Institut national de l'information géographique et forestière

établissement public chargé de la production géographique de référence en France

L'Institut national de l'information géographique et forestière est un établissement public à caractère administratif ayant pour mission d'assurer la production, l'entretien et la diffusion de l'information géographique de référence en France[1]. Avant l'intégration de l'inventaire forestier national le , il était nommé Institut géographique national, dénomination dont il conserve le sigle IGN[2], institut lui-même créé par un décret du succédant au Service géographique de l'Armée (SGA) dissout en 1940.

Institut national de l'information géographique et forestière
L'information grandeur nature.Voir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Institut géographique national (France) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Sigles
IGN, IGN-FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Administration publique (tutelle) des activités économiquesVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Effectif
+1710 équivalent temps plein (unité non prise en charge) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
Organisation mère
Budget
171 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Portail de données
Identifiants
SIREN
TVA européenne
FR18180067019Voir et modifier les données sur Wikidata
data.gouv.fr

Histoire modifier

L'IGN est créé par décret le (signé par Albert Lebrun et Philippe Pétain) et succède au Service géographique de l'Armée (SGA), fondé en 1887 et dissous en 1940. Le fonds de cartes anciennes est alors divisé en deux lots : un qui reste à l'Institut et l'autre qui rejoint les archives militaires de Vincennes. Le général Louis Hurault, qui fut à l'origine de ces modifications, est le premier directeur de l'IGN. Il en négocie les statuts et tente, en vain, de récupérer le matériel saisi par les Allemands. Une loi de dix articles est signée le afin de définir les fonctions de l'IGN. Les statuts sont signés le . Ils mettent notamment en place l'École nationale des sciences géographiques afin de former des ingénieurs cartographes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'IGN devint notamment fameux pour ses faussaires. Les cartographes sont en effet experts en calligraphie et le matériel nécessaire à la production de faux papiers était disponible à l'Institut. Certains ingénieurs de l'IGN étaient en contact avec les services de renseignements alliés basés à Londres. Ils font notamment parvenir clandestinement à Londres un jeu complet de cartes couvrant la France et l'Afrique du Nord afin de remplacer le fonds détruit dans un bombardement. De plus, les agents de l'IGN participent activement à la résistance armée à partir du printemps 1943. Plusieurs agents sont fusillés par les Allemands ou meurent au combat. Entre et le , l'IGN se met au service du gouvernement provisoire et une grande partie de son personnel et de ses moyens se transforment en « Service géographique militaire ». À la fin de la guerre, l'IGN reçoit les remerciements du général Bradley et du général Eisenhower.

Entre 1945 et 1946, le débat est intense concernant l'avenir de l'IGN, dernière création de la Troisième République. Un décret est finalement signé le . Il confirme l'appartenance de l'IGN au ministère des Travaux publics et met en place la « Section géographique de l'état-major de l'Armée », chargé de répondre aux besoins militaires.

En 1947, l'IGN reçoit la mission de couvrir l'ensemble de la France, mais aussi tous les territoires dépendants, comme l'Afrique du Nord, l'Afrique occidentale, Madagascar, les États associés d'Indochine et les départements et territoires d'Outre-Mer. La tâche est considérable avec plus de 12 millions de km2 à couvrir. L'indépendance de ces pays aura pour conséquence la création de services nationaux dans chaque pays (exemples : DTGC au Sénégal, IGN-N au Niger).

L'IGN amorce alors une période de coopération active avec la plupart de ces organismes en mettant à leur disposition des ingénieurs de l'IGN et en recevant à l'ENSG des étudiants destinés à devenir les cadres des services cartographiques de pays devenus pleinement indépendants. La tenue à jour des fonds cartographiques de ces pays francophones est aussi effectuée dans le cadre de ces coopérations.

L'activité de l'IGN en dehors du territoire français se développe aussi par la conduite de grands chantiers de géodésie (Équateur 1975, Libye 1979, Arabie saoudite 1981), de cartographie (Arabie saoudite, Burundi, Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire, Togo, Béninetc.).

De 1982 à 1988, la conduite d'un grand chantier de topométrie et de cartographie numérique à Riyad est l'occasion d'introduire massivement des techniques numériques dans les processus de production ; parallèlement, l'idée d'une base de données topofoncière émerge lors de séances de la « Commission nationale de l'information géographique » présidée par Guy Lengagne ; cette commission rend son rapport en 1983 et ébauche alors une information géographique numérique faisant suite à la période de la carte de base au 1/25 000.

