Adrie van der Poel

coureur cycliste néerlandais
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Adrianus Aloysius Jacobus van der Poel, dit Adrie van der Poel, né le à Hoogerheide, est un coureur cycliste néerlandais.

Adrie van der Poel
Adrie van der Poel en 2011
Informations
Naissance
Nationalité
Distinction
Équipes professionnelles
Équipes dirigées
Principales victoires

Professionnel de 1981 à 2000, il totalise plus de 100 victoires, dont le Tour des Flandres 1986, Créteil-Chaville 1987, Liège-Bastogne-Liège 1988 et l'Amstel Gold Race 1990. Il est champion du monde de cyclo-cross en 1996 et six fois champion des Pays-Bas de la discipline en 1989, 1990, 1991, 1992, 1995 et 1999. Il est champion des Pays-Bas sur route en 1987. Il participe également à des compétitions de VTT, terminant notamment 4e de la manche de Houffalize, lors de la Coupe du monde 1994.

Il est le gendre de Raymond Poulidor. Ses deux fils sont également coureurs professionnels : David a notamment été champion des Pays-Bas de cyclo-cross espoirs, tandis que Mathieu est multiple champion du monde de cyclo-cross et obtient également des résultats sur route et en VTT. Son frère Jacques fut aussi professionnel entre 1986 et 1992.

Il était membre du club RSC De Zuidwest-Hoek-Bergen-op-Zoom[1].

Biographie

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Carrière sur route

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Adrie van der Poel en 1980.

Après des résultats prometteurs aux Pays-Bas, Adrie van der Poel est sélectionné en 1980 aux Jeux olympiques de Moscou, où il prend la 7e place de la course en ligne derrière six coureurs de l'Europe de l'Est. En octobre de la même année, il se classe 17e du Grand Prix des Nations à plus de 10 minutes du lauréat Jean-Luc Vandenbroucke.

van der Poel commence sa carrière professionnelle en 1981 au sein de l'équipe DAF Trucks, qui a comme leaders Roger De Vlaeminck et Hennie Kuiper. À 22 ans, il s'illustre d'entrée en terminant onzième du Trofeo Laigueglia et deuxième du Samyn. Sur Paris-Nice, il gagne la troisième étape et prend le maillot jaune. Huit coureurs, dont Stephen Roche, devancent le peloton de neuf minutes sur la ligne d'arrivée. La lutte pour le classement général se déroule ensuite entre Roche et lui. À l'attaque lors du dernier jour, l'Irlandais creuse l'écart à Nice, puis s'impose sur le contre-la-montre final du col d'Èze[2]. van der Poel termine finalement deuxième du général et dans la foulée, il est sixième du Critérium international, de Gand-Wevelgem, puis douzième du Tour des Flandres. Mi-avril, il est deuxième de la Flèche wallonne, devancé au sprint par Daniel Willems. Durant l'été, il gagne la première étape du Critérium du Dauphiné libéré, puis se classe troisième du championnat des Pays-Bas sur route et quatrième du Grand Prix de l'Escaut.

En 1982, il remporte une nouvelle étape de Paris-Nice. Huitième de l'Amstel Gold Race, il est déclaré une semaine après vainqueur du Championnat de Zurich, profitant de la disqualification pour dopage du vainqueur Eric McKenzie. Il participe ensuite à son premier Tour de France et termine notamment deuxième de la dernière étape sur les Champs-Elysées, devancé au sprint par le maillot jaune Bernard Hinault[3]. En deuxième partie de saison, il est deuxième du Grand Prix du canton d'Argovie et du Grand Prix de Dortmund, ainsi que quatrième du Tour des Pays-Bas.

Lors de la saison 1983, l'équipe est renommée Jacky Aernoudt-Rossin. Il réalise une de ses meilleures saisons, obtenant quatre succès et de nombreuses places d'honneur sur les classiques. Il gagne le prologue du Tour de Luxembourg, le Grand Prix Jef Scherens et le Prix national de clôture. Il est deuxième du Championnat des Flandres, du Trophée Baracchi, de Blois-Chaville, ainsi que troisième du Tour de Lombardie, battu au sprint par Sean Kelly et Greg LeMond. Ultra régulier et très polyvalent, il se classe également quatrième du Grand Prix du Midi libre, de Paris-Bruxelles, de Gand-Wevelgem, ainsi que sixième de Paris-Roubaix et septième de Liège-Bastogne-Liège. Le 4 septembre, il est médaillé d'argent au championnat du monde sur route. Il règle au sprint le groupe de contre qui termine à plus d'une minute du vainqueur Greg LeMond.

