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Charles de Beaumont
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Biographie
Naissance
Décès
(à 81 ans)
Londres, inhumé le en l'église de Saint Pancras (Royaume-Uni)
Nationalité
Francais

Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée d'Éon de Beaumont, dit « chevalier d'Éon » (, hôtel d'Uzès de Tonnerre - , Londres) est un diplomate, un espion, un officier et un homme de lettres français.

Il est resté célèbre pour son goût prononcé pour le travestissement. Cela peut expliquer que l'on présente encore dans certains écrits son identité sexuelle comme une énigme historique. En effet, un collège de médecins peut constater à l'autopsie qu’il était doté d’attributs masculins normalement constitués même si un autre examen, effectué non dévêtu de son vivant, était arrivé à la conclusion opposée.

Il a joué un rôle important dans la diplomatie officielle et surtout parallèle de Louis XV. Il a contribué à faire basculer la Russie dans le camp français au début de la guerre de Sept Ans. Puis, lors de son ambassade en Angleterre, il a élaboré, entre autres, un plan d’invasion du pays par la mer.

C’est l’un des personnages les plus brillants et les plus contradictoires du XVIIIe siècle : il vit habillé en homme pendant quarante-neuf ans et en femme pendant trente-deux ans. Il aime la fête et la bonne chère et il écrit des essais sur des sujets divers et précis (par exemple : Mémoire sur l'utilité de la culture des mûriers et de l'éducation des vers à soie en France). Il risque sa vie pour la France et il tente de l’escroquer en divulguant des documents secrets[réf. nécessaire], etc.

Biographie modifier

Le père du futur chevalier d'Éon, Louis d'Éon de Beaumont, appartient à la noblesse de robe, il est avocat au Parlement de Paris. Il est aussi directeur des domaines viticoles du roi et il s’enrichit dans le commerce du vin. Sa mère, Françoise de Charanton est la fille d'un commissaire général des guerres aux armées d'Espagne et d'Italie[1]. D'Éon raconte dans son autobiographie, Les Loisirs du chevalier d'Éon de Beaumont, qu'il est né « coiffé », c'est-à-dire couvert de membranes fœtales, tête et sexe cachés, et que le médecin de la ville a été incapable de déterminer son sexe[2].

Jeunesse modifier

Charles-Geneviève d’Éon[Note 1], né le 5, est baptisé le [3] en l'église Notre-Dame de Tonnerre, petite ville bourguignonne dont son père est maire. Il y commence ses études, puis, en 1743, il s’installe à Paris chez son oncle, pour les poursuivre au prestigieux collège Mazarin[5]. Très bon élève il obtient un diplôme en droit civil et en droit canon en 1749 ; il a alors vingt et un ans. Tradition familiale oblige, il devient avocat au parlement de Paris le . Il montre également des talents en équitation et encore plus en escrime. Il publie en 1753 Considérations historiques et politiques. L'ouvrage est remarqué. Par ailleurs, le jeune homme est brillant en société, il n’a pas de mal à se créer un réseau de relations, au nombre desquelles on trouve bientôt le prince de Conti, cousin du roi Louis XV, lequel le nomme censeur royal pour l'Histoire et les Belles-Lettres[6]. Il est donc responsable de la censure royale : en France tout écrit concernant ces deux domaines doit recevoir son imprimatur avant d’être publié.

Carrière modifier

Charles-Geneviève d'Éon est recruté dans le « Secret du Roi ». Ce cabinet noir, créé par Louis XV, est considéré comme la première structure de services secrets vraiment organisée et pérenne en France. Elle mène une politique étrangère parallèle à la diplomatie officielle et parfois très différente de cette dernière. Les autres conseils royaux ignorent son existence, y compris celui des «affaires étrangères». Les pays étrangers aussi évidemment. Le chevalier d’Éon est donc considéré comme un des premiers espions français[7]. Ces agents ont toute latitude pour arriver à leurs fins par les moyens de leur choix même s’ils sont illégaux. Le cabinet est dirigé par le prince de Conti puis par le comte de Broglie. En font partie notamment le maréchal de Noailles, Vergennes, Breteuil, Beaumarchais.

Saint-Pétersbourg modifier

Selon certaines sources (très discutées)[8], d’Éon est recruté dans le service secret par le roi lui-même, qui le rencontre dans un bal costumé déguisé en femme. Le monarque est séduit par cette jolie personne. Après avoir compris qu’il s’agit d’un homme, il pense qu’ainsi déguisé, il pourrait approcher la tsarine Elisabeth Ire sans attirer sa méfiance. On est en juin , la guerre de Sept Ans commence. Sa mission : convaincre la souveraine de faire alliance avec la France. Sous le nom de Lia de Beaumont, il parvient à l’approcher, il devient sa lectrice et parvient à plaider la cause française à la cour de Russie plus efficacement que les ambassadeurs officiels.

En fait il est plus probable qu’il ait été recruté par le prince de Conti et dépêché à la Cour de Russie comme secrétaire d'ambassade. À Saint-Pétersbourg, la tsarine donne des bals costumés où l'on inverse les rôles : les hommes doivent être vêtus en femmes et vice versa. D'Éon prend sans doute plaisir à se travestir, son apparence androgyne (carrure étroite, absence de barbe[9],[10]) lui permet de mystifier tout le monde[11]. D’Éon aime la fête, il est spirituel et sympathique, il devient rapidement l’ami de nombre de proches de la tsarine. C’est ainsi qu’il rallie petit à petit des conseillers anglophiles à la cause française alors que les diplomates français qui arrivent, sérieux et guindés, en délégations officielles, sont depuis des mois en butte à la méfiance et au rejet.

Il est de nouveau à Saint-Pétersbourg comme secrétaire d'ambassade de 1758 à 1760. Un autre traité d'alliance est signé, aussitôt le chevalier, à brides abattues, le rapporte au roi à Versailles, il devance de deux jours le courrier dépêché par la tsarine. Le roi aime les bonnes nouvelles, il le récompense en lui donnant un brevet de capitaine de dragons. Charles-Geneviève veut se battre pour son pays, il participe aux dernières campagnes de la guerre de Sept Ans, il y fait preuve de bravoure, il est blessé. Il quitte l'armée en 1762 pour redevenir agent secret[12].

 
Procuration avec description du chevalier Charles d’Éon Beaumont, septembre 1762. Archives nationales de France.

Londres modifier

En 1762, Charles-Geneviève d'Éon est envoyé à Londres, où il collabore, en tant que « secrétaire de l'ambassade de France pour la conclusion de la paix générale » auprès de l'ambassadeur, le duc de Nivernais, à la rédaction du traité de paix de Paris, signé le , qui clôt la guerre de Sept Ans. La France a été vaincue par l'Angleterre, celle-ci veut notamment s'emparer de l’essentiel de l'empire colonial français, il s’agit de conclure le traité le moins défavorable possible. Le chevalier va y contribuer. Lors d’un de ces repas très arrosés qu’il affectionne, il parvient à subtiliser pendant un moment, à un négociateur anglais un document contenant la liste des concessions maximales que son pays est disposé à faire[12]. Document infiniment précieux que Choiseul exploitera pour obtenir l’accord le moins douloureux qu’il soit pour la France. Le roi le récompense à nouveau, il est décoré de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, l'une des plus grandes distinctions du temps[10].

D'Éon est maintenant chargé par le Secret du Roi d’une mission délicate et on ne peu plus secrète : il s'agit, pour reprendre l'avantage sur l'ennemi anglais, d'élaborer un plan d'invasion de la Grande-Bretagne. Un débarquement surprise. Il reconnait les côtes avec le marquis Carlet de la Rozière. Il tient informé les plus hautes instances de l’avancement du projet dans des courriers secrets et codés. Le fait que ce soit à lui que le roi ait confié cette mission montre l'estime et la confiance qu'il a pour le chevalier[13].

Lorsque le duc de Nivernais, malade, retourne à Paris[12], il prend sa place par intérim. Aussitôt l’ambiance change à l’ambassade. Le nouveau maitre des lieux, y organise des réceptions fastueuses, tous les personnages qui comptent dans le royaume d’Angleterre y sont conviés et ils s’y pressent, on s’y amuse tant, le chevalier est si charmant... Si charmeur, c’est « la diplomatie façon d’Éon » (qui préfigure celle de Talleyrand) : n’avoir que des amis dans le camp ennemi. Le roi George III l’adore. Rappelons que, dans le même temps, d'Éon prépare une invasion de son pays. Mais à Paris on juge son train de vie par trop extravagant : 22 domestiques, une réception par jour[10], il dilapide en quelques mois le budget annuel de l’ambassade[12]. Quand il demande qu’on augmente le dit budget, Choiseul, le tout puissant conseiller du roi, refuse. Pour la première fois, le chevalier est désavoué par le pouvoir royal.

Un nouvel ambassadeur, le comte de Guerchy, entre en fonctions, Charles-Geneviève d'Éon en devient le secrétaire en tant que ministre plénipotentiaire. Les deux hommes se détestent, ils se sont connus et opposés pendant la guerre de Sept Ans[12]. Le chevalier méprise son supérieur. Deux clans se forment à l'ambassade de France et une guerre de libelles s’amorce.

Au cœur du conflit entre les deux hommes, il y a les plans d’invasion du pays. Louis XV a renoncé à ce projet. L’ambassadeur exige que le chevalier lui livre ces plans pour les détruire. D’Éon refuse... Tout au moins sans qu’il y ait une négociation... Et qu’un accord soit trouvé sur une rémunération spécifique pour un si bon travail sur un si judicieux projet. Pour le comte de Guerchy il est hors de question d’envisager la moindre négociation. Le pouvoir royal finit par trancher, le , Louis XV déchoit le chevalier de ses fonctions à l’ambassade et demande son extradition aux autorités anglaises[14]. Celles-ci n'y sont pas contraintes par leur législation, alors elles refusent : ce conflit entre les deux diplomates français qui s’étale au grand jour les ravit. Par provocation, d'Éon continue à se rendre à l'ambassade de France. En 1764, pour faire céder Guerchy et le roi, il n’hésite pas a exercer un audacieux chantage : il divulgue une partie de sa correspondance avec le pouvoir royal. Il ne va pas jusqu’à publier les courriers qui concernent précisément le débarquement mais la menace de le faire est sous-jacente.

