Philippe II (duc de Savoie)
Philippe II | |
![]() Philippe II de Savoie. | |
Titre | |
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Duc de Savoie, comte de Genève et prince de Piémont | |
– (1 an, 6 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | Charles-Jean-Amédée |
Successeur | Philibert II |
Grand maître de France | |
– | |
Prédécesseur | Guy XV de Laval |
Successeur | Charles II d'Amboise de Chaumont |
Gouverneur du Dauphiné | |
– | |
Prédécesseur | François d'Orléans |
Successeur | Jacques de Miolans |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Savoie |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Chambéry,![]() |
Date de décès | (à 59 ans) |
Lieu de décès | Chambéry,![]() |
Sépulture | Abbaye d'Hautecombe |
Père | Louis Ier de Savoie |
Mère | Anne de Lusignan |
Conjoint | 1 Marguerite de Bourbon 2 Claudine de Brosse |
Enfants | De ses épouses : Louise Jérôme Philibert Charles Louis Philippe Assolone Jean-Amédée Philiberte De ses maitresses: René Antoinette Claudine Marguerite Jeanne Michel |
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Armes de ducs de Savoie | |
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Philippe II, dit Sans Terre[Note 1], appelé communément Philippe II de Savoie voire Philippe de Bresse, né à Chambéry le 5 février 1438, mort à Chambéry le 7 novembre 1497, fut duc de Savoie et d'Aoste, comte de Genève et prince de Piémont de 1496 à 1497. Il était fils de Louis Ier, duc de Savoie et prince de Piémont, et d'Anne de Lusignan.
Certains historiens ont envisagé le fait que Jacques II de Montmayeur aurait pu être le père de Philippe, en raison de sa liaison avec Anne de Lusignan[2].
BiographieModifier
Philippe se révolte contre sa mère Anne de Lusignan, car cette dernière avait réussi à prendre le pouvoir et la préséance sur son époux à la cour de Savoie. En fait, ses parents gouvernaient mal la Savoie[3]. Philippe de Bresse prit brutalement parti contre sa mère et ses complices le 9 octobre 1462[4]. Il redoutait notamment qu'elle veuille l'annexion de la Savoie en faveur de Louis XI, son beau-fils. Toutefois, après que son père eut visité Lyon pour implorer le secours du roi son gendre, le même mois de l'an 1463 il est vaincu à Vierzon, et Louis XI le retint prisonnier au château de Loches jusqu'en mars 1466[5].
Libéré, il s'installe dans la ville de Lyon en 1466 pour les services du roi de France[Note 2]. Il est nommé gouverneur de Guyenne avec le Limousin le [8], mais destitué en 1468[Note 3], car il avait pris le parti de Charles le Téméraire qui le nomme chevalier de l'ordre de la Toison d'or et lui donne la charge de gouverneur des deux Bourgognes[Note 4]. En conséquence, Louis XI envoie son ambassadeur en diligence au duc de Milan, le 4 juillet 1468. Après quoi il doit s'en aller à Perpignan en 1473 pour Louis XI, à la tête de l'armée royale, alors que Jean II d'Aragon a attaqué cette ville en janvier. Toutefois, il ne réussit pas à la lui reprendre[11]. Le 14 février 1485, il devient le 26e gouverneur du Dauphiné, charge qu'il conserve jusqu'en 1491. Le 27 juillet 1486, il devient lieutenant-général en Lyonnais[12], charge qu'il conserve aussi jusqu'en 1491 et qui comprend le gouvernorat de la ville, mais il ne s'occupera que peu de la ville, lui préférant les affaires de son duché de Savoie[13].
Il favorise ensuite l'expédition de Charles VIII en Italie en ouvrant le passage des Alpes et en négociant avec les états italiens[13]. Il fut l'un des principaux opposants aux ducs de Savoie et aux régentes. Il finit par devenir duc à la mort de son petit-neveu Charles-Jean-Amédée de Savoie en 1496 et mourut dix-huit mois plus tard[13]. Son fils, Philibert II lui succède.
Son corps est inhumé à l'abbaye d'Hautecombe et son cœur en l'église Saint-Pierre de Lémenc à Chambéry[14].
FamilleModifier
Mariages et enfantsModifier
Philippe épouse à Moulins, le , Marguerite de Bourbon (1438 † 1483), fille de Charles Ier, duc de Bourbon, et d'Agnès de Bourgogne. Ils ont :
- Louise (1476 † 1531). Mariée en 1488 à Charles d'Orléans, comte d'Angoulême (1459 † 1496) . De cette union est issu le roi de France François Ier.
- Jérôme (1478 † 1478) ;
- Philibert II dit le Beau (1480 † 1504), duc de Savoie. Marié en 1496 à Yolande-Louise de Savoie (1483-1499) puis en 1501 à Marguerite d'Autriche (1480-1530).
Veuf en 1483, il se remarie à Moulins le 11 novembre 1485 avec Claudine de Brosse (1450 † 1513), fille de Jean II de Brosse, comte de Penthièvre, et de Nicole de Châtillon. Sont issus de ce mariage :
- Charles II (Charles II le Bon) (1486 † 1553), duc de Savoie. Marié en 1521 à Béatrice de Portugal (1504-1538) ;
- Louis (1488 † 1502), prévôt de l'hospice du Grand-Saint-Bernard ;
- Philippe de Savoie-Nemours (1490 † 1533), abbé de Saint-Juste à Suze et de Saint-Pierre de Rivalta, puis comte de Genève, baron de Faucigny, duc de Nemours
- Assolone (1494 † 1494)
- Jean-Amédée (1495 † 1495)
- Philiberte (1498 † 1524). Mariée en 1515 à Julien de Médicis (1479 † 1516).
