Lycée Buffon

établissement public local d'enseignement français situé à Paris
Lycée Buffon

Description de cette image, également commentée ci-après
Une des huit tours du lycée.
Histoire et statut
Fondation 1885
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Paris
Proviseur Bruno Bobkiewicz
Études
Population scolaire ~2 000 élèves
Formation Collège
Lycée général (S, ES et L)
CPGE scientifiques
BTS Professions immobilières
Langues anglais, allemand, russe, espagnol, italien, hébreu et suédois
Localisation
Ville 15e arrondissement de Paris
Pays Drapeau de la France France
Site web lycee-buffon.fr
Coordonnées 48° 50′ 36″ nord, 2° 18′ 40″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Buffon

Le lycée Buffon est un établissement public local d'enseignement, fondé en 1885 et situé dans le 15e arrondissement de Paris. Il réunit un lycée, un collège, des classes préparatoires et des classes de technicien supérieur (BTS).

Historique modifier

Construit entre 1885 et 1888 à l'emplacement de l'ancien cimetière de Vaugirard (également appelé cimetière de Saint-Sulpice), le « lycée de la rive gauche » est conçu par l'architecte Émile Vaudremer[1],[2],[3],[Note 1]. Dès sa première année, l'établissement prend le nom de « lycée Buffon » à l'occasion du centenaire de la mort du grand naturaliste : Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788)[1]. Le , un décret de l'instruction publique autorisant l'ouverture du lycée est publié[4]. La première rentrée scolaire est effective sous la direction de M. Adam[1].

Typique de l'architecture scolaire de la Troisième République (galeries intérieures autour d'une cour et classes donnant sur la rue), le lycée Buffon est cependant dans ses premières années considéré comme l'exemple paroxystique des défauts d'une telle conception : construit le long du bruyant boulevard Pasteur, il est bientôt confronté à la présence du métro aérien, aménagé sous ses fenêtres en 1906. Percée derrière le lycée en 1887[3], la rue de Staël n'a à l'origine pour seul but que d'éloigner le vis-à-vis d'immeubles voisins, afin de préserver la tranquillité de l'établissement[5].

En 1901, le lycée ouvre sa première classe préparatoire[1].

Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), le lycée est transformé en hôpital militaire[6]. Inauguré en 1920 ou 1927, un monument installé dans le premier corridor, en haut des marches de l'entrée principale de l'établissement, composé de trois plaques de marbre, liste les 199 noms des anciens élèves morts pour la France[7]. L'ouvrage est réalisé par le sculpteur Ernesta Robert-Mérignac (en) (1858-1933)[7].

Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), des mouvements de résistance apparaissent au lycée Buffon, comme dans d'autres établissements, tant chez les élèves que chez les enseignants[8]. Le [9], cinq lycéens de Buffon, Jean Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros sont fusillés par les Allemands[1] au stand de tir de Balard à Paris. Ils avaient été arrêtés puis condamnés à mort pour des actes de résistance en 1942[10]. Cet évènement est rappelé par une plaque commémorative située dans le hall d'entrée du lycée[11] et par la place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon, à l'extrémité du boulevard Pasteur. Le , le professeur Raymond Burgard est décapité à Cologne par les nazis[1].

En 1970, la direction de l'établissement introduit la mixité[1], achevée en .

En 1988, le lycée crée des classes sportives[1]. En 1995, commencent des travaux de rénovation pour l'établissement[1]. Deux années plus tard, un nouveau bâtiment est ouvert pour les enseignements spécialisés[1]. En 1998, un restaurant scolaire et un gymnase sont créés[12].

En 2013, de nouvelles rénovations sont opérées au sein du lycée Buffon[13]. Le , l'ensemble des collégiens et lycéens de l'établissement rendent hommage aux « cinq martyrs du lycée Buffon » lors d'une cérémonie. Ils déposent des roses blanches et des gerbes sur la place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon. Des discours sont prononcés en leur honneur et un cortège reliant la place au lycée est formé[14]. Le , l'établissement reçoit le président de la République François Hollande pour une commémoration concernant la Résistance française[15].

Organisation modifier

Le lycée Buffon est une cité scolaire constituée d'un collège, d'un lycée et de classes préparatoires scientifiques qui doit son nom à Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon.

Il compte 2 000 élèves et étudiants[16], encadrés par 170 professeurs, 4 conseillers principaux d'éducation ainsi que 50 personnels non enseignants. Il accueille également un centre de formation d'adultes préparant un BTS et une licence des métiers de l'immobilier. Il dispose d'une Unité localisée pour l'inclusion scolaire (ULIS), la seule à Paris pour les déficiences visuelles. Les jeunes malvoyants, peuvent intégrer ensuite l'enseignement classique. Il est aussi l'un des seuls collèges de Paris à avoir des classes dites « sportives » pour tous les niveaux d'apprentissages afin d'aider les élèves à concilier leur vie scolaire et leur vie sportive.