Établissement public à caractère administratif depuis le [3], il est placé sous la tutelle du ministère des Transports, de l’équipement, du Tourisme et de la Mer.

En 1971, l'IGN et le CNES forment le « Groupe de recherches de géodésie spatiale ». Cette collaboration entre l'IGN et le CNES se poursuit avec le lancement du programme SPOT le . Le lancement du satellite SPOT-1 a lieu le .

Six jours après la mise en orbite de SPOT-1, l'IGN lance son programme de « bases de données » (BD). La BD des communes, la BD de diffusion du nivellement, la BD de diffusion de la géodésie, la BD des missions aériennes et la BD des toponymes sont ainsi mises en place progressivement. La « BDTopo », base de données topographiques numérisée, couvre désormais l'ensemble de la France et compte près de deux millions de toponymes.

La totalité des feuilles de la carte de France de base au 1/25 000 est achevée en 1980[4]. Ses activités à l'étranger sont externalisées en 1986 au sein d'une nouvelle filiale de droit privé : IGN France International (IGN FI).

À partir de 2000, l'IGN développe le concept de Référentiel à grande échelle (RGE) ; il s'agit d'achever dans un délai rapproché la numérisation de la cartographie du territoire français avec une précision d'ordre métrique et selon quatre composantes : orthophotographie, topographie, parcelles cadastrales et adresse. Ce RGE est entièrement achevé fin 2008 et rentre dans un cycle de mise à jour pour maintenir son actualité au plus près des évolutions du terrain en fonction des moyens disponibles.

En , l'IGN ouvre le service Géoportail permettant la visualisation cartographique du territoire français au moyen d'un navigateur web et utilisant d'une part un fonds de photos aériennes et d'autre part les cartes au 125 000 numérisées.

Fin 2006, l'IGN s'est impliqué dans la production d'un récepteur Global Positioning System (GPS), pour la randonnée et la navigation automobile, appelé Evadeo. Le logiciel de navigation est fourni par BCI navigation (remplacé en 2008 par CompeGPS), les données routières sont de NAVTEQ et la puce GPS de SiRF (en), et l'IGN fournit des dalles avec des extraits de ses cartes à différentes échelles.

En , un service de personnalisation des cartes est mis en place, la « Carte à la carte », à l'image de ce que fait l'Ordnance Survey depuis quelques années.

En , le site Géoportail propose la visualisation du territoire en 3D grâce au plugin TerraExplorer de la société américaine Skyline Software Systems.

Le , l'IGN fusionne avec l'Inventaire forestier national (IFN) et devient l'Institut national de l'information géographique et forestière.

En 2015, l'IGN lance l’Espace loisirs[5] (rebaptisé IGNrando'[6] en 2017) pour proposer aux professionnels, comme aux amateurs de randonnée, un espace collaboratif de création et de partage de parcours pour toutes les activités nature. L'application mobile IGNrando'[7][source insuffisante] est lancée en .

L'IGN est dirigé par Sébastien Soriano depuis le .

Identité visuelle modifier

Organisation modifier

L'IGN est organisé en six directions sectorielles, deux directions comprenant les services support (ressources humaines, communication et relations institutionnelles) et cinq directions interrégionales. Ce sont :

  • direction de la stratégie, de l'international et de la valorisation ;
  • direction des programmes civils ;
  • direction des programmes de défense et de l'espace ;
  • direction des services et du système d'information ;
  • direction de la production des référentiels ;
  • direction de la recherche et de l'enseignement.

Une mission qualité, un conseiller forêt, le secrétariat général et l'agence comptable sont directement rattachés à la direction générale.

Le Comité de direction est l'instance supérieure de décision de l'IGN. Présidé par le directeur général, il prend les décisions essentielles, veille à leur mise en œuvre, prépare les travaux du conseil d'administration ainsi que l'ensemble des informations et documents nécessaires aux relations avec les autorités de tutelle et autres institutions externes.

