Niuafoʻou

île volcanique de l’océan Pacifique, archipel des Tonga
(Redirigé depuis Niuafo'ou)

Niuafoʻou, aussi appelée Tin Can Mail Island (« île du courrier en boîte de conserve ») et anciennement Good Hope Island (« île de Bonne-Espérance »), est une île volcanique au nord des Tonga dans l'océan Pacifique. Elle est formée de plusieurs lacs volcaniques au milieu du cratère principal, dont le cône s'est effondré à la suite d'une éruption. Ses côtes formées de falaises et l'absence de lagon en rendent l'accès très difficile pour les bateaux. Le volcan est toujours en activité et les éruptions successives ont laissé des coulées de lave sur toute la partie sud-ouest. L'île est également vulnérable aux cyclones.

Niuafoʻou
Vue par satellite de l'île
Vue par satellite de l'île
Géographie
Pays Drapeau des Tonga Tonga
Archipel Tonga
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 15° 36′ S, 175° 38′ O
Superficie 15 km2
Point culminant Piu Ofahifa (213 m)
Géologie
Géologie Île volcanique
Type Volcan de point chaud
Activité Actif
Dernière éruption 21 et 22 mars 1985
Code GVP 243110
Observatoire Aucun
Administration
Division Niuas
District District de Niuafoʻou[B 1]
Démographie
Population 493 hab. (2016)
Densité 32,87 hab./km2
Gentilé Niuans
Autres informations
Découverte Ier millénaire av. J.-C.
Fuseau horaire UTC+13
Géolocalisation sur la carte : Tonga
(Voir situation sur carte : Tonga)
Niuafoʻou
Niuafoʻou
Île des Tonga
Carte détaillée de l'océan pacifique sud indiquant les terres en blanc et l'océan en bleu.
Carte des Tonga, avec Niuafoʻou au nord.

Peuplée aux alentours du Ier millénaire par des Polynésiens, l'île a développé des relations importantes avec les îles alentour, en particulier Wallis. Au XIIIe siècle ou au XIVe siècle, Niuafoʻou est conquise par les Tongiens qui installent plusieurs chefs, dont Fotofili puis Fusituʻa. Isolée et difficile d'accès, elle a cependant vécu dans une indépendance relative du pouvoir tongien jusqu'au XXe siècle, développant une langue propre et une culture spécifique. Au cours du XIXe siècle, des missionnaires protestants puis catholiques convertissent la population au christianisme. Depuis 1875, l'île fait partie des Tonga, protectorat britannique de 1900 à 1970.

En 1946, l'éruption du volcan pousse le gouvernement tongien à évacuer l'île. Les habitants n'ont pu rentrer qu'à partir de 1958 et une partie a choisi de rester sur l'île de ʻEua. Depuis les années 1990, la population de l'île diminue régulièrement. En 2011, Niuafoʻou comptait 523 habitants et 493 habitants en 2016.

Le sol volcanique très fertile favorise une végétation luxuriante et une croissance très facile des cocotiers, ignames, taros, arbres à pains ainsi que de nombreux arbres fruitiers. Niuafoʻou était réputée pour avoir les cocotiers les plus gros du Pacifique et l'exportation du coprah a longtemps constitué la principale activité économique des insulaires au sein d'une économie de subsistance basée sur l'agriculture. En raison de l'isolement géographique de l'île, sa faune est relativement restreinte : beaucoup d'oiseaux, dont une espèce endémique, le mégapode de Pritchard, quelques mammifères et lézards. Les eaux côtières sont riches en poissons et les habitants élèvent principalement des cochons.

Depuis le début des années 1920, Niuafoʻou est connue sous le nom de Tin Can Mail Island en raison du moyen inédit utilisé pour envoyer et recevoir le courrier : il était envoyé dans des boîtes de conserve et transporté à la nage jusqu'aux navires. Le marchand allemand Walter George Quensell développa des cachets postaux avec la mention Tin Can Mail qui rencontrèrent un vif succès auprès des philatélistes et des touristes.

Toponymie

modifier

Le mot niua est composé du proto-polynésien niu (noix de coco) et du suffixe -a signifiant « en abondance, en grande quantité »[A 1]. Ce terme est utilisé pour qualifier l'ensemble d'îles des Niuas (Niuafoʻou, Niuatoputapu et Tafahi)[A 1]. En proto-austronésien, fo'ou signifie « nouveau »[1]. Le nom de l'île, Niuafoʻou, est ainsi traduit par « Noix de coco nouvelle », « beaucoup de nouvelles noix de coco » ou encore « beaucoup de noix de coco fraîches »[A 2].

En tongien et en niuafoʻou, le nom de l'île s'écrit avec un okina, même si l'orthographe Niuafo'ou (avec une apostrophe) est fréquente. L'orthographe du nom dans les sources occidentales a souvent varié : ainsi, dans des documents plus anciens, se trouve parfois Niuafoou, Niuafoo, Niuafou ou encore Niuafu, Niu-Fou, etc.

L'île a également reçu plusieurs noms de la part des différents navigateurs européens qui l'ont abordée et croyaient la découvrir pour la première fois :

L'île est également connue sous le nom anglais de Tin Can Mail Island (« île du courrier en boîte de conserve ») en raison du courrier qui était envoyé dans des boîtes de conserve et ramené par des nageurs sur l'île[2].

Géographie

modifier

Localisation

modifier

L'île est située dans l'océan Pacifique, en Polynésie. Elle aurait été formée il y a un million d'années[B 2]. C'est l'une des plus au nord de l'archipel des Tonga. Les îles les plus proches sont Niuatoputapu et Tafahi à 210 kilomètres à l'est, avec qui elle forme la division des Niuas ; Wallis ('Uvea) est distante de seulement 270 kilomètres au nord-ouest. Rotuma, conquise par des colons en provenance de Niuafoʻou au XVIIe siècle[A 4], est située à 910 kilomètres au nord-ouest. La frontière entre la France et les Tonga passe entre Niuafo'ou et Wallis-et-Futuna.

Contrairement aux autres îles des Tonga situées le long de l'arc volcanique des Tonga, Niuafoʻou se situe au sein du bassin de Lau, sur la microplaque tectonique de Niuafoʻou[A 5].

Caractéristiques géographiques

modifier

Niuafoʻou est une île volcanique d'environ 8 kilomètres de diamètre. Le centre de l'île est constitué du cratère d'un volcan d'environ 4 kilomètres de diamètre. À la suite de l'effondrement du cône volcanique[A 6], le cratère est constitué de deux lacs : Vai Lahi (« grand lac » en niuafo'ou), d'une profondeur d'environ 120 mètres et d'une superficie de plus de 13 km2[A 7], et Vai Siʻi[3] (« petit lac »), aussi appelé Vai Mataʻaho. Plusieurs îlots se trouvent à l'intérieur du lac principal ; au total, la caldeira compte dix lacs[A 7]. De nombreuses coulées de lave issues des différentes éruptions se trouvent dans la partie ouest et sud de l'île.

Le point le plus haut de l'île, Piu Ofahifa, s'élève à 213 mètres[3].

L'île a un climat chaud et humide qualifié de tropical, voire d'équatorial[4]. La température moyenne est de 26,3 °C et varie peu durant l'année.

L'île connaît deux saisons : une longue saison humide de novembre à mai et une courte saison sèche de juin à septembre. La saison humide correspond également à la période des tempêtes et des cyclones, empêchant les navires de faire escale[A 8].

Données climatiques à Niuafoʻou
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23,8 24 24 23,9 23,5 23,2 22,5 22,3 22,7 23,1 23,4 23,8 23,4
Température moyenne (°C) 27,1 27,4 27,4 27,2 26,3 26,3 25,7 25,5 25,9 26,2 26,6 27,1 26,6
Température maximale moyenne (°C) 30,4 30,7 30,8 30,4 29,7 29,3 28,8 28,7 29,1 29,3 29,8 30,3 29,8
Précipitations (mm) 306 249 303 251 166 110 136 117 143 174 228 270 2 453
Source : Weatherbase[5].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
30,4
23,8
306
 
 
 
30,7
24
249
 
 
 
30,8
24
303
 
 
 
30,4
23,9
251
 
 
 
29,7
23,5
166
 
 
 
29,3
23,2
110
 
 
 
28,8
22,5
136
 
 
 
28,7
22,3
117
 
 
 
29,1
22,7
143
 
 
 
29,3
23,1
174
 
 
 
29,8
23,4
228
 
 
 
30,3
23,8
270
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

L'eau douce est rare à Niuafoʻou : en effet, le volcan rend l'eau des lacs très alcaline[A 9] et donc impropre à la consommation. Les habitants recueillent l'eau de pluie dans des citernes. L'île est vulnérable aux pénuries d'eau, notamment pendant la saison d'El Niño[B 3]. La pluviométrie annuelle est de 2 453 mm et il pleut plus de 200 jours par an.

Volcanisme

modifier
Vidéo du bureau de l'information de guerre des États-Unis montrant l'éruption de 1943 à Niuafo'ou.

Le volcan est toujours actif et est entré de nombreuses fois en éruption. Depuis le début du XIXe siècle, plus de dix éruptions ont été enregistrées[A 10]. La plupart de ces éruptions ont eu des conséquences directes sur la vie des habitants, détruisant les cultures et des villages et faisant parfois des victimes.

 
Carte de Niuafoʻou avec les différents villages.
Liste des éruptions du volcan de Niuafoʻou depuis le XIXe siècle[A 10]
Date Conséquences
environ 1814
1840
1853 Destruction du village de ʻĀhau, 25 morts[A 11].
12 avril 1867
13 août 1886 Destruction de nombreux villages et des plantations.
1912
25 juin 1929 Destruction du village de Futu (pas de victimes).
1935
septembre 1943 Destruction de plusieurs maisons et de toutes les récoltes ; famine[Rogers B 1].
9-17 septembre 1946 Destruction du village de ʻAngahā et évacuation de l'île[Rogers B 2].
1986
 
La piste de l'aéroport de Niuafoʻou, avec les villages de Sapaʻata, Kolofoʻou et ʻEsia et à gauche le cratère du volcan.

Niuafoʻou est dépourvue de lagon, et ne dispose pas de point d'ancrage sûr. En outre, les côtes sont constituées de falaises et il n'y a pratiquement aucune plage où débarquer, ce qui rend l'accès par bateau très difficile. Ainsi, les personnes et les marchandises doivent être déchargées dans une petite barque avant d'être débarquées manuellement à terre. L'opération est dangereuse en raison des fortes vagues[Tsukamoto 1]. Le seul embarcadère existant est une ancienne coulée de lave à Futu, situé à l'ouest de l'île. Dans les années 2000, un quai (wharf) a été construit, mais de fortes vagues l'ont endommagé en 2014[C 1]. Il arrive également que le bateau de ravitaillement se fasse attendre pendant plusieurs mois[C 2].

Depuis 1980, l'île est équipée d'une piste d'atterrissage sur herbe, l'aéroport de Niuafoʻou, permettant l'accès par avion[Rogers B 3]. La compagnie aérienne Real Tonga (en) effectue quelques vols vers Vavaʻu et Tongatapu[6], mais l'avion ne peut atterrir que de jour, par beau temps et sans vent, et si l'herbe de la piste a été tondue[C 3] (en 1993, l'aéroport fut fermé à cause de manguiers qui avaient poussé sur la piste[A 12]). De plus, les tarifs sont élevés voire prohibitifs[C 4],[C 5].

Jusque dans les années 1990, l'île était considérée comme l'une des plus inaccessibles au monde[7].

Cyclones

modifier

Du fait de sa position géographique, Niuafoʻou est vulnérable aux cyclones. La saison des cyclones se situe principalement entre décembre et janvier ; en fonction des années, les dégâts occasionnés peuvent être plus ou moins importants. La destruction des cultures peut avoir des conséquences graves pour la population locale et entraîner des pénuries.

Ainsi, en janvier 1915, un cyclone mit à terre la majeure partie des habitations et des cocotiers[D 3]. 16 ans plus tard, un autre cyclone détruisit toutes les plantations[DT 1]. Niuafoʻou fut également touchée par le cyclone Ofa (en) en 1990 et huit ans plus tard par Ron (en) dont les vents dépassant les 270 km/h occasionnèrent d'importantes destructions[B 4]. De même, en 2002, le cyclone Waka (en) a provoqué de nombreux dommages sur les maisons, magasins et écoles[B 5] et détruisit les cultures[C 6]. La population avait été évacuée au préalable.

