Jean Simmons

actrice britannique (1929–2010)
Jean Simmons
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean Simmons en 1955.
Nom de naissance Jean Merilyn Simmons
Naissance
Londres (Royaume-Uni)
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Décès (à 80 ans)
Santa Monica (Californie, États-Unis)
Profession Actrice
Films notables Hamlet
Un si doux visage
La Tunique
Elmer Gantry le charlatan
Spartacus

Jean Simmons est une actrice britannique, née le à Londres[1] (Royaume-Uni), quartier de Crouch End[2], district de Haringey, et morte le à Santa Monica (Californie).

Très grande vedette des années 1940-50, en Angleterre puis aux États-Unis, elle est apparue notamment dans Les Grandes Espérances (1946), Le Narcisse noir (1947), Hamlet (1948), Un si doux visage (1952), La Tunique (1953), Blanches colombes et vilains messieurs (1955), Elmer Gantry le charlatan (1960) ou encore Spartacus (1960). Elle a été mariée à l'acteur Stewart Granger (1950-1960) et au réalisateur Richard Brooks (1960-1977).

Biographie modifier

Star adolescente, Jean Simmons se fait remarquer dès La Route des étoiles d'Anthony Asquith, Les Grandes Espérances de David Lean, d'après Charles Dickens, et dans Le Narcisse noir de Michael Powell. Sous contrat avec le studio Rank, elle continue d'habiter une modeste banlieue londonienne avec ses parents. Choisie par Laurence Olivier pour jouer son Ophélie, elle remporte avec Hamlet le prix d'interprétation au Festival de Venise.

Jean Simmons devient l'actrice préférée des Britanniques, incarnant une forme de réserve. En 1949, la jeune star retrouve Stewart Granger (ils s'étaient déjà croisés sur le tournage de César et Cléopâtre en 1945) et ils forment le plus beau couple de l'époque dans Adam et Evelyne d'Harold French. Mais Granger est marié et ils doivent se montrer discrets un temps. La jeune première a par ailleurs pour partenaires Dirk Bogarde dans Si Paris l'avait su, film à suspense de Terence Fisher, puis Trevor Howard dans Trio adaptation de et par Somerset Maugham.

 
Jean Simmons dans La Reine vierge (1953)

Elle part pour Hollywood, où l'attend un contrat avec la 20th Century Fox, tandis que Granger, qui a quitté sa femme, est pris sous contrat par la MGM. Jean s'impose simultanément dans de luxueuses productions historiques (Androclès et le lion d'après George Bernard Shaw, La Tunique, premier film en Cinemascope, avec son compatriote Richard Burton, L'Égyptien de Curtiz d'après le roman de Mika Waltari, La Reine vierge avec Granger, Deborah Kerr et Charles Laughton, Désirée avec Marlon Brando en Napoléon, Spartacus de Kubrick, où elle est la seule star féminine parmi Kirk Douglas, Laurence Olivier, Laughton, Tony Curtis et Peter Ustinov) et dans des drames modernes signés par Otto Preminger, George Cukor et son deuxième mari Richard Brooks.

 
Jean Simmons en 1954

Pendant sa carrière hollywoodienne, l'actrice tourne également le western Les Grands Espaces de Wyler, le film musical Blanches colombes et vilains messieurs de Joseph L. Mankiewicz avec Brando et Frank Sinatra, la comédie Ailleurs l'herbe est plus verte de Stanley Donen avec Cary Grant et le thriller victorien, Des pas dans le brouillard avec Stewart Granger...

Grande séductrice de l'écran, Jean Simmons a eu également pour partenaires Victor Mature (quatre fois), Spencer Tracy, Charlton Heston, Anthony Perkins, Laurence Harvey, Alec Guinness, George Peppard, Jason Robards, Anthony Hopkins, Robert Mitchum, Burt Lancaster, Paul Newman, Gregory Peck, Dean Martin et Rock Hudson. Elle fut également trois fois la partenaire de sa compatriote Deborah Kerr.

Des rumeurs persistantes lui attribuent des aventures avec Richard Burton et Marlon Brando (le premier s'en est vanté cruellement aux dépens de Granger, et le second réserve à sa partenaire son meilleur souvenir dans ses mémoires : il y loue la simplicité et l'humour de l'actrice). Jean Simmons pour sa part, avoua tardivement avoir eu une liaison récurrente avec son fréquent partenaire Robert Mitchum.