Le conseil d'administration comprend 24 membres[8] : dix représentants de l'État, cinq personnalités qualifiées, trois représentants de la filière forestière, six représentants du personnel de l'institut. Le président du conseil d'administration est nommé par décret. Emmanuelle Prada-Bordenave, conseillère d’État, est nommée présidente par décret du président de la République en date du .

Recherche modifier

L'activité de recherche est organisée au sein de cinq laboratoires de la Direction de la recherche et de l'enseignement ; ces cinq laboratoires sont :

  • le COGIT[9] (conception d'objet et généralisation de l'information topographique), spécialisé en SIG et cartographie ;
  • le MATIS[10] (méthodes d'analyse et de traitement d'images pour la stéréorestitution), spécialisé en photogrammétrie et vision par ordinateur ;
  • le LOEMI[11] (Laboratoire d'optique, d'électronique et de micro-informatique) qui développe des instruments (notamment de prise de vues) ;
  • le LAREG[12] (laboratoire de recherche en géodésie), un laboratoire de géodésie situé dans les murs même de l'ENSG, qui entretient ITRF, le référentiel géodésique mondial ;
  • le LIF (laboratoire d'inventaire forestier)

Activités forestières modifier

L’IGN réalise l’inventaire forestier national, un inventaire permanent des ressources forestières métropolitaines conduit indépendamment de toute question de propriété et prévu par le Code Forestier (article L.151-1). De manière concrète, les données collectées dans le cadre de l’inventaire forestier national permettent de connaître l’état, l’évolution dans le temps et les potentialités de la forêt française.

Un réseau d’expertise forestière, composé d'ingénieurs techniques, valorise notamment les données issues de l'inventaire forestier national, pour un accompagnement de projets sur mesure. Ce réseau est organisé autour de deux unités spécialisées[13] :

  • le département Écosystèmes forestiers à Bordeaux pour les caractéristiques écologiques des milieux forestiers
  • le département Ressources forestières et carbone à Nancy pour la connaissance des ressources forestières à différentes échelles spatiales.

L’IGN réalise également la carte forestière de la France appelée BD Forêt. Élaborée par photo-interprétation d’images aériennes en infrarouge couleurs, elle permet d'identifier les plages de forêts de plus de 5 000 m2. Celles-ci sont qualifiées avec le type de formation végétale (basée sur les espèces d’arbre présentes)[14].

Pôle « IGN Conseil » voué au partage d’expertise modifier

IGN Conseil est un pôle d’une vingtaine d’ingénieurs experts en géomatique qui accompagne les organismes publics ou privés ainsi que les collectivités territoriales dans le développement de projets faisant une large place à l’information géographique. Depuis vingt ans, ce service expert intervient en France, auprès d’instances européennes et à l’international. Il a par exemple contribué, en tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’œuvre, à la constitution d’une base de données topographique haute précision dans le cadre du Plan Rhône : la BDT Rhône.

École nationale des sciences géographiques modifier

Afin de former ses personnels techniques, l'IGN maintient un établissement d'enseignement de pointe dans le domaine des sciences géographiques : l'École nationale des sciences géographiques (ENSG), à Marne-la-Vallée. Sur les quatorze cycles de formation dispensés à l'ENSG, trois sont plus précisément destinés aux techniciens et ingénieurs stagiaires de l'IGN :

  • les dessinateurs-cartographes ;
  • les techniciens-géomètres ;
  • les ingénieurs des travaux.

Recrutés sur concours avant d'intégrer l'ENSG, les étudiants de ces cycles y passent deux ou trois ans puis rejoignent l'Institut. Les cycles destinés à la formation des techniciens et ingénieurs de l'IGN sont également ouverts à la formation d'ingénieurs civils (non destinés à l'IGN) ainsi qu'à des étudiants étrangers. Les élèves peuvent participer à des projets de développement grâce à l'association Vertigéo qui met en relation des étudiants et des professionnels du monde de la géographie, ou tout autre utilisateur de données géographiques.

L'ENSG possède un laboratoire de recherche et est associée aux quatre laboratoires de recherche pilotés par l'IGN.

Services en ligne modifier

Les services en ligne occupent une place majeure à côté des livraisons matérielles ou des démarches à effectuer au guichet ou en boutique. C'est ainsi que les commandes de cartes ou de photos peuvent être effectuées depuis les années 1990 au moyen d'une boutique en ligne. Le service « Carte à la carte » permettant le cadrage personnalisé d'une carte imprimée spécialement et livrée par courrier. Géoportail propose à tous, professionnels et grand public, des services de visualisation de cartes ou d'exploitation de données géographiques produites par l'IGN ou d'autres partenaires.