Liste des principaux cyclones ayant touché Niuafo'ou depuis les années 1990
Année Cyclone Catégorie Conséquences
1990 Ofa 4 Dégâts modérés (surtout sur les plantations). 1 mort.
1992-93 Nina Quelques dégâts sur la végétation[8].
1997 Keli
1998 Ron 5 Dommages sévères, nombreuses destructions (bâtiments et plantations)[9].
2002 Waka 4 Évacuation de la population ; dégâts importants (environ 10 % des bâtiments détruits, deux écoles touchées)[B 6], plantations détruites[C 7].
2004 Heta Tempête tropicale : plusieurs maisons détruites, plantations dévastées[8].
2006 Tam 1 Vents forts, très peu de dommages.

Faune et flore

modifier
 
Le mégapode de Pritchard, espèce endémique de Niuafo'ou.

L'île abrite une espèce endémique, le mégapode de Pritchard (Megapodius pritchardii), connu localement sous le nom de malau[B 7],[10]. Cet oiseau réside surtout près de la caldeira centrale. Il ne couve pas ses œufs, mais les pond dans le sable chaud, à un ou deux mètres de profondeur. La chaleur du volcan tout proche assure le développement des œufs[B 7]. De nos jours, cet oiseau est une espèce en danger, notamment parce que ses œufs sont un mets très apprécié de la population locale et parce qu'il est la proie des chats[B 7]. Pour assurer sa survie, l'espèce a été implantée sur les îles inhabitées de Fonualei et de Late[C 8] au début des années 1990.

L'île abrite une larve de capricorne, appelée ʻofato en tongien et afato en niuafoʻou, qui se nourrit de bois et ne se trouve pas dans les autres îles des Tonga. Elle est un mets très apprécié par les habitants[Rogers B 4].

De nombreux oiseaux sont présents sur l'île, comme les canards à sourcils et les pigeons (noms vernaculaires lupe et kulukulu). L'oiseau le plus commun est le bulbul à ventre rouge[Rinke 1]. Cette espèce introduite est appelée manu foʻou en tongien et en niuafoʻou, ce qui signifie « nouvel animal » ; elle est connue pour endommager les cultures. De même, le martin forestier (tongien ngutuenga), arrivé sur l'île dans les années 1980 et présent en grand nombre, est une espèce invasive qui trouve sa nourriture dans les plantations[Rinke 1].

De nombreux puffins du Pacifique viennent sur l'île durant la période de reproduction ; ils sont chassés pour leur chair par les habitants[Rinke 1]. Autour du lac de Vai Lahi se trouvent environ 150 aigrettes sacrées[Rinke 1]. L'île est aussi l'habitat du râle tiklin, du pluvier fauve. de la gygis blanche, du lori fringillaire, de la salangane à croupion blanc et de la stourne de Polynésie[Rinke 1].

Parmi les animaux, outre les poules et les cochons, des chèvres ont été introduites dans les années 1980[Rinke 1] et des chevaux ont été importés pour servir notamment de moyen de transport. On trouve aussi des chiens errants et des chats[11].

D'autres mammifères sont présents, tels que le renard volant des Tonga (Pteroptus Tonganus), la chauve souris Emballonura semi caudata ou encore le rat polynésien (Rattus exulans). On trouve également des lézards tels que Emoia nigra, Emoia tongana, Emoia cyanura, Lipinia noctua et Cryptoblepharus eximius. De même, deux espèces de geckos sont présents à Niuafoʻou[Rinke 1].

Dans les années 1950, des poissons d'eau douce tilapias du Mozambique ont été introduits dans les lacs de Vai Lahi et Vai Siʻi pour permettre la pêche. L'introduction du tilapia a bouleversé l'écosystème local[A 13]. Il a probablement provoqué l’extinction d'un petit crabe qui vivait dans le lac[A 14]. D'après Derek Scott (1993), le tilapia a également provoqué la quasi-disparition des canards locaux[A 15],[A 13]. Les tilapias ayant épuisé leur source de nourriture, ils ont à leur tour connu une très forte mortalité[Rinke 1].

De manière générale, la vie aquatique est très réduite dans les lacs volcaniques à cause de la forte alcalinité de l'eau[A 9].

De nombreux animaux marins peuplent les côtes : les habitants pêchent, récoltent des coquillages et des concombres de mer[Tsukamoto 2]. Niuafoʻou a donné son nom à un poisson observé en 1932, Entomacrodus niuafoouensis[12], que l'on retrouve dans une grande partie de l'océan Pacifique et dans l'océan Indien[13].

 
Le Rhus taitensis, en tongien tavahi, un arbre de Niuafoʻou.

Niuafoʻou comporte de nombreux cocotiers et arbres à pain. L'île est riche en fruits (mangues, bananes, oranges, citrons, papayes, melons, ananas, etc.). Les habitants cultivent entre autres des ignames, du manioc, des patates douces (kumala) et plusieurs variétés de taro (kape, talo Tonga et talo Futuna[14])[Tsukamoto 2].

Le climat chaud et le sol volcanique très fertile favorisent les plantations et permettent des récoltes beaucoup plus importantes que dans le reste des Tonga[Tsukamoto 2]. Niuafoʻou était d'ailleurs réputée jusqu'à Tahiti pour avoir les noix de coco parmi les plus grosses du Pacifique[D 4]. La nourriture est donc très abondante sur l'île. Un certain nombre d'espèces pionnières ont été observées sur les différentes coulées de lave, notamment des arbres comme le filao (en tongien toa), le Rhus taitensis (en tongien tavahi), Glochidion ramiflorum, Macaranga harveyana (en tongien loupata), Ficus obliqua, Elaeocarpus tonganus, etc.[A 16]. D'autres arbres incluent le Ficus scabra (tongien masiʻata), le Scaevola taccada (tongien ngahu) et le Premna taitensis (tongien volovalo[Rinke 1]).

Les arbres fruitiers sont rares sur l'île et plus de la moitié sont des espèces en danger, d'après un rapport de 2014[B 8]. Ce même rapport indique que la végétation côtière est de plus en plus menacée par l'érosion des sols et la récolte du bois ; des programmes de replantage des différentes espèces sont nécessaires. 50 % des espèces côtières sont menacées. 60 % des plantes utilisées dans l'ornement ou ayant un rôle culturel sont également en danger[B 9].

Histoire

modifier

Préhistoire et conquête tongienne

modifier
 
Les premiers habitants de Niuafoʻou, de culture Lapita, sont issus des migrations austronésiennes qui, parties de Taïwan, peuplèrent l'Océanie.

Peuplement

modifier

La préhistoire de Niuafoʻou est mal connue. Paul W. Taylor (1995) estime que l'île a pu être peuplée aux alentours du Ier millénaire av. J.-C. par des Lapita, en même temps que l'île voisine Niuatoputapu[A 17].

La tradition orale fait état de quelques contacts avec les îles de Niuatoputapu, Samoa, Tokelau, une partie des Fidji et même les îles Gilbert dans les Kiribati[Tsukamoto 3] ainsi que Rotuma. D'après un manuscrit recueilli par le révérend Collcott en 1924, des habitants de Niuafoʻou auraient participé à la construction du Haʻamonga ʻa Maui, un trilithe situé à Tongatapu, sous le règne du roi tongien Tuitatui, aux environs de 1200[D 5].

Conquête tongienne

modifier
 
Niuafoʻou a développé des liens avec les îles environnantes, notamment ʻUvea (Wallis), avant d'être conquise par les Tongiens.

L'île de Niuafoʻou a été conquise par les Tongiens probablement au XIIIe ou XIVe siècle. Sous le règne du 24e Tuʻi Tonga, Kauʻulufonua Fekai (vers 1470[A 18]), le royaume des Tonga s'étendait jusqu'à Niuafoʻou, Niuatoputapu et ʻUvea (Wallis)[A 19]. Cependant, en raison de son éloignement géographique, Niuafoʻou est restée assez indépendante du pouvoir central tongien[A 20]. Pour asseoir son pouvoir sur les îles nouvellement conquises, Kau‘ulufonua Fekai y envoya des membres de sa famille. Elizabeth Both indique qu'à Niuafoʻou, il envoya Makauka et Hakavalu[A 20]. Au contraire, pour Christophe Sand, les « gouverneurs » tongiens mandés par Kau‘ulufonua Fekai étaient Haufano et Māsila ; ils furent remplacés par Makauka et Hakavalu, des proches du Tu‘i Haʻatakalaua lorsque ce dernier prit le pouvoir à Tongatapu[A 19].

Kau‘ulufonua Fekai réorganisa le système politique tongien : tandis que le Tu‘i Tonga possédait le pouvoir spirituel, le pouvoir temporel était confié au Tu‘i Haʻatakalaua[A 20],[A 18]. Plusieurs rois tongiens de la dynastie Haʻatakalaua avaient leur résidence à Niuafoʻou[A 21].

Lignée Fotofili
modifier

D'après Elizabeth Both, le roi Haʻatakalaua Fotofili (au XVIIIe siècle) envoya à Niuafoʻou son petit fils, Fotofili[A 20], qui était également le petit-fils du roi de Wallis de l'époque, le Tuʻi ʻUvea[note 1]. Auparavant, les aristocrates (ʻeiki) envoyés par le Tuʻi Tonga à Niuafoʻou avaient été massacrés par la population locale[A 22].

Fotofili, réputé pour sa cruauté[note 2], s'imposa rapidement comme le chef suprême de Niuafoʻou. Il put gouverner l'île de manière indépendante en raison de la grande distance qui la séparait des autres îles des Tonga[A 22]. Son fils, Alokuoʻulu Fotofili, lui succéda.

Au XVIIIe siècle, les Tongiens firent de la famille Fotofili les gouverneurs de l'île. Aujourd'hui encore, Fotofili est le plus haut titre aristocratique dans l'île[A 23].

Lorsque la dynastie Kanokupolu prit progressivement le pouvoir à partir de 1600, les souverains tongiens envoyèrent des matāpule (assistants de chefs) à Niuafoʻou : Haufano et Māsila. Ils avaient avant tout un rôle cérémoniel et n'étaient pas destinés à remplacer les chefs existants[A 24]. La lignée Fotofili s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui.

Lignée Fusituʻa
modifier

Le pouvoir des Tuʻi Kanokupolu se renforça avec le temps. Au XVIIIe siècle, un noble de bas rang (foha), Fusituʻa, fut envoyé à Niuafoʻou. Le seigneur Fotofili l'accepta et Fusituʻa put s'installer sur l'île[A 24]. Vers 1650, les fils du troisième Tuʻi Kanokupolu, Mataelehaʻamea, s'imposèrent dans tous les Tonga. Ils ne purent cependant établir leur autorité à Niuafoʻou, où le pouvoir de Fotofili était trop grand[A 24]. La lignée Fusituʻa est encore vivante.

Niuafoʻou au sein des Tonga

modifier

Les liens entre les différentes îles tongiennes étaient maintenues à travers la participation à une cérémonie des prémices, l'inasi, qui se tenait tous les ans en mars et en octobre. Bataille-Benguigui (1992) rapporte qu'à cette occasion, les habitants de Niuafoʻou apportaient du bois de fer de haute qualité[A 25]. Cette fête s'est perpétuée jusqu'au XIXe siècle. En 1967, le roi Taufa'ahau Tupou IV a institué un salon de l'agriculture présentant de nombreuses similitudes avec l'inasi[A 25]. Ce salon de l'agriculture se tient régulièrement à Niuafoʻou depuis[B 10].

Conquête de Rotuma

modifier

Niuafoʻou tient une place importante dans la tradition orale rotumane. D'après J. Stanley Gardiner (1896), le chef tongien Maʻafu, venu de Niuafoʻou, débarqua à Rotuma avec 300 hommes vers 1650 et conquit l'île. Cette expédition visait peut-être à laver un affront fait au Tuʻi Tonga[A 4]. Cependant, les Rotumans se révoltèrent contre les Tongiens et renversèrent le chef Maʻafu. L'influence niuane à Rotuma, même si elle a duré relativement peu de temps (une génération), est également attestée au niveau linguistique par certains emprunts[A 26]. De même, Maʻafu a donné son nom au titre le plus élevé de chef dans la hiérarchie rotumane, maraf ou marafu[A 4].