Accès modifier

Le lycée est bordé par le boulevard Pasteur (entrée principale au no 16), la rue de Vaugirard, la rue Germaine de Staël et la rue Lecourbe.

On peut accéder au lycée Buffon avec les métros 6 et 12 (station de métro Pasteur) et avec les bus 39, 95, 70 et 89.

Galerie modifier

Classements modifier

Classement du lycée modifier

En 2018, le lycée se classe 50e sur 108 au niveau départemental pour la qualité de son enseignement et 244e au niveau national[17]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[18].

Taux de réussite au baccalauréat par série, en 2016[19] :
Série S ES L
Taux de réussite 96 % 90 % 93 %

Classements des CPGE modifier

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
MP / MP* [20] 0 / 22 élèves 0 % 1 % 114eex-æquo
sur 114
=
PC / PC* [21] 0 / 41 élèves 0 % 1 % 110eex-æquo
sur 110
  55
PSI / PSI* [22] 6 / 53 élèves 11 % 7 % 35eex-æquo
sur 120
  85
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières scientifiques, c'est un panier
de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu par L'Étudiant selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Théâtre modifier

Le lycée Buffon présente une pièce chaque année au début du mois de juillet, lors de quatre représentations dans la salle Benoît.

La pièce jouée en 2010, les 2, 3 et , était une œuvre de Michel Azama : Iphigénie ou le péché des Dieux.

Les 27, 30, et , c'était la pièce de Nikolaï Gogol, Le Revizor. Les 15, 16, 18 et , ce furent les pièces d'Alfred Jarry, Ubu roi suivie de Ubu enchaîné qui étaient jouées. Les 3, , c'était la pièce de Bertolt Brecht, Les Visions de Simone Machard. Par contre, les 5, , ce fut la pièce de William Shakespeare, Roméo & Juliette. Le , les deux pièces furent jouées, en premier, Les Visions de Simone Machard, suivie de Roméo & Juliette.

Pendant près de vingt ans (années 1980/2000), Gérard Pouchain, professeur de lettres au lycée Buffon, a animé avec son collègue et ami, Jean-Pierre Quéméner, un groupe théâtral qu'il avait créé : le « THEPABU » qui fut parrainé par l'UNESCO. Une trentaine de pièces furent jouées en France (Paris, banlieue et province) et à l'étranger (Italie, Allemagne, Serbie) : On ne badine pas avec l'amour, Rhinocéros, Mille francs de récompense, Antigone, Les Sorcières de Salem, Intermezzo, Le Cuisinier de Buffon, Le Dindon, L'Anniversaire, L'État de siège, etc. Plusieurs comédiens professionnels y firent leurs débuts, notamment Stéphan Wojtowicz (Molière 2006 pour La Sainte-Catherine), Clément Hervieu-Léger (pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2005), Catherine Nouchi, Karine Fellous, Antoine Mathieu, Ludovic Girard, Jean-Pierre Hané, etc. Ce dernier prit progressivement le relais de Gérard Pouchain. Il est aujourd'hui professeur au Conservatoire de Vernon.

Personnalités associées au lycée modifier

Une association loi de 1901, « buffon.org » maintient une photothèque des classes des anciens élèves de l'établissement[23].

Enseignants modifier

Les personnalités littéraires suivantes y ont enseigné :

Élèves modifier

(Liste classée en ordre croissant d'années de naissance)

Dans la littérature modifier

  • Dans ses livres, le romancier et navigateur Yann Queffélec a souvent évoqué le lycée de son enfance : par exemple dans L'homme de ma vie (Guérin, 2015, chapitre 12), où il se rappelle d'un blâme qu'il y a reçu ; ou dans Le Dictionnaire amoureux de la Bretagne (Plon, 2013, article « Radis ») où, entre autres souvenirs, son professeur d'histoire le prend bizarrement à témoin lors d'un cours sur la Révolution française.
  • Dans En camping-car (Seuil, 2018, chapitres 5 et 16), l'historien Ivan Jablonka, qui entre en 6e « allemand renforcé » en 1984, évoque les réactions contrastées de ses camarades de classe à l'évocation de ses vacances « ridicules » en camping-car.
  • Dans toutes les versions de ses autobiographies, l'écrivain Pierre Gripari précise qu'il a été ancien élève du lycée[34]
  • Le livre de Jean-Louis Roche Nous tous les lycéens, le comité d'action en 68 à Buffon, raconte l'ambiance et le rôle prégnant des lycéens de Buffon à la tête de la contestation parisienne de Mai 68 (les éditions du Pavé, septembre 2011).

Hommages modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Devant la façade du lycée, au no 12 boulevard Pasteur, un panneau Histoire de Paris rappelle l'existence du cimetière.