Le chevalier estimait que le nouvel ambassadeur était incompétent, il a semble-t-il raison. Au lieu d’accepter de payer une modique «rançon» pour récupérer ce si précieux document, il s’enferme dans un refus qui met tout bonnement en péril le fragile équilibre politique et militaire entre les deux plus puissants pays d’Europe. Pour lui le chevalier est l’homme à abattre, par tous les moyens. Mais, hors les murs de l’ambassade, il n’a aucun droit et le chevalier s’abrite habilement derrière la police et la justice anglaises. Lors d’un procès, un témoin révèle que l'ambassadeur a tenté d'empoisonner son ex-secrétaire lors d'un repas[Note 2]. D’éon accuse également son ex-supérieur d’avoir essayé de le faire enlever. En septembre 1767, lors d’un autre procès, la justice anglaise donne raison au chevalier, qui reprend ses fonctions et perçoit à nouveau sa pension. Devant comparaître une nouvelle fois en justice alors qu’il n'a ni avocat ni témoins, il préfère disparaître. Il se déguise en femme et se réfugie chez un ami[10].

Sexe modifier

 
Satire du duel d'escrime entre « Monsieur de Saint-George et Mademoiselle la chevalière d'Éon de Beaumont » à Carlton House le . Gravure de Victor Marie Picot basée sur l'œuvre originale d'Alexandre-Auguste Robineau.

Peu à peu le conflit s'enlise et s'éteint, l’ambassadeur est accaparé par d’autres problèmes et le chevalier renonce à ses velléités de chantage. Alors comme il est en disgrâce, sans pouvoir ni fonction, on l’oublie. Voilà bien la pire des punitions : quand il ne peut plus briller, le chevalier d’Éon s’étiole. Alors, pensent de nombreux historiens[12], pour que les regards se tournent à nouveau vers lui, il a une idée : faire scandale en s'habillant en femme. Et, encore mieux : prétendre qu’il a toujours été une femme[12] ! Le résultat ne se fait guère attendre, il se trouve à nouveau, et plus que jamais, au centre de toutes les attentions, de toutes les conversations. À l’ambassade de France on tente immédiatement de tirer parti de la «folie» du chevalier, elle alimente les arguments de Treyssac de Vergy et d’Ange Goudar, deux hommes de plume stipendiés.

Bientôt tout Londres bruit de rumeurs, d’hypothèses contradictoires. D’Éon a-t-il simplement « perdu la tête » ou bien est-il réellement une femme ? Mais alors quelle mystification ! À moins qu'«il» ne soit hermaphrodite ? Dans les gazettes britanniques on voir fleurir des caricatures du chevalier qu'on baptise Épicène d'Éon[Note 3]. Les paris sur son sexe sont ouverts. Un procès entre deux parieurs se conclut – après audition de divers (faux) témoins mais pas du chevalier – par le verdict suivant : c'est une femme[15] !

Louis XV a-t-il un doute lui aussi ? Quoi qu'il en soit, en 1774, il exige que Charles-Geneviève mette un terme aux rumeurs qui discréditent l’ambassade de France en indiquant une fois pour toutes son sexe véritable. Le chevalier répond par une déclaration dans laquelle il affirme solennellement être une femme. Cette attestation est validée par plusieurs médecins[8]. Il semble que, le chevalier refusant de se dévêtir, ces médecins aient dû se contenter d’effectuer des palpations pour arrêter leur opinion[16].

Ce n’est pas un hasard bien entendu si, pour « se faire remarquer », le chevalier a trouvé cette idée de « changement de sexe » (quel que soit celui qu'il avait à la naissance). À Paris et à Saint-Pétersbourg, il aimait déjà se travestir, lors de bals masqués en particulier. Avec l’âge sa préférence pour les tenues féminines va s’accentuer. Le chevalier d’Éon n’est vraisemblablement pas homosexuel ni bisexuel ou bien alors il est «abstinent» car on ne lui connait aucune aventure[12], un comble pour ce séducteur. On pense plus généralement qu’il est «uniquement» travesti, son plaisir sexuel, le travestisme, consiste simplement à s’habiller en femme. Il n’a pas besoin d’un partenaire sexuel, le regard des autres (ou le sien) lui suffit. Certains appellent ce penchant l’éonisme en référence à d'Éon (voir ci-dessous).

Mais, là, à Londres, soudainement, il annonce que lui, représentant du roi de France, n’est pas un homme mais une femme. Que cela soit vrai ou pas, pourquoi cette révélation fracassante et embarrassante pour la France ? Comment interpréter ce comportement ? Diverses lectures ont été proposées, psychologiques, voire psychiatriques («délire narcissique»). Ou plus politique : désir de se venger, de ridiculiser le pays qui l’a écarté puis a attenté à ses jours.

