Wikipédia:Sélection/Ordre des Prêcheurs



Dominique de Guzmán

Pier Giorgio Frassati

Pier Giorgio Frassati à 24 ans, en 1925.
Pier Giorgio Frassati à 24 ans, en 1925.

Pier Giorgio Frassati ( - ) est un étudiant, alpiniste et membre du Tiers Ordre dominicain, béatifié par le pape Jean-Paul II le à Rome.

Né à Turin dans une famille bourgeoise, son père, Alfredo Frassati, agnostique, est le fondateur du journal « La Stampa ». Sa mère, née Adélaïde Ametis, est une peintre reconnue. Pier Giorgio poursuit ses études malgré des difficultés scolaires. Très vite, il se met au service de la foi et de la charité, secourant les pauvres des taudis de Turin, sans même que sa famille ne s'en aperçoive. Avec ses amis, il se consacre à un apostolat de son cru, au sein d'une compagnie créée par lui, la « compagnie des types louches », qui mêle amitié spirituelle et plaisanteries lors d'excursions dans les Alpes.

L'arrivée du fascisme met fin à ses espoirs concernant l'émergence d'une démocratie chrétienne qu'il soutient par ses engagements associatifs et politiques. Il cherche alors à promouvoir la primauté de la paix en Europe, notamment à travers l'association « Pax Romana ». Lors de l'une de ses visites aux pauvres, il contracte la poliomyélite et meurt une semaine après le déclenchement de la maladie, le , à 24 ans.

Lors de son enterrement, de nombreuses personnes pauvres ayant bénéficié de son aide sont présentes. Ses proches se rendent alors compte de son activité secrète et, très vite, sa personne est particulièrement admirée. De nombreux groupes de jeunes catholiques s'inspirent de son exemple dans les années qui suivent. En 1981, son corps est exhumé et on le découvre intact. Il est alors transféré à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin.

Il est déclaré vénérable en 1987, puis bienheureux en 1990, par le Pape Jean-Paul II. Décrit comme l'« homme des huit béatitudes » lors de sa béatification, il est déclaré saint patron des montagnards du fait de sa passion pour la montagne. Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI le présentent comme un modèle de sainteté lors des différentes Journées mondiales de la jeunesse, ce qui a pour effet d'accroître encore sa notoriété.

Catherine de Sienne

Détail du tableau des Stigmates de sainte Catherine de Sienne entre saint Benoît et saint Jérôme par Domenico Beccafumi, Pinacothèque nationale de Sienne.
Détail du tableau des Stigmates de sainte Catherine de Sienne entre saint Benoît et saint Jérôme par Domenico Beccafumi, Pinacothèque nationale de Sienne.

Catarina Benincasa, plus connue sous le nom de Catherine de Sienne (née le à Sienne, en Toscane, et morte le à Rome), est une tertiaire dominicaine mystique, qui a exercé une grande influence sur l'Église catholique. Elle est déclarée sainte et docteur de l'Église.

Née à Sienne, elle y grandit et désire très tôt se consacrer à Dieu, contre la volonté de ses parents. Elle rejoint les sœurs de la Pénitence de saint Dominique et y prononce ses vœux. Très vite marquée par des phénomènes mystiques comme les stigmates et le mariage mystique, elle se fait connaître.

Elle accompagne l'aumônier des dominicains auprès du pape à Avignon, en tant qu'ambassadrice de Florence, ville alors en guerre contre le pape. Son influence auprès du pape Grégoire XI joue un rôle avéré dans sa décision de quitter Avignon pour Rome. Elle est ensuite envoyée par celui-ci pour négocier la paix avec Florence. Grégoire XI étant mort et la paix conclue, elle retourne à Sienne. Elle dicte à des secrétaires son ensemble de traités spirituels Le Dialogue.

Le grand Schisme d'Occident conduit Catherine de Sienne à aller à Rome auprès du pape. Elle envoie de nombreuses lettres aux princes et cardinaux, pour promouvoir l'obéissance au pape Urbain VI et défendre ce qu'elle nomme le « vaisseau de l'Église ». Elle meurt le , épuisée par ses pénitences. Urbain VI célèbre ses obsèques et son inhumation dans la basilique Santa Maria sopra Minerva à Rome.

La dévotion autour de Catherine de Sienne se développe rapidement après sa mort. Elle est canonisée en 1461, déclarée sainte patronne de Rome en 1866, et de l'Italie en 1939. Première femme déclarée « Docteur de l'Église » en 1970 par Paul VI avec Thérèse d'Avila, elle est proclamée sainte patronne de l'Église en 1999 par Jean-Paul II. Elle est aussi la sainte protectrice des journalistes, des médias, et de tous les métiers de la communication, en raison de son œuvre épistolaire en faveur de la papauté.

Catherine de Sienne est l'une des figures les plus marquantes du catholicisme, par la forte influence qu'elle a eue dans l'histoire de la papauté. Elle est à l'origine du retour du pape d'Avignon à Rome, et elle a effectué ensuite de nombreuses missions confiées par le pape, chose assez rare pour une simple religieuse au Moyen Âge.

Ses écrits — et principalement Le Dialogue, son œuvre majeure qui comprend un ensemble de traités qu'elle aurait dictés lors d'extases — marquent la pensée théologique. Elle est l'un des écrivains ayant l'une des plus grandes influences dans le catholicisme au point qu'elle est la première, et l'une des rares femmes, à être déclarée docteur de l'Église. Cette reconnaissance par l'Église consacre l'importance de ses écrits.

Henri Lacordaire

Henri-Dominique Lacordaire au couvent de Sainte-Sabine à Rome, par Théodore Chassériau (1840), musée du Louvre

Henri Lacordaire (1802-1861), religieux, restaurateur en France de l’Ordre des Prêcheurs (dominicains), prédicateur et journaliste, est considéré comme l’un des précurseurs du catholicisme moderne. Marqué par les idéaux révolutionnaires et le romantisme, il tenta de réconcilier la religion catholique et les aspirations libérales de son temps.

Favorable à la séparation de l’Église et de l’État, à la liberté d’enseignement et d’association, il créa en 1830 avec Lamennais le journal l’Avenir, à l’origine du catholicisme libéral. Il entreprit ensuite la restauration des dominicains en France, mobilisant l’opinion publique au nom de la liberté religieuse, avant de soutenir la révolution de 1848 et l’installation de la République, puis de s’opposer à la dictature de Napoléon III.