Les Mille et Une Nuits

collection d'histoires arabes et de contes populaires

Les Mille et Une Nuits
Illustration du manuscrit de Soughrat (Socrate) par Seldjoukouk au XIIIe siècle (Bibliothèque du palais de Topkapi, Istanbul, Turquie).
Titre original
(ar) الف ليلة وليلةVoir et modifier les données sur Wikidata
Formats
Cycle littéraire
Recueil de contes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Comprend
Sinbad le marin
The Ruined Man of Baghdad and His Slave-Girl (d)
Das Liebespaar in der Schule (d)
Histoire d’Ali Baba
Aladin ou la Lampe merveilleuse
Der Eseltreiber und der Dieb (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Auteur
InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Personnages
Pays

Les Mille et Une Nuits (persan : هزار و یک شب, hazâr-o yek chab ; arabe : كتاب ألف ليلة وليلة, kitāb alf layla wa layla, trad. litt. : « le livre de mille nuits et une nuit ») est un recueil anonyme de contes populaires en langue arabe d'origine persane, indienne et arabe.

Il est constitué de nombreux contes enchâssés et de personnages mis en miroir les uns par rapport aux autres.

Les origines du recueil

Deux témoignages du Xe siècle, le premier dû à Al-Mas'ûdî, le second à Ibn al-Nadim, indiquent que Les Mille et Une nuits seraient au départ le résultat de l'adaptation en arabe d'un ouvrage persan intitulé Hézâr afsâna (Mille contes). Il s'agirait donc d'une transmission livresque. Ces contes proviendraient essentiellement de trois grands fonds principaux, une source indo-persane à coloration hellénistique se situant entre les IIIe et VIIe siècles, un fonds arabe datant de la période du pouvoir des califes de Bagdad entre les IXe et XIe siècles et, enfin, un fonds populaire égyptien datant des XIIe et XIIIe siècles qui ont continué à se transformer, par suppressions ou adjonctions continues, jusqu'au XVIe siècle, mais n’ont jamais fait partie de l’horizon officiel des lettres arabes[1]. Cependant, aucune preuve matérielle du Hézâr afsâna permettant d'affirmer une potentielle origine persane n'a été trouvée[2]. De plus les scènes du recueil ont majoritairement lieu aux cours de Bagdad ou du Caire, villes fondées par les Arabes, sur les bords du Tigre, de l'Euphrate ou du Nil et les personnages sont presque exclusivement musulmans. Le domaine fantastique dont il est question est celui de la mythologie arabe et le contexte historique est très souvent celui du califat abbasside. Bien sûr, plusieurs contes ont des origines persanes, bien que l'on ignore comment ils sont entrés dans la collection[3] : ces histoires incluent le cycle du « Roi Jali'ad et ses Wazir Shimas » et « Les Dix Wazirs ou l'histoire du roi Azadbakht et de son fils » (dérivé du Bakhtiyārnāma persan du VIIe siècle)[4].

 
Les Mille et Une Nuits : deux pages d'un manuscrit syrien du XIVe siècle, Bibliothèque nationale de France.

Le plus ancien manuscrit connu est un fragment du IXe siècle publié par l'universitaire américaine Nabia Abbott[5]. Il existe encore un manuscrit du XIVe siècle conservé à Tübingen, d'une histoire divisée en nuits, al-Sûl et al-Shumûl. Le manuscrit utilisé par Antoine Galland dans sa traduction (1704-1717) date du XVe siècle. Il est en trois volumes et lui fut envoyé d'Alep. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France — ms ar. 3609 à 3611. Les travaux d'Emmanuel Cosquin montrent que le récit-cadre des Nuits, c'est-à-dire l'histoire du roi avec Shéhérazade, qui est ici un dispositif littéraire, possède une origine indienne, comme d'ailleurs de nombreux autres contes du recueil. Il existe plusieurs manuscrits de référence pour toutes les éditions actuelles, dont celui de Būlāq (Le Caire), 1835, révisé en 1863 et 1935, ou les manuscrits de la branche syrienne, qui avaient servi de base à Galland. Les traductions actuelles sont parfois issues de recompositions de plusieurs manuscrits. Il est donc difficile d'identifier un recueil « pur » et on peut même se demander si cela a un sens. Plusieurs éditeurs excluent des Nuits des contes célèbres mais considérés comme des ajouts postérieurs au noyau originel, ainsi Khawam qui écarte Sinbad le marin, ou Miquel et Bencheik (La Pléiade) qui n'ajoutent qu'en appendice les célébrissimes Aladin et la lampe merveilleuse et Ali Baba et les Quarante Voleurs. S'agissant de ce dernier conte (d'origine turque ?), il est en effet vraisemblable qu'il fut raconté oralement à Galland par un de ses informateurs. Galland le mit par écrit, en faisant l'un des contes les plus célèbres du recueil.