Les deux sans doute. En tout cas, lui qui a si bien servi son pays par le passé, ne pense plus qu’à lui nuire. À cette époque, il est en liaison avec le libelliste français Charles Théveneau de Morande, auteur des Mémoires de Madame du Barry. Il confie cette satire à d’Éon. Voilà donc un écrit sulfureux de plus en sa possession. En 1775, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, dit Beaumarchais, est envoyé à Londres par le nouveau roi de France Louis XVI pour enfin récupérer tous ces documents, lettres, plans, libelles, etc. Après maintes péripéties, une transaction de plus de vingt pages est conclue. Elle stipule la remise de l’intégralité des documents sensibles. Par ailleurs le chevalier – que la France considère désormais comme une femme – ne devra plus jamais quitter ses vêtements féminins, il se fera désormais appeler Mlle Éon. En échange de quoi une rente viagère lui est accordée. Les négociations ont duré quatorze mois[10].

Quand la perspective d’un retour en France commence à se préciser, d’Éon renfile ses habits masculins. Mais, on l'a bien compris, le nouveau pouvoir royal ne l’entend pas ainsi. On ignore si c’est de la part de celui-ci une humiliation, une punition qu’il inflige au chevalier pour ses excentricités ou bien s’il pense qu'il est réellement une femme. Ce que font remarquer les historiens qui se sont penchés sur le travestissement dans l’histoire c’est que les femmes travesties ont été, pendant des siècles, beaucoup plus nombreuses que les hommes[17]. Leurs motivations étaient rarement d’ordre sexuel, il s’agissait en général de femmes qui voulaient accéder à un métier ou à un statut que la condition féminine d’alors ne permettait pas d’envisager. Être soldat parfois... ou, pourquoi pas, diplomate ou bien «homme de lettres». Que, face à d’Éon et à sa silhouette androgyne, le nouveau roi (qui ne le connait pas) et le nouveau personnel politique qui l’entoure, opte (comme le tribunal londonien) pour la version la plus habituelle, la plus vraisemblable, cela n’aurait rien de surprenant.

Le chevalier d'Éon est donc pris à son propre piège, il est furieux, il quitte Londres le et se présente à la Cour dans sa tenue de capitaine de dragons. Une ordonnance prise le par le roi lui donne ordre « de quitter l'uniforme de dragons qu'elle continue à porter et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume sous d'autres habillements que ceux convenables aux femmes[18] ». Habillé par Rose Bertin aux frais de Marie-Antoinette, il est présenté à la Cour en robe à panier et corset le . Pour défier à nouveau le pouvoir, le chevalier s’y tient le plus mal possible, il jure comme un charretier, etc. Il ne se « comporte pas avec la réserve due à une personne de son sexe » et, une fois de plus, il devient la coqueluche de la capitale.

En 1779, d’Éon veut participer à la guerre d'indépendance des États-Unis contre l’Angleterre au côté de Lafayette, alors il se rhabille en dragon. Là, le pouvoir royal sévit : arrêté le , il est exilé à Tonnerre où il se résout à s'occuper de son domaine familial[10].

Fin de vie modifier

 
Mémorial de Burdett-Coutts (en) à l'emplacement du cimetière de St Pancras Old Church.
 
Face sud du mémorial.

En 1783, le roi le laisse revenir à Paris. En novembre 1785, il regagne la Grande-Bretagne. À Londres il a la mauvaise surprise de découvrir que le propriétaire de son appartement lui réclame ses loyers impayés[19]. Il ne bénéficie plus de sa rente, il n’a pas les moyens de le payer... sauf à se séparer de sa bibliothèque de 8 000 livres.

C'est à cette époque que se situe l'assaut d'armes entre le chevalier d'Éon et le chevalier de Saint-George, venu tout exprès en Angleterre[20]. Cet assaut a lieu à Carlton House le à la demande expresse du prince de Galles, Georges Auguste de Hanovre, futur George IV, dont on murmure qu'il est le fils du chevalier d'Éon[21],[Note 4]. Tout ce que l'Angleterre possède de grands noms et de belles dames, y assiste.

Ce fut, en dépit des mondanités, un exploit sportif entre deux escrimeurs habitués à tirer ensemble dans la même salle. Malgré la gêne de ses vêtements de femme, d'Éon atteignit sept fois Saint-George[23] et sa victoire consacra de la manière la plus brillante sa réputation d'escrimeur[24],[Note 5]. Le tableau d'Alexandre-Auguste Robineau The fencing-match between the Chevalier de Saint-George and the Chevalier d'Éon[26] fut réalisé, semble-t-il, à la demande du prince de Galles pour immortaliser l'événement.

D'Éon ne se désintéresse pas pour autant de ce qui se passe en France, il accueille favorablement la Révolution française, Il propose même à l'Assemblée nationale de constituer une unité d'Amazones. Il aurait donc cette fois été habillé en guerrière et non en dragon… si l’idée avait été retenue.

