Comté de Tyrol

Gefürstete Grafschaft Tirol de
1140 – 1919
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Statut |
Comté - État du ![]() - Terre de la Couronne de l' ![]() ![]() |
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Capitale |
Merano Innsbruck (à partir de 1420) |
1140 | Création |
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1286 | Devient une principauté |
6 août 1806 | Dissolution de l'Empire |
1919 | Division du comté |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le comté princier de Tyrol (en allemand : Gefürstete Grafschaft Tirol ; en italien : contea principesca del Tirolo) est un ancien État du Saint-Empire romain germanique jusqu'à 1806, puis de l'empire d'Autriche et de l'Autriche-Hongrie. Cet État a existé pendant plus de 750 ans, jusqu'à sa division en 1919 par le traité de Saint-Germain-en-Laye.
C'est au XIe siècle que naît le comté. L'État tire son nom du château Tirolo près de Merano, le siège ancestral des comtes avant qu' Innsbruck ne devienne la nouvelle capitale en 1420. À partir de l'an 1363, le Tyrol fait partie des pays héréditaires autrichiens des Habsbourg.
Sommaire
HistoireModifier
Le Tyrol est à l'origine un comté bavarois fondé par Albert Ier († avant 1055), seigneur dans le Vintschgau. Sa famille venait à l'origine d'Eurasburg près du lac de Starnberg, elle reçut les droits de souveraineté dans les vallées alpines de l'Adige et l'Isarco par l'empereur Henri IV du Saint-Empire. Les cols de Resia et du Brenner ont été significatifs dans le contexte de la querelle des Investitures qui opposa le Saint-Empire romain germanique et la papauté à Rome. Le château Tirolo fut construit au début du XIIe siècle. Les comtes ont réussi à s'imposer face aux prétention au pouvoir réclamées par les princes-évêques de Trente et Bressanone, ainsi que la maison rivale d'Andechs qui ont été impliqués après l'assassinat du roi Philippe de Souabe en 1208.
La lignée albertine des comtes de Tyrol s'éteint avec Albert IV († 1253) qui ne laisse que deux filles :
- Elisabeth († 1256) qui hérite la vallée de l'Inn et le Wipptal au col du Brenner, épouse successivement les comtes Othon II d'Andechs-Méranie († 1248) et Gebhard de Hirschberg († 1275); leur fils rendit les domaines au Tyrol en 1284 ;
- Adelaïde († 1275) qui épouse Meinhard III († 1258), comte de Goritz; ils ont eu deux fils qui règnent d'abord en indivision avant de se partager l'héritage tyrolien en 1271 : l'ainé Meinhard IV († 1295) hérite du Tyrol, pendant que le frère cadet Albert († 1304) conserve le comté paternel de Goritz autour des résidences à Gorizia et Lienz.
Meinhard IV était un fidèle partisan du roi Rodolphe Ier de Habsbourg en lutte avec Ottokar II de Bohême; pour ses loyaux services, il a été élevé au rang de prince et reçut le duché de Carinthie en fief en 1286. Sa fille Élisabeth de Tyrol épouse Albert Ier de Habsbourg, fils aîné et successeur du roi Rodolphe Ier. Après la mort de Meinhard IV, ses fils Othon († 1310) et Henri de Goritz († 1335) héritent des domaines de leur père. Henri épouse Anne de Bohême († 1313), une héritière des Přemyslides et devient un court laps de temps roi de Bohême.
La lignée mâle de la dynastie tyrolienne s'éteint à la mort d'Henri qui ne laisse qu'une fille unique : Marguerite († 1369), dit Maultasch. Elle a perdu le duché de Carinthie au profit du duc Albert II d'Autriche; néanmoins, agissant adroitement dans le combat des dynasties Habsbourg, Wittelsbach et Luxembourg, elle a pu s'assurer l'héritage du Tyrol. Après la mort de son mari, le duc Louis V de Bavière en 1361, son fils, Meinhard III, devient comte du Tyrol mais il meurt moins de deux ans plus tard sans héritier. Le Tyrol passe alors au ducs d'Autriche, non pas par une conquête mais par un libre acte de la dernière comtesse du Tyrol et souveraine, Marguerite.
Au XVe siècle, le Tyrol possède une constitution et un parlement où siégeaient sur un pied d'égalité bourgeois, paysans et nobles, le servage n'y existant pas. Les Habsbourg dispensent par la suite la région du service militaire. En 1809, les Tyroliens mettent Napoléon en échec, après qu'Andreas Hofer, un paysan, a soulevé la population ; il finit fusillé par les Français[1].
Liste des comtes de TyrolModifier
Première dynastieModifier
- avant 1055 : Albert Ier
- 1055-1125 : Albert II
- 1101-1165 : Albert III
- 1165-1180 : Berthold
- 1180-1202 : Henri Ier
- 1202-1253 : Albert IV
- 1253-1275 : Adelaïde épouse Meinhard III de Goritz (mort en 1258)
Dynastie de GoritzModifier
- 1258/1271-1295 : Meinhard IV de Goritz/Meinhard II de Tyrol
- 1295-1310 : Otto III
- 1310-1335 : Henri de Goritz
- 1335-1363 : Marguerite Maultasche épouse
- 1335-1341 : Jean-Henri de Moravie
- 1342-1361 : Louis V de Bavière, dont
- 1361-1363 Meinhard III de Bavière
Dynastie de HabsbourgModifier
- 1363–1365 Rodolphe Ier de Tyrol,
- 1365–1386 Léopold Ier de Tirol
- 1386–1395 Albert IV de Tyrol
- 1396–1406 Léopold II de Tyrol
- Première lignée de Tyrol
- 1406–1439 Frédéric IV d'Autriche à la Bourse vide
- 1439–1490 Sigismond le Riche, abdique.
- Annexion par l'Autriche
- 1490–1519 Maximilien Ier
- 1519–1521 Charles Ier
- 1521–1564 Ferdinand Ier
- 1564–1595 Ferdinand II de Tyrol
- 1595–1618 Maximilien II de Tyrol Grand-Maitre de l'Ordre Teutonique, Gouverneur pour Rodolphe II de Tyrol, et en 1612 Matthias
- Lignée cadette de Tyrol
- 1619–1632 Léopold III de Tyrol, Gouverneur pour Ferdinand II du Saint-Empire, et prince en 1626 Prince
- 1632–1646 Claude de Médicis, son épouse régente
- 1646–1662 Ferdinand-Charles
- 1663–1665 Sigismond-François
- Annexion définitive par l'Autriche
Notes et référencesModifier
- Jean Sévillia, « Le Tyrol - L'appel des cimes », Le Figaro Magazine, semaine du 22 mai 2015, pages 72-81.