Références modifier

  1. a b c d e f g h i et j « Historique de la cité scolaire Buffon », sur lycee-buffon.fr (consulté le ).
  2. « Lycée Buffon », sur PSS-Archi (consulté le )..
  3. a et b Marie-Christine Pénin, « Le cimetière parisien de Vaugirard (disparu) », sur tombes-sepultures.com, (consulté le ).
  4. Sadi Carnot et Armand Fallières, « Décret autorisant l'ouverture du lycée Buffon », Bulletin administratif de l'instruction publique, Paris, t. 46, no 867,‎ , p. 229 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville : l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, Lyon, Institut français de l'éducation, no 90,‎ , p. 131-167 (ISSN 2102-5452, lire en ligne, consulté le ).
  6. Philippe Virat, « Le lycée Buffon, un important hôpital temporaire pendant la grande guerre », Bulletin no 56, sur paris15histoire.com (consulté le ).
  7. a et b « Monument : Aux anciens élèves morts pour la France du Lycée Buffon », sur memorial14-18.paris.fr (consulté le ).
  8. « Les cinq étudiants du lycée Buffon » [PDF], Collection « Mémoire et Citoyenneté » no 31, sur Ministère des Armées, (consulté le ).
  9. M.-E. Naegelen, « Circulaire ministérielle (1947) : Cinq Étudiants du Lycée Buffon », sur samuelhuet.com, (consulté le ).
  10. Gérard Poiron, « Les cinq martyrs du lycée Buffon », Bulletin no 16, sur paris15histoire.com (consulté le ).
  11. Cécile Hochard, « La Résistance en Ile-de-France : Plaque en hommage aux cinq martyrs du Lycée Buffon », sur Musée de la résistance en ligne, (consulté le ).
  12. Pascale Joffroy, « Paris XVe : Restructuration-extension du lycée et collège Buffon », sur Le Moniteur, (consulté le ).
  13. « Lycée Buffon à Paris », sur Akpa Architectes, 2010-2013 (consulté le ).
  14. « En souvenir des martyrs du lycée Buffon », sur Le Parisien, (consulté le ).
  15. « Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur l’œuvre et l'héritage du Conseil national de la Résistance, à Paris », sur Vie-publique.fr, (consulté le ).
  16. Catherine Le Namouric-Descamps, Christian Petit, Anne Quéré et Marguerite Urbah, « Mémento Buffon 2015/2016 » [PDF], sur citescolairebuffonparis.peep.asso.fr, (consulté le ), p. 6 / 20.
  17. Classement départemental et national des lycées français.
  18. Méthodologie du classement national des lycées français.
  19. https://www.lexpress.fr/palmares/lycees/0/lycee-buffon-paris-15eme-arrondissement_0750693W.html
  20. Classement 2015 des prépas MP
  21. Classement 2015 des prépas PC
  22. Classement 2015 des prépas PSI
  23. Denise Amiot-Keros, « Les photos de classes des anciens élèves du lycée Buffon », sur buffon.org (consulté le ).
  24. « Paul Montel : Le mathématicien », sur paulmontel.math.cnrs.fr, (consulté le ).
  25. Andersen Ulf, « Roland Barthes : sémiologue et écrivain français », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, (consulté le ).
  26. Guy Wagner, « Entretien avec Maurice Clavel », sur guy.grafix.fr, (consulté le ).
  27. Georges Lévy, « Georges Sallet et sa classe en 1970, au Lycée Buffon », sur Es'mma (anciens élèves d'Alger-Centre), (consulté le ).
  28. « Le Masque et la Plume : 60 ans de théâtre », sur France Inter, (consulté le ).
  29. Otto Henri Lorenz (1831-1895) et Daniel Jordell (1860-1923) (rédigé par), Catalogue général de la librairie française : 1900-1905, vol. 11, t. 19, Paris, D. Jordell / librairie Nilsson, , 824 p., in-8° (BNF 38921994, présentation en ligne, lire en ligne), p. 806.
  30. a b c d et e « Les professeurs du Lycée Buffon », sur buffon.org (consulté le ).
  31. « Gérard Pouchain reçoit les Palmes académiques », sur Ouest-France, (consulté le ).
  32. 50e anniversaire du traité de l'Élysée, émission Square sur Arte le 22 janvier 2013.
  33. Cf. Que sont devenus mes anciens élèves du Lycée Buffon ? consultation du 30 avril 2010.
  34. Voir Anne Martin-Conrad, Pierre Gripari, L'Age d'homme, 2001, p. 93-94.
  35. a et b « Historique de la place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon », sur Mairie de Paris, (consulté le ).
  36. « L'Atlantique Montparnasse », sur PSS-Archi (consulté le )..
  37. « Timbre de 1959 : Les cinq martyrs du Lycée Buffon », sur phil-ouest.com, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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