La déclaration de guerre du par la Convention à la Grande-Bretagne et aux Provinces-Unies et de lourdes dettes (en France aussi !) le contraignent à demeurer sur le sol britannique[10]. Il y vit pauvrement. Pour subvenir à ses besoins, il est contraint de participer à des combats d’escrime publics[27]. Malgré ses soixante ans passés et ses habits féminins, ses extraordinaires talents d’escrimeur lui permettent de remporter la plupart des combats[Note 6]. En mai 1791, il doit se résoudre à se défaire de sa bibliothèque[19]. Il continue, malgré son embonpoint, à se battre en duel jusqu'à l'âge de 68 ans.

Le à Southampton lors d'un grand assaut en public, il est grièvement blessé, le bouton du fleuret s'étant cassé sans qu'on s'en aperçoive à un pouce de l'extrémité ; la blessure dans le creux du bras droit s'étend sur près de 10 centimètres[28]. Il est finalement recueilli le par Mary Cole, une Française de son âge, veuve de William Cole, ingénieur de la marine royale anglaise[29].

Le , d'Éon et Mary Cole sont emprisonnés pour dettes[30]. Libéré au bout de cinq mois, il signe un contrat pour publier son autobiographie mais il est frappé de paralysie à la suite d'une chute due à une attaque vasculaire. Il vivra encore quatre ans dans la misère, les deux dernières années comme grabataire[31] avant de mourir à l'âge de 81 ans, le à Londres (New-Wilman Street, no 26)[23],[Note 7].

En effectuant la toilette mortuaire de la défunte, on découvre avec stupéfaction que cette vieille dame… est un homme. Le chirurgien M. Copeland, accompagné de dix-sept témoins, membres de la Faculté médicale de la Grande-Bretagne déclare dans un rapport médico-légal[32], le  : « Par la présente, je certifie que j'ai examiné et disséqué le corps du chevalier d'Éon en présence de M. Adair, de M. Wilson, du père Élysée et que j'ai trouvé sur ce corps les organes mâles de la génération parfaitement formés sous tous les rapports »[33],[34].

Le chirurgien M. Copeland apporte même le lendemain cette précision : « En conséquence de la note des personnes nommées ci-dessus, j'ai examiné le corps, qui était du sexe masculin. Le dessin original[35] a été fait par M. C. Turner, en ma présence[36] ». Charles Turner grave simultanément une estampe du masque mortuaire[37].

Le chevalier d'Éon est inhumé le au cimetière de St Pancras Old Church[38], église paroissiale de l'Église d'Angleterre qui fait partie à l'époque du comté du « Middlesex »[33],[39],[40],[Note 8] avant d'être rattachée en 1889[Note 9] jusqu'en 1965 au comté de Londres, remplacé depuis par le Grand Londres. Il laisse un testament olographe dans lequel il institue comme exécuteur testamentaire Sir Sydney Smith.

Ce testament est précédé d'un préambule portant en tête « Soli Deo Gloria et honor ». Il débute ainsi : « Mors mihi lucrum (en) » et se termine par ce quatrain lapidaire où, philosophiquement, et non sans quelque ironie, le chevalier dresse le bilan de ce qu'a été sa vie[41],[42] :

« Nu du ciel je suis descendu,
Et nu je suis sous cette pierre :
Donc pour avoir vécu sur cette terre,
Je n'ai ni gagné, ni perdu. »

Fermé aux sépultures en 1850, le cimetière de St Pancras Old Church où de nombreux catholiques et émigrés français ont été enterrés est désaffecté en 1865 en raison des travaux de la gare de Saint-Pancras, terminus des Midland Railway, puis rouvert comme parc public en [38],[43]. La baronne Angela Burdett-Coutts fait alors construire un mémorial inauguré en 1879 qui porte depuis son nom (en). L'obélisque est érigé à la mémoire des personnes qui étaient enterrées près de l'église St Pancras Old Church et les noms de plus de soixante-dix d'entre elles y sont gravés, dont celui du chevalier d'Éon sur la face sud.

Postérité modifier

Éonisme modifier

L'éonisme désigne l'inversion esthético-sexuelle correspondant au besoin qu'éprouvent certains hommes d'adopter des comportements vestimentaires ou sociaux socialement considérés comme féminins. Deux approches de l'éonisme prévalent : le psychologue Havelock Ellis considère que l'éonisme serait la première étape de l'inversion sexuelle, celle-ci s'exprimant symboliquement sur un plan vestimentaire. Le psychiatre Angelo Hesnard pense que l'éonisme est un moyen d'appropriation de l'image de la femme par le travestisme et peut conduire à une forme de perversion sexuelle. Dans certaines pratiques sexuelles, notamment le fétichisme, l'éonisme est un stimulant puissant. À ce titre, le chevalier d'Éon est considéré par la communauté LGBT comme le « saint patron des travestis »[44].

Pour expliquer son ambiguïté sexuelle sont évoqués également les syndromes de Kallmann, d'insensibilité aux androgènes, de Klinefelter ou de transvestisme[45].

British Museum modifier

Le British Museum a mis en ligne une collection d’œuvres consacrée au chevalier d'Éon[46].

Portraits modifier

 
Charles de Beaumont en habit féminin dessiné et gravé par J. B. Bradel (1779).

