Cimetière de Terre-Cabade

cimetière principal de Toulouse
Cimetière de Terre-Cabade
Cimetière de Salonique
Entrée principale par Urbain Vitry
Pays
Région
Commune
Superficie
33 hectares
Tombes
env. 28 000 tombes et 20 000 caveaux
Mise en service
Patrimonialité
Coordonnées
Identifiants
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Carte
Personnalités enterrées

Le cimetière Terre-Cabade est le plus grand cimetière de Toulouse, dans le Midi de la France. À flanc du coteau de Jolimont, il couvre un vaste quadrilatère de 33 hectares, délimité au nord par l'avenue de la Colonne, à l'est par le boulevard des Crêtes et au sud par l'avenue de la Gloire. L'entrée principale se trouve à l'ouest, dans l'axe de l'avenue du Cimetière. Par ailleurs, le cimetière est partagé en deux parties, séparées par le chemin de Caillibens :

  • le cimetière de Terre-Cabade au sens strict, qui comporte six sections et correspond au « cimetière ancien », œuvre de l'architecte Urbain Vitry, ouvert en 1840 et progressivement agrandi au cours du XIXe siècle ;
  • le cimetière de Salonique, divisé en deux sections, qui correspond au « cimetière nouveau », aménagé en 1915 ;
  • le cimetière d'Hérédia, qui ne compte qu'une seule section, correspond à une ultime extension du cimetière de Salonique, dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Dépositoire par Urbain Vitry

Il compte environ 28 000 tombes et 20 000 caveaux[1]. Plus que tout autre cimetière toulousain, un grand nombre de personnalités politiques et artistiques locales y sont enterrées. Par ailleurs, on y trouve plusieurs monuments aux morts, dédiés aux victimes des grandes guerres des XIXe et XXe siècles.

Situation et accès modifier

Quatre entrées donnent accès au « cimetière ancien » de Terre-Cabade :

  • l'entrée principale, no 1 ter avenue du Cimetière, à l'ouest ;Horaires:08h00 -18h00
  • la porte de la Colonne, au nord, no 33 avenue de la Colonne ;Horaires : 08h00-17h45.
  • la porte des Écuries, au nord-est, sur le chemin de Caillibens ;Horaires: 08h00-17h45.
  • la porte de Caillibens, au sud-est, sur le chemin du même nom.Hiraire: 08h00-17h45.

Trois entrées donnent accès au cimetière de Salonique :

  • la porte de Caillibens, au sud-ouest, sur le chemin du même nom ;Horaires:08h00-17h45.
  • la porte du Chat noir, au nord-ouest, face au no 88 avenue de la Colonne ;Horaires:08h00-18h00
  • la porte Heredia. Horaires: 08h-17h45,au nord-est, au no 2 impasse de Salonique. Elle permet d'entrer directement dans la section Heredia, la plus récente du cimetière de Salonique, aménagée dans la deuxième moitié du XXe siècle. Elle porte le nom d'une voie toute proche, le chemin de Heredia, dont la première partie, qui longe le cimetière, a été rebaptisée impasse de Salonique après l'aménagement du boulevard des Crêtes en 1974.

Origine du nom modifier

Le nom de Terre Cabade provient sûrement de l'occitan terra cavada, « terre excavée ». Ce toponyme rappelle que, jusqu'au début du XIXe siècle et l'ouverture du cimetière, on y trouvait plusieurs briqueteries et que le sol y était creusé par les briquetiers pour en extraire l'argile.

Le « cimetière nouveau » de Salonique, aménagé en 1915, tient son nom de la ville grecque de Thessalonique. C'est en effet sous l'expression d'« expédition de Salonique » que, pendant la Première Guerre mondiale, la presse et l'opinion publique françaises désignaient l'intervention française sur le front d'Orient, entre et , aux côtés des forces alliés face aux puissances centrales, et particulièrement l'empire ottoman.

