Félix de Burgondie

évêque catholique

Félix de Burgondie
Image illustrative de l’article Félix de Burgondie
Statue de Félix à la cathédrale de Norwich.
Évêque des Angles de l'Est
Décès 647 ou 648 
Vénéré par Église catholique
Église orthodoxe
Église d'Angleterre
Fête 8 mars

Félix de Burgondie est un évêque missionnaire chrétien mort en 647 ou 648.

Originaire du royaume mérovingien de Bourgogne, Félix se rend en Angleterre et devient le premier évêque des Angles de l'Est en 630 ou 631. Son siège est situé à Dommoc, probablement l'actuelle Dunwich. Durant ses dix-sept années d'épiscopat, il joue un rôle primordial dans l'évangélisation du peuple anglo-saxon des Angles de l'Est.

Après sa mort, Félix est considéré comme saint et fêté le 8 mars. Quelques églises lui sont dédiées en Angleterre.

Contexte modifier

 
Le royaume d'Est-Anglie au VIIe siècle.

L'Angleterre de la première moitié du VIIe siècle est occupée en grande partie par une série de royaumes anglo-saxons. Celui des Angles de l'Est s'étend sur la région à laquelle ils donnent leur nom, l'Est-Anglie, qui correspond aux comtés ultérieurs du Norfolk et du Suffolk, avec une partie du Cambridgeshire. Il entretient des relations commerciales avec l'Europe continentale et notamment les royaumes francs gouvernés par la dynastie des Mérovingiens. Plusieurs princesses de la dynastie des Wuffingas deviennent religieuses à l'abbaye de Faremoutiers, en Neustrie, comme les abbesses Sæthryth et Æthelburh.

Biographie modifier

La principale source concernant la carrière de Félix est l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais du moine northumbrien Bède le Vénérable, achevée en 731. D'après Bède, Félix se rend auprès de Honorius, le cinquième archevêque de Cantorbéry, qui l'envoie prêcher auprès des Angles de l'Est[1]. Ce peuple traverse une période troublée depuis l'assassinat de son roi Earpwald, survenu en 627 ou 628 en réaction à la christianisation de la région[2]. L'avènement de Sigeberht, en 630 ou 631, coïncide avec la nomination de Félix comme évêque et les deux événements sont vraisemblablement liés[3]. Le chroniqueur Guillaume de Malmesbury, qui écrit après la conquête normande de l'Angleterre, affirme que Félix s'est lié d'amitié avec Sigeberht durant l'exil de celui-ci en Francie, et qu'il l'accompagne au moment de son retour en Est-Anglie[4], une affirmation reprise par le Liber Eliensis, une chronique du XIIe siècle[5].

Le siège épiscopal de Félix est situé à Dommoc, une localité couramment identifiée à l'actuelle Dunwich, mais d'autres endroits du Suffolk ont été proposées par les historiens, en particulier Walton et Felixstowe[6],[7]. Bède indique que Sigeberht fonde une école dans son royaume pour l'apprentissage des lettres latines et que Félix l'assiste en recrutant des professeurs ayant officié dans le royaume du Kent[8]. Une tradition ultérieure dépourvue de fondement situe cette école à Soham, dans le Cambridgeshire[3].

Félix meurt en 647 ou 648, après avoir occupé son siège épiscopal pendant dix-sept ans[9]. Pour lui succéder, l'archevêque Honorius ordonne un diacre anglais nommé Thomas[10].

Culte modifier

 
Les ruines de l'église Saint-Félix de Babingley.

Félix est d'abord inhumé à Dommoc avant que ses reliques soient transférées à l'abbaye de Soham où elles sont conservées jusqu'à sa destruction par les Vikings, en 870. Elles sont redécouvertes à une date ultérieure et recueillies par les moines de l'abbaye de Ramsey[11].

Félix apparaît comme saint dans des calendriers liturgiques des abbayes de Bury, Croyland et Ely du début du XIe siècle[12]. Il est fêté le 8 mars par l'Église catholique et l'Église orthodoxe. Au sein de l'Église d'Angleterre, il est commémoré (en) le même jour[13].

L'historien Tim Pestell dénombre six églises qui lui sont dédiées en Angleterre : deux dans le Yorkshire du Nord (Felixkirk et Kirkby Ravensworth), trois dans le Suffolk (Hallowtree, Walton et Rumburgh) et une dans le Norfolk (Babingley). Cette dernière aurait été fondée par Félix lui-même[14]. La ville de Felixstowe, dans le Suffolk, est nommée en son honneur ; il en va peut-être de même pour le village de Felixkirk[3],[12].

Références modifier

  1. Bède le Vénérable 1995, livre II, chapitre 15, p. 160.
  2. Yorke 1990, p. 62.
  3. a b et c Costambeys 2004.
  4. Guillaume de Malmesbury 2007, p. 234-235.
  5. Fairweather 2005, p. 13.
  6. Haslam 1992, p. 41.
  7. Hoggett 2010, p. 196-197.
  8. Bède le Vénérable 1995, livre III, chapitre 18, p. 200.
  9. Bède le Vénérable 1995, livre III, chapitre 20, p. 205.
  10. Keynes 2014, p. 553.
  11. Guillaume de Malmesbury 2007, p. 234-237.
  12. a et b Farmer 2011.
  13. (en) « The Calendar », sur The Church of England (consulté le ).
  14. Pestell 2004, p. 97.

Bibliographie modifier

Sources primaires modifier

Sources secondaires modifier

  • (en) Marios Costambeys, « Felix [St Felix] (d. 647/8) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne  ).
  • (en) David Farmer, « Felix of Dunwich », dans The Oxford Dictionary of Saints, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 9780191727764).
  • (en) Jeremy Haslam, « Dommoc and Dunwich : A Reappraisal », Anglo-Saxon Studies in Archaeology and History, vol. 5, no 41,‎ (lire en ligne).
  • (en) Richard Hoggett, « The Early Christian Landscape of East Anglia », dans N. J. Higham et Martin Ryan (éd.), The Landscape Archaeology of Anglo-Saxon England, Woodbridge, Boydell & Brewer, (ISBN 978-1-84383-582-0).
  • (en) Tim Pestell, Landscapes of Monastic Foundation : The Establishment of Religious Houses in East Anglia circa 650-1200, Woodbridge, Boydell Press, (ISBN 978-1-84383-062-7).
  • (en) Barbara Yorke, Kings and Kingdoms of Early Anglo-Saxon England, Seaby, (ISBN 1-85264-027-8).

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