On connaît de Philippe II plusieurs maîtresses dont il a six enfants illégitimes connus[15].
- Libéra Portoneri dont naît :
- René, dit le « Grand Bâtard de Savoie », (1473 † 1525), légitimé en 1496, puis 1499, comte de Villars-en-Bresse (1497-1525) et de Tende (1501-1525), gouverneur de Nice et de Provence. Chef de lignée des Savoie-Villars (dite aussi Savoie-Tende), ;
- Antoinette († 1500). Mariée en 1486 à Jean II Grimaldi (1468 † 1505), prince de Monaco ;
- Pierre, évêque de Genève.
- Bonne de Romagne, avec qui il a :
AscendanceModifier
Voir aussiModifier
BibliographieModifier
- Louis Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire de Biographie et d’Histoire, Paris, [détail de l’édition]
Articles connexesModifier
Liens externesModifier
- Dossiers sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org
- André Palluel-Guillard, « La Maison de Savoie » (consulté le 27 septembre 2016), dont Fiche André Palluel-Guillard, « Philippe II » (consulté le 27 septembre 2016).
- Guido Castelnuovo, « La Savoie au Moyen-Âge, 1032-1536 » (consulté le 27 septembre 2016) (8 pages et annexes)
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Philippe est surnommé Sans Terre dans sa jeunesse parce qu'il n'a hérité ni de terres, ni d'apanage[1].
- "De par le roy. Chiers et bien amez, nostre tres chier et tres ame frere Phelype de Savoye s'en va es marches de par dela pour aucunes choses, auquel voulons que vous obeissez et faciez pour luy comme feriez pour nous mesme, ainsi que avons charge nostre ame et feal conseillier Francequin de Nory le vous dire plus au long ; si le croiez de ce qu'il vous en dira de par nous. Donne a Mehung sur Loire, le XIe jour de may [1466]. LOYS. TOUSTAIN. A noz chiers et bien amez les bourgois, manans et habitans de nostre ville de Lion." [6] ; Selon Joseph Vaesen, le 21 mai 1467, les conseillers de Lyon ordonnancent au profit de Geoffroy de Saint-Bartholomé la somme de 5 livres tournois "... pour le fait et matiere tant des foyres de ladicte ville, comme du lougiz de Philippe Monseigneur de Savoie, ordonnez et establiz a vivre en ladicte ville et pais de Lionnoys, et pour obtenir du roy elargissement dudit lougiz"[7].
- Il lutte vers 1465 contre Louis XI, et il participera en 1468 à la capture à Péronne de ce dernier[9].
- « ...le 24 juin 1468, dans la ville de Pont de Vaux, Philippe de Savoye jura alliance et confédération avec le duc de Bourgogne et y receut l'ordre de la Toyson d'Or et la charge de gouverneur des deux Bourgognes, avec de grands appointemens... »[10].
RéférencesModifier
- François Bonivard (auteur) et Gustave Revilliod (éditeur scientifique), Chroniques de Genève, t. Second, Genève, Imprimerie de Jules-Guillaume Fick, (lire en ligne), p. 2, note n°9.
- Michel Germain, Personnages illustres des Savoie, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-9156-8815-3), p. 399.
- Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion, Bonne, 1868, p. 435 (lire en ligne).
- Genève et la maison de Savoie. P.-E. Martin. Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1963.
- Jacques Héers, Louis XI, p.59, Perrin, Paris 2003 ainsi que Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion, Bonne, 1868, p. 449 (Lire en ligne)
- Archives municipales de Lyon, AA 20, n°49, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome III, p.57, Librairie Renouard, Paris 1887
- Archives municipales de Lyon, CC 430, n°10, publié dans le même document, p.57-58, note n°2
- Jean Duquesne Dictionnaire des Gouverneurs de Province éditions Christian, Paris 2002, (ISBN 2-86496-099-0) (notice BnF no FRBNF38944927) p. 104.
- Charles-Laurent Salch, Joseph-Frédéric Fino, Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Publitotal, 1988, p. 142.
- Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, Librairie Renouard, H. Loones, successeur, tome III, 1887 p.236, note°2 d'après Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey, 1re partie, p.91, Lyon 1650
- Jacques Héers, Louis XI, p.72, Perrin, Paris 2003.
- Jean Duquesne Op.cit.p. 97 & p. 153.
- Association des amis du Musée d'histoire militaire de Lyon et de sa région (Lyon, Rhône),, Les gouverneurs de Lyon, 1310-2010 le gouvernement militaire territorial, Ed. Lyonnaises d'Art et d'Histoire (ISBN 9782841472260 et 2841472264, OCLC 758287729, lire en ligne)
- Paolo Cozzo, « Stratégie dynastique chez les Savoie: une ambition royale, XVI-XVIII siècle », dans Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier, Les funérailles princières en Europe, XVIe-XVIIIe siècle : Volume I : Le grand théâtre de la mort, Les Editions de la MSH, , 412 p. (ISBN 978-2-73511-686-7, lire en ligne), p. 228-229 (Carte).
- Luisa Clotilde Gentile, « Les bâtards princiers piémontais et savoyards », Revue du Nord, no 31, , p. 387-410 (lire en ligne) in Bousmar E., Marchandisse A., Masson Ch et Schnerb B. (dir.), La bâtardise et l'exercice du pouvoir en Europe du 13e au début du 16e siècle, Villeneuve d'Ascq, Revue du Nord, 2015 (Hors série, Collection Histoire, n°31).