Papaye

fruit du papayer

Papaye
Image illustrative de l’article Papaye
Intérieur d’une Papaye.

Plante Papayer
Espèce Carica papaya.
Origine Mexique

Melon des tropiques, Figuier des îles

Papayes.
Papayes sur l'arbre.
Papayes conditionnées en filets

La papaye est le fruit comestible du papayer (Carica papaya), un arbre originaire du Mexique.

Description modifier

La papaye est une baie[1] ovoïde ou arrondie, de 21 à 31 cm de long, dont la pulpe est comestible. Elle pèse environ 1 kg (et parfois jusqu'à 5 kg). Elle renferme de nombreuses graines noires entourées d'un mucilage. À maturité, les papayes sont vert jaunâtre, et leur chair juteuse est habituellement jaune orangé mais peut être d'une autre couleur.

Plusieurs variétés de papayers ont été génétiquement modifiées par transgénèse pour résister au virus des taches en anneaux du papayer, grâce à un mécanisme d'interférence par ARN[2],[3],[4]. Ces papayes connues sous les noms de Rainbow ou SunUp sont autorisées à la culture seulement aux États-Unis (Hawaï) et à l'importation au Japon et au Canada. Des essais au champ ont aussi été autorisés en Thaïlande ou en Australie[5].

D'autre part, des variétés de papayers de types hermaphrodites forment des papayes plutôt plus allongées et de chair jaune à orangé, tandis que les variétés dioïques, comme le type sauvage, font des papayes plus oblongues et de chair orangé à rouge et qui sont plus savoureuses car plus parfumées. Il est possible de confire des morceaux de papaye.

Histoire modifier

Les Portugais et les Espagnols ont apprécié ce fruit en Amérique du Sud qui leur rappelait lointainement le melon, et l'ont aussitôt introduit en Afrique et en Inde. Le papayer est mentionné au Cap-Vert dans la première moitié du XVIe siècle. Jan Huygen van Linschoten après son séjour à Goa (1583-1588) indique « qu'il existe un fruit venant des Indes espagnoles, apporté depuis les Philippines via Malacca, qui s'appelle papaio »[6].

Production modifier

La production mondiale était d'environ 12,4 millions de tonnes en 2012 avec l'Inde comme plus important producteur (5,2 M de tonnes), suivie du Brésil (1,5 M de tonnes) et de l'Indonésie (906 300 tonnes)[7].

Principaux pays producteurs en 2018[8]
Pays Production
(en t)
1   Inde 5 989 000
2   Brésil 1 060 392
3   Mexique 1 039 820
4   République dominicaine 1 022 498
5   Indonésie 887 591
6   Nigeria 833 038
7   République démocratique du Congo 213 769
8   Venezuela 188 636
9   Colombie 183 732
10   Cuba 176 630
Monde 13 290 321
Source : FAOSTAT

Utilisations modifier

Le latex en pharmacologie modifier

Le latex est recueilli en incisant les fruits encore verts. Il coagule rapidement et est récupéré par raclage et séchage au soleil ou artificiellement. Du suc de papayer ainsi obtenu, on extrait une protéase attendrissante appelée papaïne, formée de 21 acides aminés et la chymopapaïne, utilisée en chimionucléolyse (traitement des hernies discales). La papaïne est inscrite au codex français depuis 1937.

Selon Bruneton[9], « La papaïne, seule ou associée, est proposée en thérapeutique digestive et en diététique comme enzyme de substitution en cas d'insuffisance gastrique ou duodénale : traitement symptomatique des troubles dyspeptiques. En usage local, elle entre dans la formulation de traitement d'appoint des affections limitées à la muqueuse de la cavité buccale et de l'oropharynx, de suites opératoires, de lésions buccales accidentelles ; détersive et cicatrisante, elle est alors associée à un antibiotique et au lysozyme. »

Alimentation modifier

 
Som tam.
  • Il sert de base aussi à la salade thaï, le som tam ou vietnamienne gỏi
  • Le latex de la papaye verte peut aussi être utilisé dans la fabrication du chewing-gum.
  • La papaïne présente dans la papaye verte permet d’attendrir la chair de poulpe en la faisant mariner avec des morceaux de papaye verte.

Usages traditionnels modifier

À l'époque précolombienne, les peuples caraïbes employaient le fruit vert en cataplasme contre les zones rougies de la peau et contre les troubles gastro-intestinaux. Pour attendrir la viande crue, ils l'enveloppaient dans des feuilles de papayer avant de la consommer. Cet usage est longtemps resté une tradition aux Antilles[10].

Dans toutes les Caraïbes, les graines et le latex du fruit sont conseillés comme vermifuge. Le jus du fruit ou une infusion des feuilles est traditionnellement recommandé dans les affections hépatiques, les dyspepsies, les coliques et les ulcères de l'estomac.

En usage externe, le fruit écrasé est appliqué sur les furoncles, les abcès. Le latex appliqué sous forme d'hydrogel sur les brûlures favorise la guérison[10].

Références modifier

  1. Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana éditions, Cirad,
    Tome 1 (ISBN 2-87614-489-1) ; Tome 2 (ISBN 2-87614-492-1).
  2. Chu-Hui Chiang, Ju-Jung Wang, Fuh-Jyh Jan, Shyi-Dong Yeh et Dennis Gonsalves, « Comparative reactions of recombinant papaya ringspot viruses with chimeric coat protein (CP) genes and wild-type viruses on CP-transgenic papaya », Journal of General Virology, novembre 2001 (DOI : 10.1099/0022-1317-82-11-2827).
  3. « L’interférence ARN, la NBT pour moduler l’expression des gènes », Info NBT, 13 janvier 2017.
  4. (en) S. Tripathi, J. N. Y. Suzuki, S. A. Ferreira et D. Gonsalves, « Papaya ringspot virus-P: Characteristics, pathogenicity, sequence variability and control », Molecular Plant Pathology, vol. 9, no 3,‎ , p. 269-280 (PMID 18705869, DOI 10.1111/j.1364-3703.2008.00467.x).
  5. « Hawaï - Des papayes OGM détruites par des opposants », Inf'OGM.
  6. José Eduardo Mendes Ferrão, Le voyage des plantes et les Grandes Découvertes (XVe – XVIIe siècles), Chandeigne, , 284 p. (ISBN 978-2-367321-16-5, présentation en ligne)
  7. Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, « FOASTAT »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  8. « FAOSTAT », sur fao.org (consulté le ).
  9. Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, , 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)
  10. a et b Jean-Louis Longuefosse, 100 plantes médicinales de la Caraïbe, Gondwana Éditions,

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