Hommage modifier

L'hôtel particulier construit à Tonnerre par son père au début du XVIIIe siècle, où d'Éon passe son enfance et plus tard, entre 1779 et 1786, reçoit, avec sa cave réputée, ses hôtes illustres, abrite depuis 2015 le musée du chevalier d’Éon[49] et le lycée général et professionnel de la ville porte son nom[50].

Œuvres modifier

Une liste des œuvres du chevalier d'Éon figure en fin des articles :

  1. « Le chevalier d'Éon », publié en 1854 par Le Maistre dans le no 8 du Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne[51].
  2. « Le chevalier d'Éon de Beaumont », publié en 1892 par Ch. Moiset dans le no 46 du Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne[52].

Les œuvres suivantes sont disponibles dans les bibliothèques numériques :

  • Essai historique sur les différentes situations financières de la France sous le Regne de Louis XIV & la Regence du Duc d'Orléans, Amsterdam, [s.n.], 1753.
  1. disponible sur Google Livres.
  • Mémoires pour servir à l'histoire générale des finances, Amsterdam, 1760, 2 vol. in-8°.
  1. Tome I disponible sur Google Livres.
  2. Tome II disponible sur Google Livres.
  • Lettres, Mémoires & Négociations particulières du Chevalier d'Eon, Ministre Plénipotentiaire de France, Londres, Jacques Dixwell, 1764.
  1. disponible sur Google Livres.
  • Les Loisirs du chevalier d'Éon de Beaumont, ancien ministre plénipotentiaire de France, ses divers sujets importants d'administration, etc. pendant son séjour en Angleterre, Amsterdam, 1774, 13 tomes. – Édition de 1775.
  1. disponible sur Google Livres.
  2. disponible sur Gallica.
  • Remarques véritables et très remarquables sur les audiences de Thalie ou sur Molière à la nouvelle salle, avec une défense des femmes & des réflexions sur les spectacles, par une femme qui se fait gloire d'être le chevalier de son sexe, si son esprit n'a pas l'avantage d'en faire l'ornement, Bruxelles, Boubers, 1782.
  1. lire en ligne sur Gallica.

Dans la culture populaire modifier

Théâtre modifier

  • La Chevalière d'Éon : comédie historique en deux actes, mêlée de couplets, de Charles Dupeuty et Charles-Auguste Clever, baron de Maldigny, 1837[53]
  • Le Chevalier d'Éon : comédie en trois actes, mêlée de chants, de Jean-François Bayard et Dumanoir, 1837 (OCLC 691361028)
  • Eonnagata, pièce mêlant théâtre et danse, de Robert Lepage, 2010
  • Éon/Beaumarchais ou la Transaction, de Christian Bédard, 1991

Cinéma modifier

Télévision modifier

Chanson modifier

Bande dessinée et dessin animé modifier

  • Il a inspiré le manga La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda paru au Japon en 1972, puis adapté au cinéma par Jacques Demy (Lady Oscar, 1978) et en série anime (Lady Oscar, 1979).
  • Le manga Le Chevalier D'Eon traite des personnages de Lia de Beaumont et d'Éon de Beaumont comme étant frère et sœur et retrace leurs aventures à la cour comme dans l'Europe entière; manga de Kazuhiro Furuhashi, paru en 2006. Une adaptation en anime a été réalisée. L'anime est diffusé par Kazé en streaming légal et gratuit[55].
  • Le Chevalier d'Éon, dont le premier tome est paru en janvier 2014 chez l'éditeur Ankama et dont un second tome est sorti en mai 2015, est une bande dessinée scénarisée et mise en images par Agnès Maupré. Il s'agit d'une biographie romancée, mais soutenue par une documentation importante. (ISBN 978-2-35910-428-8) (ISBN 978-2359105353)
  • Il apparaît dans le volume 8 du manga Innocent sur la vie de Charles-Henri Sanson. Il y est représenté sous les traits d'une femme très féminine, mais dotée d'une fine et longue moustache.

Littérature jeunesse modifier

Jeux vidéo modifier

  • Le chevalier d'Éon est un espion jouable avec la France dans le jeu vidéo Empire: Total War
  • Le chevalier d'Éon apparaît dans le jeu vidéo Assassin's Creed: Unity, où il y affronte en duel le protagoniste du jeu Arno Dorian.
  • Le chevalier d'Éon apparaît en tant que Servant de classe Saber dans le jeu Fate/Grand Order, et indiquera notamment à son/sa Master que son sexe dépend des préférences de celui/celle-ci.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