La circulation d'un certain nombre d'histoires du recueil semble s'effectuer en Europe occidentale dès le XIIe siècle avec, par exemple, l'histoire de Floire et Blancheflor qui s'inspirerait de celle de Neema et Noam qui fait partie du recueil[6].

Un recueil peu étudié

Contrairement aux fables animalières Kalila et Dimna ou aux Maqâmât d'Al-Hariri, le recueil de contes est considéré comme marginal dans la littérature arabe[7], et relève non pas des belles-lettres (adâb) mais d'un registre populaire[8].

Il est possible que l'ouvrage original en persan, le Hazār-afsāna, ait relevé du genre du « miroir des princes », et contenu des récits exemplaires destinés à l'éducation des gouvernants. Mais à côté d'un récit-cadre qui est resté stable (l'histoire de Shéhérazade, qui encadre toutes les autres), le reste des contes aurait alors considérablement changé — comme le titre persan d'ailleurs — et une nouvelle matière y a été introduite. L'absence du recueil persan — les seuls manuscrits en persan connus sont des traductions du XIXe siècle réalisées d'après la traduction d'Antoine Galland — empêche d'en savoir plus.

Ces contes furent ensuite diffusés en Europe, profitant de la mode de l'orientalisme et du travail de Galland.

Les traductions

La traduction d'Antoine Galland

La première traduction occidentale est l'œuvre d'Antoine Galland publiée de 1704 à 1717[9], mais une partie a été rédigée par lui-même, en s'inspirant des récits que lui avait contés son assesseur syrien, Hanna Dyâb[10]. Pour faire prendre corps et esprit au personnage de Shéhérazade, cet antiquaire du roi (puis professeur de langue arabe au Collège de France) s'est inspiré de Madame d'Aulnoy et de la marquise d'O, dame du palais de la duchesse de Bourgogne.

La traduction de Galland a été complétée par Jacques Cazotte et Denis Chavis pour les volumes XXXVII à XLI du Cabinet des fées (Genève, 1784-1793) sous le titre Les Veillées du Sultan Schahriar.

Selon Abdelfattah Kilito, cette compilation de récits anonymes ne remplit aucun des critères classiques de la littérature arabe : un style noble, un auteur précis et une forme fixe ; de plus, elle met en avant de nombreux particularismes et dialectes locaux, bien éloignés de l'horizon des lettres, ce qui laisse à penser que si Galland n'avait pas transmis cette mémoire, elle aurait disparu. Comme il est dit plus haut, Antoine Galland a notamment intégré aux Mille et Une Nuits des récits n'y figurant pas à l'origine. Les Aventures de Sinbad, Aladin et Ali Baba ne faisaient pas partie de l'œuvre primitive, si bien que Jacques Finné souligne que Galland est sans doute le seul traducteur de l'histoire « à avoir traduit et donné corps à un texte qui n'existait pas encore officiellement »[11].

La traduction de Joseph-Charles Mardrus

Insatisfait de la traduction Galland, le docteur Joseph-Charles Mardrus, né au Caire dans une famille d'origine arménienne, ami d'André Gide, publia une nouvelle traduction des Mille et Une Nuits en seize volumes de 1899 à 1904, qui parut d'abord dans La Revue blanche jusqu'en 1902 — tome I à XI — puis directement chez Charpentier et Fasquelle. Mardrus dédie les tomes successifs à ses amis : Paul Valéry, Anatole France, Félix Fénéon, etc., et facétieusement à « Sidi Robert de Montesquiou, ben Artagnan al Fezenzaki ».

Dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, le narrateur, par exemple, évoque sa mère qui n'ose le priver de la traduction de Mardrus tout en lui conseillant de s'en tenir à celle de Galland[12]. La version de Mardrus se voulait plus complète que celle de Galland et plus fidèle aux textes arabes. Elle traduit par exemple les poèmes présents, fort nombreux, et qui étaient absents de la version de Galland. Cependant, sa version demeure peu fidèle ; d'abord parce qu'elle se fonde sur un ensemble varié de textes (l’édition de Boulaq, la traduction de Scott, le recueil d’Artin Pacha et de Spitta bey), et même d'histoires hindoustanies ; ensuite parce qu'elle en exacerbe l'exotisme et le faste. La traduction littérale, qui comprend également des pseudo-calques de la langue arabe, l'amène parfois aux non-sens, aux pléonasmes et aux lapalissades[13], comme c'est le cas pour le titre, Le Livre des mille nuits et une nuit[14]. Sa traduction se caractérise par un style fleuri, un penchant pour l'orientalisme qui la pousse fréquemment vers le cliché et un érotisme débordant, absent de la version originale.

La traduction de René R. Khawam

Parue dans les années 1960, puis entièrement refondue dans les années 1980, la traduction de René R. Khawam se fonde sur une douzaine de manuscrits anciens[15]. Le traducteur s'attache à restituer le registre du discours, tantôt élégiaque, tantôt trivial, et donne à lire les poèmes qui émaillent la trame du récit. Comme Khawam s'en explique en introduction, les aventures d'Aladin, de Sinbad et d'Ali-Baba n'apparaissent pas dans son édition : Galland étant en effet le principal responsable de leur adjonction, il préfère traduire et publier ces œuvres dans des volumes distincts. Par ailleurs, s'il exploite le manuscrit de Galland, il développe les descriptions érotiques que ce dernier avait éludées (en accord avec les mœurs de la cour de Louis XIV) sans toutefois tomber dans les excès qu'il reproche à Mardrus[16]. En outre, il laisse de côté le discours moralisateur des Mille et Une Nuits, absent des textes originaux et provenant d'ajouts anonymes intégrés à l'édition arabe de Boulaq parue en 1835, sur laquelle Mardrus avait établi sa propre traduction.

La traduction d'André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh

En 1991, pour la Bibliothèque de la Pléiade, André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh, érudits et spécialistes du sujet, publient une nouvelle traduction. Sensiblement différente des versions citées ci-dessus, leur traduction se revendique comme intégrale et exacte fondée sur l’édition de Boulaq, du nom de la ville égyptienne où le texte a été imprimé pour la première fois en 1835[17].

Les traductions anglaises

 
Illustration de l'édition de Burton

Les premières traductions en anglais avaient été faites à partir du texte de Galland. Edward William Lane publia la première traduction en anglais basée sur le texte en arabe, en trois volumes publiés entre 1839 et 1841.

En revanche, Richard Francis Burton publia une traduction complète en anglais, à partir de la version Boulaq (1835). Cette traduction comporte 16 volumes publiés de 1885 à 1888. En raison des images sexuelles contenues dans les textes sources que Burton a encore accentués, notamment en ajoutant de nombreuses notes de bas de page et annexes sur les mœurs sexuelles orientales, et des lois strictes de l'époque victorienne sur les contenus obscènes, ces traductions ont été imprimées comme éditions privées réservées aux abonnés. Les 10 volumes originaux de Burton ont été suivis de six autres (sept dans l'édition de Bagdad et peut-être d'autres) intitulés Les nuits supplémentaires aux mille nuits et une nuit, qui ont été imprimés entre 1886 et 1888.

En 2008, une nouvelle traduction en anglais a été publiée par Penguin Classics en trois volumes. Les textes sont traduits par Malcolm C. Lyons et Ursula Lyons avec une introduction et des annotations de Robert Irwin. Il s'agit de la première traduction complète de l'édition Macnaghten ou Calcutta II (recension égyptienne) depuis celle de Burton.

En 2021, Yasmine Seale (en), écrivaine britanno-syrienne, publie The Annotated Arabian Nights: Tales from 1001 Nights[18].

La traduction en douala d’Isaac Moumé Etia

La traduction en douala a été faite en 1930, par le Camerounais Isaac Moumé Etia, à partir de l'œuvre d'Antoine Galland publiée de 1704 à 1717.