Histoire modifier

Le projet de créer un cimetière central date de 1824. En 1832, le conseil municipal, dirigé par Joseph Viguerie, prend la décision d'établir un cimetière hors de la ville, au-delà du canal du Midi, sur le coteau des Redoutes. Entre 1832 et 1846, la mairie fait l'acquisition auprès de plusieurs terrains, à flanc de coteau, pour une superficie totale de 10 hectares. Si les premières inhumations commencent au moins dès 1834, il faut attendre 1838 pour que commencent les premiers travaux d'envergure. À cette date, le mur de clôture est édifié[2].

Le , le maire, Armand Perpessac, décrète que tous les cimetières catholiques de la rive droite doivent être fermés et les tombes transférées au nouveau cimetière du quartier de Terre-Cabade. Quelques semaines plus tard, le , le portail néo-égyptien monumental est inauguré[3].

Le cimetière de Terre-Cabade doit être complété, dans les premiers projets, par deux autres cimetières au nord, dans le faubourg des Minimes, et au sud, dans le faubourg Saint-Michel, mais ils sont abandonnés par manque de place. En conséquence, le cimetière de Terre-Cabade est agrandi[4]. En 1859, un terrain est ainsi acquis à l'est du cimetière pour aménager un carré qui doit recevoir les sépultures des communautés de religieuses de la ville[5]. En 1869, le conseil municipal décide également du transfert des cimetières protestant et juif, qui avaient été établis tous les deux au chemin de Béarnais (actuelle rue du Béarnais) au début du XIXe siècle, et qui devaient être déplacés pour permettre le prolongement du boulevard Lascrosses jusqu'au canal de Brienne. Après l'achat de nouvelles parcelles entre 1874 et 1875, les deux cimetières du chemin de Béarnais sont transférés à Terre-Cabade en 1878[6].

En 1888, la municipalité de Camille Ournac décide d'un nouvel agrandissement, par l'achat de plusieurs terrains au nord du cimetière et du chemin des Gongous[7]. Les terrains sont acquis entre 1889 et 1896, permettant la nouvelle extension[8].

En 2015, les bâtiments de l'entrée monumentale d'Urbain Vitry sont rénovés.

Description modifier

Entrée principale modifier

La monumentale entrée principale du cimetière a été bâtie dans un style néo-égyptien inspiré de l'Architecture de l'Égypte antique, et adapté aux matériaux locaux tels que la brique foraine. L'ensemble est réalisé d'après les plans dressés en 1836 par l'architecte de la Ville, Urbain Vitry, et est inauguré en 1840. L'entrée est inscrite au titre des monuments historiques le [9].

Le portail est encadré de deux obélisques en brique coiffés de pyramidions dorés. De part et d'autre du portail se présentent deux pavillons, ornés de colonnes papyriformes en brique. Chaque pavillon est accessible par une porte à linteau, derrière ces colonnes.

Monuments modifier

Outre les tombes, le cimetière abrite des monuments dédiés à un groupe de personnes :

  • Monument du Souvenir français, élevé à la mémoire des morts pour la Patrie de la garnison de Toulouse
  • Monument aux morts de Salonique
  • Monument de la Défense de Belfort, aux artilleurs de la Haute-Garonne, qui ont participé au célèbre siège de Belfort.
  • Cimetière allemand
  • Monument aux morts de la guerre 1914-1918 de Philippeville
  • Monument aux morts américains de la Première Guerre mondiale : Érigé le par George Ford, père des American Boys - Fonds donnés par des « Américains de Toulouse »
  • Monument funéraire d'Aristide et Marie Bergès inscrit au titre des monuments historiques[10]
  • Monument du Souvenir français : Le Monument du Souvenir Français fut inauguré le par les soins du Souvenir Français dont le Président était Mr Pozzo di Borgo intendant militaire et les Vice-Présidents M. Paul Feuga adjoint au Maire, et le Docteur Gendre.