Partenariats modifier

 
Véhicules de l'IGN.

L'IGN mène une politique active de partenariats. En matière de recherche, les quatre laboratoires de l'IGN mènent depuis très longtemps des partenariats avec des universités, des instituts et des entreprises. Des partenariats menés en vue de l'intégration dans le RGE de données élaborées par des partenaires sont développés depuis 2003. Des partenariats commerciaux sont mis en œuvre pour des coéditions de données, de cartes ou certains produits spécifiques comme Évadeo.

Parmi les partenaires historiques de l'IGN se trouve le SHOM (service hydrographique et océanographique de la marine) qui a la charge de la cartographie des espaces maritimes comme l'IGN a la charge de celle des terres émergées ; une action récemment entreprise avec l'IGN est le projet Litto3D[15] qui a pour objet la description fine de la zone d'estran, espace naturel sensible et d'un grand intérêt écologique et économique pour la description duquel des travaux considérables sont en cours en 2009.

Le service du Cadastre de la DGFiP fournit les données de base pour la réalisation de la BD parcellaire. La donnée foncière est aussi l'occasion d'importants échanges avec les géomètres experts.

Un partenariat inauguré en [16] regroupe l'IGN, La Poste, OpenStreetMap France et la mission Etalab pour la création de la Base Adresse Nationale.

Activités de production et d'édition modifier

Réseaux géodésiques et de nivellement modifier

Le service de la géodésie et du nivellement (SGN) assume les missions de production et d'édition des données permettant le positionnement à la surface du globe. Le LAREG (laboratoire de recherche en géodésie) est le cadre permettant à l'IGN de participer aux réseaux internationaux de collaboration scientifique en géodésie.

Après avoir longtemps été contrainte par les techniques d'observations optiques à effectuer au sol, la géodésie a pleinement profité de l'arrivée des satellites, de l'informatique et des réseaux de télécommunication. C'est ainsi qu'aujourd'hui, grâce à la collaboration de nombreux partenaires autour du réseau GNSS permanent (RGP), des engins de travaux publics peuvent être pilotés en temps réel avec une précision d'ordre centimétrique. De la même façon, la position des caméras des avions photographes est également parfaitement connue, ce qui permet d'alléger les opérations en aval tout en améliorant la qualité des bases de données issues de ces photographies.

L'IGN est à l'origine, sous l'impulsion de Claude Boucher dans les années 1980, du concept de repère international de référence terrestre : il calcule depuis le repère mondial ITRF (International terrestrial reference frame), réalisation du système ITRS (International terrestrial reference system), par la combinaison des séries temporelles des quatre techniques de géodésie spatiale et des rattachements locaux des instruments de géodésie sur les sites colocalisés.

Activités aériennes et Photothèque nationale modifier

 
Parc aérien de l'IGN à Creil (en 1970).
 
Avion Hurel-Dubois HD-34 no F-HBOO de l'IGN en 1987.
 
Ancienne entrée de la Photothèque, 2 avenue Pasteur.

Une des missions de service public de l'IGN est d'assurer le renouvellement de la couverture photographique aérienne de la France. Pour ce faire, les avions de l'IGN photographient le territoire français. Longtemps argentiques, les prises de vues sont aujourd'hui numériques, ce qui améliore les traitements de restitution. L'IGN dispose de quatre avions qui couvrent actuellement la totalité du territoire en cinq ans. Les prises de vues aériennes permettent la réalisation des bases de données numériques et de la carte grâce aux techniques de restitution photogrammétriques.

Parmi les avions notables de l'IGN, on peut citer huit anciens bombardiers LeO 45, les quatorze Boeing B-17 « Forteresses volantes » utilisées de 1946 à la fin des années 1980, les huit Hurel-Dubois HD-34 utilisés jusqu'en 1985, une Alouette III, des AeroCommander, un Fokker 27 et deux Mystère 20.