Il en avait fait paraître le début en 1930 jusqu’en 1939, sous le titre « Ikol’a bulu iwo na bulu bô »[19], (les Mille et une nuits: adaptation en douala). Œuvre en plusieurs volumes qui rencontra un grand succès auprès de ses compatriotes et l'administration coloniale française.

Les récits

Les Mille et Une Nuits sont constituées de contes enchâssés, et de personnages en miroir les uns par rapport aux autres[20].

Le sultan Shahriar, en représailles à la suite de l'infidélité de son épouse, la condamne à mort et, afin d'être certain de ne plus être trompé, il décide de faire exécuter chaque matin la femme qu'il aura épousée la veille. Shéhérazade, la fille du grand vizir, se propose d'épouser le sultan. Aidée de sa sœur, elle raconte chaque nuit au sultan une histoire dont la suite est reportée au lendemain. Le sultan ne peut se résoudre alors à tuer la jeune femme ; il reporte l'exécution de jour en jour afin de connaître la suite du récit commencé la veille. Peu à peu, Shéhérazade gagne la confiance de son mari et finalement, au bout de mille et une nuits, il renonce à la faire exécuter.

Au XXIe siècle, les Mille et Une Nuits sont constituées d'un centre commun, une trentaine d'histoires (le récit-cadre ou l'histoire de Shéhérazade, Le Marchand et le Génie, Le Pêcheur et le Génie, Les Dames de Bagdad, Les Trois Calenders, Les Trois Pommes, Le Bossu et les histoires qui y sont incluses) et d'un ensemble de récits extrêmement variés qui relèvent aussi bien de la littérature savante que d'une littérature plus « populaire ». On y rencontre par exemple des djinns, des éfrits et des goules. Mais s'il fallait caractériser les Mille et Une Nuits, il faudrait les associer aux centaines d'autres recueils de contes du même genre qui étaient en circulation dans le domaine arabe (les Mille et Une Nuits ne sont pas un livre isolé).

Voici une liste de quelques contes des Mille et Une Nuits parmi les plus connus. Certains ne sont pas issus des plus anciens manuscrits connus, mais ont été ajoutés par la suite. C'est le cas des sept voyages de Sindbad le marin, d'Ali Baba, d'Aladin et la lampe merveilleuse.

Le succès

Lorsque parurent les premières traductions d'Antoine Galland, l'audience du livre fut immédiate en Europe, et devint rapidement l'objet d'étude et un succès de la littérature de colportage. Les écrivains du XIXe siècle, enfiévrés d'Orient, en firent leur livre de chevet. Jules Janin, enthousiasmé, disait que sa lecture relevait presque d'un « acte patriotique ».[réf. nécessaire] Plus tard, le livre devint l'un des premiers titres à succès des collections Hachette et de la bibliothèque de gare.

Dans certaines versions éditées dans les pays arabes, un narrateur masculin se trouve adjoint à Shéhérazade pour rétablir l'équilibre des sexes et amoindrir l'atteinte à l'autorité du sultan, si habilement contournée par l'astuce de la jeune femme.

Une version du livre fut interdite en Égypte en 1980. Une seconde, publiée en 2010 par un organisme gouvernemental, fut attaquée par un groupe d'avocats islamistes égyptiens (les « Avocats sans frontières ») pour obscénité. L'ouvrage est propre, selon eux, à encourager le « vice » et le « péché ». En s'appuyant sur un article du code pénal égyptien punissant de deux ans de prison les « offenses à la décence publique », ils demandèrent la saisie de l'ouvrage et la poursuite de ses éditeurs[21],[22]. En 2007 sort le jeu Sonic and the Secret Rings qui s'inspire des Mille et Une Nuits.

Illustrations

De nombreux artistes ont illustré Les Mille et Une Nuits, comme les Français Gustave Doré (Strasbourg, 1832 - Paris, 1883), Léon Carré (Granville, 1878 - Alger, 1942), Roger Blachon (Romans-sur-Isère, 1941 - Marseille, 2008), Françoise Boudignon, André Dahan, Jacqueline Desmiers de Chenon (éditions Mame - 1930), Amato Soro, Albert Robida, Alcide Théophile Robaudi, Victor Masson (Pont-à-Mousson, 1849 - Toulon, 1917) et Marcelino Truong, l'Anglais William Blake, Frank Brangwyn (Bruges, 1867 - Ditchling, Sussex, 1956) (éditions London, Philadephia - 1896), les Italiens Vittorio Zecchin (Murano, 1878 – Murano, 1947) et Emanuele Luzzati, l'Allemands Morgan, F. Gross, l'Algérien Mohammed Racim (Alger, 1896 - idem, 1975) et le Turc Emre Orhun.

