Alpes-Maritimes (1793-1814)

ancien département français (1793-1814)
Alpes-Maritimes

17931814

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des Alpes-Maritimes produite vers 1805 par Franz Johann Joseph von Reilly.
Informations générales
Statut Département de la Révolution française
Chef-lieu Nice
Histoire et événements
31 janvier 1793 Annexion du comté de Nice par la Première République
4 février 1793 Création
14 février 1793 Annexion de Monaco
6 juin 1805 Annexion de la République ligurienne
Avril 1814 Dissolution

Les Alpes-Maritimes sont un ancien département français, créé pendant la Révolution française en 1793 et dissous en 1814 lors de la chute du Premier Empire. Géographiquement, il correspond à peu près à l'actuel département des Alpes-Maritimes, recréé en 1860 à la suite de l'annexion du comté de Nice.

Historique modifier

En 1792, la région est principalement composée du comté de Nice, province du royaume de Sardaigne limitrophe de la toute jeune Première République française. La principauté de Monaco occupe une frange de littoral à l'est de Nice. La république de Gênes se situe légèrement plus loin sur la côte ligure.

Après le déclenchement de la guerre de la première coalition, l'armée du Midi de la République française occupe Nice le . En octobre, elle occupe une partie du comté, mais se heurte à la résistance sarde dans les hautes vallées. Pendant 18 mois, la République française et le royaume de Sardaigne se livrent à une guerre de montagne ; le comté de Nice n'est entièrement conquis qu'en et la résistance intérieure des Barbets se poursuit pendant des années[1].

Bien que n'occupant pas la totalité du territoire, la Convention nationale déclare néanmoins l'annexion du comté de Nice le [2]. La région est organisée en département des Alpes-Maritimes par le décret du [3],[4]. Le , la principauté de Monaco est annexée au tout jeune département[5]. Le , le département est divisé en trois districts (Nice, Puget-Théniers et Menton) et vingt cantons par les commissaires Grégoire et Jagot nommés par la Convention nationale[6],[7]. Les premières élections à la Convention ont lieu le  : Joseph Séraphin Dabray, Jean Dominique Blanqui et Ruffin Castus Massa sont les premiers élus du nouveau département[8].

En 1796, le général français Napoléon Bonaparte lance depuis Nice la première campagne d'Italie. Le , le roi de Sardaigne Victor-Amédée III capitule à Cherasco ; l'armistice de Cherasco lui impose le de se retirer de la Première Coalition. Le , le traité de Paris entérine l'annexion du comté de Nice par la France.

La République ligurienne est créée en à partir de la république de Gênes. « République sœur », il s'agit d'un simple État satellite de la France qui est finalement annexé le . Sa partie occidentale est alors rattachée aux Alpes-Maritimes.

En 1814, l'issue de la Campagne de France met fin aux Alpes-Maritimes. Le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier reprend contrôle du comté de Nice le . La république de Gênes est rétablie le avant d'être annexée par le royaume de Sardaigne le . Le , le traité de Paris replace la France dans ses frontières de 1792, consacrant la dissolution du département et le retour à l'indépendance de Monaco.

Géographie modifier

Le premier département des Alpes-Maritimes recouvre la majeure partie de l'actuel département des Alpes-Maritimes, à trois exceptions :

Organisation administrative modifier

Première organisation (1793-1795) modifier

 
Carte des Alpes-Maritimes en 1793, présentant sa division en districts (bleu : Puget-Théniers, vert : Nice, mauve : Menton) et cantons.

En 1793, les Alpes-Maritimes sont initialement organisées en districts subdivisés en cantons, comme les autres départements de France. Le découpage est alors le suivant[7] :

  • District de Nice : cantons d'Aspremont, Contes, l'Escarène, Levens, Nice, Roquebillière, Utelle et Valdeblore.
  • District de Menton : cantons de La Brigue, Menton, Monaco, Perinaldo et Sospel.
  • District de Puget-Théniers : cantons de Beuil, Gilette, Guillaumes, Puget, Roquesteron, Saint-Étienne et Villars-sur-Var.

