Camillo Cavour

Camillo Benso, comte de Cavour (né à Turin le et mort à Turin le ) est un homme politique piémontais, important partisan et acteur de l'unité italienne. Il est considéré, avec Giuseppe Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l'un des « pères de la patrie » italienne.

Cavour est l'un des protagonistes du Risorgimento. Bien qu'il n'ait pas de plan préétabli pour l'unité de l'Italie, il réussit à rallier la majorité des patriotes italiens autour du Royaume de Sardaigne et à gérer les événements qui conduisent à la formation du Royaume d'Italie. Il s'oppose ouvertement aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini, ennemi des rois et conspirateur irréductible, et se trouve souvent en conflit avec Giuseppe Garibaldi dont il craint les actions et leur potentiel révolutionnaire.

Il est ministre du Royaume de Sardaigne de 1850 à 1852, chef du gouvernement de 1852 à 1859 et de 1860 à 1861. En 1861, avec la proclamation du Royaume d'Italie, il devient le premier Président du Conseil (Premier ministre) du nouvel État italien. Il meurt alors qu'il occupe cette fonction.

En politique intérieure, il soutient l'adoption et la défense du Statut albertin. Partisan des idées libérales et réformatrices, chef de la droite modérée, il signe un accord (Connubio, synonyme de « mariage », au sens ironique) avec la gauche monarchique d'Urbano Rattazzi visant à la mise en œuvre de réformes qui excluent les ailes extrêmes du Parlement. Il supprime un grand nombre de congrégations religieuses, ce qui lui attire l'hostilité du pape Pie IX.

Dans le domaine de l'économie, Cavour fait la promotion du libre-échange avec les États voisins, remanie le système des impôts, incite à la coopération entre les secteurs publics et privés, et lance de grands investissements industriels dans le secteur textile ainsi que dans les chemins de fer afin de raccorder les lignes italiennes et françaises. Il modernise l'agriculture grâce à l'utilisation d'engrais et à l'irrigation destinée à en finir avec les famines trop fréquentes.

En politique étrangère, il cultive habilement l'amitié avec les monarchies libérales : le Royaume-Uni et la France du Second Empire. Grâce à l'engagement ferme de Napoléon III, il obtient l'expansion territoriale du Piémont dans le Nord de l'Italie au détriment de l'Autriche puis, par plébiscites, des duchés de Parme, de Modène, de Toscane, et enfin par conquête du Royaume des Deux-Siciles et des États pontificaux.