En mars 1984, il termine quatrième de Tirreno-Adriatico, après avoir remporté une étape et le classement par points. Lors du Tour de France, il est maillot jaune pendant une étape, mais abandonne la course après deux semaines. En fin d'année, il est sixième de Paris-Bruxelles et du Tour de Lombardie. Il retrouve son meilleur niveau l'année suivante, où il remporte de nombreuses courses d'un jour, à savoir le Grand Prix de Cannes, la Flèche brabançonne, Binche-Tournai-Binche, le Grand Prix de l'Escaut, la Classique de Saint-Sébastien, le Grand Prix d'Isbergues et Paris-Bruxelles. Il prend part également au Tour de France et aux mondiaux, mais sans obtenir de succès. En octobre, il est sixième de Créteil-Chaville et surtout deuxième du Tour de Lombardie, battu au sprint par Sean Kelly.

Lors de la saison 1986, il confirme son statut d'un des meilleurs coureurs de classiques de sa génération. Il remporte le Tour des Flandres devant Sean Kelly à l'issue d'un sprint à quatre. Il est ensuite deuxième de Liège-Bastogne-Liège (battu par Moreno Argentin) et d'À travers la Belgique, ainsi que troisième de Paris-Roubaix et du Championnat de Zurich. Il figure également dans le top 10 de Milan-San Remo, de Gand-Wevelgem et de l'Amstel Gold Race. En octobre, il gagne le Prix national de clôture et prend la quatrième place de Creteil-Chaville. En fin de saison, il est élu cycliste néerlandais de l'année et se classe troisième du Super Prestige Pernod, ainsi que du classement FICP, grâce à sa régularité sur les grandes courses.

En 1987, il signe chez PDM-Ultima-Concorde et décroche 10 succès, comme deux ans plus tôt. Il devient champion des Pays-Bas, remporte notamment une étape du Tour de France, le Grand Prix de Fourmies, Creteil-Chaville, le Prix national de clôture et le Tour du Piémont. Il se classe une nouvelle fois troisième du classement FICP. Il réalise une nouvelle grande saison en 1988, avec comme sommet un succès sur Liège-Bastogne-Liège à l'issue d'un sprint à trois. Il gagne également l'Étoile de Bessèges et le Herald Sun Tour, deux courses par étapes. Lors du Tour de France, il remporte l'étape tracée entre Tarbes et Pau et établit, avec 48,927 km/h, le record de l'étape la plus rapide de l'histoire de la course. Ce record est battu par Johan Bruyneel lors de l'édition de 1993.

Son année 1989, où il court avec l'équipe Domex-Weinmann, est plus décevante. Il gagne une étape du Tour méditerranéen et de Paris-Nice, ainsi que le Grand Prix Raf Jonckheere. Sur les classiques, il est deuxième du Grand Prix E3 et de la Flèche brabançonne. En 1990, à domicile, il remporte lors d'un sprint massif l'Amstel Gold Race, la dernière grande course de sa carrière. Lauréat également du Grand Prix du canton d'Argovie, il termine aussi sur le podium d'À travers la Belgique et du Grand Prix E3.

En 1991, il rejoint la formation Tulip Computers et réalise sa dernière grande saison, avec quatre victoires et de nombreuses places d'honneur, dont une quatrième place sur Paris-Tours. La suite est plus difficile, que cela soit en 1993 chez Mercatone Uno-Medeghini-Zucchini ou en 1994 chez Collstrop, où il doit se contenter de top 10 sur les classiques. Il délaisse ensuite petit à petit sa carrière sur route, pour le cyclo-cross et rejoint l'équipe Rabobank entre 1996 et 2000.

Carrière en cyclo-cross

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Adrie van der Poel après avoir remporté le Grand Prix Raf Jonckheere à Westrozebeke en 1989.

Pendant des années, van der Poel participe à quelques courses de cyclo-cross pendant l'hiver en préparation pour la saison sur route. Durant près de 15 ans, il est l'un des meilleurs coureurs de cyclo-cross. Entre 1985 et 1991, il est à cinq reprises vice-champion du monde de la spécialité. Il est également quatre fois champion des Pays-Bas d'affilée entre 1989 et 1992, puis à nouveau en 1995 et 1999.