Liens avec Wallis (ʻUvea)

modifier
 
La pierre Hanga ki ʻUvea, dans le village de Fataʻūlua, indique la direction de Wallis.

L'île a maintenu de nombreux contacts avec Wallis (ʻUvea) et Futuna[Tsukamoto 3],[A 27], ce qui se vérifie d'un point de vue linguistique (le wallisien et le niuafoʻou sont très proches, à tel point qu'ils sont parfois considérés comme des dialectes de la même langue[15]). Au XXe siècle, de nombreux Niuans se réclament encore d'ascendance wallisienne[Tsukamoto 3].

L'anthropologue Garth Rogers a mis au jour une pierre de basalte d'environ 150 cm, appelée Hanga ʻi ʻUvea. Selon David Lewis, son nom signifie « faisant face à ʻUvea ». D'après Rogers, cette pierre servait à indiquer la direction de Wallis aux navigateurs niuans. Sa position tient même compte des vents[A 28].

Après l'arrivée des missionnaires catholiques en 1837 à Wallis, et surtout depuis que Wallis-et-Futuna sont devenues un territoire d'outre-mer français en 1961, ces échanges se sont interrompus. Wallis a été avant tout reliée avec Futuna et les autres territoires français du Pacifique, en premier lieu la Nouvelle-Calédonie. En outre, les missionnaires maristes présents à Wallis ont toujours vu d'un mauvais œil les apports extérieurs et ont interdit aux Wallisiens et Futuniens les tāvaka, ces voyages en pirogue vers d'autres îles[A 29]. Cependant, plusieurs missionnaires wallisiens furent envoyés à Niuafoʻu par les pères maristes[DT 1].

Premiers contacts avec les Européens

modifier
 
Carte de 1646 tirée du Dell'Arcano del Mare de Robert Dudley montrant l'île de Niuafoʻou (Illand of Good Hope), dessinée de manière approximative.

Les premiers Européens à aborder Niuafoʻou furent les navigateurs néerlandais William Schouten et Jacob Le Maire, le . Cherchant un lieu où se réapprovisionner en eau et nourriture, ils nommèrent l'île Eylant van goede hope[A 3], « île de bonne espérance »[note 3]. Après quelques échanges amicaux, la rencontre avec les habitants tourna à la confrontation ; les Hollandais repartirent après avoir tué deux Niuans et sans avoir pu débarquer[Tsukamoto 4],[D 6].

Pendant plus d'un siècle, l'île ne reçut aucune visite européenne. Le , deux navires français, le Mascarin et le Marquis de Castries, passèrent près de l'île sans s'y arrêter. L'officier Julien Crozet nomma alors Niuafoʻou « Île du point du jour »[Tsukamoto 4]. Il la décrit de la manière suivante : « Elle m'a paru comme un pic aride, escarpé, montueux, entourée de rochers, surtout dans la partie du sud où ces rochers ressembloient à des bateaux »[D 1] ». En 1791, le navire britannique HMS Pandora, parti à la recherche des révoltés du Bounty, fit halte à Niuafoʻou. Cette fois-ci, la rencontre fut plus amicale et les officiers britanniques notèrent la proximité de la langue parlée par les insulaires avec celle du reste des Tonga[Tsukamoto 4]. Edward Edwards nomma l'île Proby Island[D 2].

Niuafoʻou victime d'un trafiquant d'esclaves (1863)

modifier

En 1863, les Niuans furent victimes de Thomas James McGrath, capitaine du Grecian, qui enleva trente autochtones pour les vendre comme esclaves au Pérou. Ce blackbirder fit croire aux insulaires qu'ils iraient travailler aux îles Fidji pour gagner leur confiance. Les 30 Niuans, ainsi que 144 Tongiens enlevés par McGrath sur l'île voisine de ʻAta, furent vendus en chemin au navire General Prim[A 30]. Le , le General Prim arriva à Callao au Pérou. Le gouvernement péruvien ayant aboli le trafic d'esclaves polynésiens, les Tongiens ne furent pas vendus et purent repartir après plusieurs mois d'attente. Cependant, les capitaines qui devaient les ramener chez eux les abandonnèrent en chemin : c'est ainsi qu'un des Niuans enlevés en 1863 se retrouva l'année suivante sur l'île de Rapa, dans l'archipel des Australes[16], à plus de 3 500 km de Niuafoʻou. Le sort des 29 autres Niuans enlevés est inconnu.

Niuafoʻou jusqu'en 1946

modifier

Du fait de son éloignement géographique, Niuafoʻou est restée relativement indépendante sur le plan religieux, guère affectée par les transformations sociales, économiques et politiques qui eurent lieu dans les autres îles des Tonga durant le XIXe siècle[DT 2]. En 1875, Niuafoʻou fut incluse dans la constitution tongienne.

Arrivée des missionnaires et conversion au christianisme

modifier
Contexte : rivalités missionnaires dans le Pacifique au XIXe siècle
modifier

Les îles Tonga, et de manière générale cette région de la Polynésie, furent le théâtre de rivalités missionnaires très fortes entre les protestants méthodistes, majoritaires aux Tonga, et les catholiques maristes. Ces derniers étaient basés à Wallis, à l'époque une véritable théocratie insulaire sous l'autorité du père Bataillon[A 31], et distante de 270 kilomètres de Niuafoʻou. En 1855, à la suite de la signature d'une convention avec la France, le catholicisme fut reconnu officiellement par le gouvernement tongien[DT 3].

Cependant, les îles des Niuas étaient « à l'abri des discordes religieuses qui marquent les autres îles de l'archipel »[A 8] à cause de la distance qui les séparait du reste des Tonga.

Protestantisme
modifier

Les protestants furent les premiers à évangéliser Niuafoʻou. En 1832, un groupe de missionnaires méthodistes tongiens arriva sur l'île, où ils répandirent le protestantisme. En 1850, les méthodistes avaient construit neuf chapelles (sans doute une par village) et comptaient 34 prêtres locaux et 700 membres.

Un article paru dans le journal allemand Die Gartenlaube en 1878 dénonce la pression exercée par les missionnaires, notamment le révérend Shirley Baker (à la tête des méthodistes aux Tonga à l'époque), sur les habitants de Niuafoʻou. L'auteur, anonyme (sans doute un marchand allemand), estime que les missionnaires exigent des donations exagérées des Niuans (notamment en coprah), ce qui pousserait les habitants à délaisser leurs plantations et risquerait de provoquer la famine à long terme[D 7].

En 1879, Shirley Baker se sépara de l'Église méthodiste et fonda l'Église libre des Tonga. En 1924, une nouvelle scission eut lieu : la reine Salote fonda l'Église wesleyenne libre des Tonga. De ce fait, les deux dénominations méthodistes sont présentes à Niuafoʻou, et parfois les deux cohabitent au sein d'un même village.

Catholicisme
modifier
 
Inauguration de l'église catholique à Kolofoʻou en 1967.

Le catholicisme s'est implanté plutôt tardivement à Niuafoʻou[A 8]. Ce n'est qu'en 1886 que des pères maristes européens arrivèrent sur l'île[DT 4]. Les maristes convertirent assez vite une partie de la population niuane : en 1891, 130 Niuans faisaient partie de la communauté catholique. Cette même année, la mission mariste à Niuafoʻou fut officiellement établie. Elle était dirigée par un Français, le père Jouny jusqu'à sa mort en 1931, avec l'aide de deux religieuses (une Tongienne et une Wallisienne) et d'un autre prêtre, le père Lamata[DT 1]. En 1917, les catholiques étaient 150 et 300 en 1926, pour une population insulaire totale de 1 200 habitants[DT 1].

En plus d'une église, les maristes construisirent également une école en 1896[DT 1]. En 1892, deux églises catholiques étaient présentes sur l'île, ainsi qu'un couvent de religieuses visant à former des sœurs autochtones, créé l'année précédente[DT 5]. En effet, le but des maristes était de former un clergé indigène le plus rapidement possible, notamment pour des raisons linguistiques et culturelles[DT 6]. Le couvent fut cependant détruit en 1915 par une tempête et abandonné par la suite[DT 7]. Les maristes ont également souffert des destructions causées par un cyclone en 1931, qui occasionna de fortes dettes.

Le père Jouny fut secondé entre 1928 et 1930 par le père Albert Kermann, originaire d'Alsace[DT 1]. En 1931, l'intérim de la mission catholique fut confié à un prêtre wallisien, le père Petelo Liku Mo Aka Aka. Peu après, le père Setefano fut envoyé pour l'aider. Ces deux prêtres avaient été formés au séminaire de Lano à Wallis (fondé en 1845). Cependant, les deux furent critiqués par leur hiérarchie : Petelo accumula les dettes et Setefano montrait une nette préférence pour le kava par rapport aux prières[DT 8]. De 1944 à 1946, le père alsacien Édouard Laurent Schahl a résidé à Niuafoʻou[17]. Connu localement sous le nom de pātele Lolesio, il a vécu l'éruption de 1946[note 4].

En 1946, la communauté catholique comptait 400 membres[DT 1]. En 1967, une église fut inaugurée à Kolofoʻou en présence de l'évêque néo-zélandais John Rodgers[note 5].

Activité volcanique

modifier
 
Carte de Niuafoʻou représentant l'île avant l'éruption de 1943. Les différentes coulées de lave sont visibles sur la carte.

En juin 1853, une éruption éclata près du village de ʻĀhau (dans le Sud de l'île), le détruisant et tuant 25 personnes[Tsukamoto 5]. Une importante éruption eut lieu en 1886 ; elle dura deux semaines et détruisit de nombreux villages. Une grande partie des plantations furent détruites par les cendres sulfuriques rejetées par le volcan (le nuage s'éleva à plus de 900 mètres[A 32]).

En 1929, l'éruption du volcan détruisit le village de Futu, sans faire de victimes. À la suite de cette éruption, le gouvernement tongien installa une station de télégraphe sans fil pour établir une communication avec l'île[Tsukamoto 5]. Les habitants construisent alors Kolofoʻou, qui signifie littéralement « nouveau village »[A 11].

Les différentes éruptions ont transformé la morphologie de l'île : l'éruption de 1929 rendit le mouillage très difficile pour les navires à Niuafoʻou[DT 7], renforçant l'isolement de l'île. Le versant ouest de l'île comporte de nombreuses coulées de lave issues des différentes éruptions.

Expédition scientifique de 1930

modifier

De manière générale, la présence européenne à Niuafoʻou a été très limitée. Cependant, en août 1930, une expédition scientifique américano-néo-zélandaise fut organisée sur l'île dans le but d'observer l'éclipse solaire qui eut lieu le [11],[D 8]. Pendant plusieurs mois, cette expédition, organisée par l'observatoire naval des États-Unis, l'observatoire de l'université de Virginie et l'observatoire Sproul (en) du Swarthmore College installa des télescopes et autres appareils d'observation. Le volcanologue Thomas Jaggar participa à l'expédition et étudia en détail le volcan et la géologie de l'île. En plus de l'observation de l'éclipse, les scientifiques installèrent également une station météorologique et collectèrent des spécimens des différents animaux de l'île[11].

L'accueil des habitants fut très cordial et l'expédition bénéficia de l'approbation de la reine Salote, souveraine des Tonga. Plusieurs fêtes furent organisées en l'honneur de l'expédition.

Point tournant de 1946

modifier

Éruption de 1946 et évacuation de l'île

modifier

Dans la nuit du , le volcan entra en éruption[Rogers B 5]. Les habitants se réfugièrent sur le mont Piu dans le Nord de l'île, haut de 213 m, puis, sur le mont Mokotu voisin[Rogers B 6]. Cette éruption détruisit le village de ʻAngahā, la plupart des bâtiments administratifs, les réserves de coprah (930 tonnes) ainsi que le télégraphe, sans pour autant faire de victimes[A 33]. Bien que les autres villages et la plupart des plantations n'aient pas été touchés et que, de l'avis des habitants, cette éruption était bien moins grave que les précédentes[Rogers B 7], les autorités tongiennes décidèrent d'évacuer entièrement l'île, notamment par crainte des réactions internationales[A 33].