Le parc actuel est constitué de 4 Beechcraft Super King Air 200T, qui étaient installés sur la base aérienne de Creil. Depuis la fermeture de la piste au , les quatre aéronefs du service des activités aériennes de l'IGN sont en cours de déménagement, prévu entre l'été 2017 et la fin 2018, vers leur nouvelle base de l'aéroport de Beauvais-Tillé[17]. Pendant ce temps, les aéronefs sont basés à Pontoise.

La Photothèque nationale conserve les clichés du territoire réalisés depuis 1921 d'abord par le Service géographique de l'Armée, puis par l'IGN, sur son site de Saint-Mandé. La Photothèque nationale assure également la conservation des missions aériennes déposées au titre du dépôt légal.

Mise à jour en continu des bases de données modifier

La conception du référentiel à grande échelle (RGE) a inclus la mise en œuvre d'un cycle de mise à jour dès lors que les bases étaient achevées pour chaque département ; pour les orthophotographies (BD ortho), le cycle de mise à jour a d'abord été de cinq ans et s'améliore progressivement ; pour les bases de données vectorielles topographiques et d'adresse (BD TOPO, BD adresses) la mise à jour s'effectue « en continu » selon un cycle d'une année à l'intérieur de chaque département.

Pour cela, l'IGN a déployé en région plus de cent techniciens qui collectent les évolutions à intégrer dans les bases de données, au plus près du terrain. Pour les aider dans cette tâche et pour bénéficier d'informations récentes, l'IGN développe, depuis 2004, une politique de partenariats auprès d'organismes utilisant des bases de données IGN et produisant eux-mêmes des données métier géolocalisées, surtout au niveau national (IFN, la Poste, DGFiP, RTE...), quelquefois au niveau départemental (Services départementaux d’Incendie et de Secours, Conseils généraux). En contrepartie, l'IGN fournit à ses partenaires les informations leur permettant d'améliorer leurs propres bases de données, tant en termes d'actualité que d'exhaustivité.

Avec la mise en ligne, en , d'un site dénommé « RIPart » (acronyme de remontée d'jnformations partagées), l'IGN teste les possibilités offertes par les nouvelles technologies internet et l'API Géoportail afin d'associer les clients du RGE en général, et ses partenaires en particulier à la mise à jour de ses bases. Depuis , ce service est renommé l'Espace collaboratif de l'IGN.

Bases de données numériques modifier

L'IGN fournit à ses clients publics ou privés des bases de données géographiques, constituant tout ou partie de systèmes d'information géographique. Ils permettent sur un fond de carte ou d'imagerie aérienne de sélectionner, ajouter et représenter des informations thématiques localisées. L'IGN constitue et actualise notamment le Référentiel à grande échelle (RGE), comprenant quatre composantes : topographique, orthophotographique, parcellaire et adresse.

Référentiel à grande échelle modifier

Le Référentiel à grande échelle (RGE) est un ensemble de données géolocalisées comprenant une orthophotographie, un assemblage de données cadastrales géolocalisées, des données vectorielles topographiques et les adresses géolocalisées ; il couvre l'ensemble des départements français de métropole et d'outre-mer (sauf Mayotte). Le contenu du RGE est défini par un arrêté en date du [18]. Le RGE a été constitué de 2000 à 2008 ; le premier ensemble de données couvrant totalement le territoire a été l'orthophotographie dont la première édition a été achevée en 2003 pour répondre aux besoins de mise en œuvre de la politique agricole commune (PAC). C'est sur cette orthophotographie que le levé des parcelles agricoles a été reporté et a permis le contrôle de l'attribution des primes à la production agricole. Les autres données du RGE répondent de même à des besoins clairement identifiés en matière d'aménagement du territoire, d'urbanisme, de protection de l'environnement, de défense et de sécurité.

Bases scannées (ou « image » ou « raster ») modifier

Pour obtenir rapidement des cartes numériques utilisables dans des SIG, le premier processus utilisé a consisté à scanner les cartes papiers, à isoler la partie utile, à géolocaliser l'image et enfin à assembler les images obtenues en les redécoupant en dalles selon un découpage régulier ; ce travail a été effectué pour toutes les séries de cartes de l'IGN, maintenant consultables sur Géoportail. À l'heure du tout numérique, ces images de cartes sont maintenant générées directement à partir des bases de données au moyen d'un processus complexe permettant d'obtenir le rendu cartographique final auquel les utilisateurs sont habitués. Ces images numériques peuvent alors être utilisées sur des supports numériques, éditées sur des sites web ou imprimées sur du papier.

