Deuxième spectacle du Théâtre Alfred Jarry. La séance commence par la projection du film La Mère de Vsevolod Poudovkine interdit par la censure française, puis se poursuit par le troisième acte du Partage de midi de Paul Claudel mis en scène par Antonin Artaud et joué contre la volonté de l'auteur. À la fin du spectacle, Artaud qualifie publiquement Claudel d' « infâme traitre », propos qui entraînent la brouille avec Jean Paulhan et la réconciliation avec les surréalistes[1].
Les 27 et Discussion des surréalistes au sujet de l'amour sous tous ses aspects. L'homosexualité masculine est presque unanimement condamnée. André Breton : « Je veux bien faire acte d'obscurantisme en pareil domaine. […] J'accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s'ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte. »[2]
À Bruxelles, le Groupe surréaliste de Belgique publie le premier numéro de la revue Distance[8].
En réponse à une exposition De Chirico à la galerie Léonce Rosenberg en 1926, les surréalistes répliquent par une contre-exposition à la Galerie Surréaliste avec des tableaux « à leur goût ». La vitrine de la galerie est composée de jouets d'enfants pour parodier les œuvres récentes de De Chirico. Louis Aragon écrit une préface-pamphlet Le Feuilleton change d'auteur[9].
A l'occasion de la parution du n° 11 de La Révolution surréaliste réhabilitation d'Antonin Artaud et de Roger Vitrac précédemment exclus. Un bref article non signé justifie cette attitude : « Ce petit jeu de va-et-vient ne peut apparaître dérisoire qu'à qui ne sent pas à quelle pression supérieure nous n'avons jamais cessé d'obéir. Nous nous reconnaissons entre nous, et entre nous seuls, à une certaine irréductibilité [...] Répétons que nous croyons à la puissance absolue de la contradiction. »[10]
Antonin Artaud, L'Art et la mort, conférence donnée à la Sorbonne pour le Groupe d'études philosophiques et scientifiques pour l'examen des tendances nouvelles animé par le docteur René Allendy[11].
Après quelques essais, Jean Epstein renonce à engager Artaud dans le rôle de Roderick Usher. Il lui reproche la « suracuité » de son interprétation[11].
Paul Eluard est hospitalisé au sanatorium d'Arosa dans les Grisons (Suisse)[13].
À Bruxelles, publication d'une protestation signée Louis Aragon, André Breton, Camille Goemans et Paul Nougé contre l'exposition consacrée à Giorgio De Chirico à la galerie Le Centaure : « De Chirico trahit une pensée qui a depuis longtemps cessé d'être la sienne au profit de ceux-là mêmes qui n'en ont jamais pénétré le mystère. »[14]
La première représentation du Songe d'August Strindberg mis en scène par Antonin Artaud est chahutée par les surréalistes au prétexte que ce spectacle est subventionné par l'Ambassade de Suède et joué devant un parterre d'officiels et de personnalités. Artaud monte sur scène et réplique : « Strindberg est un révolté, tout comme Jarry, comme Lautréamont, comme Breton et comme moi. Nous représentons cette pièce en tant que vomissement contre sa patrie, contre toutes les patries, contre la société... »[19]
La seconde représentation du Songe est interrompue[18]. La police intervient. André Breton, Pierre Unik et Georges Sadoul sont arrêtés puis relâchés le lendemain[19].
Au Japon, publication du premier numéro de la revue Shi to Shiron (Poésie et poétique) créée par Junzaburō Nishiwaki tandis que ses élèves publient successivement deux revues anthologiques Fukuiku taru kafu yo (Chauffeur exquis) et Le Costume de soleil[27].
En Argentine, parution de la première de la revue surréaliste Que créée par le poète Aldo Pellegrini[28].
Traité du style, essai[30] : « Si vous écrivez selon une méthode surréaliste des tristes imbécillités, ce sont de tristes imbécillités […] Le surréalisme se définit par ceux qu'il défend et par ceux qui l'attaquent […] Faire en français signifie chier. Exemple : ne forçons pas notre talent, nous ne ferons rien avec grâce. »
Nadja, récit, édition de la NRF, achevé d'imprimer le 25 mai[35].
Le Surréalisme et la peinture, essai avec soixante-dix-sept photogravures, édition de la NRF, Librairie Gallimard, achevé d'imprimer le 11 février[36] : « L'œil existe à l'état sauvage. »
↑Werner Spies, La Révolution surréaliste, édition A Proxima, p. 99.
↑Artaud, p. 1726. Dans une analyse ultérieure du film, le cinéaste André S. Labarthe donne crédit à Germaine Dulac d'avoir su mettre en images le scénario d'Artaud, mais ce dernier en attendait la « capture du jaillissement ».
↑Reproduction intégrale, en catalan et en français, dans Dalí et les livres, Edició catalana, Barcelone, 1982, p. 16.
↑« Porte-parole du surréalisme et théoricien intransigeant qui ne conçoit les données ultimes de l'acte poétique que dans le rêve, le hasard objectif, la spontanéité, la révolte non historicisée », Virgil Ierunca dans Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN2-13-037280-5), p. 99.
↑Simon Kra, Paris. Texte publié l'année suivante en complément de la re-édition du Manifeste ..., citée dans La NRF n° 172 : André Breton et le mouvement surréaliste, 1er avril 1967, Gallimard, re-édition de 1990 (ISBN2-07-072093-4), p. 382.
↑Ce récit sera revu et corrigé en 1962 par Breton lui-même. Breton, OC1, p. LXI.
↑116 × 81 cm. Tate Gallery, Londres. Reproduction dans Jacques Meuris, René Magritte, Taschen, Cologne, 1997, p. 49 et Artension no 26, octobre 2005, p. 113.
↑Reproduction dans Beaux Arts magazine no 80, juin 1990, p. 141.
↑92 × 73 cm. Reproduction dans Beaux Arts magazineo, août 2010, p. 87.
↑81 × 116 cm. Galerie Béraudière, Bruxelles. Reproduction dans L'Œil no 769, novembre 2023, p. 119.
↑Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne. Reproduction dans Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013 (ISBN978-2-07-014181-4), p. 236.
↑Reproduction dans Marcel Jean, Histoire de la peinture surréaliste, 1959, éditions du Seuil, p. 186.