Après avoir organisé une consultation populaire, la décision fut entérinée[A 33]. La reine Salote créa le Niuafoʻou Evacuation Committee (dépendant du ministère de l'agriculture et dans lequel ne se trouvait aucun Niuan[Rogers B 8]), qui s'occupa d'évacuer puis de reloger les habitants[A 33]. D'après Rogers, le ministre de l'agriculture et le consul britannique souhaitaient l'évacuation, tandis que la famille royale y était initialement opposée. Cette situation, s'ajoutant aux difficultés matérielles (les bateaux ne peuvent pas jeter l'ancre près des côtes ; les habitants souhaitaient démonter leurs maisons et les emmener avec eux...) retarda l'évacuation. Cependant, la reine se rangea à l'avis du ministère et finit par approuver l'opération. Le , trois mois après l'éruption, les habitants furent évacués[A 33].

Naissance d'une diaspora niuane

modifier
 
En 1949, une partie des Niuans furent réinstallés sur l'île de ʻEua, au sud de Tongatapu, où ils reconstituèrent une nouvelle société calquée sur celle de leur île d'origine.

Malgré l'opposition de certains habitants et du noble Fusituʻa[note 6], ces derniers (1 300 à l'époque) furent transférés sur l'île principale des Tonga, Tongatapu. Quelques habitants refusèrent d'embarquer et restèrent sur l'île, mais furent évacués eux aussi en octobre 1947[Rogers B 9]. Niuafoʻou resta alors inhabitée pendant 12 ans.

L'arrivée à Tongatapu de 1 300 évacués sans terres, le manque de ressources et les préjugés dont souffraient les Niuans provoqua l'hostilité des Tongiens à l'égard des nouveaux venus. De leur côté, les Niuans ne pouvaient pas cultiver la terre par manque de place et vivaient difficilement de dons en nourriture[A 33]. En 1949, la moitié des Niuans furent relogés sur l'île voisine d'ʻEua. Là, ils purent recréer une communauté autonome, avec ses propres villages, écoles, magasins et églises. Si, au début, les relations avec les habitants d'ʻEua furent tendues, elles s'améliorèrent avec le temps. Les Niuans construisirent neuf villages auxquels ils donnèrent les mêmes noms que ceux de Niuafoʻou.

En 1951, le gouvernement tongien organisa une expédition pour récolter du coprah, ne voulant pas passer à côté de cette opportunité économique. C'est ainsi que tous les ans, des ouvriers tongiens restaient plusieurs mois sur l'île. En l'absence des habitants, la végétation avait poussé, les animaux avaient proliféré et la nourriture était donc abondante sur l'île[A 33].

Retour à Niuafo'ou (1958)

modifier
 
Cases (fale) sur la plage du village abandonné de Futu, en 1967. Elles sont utilisées les jours où un bateau amène une cargaison.

Le reste des évacués (environ 600) demeurèrent à Tongatapu[Rogers B 10] et la majorité d'entre eux voulaient retourner dans leur île d'origine. En 1958, le gouvernement tongien accepta finalement de laisser rentrer les Niuans chez eux. Un tiers des habitants retourna à Niuafoʻou, tandis que d'autres choisirent de rester sur ʻEua[Rogers B 11]. En 1988, la diaspora niuane était deux fois plus nombreuse à ʻEua et dans les autres îles tongiennes qu'à Niuafoʻou[Tsukamoto 6].

L'éruption et l'évacuation de 1946 ont profondément bouleversé la société niuane. Une grande partie des autorités politiques présentes en 1946 n'était plus là en 1958, l'ancienne capitale administrative ʻAngahā était entièrement détruite et plus aucun représentant du gouvernement tongien n'était présent. En 1967, deux villages n'avaient pas d'autorité politique foncière ; dans cinq villages, le maintien de l'ordre n'était assuré que par les églises. Ce n'est qu'en 1981 que les terres furent officiellement redistribuées aux habitants sur l'île[A 33].

Courrier en boîte de conserve

modifier
 
Sur cette carte britannique des Tonga de 1960, Niuafo'ou apparaît avec son surnom Tin Can Mail Island.

Niuafoʻou s'est rendue célèbre pour sa méthode unique d'envoi et de réception du courrier. En effet, l'île ne disposant pas de point d'ancrage sûr pour les bateaux ni d'une vraie plage, il était impossible d'envoyer une barque porter le courrier à terre. En conséquence, les lettres étaient envoyées dans une boîte de conserve et récupérées par des nageurs et, plus tard, par des canoës qui les ramenaient sur l'île et inversement[2]. Pendant plus de soixante ans, ce fut le seul moyen pour l'île de recevoir et d'envoyer du courrier, jusqu'à la construction de l'aéroport en 1983.

Débuts

modifier

En 1882, William Travers, un marchand coincé sur l'île, eut l'idée d'envoyer du courrier enveloppé dans du papier huilé pour pouvoir communiquer avec l'extérieur[2]. C'est à partir des années 1920 que le courrier fut placé dans une boîte de conserve, d'où dérive le surnom de Tin Can Mail Island (« île du courrier en boîte de conserve ») donné à Niuafoʻou. Des nageurs étaient chargés de récupérer le courrier, devant lutter contre les forts courants et risquant d'être projetés sur les rochers. Ils utilisaient un flotteur en pandanus (fau) afin de se maintenir à flot pendant plusieurs heures. D'autres méthodes alternatives furent essayées, comme en 1902 avec le lancer du courrier par fusée, mais la méthode fut un échec[2].

En 1921, le marchand anglais Charles Suart Ramsay s'installa sur l'île. Il devint l'un des nageurs qui portaient et ramenaient le courrier enfermé dans une boîte de conserve et ce par tous les temps, de jour comme de nuit. Au total, il a effectué 112 traversées[18].

Succès grandissant du Tin Can Mail

modifier

En 1928, le marchand allemand Walter George Quensell arriva sur l'île et eut l'idée de tamponner toutes les lettres partant de Niuafoʻou avec la mention « Tin Can Mail ». Très rapidement, un intérêt grandissant se développa autour de cette curiosité philatélique[2]. Bientôt, les enveloppes de Quensell portèrent la mention «Tin Can Mail » traduite dans de nombreuses langues et cette marque postale devint un objet très recherché par les philatélistes. Cette méthode originale fit connaître Niuafoʻou au reste du monde[D 9]. À partir des années 1930, les navires effectuant des croisières dans le Pacifique s'arrêtaient à Niuafoʻou pour permettre aux passagers d'envoyer leurs lettres et de les récupérer avec le cachet de Quensell[19].

À titre d'exemple, Quensell expliqua avoir envoyé plus de 22 000 enveloppes pour le seul mois d’août 1930[19]. Le succès de ces cachets bénéficia aux Niuans puisque, d'après Betty Billingham, les navires venaient à Niuafoʻou deux fois par semaine (contre un mois auparavant), apportant également du ravitaillement pour les habitants. Dans une lettre, Quensell affirma avoir envoyé durant les 27 ans de sa présence à Niuafoʻou plus d'un million et demi de lettres vers 148 pays différents[20].

En 1929, l'envoi du courrier en boîte de conserve à Niuafoʻou fut même présenté dans un film missionnaire, Tonga Today[21].

En 1931, l'un des nageurs niuans fut attaqué par un requin et mourut des suites de ses blessures. En conséquence, la reine Salote ordonna que le transport du courrier se fasse avec un canoë[19] pour éviter d'autres accidents.

Interruption et reprise du service

modifier

En septembre 1946, l'éruption du volcan détruisit tout le matériel de Quensell à ʻAngahā. Le service fut interrompu à la suite de l'évacuation de l'île. Le postier, John Malekamu, signa les dernières lettres de sa main. De nombreux journaux (notamment australiens) rapportèrent alors la fin du Tin Can Mail[D 10],[D 11],[D 12],[D 13].

En 1962, l'envoi du courrier par boîte de conserve reprit à la suite des réclamations des Niuans qui souhaitaient pouvoir envoyer et recevoir du courrier[2]. Entre-temps, Walter George Quensell était décédé ([20]) ; c'est son fils qui lui succéda.

Dans les années 1960, le responsable de facto du courrier à Niuafoʻou était Lord Fusituʻa, qui commandait le canoë chargé d'aller récupérer le courrier[Rogers B 12]. Il avait mis en place un système d'échange de cadeaux avec les marins des navires de passage, obtenant des vêtements et de la nourriture qu'il redistribuait aux habitants et offrant en retour des nattes et paniers faits par les Niuans[Rogers B 12].

En 1983, Niuafoʻou obtint du gouvernement tongien le droit d'émettre ses propres timbres en raison de sa localisation et de sa situation particulière[19]. Avec la construction de l'aéroport en 1980, le courrier est acheminé par avion[22].

Démographie

modifier
 
Une jeune fille de Niuafo'ou photographiée en 1889 ou 1890.

Le premier recensement aux Tonga date de 1956. Les chiffres pour la période précédant l'évacuation de l'île sont des approximations données par les observateurs locaux tels que les missionnaires.

Une population stable jusqu'à l'évacuation

modifier

Avant l'éruption de 1946, la population niuane est restée assez stable. D'après les missionnaires wesleysiens, l'île comptait 1 300 habitants en 1840[DT 2]. En 1917, la population s'élevait à environ 1 200 habitants, à 1 378 habitants en 1939 selon les sources officielles[B 11] et. avant l'évacuation de l'île en 1946, il y avait environ 1 300 habitants[Rogers B 13]. En 1947, une vingtaine d'adultes et quelques enfants vivaient encore sur l'île, mais ils furent évacués en octobre 1947[A 33].

Une fois autorisés à rentrer chez eux en 1958, les Niuans retournèrent progressivement sur leur île : en 1959, 250 personnes résidaient à Niuafoʻou. L'année suivante, ils étaient 345[Rogers B 3]. Cependant, une grande partie des Niuans choisirent de rester à ʻEua et Niuafoʻou n'a jamais retrouvé une population aussi nombreuse qu'avant. En 1966, l'île comptait 599 habitants et 763 en 1986[B 12].

Déclin de la population

modifier

À partir des années 1990, la population de Niuafoʻou commença à décliner. En 2006, 646 habitants peuplaient l'île, soit une baisse de 12 % par rapport à 1996[B 12]. En 2011, la baisse était encore plus forte, avec seulement 523 habitants[B 13] répartis dans huit villages différents[Tsukamoto 1], soit moins qu'en 1966. En cinq ans, l'île a perdu près de 20 % de sa population. Entre 2006 et 2011, le village de Kolofoʻou a perdu la moitié de sa population[C 9]. En 2016, l'île ne comptait plus que 493 habitants[B 14]

En 1967, il y avait environ 586 habitants, dont 514 Niuans. Le reste de la population consiste en des membres de l'administration tongienne et en des prêtres résidant de manière temporaire sur l'île[Rogers A 1]. Une grande partie de la communauté niuane réside à ʻEua : 2 108 Niuans y résidaient en 1976[Rogers B 3].

Évolution démographique de Niuafoʻou depuis 1917
1917 1939 1946 1959 1960 1966
1 200 (est.)1 3781 300 (est.)250 (est.)345 (est.)599
1976 1986 1996 2006 2011 2016
678763735646523493
(Sources : Évaluation pour les années 1917[DT 1], 1946[Rogers B 13], 1959 et 1960[Rogers B 3]. Recensements officiels pour l'année 1939[B 11] et les années 1966 à 2011[B 12],[B 13].)

Caractéristiques de la population

modifier
 
Une famille niuane du village de Pētani, district de Hahake, en 1967.

Le rapport des sexes de l'île est très déséquilibré : il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes (129 hommes pour 100 femmes en 2006). Il s'agit du rapport des sexes le plus élevé des Tonga[B 13]. La population est très jeune : 40 % des habitants ont moins de 14 ans et seulement 17 % dépassent les 60 ans.

De plus en plus de jeunes choisissent de quitter leur île pour aller vivre à Tongatapu, voire tenter leur chance à l'étranger. En conséquence, moins d'enfants naissent sur l'île, ce qui contribue à accroître la diminution de la population. Un des indicateurs révélateurs de cet exil est l'âge moyen : il est passé de 20 ans en 2006 à 24 ans en 2011[B 13] et c'est l'un des plus élevés des Tonga.

Ce déclin n'est pas propre à Niuafoʻou puisqu'il est observé également à Vavaʻu, Haʻapai, ʻEua et Niuatoputapu[B 13] : les habitants abandonnent leur île pour rejoindre le centre urbain des Tonga. Tongatapu, et, plus particulièrement, la capitale Nukuʻalofa.