Au Royaume-Uni on retiendra en particulier les illustrateurs réunis par les Frères Dalziel : Arthur Boyd Houghton, John Everett Millais John Tenniel, et George John Pinwell pour leur Illustrated Arabian Nights Entertainments (1865) ; Walter Crane pour Aladdin's Picture Book (1876) ; Edmond Dulac connut un grand succès avec Stories from the Arabian Nights (1907) suivi Princess Badoura (1913) et Sindbad the Sailor & Other Tales from the Arabian Nights (1914). On citera enfin John D. Batten, Fairy Tales From The Arabian Nights (1893), les œuvres de Kay Nielsen, Eric Fraser, Maxfield Parrish et William Heath Robinson.

Voici quelques illustrations des Mille et Une Nuits effectuées par le peintre persan Sani ol-Molk (1849-1856).

Adaptations

Au cinéma et à la télévision

Aladdin and the Wonderful Lamp (1917).

Les adaptations au cinéma et à la télévision ont été nombreuses. On peut citer :

Autres utilisations au cinéma et à la télévision

  • Le film Dunia (2005) de Jocelyne Saab porte notamment sur l'interdiction des Mille et Une Nuits en Égypte pour « pornographie ».
  • La trame de Dead Man Talking (2012) de Patrick Ridremont est celle des Mille et Une Nuits[23], avec un condamné à mort profitant d'un vide juridique quant à la durée de l'expression de ses dernières volontés pour repousser l'échéance.
  • Magi, un manga de Ohtaka Shinobu, qui comporte plusieurs noms des personnages de Mille et Une Nuits tels qu'Aladdin, Alibaba et les 40 voleurs, Sinbad et Shéhérazade. Le manga se situe aussi au Moyen-Orient.

Au théâtre

 
Les mille et une nuits. VIIIe tableau, scène IV / Cogniard frères, 1843.
  • Les mille et une nuits, féerie en quatre actes et onze tableaux, par MM. Cogniard, représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 24 janvier 1843.
  • Les Mille et Une Nuits : adaptation et mise en scène de Jérôme Savary, musique de François Orenn Théâtre d'Orsay à Paris en 1979
  • Les Mille et Une Nuits : adaptation et mise en scène d'André Fornier lors de la 11e Biennale du Fort de Bron[24] en 2007
  • Les Mille et Une Nuits : adaptation et mise en scène de Mehdi Zizi et Kamal Dadi au Café de la danse à Paris du 19 au [25]
  • Les Mille et Une Nuits : adaptation et mise en scène de Marie-Christine Seillac, Thibault Duperron-Seillac et Lucas Roy à Juraparc à Lons-le-Saunier le [26]
  • Shérazade, Les Mille et Une Nuits : adaptation de Félix Gray et mise en scène de Yves Desgagnés, musique de Félix Gray Théâtre de L'Olympia à Montréal en 2009
  • L'Amour impossible d'après les Mille et Une Nuits spectacle réalisé par Bruno de La Salle dans le cadre des Rencontres d'Aubrac[27]
  • Al-Malik huwa 'l-Malik (Le roi est le roi), adaptation théâtrale des Mille et Une Nuits par le dramaturge syrien Saadallah Wannous. L'histoire raconte comment le personnage original Abu Al-Hasan nommé ici Abu Izza est piégé par le roi. Il est drogué et emmené au palace pendant son sommeil. Il se réveille dans le lit du roi et on lui fait croire qu'il est le roi. Le nouveau roi va rester roi car le « vrai » roi n'arrive pas à récupérer son trône étant donné que personne ne voit la différence de ses traits avec le nouveau roi. Les acteurs vont donner des commentaires sur la nature et l'abus d'autorité. Il insère des procédés de distanciation et sépare ses scènes d'interludes avec un rappel constant sur le fait qu'il s'agit d'un jeu de théâtre. La pièce a été traduite en anglais[28], mais pas en français à ce jour.