Bases maillées modifier

Les principales bases de données maillées de l'IGN sont les grilles de calculs géodésiques et la base de données altimétriques. La principale fonction de ces bases est de permettre de calculer des valeurs numériques par interpolation. Leur visualisation par colorisation en fonction des valeurs permet également d'obtenir une représentation de l'espace géographique.

Bases vectorielles modifier

Les bases vectorielles de l'IGN se différencient par la précision des points enregistrés et par le modèle conceptuel de données qui organise l'information qu'elles contiennent. Chaque base de données vise donc des ensembles d'applications dans certaines plages d'échelles. C'est ainsi que la BD TOPO répond à un ensemble d'applications assez étendu à « grande échelle » (précision métrique, édition possible du 18 000 au 150 000 alors que GéoFLA ne vise que des représentations de cartographie statistique avec une précision « à la commune ». La BD CARTO est un intermédiaire entre ces deux options.

Bases 3D modifier

L'IGN a produit dès les années 1970 des données permettant de représenter la volumétrie des bâtiments dans les espaces urbains ; la base TRAPU (tracé automatique de perspectives urbaines) permettait d'enregistrer les bâtiments sous forme de polyèdres ; la base ainsi enregistrée permettait d'effectuer le tracé des bâtiments en vue perspective en choisissant à volonté le point de vue et l'axe perspectif.

Des travaux de recherche ont amené en 2008 à produire de manière semi-automatique un « bâti 3D » qui permet d'associer des textures réelles aux façades et toitures de bâtiments.

Bases de données européennes modifier

L'IGN vend les bases de données européennes élaborées par Eurogeographics à l'aide des données fournies par chacun de ses membres, les instituts ou agences cartographiques nationales d'Europe. Il s'agit d'EGM (EuroGlobalMap), base topographique vectorielle de précision décamétrique, ERM (EuroRegionalMap), base topographique vectorielle de précision hectométrique, EBM (EuroBoundaryMap), base vectorielle des limites administratives et EuroDEM (modèle numérique du relief du terrain).

Cartes papier modifier

L'IGN français publie et commercialise plusieurs grands types de cartes topographiques :

  • les cartes au 125 000 (1 cm pour 250 m), qui ont remplacé les cartes d'état-major, ont été remises en chantier depuis 2011[2] ;
  • les cartes au 150 000 (1 cm pour 500 m), qu'il a tendance à délaisser dans le cadre de sa politique commerciale, mais qui sont toujours très utilisées par les militaires de l'Armée de terre ;
  • les cartes au 1100 000 (1 cm pour 1 km) qui servent de cartes routières et touristiques, ainsi que dans l'aviation militaire française ;
  • les cartes au 1250 000 (1 cm pour 2,5 km) qui servent de cartes routières régionales et permettent de dériver l'atlas routier national (au 1/320 000) ;
  • la carte routière de France au 11 000 000 (1 cm pour 10 km).

À cela s'ajoutent des plans de ville.

L'IGN français est aussi le distributeur français sous son logo de cartes de villes et pays étrangers, notamment celles de l'éditeur Marco Polo.

Cartes numériques modifier

L'IGN français publie et commercialise des cartes numériques, distribuées d'abord en CD-ROM puis sur la plateforme commerciale de l'IGN et l'application dédiée, IGNrando. Les cartes sont publiées sous le format propriétaire fermé rmap. Des constructeurs de systèmes de navigation par GPS comme Garmin et des applications mobiles comme Iphigénie sous Android, E-Walk, ViewRanger sous Android et iOS utilisent ces cartes avec des abonnements. Les cartes numériques produites par l'IGN sont lisibles en ligne sur les systèmes Linux (Géoportail et IGNrando).

Cartes en relief modifier

L'IGN français propose, en plus des cartes papier, toute une gamme de cartes en relief. Les zones proposées couvrent toute la France à des échelles très variées : du 13 400 000 et du 11 200 000 pour la France entière jusqu'à du 150 000 (massif du Mont-Blanc, Vanoise).