Le gouvernement tongien a fait reconstruire la plupart des services publics : écoles, clinique, aéroport, etc. De fait, il y a toujours sur l'île un nombre important d'étrangers[note 7], originaires des autres îles tongiennes[Tsukamoto 2].

La présence d'Européens ou d'Occidentaux est très réduite sur l'île et les visiteurs sont peu nombreux, excepté quelques scientifiques de passage et, depuis 1967, quelques volontaires américains du Corps de la Paix (Peace Corps), dont l'un des rôles est d'enseigner l'anglais[23].

Politique

modifier
 
Le noble Tevita Fusituʻa et sa femme Pīsila en 1967.

La politique à Niuafoʻou est peu documentée et manque de sources fiables. D'après Wendy Pond, les Niuans ont longtemps vu les Tongiens comme des étrangers et ont maintenu une forte autonomie par rapport au pouvoir central des Tonga. Certains chants recueillis auprès des habitants traduisent de manière indirecte les critiques adressées aux chefs et au gouvernement tongien[A 23].

Possession et administration de la terre

modifier

La terre est divisée en neuf terrains (tofiʻa) qui correspondent aux différents villages de Niuafoʻou. Elle est possédée par le roi de Tonga, le gouvernement tongien et trois nobles : Fusituʻa, Fotofili[note 8] et Tuita[Tsukamoto 1]. Le village de Mataʻaho est une propriété royale[A 33]. Ces nobles sont détenteurs de titres héréditaires. Depuis les années 1940, néanmoins, seul le noble Fusituʻa réside à Niuafoʻou, dans le village de Sapaʻata[Rogers B 14] et c'est le seul des trois nobles à ne pas posséder de terres en dehors de l'île[A 33].

Les nobles propriétaires des terres sont tenus de les redistribuer à leurs gens (les paysans qui font partie de leur kāinga)[A 34]. Cette redistribution des terres est fondamentale dans la relation entre les nobles et leurs paysans, comme le montre Françoise Douaire-Marsaudon : en 1963, le noble Fotofili sollicita la communauté niuane expatriée à ʻEua, mais les Niuans qui étaient autrefois sous son autorité à Niuafoʻou lui répondirent qu'ils ne faisaient plus partie de son kāinga. Ils avaient changé d'île et se trouvaient désormais sur des terres gouvernementales : ils n'étaient donc plus redevables envers Fotofili[A 34].

Représentation au parlement tongien

modifier

Depuis l'adoption de la constitution des Tonga en 1875, la monarchie tongienne est une monarchie constitutionnelle : le parlement, c'est-à-dire l'Fale Alea, est constitué de représentants du peuple (élus pour cinq ans) et des représentants des nobles, en nombre paritaire. En 1875, le Tuʻi Tonga (roi) George Tupou Ier désigna un gouverneur pour Niuafoʻou, nommé à vie[B 15].

Niuafoʻou est rattachée administrativement aux îles de Niuatoputapu et sa voisine Tafahi. Ensemble, elles sont connues sous le nom de « Niuas ». Depuis 2010, les trois îles forment l'un des cinq districts électoraux du Royaume des Tonga[B 16],[B 17] pour l'élection des représentants des nobles, et l'une des 17 circonscriptions électorales[B 17] (Niua 17 (en)) pour les représentants du peuple.

Aux élections de 1993 pour les représentants du peuple, la niuane 'Ofa-ki-'Okalani Fusitu'a fut la seule femme à être élue[A 12]. Élue pour la circonscription des Niuas, elle fut battue après seulement un mandat. Le candidat issu de Niuatoputapu fut élu à la place, ce qui s'explique selon Ian C. Campbell par les enjeux locaux [A 35]. La personnalité du candidat, sa famille, son engagement dans l'église et dans la communauté sont des facteurs bien plus importants que ses prises de position sur la démocratie[A 36].

En 2015, le représentant du peuple pour les Niuas est l'honorable Fe’ao Vakata et le représentant des nobles est Lord Fusitu'a[B 3]. Lord Fusituʻa (Siaosi ‘Alokuo’ulu Wycliffe Fusitu'a) a été également président du parlement tongien (speaker) de 1991 à 1999[A 36]. Après sa mort le [24], son fils Mataʻiʻulua ‘i Fonuamotu a été élu nouveau Lord Fusituʻa le 6 mai suivant[B 18].

Divisions administratives

modifier

L'île est divisée en trois districts (1967)[Rogers A 2] :

  • Hihifo (« ouest »), comprenant six villages (nord-est de l'île) : ʻEsia, Kolofoʻou, Sapaʻata, ʻAngahā (détruit en 1946), Fataʻulua et Mataʻaho
  • Hahake (« est »), comprenant les villages de Petani, Tongamamaʻo et Muʻa (sud-est de l'île)
  • ʻAhau (ouest de l'île), presque inhabité du fait des éruptions, où se trouve l'ancien village de Futu détruit en 1929

Économie

modifier
 
Le talo futuna, une variété de taro poussant sur l'île.

Une économie de subsistance basée sur l'agriculture

modifier

La vie des Niuans repose sur une économie de subsistance, basée principalement sur l'agriculture et la pêche. Les habitants cultivent des ignames, taros, patates douces et des fruits de l'arbre à pain ; on trouve également des bananes et des mangues. En outre, l'île est riche en cocotiers, qui fournissent des noix de coco pouvant être utilisées pour la consommation ou bien être transformées en coprah destiné à l'exportation[Tsukamoto 2]. Les habitants se nourrissent également de cochons et de poules[11].

Un membre de l'expédition scientifique américaine de 1930 décrit ainsi l'importance du cocotier dans la vie des Niuans : « La noix de coco est certainement « l'aliment vital » pour l'indigène de Niuafo'ou et pour ses animaux et volailles. L'arbre lui donne sa maison ; le fruit, sa viande et boisson. Tous mangent la noix de coco, hommes, chiens, cochons, poulets et chèvres. »[D 14] ».

Du fait de l'absence de lagon, la pêche est difficile à Niuafoʻou. Dans les années 1950, un poisson d'eau douce, le tilapia, a été introduit dans les lacs de Vai Lahi et Vai Siʻi. Les habitants pratiquaient la pêche du requin à la corde avec un nœud coulant. Cette technique est très dangereuse et les pêcheurs risquent toujours de rentrer bredouilles. Cette pêche, dénommée siu ʻaga en niuafoʻou et noʻo ʻanga en tongien, est marquée par de nombreux interdits[A 37]. En effet, le requin n'est pas un animal comme les autres : dans tout le Pacifique, c'est un animal sacré, représentant des dieux ou des ancêtres[A 37]. Dans la culture tongienne, le requin est considéré comme une figure féminine, assimilée à la déesse Hina. La capture du requin ne répond donc pas à un impératif économique ; d'ailleurs, la vente de sa chair est interdite et les morceaux du requin sont consommés uniquement par les membres du village ayant participé à la pêche[A 37]. Une telle pêche a été décrite à Niuafoʻou en 1938[A 37].

Export du coprah

modifier
 
Séchage du coprah pour le noble Fusituʻa en 1967.

Le coprah est une source monétaire importante pour les Niuans[A 23]. D'après Henry E. Maude, il y avait un marchand allemand, Axman, à Niuafoʻou en 1872[A 30] et, en 1916, l'île comptait un marchand allemand et un marchand britannique[D 15]. À l'époque, l'Allemagne possédait des colonies à Samoa et les entreprises allemandes commerçaient dans l'ensemble des Tonga et le reste du Pacifique[note 9].

En 1919, l'allemand Walter Geoge Quensell ouvrit un magasin de coprah pour l'entreprise australienne Burns Philp. Il resta à Niuafoʻou jusqu'en 1945[Rogers B 15].

Dans les années 1930, l'export du coprah était réalisé par deux marchands européens, le britannique C. A. Ramsey et l'allemand Quensell[11]. En 1942, l'industrie du coprah a été nationalisée par le gouvernement tongien et a été gérée par le Tonga Copra Board[A 33]. Dans les années soixante, c'était la principale activité économique de l'île[A 23]. Rogers indique que l'île peut produire 600 tonnes de coprah par an[A 33]. Le coprah est exporté à Tongatapu, puis à l'étranger. Il s'agit d'une activité difficile et très physique. La vente passe soit par le gouvernement tongien, soit par les nobles[Rogers A 3].

Le grand nombre de cocotiers à Niuafoʻou est une source importante d'argent pour les Niuans, si bien que de nombreux Niuans résidant à ʻEua ont continué de retourner dans leur île d'origine pour y récolter du coprah après 1946[A 33].

Une économie très peu monétarisée

modifier
 
Travailleurs du coprah en 1967.

L'argent a un rôle très faible dans l'économie niuane. L'argent récolté par la vente de coprah sert avant tout à payer les taxes au gouvernement tongien ou pour des dons aux différentes églises[Rogers A 4]. Les biens européens sont très rares et les quelques magasins sont bien souvent vides[Rogers A 5]. La seule façon de se procurer des denrées extérieures est le passage d'un navire environ une fois par mois. La monnaie utilisée est celle des Tonga, le pa’anga. En 1997, la Banque des Tonga (Bank of Tonga) présente sur l'île a été remplacée par la Banque tongienne de développement (Tonga Development Bank)[25], présente à Niuafoʻou depuis 1993. Son siège est à ʻEsia[26].

Un réseau de circulation de biens au sein de la diaspora niuane

modifier

L'économie niuane est fortement liée aux liens familiaux unissant les membres d'un même kāinga, au-delà de l'île même. Les Niuans s'échangent de nombreux biens en fonction des besoins. Les habitants de Niuafoʻou envoient surtout de la nourriture (cochons, etc.), tandis que les Niuans à ʻEua et Tongatapu leur envoient des biens manufacturés obtenus avec de l'argent : outils, carburant, farine, sucre, riz, tabac, vêtements, etc[Rogers A 6].

Médias

modifier

Pendant très longtemps, l'île n'avait aucun moyen de communication avec l'extérieur. En 1929, un télégraphe sans fil fut installé sur l'île, mais il fut détruit par l'éruption de 1946[Rogers B 16]. L'île possède une radio depuis 1930. Construite et entretenue par le gouvernement, elle a été inaugurée le à ʻEsia[11],[note 10]. Elle est utilisée par un opérateur radio tongien, muté en général pour trois ans sur l'île. Détruite dans l'éruption de 1946, la station radio a été reconstruite en 1963, sur les terres de Fusituʻa[Rogers B 3].

Dans les années 2000, une station radio FM a été installée sur l'île[B 19] : les Niuans ont donc leur propre radio locale. En outre, les habitants captent les stations de radio des Tonga et celles des îles environnantes, comme Wallis-et-Futuna 1re ou les stations radio de Samoa et des Fidji[Tsukamoto 2].

L'île est équipée en téléphones depuis 1998[C 10]. L'île est reliée par satellite[C 11]. Le , la téléphonie mobile a été introduite à Niuafoʻou. Le réseau est fourni par une entreprise étatique tongienne, la Tonga Communications Corporation[B 20]. L'introduction du téléphone portable a été fêtée par une cérémonie où était présent le roi Tupou VI[C 12].

En 2008, l'île a été reliée à l'internet[C 13]. La première connexion a eu lieu le [C 14].

Secteur énergétique

modifier

L'électricité est fournie par des générateurs diesel. Quelques panneaux solaires photovoltaïques ont été installés ; un projet lancé en 2015 et financé par la Banque asiatique de développement prévoit l'installation de nouveaux panneaux solaires[C 15].

Transports

modifier

Une route, appelée hala lahi (grand chemin), fait le tour de l'île. Des chevaux ont été introduits pour le transport. Malgré les difficultés d'accès, plusieurs véhicules à moteur sont présents sur l'île. En 1960, il n'y avait que deux camions à Niuafoʻou[Rogers B 17],[note 11]. Traditionnellement, les Niuans utilisaient des pirogues à balancier pour se déplacer en mer ainsi que sur le lac de Vai Lahi. En 2012, le gouvernement tongien a fourni un navire à moteur pour aider à décharger les cargaisons lors du passage du bateau[B 21].

Culture

modifier
 
Une maison traditionnelle (fale) à Niuafoʻou.

Les Niuans sont un peuple polynésien. Leur culture est proche de celle de leurs voisins tongiens, wallisiens et futuniens ainsi que de Niuatoputapu et Tafahi, dont ils partagent certains éléments dans la tradition orale, les chants et les danses.