Documents modifier

  • Les archives personnelles de Charles de Beaumont, chevalier d'Éon sont conservées aux Archives nationales sous la cote 277ap/1[56].
  • Alphonse Rabbe, Claude-Augustin Vieilh de Boisjolin et Sainte-Preuve, Biographie universelle et portative des contemporains, ou dictionnaire historique des hommes vivants et des hommes morts depuis 1788 jusqu'à nos jours, t. II, Paris, F. G. Levrault, , 2259 p. (lire en ligne), p. 1585-1587.
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du Chevalier d'Eon, capitaine de dragons, chevalier de Saint Louis, ministre plénipotentiaire de France à la cour d'Angleterre, t. I, Paris, Ladvocat, (réimpr. Editions de Saint-Clair) (1re éd. 1836), 321 p..
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du Chevalier d'Eon, capitaine de dragons, chevalier de Saint Louis, ministre plénipotentiaire de France à la cour d'Angleterre, t. II, Paris, Ladvocat, (réimpr. Editions de Saint-Clair) (1re éd. 1836), 323 p..
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. I, Paris, Ladvocat, , 2e éd., 388 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. II, Paris, Ladvocat, , 1re éd., 400 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. II, Paris, Ladvocat, , 2e éd., 400 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. I, Bruxelles, Société belge de librairie, , 300 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. II, Bruxelles, Société belge de librairie, , 305 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d'Éon publiés pour la première fois sur les papiers fournis par sa famille : et d'après les matériaux authentiques déposés aux Archives des Affaires étrangères, t. III, Bruxelles, Société belge de librairie, , 271 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires sur la chevalière d'Eon : La Vérité sur les mystères de sa vie, d'après des documents authentiques : suivis de Douze lettres inédites de Beaumarchais, Paris, E. Dentu, , 444 p. (lire en ligne).
    Dans la préface, l'auteur relève plusieurs inexactitudes concernant la biographie d'Éon, dont il dit être lui-même à l'origine. L'ouvrage contient notamment la retranscription de l'acte de baptême du chevalier, ainsi que celle de plusieurs « pièces justificatives ».
  • Edme-Louis Anne Le Maistre, Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne : Le chevalier d'Éon, vol. 8, Auxerre, Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, , 773 p. (lire en ligne), p. 171-195.
    Cette communication fait l'objet d'un livre publié par l'auteur : Recherches historiques sur le sexe du Chevalier d'Éon, Auxerre, Perruquet et Bouillé, , 24 p. (lire en ligne).
  • Charles Moiset, Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne : Le chevalier d'Éon de Beaumont, vol. 46, Auxerre, Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, , 773 p. (lire en ligne), p. 5-102.
  • Gabriel Letainturier-Fradin, La chevalière d'Éon, Paris, E. Flammarion, , 386 p. (lire en ligne).

Études historiques et fictions modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le premier prénom, Charles, est celui de son parrain Charles Regnard, avocat au Parlement, baillif de Cruzy, et le second, Geneviève, seul prénom féminin de ses 6 prénoms, par déférence, celui de sa marraine Geneviève d’Éon (Déon), épouse de Mr Mouton, marchand de vins de Paris[3],[4].
    À cette époque, lorsqu'une naissance s'annonce, les futurs parents – dans l'incapacité de connaître le sexe de l'enfant – choisissent les parrain et marraine selon des règles familiales très strictes (Cf. Sociologie des prénoms) : le filleul reçoit le jour de son baptême le prénom de son parrain, la filleule celui de sa marraine, et ce jour-là, ces derniers se substituent aux parents en présentant l'enfant à Dieu et à la communauté des chrétiens [lire en ligne].
    À chaque fois que l'équivalent masculin existe, le prénom de la marraine est, pour un garçon, masculinisé sur l'acte de baptême, et mutatis mutandis, pour une fille, celui du parrain féminisé. Le prénom Geneviève n'a pas d'équivalent masculin et il serait hasardeux d'en tirer des conjectures sur l'ambiguïté du sexe du nouveau-né décelée dès le baptême.
  2. En fait l'ambassadeur Guerchy a voulu le faire enlever. À la suite de cet imbroglio diplomatique, Guerchy est rappelé en France.
  3. Épicène : se dit d’un mot qui a la même forme au masculin et au féminin, ou qui désigne un représentant d’une espèce sans en préciser le sexe (e.g. : enfant, girafe).
  4. « Cette calomnie peut être facilement démentie, car, au moment où la reine devient enceinte, d'Éon guerroie au fond de l'Allemagne on suit sa marche jour par jour. Georges III vivait avec Sophie-Charlotte dans la plus étroite intimité. Jamais, ont dit plusieurs écrivains, il n'y eut de meilleur ménage en Angleterre[22]. »
  5. « L'assaut justement célèbre qui eut lieu entre d'Éon et de St-George, a été confondu par plusieurs historiens avec celui que nous venons de rapporter. ... Le Morning-Post signale simplement Mme d'Éon parmi les personnes présentes. ... Ce qui est à peu près certain , c'est que les deux assauts furent presque contemporains, et qu'ils eurent lieu à quelques jours de distance[25] ».
  6. Le fleuret était, jusqu’à la fin du XIXe siècle, la seule arme d’escrime autorisée aux femmes. Sa pointe est protégée par un bouton autrefois appelé fleur de laine qui permet les assauts courtois sans risque de blessure.
  7. La date du décès le est mentionnée, avec une erreur de deux ans sur l'âge du défunt, dans l'ouvrage de Frédéric Gaillardet[23] : « Il resta fidèle à son rôle jusqu'au , jour où il mourut à Londres, New-Wilman Street, no 26, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. ».
  8. L'acte de naissance du chevalier d'Éon[3] porte une mention marginale « mort en Angleterre le  » qui renvoie à un acte du du registre des décès de Tonnerre[33] lequel, d'une part précise que la date du est celle de l'inhumation, et d'autre part reproduit notamment le rapport médico-légal du chirurgien M. Copeland daté du .
  9. Les portions du Middlesex rattachées en 1889 au comté de Londres correspondent approximativement aux boroughs actuels de Camden (où se trouve précisément St Pancras Old Church), Hackney, Hammersmith et Fulham, Islington, Kensington et Chelsea, Tower Hamlets ainsi que la Cité de Westminster.