Cartes anciennes modifier

L'IGN dispose d'un véritable trésor de cartes anciennes : cartes de Cassini (du XVIIIe siècle), cartes d'état-major (XIXe siècle), cartes des chasses du roi (XVIIe siècle), etc.. Toutes ces cartes sont conservées ainsi que leur support d'impression, ce qui permet une production inchangée en taille-douce à Villefranche-sur-Cher.

De nombreuses autres cartes anciennes de la France mais aussi de certaines de ses anciennes colonies sont conservées et peuvent être consultées à la cartothèque de l'IGN à Saint-Mandé. L'IGN a longtemps pratiqué l'échange de cartes avec d'autres instituts étrangers et possède également un solide fonds concernant l'étranger.

L'IGN a engagé un long processus de numérisation de ses cartes anciennes et de transfert des exemplaires papiers originaux de ces cartes à Villefranche-sur-Cher, centre de stockage de l'IGN.

Publications modifier

L’IGN édite de nombreuses publications, parmi lesquelles :

Inventions modifier

L'IGN a dans son actif plusieurs brevets d'inventions :

Quelques membres illustres modifier

Notes et références modifier

  1. Décret n°81-505 du 12 mai 1981 relatif à l'Institut géographique national *IGN*.
  2. a et b David Larousserie, « La révolution numérique », Le Monde,‎
  3. « L'Institut Géographique National devient un " Établissement public de L'État " », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Y. R., « Une nouvelle mission pour l'Institut géographique : établir les cartes de la " France en devenir " », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « L’IGN lance l’Espace loisirs, le portail de référence des activités nature ! », sur DécryptaGéo, l'information géographique, (consulté le )
  6. « L’Espace loisirs devient IGNrando’ », sur Parc national des Ecrins, (consulté le ).
  7. « Cet été #JeVoyageEnFrance avec l’application IGNrando’ - Portail IGN - IGN », sur ign.fr, (consulté le ).
  8. Décret n° 2011-1371 du 27 octobre 2011 relatif à l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN)
  9. COGIT.
  10. MATIS.
  11. LOEMI.
  12. LAREG.
  13. « L’expertise forestière à l’IGN », sur inventaire-forestier.ign.fr (consulté le )
  14. « BD Forêt® | IGN - Espace professionnel », sur professionnels.ign.fr (consulté le )
  15. « Le projet Litto3D ® », sur shom.fr.
  16. Nicolas Bégasse, « La France a enfin son fichier unique d'adresses postales, et c'est tant mieux », sur 20minutes.fr, .
  17. « L’IGN relocalise ses activités aériennes de Creil à l’aéroport de Beauvais-Tillé », sur Décryptagéo,
  18. Arrêté du 16 mars 2005 fixant la liste des bases de données géographiques et des fonds cartographiques constitués et mis à jour par l'Institut géographique national au titre de ses missions d'intérêt général.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Thierry Lassalle : Cartographie 4000 ans d'aventures et de passion IGN-Nathan Paris 1990
  • Collectif : "La petite compagnie : au hasard des souvenirs des derniers arpenteurs de l'IGN" Éditions APR-IGN Cognac 1992
  • Collectif : "La boîte de Pandore : autres souvenirs retrouvés des derniers arpenteurs de l'IGN", Éditions APR-IGN, 1995
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 1, , "1940-1990 : une histoire mouvementée"
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 2, , "Du Tropique au Cercle Polaire" IGN Paris 2001
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 3, , "De l'Empire colonial aux ageces de l'IGN : 1940-1973" IGN Paris 2003
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 4, , "Les bâtiments" IGN Paris 2002
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 5, , "Sur la frontière Guyane - Brésil 1956 - 1961 - 1962 - 1991" IGN Paris 2004
  • "Les cahiers historiques de l'IGN" no 6, , "L'Ecole nationale des sciences géographiques (ENSG) 1941 - 2004" IGN Paris 2007
  • Rapport public de la Cour des comptes du 4 février 2009 sur la faiblesse des outils de gestion et l'insuffisance de vision prospective de l'IGN
  • Guy Lebègue, Du spatial aux Travaux publics - Partenariat Géoportail IGN/CSTB : les maquettes virtuelles, avec la collaboration de Eric Lebègue, CSTB et Laurent Lebègue, CNES, Lettre AAAF Cannes, spécial , publiée sur archive-host.com, reprise dans La Lettre AAAF N°6 de juin 2007, (ISSN 1767-0675).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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