Les Niuans se retrouvent le soir autour du kava, une boisson traditionnelle. Lors de ces soirées, des discussions ont lieu, des histoires sont racontées ; les participants chantent et dansent également[A 23]. Parmi les différents types de chants, on trouve notamment le hiva kakala, chanté a cappella par les jeunes hommes[A 23].

Une des danses typiques de Niuafoʻou est le Vaka eke (Sōkē), effectuée avec des lances[A 23].

Religion

modifier

La religion traditionnelle de Niuafoʻou est mal connue[A 11]. L'île a été christianisée par des missionnaires protestants et catholiques. De ce fait, les deux confessions cohabitent de nos jours. Du fait de l'éclatement de l'Église méthodiste, l'île comptait quatre institutions religieuses en 1967[Rogers A 7] :

Les dirigeants religieux sont tous des étrangers à Niuafoʻou et sont nommés pour quelques années depuis la capitale tongienne Nukuʻalofa[Rogers A 7].

Langues

modifier
 
Des élèves d'une école de Niuafoʻou un jour d'examen, en 1969.

La langue vernaculaire de l'île est le niuafoʻou, mais elle est de plus en plus supplantée par le tongien. Les deux sont des langues polynésiennes. Linguistiquement, le niuafoʻou est plus proche du wallisien que du tongien[Tsukamoto 7].

Le tongien est employé dans la plupart des domaines de la vie quotidienne : à l'école, à l'église, dans les bureaux du gouvernement, etc. Le tongien est utilisé dans toutes les occasions formelles, tandis que le niuafoʻou n'est parlé que dans certaines familles. Le niuafoʻou a subi un processus de substitution linguistique et est désormais une langue en danger[Tsukamoto 8].

L'anglais est également enseigné dans les écoles. La nouvelle politique linguistique du ministère de l'éducation, lancée en 2012, prévoit de former des élèves entièrement bilingues à travers un enseignement d'abord en tongien, puis une introduction progressive de l'anglais à partir du grade 4 (équivalent du CM1 en France). Le niuafoʻou n'est, par contre, pas mentionné dans cette politique[B 22]. D'après le Lonely Planet (2001), l'anglais est très peu parlé par la population locale[7], même si les emprunts à l'anglais sont assez fréquents en tongien[A 23].

Enseignement

modifier

D'après Tsukamoto, l'île comptait, en 1988, deux écoles primaires publiques et une école secondaire privée[Tsukamoto 2].

Architecture et artisanat

modifier

Les habitations sont principalement réalisées avec les arbres locaux. Ces cases sont appelées fale (en tongien et niuafoʻou). Cependant, on trouvait déjà, en 1967, des bâtiments de type européen construits en béton.

Les femmes réalisent différentes œuvres d'artisanat tels que des nattes et des paniers. Depuis les années 2000, certaines pièces sont vendues à la capitale des Tonga, Nukuʻalofa[C 16].

Perception du volcan

modifier

Le volcan, partie intégrante de la vision du monde niuane

modifier

Le volcan fait partie intégrante de la vie des Niuans. Pour l'anthropologue française Cécile Quesada, les Niuans ont intégré le volcan dans leur vision du monde et ne le traitent pas comme un élément extérieur. Au contraire, ils expliquent les éruptions par une dérégulation des rapports sociaux : lorsqu'un chef abuse de son pouvoir, lorsque les employés du gouvernement exploitent les habitants ou lorsque certains habitants ont un comportement jugé immoral, l'ordre social est menacé. Les Niuans voient alors dans les éruptions une manifestation de la colère divine qui les punit pour ne pas avoir respecté les règles. Les habitants expliquent que le respect des règles de vie en communauté et des valeurs morales, l'amour, le respect et l'obéissance, permet de se prémunir en partie contre les éruptions[A 38]. De plus, ils soulignent l'importance de la prière : certaines cérémonies sont organisées spécialement pour se prémunir du volcan. Cependant, les hommes sont conscients de leurs limites et certaines éruptions sont interprétées comme la volonté de Dieu de mettre à l'épreuve les insulaires.

Depuis la christianisation de l'île, les éruptions sont perçues comme un message du Dieu chrétien, mais Quesada note que dans la religion pré-chrétienne, encore mal connue, les catastrophes naturelles étaient souvent attribuées à des divinités. Le christianisme n'a fait qu'actualiser ces croyances[A 11]. Un article du Sydney Morning Herald de 1929 rapporte que les habitants attribuent les tremblements de terre au sommeil troublé du dieu Maui, qui résiderait sous le volcan[D 16].

La population niuane connaît également les raisons scientifiques expliquant le phénomène volcanique, notamment à travers l'école[A 11]. En 2004, l'Unesco a mené un programme de sensibilisation aux risques volcaniques auprès des écoles en éditant des livrets en anglais et en tongien[B 23].

Mythes et tradition orale à propos du volcan

modifier
 
Carte nautique de Niuafoʻou (1996). Les coulées de lave sont visibles à l'ouest et au sud de l'île.

La société niuane, à l'instar des sociétés polynésiennes, se caractérise par une riche tradition orale. Cette dernière constitue une part fondamentale de la culture niuane et retrace son histoire, compensant ainsi en partie le manque de sources écrites[A 17]. Une des légendes se rapporte ainsi au volcan de Niuafoʻou. Dans la version recueillie en 1915 par B.G. Mahony[D 17], elle relate qu'à la place du cratère se dressait une montagne. Une nuit, cette montagne fut volée par des divinités malfaisantes[note 12] venues de Samoa. En chemin, ils passèrent au-dessus de Niuatoputapu. Le héros Sekatoa se mit en quête de les arrêter : il fit alors apparaître le soleil en pleine nuit. Les diablotins samoans, surpris en plein forfait, lâchèrent alors leur prise. Cette montagne est devenue l'île de Tafahi, à côté de Niuatoputapu[D 18].

Une autre version de cette légende, rapportée par Tsukamoto, fait intervenir Moso, un démon (teevolo) samoan présent également dans la mythologie wallisienne et futunienne[A 39]. Moso souhaitait emmener chez lui la montagne de Niuafoʻou, où résidait le démon de l'île, 'Alaki Vai Lahi. Mais il fut contrarié par Sekatoa au niveau de Niuatoputapu, et voyant le soleil se lever, abandonna la montagne qui devint Tafahi.

Pour Paul W. Taylor, ces légendes pourraient avoir une base historique[A 17]. Le « vol de la montagne » de Niuafoʻou correspondrait à l'effondrement de la caldeira avant l'éruption du volcan ; l'éruption qui s'ensuivit rejeta un imposant nuage de cendres et de fragments de roche, qui obscurcit le ciel. Les vents ont ensuite porté ces cendres jusqu'à Niuatoputapu et Tafahi[note 13]. La dispersion de ce nuage expliquerait l'apparition soudaine du soleil dans la légende.

En s'appuyant sur la présence importante de cendres sur le sol marin dans la zone, et le fait que l'éruption relatée n'a pas pu se produire avant l'arrivée des premiers habitants dans la région, il y a 3 000 ans, Taylor estime que l'éruption a probablement eu lieu après l'an 1000 av. J.-C.[A 17].

 
Carte de l'île de Niuafoʻou

Notes et références

modifier
  1. Fotofili était le fils de Tatafu (fils du tongien Haʻatakalaua Fotofili) et de Tokanga Fuifuilupe, la fille du roi de Wallis.
  2. Les habitants le surnommèrent Fotofili Fekai, ce qui signifie Fotofili le terrible, le cruel, le cannibale (Both 1982).
  3. D'où le nom en anglais Island of Good Hope ou Good Hope Island. De même, l'île est appelée isola della buona speranza en italien dans l'atlas Dell'Arcano del Mare de Robert Dudley (1646)
  4. Le témoignage du père Schahl sur l'éruption de 1946 est retranscrit dans Rogers 1986, p. 60.
  5. À ne pas confondre avec l'anthropologue Garth Rogers qui étudia Niuafoʻou en 1967.
  6. En quittant l'île, Fusituʻa perdait toutes ses terres, son autorité et ses sources de revenus (Rogers 1968, p. 62).
  7. Le terme « étranger » est utilisé ici dans le sens de « non-originaire de Niuafoʻou » ; d'un point de vue juridique, tous sont de nationalité tongienne.
  8. Le noble Fotofili possédait notamment le village de ʻAngahā. À la suite de sa destruction en 1946, les terres furent redistribuées en 1967 (Rogers 1968).
  9. En 1876, l'Allemagne et les Tonga signèrent un traité d'amitié, qui autorisait notamment le commerce allemand aux Tonga.
  10. Le village de ʻEsia est détenu par le gouvernement tongien (Rogers 1968).
  11. Le camion de Lord Fusituʻa et le camion de l'entreprise de coprah (Rogers 1968, p. 113).
  12. Appelées Otua Pau'u en tongien, qui pourrait se traduire par « diablotins » (Taylor 1995).
  13. Taylor 1995 a modélisé la trajectoire de ces vents par ordinateur.