Célébrités enterrées modifier

De nombreuses célébrités ont choisi pour dernière demeure le cimetière toulousain. On y retrouve des grands noms de l'armée française. Le général de division Philibert Collet, rejoignant en Transjordanie les Forces françaises libres en 1941, Grand officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1914-1918 et membre des Troupes spéciales du Levant, ou encore le général Barbot, son nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (35e colonne), témoigne de sa bravoure lors de son service en Espagne entre 1808-1811. On note également la sépulture de Louis Victorin Cassagne, décrit par Napoléon comme l'un de : « ses valeureux égyptiens; il y a l'intelligence dans le feu de son allant ». Il est ainsi représenté sur le tableau de Louis-François Lejeune, « La bataille des pyramides ». De l'Italie à l'Égypte, d'Auerstaedt à Baylen ou encore à Dresde, il restera fidèle à l'empereur, jusqu'aux dernières heures des Cent-Jours. Fait intéressant, il reçut vingt-et-une blessures en vingt-et-une campagnes. On peut croiser ici ou là la tombe d'artiste reconnu, comme Jules Jacques Labatut, deux de ses dessins sont d'ailleurs exposés au Louvre. D'autres personnages plus atypiques y reposent, comme Jules Léotard, inventeur du trapèze volant, mais encore Joseph Engelmajer, fondateur de l'association Le Patriarche, destinée au soin des toxicomanes, et qui a été suspectée d'être un mouvement sectaire. Aussi Eugène d'Hautpoul, homme politique français, mort en portant secours lors des inondations de 1875. La tombe de Dominique Baudis se trouve au cimetière de Salonique à côté de la sépulture de Pierre Baudis.

Images par ordre alphabétique modifier

Sépultures remarquables modifier

Lieu de culte modifier

Le cimetière toulousain est aussi un lieu de recueillement pour les catholiques de passage dans la capitale occitane. Hélène Soutade, « sainte populaire », (non reconnue par l’Église) connue sous le nom de sainte Héléna y repose.

Dans la littérature modifier

  • La nouvelle de Laurent Mantese « Rigor Mortis » (Le Comptoir des épouvantes, Malpertuis, 2012) a pour cadre le cimetière de Terre-Cabade.

Notes et références modifier

  1. Julie Guérineau, « Toulouse. Hubert Gesse : le gardien des morts de Terre-Cabade », La Dépêche du Midi, 30 octobre 2016.
  2. Gaspard 1989, p. 1.
  3. Gaspard 1989, p. 1-2.
  4. Gaspard 1989, p. 2.
  5. Gaspard 1989, p. 4-5.
  6. Gaspard 1989, p. 7-9.
  7. Gaspard 1989, p. 15.
  8. Gaspard 1989, p. 17.
  9. « Entrée du cimetière de Terre-Cabade », notice no PA31000114, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Notice no PA31000115, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Camboulives 1981, p. 3.
  12. Maurice Prin, « Le tombeau du sculpteur Antoine-Joseph Salamon », L'Auta, no 19, janvier 2001, p. 19-22.
  13. Camboulives 1981, p. 2.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Charles Gaspard, Le cimetière de Terre Cabade, Petite bibliothèque no 18, Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne, Toulouse, 1981 (lire en ligne).
  • Madeleine Lassère, « La création du cimetière de Terre-Cabade à Toulouse au XIXe siècle : une opération de prestige », Annales du Midi, tome 106, no 205, Du commerce à l'urbanisme : Toulouse, XIIe – XIXe siècles, 1994, p. 79-96 (lire en ligne).
  • Élisabeth Blanc, « Héléna, la sainte du cimetière », Annales du Midi, no 24, La fabrication des saints, , p. 33-42 (lire en ligne).
  • Elsa Tustes, Guillaume Laizé et Vincent Tricaud, Renaissance du parc-cimetière de Terre-Cabade : un balcon sur la ville rose, projet de fin d'études de l'École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux, Talence, 2018 (lire en ligne).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier