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et de l'Angleterre au haut Moyen Âge !
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Rejoignez le projet Anglo-Saxons pour améliorer ces chiffres !La période anglo-saxonne de l'histoire de l'Angleterre débute au Ve siècle, après le départ des légions romaines de l'île de Grande-Bretagne. L'arrivée des Angles, des Saxons et des Jutes et leur implantation sur le sol britannique constituent un long processus qui reste mal connu, d'autant que le mythe vient souvent se mêler aux faits. C'est à cette époque qu'aurait vécu le légendaire roi Arthur…
Peu à peu, les Anglo-Saxons se taillent des royaumes et repoussent les Bretons vers le nord et l'ouest jusqu'à occuper entièrement l'actuelle Angleterre. Christianisés au VIIe siècle, ils développent une civilisation brillante, avec sa langue, le vieil anglais, et son art. Leur littérature est florissante, mais ils s'illustrent également dans les domaines de l'enluminure, de l'orfèvrerie, de l'architecture, de la sculpture ou de la broderie. À leur tour, des missionnaires anglo-saxons partent évangéliser l'Europe continentale.
À partir du IXe siècle, les Anglo-Saxons doivent faire face aux attaques des Vikings qui s'établissent dans l'est du pays, une région qui prend le nom de Danelaw. Les efforts d'Alfred le Grand et de ses successeurs permettent au royaume de Wessex de garder son indépendance pour former progressivement un royaume d'Angleterre uni. Son administration est au Xe siècle l'une des plus sophistiquées de toute l'Europe.
En 1066, la conquête normande met un terme à l'ère anglo-saxonne et inaugure la période anglo-normande de l'histoire de l'Angleterre.
Saviez-vous…
que le manuscrit de Beowulf faillit disparaître dans un incendie en 1731 ?
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Une citation
Forþon nu min hyge hweorfeð ofer hreþerlocan,
min modsefa mid mereflode,
ofer hwæles eþel hweorfeð wide,
eorþan sceatas – cymeð eft to me
gifre ond grædig; gielleð anfloga,
hweteð on hwælweg hreþer unwearnum
ofer holma gelagu.
« Et mon esprit s'extrait à présent de ma poitrine, mes pensées s'élancent au loin sur les eaux, par-delà le chemin des baleines, aux quatre coins du monde, et me reviennent ardentes et insatisfaites ; celui qui vole seul crie, incite le cœur obéissant à prendre la route des baleines sur les vagues de la mer. »
Les premiers siècles
modifierLes premiers siècles du haut Moyen Âge voient la colonisation de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons, un phénomène aux contours flous. En dépit d'une grande victoire bretonne au mont Badon (vers 500 ?), des royaumes germaniques s'implantent et s'étendent aux dépens des Bretons insulaires. Plusieurs rois guerriers sont mentionnés dans les sources, comme Hengist dans le Kent, Ælle dans le Sussex ou Ceawlin dans le Wessex, mais la réalité de leurs faits et gestes, voire de leur existence, reste incertaine.
La situation devient plus claire avec l'arrivée de la mission grégorienne à la fin du VIe siècle. Menée par Augustin, le premier archevêque de Cantorbéry, elle réussit à convertir au christianisme le roi du Kent Æthelberht et commence à essaimer dans les royaumes voisins. Elle contribue au développement des arts et du droit.
La Northumbrie et la Mercie
modifierAu VIIe siècle, la Northumbrie et la Mercie se disputent la suprématie de l'Angleterre. Le dernier roi païen de Mercie, Penda, écrase ses homologues northumbriens Edwin à Hatfield Chase (633) et Oswald à Maserfield (642) avant d'être tué par Oswiu à la Winwæd (655). La puissance northumbrienne connaît un coup d'arrêt au nord à la suite de la défaite de Nechtansmere (685) face aux Pictes. Le Wessex consolide quant à lui son emprise sur le Sud-Ouest sous les rois Cædwalla et Ine.
L'évangélisation des Anglo-Saxons se poursuit avec Paulin et Aidan en Northumbrie, et Félix en Est-Anglie. Les principales figures religieuses du VIIe siècle sont l'archevêque Théodore de Cantorbéry, qui procède à une grande réforme de la jeune Église anglaise, et l'évêque frondeur Wilfrid, dont la carrière mouvementée l'amène d'un bout à l'autre de l'Angleterre. Les tensions qui règnent en Northumbrie entre les rites romain et celtique sont résolues en faveur du premier lors du concile de Whitby en 664.