Références

modifier

Thèses, ouvrages et articles scientifiques

modifier
Principaux ouvrages
modifier
  • (en) Garth Rogers, Politics and Social Dynamics in Niuafo'ou. An outlier in the Kingdom of Tonga (mémoire de master), University of Auckland, (lire en ligne)
  1. Rogers 1968, p. 29.
  2. Rogers 1968, p. 9.
  3. Rogers 1968, p. 35.
  4. Rogers 1968, p. 34.
  5. Rogers 1968, p. 36.
  6. Rogers 1968, p. 36-37.
  7. a et b Rogers 1968, p. 47.
  • (en) Garth Rogers, The Fire has jumped. Eyewitness accounts of the eruption and evacuation of Niuafo’ou, Tonga, Suva, Fidji, University of the South Pacific (USP), , 127 p. (lire en ligne [PDF])
  1. Rogers 1986, p. 10 et 70.
  2. Rogers 1986, p. 10.
  3. a b c d et e Rogers 1986, p. 18.
  4. Rogers 1986, p. 122.
  5. Rogers 1986, p. 12.
  6. Rogers 1986, p. 29.
  7. Rogers 1986, p. 124
  8. Rogers 1986, p. 126. « (...) the NEC (none of whom were Niuafo'ou people) (...) »
  9. Rogers 1986, p. 17.
  10. Rogers 1986, p. 127
  11. Rogers 1986, p. 128. « The great majority of Niuafo'ou people did not return to their homeland but instead made their permanent homes away from it »
  12. a et b Rogers 1986, p. 117
  13. a et b Rogers 1986, p. 11.
  14. Rogers 1986, p. 66.
  15. Rogers 1986, p. 102.
  16. Rogers 1986, p. 39.
  17. Rogers 1986, p. 113. « Niuafo'ou in the 1960s had only a rutted clay road encircling the island, and for public transport only the Copra Board truck and Noble Fusitu'a's truck ».
  • (en) Akihisa Tsukamoto, The language of Niuafo'ou Island (thèse de doctorat), Australian National University, , 482 p. (lire en ligne)
  1. a b et c Tsukamoto 1988, p. 5.
  2. a b c d e f et g Tsukamoto 1988, p. 6.
  3. a b et c Tsukamoto 1988, p. 2.
  4. a b et c Tsukamoto 1988, p. 3.
  5. a et b Tsukamoto 1988, p. 4.
  6. Tsukamoto 1988, p. 7.
  7. Tsukamoto 1988.
  8. Tsukamoto 1988, p. 8.
  1. a b c d e f g et h Duriez-Toutain 1996, p. 265.
  2. a et b Duriez-Toutain 1996, p. 75.
  3. Duriez-Toutain 1996, p. 102-105.
  4. Duriez-Toutain 1996, p. 234.
  5. Duriez-Toutain 1996, p. 223-224.
  6. Duriez-Toutain 1996, p. 215.
  7. a et b Duriez-Toutain 1996, p. 266.
  8. Duriez-Toutain 1996, p. 218.
  • (en) Dieter R. Rinke, « Birds of 'Ata and Late, and additional notes on the avifauna of Niuafo'ou, Kingdom of Tonga », Notornis, no 38,‎ , p. 131-151 (lire en ligne [PDF])
  1. a b c d e f g h et i Rinke 1991.
Autres ouvrages et articles
modifier
  1. a et b Paul Geraghty, « Suffixation as a Place Naming Strategy in the Central Pacific and its Implications for Prehistory », Names, vol. 65, no 4,‎ , p. 235–244 (ISSN 1756-2279 et 0027-7738, DOI 10.1080/00277738.2017.1370069, lire en ligne, consulté le )
  2. Kempe et Kazmierczak 2012, p. 198.
  3. a et b (en) Brian Hooker, « The European discovery of the Tonga Islands », Terrae Incognitae, The Society for the History of Discoveries, vol. 36,‎ (lire en ligne).
  4. a b et c (en) Alan Howard et Jan Rensel, Island Legacy. A History of the Rotuman People, Trafford Publishing, , 432 p. (ISBN 9781425111243, lire en ligne [PDF]).
  5. Kempe et Kazmierczak 2012, p. 200.
  6. Kempe et Kazmierczak 2012, p. 202.
  7. a et b Kempe et Kazmierczak 2012, p. 205.
  8. a b et c Caroline Duriez-Toutain, Perception et présence mariste à Tonga (1840-1940), ORSTOM - Ministère des Affaires étrangères, , 353 p. (OCLC 713064195, lire en ligne [PDF]).
  9. a et b Kempe et Kazmierczak 2012, p. 230.
  10. a et b Kempe et Kazmierczak 2012, p. 204.
  11. a b c d et e Quesada 2005, p. 70.
  12. a et b (en) Stephanie Lawson, Tradition Versus Democracy in the South Pacific : Fiji, Tonga and Western Samoa, Cambridge University Press, , 228 p. (lire en ligne), p. 100
  13. a et b (en) Derek A. Scott, A Directory of Wetlands in Oceania, Kuala Lumpur, International Waterfowl and Wetlands Research Bureau & Asian Wetland Bureau, (lire en ligne [PDF]), p. 321-322.
  14. Kempe et Kazmierczak 2012, p. 220.
  15. P. Keith, « Revue des introductions de poissons et de crustacés décapodes d'eau douce en Polynésie Française », Bulletin français de la pêche et de la pisciculture, no 364,‎ , p. 147-160 (lire en ligne [PDF]).
  16. (en) Dieter Mueller-Dombois et F Raymond Fosberg, Vegetation of the Tropical Pacific Islands, New York, Springer Science & Business Media, coll. « Ecological Studies », , 737 p. (ISBN 9781441986863, OCLC 37254337, lire en ligne), p. 357.
  17. a b c et d (en) Paul W. Taylor, « Myths, legends and volcanic activity: an example from northern Tonga », Journal of the Polynesian Society, vol. 104, no 3,‎ , p. 323-346 (lire en ligne).
  18. a et b (en) Robert D. Craig, Historical Dictionary of Polynesia (3e édition), Scarecrow Press, , 3e éd., 478 p. (ISBN 9781461659389, lire en ligne), p. 283.
  19. a et b Christophe Sand, « Empires maritimes préhistoriques dans le Pacifique : Ga'asialili et la mise en place d'une colonie tongienne à Uvea (Wallis, Polynésie occidentale) », Journal de la Société des océanistes, vol. 108, no 1,‎ , p. 103-124 (ISSN 1760-7256, lire en ligne).
  20. a b c et d (en) Elizabeth Both, Tongan Society at the time of Captain Cook’s visits: Discussions With Her Majesty Queen Sālote Tupou, Wellington, Polynesian Society, (lire en ligne [PDF]), p. 95-96.
  21. (en) Sabine Fenton, For Better or for Worse: Translation as a Tool for Change in the South Pacific, Routledge, (1re éd. 2004), 294 p. (ISBN 9781317640561, lire en ligne).
  22. a et b (en) Elizabeth Both, Tongan Society at the time of Captain Cook’s visits: Discussions With Her Majesty Queen Sālote Tupou, Wellington, Polynesian Society, (lire en ligne [PDF]), p. 113.
  23. a b c d e f g et h (en) Wendy Pond, « Wry Comment From the Outback: Songs of Protest From the Niua Islands, Tonga », Oral Tradition, vol. 5, nos 2-3,‎ (lire en ligne [PDF]).
  24. a b et c (en) Elizabeth Both, Tongan Society at the time of Captain Cook’s visits: Discussions With Her Majesty Queen Sālote Tupou, Wellington, Polynesian Society, (lire en ligne [PDF]), p. 119.
  25. a et b Marie-Claire Bataille-Benguigui, « Pêcheurs de mer, pêcheurs de terre. La mer dans la pensée tongienne », Études rurales, vol. 127, no 1,‎ , p. 55-73 (ISSN 0014-2182, lire en ligne).
  26. (en) Hans Schmidt, « Loanword Strata in Rotuman », dans Language Contacts in Prehistory: Studies in Stratigraphy: Papers from the Workshop on Linguistic Stratigraphy and Prehistory at the Fifteenth International Conference on Historical Linguistics, Melbourne, 17 August 2001, Amsterdam, John Benjamins Publishing Co., (lire en ligne [PDF]).
  27. Bernard Vienne et Daniel Frimigacci, « Les fondations du royaume de ʻUvea. Une histoire à revisiter », Journal de la Société des Océanistes, nos 122-123,‎ (ISSN 1760-7256, lire en ligne).
  28. (en) David Lewis, We, the Navigators: The Ancient Art of Landfinding in the Pacific, Honolulu, University of Hawaii Press, , 2e éd., 442 p. (ISBN 9780824815820, lire en ligne), p. 370.
  29. Melito Finau, Franck Simete Fulilagi, Malia Soane Kafotamaki et al., Tavaka lanu 'i moana, Nouméa, Agence de développement de la culture kanak, comité de recherche historique Tavaka, , 213 p. (ISBN 978-2-909407-70-8, OCLC 497177045).
  30. a et b (en) Henry Evans Maude, Slavers in Paradise - The Peruvian Slave Trade in Polynesia, Stanford, Stanford University Press, , 244 p. (lire en ligne).
  31. Frédéric Angleviel, Les missions à Wallis et Futuna au XIXe siècle, Bordeaux-Talence, Centre de recherche des espaces tropicaux de l'université Michel de Montaigne (Bordeaux III), coll. « Îles et archipels » (no 18), , 243 p. (ISBN 9782905081254, lire en ligne), p. 150-154.
  32. (en) Gordon A. Macdonald, « Notes on Niuafo'ou », American Journal of Science, vol. 246,‎ , p. 65–77 (ISSN 0002-9599 et 1945-452X, DOI 10.2475/ajs.246.2.65, lire en ligne, consulté le )
  33. a b c d e f g h i j k l m et n (en) Garth Rogers, « The evacuation of Niuafo’ou, an outlier in the kingdom of Tonga », Journal of Pacific History, vol. 16, no 3,‎ , p. 149-163 (DOI 10.1080/00223348108572421).
  34. a et b Françoise Douaire-Marsaudon, Les premiers fruits: Parenté, identité sexuelle et pouvoirs en Polynésie occidentale (Tonga, Wallis et Futuna), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, , 338 p. (ISBN 9782735107667, lire en ligne).
  35. Ian C. Campbell, « Fakalēlēa Filo and Pēpētama in Tongan Politics », The Journal of Pacific History, vol. 31,‎ , p. 44–52 (ISSN 0022-3344, DOI 10.1080/00223344.1996.10540500, lire en ligne, consulté le )
  36. a et b I. C. Campbell, « The democracy movement and the 1999 Tongan elections », The Journal of Pacific History, vol. 34,‎ , p. 265–272 (ISSN 0022-3344, DOI 10.1080/00223349908572911, lire en ligne, consulté le )
  37. a b c et d Marie-Claire Bataille-Benguigui, « La capture au requin du nœud coulant aux îles Tonga : persistance et changements dans l'observation des interdits », Journal de la société des océanistes, vol. 37, no 72,‎ , p. 239-250 (ISSN 1760-7256, lire en ligne).
  38. Quesada 2005, p. 71.
  39. Dominique Pechberty et Epifania Toa, Vivre la coutume à 'Uvea (Wallis), L'Harmattan, coll. « Mondes océaniens », , 325 p. (ISBN 9782296381155), p. 53-55.

Rapports et sources gouvernementales tongiennes

modifier
  1. (en) « District and Town Officers 2013 - 2016 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mic.gov.to, (consulté le ).
  2. (en) World Wildlife Fund, « Tongan tropical moist forests », sur eoearth.org, (consulté le ).
  3. a et b (en) Ministère tongien de l'information et de la communication, « Resilient Water Tanks to assist Niuafo’ou people in El Nino Season »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mic.gov.to, (consulté le ).
  4. (en) « Tropical Cyclone Season Summary, 1997-98 » [PDF], sur pacificdisaster.net (consulté le ).
  5. (en) United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), « Tonga - Tropical Cyclone Waka OCHA Situation Report No. 2 », sur pacificdisaster.net, (consulté le ).
  6. (en) « Tonga - Tropical Cyclone Waka OCHA Situation Report No. 3 », sur ReliefWeb, UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (consulté le ).
  7. a b et c (en) Dieter R. Rinke, Lata H. Soakai et Alison Usback, Koe malau. Life and future of the Malau, Bonn (Allemagne), Nukuʻalofa (Tonga), Brehm Fund for International Bird Conservation, , 19 p. (ISBN 982-314-001-4, lire en ligne).
  8. (en) Fifth National Report to the Convention on Biological Diversity, Tonga, Kingdom of Tonga, , 197 p. (lire en ligne [PDF]), p. 37 : « There is a notable concern over endangered [fruit trees] species in Niuafoóu and Niuatoputapu at 54%. »
  9. (en) Fifth National Report to the Convention on Biological Diversity, Tonga, Kingdom of Tonga, , 197 p. (lire en ligne [PDF]).
  10. (en) « “Royal Agricultural, Fisheries and Industrial Show 2015.” »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur pmo.gov.to (Official website of the Government of Tonga), (consulté le ).
  11. a et b (en) M. 'Uli'uli Tupouniua, Report on the results of the 1956 census, R. S. Wallbank, Imprimerie gouvernementale, , 101 p. (OCLC 3893242, lire en ligne), p. 19.
  12. a b et c (en) Statistics Department Tonga, Tonga 2006 Census of Population and Housing, Volume 2: Analytical report, Nouméa, Secretariat of the Pacific Community, , 163 p. (ISBN 978-982-00-0273-9, lire en ligne), p. 162-163.
  13. a b c d et e (en) Tonga Department of Statistics, Tonga 2011 Census of Population and Housing, Volume 2: Analytical Report, Nouméa, Secrétariat de la Communauté du Pacifique, , 153 p. (lire en ligne), p. 152.
  14. (en) Statistics Department Tonga, Tonga National Population and Housing Census 2016 (lire en ligne)
  15. (en) « History », sur parliament.gov.to (site du gouvernement des Tonga) (consulté le ).
  16. (en) « Nobles By-Election for Niuatoputapu and Niuafo’ou District », sur tongaelections.com, (consulté le ).
  17. a et b (en) « Types of Elections », sur tongaelections.com (consulté le ).
  18. (en) « Lord Fusitu'a wins by Election »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mic.gov.to (consulté le ).
  19. (en) Seu‛ula Johansson Fua, Tu‛ilokamana Tuita, Siosiua Lotaki Kanongata‛a et Koliniasi Fuko, Cultural Mapping, Planning and Policy: Tonga. Cultural mapping report, Nuku'alofa, Secretariat of the Pacific Community, , 91 p. (ISBN 978-982-00-0499-3, lire en ligne [PDF]), p. 43.
  20. « His Majesty launches UCall Mobile Network for Niuafo’ou »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mic.gov.to, (consulté le ).
  21. (en) Ministry of Infrastructure Tonga, « Providing Safe Transport for Niuafo’ou », sur infrastructure.gov.to, (consulté le ).
  22. (en) « Minister of Education introduces new language policy for Tongan schools »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mic.gov.to, (consulté le ).
  23. (en) UNESCO, Island Agenda 2004+: Coping with change and sustaining diversities in small islands., Paris, UNESCO, , 48 p. (lire en ligne [PDF]), p. 23.

