Estrées-Saint-Denis
Estrées-Saint-Denis | |||||
![]() Église Saint-Denis. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Oise | ||||
Arrondissement | Compiègne | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine d'Estrées (siège) |
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Maire Mandat |
Myriane Rousset 2020-2026 |
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Code postal | 60190 | ||||
Code commune | 60223 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Dionysiens | ||||
Population municipale |
3 749 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 464 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 25′ 35″ nord, 2° 38′ 37″ est | ||||
Altitude | Min. 69 m |
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Superficie | 8,08 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton d'Estrées-Saint-Denis (bureau centralisateur) |
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Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Oise
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | estreessaintdenis.fr | ||||
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Estrées-Saint-Denis est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France.
GéographieModifier
Estrées-Saint-Denis est un gros bourg du plateau picard, situé à 15 km à l'ouest de Compiègne, à 45 km à l'est de Beauvais et à 75 km au nord de Paris.
La commune est située sur la route départementale D 1017, ancienne route nationale 17, et peut être atteinte par l'accès no 10 de l'autoroute A1.
ToponymieModifier
Estrée est un mot d'ancien français, issu du latin strata (via), qui désignait une « voie couverte de pierres plates », par opposition à rupta (via) > route. Il s'est conservé dans la plupart des langues romanes (cf. l'italien et le roumain strada) et a été emprunté par le germanique (cf. l'anglais street, l'allemand Straße et le néerlandais straat[1]). Le mot estrée a disparu du français à la fin du Moyen Âge, mais il demeure dans un grand nombre de toponymes, particulièrement dans le Nord de la France, signalant la proximité d'une voie romaine[2]. Ici, la voie romaine était le 10e embranchement de la grande voie romaine menant à Boulogne, qui passait par Augustomagus (Senlis) et Pont-Sainte-Maxence. On l'appelait « via ad pontes » (chemin des ponts).
L'abbé Suger en 1123, puis Philippe-Auguste en 1220, donnèrent à l'abbaye de Saint-Denis les droits de dîme et de défrichage, ainsi que celui de construire une ferme dont dépendaient les terres et la cure[3].
Durant la Révolution, Estrées-Saint-Denis fut rebaptisée Estrées-Franciade[4],[5].
Ses habitants sont appelés les Dionysiens.
HistoireModifier
AntiquitéModifier
Le site d’Estrées-Saint-Denis fut occupé dès l'époque gauloise. Des vestiges de fanum ont été mis au jour.
Estrées-Saint-Denis était situé sur une voie romaine Strata qui est à l'origine du nom de la commune.
Moyen ÂgeModifier
Au Moyen Âge, au nom Estrées fut ajouté « Saint Denis » car au XIIe siècle, l'Abbé de Suger puis le roi Philippe Auguste donnèrent à l'abbaye de Saint-Denis les droits de dîme et de défrichage à Estrées ; la ferme de l’abbaye de Moyvillers fut construite. La terre d'Estrées devint une seigneurie qui appartint à l’abbaye de Saint Denis, pour partie, le roi de France en détenant une autre partie. Estrées-Saint-Denis constitué en fief fut attribué à plusieurs chevaliers qui prirent le titre de « seigneur d'Estrées »[6].
Révolution françaiseModifier
Estrées-Saint-Denis fut l'un des berceaux d'un épisode de la Révolution française appelé Grande Peur par l'historien Georges Lefebvre. En juillet 1789, le soulèvement des campagnes contre la noblesse aboutit à la Nuit du 4 août 1789.
À partir de 1790 Estrées devint chef-lieu de canton du nouveau département de l'Oise. En 1794, Estrées-Saint-Denis prit le nom d’Estrées-Franciade.
XIXe siècleModifier
La commune fut dévastée par les Cosaques en 1815, lors des Cent-Jours[3].
Une des premières sucreries y fut installée en 1828, afin d'y traiter la betterave cultivée à proximité[3].
Durant et après la guerre franco-prussienne de 1870, les Prussiens ont séjourné une année et soumis le pays à de fortes réquisitions. Un soldat allemand fut enterré dans le cimetière[4].
Le bourg put se développer grâce à la création de la gare d'Estrées-Saint-Denis, ouverte en 1880 sur la ligne Compiègne - Clermont. Cette gare devint petit à petit le centre d'une petite étoile ferroviaire, lorsque furent ouvertes les lignes d'Estrées à Verberie en 1882 et d'Estrées à Longueau (et donc Amiens) en 1883. En 1891 ouvrit la voie ferrée d'intérêt local Estrées-Saint-Denis - Froissy[4].