À l'image de son beau-père Raymond Poulidor, il est également surnommé « l'éternel second », car tout comme le Français, il se classait souvent à la deuxième place[4]. En plus de cinq médailles d'argent aux championnats du monde, il a également obtenu la médaille d'argent aux championnats nationaux de cyclo-cross à cinq reprises.

Aux mondiaux, il a toujours été devancé par un concurrent légèrement plus fort. Sa défaite à Gieten en 1991 reste la plus frustrante. Alors que personne ne semblait capable de l'empêcher de remporter le maillot arc-en-ciel à domicile, il ne parvient pas à distancer le Tchèque Radomír Šimůnek sr. et doit s'incliner au sprint.

Après une autre médaille de bronze en 1993, van der Poel se consacre au cyclo-cross et délaisse le cyclisme sur route. Il est finalement récompensé en remportant le maillot arc-en-ciel en 1996. Après une course restée dans l'histoire pour son suspense, le Néerlandais de 36 ans s'impose dans un sprint à trois à Montreuil, devant les deux italiens Daniele Pontoni et Luca Bramati. Cela donne une nouvelle impulsion à sa carrière. En portant le maillot arc-en-ciel, il remporte quatorze courses l'hiver suivant, ainsi que le classement final de la Coupe du monde et du Superprestige. Après cela, il court quatre saisons supplémentaires au plus haut niveau et est toujours au sommet lorsqu'il arrête sa carrière en 2000 à l'âge de 40 ans.

Le cyclo-cross de Hoogerheide, qu'il a remporté en 1999, porte le nom de « Grand Prix Adrie van der Poel » depuis 2003.

En , il est positif à la strychnine après avoir remporté le Grand Prix de Francfort. Il raconte que son beau-père, l'ancien champion cycliste Raymond Poulidor, avait servi pour le déjeuner du dimanche une tourte cuisinée à partir d'un pigeon de course drogué à ce stimulant, expliquant le contrôle positif[5],[6].

Il est contrôlé positif à l'éphédrine lors de la Semaine sicilienne 1984, affirmant que ce contrôle est dû à un traitement contre le rhume. Il est disqualifié, condamné à une amende et suspendu trois mois[7],[8],[9].

En , le journal néerlandais Volkskrant publie des copies de pages du cahier de Bertus Fok écrit lors du Tour de France 1988. Fok était alors le soigneur de l'équipe PDM-Concorde. Dans ce carnet, il est noté que sept des huit coureurs (dont van der Poel) de l'équipe PDM du Tour de France 1988 utilisaient des substances interdites. Il est détaillé les substances administrées aux coureurs : cortisone, testostérone et dopage sanguin[10],[11].

Palmarès sur route

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Palmarès amateur

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Palmarès professionnel

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Résultats sur les grands tours

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Lors du Brussels Universities Cyclocross 2020.

Tour de France

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9 participations

  • 1982 : 102e
  • 1983 : 37e
  • 1984 : abandon (14e étape),   maillot jaune pendant un jour
  • 1985 : 51e
  • 1987 : 105e, vainqueur de la 9e étape
  • 1988 : 84e, vainqueur de la 16e étape
  • 1989 : abandon (10e étape)
  • 1990 : 111e
  • 1992 : abandon (13e étape)

Tour d'Italie

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1 participation

Tour d'Espagne

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1 participation

Palmarès en cyclo-cross

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Épreuve / Édition 1983/1984 1984/1985 1985/1986 1986/1987 1987/1988 1988/1989 1989/1990 1990/1991 1991/1992 1992/1993 1993/1994 1994/1995 1995/1996 1996/1997 1997/1998 1998/1999 1999/2000
Championnat du monde 2e 2e 2e 2e 2e 3e 5e 5e 4e 1er 4e 25e 3e 4e
Coupe du monde
(manches remportées)
1er
(2)
2e 4e
(1)
4e
Superprestige
(manches remportées)

(1)

(1)
6e
(1)
3e
(2)
3e
(1)
1er
(4)
2e
(2)
3e
(1)
3e
Trophée GvA
(manches remportées)

(1)

(3)

(2)
Championnat des Pays-Bas 2e 2e 3e 3e 1er 1er 1er 1er 2e 4e 1er 3e 3e 2e 1er 2e

Distinctions

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Notes et références

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Liens externes

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