Articles de presse

modifier
  1. (en) « Heavy swells badly damage wharf in Tonga's far north », sur Radio New Zealand (consulté le ).
  2. (en) « Tongans face ferry wait », New Zealand Herald,‎ (ISSN 1170-0777, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Tonga's Niuafo'ou airport closed », sur Radio New Zealand, www.radionz.co.nz, (consulté le ).
  4. (en) « Tongan MP speaks out against proposed airfares to northern outer islands », sur Radio New Zealand, www.radionz.co.nz, (consulté le ).
  5. (en) « New Zealand and Australia fund flights to get students to school from Tonga's out islands », sur Radio New Zealand, www.radionz.co.nz, (consulté le ).
  6. (en) « Tonga ships food to Niuas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Marianas Variety, (consulté le ).
  7. (en) The Associated Press, « USATODAY.com - Tropical cyclone lashes tiny Pacific isle of Tonga », sur usatoday30.usatoday.com, (consulté le ).
  8. (en) « Efforts being made to save endemic Tongan megapode », sur radionz.co.nz, Radio New Zealand, (consulté le ).
  9. (en) « Outer island populations of Tonga decreasing », sur radionz.co.nz, Radio New Zealand, (consulté le ).
  10. (en) April Watson Miller, « Niuafo'ou Island Awaits Food and Supplies - OhmyNews International »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur english.ohmynews.com, (consulté le ).
  11. (en) « New satellite link opens for Niuas », sur matangitonga.to, (consulté le ).
  12. (en) « King launches Niuafo'ou mobile network », sur pina.com.fj, (consulté le ).
  13. (en) « Tonga's Remote Niuafo'ou Gets First Internet Connection », sur pidp.eastwestcenter.org, Matangi Tonga, (consulté le ).
  14. (en) « Niuafo'ou becomes "Can Email" island », sur matangitonga.to, (consulté le ).
  15. (en) « Tonga: Funds to Cut Diesel, Boost Solar in Outer Islands | Scoop News », sur scoop.co.nz, (consulté le ).
  16. (en) « TONGA’S REMOTE NIUAFO’OU ISLAND SHOWS WARES », sur pidp.eastwestcenter.org, (consulté le ).

Sources anciennes

modifier
  1. a et b Julien Crozet et Jean-François de Surville, Nouveau voyage a la Mev. du sud, commencé sous les ordres de m. Marion, chevalier de l'Ordre royal & militaire de S. Louis, capitaine de brûlot: & achevé, après la mort de cet officier, sous ceux de m. le chevalier Duclesmeur, garde de la marine., Paris, Barrois l'aîné, , 290 p. (OCLC 23623117, lire en ligne), p. 171.
  2. a et b (en) Edward Edwards, Voyage of HMS Pandora: Despatched to Arrest the Mutineers of the "Bounty", Londres, Francis Edwards, (1re éd. 1793), 177 p. (lire en ligne), p. 42.
  3. (en) Press Association, « A Hurricane : Much damage done at Niuafou », The Evening Post, vol. 89, no 40,‎ , p. 8 (lire en ligne).
  4. Henry Teuira et John Muggridge Orsmond (trad. Bertrand Jaunez), Tahiti aux temps anciens [« Ancient Tahiti (1928) »], Paris, Musée de l'Homme, Société des Océanistes, coll. « Publications de la Société des océanistes » (no 1), , 671 p. (OCLC 9159193, lire en ligne), p. 51.
  5. (en) E. E. V. Collcott, « An experiment in Tongan history », Journal of the Polynesian Society, vol. 33, no 131,‎ (lire en ligne) :

    « "Tui-ta-tui, however, did not give up his project of building something, and they agreed to build something to be called the Haamonga in after time that should not be destroyed. In the beginning of the work it was portioned out, foreign groups sharing it, Rotuma, Futuna, Uvea, Niua Fo'ou and Niua Toputapu and Samoa". »

    .
  6. (en) Robert Kerr, A General History and Collection of Voyages and Travels — Volume 10, Londres, T. Cadell, (lire en ligne).
  7. (de) anonyme, « Die Insel Niuafou. Ein Beitrag zur Geschichte des modernen Missionswesens. », Die Gartenlaube, Ernst Ziel, no cahier n°43,‎ , p. 718-720 (lire en ligne).
  8. (en) Andrew Thompson, « Niuafou Island as station for solar eclipse observation », Popular Astronomy, vol. 36,‎ , p. 459 (lire en ligne [PDF]).
  9. (en) « OUR MISSIONS IN THE PACIFIC », Advocate (Melbourne, Vic. : 1868 - 1954), Melbourne,‎ , p. 9 (lire en ligne) "It is night when we pass Niuafoou, or Tin Can Island as the sailors call it".
  10. (en) « LAST "TIN CAN" MAIL LEAVES NIUAFOOU », The Cairns Post, no 13 986,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  11. (en) « Unique Final Mail From Tin Can Island », Tweed Daily (Murwillumbah, New South Wales, Australia : 1914 - 1949),‎ , p. 1 (lire en ligne).
  12. (en) « "Tin Can" Island's Last Mail », Daily Mercury (Mackay, Queensland, Australia. : 1906 - 1954),‎ , p. 2 (lire en ligne).
  13. (en) « Picturesque Mail Comes to an End », Maryborough Chronicle, Wide Bay and Burnett Advertiser,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  14. (en) Ross W. Mariott, « The United States Naval Observatoire Eclipse Expedition to Niuafoou », Popular Astronomy, vol. 39, no 5,‎ , p. 247 (lire en ligne [PDF]) :

    « The cocoanut is certainly the "staff of life" for the native of Niuafoou, and for his domestic animals and fowls. The tree gives him his house ; the fruit, his meat and drink. All eat the cocoanut, man, dog, pig, chicken, and goat. »

  15. (en) « German Trade in Tonga », Manawatu Times, vol. 40, no 13 318,‎ (lire en ligne).
  16. (en) B. O Ryder, « NIUAFOO. : And Its Earthquake », The Sydney Morning Herald, NSW, no 28 573,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) B. G. Mahony, « Legends of the Niua Islands », Journal of the Polynesian Society, vol. 24, no 95,‎ (lire en ligne)
  18. (en) B. G. Mahony, « Legends of the Niua Islands », Journal of the Polynesian Society, vol. 24, no 95,‎ (ISSN 0032-4000).

Autres sources

modifier
  1. (en) « Protoform: FOQOU », sur Polynesian Lexicon Project Online (consulté le ).
  2. a b c d e et f (en) « The story of Tin Can Mail », sur bettybillingham.co.uk (consulté le ).
  3. a et b (en) « Global Volcanism Program | Niuafo'ou », sur volcano.si.edu (consulté le ).
  4. (en) « Climate Tonga: temperature, precipitation, when to go, what to pack », sur climatestotravel.com (consulté le ).
  5. (en) « NIUAFO'OU, TONGA », sur weatherbase.com (consulté le ).
  6. (en) « Niuafo’ou Airport », sur tongaairports.com (consulté le ).
  7. a et b (en) Matt Fletcher et Nancy Keller, Lonely Planet Tonga, Lonely Planet, coll. « Lonely Planet Country and Regional Guides », , 208 p. (ISBN 9781740590617, lire en ligne), p. 184.
  8. a et b (en) National Emergency Management Committee, National Emergency Management Plan, Kingdom of Tonga, , 62 p. (lire en ligne [PDF]), p. 21-22.
  9. (en) « Tonga on the 'NET - Island Snapshot 980108 », sur nomoa.com (consulté le ) : « Cyclone Ron smashes Niuafo'ou lesser damage reported from Niuatoputapu. ».
  10. (en) « Niuafo'ou's unique bird - the Megapode », sur bettybillingham.co.uk (consulté le ).
  11. a b c d e et f (en) Ross W. Mariott, « The United States Naval Observatoire Eclipse Expedition to Niuafoou », Popular Astronomy, vol. 39, no 5,‎ (lire en ligne [PDF]).
  12. « WoRMS - World Register of Marine Species - Entomacrodus niuafoouensis (Fowler, 1932) », sur marinespecies.org (consulté le ).
  13. « Entomacrodus niuafoouensis, Tattoo-chin rockskipper », sur fishbase.se (consulté le ).
  14. (en-US) Amy Heemsoth, « Tongan Livelihood: Living Off the Land for Handicrafts, Crops, Culture », sur livingoceansfoundation.org, (consulté le ).
  15. (en) « A language of Tonga »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ethnologue (17ème édition) (consulté le ).
  16. (en) Scott Hamilton, « Reading the Maps: The slave raids on Tonga: documents and a discussion », sur readingthemaps.blogspot.co.nz, (consulté le ).
  17. « Krautergersheim, berceau de missionnaires maristes », (consulté le ).
  18. (en) Ken Lewis, « Death-defying Postmen », Canadian Philatelist, vol. 55, no 2,‎ , p. 84-86 (lire en ligne [PDF]).
  19. a b c et d Cercle philatélique auvelaisien, Les Tin Can Mail de W.G. Quensell. (lire en ligne [PDF]).
  20. a et b (en) « Germans in Tonga 1855-1960 | Walter George Quensell »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur artsfaculty.auckland.ac.nz (consulté le ).
  21. (en) « TONGA TODAY », The Recorder, no 9 465,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  22. (en) Islands Magazine, (lire en ligne), p. 28
  23. (en) « Country Overview: Tonga at a Glance | Peace Corps Tonga », sur tonga.peacecorps.gov (consulté le ).
  24. (en) « “Late Lord Fusitu’a achieved four levels of God’s goodness” – Dr. Tevita Havea says », sur parliament.gov.to, (consulté le ).
  25. « History »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tdb.to (Tongan Development Bank) (consulté le ).
  26. « Niuafo'ou Rep. Office », sur tdb.to (consulté le ).

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

 
Écouter cet article (info sur le fichier)

Article connexe

modifier

Bibliographie

modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages

modifier
  • (en) Garth Rogers, The fire has jumped. Eyewitness accounts of the eruption and evacuation of Niuafo’ou, Tonga, Suva, Fidji, University of the South Pacific (USP), , 127 p. (OCLC 768630584, lire en ligne [PDF])  
  • (en) Garth Rogers, Politics and Social Dynamics in Niuafo'ou. An outlier in the Kingdom of Tonga (mémoire de master), University of Auckland, (OCLC 18809361, lire en ligne)
  • (en) Akihisa Tsukamoto, The language of Niuafo'ou Island (thèse de doctorat), Australian National University, , 482 p. (OCLC 929843795, lire en ligne)  
  • Caroline Duriez-Toutain, Présence et perceptions maristes à Tonga 1840-1900, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, , 277 p. (ISBN 9782905081308, lire en ligne)  
  • (en) Charles Stuart Ramsey et Charles Parsons Plumb, Tin Can island: a story of Tonga and the swimming mail man of the South seas, Hurst & Blackett, , 320 p. (OCLC 9074801)
  • Cécile Quesada, Vivre dans une île-volcan : approche anthropologique des relations entre hommes et volcan à Niuafo'ou (Tonga, Polynésie Occidentale) (Thèse de doctorat École des hautes études en sciences sociales), , 491 p. (OCLC 862613770, présentation en ligne)

Articles scientifiques

modifier
  • (en) Garth Rogers, « The evacuation of Niuafo’ou, an outlier in the kingdom of Tonga », Journal of Pacific History, vol. 16, no 3,‎ , p. 149-163 (DOI 10.1080/00223348108572421)  
  • (en) Stephan Kempe et Józef Kazmierczak, « Terrestrial Analogues for Early Planetary Oceans: NIUAFO‘OU CALDERA LAKES (Tonga) and Their Geology, Water Chemistry, and Stromatolites », dans Arnold Hanslmeier, Stephan Kempe, Joseph Seckbach (eds.), Life on Earth and other Planetary Bodies, vol. 24 : Cellular Origin, Life in Extreme Habitats and Astrobiology, Springer Netherlands, (ISBN 9789400749665, lire en ligne), p. 195-234  
  • Cécile Quesada, « Les hommes et leurs volcans : représentations et gestion des phénomènes volcaniques en Polynésie (Hawaii et Royaume de Tonga) », Journal de la société des océanistes, nos 120-121,‎ (ISSN 1760-7256, lire en ligne)  
  • (en) Ross W. Mariott, « The United States Naval Observatoire Eclipse Expedition to Niuafoou », Popular Astronomy, vol. 39, no 5,‎ , p. 239-255 (lire en ligne [PDF])  
  • (en) Dieter R. Rinke, « Birds of 'Ata and Late, and additional notes on the avifauna of Niuafo'ou, Kingdom of Tonga », Notornis, no 38,‎ , p. 131-151 (ISSN 0029-4470, lire en ligne [PDF])  

Liens externes

modifier