Première Guerre mondialeModifier
Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), un hôpital militaire fut installé à Estrées-Saint-Denis. Lors de l'offensive allemande de 1918, les camions militaires français, transportant hommes et matériels empruntaient la route de Flandre (RN 17) entre Estrées-Saint-Denis et Roye sur 4 files, 2 montantes et 2 descendantes, afin de tenter de colmater le front entre les armées anglaise et française.
Cette même année, le 23 juin, un obus allemand démolit une partie du chœur de l'église. Fortement endommagée par les bombardements, la ville dut être évacuée et reçut la Croix de guerre.
Seconde Guerre mondialeModifier
Au début de la Seconde Guerre mondiale, pendant la Bataille de France, de mai-juin 1940, Estrées-Saint-Denis fut bombardée par l'aviation allemande, la population dut fuir vers le sud-ouest de la France. Les Américains libérèrent la ville le 1er septembre 1944.
Politique et administrationModifier
Rattachements administratifs et électorauxModifier
La commune se trouve dans l'arrondissement de Compiègne du département de l'Oise. Pour l'élection des députés, elle fait partie de la cinquième circonscription de l'Oise.
Elle était depuis 1802 le chef-lieu du canton d'Estrées-Saint-Denis[7]. Ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est remanié dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France.
IntercommunalitéModifier
La commune est membre de la communauté de communes de la Plaine d'Estrées, créée en 1996.
Tendances politiques et résultatsModifier
Liste des mairesModifier
Conseil municipal d'enfantsModifier
La commune s'est doté en 2016 d'un conseil municipal jeunes, dont les membres ont été élus le 4 février par les élèves des écoles de CE2 des Courtils et de la Sollette, au vu d’un programme établi par chacun des candidats[10].
JumelagesModifier
La commune est jumelée avec Teisnach (Allemagne) (Basse-Bavière).
Population et sociétéModifier
DémographieModifier
- Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[12].
En 2018, la commune comptait 3 749 habitants[Note 1], en augmentation de 3,71 % par rapport à 2013 (Oise : +1,44 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
- Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (18,4 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) tout en étant toutefois supérieur au taux départemental (17,5 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,5 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge était, en 2007, la suivante :
- 49,5 % d’hommes (0 à 14 ans = 20,7 %, 15 à 29 ans = 19 %, 30 à 44 ans = 22,1 %, 45 à 59 ans = 22,4 %, plus de 60 ans = 15,9 %) ;
- 50,5 % de femmes (0 à 14 ans = 19,1 %, 15 à 29 ans = 16,2 %, 30 à 44 ans = 21,5 %, 45 à 59 ans = 22,3 %, plus de 60 ans = 20,9 %).
Équipements sportifsModifier
La commune dispose du centre aquatique et bien-être Plaine d’Estrées, géré par l'intercommunalité et comprenant 3 bassins, un à vocation sportive de 25 mètres avec quatre lignes d’eau, un ludique avec rivière à contre-courant, une banquette à bulles, un spa debout et un bassin d’animation de 95m²[16].
Manifestations culturelles et festivitésModifier
La 7e édition du festival Rock N 17 a eu lieu à la salle polyvalente du bourg en août 2016[17].
ÉconomieModifier
Le tissu économique de la commune comprend notamment, en 2015-2016, les entreprises suivantes :
- Le Plomb Français, de 45 salariés, situé dans la zone industrielle du Bois chevalier, et qui transforme 15 000 tonnes de plomb destiné principalement au bâtiment (toitures, monuments historiques…) et à l'industrie[18].
- Pharmatis, sous-traitant pharmaceutique de 200 salariés, installé dans la zone industrielle d’Estrées-Saint-Denis depuis 2001[19].
Culture locale et patrimoineModifier
Lieux et monumentsModifier
Le seul édifice ancien de la commune est l'église paroissiale dédiée à saint Denis. La partie la plus ancienne de l'église fut construite au XIe siècle. Au XIe siècle, l’église (qui se limitait à une partie de l’actuel bas-côté Nord) donnait l’apparence d’une chapelle étroite[20]. Une partie de la façade, une porte latérale et une corniche de la nef sont romanes. Le chœur et la nef sont gothiques, datant des XVIe et XVIIe siècles. Le bas-côté droit date de 1867. La porte principale était précédée d'un porche. Bombardée pendant la Première Guerre mondiale, l'église a été restaurée en 1928[3],[4]. À noter dans l'église la présence d'un bel orgue en tribune, de facture romantique.
- Vestiges antiques
Dès 1982, un sanctuaire gallo-romain a été identifié entre l'ancienne voie ferrée à l'est et la rue de l'Abbaye au sud[21]. On y trouve des vestiges datant du IIe siècle av. J.-C. jusqu'au IVe siècle.