Alors que Granger résistait aux avances de Grace Kelly ou d'Ava Gardner, sa jeune épouse, elle, faisait face au plus courant des chantages, exercé par Darryl Zanuck, patron de la Fox. Finalement, le poing de l'acteur britannique s'écrasa sur le visage du producteur. Elle eut également des démélés avec le producteur Howard Hughes, ce qui lui coûta le premier rôle de Vacances romaines, pour lequel Audrey Hepburn reçut l'Oscar. Jean Simmons admit plus tard avoir un sérieux problème d'alcool contracté alors (et sa prestation en 1969 dans The Happy Ending prend plus de sens encore).

 
Jean Simmons aux côtés de Gregory Peck et de Grace Kelly aux Golden Globes de 1956

Nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Hamlet, Simmons est ensuite ignorée par l'Académie qui ne la renomme qu'une seconde fois, tardivement, pour The Happy Ending. Elle n'obtient finalement qu'un Golden Globe pour sa « carrière très variée » (cf. Le blog d'Écran noir) mais est nommée pas moins de sept fois au total. Elle décroche aussi des prix honorifiques aux festivals de Telluride en 2008 et de Cabourg, ainsi qu'une Palme du 40e Festival de Cannes en 1986. Elle fut nommée deux fois aux Baftas. Et la télévision lui permet de décrocher en 1983 un Emmy Award pour Les Oiseaux se cachent pour mourir.

Après les triomphes de Elmer Gantry le charlatan et de Spartacus, sa carrière cinématographique marque le pas. Ses derniers films, Divorce American Style en 1967 et Mr. Sycamore en 1975 (les deux avec Jason Robards), passent inaperçus. Le film d'horreur Dominique, réalisé par Michael Anderson en 1978, avec Cliff Robertson, est qualifié de « sinistre » par la critique. Après cet échec, la vedette d'Un si doux visage ne revient plus au cinéma qu'à de rares occasions : Le Patchwork de la vie, auquel participent Winona Ryder et Anne Bancroft, en 1995, et Shadows in the Sun en 2009, son dernier film.

Jean Simmons a aussi fait du théâtre (A Little Night Music de Stephen Sondheim) et beaucoup tourné pour la télévision. Heidi de Delbert Mann, avec Maximilian Schell et Michael Redgrave, remporte un triomphe. Elle y interprète la gouvernante. Dans The Dain Curse d'après Dashiell Hammett, elle séduit James Coburn. Au fil des téléfilms, Jean a pour partenaires Glenn Ford, Edward Asner, Jason Robards... Elle apparaît dans les séries Hawaï police d'État, Perry Mason, Arabesque, avec les vétérans Raymond Burr et Angela Lansbury, Star Trek : La Nouvelle Génération, Dans la chaleur de la nuit...

Dans Hôtel, elle retrouve une vedette de la Fox, Anne Baxter, en patronne de palace. Avec Gene Kelly, Mitchum, James Stewart et Liz Taylor, Simmons devient un des personnages de la saga Nord et Sud, où elle incarne la mère de Patrick Swayze, et elle interprète celle de Rachel Ward dans Les oiseaux se cachent pour mourir (1983). L'année suivante, elle collabore avec Stephen Frears sur le téléfilm December Flower. Elle participe également à la série télé d'horreur Dark Shadows, avec Roy Thinnes. Elle interprète encore Miss Havisham dans une nouvelle version de Les Grandes Espérances où figure Anthony Hopkins.

Jean Simmons a prêté sa voix à plusieurs longs métrages d'animation : Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit en 2001, Le Château ambulant de Miyazaki et Le Ruban de Moebius. Membre d'honneur du British Film Institute, elle est élevée en 2003 au rang d'officier de l'ordre de l'Empire britannique.

Après plus de soixante ans de carrière, elle meurt à Santa Monica (Californie) le à l'aube de ses 81 ans, des suites d'un cancer du poumon, veillée par ses deux filles Tracy et Kate, ainsi prénommées par affection pour le couple formé par Spencer Tracy et Katharine Hepburn[3]. Elle est inhumée au cimetière de Highgate à Londres[4]. On peut lire sur sa pierre tombale une strophe d'un poème de Thomas Hardy, tirée du recueil Satire des circonstances[5].

Filmographie modifier

Cinéma modifier

 
Jean Simmons dans
Un si doux visage

Télévision modifier

Distinctions modifier

Récompenses modifier

Nominations modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Bio sur IMDB
  2. elle est née rue Crouch Hill (en)
  3. « Jean Simmons, actrice britannique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) - Find A Grave, consulté le 22 novembre 2019
  5. « Jean Simmons (1929-2010) - Mémorial Find a Grave », sur fr.findagrave.com (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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