Le VIIIe siècle est celui de la Mercie. Sous les règnes d'Æthelbald (716-757) et Offa (757-796), ce royaume exerce une domination presque totale sur le Sud de l'Angleterre. La Northumbrie connaît quant à elle des temps troublés dans la sphère politique, même si elle continue à produire de grands hommes d'Église comme l'archevêque Ecgberht d'York, le chroniqueur Bède le Vénérable ou le moine Alcuin qui s'illustre à la cour de Charlemagne.
Durant cette période, plusieurs missionnaires anglo-saxons jouent un rôle important dans la christianisation des franges de l'empire carolingien, avec Willibrord et Boniface en Frise ou les frères Willibald et Wynnebald en Bavière.Le Wessex et les Vikings
modifierLa suprématie de la Mercie prend fin au début du IXe siècle avec la victoire d'Ecgberht du Wessex à Ellendun (825), qui lui permet de prendre le contrôle du Sud-Est de l'Angleterre. La situation géopolitique de la Grande-Bretagne est bouleversée au même moment par un phénomène extérieur : l'arrivée des Vikings. D'abord limitées à de simple raids, leurs opérations prennent un tournant plus significatif avec l'arrivée de la Grande Armée (865) qui conquiert en l'espace de quelques années la Northumbrie, l'Est-Anglie et la moitié de la Mercie. Le Wessex résiste victorieusement sous le roi Alfred le Grand, qui impose la paix aux Vikings après sa victoire à Edington (878).
Le règne d'Alfred (871-899) constitue une étape importante vers l'unification de l'Angleterre. Il réforme la défense de son pays à travers un système de forteresses, les burhs, et œuvre en faveur des arts et des lettres en réunissant à sa cour de nombreux érudits afin de mener à bien un programme de traduction d'œuvres latines. Après la mort d'Alfred, sa fille Æthelflæd et son fils Édouard l'Ancien (899-924) poursuivent la lutte contre les Vikings installés dans l'est de l'Angleterre, une région qui prend le nom de Danelaw.
L'Angleterre unifiée
modifierÆthelstan (924-939) parachève la conquête de l'Angleterre et prend pour la première fois le titre de « roi des Anglais ». Sa victoire sur une coalition de Vikings et d'Écossais à Brunanburh (937) reste dans les mémoires. Sous le règne d'Edgar (959-975), l'Angleterre jouit d'une grande stabilité. Dans le domaine religieux, un grand mouvement de réforme monastique est lancé par les principaux prélats anglais, Dunstan de Cantorbéry, Oswald de Worcester et Æthelwold de Winchester. Les monastères réformés contribuent grandement au rayonnement intellectuel et artistique de l'Angleterre.
Les dernières années du Xe siècle sont marquées par la reprise des attaques vikings, avec une défaite anglaise significative à Maldon (991) et le versement de plusieurs tributs par le roi Æthelred le Malavisé (978-1016). Les invasions se poursuivent avec une intensité renouvellée au début du XIe siècle jusqu'à la conquête de l'Angleterre par Knut le Grand, dont l'empire s'étend également sur le Danemark et la Norvège. Après l'extinction de sa lignée, en 1042, c'est un fils d'Æthelred, Édouard le Confesseur, qui monte sur le trône. Son règne est troublé par la question de sa succession (il n'a pas d'enfants) et la puissance croissante de la maison de Godwin.
L'année 1066 marque un tournant dans l'histoire de l'Angleterre. La mort d'Édouard donne lieu à une lutte entre plusieurs prétendants au trône, parmi lesquels Harold Godwinson et le duc Guillaume de Normandie. Ce dernier remporte la bataille d'Hastings face à Harold et prend le pouvoir : c'est la conquête normande de l'Angleterre.Durant la majeure partie de la période anglo-saxonne, l'Angleterre est occupée par un certain nombre de peuples. Sept d'entre eux ont été réunis a posteriori sous le nom d'Heptarchie : il s'agit des Angles de l'Est (dans le Norfolk et le Suffolk), des Kentiens (dans le Kent), des Merciens (dans les Midlands), des Northumbriens (dans le Yorkshire et le Northumberland), des Saxons de l'Est (dans l'Essex), des Saxons du Sud (dans le Sussex) et des Saxons de l'Ouest (dans les comtés du sud-ouest). Cette liste est partielle et partiale, puisqu'elle ignore des entités importantes comme les Hwicce (autour de Gloucester), le Lindsey (autour de Lincoln) ou les Magonsæte (autour de Hereford). Le découpage actuel de l'Angleterre en comtés reflète en partie ces divisions.
