyme. Richard Walter Jenkins Jr. devient alors officiellement Richard Burton[11]. La même année, il est autorisé à entrer pour six mois à l'Exeter College, au sein de la prestigieuse Université d'Oxford du fait qu'il appartient à la Royal Air Force (RAF).

Carrière

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En 1952, son rôle dans Ma cousine Rachel d'Henry Koster, lui vaut une nomination aux Oscars et la célébrité. En 1954, il débute à la radio en tant que narrateur de Au bois lacté de Dylan Thomas (1914-1953), son poète favori et son ami[12]. Il reprendra ce rôle au cinéma vingt ans plus tard. Au cours du tournage de Cléopâtre, où il joue Marc Antoine, Richard rencontre Elizabeth Taylor, avec laquelle il commence une liaison orageuse et médiatisée. Ils se marient et jouent ensemble dans d'autres films, dont La Mégère apprivoisée de Franco Zeffirelli, Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols. Ils divorcent, puis se remarient pour divorcer encore.

Alignant un certain nombre d'échecs dans les années 1970, Richard Burton effectue un des plus incroyables retours au sommet du box-office international avec le triomphe du film Les Oies sauvages d'Andrew V. McLaglen aux côtés de Roger Moore. Ce succès vaut à son producteur Euan Lloyd d'être sollicité pour mettre immédiatement en chantier une suite, mais celui-ci préfère donner la priorité au film Le Commando de Sa Majesté (The Sea Wolves), également réalisé par McLaglen et joué par Burton et Moore qui s'étaient entendus à merveille sur le tournage des Oies sauvages (la présence de Roger Moore dans l'avant-dernière scène du film est une idée de Burton[réf. nécessaire]). Burton se retire toutefois du projet à la demande de son épouse de l'époque[réf. nécessaire] et est remplacé par Gregory Peck.

Dernières années

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En , une cirrhose et une néphropathie, résultant de ses abus d'alcool et de tabac, lui sont diagnostiquées. En , après avoir été opéré à Santa Monica du dos dont il souffre depuis de nombreuses années, il donne au National Enquirer une interview[13] où il déclare : « Je suis fatigué, je souffre souvent. Je peux difficilement soulever un verre. Je dois le tenir à deux mains, et mes mains tremblent. Je peux enlever seul mon manteau mais non le remettre. Je suis partiellement aveugle de l'œil droit. Mes bras et mes jambes sont considérablement amaigris. En fait, j'ai perdu du poids partout et, parfois je me dis que je pourrais mourir demain. J'ai 56 ans et je n'ai pas peur de la mort. Elle serait même plutôt bienvenue. Je me donne tout au plus cinq ans à vivre si j'ai beaucoup de chance. »

D'avril à , il tourne à Londres 1984 sous la direction de Michael Radford. Le , alors qu'il doit s'envoler le lendemain vers Berlin pour le tournage du film Les Oies sauvages 2, Richard Burton meurt à 58 ans d'une hémorragie cérébrale dans sa maison de Céligny (Suisse), achetée en 1957 pour des raisons fiscales[14]. Il est enterré dans le vieux cimetière de Céligny[15].

Vie privée

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La tombe de Richard Burton dans le Vieux Cimetière de Céligny, canton de Genève, Suisse, (2021)

Insomniaque, alcoolique, gros fumeur, coureur de jupons invétéré, Richard Burton se marie cinq fois.

Le , il épouse Sybil Williams (1929-2013), dont il a deux filles :

  • Kate (née en 1957) qui deviendra actrice, mariée et mère de deux filles, Morgan et Charlotte, avec le directeur artistique Michael Ritchie ;
  • Jessica (née en 1960), qui est autiste.

Il divorce le pour épouser le sa maîtresse, l'actrice Elizabeth Taylor (1932-2011), elle-même récemment divorçant du chanteur Eddie Fisher (1928-2010). Il adopte dans la foulée la petite Maria, née en Allemagne en 1961 et pour laquelle Taylor avait entamé une procédure d'adoption avec Fisher avant son divorce. Il ré-adopte également Elizabeth Frances, née en 1957 du mariage d'Elisabeth Taylor avec Mike Todd (1909-1958), et qui avait été adoptée une première fois à la mort de Tood par Eddie Fisher.

Après un premier divorce prononcé le , Burton et Taylor se remarient le et divorcent à nouveau le . Leur relation tumultueuse est marquée par les coups, les blessures et l'alcool.

De 1976 à 1982, Burton est marié à Susan Miller Hunt, mannequin et épouse en premières noces de James Hunt (1947-1993), pilote de Formule 1. Le mariage se solde également par un divorce.

Le , il épouse enfin Sally Hay (née le ) qui partage sa vie jusqu'à sa mort.

Théâtre

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Filmographie

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Cinéma

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Télévision

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Discographie

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Voix françaises

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Jean-Claude Michel et André Falcon furent les deux voix françaises régulières en alternance de Richard Burton. D'autres comédiens tels que Michel Gatineau et Gabriel Cattand ont également eu l'occasion de doubler Burton.

Notes et références

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  1. (en) Gerald Clarke, « Show Business: The Mellifluous Prince of Disorder », Time Magazine, vol. 124, no 8,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) Dowd Maureen, « Richard Burton, 58, is Dead; Rakish Stage and Screen Star », The New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. (en) « The death of Richard Burton  », sur bbc.co.uk (BBC) (consulté le ) : « In the 1950s and early 60s Burton was the darling of the theatre circuit and his 1964 interpretation of Hamlet was outstanding. He was, many felt, the natural successor to Olivier. »
  4. Mary C. Kalfatovic, American National Biography: Supplement 2, New York, NY, Oxford University Press, (ISBN 978-0195222029), p. 64
  5. Robert Sellers, Hellraisers: The Life and Inebriated Times of Richard Burton, Richard Harris, Peter O'Toole and Oliver Reed, New York, NY, Thomas Dunne Books, (ISBN 978-0312553999, lire en ligne), 145
  6. Lesley Brill, John Huston's Filmmaking, Cambridge University Press, , 94 p. (ISBN 978-0-521-58670-2, lire en ligne)
  7. (en) « Quigley's Top Ten Box-Office Champions (1932–Present) » [archive du ], sur Tony Barnes Journal (consulté le )
  8. (en) « Biography for Richard Burton (I) », sur Internet Movie Database (consulté le )
  9. « Richard Burton: Life, 1957–1970 », sur The Official Richard Burton Website, (consulté le )
  10. Melvyn Bragg, op. cit., p. 257–258, 411.
  11. (en) Graham Jenkins, « Obituary: Philip Burton », sur The Independent, (version du sur Internet Archive).
  12. Melvyn Bragg rapporte une anecdote à son sujet : « Dylan Thomas, dans le besoin, sollicita de Richard Burton une aide de 200 £ que ce dernier n'avait pas à ce moment. Peu après Dylan mourut et Richard Burton s'en sentit responsable. De là s'explique, même si tous les témoins s'accordent pour souligner que Richard Burton fut généreux toute sa vie, la grande générosité de Richard Burton »[source insuffisante].
  13. Interview traduite en français et publiée dans VSD no 242 (semaine du 22 au ), page 63.
  14. Melvyn Bragg, op. cit., p. 106-112.
  15. « Richard Burton (1925-1984) », sur findagrave.com (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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