Références modifier

  1. Edme-Louis Anne Le Maistre 1854, p. 173 [lire en ligne]
  2. Lever et Lever 2009, p. 12.
  3. a b et c AD 89, Tonnerre Notre-Dame, BMS 1721-1740 (vue 225/575) [lire en ligne].
  4. Frédéric Gaillardet 1866, p. 2 [lire en ligne]
  5. Charles Moiset 1892, p. 2 [lire en ligne]
  6. Lever et Lever 2009, p. 15-17.
  7. Gilles Perrault 1996
  8. a et b « Qui était le chevalier d'Eon ? »
  9. Frédéric Gaillardet 1866, p. 5 [lire en ligne]
  10. a b c d e f et g « Le chevalier d'Éon (Charles de Beaumont, 1728-1810) », sur Histoire-pour-tous.
  11. Le chevalier d'Éon, Deux mille ans d'Histoire, France Inter, .
  12. a b c d e f g et h L'ombre d'un doute - Le chevalier d'Éon un agent trop secret,
  13. Frédéric Gaillardet 1866, p. 101 [lire en ligne]
  14. Frédéric Gaillardet 1866, p. 146 [lire en ligne]
  15. Simon Burrows 2006, p. 43
  16. a et b Secrets d’Histoire : Qui se cachait derrière le chevalier d'Éon ?, France 2, .
  17. Sylvie Steinberg 2001
  18. Frédéric Gaillardet 1866, p. 295 [lire en ligne]
  19. a et b Charles Moiset 1892, p. 89-92 [lire en ligne]
  20. Charles Moiset 1892, p. 94 [lire en ligne]
  21. Frédéric Gaillardet 1836, p. 344 [lire en ligne]
  22. Edme-Louis Anne Le Maistre 1854, p. 179 [lire en ligne]
  23. a b et c Frédéric Gaillardet 1866, p. 325 [lire en ligne]
  24. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 329 [lire en ligne]
  25. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 327 [lire en ligne]
  26. a et b The fencing-match between the Chevalier de Saint-George and the Chevalier d'Éon [lire en ligne]
  27. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 318 [lire en ligne]
  28. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 351 [lire en ligne].
  29. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 353 [lire en ligne].
  30. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 357 [lire en ligne]
  31. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 361 [lire en ligne]
  32. « Attestation justificative du sexe du chevalier d'Éon ».
  33. a b et c AD 89 Tonnerre Décès 1826 (vues 33-34-35/394) [lire en ligne]
  34. John Davenport 2003.
  35. Dessin anatomique du pénis et des cuisses émaciées de Charles Geneviève Louis Auguste Andrée Timothée d'Éon de Beaumont, British Museum [lire en ligne]
  36. Frédéric Gaillardet 1866, p. 330 [lire en ligne]
  37. Masque mortuaire de Charles Geneviève Louis Auguste Andrée Timothée d'Éon de Beaumont, British Museum [lire en ligne]
  38. a et b Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 372 [lire en ligne]
  39. Frédéric Gaillardet 1866, p. 329 [lire en ligne]
  40. Pierre Pinsseau 1945, p. 256.
  41. Charles Moiset 1892, p. 96 [lire en ligne]
  42. Gabriel Letainturier-Fradin 1901, p. 373 [lire en ligne]
  43. Cimetière paroissial de Saint-Pancras à Londres
  44. a et b « Le portrait du chevalier d'Éon, Saint-Patron des travestis, retrouvé », sur Slate, .
  45. Colette Chiland 2011, p. 84
  46. Collection consacrée au chevalier d'Éon, British Museum [lire en ligne]
  47. Médaillon de Pinson, musée Carnavalet [lire en ligne]
  48. Portrait miniature du Chevalier d'Éon, Victoria and Albert Museum [lire en ligne]
  49. Maison du chevalier Deon sur Tonnerre étape en Bourgogne
  50. Lycée Chevalier d'Éon sur onisep.fr
  51. Edme-Louis Anne Le Maistre 1854, p. 192-195 [lire en ligne]
  52. Charles Moiset 1892, p. 101-102 [lire en ligne]
  53. Pièce La chevalière d'Éon de 1837 Lien Gallica
  54. Le Secret du chevalier d'Éon sur YouTube
  55. « Streaming légal et gratuit - Le Chevalier d'Éon VF – Kazé », article de Boudou sur Manga.tv le 19 janvier 2012. Page consultée le 5 novembre 2012.
  56. Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.