Il n'existe pas de continuité dans l'occupation urbaine entre les périodes romaine et anglo-saxonne. Des comptoirs commerciaux importants commencent à se développer au VIIe siècle à Eoforwic (York), Gipeswic (Ipswich), Hamwic (Southampton) et Lundenwic (Londres). Des résidences royales sont également attestées, par exemple Tamworth en Mercie, Yeavering en Northumbrie ou Winchester au Wessex. Les attaques vikings du IXe siècle entraînent l'abandon des comptoirs côtiers ou leur déplacement vers des sites mieux défendus : Lundenwic laisse place à Lundenburg, installée à l'intérieur de l'ancienne enceinte romaine (l'actuelle Cité). Les burhs d'Alfred le Grand constituent le noyau d'une nouvelle vie urbaine militaire et économique.
Plusieurs centaines de monastères sont fondés en Angleterre entre les VIIe et IXe siècle. On peut citer les abbayes de Croyland, Ely, Lindisfarne, Medeshamstede (Peterborough) ou Wearmouth-Jarrow. Le découpage diocésain de l'Angleterre, avec les deux archevêchés de Cantorbéry et York, trouve ses origines dans la période anglo-saxonne, même si de nombreux sièges épiscopaux sont déplacés après la conquête normande.-
L'Est-Anglie.
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L'Essex.
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Les Hwicce.
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Le Kent.
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Le Lindsey.
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Les Magonsæte.
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La Mercie.
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La Northumbrie.
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Le Sussex.
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Le Wessex.
Les Anglo-Saxons ont produit de nombreux textes dans leurs deux langues : le vieil anglais et le latin. Le second est réintroduit en Angleterre avec la mission grégorienne, tout comme l'alphabet latin, qui supplante les runes anglo-saxonnes. On peut distinguer la littérature vieil-anglaise de la littérature anglo-latine, la seconde se poursuivant après la conquête normande. Dans cette dernière catégorie se range l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, l'une des principales sources écrites concernant la période anglo-saxonne, et l'Histoire du roi Alfred d'Asser, première biographie d'un roi anglais. Le plus célèbre texte en prose de la littérature vieil-anglaise est la Chronique anglo-saxonne, compilation d'annales produite au IXe siècle et mise à jour dans certaines versions jusqu'au XIIe siècle, mais on peut également citer les traductions de textes latins produites à la cour d'Alfred le Grand au IXe siècle et les homélies d'Ælfric, un moine du Xe siècle dont les travaux témoignent de la création d'un véritable standard écrit pour le vieil anglais.
La poésie vieil-anglaise se caractérise par le recours à la versification allitérative plutôt qu'aux rimes. Son corpus figure en majorité dans quatre manuscrits : le Codex Nowell, le Livre d'Exeter, le Livre de Verceil et le manuscrit Junius. Le premier contient le plus célèbre des poèmes vieil-anglais, l'épique Beowulf, mais d'autres vers adoptent un ton différent, à l'image des élégiaques The Wanderer et Deor. Les Anglo-Saxons sont également friands d'énigmes en vieil anglais comme en latin. La plupart des poètes anglo-saxons sont anonymes. Quelques-uns font exception, comme Cædmon, un serviteur analphabète qui aurait reçu l'inspiration divine, ou Cynewulf, qui a signé plusieurs poèmes en y insérant les runes qui épèlent son nom.
Dans le domaine des arts visuels, les Anglo-Saxons ont laissé de nombreux manuscrits enluminés. On distingue deux périodes : l'enluminure insulaire, commune à la Grande-Bretagne et à l'Irlande jusqu'au IXe siècle, puis une enluminure anglo-saxonne restreinte à l'Angleterre. Les Évangiles de Lindisfarne sont le manuscrit le plus célèbre de l'enluminure insulaire, tandis que la période tardive donne naissance à des ouvrages comme l'Hexateuque vieil-anglais ou le bénédictionnaire de saint Æthelwold. Le travail du textile anglais est très réputé, mais peu d'échantillons en subsistent, l'exception la plus notable étant la monumentale tapisserie de Bayeux.