Musique classique

En bandes dessinées

Jeu de société

  • Tales of Arabian Nights de Eric Goldberg (États-Unis 1985/2009) : Ce jeu de plateau basé sur le principe des livres-jeux reprend le cadre et les principales composantes de l'œuvre littéraire. Il a été traduit une première fois par les éditions Gallimard sous le titre Le jeu des Mille et Une Nuits (1987) puis une seconde fois sous son titre original par Filosofia (2015).

Jeu vidéo

  • Prince of Persia : Série de jeu de plates-formes et d'action, parue en 1989. Reprenant un univers, une ambiance et certains codes des Mille et Une Nuits.

Comédie musicale

  • Sinbad et la légende de Mizan (2013)[29]
  • Les Mille et Une Vies d'Ali Baba (2000)
  • Shéhérazade: Les milles et une nuits (2009)

Inspirations

Il existe également des œuvres inspirées des Mille et une nuits :

Documentaire

  • Les contes des 1001 nuits, Une odyssée entre Orient et Occident réalisé en 2021 par Thomas Staehler.

Bibliographie

Traductions

Les différents textes publiés peuvent présenter d'importantes différences. Ils sont issus de quelque 70 manuscrits originaux, qui appartiennent généralement à deux grandes lignées : d'une part les textes dit de la branche égyptienne (éditions Bûlâq / Calcutta), généralement les plus complets, et d'autre part les manuscrits issus de la branche syrienne (dont le texte de Galland). Les traductions proposées sont parfois issues de recompositions de plusieurs manuscrits.

De nombreuses traductions ont été ensuite proposées en différentes langues.

  • Les Mille et Une Nuits traduction d'Antoine Galland, présentation par Jean-Paul Sermain et Aboubakr Chraïbi, Garnier-Flammarion en 3 vol. L'édition de 1949 est disponible sur le site Les Classiques des sciences sociales (Cet ouvrage est dans le domaine public au Canada, vérifiez si c'est le cas dans votre juridiction avant de le republier).
  • Enis el-Djelis ; ou, Histoire de la belle Persane. Conte des Mille et Une Nuits, traduit de l'arabe et accompagné de notes par Albert Kazimirski de Biberstein.
  • Ikol’a bulu iwo na bulu bô (les Mille et une nuits: adaptation en douala). Œuvre en plusieurs volumes parue entre 1930 et 1939 par Isaac Moumé Etia , à partir de l’œuvre d'Antoine Galland, Éditeur Imp. Orphelins apprentis d'Auteuil.
  • Tausend und eine Nacht, Weil G., 1865 et 1984, Erlangen, Karl Müller Verlag, 1984, 4 tomes en 2 volumes.
  • Les Mille et Une Nuits, contes traduits et publiés entre 1899 et 1904 par le Dr Joseph-Charles Mardrus, Robert Laffont, collection Bouquins.
  • Le Livre des Mille et Une Nuits, traduction d'Armel Guerne, Club français du livre, 1966-1967 (6 vol.).
  • Les Mille et Une Nuits, traduction et préfaces de René R. Khawam, Phébus, Collection Domaine Arabe (4 vol.), 1986-1987. Cette traduction s'appuie sur les manuscrits les plus anciens disponibles (XIIIe – XIVe siècles), dont celui ramené de Syrie par Galland. En effet, comme il le développe dans son introduction, Khawam met en doute la pertinence de l'édition de Boulaq, publiée en 1835 et dont les sources manuscrites, trop récentes, lui semblent suspectes et édulcorées.
  • Les Mille et Une Nuits, contes traduits par Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel, Gallimard, La Pléiade (3 vol), 2005. Il s'agit de la première traduction en français de la totalité des 1 205 poèmes contenus dans l'édition de Boulaq (ISBN 2070383997). Une édition, en 4 volumes, publiée au Caire en 1910 par le célèbre libraire Muṣṭafā al-Bābī al-Ḥalabī, intitulée Kitāb alf layla wa-layla (« Livre des Mille et une nuits ») ayant servi à cette traduction, et faisant partie du fonds André Miquel, est disponible sur le site du SCD de Aix-Marseille université.
  • Les Mille et Une Nuits, iconographie choisie et commentée par Margaret Sironval, Pléiade, 2005, 272 pages, 248 illustrations (ISBN 2070117812).
  • Trois contes inédits des Mille et Une Nuits, traduits et présentés par Aboubakr Chraïbi, espaces&signes, 2015, 128 pages.

