La maison d'Albret est une famille de la noblesse française. Elle a connu l'un des destins les plus brillants du royaume de France. En l'espace de quelques siècles, elle sut s'élever jusqu'à la souveraineté de Navarre, avant de s'éteindre à la fin du XVIe siècle dans la maison de Bourbon.

Maison d'Albret
Image illustrative de l’article Maison d'Albret
Armes

Blasonnement De gueules plain
Période XIe siècle - XVIIe siècle
Pays ou province d’origine Gascogne
Fiefs tenus Seigneurie d'Albret
Vicomté de Limoges (1470)
Comté de Périgord (1470)
Royaume de Navarre (1484)
Demeures Château de Labrit
Fonctions militaires Connétable de France
Maréchal de France
Fonctions ecclésiastiques 2 cardinaux
Évêque

Histoire modifier

Les origines modifier

 
Vestiges du château de Labrit.

Le berceau de la famille d'Albret se situe à Labrit dans l'actuel département des Landes : Albret landais.

Les d'Albret étaient propriétaires d'une seigneurie constituée autour du château de Labrit, au cœur des Landes de Gascogne. Pour accroître leurs biens, ils font convoyer les caravanes qui traversent cette partie de la Gascogne, leur offrant les moyens de rassembler une armée de hors-la-loi grâce à laquelle ils étendent leur domaine vers l'Océan Atlantique et la Garonne, qu’ils atteignent au milieu du XIIIe siècle.

L'expansion territoriale modifier

 
Possessions des Albret en Gascogne à la fin du XIVe siècle.

Les Albret participent à la guerre contre les Albigeois dans le midi de la France (1209-1229), et à la guerre de Cent Ans (1337-1453), où Arnaud-Amanieu d'Albret († 1401) se bat un temps pour les Anglais.

Chassant les dots, captant les héritages, achetant lorsqu'il le faut, jouant un jeu subtil et parfois dangereux dans le conflit qui oppose depuis la fin du XIIIe siècle le roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine, au roi de France, en quelques décennies les d'Albret en viennent à compter parmi les plus puissants seigneurs du duché[1].

Fidèles à la cause anglaise tant qu’ils y trouvent un profit, ils se rapprochent finalement du roi de France Charles VI, qui confère à l’un d’eux, Charles Ier d'Albret, la dignité de connétable de France en 1402.

La maison d’Albret poursuit sa continuelle ascension, comblée des faveurs de Charles VI puis de Charles VII. L'apogée de leur ascension se situe aux XVe et XVIe siècles. Ils deviennent alors des familiers de la cour de France à travers leurs alliances. En 1470, ils héritent du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges. Leur nouvelle puissance leur permet de revendiquer un temps l'héritage du duché de Bretagne.

Ils prennent possession du comté de Foix, finissent par se hisser en 1484 jusqu’au trône de Navarre grâce au mariage de Jean III d'Albret avec Catherine de Foix, reine de Navarre.

Ce nouveau territoire et diverses possessions (Béarn, Foix, Bigorre, Tartas, Castres, Dreux, etc.), leur donnent un rôle politique de premier plan durant la Renaissance. En 1556, le roi de France, Henri II, érige l'Albret en duché d'Albret-pairie de France en faveur du roi consort de Navarre, Antoine de Bourbon et de son épouse Jeanne d'Albret, reine de Navarre. Leur ambassadeur auprès de la cour pontificale, Pierre d'Albret, obtient d'être reçu par Pie IV avec le rang d'un ambassadeur royal en 1560, et provoque un incident diplomatique avec l'Espagne en réclamant la restitution de la Haute-Navarre.

En 1589, leur descendant le plus illustre, Henri de Navarre, dont la mère est Jeanne d'Albret, accède au trône de France[2].

Cependant, les d'Albret n'auront pas su se maintenir longtemps au sommet de la société d'ordres. Ils n'arrivent pas à conserver intact leur royaume de Navarre qui est envahi dès 1512. Ils ne gardent que la plus petite partie qui est celle qui se trouve du côté français des Pyrénées (Basse-Navarre) et Jeanne d'Albret est la dernière de leur nom à monter sur le trône.

Parmi les descendants notables figurent les rois de Navarre (région basque), les politiciens franco-mexicains, Gerardo Ruiz de Esparza et Luis Ruben Jr. (né Valadez) du mariage de Carlos Beaumont de Navarre, comte de Beaumont-le-Roger et Ana de Curton d’Albret, dame de Curton et Guiche[3].

 
Possessions de la Maison d'Albret en 1477 :
— Baronnie d'Albret
Royaume de Navarre (1484)
Vicomté de Limoges (1470)
— Comté de Périgord (1470)

Du trône de Navarre au trône de France et de Navarre modifier

Les Albret montent sur le trône de Navarre durant trois générations et à la quatrième génération c'est le fils de Jeanne d'Albret qui monte sur le trône de France et de Navarre.

Souverains de Navarre issus de la maison d'Albret

Jean III et Catherine de Navarre meurent prématurément. Leur fils, Henri II, est élevé à la cour de France, il se lie d'amitié dès l'enfance avec François Ier. La sœur de ce dernier, Marguerite d’Angoulême, s’en éprend et l’épouse. Leur fille Jeanne d'Albret s’unit à Antoine de Bourbon, descendant d’un fils de Saint Louis. De ce mariage naît Henri, futur roi Henri IV de France et Henri III de Navarre, qui devient en 1572, grâce à son mariage avec Marguerite de Valois, le beau-frère des derniers Valois, Charles IX et Henri III, morts sans héritiers. Son statut d’aîné agnatique des capétiens lui permet de recueillir le trône de France à la mort de ces derniers.

Souverain de France et de Navarre issu de la maison d'Albret en ligne féminine

Généalogie simplifiée modifier

(...)

Généalogie détaillée depuis le XVe siècle modifier

Armorial modifier

Notes et références modifier

  1. Professeur Jean-Bernard Marquette, panneaux de présentation du site des vestiges du château de Labrit.
  2. Gasgogne, Éditions Horizons de France.
  3. (en) « [PDF] EL CONDADO DE BEAUMONT-LE-ROGER - Free Download PDF », sur silo.tips (consulté le )
  4. Jean-Bernard Marquette, Les Albret. L'ascension d'un lignage gascon (XIe siècle - 1360), Pessac, Ausonius, coll. « Scripta Mediaevalia » (no 18), , 702 p. (ISBN 9782356130389).
  5. Jean-Bernard Marquette, « Un castelnau en terre de franchise au XIIIe siècle : Labouheyre », Annales du Midi, vol. 102, no 189,‎ , p. 85–96 (DOI 10.3406/anami.1990.3304, lire en ligne, consulté le ).
  6. Jean-Bernard Marquette, « Le testament de Mathe d'Albret (30 août 1338) », 2008.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier