79e régiment d'infanterie (France)
Le 79e régiment d'infanterie (79e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française, à double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de Boulonnais, un régiment français d'Ancien Régime, et recréé en 1854 à partir du 4e régiment d'infanterie légère, anciennement les Chasseurs corses.
79e régiment d’infanterie | |
Insigne régimentaire du 79e régiment d'Infanterie (1964). | |
Création | 1684 |
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Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment d’infanterie |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Nancy |
Devise | Résiste ou crève |
Inscriptions sur l’emblème |
Les Pyramides 1798 Caldiero 1805 Friedland 1807 Sébastopol 1855 Flandre 1914-1915 Champagne 1915 Verdun 1916 |
Anniversaire | Saint-Maurice |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 Deux palmes Trois étoiles de vermeil |
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Création et différentes dénominations
modifierLe 79e régiment d’infanterie a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro entre le 76e et le 99e, d’être l'héritier des traditions de deux régiments : le 79e régiment d'infanterie de ligne, et le 4e régiment d'infanterie légère.
- : à la Révolution, tous les régiments prennent un nom composé du nom de leur arme avec un numéro d'ordre donné selon leur ancienneté. Le régiment de Boulonnais devient le 79e régiment d'infanterie de ligne (ci-devant Boulonnais)
- : amalgamé il prend le nom de 79e demi-brigade de première formation
- : reformé en tant que 79e demi-brigade de deuxième formation
- 24 septembre 1803 : renommé 79e régiment d'infanterie de ligne
- : comme l'ensemble de l'armée napoléonienne, il est licencié à la Seconde Restauration.
- 1820 : Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français en 1820, le 79e régiment d'infanterie de ligne n'est pas créé et le no 79 disparait jusqu'en 1854.
- En 1854, l'infanterie légère est transformée, et ses régiments sont convertis en unités d'infanterie de ligne, prenant les numéros de 76 à 100. Le 4e régiment d'infanterie légère prend le nom de 79e régiment d'infanterie de ligne.
- : formation du 79e régiment de marche à Bordeaux, à partir d’éléments des 13e, 14e, 23e, 26e, 30e, 38e, 46e, 54e, 55e, 60e, 61e, 79e, 80e, 88e et 98e régiments de ligne.
- : fusion du 79e de marche et des restes du 79e de ligne.
- recréation du régiment en 1874.
- 1922 : dissolution
- 1939 : recréé comme 79e régiment d’infanterie de forteresse
- 1940 : dissolution
- 1964 : création de la 1re compagnie du 79e régiment d’infanterie à partir de la 1re compagnie subdivisionnaire de Meurthe et Moselle
- 1966 : devient compagnie divisionnaire 61
- 1978 : création du 79e régiment d’infanterie divisionnaire
- 1979 : dissolution
- 1788 : colonel Antoine Louis François de Béziade (1759-1811), comte d'Avaray
- : colonel François Joseph Thorillon du Bourg de Vacherolles
- : colonel Nicolas Roque dit La Roque (*)
- : colonel Louis Gay (*)
- Septembre 1854 - août 1860 : colonel François Grenier[1]
- - : colonel Antoine Aubin Bressolles (*)
- à : Colonel Eugène Berthelet ;
- - ? : colonel Jean François Alphonse Lecomte ;
- à : colonel Auguste Clément Gérôme.
- mars 1913 à décembre 1914 : colonel Ernest Jean Aimé (*)
- août à novembre 1915 : lieutenant-colonel Victor Pétin (ro) (*)
- novembre 1915 à 1916 : lieutenant-colonel Louis Émile Mangin (*)
- 1916 à 1917 : lieutenant-colonel Rousseau
- 1917 à 1921 : lieutenant-colonel puis colonel Henri François Gustave Margot
(*) : officier devenu général
Historique des garnisons, combats et batailles du 79e RI
modifierAncien Régime
modifier- Guerre de la Ligue d'Augsbourg :
- 1694 : bataille de La Marsaille
- 1697 : siège d'Ath
- Guerre de Succession d'Espagne :
- 1704 : bataille de Höchstädt
- 1708 : bataille de Malplaquet
- 1712 : sièges de Denain, Douai, Landau
- fin 1720 et 1721 : en Provence pour garder la ligne du Jabron et contenir l’épidémie de peste[2].
- 1746 : siège de Mons
- 1747 : col de l’Assiette, en Provence
- 1758 : bataille de Saint-Cast
- 1790 : garnison à Strasbourg
Guerres de la Révolution et de l'Empire
modifier-
Drapeau du 1er bataillon du 79e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793. -
Drapeau du 2e bataillon du 79e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793.
- 1791 :
- occupation du Comtat Venaissin
- 1793 :
- An VI
- 1798 : Armée d'Orient, Campagne d'Égypte
- 1805 :
- 1806 : Campagne de Prusse et de Pologne
- 1807 :
- 1808 : Armée de Portugal - Guerre d'indépendance espagnole
- 1813 : Campagne d'Allemagne
- 1814 : Guerre d'indépendance espagnole
Le 30 janvier 1814, le 6e bataillon du 79e régiment d'infanterie est mis sur pied à Nîmes, et comprend 19 officiers, 79 sous-officiers et caporaux et 664 conscrits. Avec une instruction et un équipement incomplets, la division de réserve de Nîmes est envoyée en renfort à Lyon[Note 1]. Informé de l'état pitoyable de cette division, le maréchal Augereau donne l'ordre de les arrêter à Vienne[Note 2] et les confie au général Bardet qui parvient à les amener tous à Lyon, assez mal organisés pour le 18 février[3].
En 1815 le régiment est dissous[4].
Second Empire
modifier- 1851 : lors du coup d’État de Napoléon III, c’est un soldat du 4e léger qui tue le député Baudin sur une barricade du faubourg Saint-Antoine, à Paris[5].
Le décret du 24 octobre 1854 réorganise les régiments d'infanterie légère les corps de l'armée française. À cet effet le 4e régiment d'infanterie légère prend le numéro 79 et devient le 79e régiment d'infanterie de ligne.
- 1855 : Siège de Sébastopol, combat à la redoute du Clocheton[4]
- Par décret du le 79e régiment d'infanterie fourni 1 compagnie pour former le 102e régiment d'infanterie de ligne.
- Dans le cadre de la guerre franco-allemande, au , le 79e régiment d'infanterie fait partie de l'armée de Châlons.
Avec le 58e régiment d'infanterie du Cel Dulyon de Rochefort, le 79e forme la 2e brigade aux ordres du général de Villeneuve. Cette 2e brigade avec la 1re brigade du général Cambriels, deux batteries de 4 et une de mitrailleuses, une compagnie du génie constituent la 1re division d'infanterie commandée par le général de division Granchamp. Cette division d'infanterie évolue au sein du 12e corps d’armée ayant pour commandant en chef le général de division Lebrun.
- 23 au - Marche vers l'est.
- - Passage de la Meuse à Mouzon. Bataille de Beaumont.
- - Bataille de Sedan
1871 à 1914
modifier- 1870 : disparition des trois bataillons du régiment au siège de Sedan, le dépôt du régiment continue de former de nouvelles compagnies qui fusionnent dans des régiments de marche
- : le 79e de marche, formé par les dépôts d'autres régiments, est dirigé sur la Loire mais ne combat pas.
- mars- : Siège de Paris
De 1872 à 1879, le régiment est en garnison à Reims[réf. souhaitée]. Il prend garnison à Neufchâteau en 1879 puis à Nancy (caserne Molitor) à partir du [4].
Première Guerre mondiale
modifierCasernement en 1914 : Nancy ; Neufchâteau ; 22e brigade d'infanterie ; 11e division d'infanterie ; 20e corps d'armée.
Rattachements:
- 11e division d’infanterie d' à décembre 1916 puis à la 168e division d'infanterie jusqu'en .
1914
modifier1915
modifier1916
modifier1917
modifier1918
modifierLes 279e RI et 52e RIT sont issus du 79e RI. Le 79e RI a 5 886 morts durant le conflit[6], soit environ deux fois son effectif initial.
Entre-deux-guerres
modifierRevenu à Nancy en 1919, il part ensuite occuper le territoire du bassin de la Sarre[4]. Le régiment est dissous le [7].
Seconde Guerre mondiale
modifierLe 79e revoit le jour le 22 août 1939 comme régiment d'infanterie de forteresse et est affecté au secteur fortifié de Haguenau où les éléments des ouvrages ne se rendent, invaincus, qu'après l'armistice[4], alors que les 2/3 du régiment se battent bravement à Remiremont, Luxeuil et Faucogney, avant de se rendre avec les autres troupes de l'Est encerclées par les Allemands.
Le 79e RIF comprenait un corps franc dont faisait partie Marcel Bigeard.
Après 1945
modifierLe , est créée la 1re compagnie du 79e régiment d’infanterie, par renommage de la 1re compagnie subdivisionnaire de Meurthe et Moselle. Cette compagnie devient l'unité d'active du 79e régiment d'infanterie destiné à être mis sur pied en cas de mobilisation. Le , la 1re compagnie du 79e régiment d’infanterie est renommée compagnie divisionnaire 61 (dissoute en 1977)[4].
Le régiment renaît le sous le nom de 79e régiment d’infanterie divisionnaire, subordonné à la 61e division militaire territoriale. Il est dissous le bien que sa formation reste prévue en cas de mobilisation[4].
Traditions
modifierDrapeau
modifierIl porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[8] :
- Les Pyramides 1798
- Caldiero 1805
- Friedland 1807
- Sébastopol 1855
- Flandre 1914-1915
- Champagne 1915
- Verdun 1916
Décorations
modifierSa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée, trois citations à l'ordre du corps d'armée.
Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
Insignes
modifierPersonnalités ayant servi au régiment
modifier- Antoine Louis François de Béziade (1759-1811), comte puis 1er duc d'Avaray (1799), sous-lieutenant dans le régiment de La Couronne commandé par son père en 1774, y fut nommé capitaine en 1777, colonel en second du régiment de Boulonnais (1782, il le commanda en chef, en 1788, au camp de Saint-Omer), capitaine des gardes de Monsieur, maréchal de camp en 1795, et capitaine de la compagnie écossaise des gardes du corps du Roi en 1796.
- 1786 : Général Jean Pierre François Bonet en tant que soldat.
- 1896-1897 : Jean Lescoffier.
- 1905 : général de division Paul Maistre en tant que lieutenant colonel.
- 1939 - 1940 : Général Bigeard, rappelé sous les drapeaux en 1939 au 79e RIF, avec le grade de sergent, avant d'être fait prisonnier en .
- Général de brigade Henri-Joseph Thüring de Ryss : librettiste et auteur dramatique français. Le , il commande une brigade de la 4e division d’infanterie de l’armée du Rhin. Il participe à la bataille de Moesskirch les 4 et et est réformé le , à cause de ses blessures.
- 1939 - 1940 : Adjudant-chef Charles Hausberger , rattaché au 79e RIF en tant que chef de section avec le grade d'adjudant.
Sources et bibliographie
modifier- Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française, Général Andolenko, Eurimprim 1969.
- Clerc, Léon Jean Baptiste: Historique de 79e régiment d'infanterie, Berger-Levrault, Paris Nancy, 1896, Online, chez Bibliothèque du Congrès
- 79e régiment d'infanterie. 1914-1918, Nancy, Impr. Royer, 48 p., lire en ligne sur Gallica.
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Léon Jean Baptiste Clerc, Historique du 79e régiment d'infanterie, Berger-Levrault et cie, 1896, p. 129.
- Jean-Pierre Joly, « La ligne du Jabron pendant la peste de 1720 », Chroniques de Haute-Provence, no 360, été 2008, p. 18.
- Clerc, Léon Jean Baptiste: Historique de 79e régiment d'infanterie page 135
- Jean Dagnas, « Le 79e régiment d'infanterie et ses insignes », Symboles & Traditions, no 155, , p. 11-14 (lire en ligne)
- Jean Tulard (dir.), Dictionnaire du Second Empire, Paris, Fayard, , 1347 p. (ISBN 978-2-213-59281-7, OCLC 469086806), p. 426.
- Jean-François Dubois, « Reliures précieuses pour deux livres d'or de régiments lorrains », Arts et métiers du livre, no 307, mars-avril 2015, ISSN 0758-413X, p. 85.
- Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 198-199
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Histoire militaire de la France
- Liste des régiments français
- Liste des grades dans l'armée française