Analyses

Premières éditions critiques en arabe[30],[31] :

  • Édition (inachevée) du cheikh El Yemeni, Calcutta, deux volumes, 1814-1818.
  • Édition Habicht, Breslau, douze volumes, 1825-1843.
  • Alf layla wa-layla, al-Būlāq, Le Caire, deux volumes, 1835, rév. 1863.
  • Alf layla wa-layla, Édition Macnaghten, Calcutta, quatre volumes, 1839-1842.
  • Alf layla wa-layla, deux vol. (4 tomes), Le Caire, al-Maṭba‘a wa-l-Maktaba al-Sa‘īdiyya, 1354/1935 [version améliorée de l’édition de Būlāq de 1863].
  • Édition expurgée, revue et disloquée des pères jésuites, Beyrouth, quatre volumes.
  • Édition de Bombay, quatre volumes.

Essais contemporains :

  • Aboubakr Chraïbi (dir.), Les Mille et Une Nuits en partage, Actes Sud-Sinbad, 528 p.
  • N. Elisseef, Thèmes et motifs des Mille et Une Nuits, essai de classification, Institut français de Damas.
  • Édouard Brasey, Les Sept Portes des Mille et Une Nuits, Le Chêne, 2003.
  • Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel, Les Mille et Une Nuits, 2 Tomes, Gallimard, 1991.
  • Malek Chebel, La féminisation du monde, Essai sur les Mille et Une Nuits, Payot, 1996. (ISBN 2228890510)
  • Pascal Bancourt, Les Mille et Une Nuits et leur trésor de sagesse, Dangles, 2007.
  • Jean-François Perrin, Les transformations du conte-cadre des Mille et Une Nuits dans le conte orientalisant français du XVIIIe siècle, RHLF, 2004.
  • Revue scientifique Féeries, no 2/2004-2005. Publication collective sous la direction de JF Perrin. L’invention d’un genre littéraire au XVIIIe siècle : le conte oriental.
  • Vidéo-conférence du Collège de France, intitulée Les Mille et Une Nuits, donnée par André Miquel, professeur honoraire au Collège de France (2006/06/05)
  • Aboubakr Chraïbi, En dire plus ou en dire moins : traduire les Mille et Une Nuits, vidéo de sa conférence dans le cadre des Rencontres Littéraires d'Aubrac, disponible sur le site des Archives Audiovisuelles de la Recherche[32]
  • Jean-Claude Garcin, Pour une lecture historique des mille et une nuits, Arles, Éditions Sinbad - Actes Sud, coll. « Hommes et Sociétés », , 804 p. (ISBN 978-2-330-01319-6)
  • (en) Laura A. Hibbard, Medieval Romance in England, New York, Burt Franklin, .

Notes et références

  1. Aboubakr Chraïbi, Les mille et une nuits en partage, Sindbad, , p. 272.
  2. (en) Dwight F. Reynolds, Arabic literature in the post-classical period, Roger Allen, D. S. Richards, , 291 p. (ISBN 978-1-139-05399-0), p. 271
  3. (en) Eva Sallis, Scheherazade Through the Looking-Glass : The Metamorphosis of the Thousand and One Nights, Routledge,
  4. (en) Robert Irwin, The Arabian Nights : A Companion, , p. 76
  5. (en) Nabia Abbott (1949), « A Ninth-Century Fragment of the 'Thousand Nights': New Lights on the Early History of the Arabian Nights », in: Journal of Near Eastern Studies, 8: 129–164 ; voir aussi The Arabian Nights Reader, édition d'Ulrich Marzolph, Detroit, Wayne State University Press, 2006, p. 21–82.
  6. Hibbard 1963, p. 184.
  7. L'Art du livre arabe, [cat. exp. Paris, Bibliothèque nationale de France, 2001-2002], Paris : BNF, 2001. p. 196 : « Le texte, transmis oralement, est à la fois discrédité par son origine étrangère et par l'absence d'un travail sur la langue et le style »
  8. L'étrange et le merveilleux en terres d'Islam [cat. exp. Paris, musée du Louvre, 2001]. Paris : éditions de la réunion des musées nationaux, 2001. p. 18-19
  9. notice BNF.
  10. L. Daaïf & M. Sironval, « Marges et espaces blancs dans le manuscrit arabe de Mille et Une Nuits d'Antoine Galland » in Les non-dits du nom. Onomastique et documents arabes en terres d'Islam, Ch. Müller & M. Roiland-Rouabah (dir.), IFPO, Damas, 2013, p. 113-114. www.academia.edu.
  11. Jacques Finné, Des mystifications littéraires, José Corti, 2010, p. 348.
  12. « Comme jadis à Combray quand elle me donnait des livres pour ma fête, c'est en cachette, pour me faire une surprise, que ma mère me fit venir à la fois Les Mille et Une Nuits de Galland et Les Mille et Une Nuits de Mardrus. Mais après avoir jeté un coup d'œil sur les deux traductions, ma mère aurait bien voulu que je m'en tinsse à celle de Galland, tout en craignant de m'influencer à cause du respect qu'elle avait de la liberté intellectuelle, de la peur d'intervenir maladroitement dans la vie de ma pensée, et du sentiment qu'étant une femme, d'une part elle manquait, croyait-elle, de la compétence littéraire qu'il fallait, d'autre part elle ne devait pas juger d'après ce qui la choquait les lectures d'un jeune homme. »

    — À la recherche du temps perdu, Gallimard, Pléiade, t. 3, p. 230.

    .
  13. Sylvette Larzul, Les Traductions françaises des Mille et Une Nuits, L'Harmattan, 1996, p. 204.
  14. Jacques Finné, Des mystifications littéraires, José Corti, 2010, p. 364.
  15. Les Mille et Une Nuits, vol. 1, (introduction), Phébus, coll. « Domaine arabe », 1986, p. 27-28
  16. Les Mille et Une Nuits, traduction et préface de René R. Khawam, Phébus, coll. « Domaine arabe », 1986, p. 18-21.
  17. « La portière se lève, ôte ses vêtements et, toute nue [...] se précipite sur les genoux du portefaix : « Mon chéri, comment appelles-tu ça ? » dit-elle en montrant son sexe. » Les Milles et Une Nuits, t. I, « Le portefaix et les trois dames », traduction et présentation par J. E. Bencheikh et A. Miquel, Gallimard, La Pléiade, 2006, p. 71-74. Cité par J. C. Garcin « Le Bagdad rêvé des Mille et Une Nuits », Histoire no 412, juin 2015 p. 52-57.
  18. (en) Ben East, « 'The Annotated Arabian Nights' review: magical stories told without prejudice », The national news,‎ (lire en ligne)
  19. Isaac Moumé Etia, « Ikol’a bulu iwo na bulu bô» , « (Les Mille et une nuits, adaptation en douala ) », sur catalogue.defap-bibliotheque.fr, Catalogue en ligne Bibliothèque du Defap (consulté le )
  20. « Les Mille et Une Nuits », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  21. (en) « 1001 Nights' faces legal ban...again », sur almasryalyoum.com (consulté le )
  22. (fr) « Egypte: interdiction des 1001 Nuits ? », sur lefigaro.fr (consulté le )
  23. Dead Man Talking - cineuropa.org
  24. 11e Biennale du Fort de Bron.
  25. Site du spectacle.
  26. Le Progrès, 15 mai 2008.
  27. Voir sur le site des Rencontres d’Aubrac ; la vidéo est disponible sur le site des Archives audiovisuelles de la recherche.
  28. Modern Arabic Drama, An Anthology, edited by Salma Khadra and Roger Allen, Indiana University Press, 1995, 416 p.
  29. « Sinbad et la légende de Mizan », ARVEST Production, (consulté le )
  30. Introduction à Les Mille et Une Nuits, contes traduits par le Dr Joseph-Charles Mardrus, Robert Laffont, collection Bouquins, 1980.
  31. Bibliographie, dans « Marges et espaces blancs dans le manuscrit arabe des Mille et Une Nuits d’Antoine Galland » par Lahcen Daaïf et Margaret Sironval (2013), cité sur Presses de l’Ifpo, en ligne.
  32. ESCoM-Equipe Sémiotique Cognitive et Nouveaux Médias, « AAR - Treizièmes rencontres d'Aubrac. Dire l'interdit dans les contes, nouvelles, poèmes, chansons, films », sur www.archivesaudiovisuelles.fr (consulté le )

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