En 2014, lors de la pose d'un gazoduc par GRT Gaz (opération Arc de Dierrey), ont été découverts, sur le site du Moulin Brûlé, les vestiges d'un temple gaulois[22].
Sur les vestiges de ce temple a été par la suite édifié un théâtre romain, au Ier siècle av. J.-C.[23]. L’édifice avait un diamètre d'environ 65 mètres, avec une scène de 50 ou 55 m², entourée de gradins probablement en bois, posés une butte de terre[24].
Personnalités liées à la communeModifier
- L'écrivain André Maurois a raillé en termes plaisants l'histoire locale, faite de retournements d'alliance incessants, dans Les Silences du colonel Bramble (1918).
- Jean Besancenot, né dans la commune.
HéraldiqueModifier
Devise : Labor omnia vincit improbus (un travail opiniâtre vient à bout de tout).
Voir aussiModifier
BibliographieModifier
Voir aussiModifier
- Liste des communes de l'Oise
- Gare d'Estrées-Saint-Denis
- Ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand
Liens externesModifier
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
RéférencesModifier
- John Ayto, Dictionary of Word Origins, Arcade Publishing, New York, 1990, 584 pages, pg 506
- Stéphane Gendron, La Toponymie des voies romaines et médiévales, éditions errance, Paris, 2006, 200 pages, p. 32.
- « Page de la commune sur le Quid »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le 15 juin 2008)
- « Site officiel de la Commune » (consulté le 15 juin 2008)
- À la même époque, la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) fut également renommée Franciade
- http://www.estreessaintdenis.fr/commun/librairie/www/images/decouvrez-estrees-saint-denis/une-ville-a-la-campagne/histoire-estrees-saint-denis.pdf
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Site officiel de la Mairie : Tableau des maires depuis 1900 x » (consulté le 15 juin 2008)
- « Charles Pouplin conforté par 23 voix », Le Bonhomme picard, édition de Clermont, no 3283, , p. 21
- « Les jeunes élus tiennent conseil : Vivement encouragés par Charles Pouplin, le maire de la commune, les membres du conseil municipal des jeunes se sont réunis pour la première fois le samedi 27 février. », Le Bonhomme picard, édition de Clermont, no 3383, , p. 28.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Estrées-Saint-Denis en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le 25 octobre 2010)
- « Résultats du recensement de la population de l'Oise en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le 25 octobre 2010)
- « Dossier piscines », L'Observateur de Beauvais, no 956, , p. 10.
- « Estrées-Saint-Denis va vibrer au son du rock », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne).
- « Estrées-Saint-Denis : Le Plomb français, un savoir-faire en or », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne).
- Orianne Maerten, « Pharmatis ouvre une nouvelle ligne de production : Le sous-traitant pharmaceutique, installé à Estrées-Saint-Denis, est leader mondial de la fabrication de sticks et de sachets », Le Courrier picard, (lire en ligne).
- « Église d’Estrées-Saint-Denis », Paroisse Saint-Joseph de la Plaine d'Estrées (consulté le 2 octobre 2017).
- Pascal Querel, « Les fouilles du site d'Estrées-Saint-Denis », Revue archéologique de Picardie, nos 3-4 « Le site d'Estrées-Saint-Denis (Oise) », , p. 273-277 (DOI 10.3406/pica.2002.2330, lire en ligne, consulté le 2 octobre 2017).
- « Un nouveau sanctuaire gallo-romain à Estrées-Saint-Denis : Préalablement à la pose d'un gazoduc par GRT Gaz (opération Arc de Dierrey), traversant notamment le département de l'Oise, plusieurs équipes d'archéologues sont intervenues le long du futur tracé. C'est ainsi qu'un nouveau sanctuaire gallo-romain a été mis au jour sur la commune d'Estrées-Saint-Denis, localisé à environ 1,8 km du bourg actuel, au sommet d'une ancienne butte tertiaire dominant à 87 m d'altitude. Sur près d'un hectare, le site a révélé les vestiges d'un fanum associé à un théâtre, ainsi que ceux d'une vaste cour bordée d'une galerie de circulation, partie probable d'un enclos sacré. », Actualités de l'INRAP, INRAP, (consulté le 2 octobre 2017).
- « Des vestiges gaulois sur le chantier du gazoduc », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le 2 octobre 2017).
- « Sur les traces des Gaulois et des Romains : Depuis fin juin, des fouilles archéologiques sont menées sur le tracé d’une future canalisation de gaz, près d’Estrées-Saint-Denis. Des vestiges remarquables ont été découverts », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le 2 octobre 2017).