Le 9 ventôse an II (), Monaco devient chef-lieu de district à la place de Menton (sous le nom de Fort-d'Hercule).

Deuxième organisation (1795-1805) modifier

 
Carte des Alpes-Maritimes en 1801, présentant sa division en arrondissements (bleu : Puget-Théniers, vert : Nice, mauve : Monaco) et cantons.
 
Carte des Alpes-Maritimes (1800)

En 1795, les districts sont abandonnés. Les arrondissements sont créés le . Le découpage est alors le suivant[9] :

Cette organisation subit peu de modifications. Toutefois, par l'arrêté du 17 frimaire an X (), Saint-Sauveur devient chef-lieu de canton à la place de Valdeblore, le canton de Contes est rattaché à celui de L'Escarène, celui de Levens à celui d'Aspremont, et le canton de Nice est divisé en trois cantons : Nice-Ouest, Nice-Est et Villefranche[9].

Troisième organisation (1805-1814) modifier

 
Carte des Alpes-Maritimes en 1805, présentant sa division en arrondissements (bleu : Puget-Théniers, vert : Nice, mauve : San Remo) et cantons.

Le 17 prairial an XIII (), la république ligurienne est rattachée à la France, donnant naissance à trois nouveaux départements : Apennins, Gênes et Montenotte. Toutefois, la partie occidentale de la république est annexée aux Alpes-Maritimes. À partir du , la composition du département est la suivante[10] :

Notes et références modifier

  1. Département des Alpes-Maritimes, « Les Alpes-Maritimes de 1793 à 1799 », sur Département des Alpes-Maritimes (consulté le )
  2. Convention nationale, « Décret de la convention nationale, du 31 janvier 1793, portant que le ci-devant Comté de Nice fait partie intégrante de la République Françoise », Collection générale des lois, proclamations, instructions et autres actes du pouvoir exécutif, vol. 13,‎ , p. 184.
  3. Convention nationale, « Décret de la convention nationale, du 4 février 1793, portant que le ci-devant comté de Nice, réuni à la République Françoise, formera provisoirement un quatre-vingt-cinquième département, sous la dénomination des Alpes Maritimes », Collection générale des lois, proclamations, instructions et autres actes du pouvoir exécutif, vol. 13,‎ , p. 232-233.
  4. Recueil des décrets de la Convention nationale, avec les principaux discours qui y ont été lus, les proclamations du pouvoir exécutif provisoire, et une liste double des députés à la Convention nationale : depuis le premier janvier 1793, l'an second de la République, jusqu'au premier avril de la même année, t. II, Nancy, Imprimerie nationale de H. Haener, (lire en ligne), p. 157-158.
  5. Convention nationale, « Décret de la convention nationale, du 14 février 1793, relatif à la Réunion à la République Françoise, de la Principauté de Monaco & de plusieurs Communes », Collection générale des lois, proclamations, instructions et autres actes du pouvoir exécutif, vol. 13,‎ , p. 317-319.
  6. Michel Bottin, « Les évolutions institutionnelles du département des Alpes-Maritimes », Cahiers de la Méditerranée, vol. 77,‎ , p. 137-150 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b Archives parlementaires de 1787 à 1860 : Première série (1787 à 1799), t. LXII du 13 avril 1793 au 19 avril 1793, Paris, Imprimerie Paul Dupont, (lire en ligne), p. 146-148.
  8. « 1793 Création du premier département des Alpes-Maritimes », Département des Alpes-Maritimes.
  9. a et b Alain Ruggiero, La Population du comté de Nice de 1693 à 1939, Nice, Serre, coll. « Actual », , 443 p. (ISBN 2864103427, lire en ligne), p. 29-30.
  10. « Décret impérial concernant une nouvelle composition des trois arrondissements des Alpes-Maritimes, Gênes, 15 messidor an 14 », Bulletin des lois de la République française, vol. 4,‎ , p. 84-85.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Références externes modifier