L'orfèvrerie anglo-saxonne est bien attestée grâce à l'archéologie, avec des objets comme la broche Fuller ou le joyau d'Alfred. Pour ce qui est de l'architecture, les bâtiments en bois n'ont laissé que de rares traces, mais il subsiste une cinquantaine d'églises en Angleterre dont des parties plus ou moins importantes remontent à cette période. Le travail de la pierre est également attesté par les hautes croix comme la croix de Ruthwell ou la croix de Gosforth.
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La broche Fuller.
La société anglo-saxonne est fortement hiérarchisée, avec un roi au sommet et les esclaves au bas de l'échelle. Les différentes classes sociales sont reflétées dans le droit anglo-saxon, qui attribue différentes valeurs monétaires (wergilds) à la vie d'un homme selon qu'il est ealdorman, thegn ou ceorl. Les chartes enregistrent les donations de terres et permettent d'étudier la question de la propriété foncière.
À leur arrivée en Grande-Bretagne, les Anglo-Saxons pratiquent une forme de paganisme germanique qui est progressivement supplantée par le christianisme à partir du VIIe siècle. Le culte des saints et des reliques est particulièrement populaire et la liste des saints anglo-saxons est longue. Les évolutions du rite funéraire reflètent ces changements religieux, mais aussi les variations économiques et sociales.La période anglo-saxonne constitue un enjeu historiographique dès la conquête normande. Aux XIIe siècle, les historiens anglo-normands Guillaume de Malmesbury, Jean de Worcester ou Siméon de Durham se penchent dessus. Après la Réforme anglaise, l'histoire religieuse des Anglo-Saxons est mise à contribution pour justifier le schisme avec Rome. L'étude scientifique de cette période et de ses textes débute à l'époque des Lumières et se poursuit avec des historiens tels que Frank Stenton, Dorothy Whitelock, Michael Lapidge ou Simon Keynes, pour ne citer que quelques noms.
De nombreux sites archéologiques de la période anglo-saxonne ont été fouillés en Grande-Bretagne depuis le XVIIIe siècle. Le plus célèbre est le cimetière de Sutton Hoo avec ses nombreux tumulus et son bateau-tombe qui a livré de nombreux objets précieux. Plus récemment, la découverte du trésor du Staffordshire a également suscité un fort intérêt auprès des chercheurs comme du grand public.
Plusieurs œuvres adoptent la période anglo-saxonne comme toile de fond, en particulier les années de lutte contre les Vikings. C'est le cas par exemple des romans Le Crépuscule et l'Aube de Ken Follett et Le Dernier Royaume et ses suites de Bernard Cornwell, des séries télévisées Vikings et The Last Kingdom, ainsi que des jeux vidéo Total War Saga: Thrones of Britannia et Assassin's Creed Valhalla.
Un article labellisé
modifierEdmond Ier, né en 920 ou 921 et mort le , est roi des Anglais de 939 à sa mort.
Fils d'Édouard l'Ancien et petit-fils d'Alfred le Grand, il a pour mère Eadgifu, la troisième femme d'Édouard. Il monte sur le trône à la mort de son demi-frère aîné Æthelstan et se retrouve confronté au roi viking Olaf Gothfrithson, qui s'empare du royaume viking d'York et étend son autorité sur la région des Cinq Bourgs. Edmond est contraint d'accepter ce partage de l'Angleterre, mais il profite de la mort d'Olaf en 941 pour renverser la situation. Il reconquiert les Cinq Bourgs en 942, puis chasse Olaf Kvaran d'York en 944. L'année suivante, il mène une campagne dévastatrice contre les Bretons du royaume de Strathclyde et en confie la garde au roi écossais Malcolm Ier.
Edmond accorde sa confiance aux mêmes conseillers qu'Æthelstan, au premier rang desquels les évêques Ælfheah de Winchester et Oda de Ramsbury, qui est nommé archevêque de Cantorbéry en 941, ainsi que l'ealdorman Æthelstan Demi-Roi. Il subsiste trois codes législatifs promulgués sous son règne, qui s'efforcent de contrôler les faides meurtrières et témoignent du caractère de plus en plus sacré de l'institution royale.
Après un règne d'à peine six ans, Edmond trouve la mort dans une rixe à l'âge de vingt-cinq ans et son frère cadet Eadred lui succède. Ses deux fils Eadwig et Edgar, issus de son mariage avec Ælfgifu, deviennent rois à leur tour après Eadred.
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